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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Dans le Paris de la régence du duc d'Orléans. En cette fin du mois de juillet 1721, une nouvelle nouvelle, l'arrivée de Rome suscite l'émoi suscite aussi l'incompréhension et, disons le, quelques railleries. l'Abbé Dubois, qui depuis des décennies vivait dans l'ombre du duc d'Orléans, l'abbé du Bois, devient cardinal.

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C'est peu de dire que le rôle est moyennement à cet homme de 64 ans aux petits yeux malins, à la mine de fouines, comme disent certains, à la fois éminence grise du Régent et, disons le aussi, son âme damnée. Il paraît plus habitué, en tout cas, à manipuler espions et diplomates que ciboires et encensoir. Il n'empêche, on va voir sa tête couverte d'une digne calotte rouge. Il va recevoir la barrette, comme on dit. Son habit écarlate le distinguera désormais des simples prêtres et de la modeste grandeur des évêques, comme on est à Paris.

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Des chansons ne tardent pas à courir sur la réputation sulfureuse du nouveau grand prélat, sur son peu de religion. Quand je dis son peu de religion, on pourrait presque dire son très peu de religion. Et sur son origine sans éclat également, on rit de ce crapaud crotté changée en écrevisses, du maquereau grimé en rouget. Qu'importent les sarcasmes, le grand monde, les ministres l'éduque, vont venir féliciter le nouveau cardinal.

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Même la vieille madame la princesse Palatine avait la rude mère du régent qui est le tortue du bois va devoir prendre part à une entrevue polie avec lui. L'homme sait, comme souvent, saisir l'occasion d'être habile. Alors il y a un grand témoin de tout ça, le plus grand qui soit, puisque c'est Saint-Simon. Je cite le petit duc. Il parla de la bassesse de sa naissance et de ses premiers emplois.

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Les employeurs à relever d'autant plus la bonté et le coeur et la puissance de M. Le Duc d'Orléans que de si bas l'avaient élevé et où ils se voyaient. Il parla si judicieusement, si bien que quelques indignations qu'on n'eût contre sa personne et sa fortune tout ce qu'il entend dire en furent charmés. Et madame elle même ne put s'empêcher après qu'il fut sortit de louer son discours, tout en ajoutant qu'elle enrageait de le voir où il était.

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Cette promotion, pour Dubois, disons le, c'est la consécration. C'est une étape splendide dans un parcours parmi les mieux mené de son temps. De quoi forcer le respect. Sentiments souvent dénié à cette figure politique brillante mais controversée, non? Quand on parle de Dubois, généralement, on ne parle pas de respect.

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Franck Ferrand, c'est un raté christique. On l'a dit, Guillaume Dubois vient de loin.

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Il avait vu le jour le 6 septembre 16 156 à Brive la Gaillarde, ville fortifiée du sud du Limousin. Son père était apothicaire. C'est une sorte de petit notable local, si vous voulez, mais pour autant, il n'y avait pas là de quoi tellement se vanter pour que ce fils cadet poursuive son instruction à Paris à la fin de l'adolescence. Il a quand même fallu recourir à une bourse.

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Elle a été obtenue. Il aurait été dommage que cet esprit supérieur ne puisse pas éclore tout à fait. Cela va conduire le jeune homme à se faire tonsuré. Alors attention, il n'est pas ordonné prêtre. C'est très important de le dire, mais ça marque quand même son entrée dans une carrière ecclésiastique qui avec des capacités, avec du travail, du tact et une bonne dose de chance aussi. Disons le tout, ça doit pouvoir le mener loin. Or, le jeune Dubois ne manque pas de tact, ne manque pas de travail, ne manque pas de chance.

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Il a tout ça. Il en a même plus qu'on puisse imaginer. Son tour d'esprit séduit pas mal de beau monde, dont un de ses enseignants, l'abbé Faure, qui est un homme aux connexions nombreuses, qui va l'accueillir dans son cercle et l'encourager. Il le fait aussi entrer dans des maisons extrêmement cossues où l'on cherche un jeune enseignant capable d'inculquer un vernis, de savoir à des enfants un peu trop aisés, peut être. Ce n'est pas forcément captivant, tout ça, mais ça permet au jeune homme de se faire connaître là où il faut.

