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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Nous sommes fin janvier 1943 à Cologne, en Allemagne, à 60 kilomètres de la frontière belge, dans un nuage de vapeur.

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Un train est en train d'entrer en gare et une gare pavoisés de drapeaux nazi sillonné de Feldgendarmerie. Un homme descend d'un wagon. Il est belge, il a 30 ans et Pierre Enquetes nous le décrit d'un physique passe partout, plutôt frêle, le nez aquilin, les lèvres fines, ditil. Il a l'air affable. Il s'appelle donc Victor Martin. C'est un universitaire. Il est docteur en sociologie. Et s'il vient en Allemagne, Victor Martin, c'est officiellement pour mener une recherche sur la psychologie différentielle dans les classes sociales.

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Le prolongement d'une étude comparative qu'il avait déjà réalisée avant guerre en France, en Belgique et justement en Allemagne. Pour sa thèse, il a obtenu des autorités nazies un passeport pour Cologne et c'est donc à Cologne qu'il a rendez vous avec un certain nombre d'universitaires allemands.

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En réalité, vous vous doutez bien que si je vous parle de lui, c'est que tout cela n'est qu'une couverture. Certes, Victor Martin est bien sociologue, mais il est surtout résistant. Il a adhéré au Front de l'indépendance, le EFI, qui est un des principaux mouvements de résistance belge né après l'invasion du pays en mai 1940. Le Effie regroupe des résistants de la gauche et du centre. L'un des l'un des organes du EFFIE, c'est le Comité de défense des Juifs, dont le but est de protéger les juifs belges persécutés par l'occupant.

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À l'automne 42, le Front de l'indépendance a justement décidé de confier à Victor Martin parce qu'il parle allemand et qu'il parle même très bien allemand. Une mission de renseignements, mission des plus périlleuses. Donnons la parole à Victor Martin lui même.

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C'est lui qui vous parle depuis septembre 1942. Un grand nombre de juifs hommes, femmes, enfants, vieillards avaient été déportés de la Belgique vers l'Allemagne. Ou conduisaient t on ces malheureux? Que devenait ils?

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Voilà ce qu'il s'agissait de savoir. Les renseignements dont disposait le FIS parlait de la Haute Silésie, en Pologne annexée, parlait de Katō Vischer, de la ville d'Auschwitz. Des bruits persistants circulaient sur le massacre systématique des femmes et des enfants, sur la mise au travail des hommes dans des camps de concentration. C'est pour vérifier ces rumeurs terrifiantes que Victor Martin est donc envoyé en Allemagne, à Cologne, comme prévu. Il va rencontrer ses collègues universitaires et mène des entretiens, rédige des fiches.

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Bref, il fait son travail. Il obtient une autorisation pour se rendre à Francfort, Berlin et Breslau.

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Entre le 4 et le 20 février 1943, il va traverser toute l'Allemagne vers l'est, toujours plus à l'est, jusqu'à Breslau. Et là, il va encore faire mine de travailler. Sauf qu'un jour, il saute dans un train pour nos Vieques, qui est encore un peu plus à l'aise.

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On est maintenant dans la Pologne annexée par l'Allemagne. Autant dire qu'on n'est pas bien loin d'Auschwitz.

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Maintenant, on peut dire de Victor qu'il est en grand danger puisque son alibi officiel, sa couverture de sociologue ne tient plus, évidemment, à nos Vieques vivaient avant guerre une importante communauté juive et la ville a été complètement transformée en ghetto.

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Le Front de l'indépendance a indiqué à Victor Martin des contacts dans ce ghetto et il va donc à la rencontre de ceux dont il a l'identité. Il les interroge. Ces gens connaissent évidemment le camp d'Auschwitz, qui est à 40 kilomètres de là.

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Et voilà ce qu'on lui dit. Les Juifs de Belgique sont arrivés ensemble dans le camp d'Auschwitz, mais vous ne retrouverez ni enfants ni vieillards. Tout le monde a ici l'assurance qu'on les a tué et brûlé des trains entiers entre chaque jour dans un camp qui ne peut loger que quelques milliers de détenus. Tirez vous même la conclusion. Nous sommes ici tous en sursis et les gens qui témoignent ajoute Si vous observez dans les environs, peut être apprendrez vous, par l'entremise de travailleurs volontaires, quelles nouvelles sur les juifs déportés de Belgique on pourra vous donner sur le moment.

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Victor Martin peine à admettre ce qu'il entend, mais pourtant, il va suivre les conseils que lui ont donné ses habitants. Il va essayer de se rapprocher encore d'Auschwitz à la recherche de travailleurs qui seraient rentrés, qui auraient pu pénétrer dans le camp.

