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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. En décembre 1800, à l'époque, on est encore dans le calendrier révolutionnaire. C'est encore nivôse de l'an neuf de la République. Napoléon Bonaparte est tout entier absorbé par sa mission. Il s'agit pour lui de réorganiser la France après dix ans de chaos. Il affirme son pouvoir. Il réforme toutes les institutions.

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Cesser l'installation du corps législatif et du Tribunat. La Commission du Code civil, qui est en train de doter la France de ce fameux Code civil, la Banque de France, etc. Etc. Bref, l'objectif de Bonaparte. C'est dans la mesure du possible de pacifier le pays et pour ce faire, il doit notamment éliminer un certain nombre de dissidences ou en tout cas au moins les rallier à sa cause.

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Les dissidences en question se sont sur sa gauche, les Jacobins et sur sa droite, ceux qu'on appelle les Chouans. D'une façon plus générale, les royalistes et la police de Bonaparte est plus méfiante que jamais. Les Jacobins sont sous surveillance. Ils sont complètement privés d'expression. Il faut dire qu'il y a eu, le 10 octobre de cette année 1800, ce que l'on a appelé la conspiration des poignards qui a fait long feu. Et puis, et puis les royalistes, eux aussi, sont très surveillés.

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On est en pleine pacification de la Vendée. Disons le, tous ces royalistes sont en train plus ou moins de baisser les armes. Alors tous n'ont pas émigré.

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Il en reste à Paris et plus généralement en France. On considère qu'il y a quelque 180 000 personnes qui, sans avoir émigré hors de France, continuent à rester fidèles à l'ancienne monarchie française. Plusieurs vagues d'émigration il y a eu la première heure qui étaient les plus royalistes d'Ancien Régime. Et puis, après des immigrations successives pour échapper à la conscription, au moment des persécutions religieuses qui suivaient la constitution civile du clergé, etc. Et même à partir de 1794 95, il y a des jacobins qui se sont mis à émigrer pour échapper à la guillotine.

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Bref, on estime que dans l'armée des princes, dans cette armée contre révolutionnaire, il y a encore 4 000 hommes. En cette fin d'année 1800, quatre mille hommes, c'est pas grand chose. C'est un royalisme que Napoléon va essayer de rallier totalement en amnistie en d'un seul coup tous ces émigrés et on va voir les gens rentrer en masse. Je vous raconterai d'ailleurs très bientôt le retour à Paris de Chateaubriand. Ceux qui restent, ceux qui sont restés à Paris, notamment au faubourg Saint-Germain, puisque c'est l'endroit où la plupart de ces familles étaient installées, sont un peu dans l'expectative à l'époque.

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On commence à sentir, quelques mois après le coup d'État du 18 brumaire, que ce n'est pas un nouveau régime révolutionnaire qui se met en place. Un régime qui va essayer de faire un peu la synthèse entre la monarchie millénaire et la nouvelle révolution. Et Bonaparte, d'ailleurs, n'arrête pas de le dire. Il va falloir faire la synthèse.

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D'où un certain nombre de virulents dans les rangs royalistes qui vont essayer d'agir le plus vite possible avant que le régime consulaire ne vire lui même à la monarchie. Il faut vous dire qu'à Londres, où sont les têtes pensantes de ce mouvement, il y a des réunions entre Cadoudal à Hyde de Neuville. Et puis, bien sûr, le comte d'Artois, le jeune frère du comte de Provence qui, maintenant, pour les royalistes, est devenu le roi Louis 18.

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On discute beaucoup avec le gouvernement britannique pour monter une opération. Bref, la grande idée, c'est de se débarrasser de Bonaparte. Soit on va l'enlever soi même. On pourrait l'assassiner. Entre là bas, à Londres, il y a une expression pour désigner ce moment clé. On parle du coup essentiel.

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Franck Ferrand, c'est un raté christique christiques.

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Un certain nombre de royalistes venus d'Angleterre sont en train de débarquer avec le comte d'Artois, le général Pichegru. Ils ont l'intention de monter vers Paris, où Cadoudal s'était engagé à provoquer de petits soulèvements. Le parti royaliste, dites vous bien, est divisé à ce moment là. Vous avez la tendance modérée autour du nouveau roi Louis 18, qui essaie de rallier Bonaparte à la cause royaliste. On échange d'ailleurs des courriers entre le prétendant comte de Provence, qu'on appelle donc Louis 10/8 chez les royalistes et le premier consul.