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Et de fréquenter une société choisie. Voilà qu'à la cour, Saint Laurent est le précepteur du duc de Chartres et le duc de Chartres. C'est le neveu de Louis 14, bien entendu.

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Laurent a besoin d'un nouveau répétiteur pour le jeune prince, un répétiteur. C'est la petite main qu'on emploie pour faire apprendre à l'enfant ses leçons, tout simplement. Et bien sûr, on lui souffle le nom de Guillaume Dubois. Il est très diligents. Vous savez, au il est d'une astuce.

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Eh bien, Saint Laurent va se laisser convaincre. En 16 183, ce fils d'apothicaire, qui a vingt sept ans à l'époque, entre donc à la cour a vraiment par la toute petite porte. Mais il est entré à la cour. Philippe Erlanger dira en quelques semaines. Dubois se rendit indispensable. Il savait rendre les leçons attrayantes. Il savait obliger les uns et les autres décocher des compliments, des.

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Or, quatre ans plus tard, Saint-Laurent va devoir rendre son Amadieu désarroi dans la maison d'Orléans, mais qui va en nommer pour le remplacer? La place de précepteur est prestigieuse. Elle n'est pas inaccessible. On se dit que c'est du bois qui est tellement apprécié de son élève serait peut être le plus indiqué par ce choix. Le jeune abbé est à la veille de franchir un pas qui va transformer sa vie.

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La Chaconne des éléments de touche et de l'allant de l'ensemble les surprises étaient sous la direction de Louis Noël Bethio de Kambou Lasse.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Et Dubois va faire merveille dans ce nouvel emploi, il est un très bon précepteur. Il est très écouté du duc de Chartres. Il a toutes les recettes nécessaires pour le stimuler et un certain nombre d'auteurs prétendent qu'au fil du temps, son influence va se porter sur des disciplines qui sont de moins en moins scolaires. Au delà des sciences de l'instruction chrétienne, au delà des arts, il commence à enseigner aux jeunes princes l'immoralité. Les méchantes anecdotes sur le sujet vont loin du bois serait lui même une sorte de dévoyées, de débauché complet qui irait jusqu'à recruter des demoiselles pour son élève.

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Adolescent, Alexandre Dupilet, son biographe, qui est aussi l'auteur d'une biographie récente du Régent.

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Remarquable biographie, Alexandre Dupilet incite à la retenue. Je cite Dubois était loin d'être insensible aux charmes féminins et il eut plusieurs maîtresses, même si cela sortait de ses champs stricts d'attribution.

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Il estimait peut être que les frasques du duc de Chartres étaient nécessaires à son éducation. Plus sûrement, il était de son rôle, de ses obligations d'exercer une surveillance sans faille sur son élève. Or, il devenait difficile de freiner les ardeurs du jeune duc de Chartres, accusé du bois semble donc quelque peu facile dans l'entourage du prince. Les libertins se bousculaient déjà. Voilà qui relativise les choses. Notre prince a beau démontrer encore et encore son un tempérance, il arrive quand même en âge de se marier.

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Sur la question, Louis 14 a une idée un peu audacieuse puisqu'il veut faire épouser à son neveu l'une des filles nées de ses amours illicites avec Madame de Montespan. Bien sûr, la fière Madame va s'irriter, s'insurger. Elle lève les bras au ciel. Elle est prête à tout pour empêcher d'avoir une bâtarde pour Bru. Le roi, s'il veut réussir, doit trouver des alliés. Il doit se tourner, entre autres, vers Dubois. Oui, c'est l'évidence.

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Il est là du bois. Il est utile. L'ambitieux n'a pas besoin d'un dessin pour voir où est son intérêt. Avec zèle, il va pousser son élève à accepter l'union un peu inégale et assez scandaleuse. Il argumente du bois, il analyse, il justifie le prince qui a du mal quand même à fléchir, qui ne veut surtout pas mécontenter sa mère. Le prince, qui néanmoins doit obéir à son oncle, va finir par céder. Vous savez ce que la princesse Palatine va faire?