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Il se rend donc à qu'Atos Vischer On est là, à 20 kilomètres d'Auschwitz. Il traîne dans les cafés, il essaie de glaner des informations.

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Je vous dis qu'il parle très bien allemand. Or, soudain, il entend parler français. C'est un groupe de travailleurs français, de firmes Firmino et Ducreux du Creusot. Il y a là des gens qui sont volontaires, c'est à dire que le régime de Vichy les a envoyés en Allemagne contre le retour de prisonniers de guerre. Vous rappelez cette grande histoire d'échange? D'autres ont été livrés par le service du travail obligatoire, le STO. Victor va se faire passer pour un étudiant belge.

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Il ne faut pas trop les impressionner. Il engage la conversation comme ça. Ils gagnent leur sympathie. Alors comment ça se passe? Demande t il.

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Vous êtes bien logé, viens avec nous, tu verras. Et on l'invite à partager le quotidien de ces travailleurs dans des baraquements qui sont situés aux portes d'Auschwitz. Et Victor va se lier d'amitié avec un de ces Français et parvenir comme ça à rester plusieurs jours en clandestin, si je puis dire.

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Il apprend que ces hommes travaillent notamment à la construction d'une usine d'IG Farben, le grand fabricant de produits chimiques, et, vous le savez, notamment fabriquer IG Farben pendant la Seconde Guerre mondiale.

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Il va travailler avec ces gens là aux côtés de commandos extérieurs du camp d'Auschwitz et les déportés juifs dans le camp? Demande Victor Martin ne cherche pas à savoir ce que sont devenus les femmes et les enfants. Tu ne les retrouvera plus. Les Allemands ont construit d'énormes fours crématoires qui fonctionnent jour et nuit certains jours. Ça dépend du vent. On sent même l'odeur des corps brûlés. On ne sait pas comment ils les tuent. Un bon conseil évite d'aborder la question avec les Allemands.

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Ici, tout le monde sait et tout le monde se tait. La vérité, c'est que les Allemands ne sont pas les seuls à se taire. Dans l'ouvrage qu'il a consacré à Victor Martin, L'espion d'Auschwitz, ouvrage qui est paru aux éditions Jourdan il y a maintenant deux ans, en 2018, Bernard Crook écrit Vichy savait quel était le sort des Juifs déportés. La présence de Français à Auschwitz comme travailleurs libres ou Estero est une pièce accablante dans le dossier de l'accusation.

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Ces Français étaient des témoins privilégiés et très bien informés sur l'horreur d'Auschwitz.

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Le très bel Adagio de la Symphonie numéro 7 de Bruckner. l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam était sous la direction de Marie Johnsons Franck Ferrand Radio-Classique.

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Vous imaginez ce Victor Martin qui maintenant est là et est à même de recueillir des témoignages et il en recueille le plus possible et il apprend encore que des femmes sont détenues dans une certaine partie du camp et pour en voir davantage. Il faudrait que lui même puisse entrer dans Auschwitz. Alors, à plusieurs reprises, il va tenter de s'approcher de ces grands de ces grilles. Seulement, l'accès est bien trop gardé et ce n'est pas possible d'aller plus loin. D'ailleurs, sa curiosité commence à éveiller quelques soupçons.

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Maintenant sur place. Et Victor Martin décide à ce moment là de rentrer à Breslau. Le 10 février 1943, il est dans sa chambre d'hôtel à Breslau, lorsque la porte s'ouvre brutalement. La Gestapo, c'est un des ouvriers français qui l'a dénoncé. Victor Martin, dans un premier temps, va être jeté dans une prison. On est là à 50 détenus dans 25 mètres carrés. Il y a des Français qui font des blagues, des Russes dégoupiller, des Juifs qui, déjà là sont totalement brisés et un jeune Tchèque qui lui demande si tu survis, écrit à ma famille ou va la voir après guerre et dit leur bien que je n'ai pas parlé.

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Il va être transféré ensuite, notre Victor à qu'Atos Vischer et il est interrogé pendant deux jours. Qu'est ce que vous faisiez dans cette région? Qui avez vous rencontré? Pour quels services travaillez vous? Seulement, il se trouve que dans ces affaires, on n'a rien pu trouver qui puisse incriminer seulement des notes de sociologue. On va le confier à un officier de l'AP vers les services de renseignement allemand et s'appelle le lieutenant Baker. Il est spécialisé dans le contre espionnage industriel.

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C'est plutôt bon signe. Victor Martin se dit Ils sont sur une fausse piste et c'est ma chance. Baker le soupçonne en vérité d'avoir espionné les usines. Mais il se contente de le sermonner. Un universitaire doit savoir que ce n'est pas une région touristique. Mais vous êtes peut être innocent. Un doute subsiste. En tout cas, il vous est interdit de rejoindre la Belgique. Vous travaillerez ici pour nous. Victor Martin est donc prise au piège. Bekker va l'affecter aux camps de travail et de rééducation de Raditz, qui fournit en main d'œuvre des usines croupes.