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Et puis, ces partisans du comte d'Artois, grande gueule si vous voulez qui, qui? Qui eux sont ce qu'on appellera bientôt les ultras, qui bénéficient d'un certain nombre de réseaux à Paris et en France et qui veulent aller au coup de force des réseaux efficaces, par exemple le comité anglais. C'est la fameuse contre police royaliste qui a réussi à infiltrer jusqu'au ministère de la police de Fouché.

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Bref, il y a tout ce qu'on ne sait pas, bien entendu, jusqu'où ces réseaux sont allés dans le gouvernement. Toutes les lettres de Louis 18, les contacts qu'il y a eu sont passées par des gens du gouvernement, par Lebrun, par Talleyrand et même diton par Joséphine, l'épouse du premier consul. Huit ans après l'exécution du roi Louis 16, voyez que les royalistes n'ont pas dit leur dernier mot. Il n'y a pas eu la rupture nette qu'on pourrait imaginer.

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En plus, on ne sait pas à l'époque ce que va devenir ce consulat. Après tout, on se dit que si Napoléon n'avait pas gagné à Marengo, l'affaire aurait été réglée.

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Voyez donc, il y a pas mal de réseaux qui s'activent pour essayer de monter ce coup essentiel. Cet attentat contre Napoléon, et notamment le réseau de régent, l'IMS Wellan et Carbon, est derrière eux. On met toujours en avant Cadoudal parce qu'il a été l'animateur de la grande conspiration de l'an 12. Mais c'est lui qui, en vérité, est derrière. Tout ça s'appelle I'd de Neuville. Il a rencontré Bonaparte au début du consulat. Il est très proche des chefs royalistes qui essaient de montrer, si je puis dire, en sous main.

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Bonaparte a expliqué à celui qui se fait appeler Louis 18 qu'il n'y aurait aucun accord possible. C'est une lettre qui date de septembre 1800 et qui a décidé les plus enragés des royalistes à passer à l'action. L'idée des conspirateurs, c'est de déstabiliser tout ce gouvernement post-révolutionnaire en frappant à sa tête. On se rappelle que lorsque Bonaparte a pris le pouvoir quelques semaines après le coup d'État, eh bien il était encore assez flottant et qu'il restait un peu partout dans le gouvernement des personnes qui auraient pu être favorables à la monarchie.

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Le parti de Bonaparte n'existe pas vraiment. C'est une alliance assez difficile entre toutes sortes de personnes, dont un certain nombre de monarchistes modérés. D'ailleurs, il y a même des jacobins là dedans puisque je vous l'ai dit, Fouché, bien sûr, est dans le coup. Bref, tous les royalistes qui sont poussés à bout pensent qu'en éliminant Bonaparte, ils vont réussir à faire tomber tous les régimes. Encore faut il maintenant parvenir à éliminer. Bernard Haitink, à la tête de l'Orchestre symphonique de la radio bavaroise, interprété cette ouverture de la ROP qui s'appelle La représentation du chaos de la création de Joseph Heiden.

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Vous allez voir pourquoi nous avons diffusé cette musique ce matin, Franck Ferrand sur Radio Classique. On est à la veille de Noël 1800, le 24 décembre 1803 nivôse an 9, selon le calendrier révolutionnaire. Et justement, je vous parle de Noël. Mais dites vous qu'à l'époque, évidemment, les traditions religieuses ont été abandonnées. On est célèbre plus Noël, ou plus exactement, on le célèbre de façon très privée, de manière très discrète, dans le secret des chapelles familiales.

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l'Eglise n'a pas encore été rendue au culte. Bien entendu, dans le milieu de l'après midi de cette veille de Noël 1800, néanmoins, on peut croiser dans le quartier des Tuileries trois hommes en blouse bleue de marchands forains qui escortent une charrette à deux roues tirée par un vieux cheval noir. Cet attelage est recouvert d'une bâche sous laquelle a été préalablement disposé un large tonneau. Tonneau de bois, bien sûr, qui est rempli presque à ras bord de poudre à canon.