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Elle est hors d'elle. Elle va appliquer un soufflet à son fils en public.

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Mais très vite, surtout, elle découvre le rôle que Dubois a joué dans cette affaire. Et bientôt bientôt, Dubois est en position de demander au roi la récompense de ses services. À en croire certains, il y serait allé au culot. Il aurait déjà suggéré d'être fait cardinal.

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Alors là, quand même, c'était beaucoup demander à Louis 14, comme le note Alexandre Dupilet, disons le. Le bruit est douteux. Il n'est pas très probable que du bois ait osé demander une aussi haute récompense. Reste qu'en tout cas, il a réussi à montrer au grand roi son utilité. Quelques années après, on pense à lui pour prendre part à des tractations diplomatiques, outre. Alors là, ça, c'est un domaine prestigieux où son habileté ou son entregent ou son sens de l'investissement vont, avec un peu d'expérience, le rendre on ne peut plus redoutable.

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Bien que le duc de Chartres, à la mort de son père, il va devenir duc d'Orléans, ce sera bientôt le régent. Bien que celui qu'on pourrait donc appeler le duc d'Orléans soit maintenant adulte, l'abbé reste assez proche de lui. Il a la position de mentor, si vous voulez, qui n'est pas une position très prometteuse. Orléans, même s'il est doué, même s'il est dégourdi, est freiné par Louis 14, notamment dans sa carrière militaire.

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Je vous ai raconté ça l'autre jour en vous rappelant les déboires du duc d'Orléans, en Espagne. Le goût du prince pour les plaisirs faciles n'est pas ignoré du roi et surtout, n'est pas ignoré de Madame de Maintenon, qui apprécie très modérément ce prince qui, en plus, est un concurrent direct pour son cher duc du Maine. Le prince commet aussi des maladresses. Il inspire des cabales de cour contre lui. Il va même s'attirer la haine du fils du roi, Monseigneur le grand Dauphin.

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Bref, au fil du temps, Dubois peut se dire qu'il est lié à un prince qui est voué aux disgrâce ou en tout cas, au rôle d'apparat.

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La vérité, c'est que il n'en est rien.

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Vous le savez parce que nous nous connaissons la fin de l'histoire. Il y a cette hécatombe d'abord, qui va frapper la famille royale entre 1711 et 1714. Les princes meurent les uns après les autres en dehors d'un petit fils de Louis 14 devenu le roi d'Espagne Philippe 5 et d'un arrière petit fils extrêmement fragile et qui est encore dans la prime enfance. Il est le futur Louis 15. Bien sûr, le duc d'Orléans va devenir le plus proche héritier du grand roi.

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Autrement dit, puisque Philippe 5 est occupé par son trône madrilène, l'élève de l'abbé Dubois, tout critiquer qu'il puisse être, a de bonnes chances de s'emparer un jour du pouvoir. Tout le monde comprend que Louis 14 vieillissant, il sera un jour.

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Et voilà, pour l'ancien précepteur un rôle à sa mesure, le duc d'Orléans a maintenant besoin de Dubois pour se tenir prêt à ce qui l'attend pour prendre la suite du grand roi. Vous imaginez? Ça ne va pas être facile. La France, à l'époque, est proche de la faillite. Elle est en guerre avec la moitié ou les deux tiers de l'Europe. La régence risque d'être un grand facteur de désordre. l'Alliance familiale avec l'Espagne de Philippe 5 n'a sûrement pas été un très bon choix.

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Bref, avant d'entrer dans le vif de la grande politique, il y a un défi qui se présente puisque Louis 14 est très faible. C'est vrai, il est à l'article de la mort. Mais il faut encore garantir le pouvoir du duc d'Orléans puisque se dit qu'au décès du roi, ce pouvoir, il pourrait passer au fils légitimé du roi et de Madame de Montespan. Le duc du Maine et le duc du Maine est très poussé par Madame de Maintenon et l'on sait que Louis 14 l'aime beaucoup pour Orléans, pour du bois, pour toute la coterie qui est là, en train de s'activer autour du futur régent.