[00:10:42]

Et dans ce camp vide. Il va faire office d'interprète. Il en profite pour continuer à récolter des renseignements tout ce qu'il peut y avoir de complémentaire par rapport à ce dont il dispose déjà. Il n'a qu'à tendre l'oreille pour apprendre que je cite dans un camp voisin se trouvent des juifs de différentes nationalités, que l'on pend en pleine mer à la moindre infraction à la discipline. Et comme ça, il va comprendre qu'il est entouré en même temps de deux personnes qui sont là pour essayer de renseigner les Allemands.

[00:11:10]

Il y a des indicateurs autour de lui. On cherche à le faire parler. Il reste sur ses gardes. Il attend sa première paye. Il guette surtout la première occasion de s'évader et c'est ce qu'il va parvenir à faire. Le 15 mai 1943.

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Dans des circonstances qui ne précisera pas d'ailleurs, la plupart des évadés sont rapidement reprises. Lui va réussir à circuler incognito. Il faut dire qu'il parle très bien allemand, encore une fois avec sa paye. Il achète un billet de train pour Aix la Chapelle. Il retraverse donc l'Allemagne dans l'autre chance. La chance et une connaissance parfaite de la langue allemande, dit il, me permirent d'éviter les contrôles occasionnels des trains. Depuis Aix la Chapelle, il va rejoindre la frontière belge.

[00:11:54]

Il va la franchir à pied à Malmedy. Et puis, il se fond dans l'anonymat bruxellois. Ouf!

[00:12:00]

Il est de retour dans sa ville et, bien sûr, il reprend contact avec son réseau. Les chefs du Front de l'indépendance et du Comité de défense des juifs se réunissent en urgence dans un appartement discret de Bruxelles. Et là, on l'écoute. Horrifié faire son compte rendu. Il parle de l'arrivée des trains à Auschwitz et des hurlements et du tri des femmes, des enfants, des vieillards exterminés, des autres qui sont réduits en esclavage avant d'être supprimés. Et puis de ces fours crématoires qui fonctionnent jour et nuit.

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Victor Martin s'attelle à la rédaction d'un rapport qui va faire cent pages. Un résumé de ce rapport est envoyé sans attendre à toutes les branches du Effie avec cette instruction. Il ne faut plus laisser un seul Juif répondre aux convocations officielles qui conduisent immanquablement à la caserne Dossin de Malines et de là, à la mort. Tous les Juifs doivent entrer immédiatement dans la clandestinité avec l'aide de la population belge. Précisons que ce mouvement était déjà engagé. Seulement, le rapport Martin donne beaucoup plus d'urgence encore à la nécessité de sauver les Juifs et ils apportent du poids à la propagande antinazie.

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Une copie du rapport est même envoyée à Londres et une synthèse va être publiée dans la presse clandestine. C'est comme ça que Le Flambeau, le journal du Comité de défense juive de Belgique, va dresser en octobre 1943 un constat lucide de toutes les communautés juives européennes. Est il écrit. Il n'en reste pas une seule qui aurait été épargnée par la peste brune après le massacre de millions de Juifs en Pologne et dans les autres pays de l'Est, ainsi que dans les Balkans.

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Le même sort a été réservé aux Juifs de l'Europe occidentale. Certaines institutions vont prendre la mesure du massacre. C'est ce que nous dit Bernard Crook. C'est le cas de la Couronne belge, bien sûr, en la personne de la reine Elisabeth, notamment d'une partie du clergé catholique ou protestant. De très nombreux Belges se sont portés au secours de Juifs en tentant de les cacher, de les héberger et de les aider à fuir. Le comité de défense juive estimera ainsi avoir sauvé trois mille enfants juifs.

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Mais en 1943, on est loin du bout de la guerre. Évidemment, Victor Martin veut continuer à lutter. Il est homme à courir toujours plus de risques.

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Vous avez sans doute reconnu le thème principal de la liste de Chandler. Un thème signé de John Williams, qui dirigeait lui même un orchestre de studio de Los Angeles avec au violon Anne-Sophie Moufter.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Maintenant, Victor Martin doit rester dans la clandestinité, forcément, il sait qu'il est recherché par les verts pour avoir fui le camp de rattes vite. Parallèlement, la Gestapo cherche à identifier l'auteur de ce rapport sur Auschwitz. Elle a été informée, bien entendu, de ce rapport. Le jeune homme change à ce moment là d'identité. Il devient Ernest, le maire. Il se fait passer pour un architecte. Il a un peu changé d'apparence.