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Et les hommes?

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Les hommes dont je vous parle avec leur blouse bleue vont sur leur chemin, sur leur route, ramasser des pierres et les charger dans la charrette. On jette des regards alentour.

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C'est d'ailleurs ce regard un peu fiévreux qui pourrait les qu'il pourrait révéler dans ce qui est en train de se manigancer.

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Il décide quand même de s'arrêter sur la rue Saint-Nicaise, devant le café Apollon. La charrette est mal installée. Elle bloque, disons le, la moitié de la rue. L'emplacement n'a pas été choisi au hasard, puisque c'est là que Bonaparte avait fait tirer au canon sur les rebelles royalistes au moment de l'insurrection du 13 vendémiaire an 4. On n'a pas oublié, bien sûr, Vendémiaire. Chez les royalistes, et on a bien l'intention de faire payer à Bonaparte ce qui est regardé comme un crime.

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À sept heures et demie du soir, un des trois hommes il s'appelle Limón. Wellan se rend vers les grilles des Tuileries. C'est le guetteur, si vous voulez. Il est en position. C'est lui qui doit prévenir ses deux complices de l'arrivée du convoi consulaire. Il y en a deux autres, donc, Régent et Carbon, qui vont éparpiller les pierres amassées le long de la route pour essayer de créer un obstacle supplémentaire. L'idée, c'est de ralentir le convoi au moment de l'explosion.

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Alors, quel convoi allez vous me dire? Eh bien, on sait que le premier consul et son épouse doivent se rendre à l'opéra, doivent passer par cette rue Saint-Nicaise pour se rendre à l'opéra où ils doivent assister à la première audition d'un oratorio de Heiden qui s'appelle La création du monde. Entre parenthèses, voyez l'intelligence de Joséphine et de son mari, qui ont trouvé ce moyen de célébrer Noël sans le dire. Voyez, on a fait une cote mal taillée, mais à l'époque, on est habitué à prendre ce genre de mesure.

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Un peu se mesure, un peu souterraine. Bref, il est prévu que dès que le convoi passera à hauteur du guetteur, eh bien, celui ci lèvera son chapeau pour indiquer à ses complices que l'opération va pouvoir commencer. On a offert 12 sous à une fillette pour qu'elle se tienne tout près du cheval de la charrette. Elle ne se méfie pas. La pauvre gamine, c'est une enfant. Vous imaginez cette horrible ce qu'on a fait là? Elle s'appelle Marianne peu sol.

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Il fait très froid. Elle aimerait mieux essayer d'aller se mettre à l'abri, cette pauvre petite fille. Mais elle accepte. Elle n'a pas le choix. Il lui faut gagner sa vie. Bien entendu. Vous imaginez douze sous pour elle? C'est une somme colossale. Et pendant ce temps là, au palais des Tuileries, l'épouse du premier consul, Joséphine de Beauharnais, est en train de se préparer. Elle a revêtu une de ses robes somptueuses dentelles, des armoires pleines et elle est en train d'assister pour que Bonaparte l'accompagne enfin à cette création du monde.

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Deux cent cinquante musiciens, les chanteurs les plus réputés et mon ami, vous n'allez pas manquer ça. Ils sont attendus pour 8 heures à l'Opéra, rue de la Loi, qu'on appelle aujourd'hui. On appelle de nouveau la rue de Richelieu, dans l'actuel premier arrondissement de Paris. Une escorte de grenadiers à cheval attend au pied du palais. Un convoi de plusieurs voitures doit emmener la cour Acette à ce concert. Et il y a une voiture pour le consul et une autre pour Joséphine pour s'y rendre.

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On quitte le palais des Tuileries en passant par la place du Carrousel, qui n'a pas été du tout réaménagé comme aujourd'hui. Bien sûr, le cortège va prendre cette rue Saint-Nicaise qui se prolonge plus loin, en rue de la loi trajet de quelques centaines de mètres seulement.