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Il s'agit donc de contrer ce gêneur et de se saisir au mieux du pouvoir.

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Cette étrange musique avait été composée par Philippe d'Orléans par le régent lui même. Elle a été restituée par Antoine Duhamel pour servir de bande originale au célèbre film de Bertrand Tavernier en 1975, Que la fête commence avec Franck Ferrand sur Radio Classique.

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Le 2 septembre 1715, au Parlement de Paris, les parlementaires endeuillés sont dans leur belle tenue les princes sont là aussi, tout le monde est concentré. Louis 14 vient de mourir la veille et c'est maintenant l'ouverture de son testament. Séance extrêmement tendue que j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion de vous raconter. Le duc d'Orléans sait ce que contient ce testament. Aidé de ses proches, dont Dubois, il a pris les devants. Et tandis que le roi était en train de sombrer vers la mort, il s'est ménagé un certain nombre d'alliances utiles.

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On a beaucoup travaillé en coulisses avec les parlementaires, avec des membres de la famille royale, avec tous les grands aristocrates du royaume, un certain nombre d'officiers, etc. Et c'est une stratégie qui va marcher, qui va être payante. Les clauses génante du testament du grand roi sont écartées. Le frêle duc du Maine ne garde que quelques miettes. Bref, Dubois voit son cher élève triompher. La régence du prince va pouvoir commencer. l'Abbé n'y tient pas tout de suite le premier rôle.

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Dans un premier temps, il est un petit peu à l'arrière plan, mais il est quand même là. Il est là, dans la coulisse, tout près du Régent. Il faut dire que avant de se hisser au pouvoir, le régent avait reçu un certain nombre d'appels du pied de l'Angleterre. Il va charger du bois puisqu'il connaît déjà bien l'Angleterre. Il va charger son ancien précepteur, en 1716, d'étudier cette main tendue par l'adversaire. En tout cas, celui qui, hier encore, était l'adversaire.

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La l'abbé se montre très investi dans sa mission. Sa plume griffonne des lettres habiles. Il n'hésite pas à aller grimé sous une fausse identité, à la rencontre d'un ministre anglais de passage en Hollande. Bref, il s'active beaucoup du bois et ses efforts paient. Il échafaude une triple alliance à laquelle les Provinces unies vont se joindre. L'idée, c'est d'agréger à tout ça, étape par étape, un certain nombre d'autres grandes puissances afin peu à peu d'assurer la paix complète du continent.

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C'est extrêmement ingénieux. Évidemment que le plan est audacieux, mais Dubois est brillant. Il s'active fébrilement même, il faut le dire. Et en parallèle, il lui faut contrecarrer le parti pro espagnol. Fidèle à la politique d'entente familiale qui avait été lancée par l'ancien roi Louis, 14 du bois, non sans peine va amener le régent vers sa logique. Le vaste projet européen de paix généralisé du continent va voir le jour au prix quand même d'une courte guerre contre l'Espagne.

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Et au fil de l'année 1718, les lumières de la baie sont aussi de plus en plus mobilisées pour des affaires internes au royaume. Il faut dire que ce n'est pas simple quand même. La période connaît toutes sortes de remous.

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L'aristocratie, qu'on parle de la grande aristocratie ou de la petite noblesse. Bref, toute cette aristocratie est difficile à tenir. Le Parlement fait observer ce que l'on appelle le Parlement très judiciaire. À l'époque où il fait obstruction, il doit être maté. Et puis, il y a toutes sortes de comploteurs qui sont là, tapis dans l'ombre et face à tout cela. l'Abbé du Bois va démontrer qu'il est un formidable tacticien. Il a le don de saisir les événements, même si tout ce qu'il entreprend n'est pas toujours dans le registre le plus noble.

