Transcribe your podcast
[00:00:07]

9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Dans notre imaginaire collectif, l'Inde où les hommes, comme on disait plus justement autrefois, est une mosaïque de peuples et de paysages à la culture colorée et même bigarrée, savoureuse et même épicée. Et pour nous, des paysans jusqu'à l'étrangeté, notamment sur un plan philosophique. Sur le plan des mœurs et des mentalités. Et l'on se rend compte que l'Inde actuelle s'est largement émancipée de l'empreinte britannique qui, aujourd'hui, n'est plus véritablement perceptible que dans les milieux très, très évolués.

[00:00:54]

On imagine toujours l'Inde britannique.

[00:00:57]

Il ne faut pas oublier que les Anglais n'ont pas été les premiers Européens à s'y installer début 16ème. Il y a des Portugais d'abord en Inde, dans le sillage de Vasco de Gama, avec des comptoirs comme Goa. Et puis, au 17ème siècle, ce sont les Hollandais, les Hollandais qui s'installent, qui vont créer un certain nombre de ports, notamment sur la côte de Coromandel, où l'on négocie le santal, le patchouli et le prunier.

[00:01:26]

Mirobolant, mais déjà D700. Les marins d'Élizabeth Premières ont fondé la compagnie des marchands de Londres qui trafiquent avec les Indes orientales en 712. Il y a des factories, des comptoirs commerciaux si vous préférez, britanniques à sourates et ailleurs. Et là, on fait commerce de soie ou des soies très raffinées, très transparentes, de cotonnades, de jute, d'indigo, d'épices également, que l'on échange contre des produits manufacturés. La France n'était pas en reste à l'instigation de Colbert en 764.

[00:02:03]

Les Français avaient fondé une Compagnie royale des Indes orientales, dont le siège extérieur fut établi à Pondichéry, un comptoir concédé en 773 à François Martin. On sait à quel succès était promis cette compagnie française et on se rappelle comme une sorte de formule magique. Un peu. Vous avez les noms des principaux comptoirs Pondichéry, Chandernagor, Caprica, Mahé, Iana, Eon, mais aussi Calicut, Masoud, Batam, etc. Etc. En 1744, on est là au milieu du règne de Louis 15, pendant la guerre de Succession d'Autriche.

[00:02:38]

La France fait la guerre à l'Angleterre, mais pas seulement en Europe, sur toutes les mers et dans les Indes aussi. A l'époque, le gouverneur de Pondichéry depuis deux ans, c'est un certain Dupleix Dupleix, dont le père était déjà bien placé à la compagnie. Il est arrivé aux Indes à 23 ans. Au départ, c'était pour faire du commerce. Mais très vite, il est devenu gouverneur de Chandernagor en 1729 et il s'est assuré le concours du gouverneur de l'île Maurice, La Bourdonnais, pour étendre partout l'influence française dans ces Inde encore totalement à défricher à l'époque du point de vue des Européens.

[00:03:13]

Il s'est allié à plusieurs Radjavi, il a délogé les Anglais de Madras et finalement, toute l'Inde du Sud s'est retrouvée sous influence française. On peut dire de Dupleix qu'il était un stratège, qu'il était un conquérant. Mais il n'était pas un commerçant. En tout cas, pas assez au gré de la compagnie.

[00:03:30]

Et il est rappelé en 1753, en France, il aurait dû trouver un peu plus de soutien de la part de Versailles. Et là, on aurait pu voir s'installer un empire français des Indes à la place de ce qui va devenir l'Empire britannique. En tout cas, les Français s'intéressent à l'époque surtout aux questions européennes. Ces lointains comptoirs intéressent assez peu Versailles, en tout cas beaucoup moins que Londres. Vous dire que les Anglais sont des marins dans l'âme. Ils vivent sur une île.

[00:03:59]

N'est ce pas? Et puis, ce sont des marchands, des commerçants pour qui l'empire est vital. En 1748, à la fin de cette guerre, donc, le traité d'Aix la Chapelle. Pourtant, la France est victorieuse et ce traité d'Aix la Chapelle n'en restitue pas moins Madras aux Anglais. On a nommé pour succéder à Dupleix un certain Gaude, eux qui est sans vision, sans caractère. Et c'est le moment de se demander à quoi ressemble l'Inde à cette époque.