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Etrange trajet, vous l'aurez compris, extrêmement dangereux pour le premier consul. La rue Saint-Nicaise réunit pas mal de commerçants. Il y a des cafés. Évidemment, on n'a pas le droit de fêter Noël, mais on fête quand même la veillée de Noël. Qu'est ce que vous voulez? Il y a pas mal de monde qui s'est réuni. Devant les étals des magasins, sur la devanture des cafés, bref, eu un peu une atmosphère de fête et le premier consul monte donc dans sa voiture et le voilà qui quitte les Tuileries dans la suite de son épouse.

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Sa voiture Emmen, le ministre de la guerre Berthier, le général Lahn et l'aide de camp du service qui s'appelle Lauriston. Le cocher, c'est César a fouetté les chevaux. Il faut rouler à vif, à vive allure. Il faut dire que le cocher en question, l'enquête, établira qu'il était peut être un peu ivre. Bref, ça y est, le convoi passe devant les Moëlan. Le fameux guetteur qui, pris de panique, oublie de retirer son chapeau et de prévenir ses acolytes.

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Et voilà. Bonaparte, maintenant, est déjà engagé dans la rue qui doit lui coûter la vie.

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Le final de la Symphonie funèbre de Joseph Haydn, l'Orchestra auf die Edge of Whiteman, était sous la direction de France Brugge. Franck Ferrand sur Radio Classique. Et le convoi de Bonaparte, de Joséphine, de tous ses ministres, etc. Est en train maintenant d'entrer dans la rue Saint-Nicaise et les deux hommes, n'ayant pas vu leurs acolytes leur faire signe, sont maintenant pris de panique. Les voitures sont en train de foncer sur eux. L'un d'eux détalent à la vue de la voiture consulaire et au loin, le cocher du consul aperçoit le petit attelage qui s'est mis là, en travers de la route.

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Alors, il est pourtant lancé à vive allure. On n'arrête pas une voiture comme ça et il faut arrêter des chevaux. En quelques quelques mètres, il arrive à éviter de très peu l'obstacle. Bonaparte est un peu secoué, mais il n'est pas tombé de sa banquette. Et dans un élan de courage, saint Jean va quand même allumer la mèche avant de prendre ses jambes à son cou. Il a huit secondes avant que la machine infernale n'explose. Au moment où la voiture du premier Consul tourne sur la rue de la Loi, c'est la détonation.

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Vibrante, assourdissante, la mèche consumée vient de faire exploser ce tonneau rempli de poudre. Les vitres de la voiture de Bonaparte vont voler en éclats. Celles de la voiture de Joséphine sont atteintes également. La voiture de Joséphine a fait un violent écart, tout ça. Et tout le monde a été très secoué, bien entendu. Mais on est sain et sauf parce que la mèche n'a pas été allumée à temps. Vous l'avez bien compris et en revanche, dans la suite des voitures, c'est l'hécatombe et la désolation de la charrette, du cheval et de la pauvre petite fille dont je vous parlais.

[00:18:40]

Évidemment, il ne reste. Il ne reste rien. Il y a des corps qui jonchent le sol. Ceux qui sont encore debout sont en état de choc. Les chevaux du convoi sont devenus complètement fous, indomptables. Les débris de voitures, des fenêtres explosées de la rue, tout ça jonchent le sol. Et la voiture de Bonaparte et celle de Joséphine filent à vive allure. Et déjà, à l'opéra, on est en train de jouer les premières mesures de la création du monde et d'ailleurs.

[00:19:07]

Ce qui veut dire que le premier consul serait arrivé en retard au concert. Mais c'était fait exprès. C'était pour éviter les démonstrations publiques. En attendant, le public, depuis la salle a entendu la déflagration. On arrête la musique, les gens se lèvent, on sort. Tout le monde sait que le premier consul devait arriver d'une minute à l'autre. D'ailleurs, pour tout vous dire, on était beaucoup plus attentif à ce qui se passait dans la loge principale que je n'ose dire.

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Royal, on est encore sous la révolution, on regardait plus la loge que l'orchestre et on comprend qu'il s'agit d'un attentat. Et on pense que Bonaparte est mort. Et quand il va pousser la porte de sa loge, alors là, c'est un soulagement extraordinaire. On l'acclame vite, le consul. Vive Bonaparte! Vive le premier consul. Et finalement, la musique pourra reprendre. Et on va donner ce concert. Et à la fin du concert, Bonaparte reprendra sa voiture pour rentrer aux Tuileries, où l'attend une foule en liesse, impatiente de voir le chef.