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C'est vrai que c'est d'abord un manipulateur. Ce bonhomme, c'est un manipulateur. Mais est ce que dans la période dont je vous parle, ce n'est pas précisément ce dont on avait besoin? Ces succès, ces manœuvres vont l'aider à officialiser le rôle que lui a conféré le Régent. Et en 1718, lui, le simple abbé, acquiert carrément le portefeuille des Affaires étrangères. C'est là maintenant.

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Il est au sommet du pouvoir et il a toujours cette idée au fond de lui, cette idée de devenir cardinal. Pour réussir, il va commencer de longues intrigues ardues. À Rome, on résiste. Inutile de vous dire du bois. Néanmoins, obtient l'archevêché de Cambrai en 1720. Cela nécessite qu'il devienne prêtre. Or, certains disent qu'il a un sombre secret puisqu'il aurait été marié des années plus tôt. Ce bruit qui lui colle à la peau n'est en fait qu'un ragot, mais vous avouerez que ça ne facilite pas les affaires.

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Et puis, il y a d'autres manigances, parfois très, très douteuses, qui finissent par être consacrées puisque je vous l'ai dit tout à l'heure. En juillet 1721, le Vatican consent à le faire cardinal. Est ce qu'on peut dire que le but de la vie de Dubois est atteint? Mais non. Vous allez voir, il y a encore bien plus à acquérir Franck Ferrand sur Radio Classique.

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Voici ce que nous dit Jean-Christian Petitfils, ce biographe de Louis, 15 ans, entre autres Dubois harcelé de mémoires, le régent de l'Arsenal, le Régent avec ses mémoires.

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Sous entendu, il lui démontra les avantages à rétablir en France la charge de premier ministre à son profit. Philippe d'Orléans était dépressif, fatigué, dégoûté de tout. Il hésitait. Et cette incertitude du prince, évidemment, est un crève cœur pour le cardinal Dubois. Maintenant, il faut le rappeler que son beau titre ne va pas s'éterniser le 22 août. 22. Le cardinal Dubois devient premier ministre et voilà, on avait eu un cardinal de Richelieu, premier ministre, on a vu un cardinal de Mazarin.

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Eh bien maintenant, c'est le cardinal Dubois. La route a été longue. Dubois a déjà 65 ans et selon les mots d'Alexandre Dupilet, il se jette à corps perdu dans le travail pour oublier les ravages du temps.

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Car au milieu de son immense réussite, le cardinal est rattrapé par ses limites humaines. Il a d'abord des problèmes urinaires qui sont vraiment très graves et qui deviennent encore plus graves au printemps 23. Une sortie de cheval favorise l'éclatement d'un abcès dans sa vessie. Les semaines qui suivent sont pénibles. Il essaie de minimiser la menace. Seulement, le mal qui le dévore s'inscrit sur son visage. Il est devenu en plus très irritable. Disons les choses, il est devenu carrément invivable.

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Il doit gérer toutes les audiences qu'il doit, lire les dossiers. Il reste au lit d'ailleurs pour consulter les dossiers. Bref, au début du mois d'août, les médecins sont très pessimistes, propose une opération de la dernière chance et Dubois va accepter la mine enflammée de fureur, de dépit, d'effroi.

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Et voilà les chirurgiens avec leurs affreux instruments. Je cède une dernière fois la parole à Saint-Simon. L'opération se fit en cinq minutes. Le cardinal cria et Tempesta. Étrangement, monsieur le duc d'Orléans rentra dans la chambre aussitôt après, où la faculté ne lui dissimulait pas qu'à la nature de la plaie. Le malade n'en avait pas pour longtemps. En effet, il mourut le mardi 10 août, à 5 heures du soir. On lui apporta l'extrême onction de communion.

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Il ne s'en parla plus, ni d'aucun prêtre auprès de lui. Il finit ainsi sa vie dans le plus grand désespoir et dans la rage de l'acquitter.

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Vous avez peut être entendu parler du cardinal Morain, voici Monseigneur Christian Morin. Bonjour A. Je l'aurais comme mon fils en vous remerciant. Je n'aurai qu'un mot diseuses aller en paix.

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Bon week.