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Il porte des lunettes, un chapeau. Le Effy le nomme responsable du district de Charleroi, où il va faire imprimer et diffuser la presse résistante. Un rôle de nouveau très périlleux parce que dans La Presse, c'est assez facile de remonter les filières à la Gestapo n'a pas beaucoup de mal.

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Autre mission il va coordonner le soutien apporté aux familles de résistants, clandestins ou déportés. Cela s'appelle l'œuvre Solidarité. Il prend toutes les précautions. Rendez vous très discret aux arrêts de bus ou dans les gares où, comme on peut, dans un parc, sur un banc qu'on désigne réunions dans des appartements clandestins, etc. Mais ça ne va pas suffire. Le 21 juillet 1943, à Bruxelles, un de ses camarades est arrêté, torturé. Il va parler quand Victor Martin se rend au rendez vous qu'ils avaient ensemble.

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Bien, c'est la Gestapo qui est là qui l'attend. Impossible de nier cette fois, puisqu'on découvre sur moi des documents qui devaient être discutés au rendez vous, racontera t il. Heureusement, Martin, qui donc maintenant se fait appeler le maire, possède de faux papiers. Et le camarade torturé ne l'a pas dénoncé comme étant l'auteur du rapport sur Auschwitz. Enfin, les noms qui figurent sur ces documents sont des noms codés et la police va perdre beaucoup de temps.

[00:17:14]

La police allemande àsuivre de fausses pistes. Victor Martin est envoyé croupir dans une prison où il va rester pendant huit mois. Il est reconnu coupable d'avoir exercé la fonction de caissier pour le Front de l'indépendance et le 8 avril 1944, il est envoyé dans un camp d'internement aux Pays-Bas. Mais il sait que l'enquête sur le rapport d'Auschwitz continue et que cette enquête, forcément, progresse. On peut à tout moment opérer un rapprochement qui pourrait l'identifier.

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Peut être que lui même va être déporté en Allemagne. Il va tenter une seconde évasion le 20 avril 1944, alors qu'il est de corvée d'eau.

[00:17:56]

Il profite d'un trou dans le dispositif de surveillance et voilà qu'il se fait la belle. Problème il est en pyjama rayé de prisonnier.

[00:18:02]

Il va se réfugier dans une ferme. Et là, là, la chance lui sourit. La fermière et femme de résistants prenaient ses vêtements. Mon mari Littell. Il est prisonnier au camp lui aussi. Et c'est dans des habits civils qu'il va réussir à regagner Bruxelles. Et de nouveau. Il va retrouver son réseau et quelques mois plus tard, les troupes alliées débarquent et se rapprochent. Victor Martin, qui toujours est dans l'action, bien sûr, fait partie des combattants qui libéreront.

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Charleroi est, comme nous le dit Pierre Antin. On peut dire que cet homme là se sera battu jusqu'au bout. Le camp d'Auschwitz ne sera libéré. Vous le savez, par l'Armée rouge, le 27 janvier 1945, on estime qu'un million 200 000 personnes ont été exterminés à Auschwitz. Après la guerre, Victor Martin fera carrière dans sa spécialité l'emploi et la solidarité. Il sera d'abord au ministère belge, au ministère belge du Travail, puis au Bureau international du travail et enfin à l'OCDE.

[00:19:00]

Il se mariera en 1946. Il aura un fils et trois petits enfants. De ses exploits d'espion et de résistant, il parlera très peu.

[00:19:11]

Il faudra attendre beaucoup pour en savoir davantage, mais quand même, de temps en temps, on lui demande de venir intervenir dans un collège ou dans un lycée pour transmettre un peu de son courage et transmettre surtout beaucoup de son humanité. Victor Martin mourra en 1989, à l'âge de 78 ans.

[00:19:33]

Franck Ferrand Radio-Classique. Le titre de l'ouvrage de Bernard Crook est paru aux éditions Jourdan en 2018 ça s'appelle Victor Martin, l'espion d'Auschwitz, et le moment est maintenant venu de retrouver notre Christian Morin.

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Un beau jour, Christian. Ce Belge qui vous rendez honneur ce matin a un nom bien français, pourtant. Et je pensais avec ces souvenirs très douloureux, vous évoquiez une pensée pour tous les militaires qui, comme mon père, ont été faits prisonniers dans les premières lignes en 40 du côté de Carvin, pas très loin de la frontière belge, avant d'être blessé et d'être hospitalisés, justement chez nos amis belges à Gand. Voilà une pensée pour les Belges qui nous écoutent.

[00:20:27]

Les Suisses, l'Europe, la France. Et vous, mon cher Franck, en vous souhaitant une excellente journée à demain matin.