[00:20:03]

Sain et sauf Franck Ferrand sur Radio Classique.

[00:20:07]

Le bilan va faire quand même vingt six morts et une cinquantaine de blessés. Une quarantaine de maisons ont été gravement endommagées. On a ramassé par tous ces corps démembré éparpillés. C'est une véritable décharge de mitraille, comme le décrit la Gazette de France du 7 nivôse an 9. Le procédé est extrêmement lâche à l'époque. On n'est pas du tout du tout habitués aux attentats à la bombe. La population est horrifiée, littéralement. Joseph Fouché racontera le bruit de la mèche, l'effet de la poudre et de l'explosion.

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Tout avait été calculé. Il dénonce l'atrocité froide de la combinaison, étonnante modernité de l'enquête. Puisqu'on va analyser les débris, on va retrouver le cheval. Enfin, ce qu'il en reste. On va essayer de retrouver son signalement, en tout cas. On infiltre les milieux royalistes pour mener cette enquête. Moyens qui vont permettre de prouver la responsabilité des royalistes dans cette affaire et de blanchir les Jacobins qui, dans un premier temps, avaient été incriminés. Le conflit entre Bonaparte et son ministre Fouché n'en est pas moins très fort.

[00:21:11]

Le premier accuse les Jacobins et Fouché, qui se sent visé, soutient qu'il s'agit d'un complot royaliste. Il aura finalement raison. On va multiplier à ce moment là les arrestations et la répression va s'abattre sur les milieux jacobins dans un premier temps. Et puis les royalistes.

[00:21:29]

Dans un deuxième temps, ce qu'il faut retenir de cette affaire, c'est encore une fois les méthodes employées par ce qu'on pourrait presque appeler une police scientifique. C'est la première fois, en quelque sorte, qu'on a mené le qu'on a mené l'enquête de cette manière. Fouché a bien vu que son ministère avait été complètement infiltré. Lui même avait, il faut dire, infiltrer le comité anglais. Il est possible que Fouché en ait su plus qu'il ne liddy dans cette affaire.

[00:21:57]

Bonaparte a pris conscience, grâce à cet attentat, qu'il était peut être entouré de gens plus ou moins fiables. Il n'empêche, le coup essentiel tel qu'il devait avoir lieu n'a pas été réussi. Il y aura d'autres complots royalistes, je pense notamment à celui de 1803 et Bonaparte, à ce moment là, frappera encore plus fort, et ce sera d'ailleurs en riposte, en répression, en représailles, l'exécution du jeune duc d'Enghien. Cet attentat a réveillé les vieilles inquiétudes qui sourdin dans la nature déjà inquiète de Bonaparte.

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Il comprend qu'il est en danger sur sa gauche avec les Jacobins comme sur sa droite avec les royalistes. Et tout cela va précipiter le consulat à vie. On va bientôt consulter le peuple par plébiscite et 3 millions 500 mille oui contre seulement 8000 noms vont se prononcer en faveur de ce consulat à vie. Et vous savez ce qu'il en sera du consulat à vie puisque bientôt, il débouchera sur la création de l'Empire.

[00:23:12]

Alors, je vois que Christian est toujours occupé à installer cette étoile Phoenicia Sapin. Donc, pendant ce temps, je vous signale la publication chez Imagos d'une histoire véridique du père Noël du traîneau à la hotte par Karine Wilshire. C'est passionnant, cette histoire véridique du père Noël. On se rend compte que ce personnage a beaucoup à nous apprendre. Et voilà, elle est pas belle étoile. Alors, mon cher Franck, je suis ravi d'accueillir maintenant Christian Morin pour lui souhaiter une très belle soirée.

[00:23:42]

Un très beau réveillon de Noël, malgré toutes les consignes qui nous ont été données. Bonjour Christian. Restons prudents. Je vous souhaite également un bon réveillon. Quel qu'il soit. Et puis, nous retrouvons de toute façon demain matin avec joie. Demain matin, en plus, serait que ça soit raconté façon Sacha Guitry? Oui.