[00:04:27]

En grande partie l'un des sous la sous la suzeraineté d'un Radja plus puissant que les autres, le Grand Moghol, qui descend plus ou moins de Tamerlan. Il est de culture persane et de religion musulmane et il vit dans une sorte de palais de rêve à Delhi, Delhi, la Rome de l'Asie, la capitale de mille royautés folles. Il vit au milieu d'une cour fastueuse. Imaginez les cortèges d'éléphants chargés de palanquin, couverts d'or et de pierreries de ce grand Moghol.

[00:04:57]

Pour autant, de vastes zones échappent encore à sa suzeraineté, et notamment tout le sud, qui est l'apanage du Nizam d'Hyderabad, qui lui aussi est musulman, mais dont la population est hindouiste. C'est le nom que les musulmans donnent à ceux qui relèvent de la religion brahmanique. Et plus au sud encore, vous avez le sultan de Maïsadour, qui est un peu dans la même situation. Le centre du sous continent, vous avez beaucoup plus d'un Doubistes de confession margate, dont on voit la zone géographique s'étendre en permanence.

[00:05:29]

Leur chef, le choix. Entretien avec le Grand Moghol.

[00:05:34]

Des rapports assez difficiles. Et puis, plus haut, dans le Raj Puntarenas, vous avez des provinces autonomes. Encore plus au nord, le Pendjab, bien sûr, avec ses sikhs. Vous savez, cette secte de guerriers redoutables qui arbore des turbans multicolores. Pour être honnête, vous l'aurez compris, le plus grand désordre règne donc sur cet immense territoire. Ce dont les Français, longtemps, se sont accommodés. Ce que les Britanniques, peut être plus intelligemment, vont utiliser.

[00:06:03]

En 1755, il se trouve que le comptoir anglais de Calcutta est attaqué par le nabab du Bengale, qui va faire 146 prisonniers qu'il va précipiter dans une sorte de grand trou noir. Et cette fois, ça y est. Les représentants de Sa Gracieuse Majesté tiennent prétexte pour intervenir de façon musclée.

[00:06:24]

Le gouverneur de Madras à l'époque, Robert Clive Oberto Live, qui a bien l'intention de venger toutes ces exactions.

[00:06:32]

Il remonte dare dare vers le nord avec toute une petite armée armée constituée en très grande partie de personnes locales, d'autochtones. Bien entendu, c'est la grande bataille de Plaçais qui va donner la victoire à l'Angleterre. On en profite immédiatement pour destituer le nabab et pour le remplacer par un homme de paille. Et voilà comment la Grande-Bretagne est devenue en très peu de temps maître du Bengale. Robert Roberte Clave a parfaitement réussi son coup.

[00:07:02]

Il était d'origine modeste, Robert Claves. Il avait été envoyé à l'âge de 18 ans à Madras et on l'avait vu peu à peu gravir les échelons. Il avait lutté contre le fameux Dupleix. D'ailleurs, et après le départ de Dupleix, il avait réussi à battre partout en brèche l'influence française, et notamment dans cette région du centre du sous continent qu'on appelle le d'Equant. Après la victoire de Placet, il est gouverneur de Fort Wiliam, autant dire qui contrôle tout le Bengale.

[00:07:30]

Et quand il rentre en Angleterre en 1760, il est riche et célèbre. Il est fait baron de Placet. Il reviendra tout de même en Inde pour obtenir du Grand Moghol la pleine autorité de la compagnie anglaise sur le Bengale et sur d'autres provinces. En tout, cela fait quand même déjà 30 millions de personnes.

[00:07:46]

Donc se clive. Et le fondateur, on peut le dire, de la puissance britannique en Inde quand même. Quand il va rentrer la deuxième fois, il est attaqué et accusé. Mise en procès pour concussion. Il faut dire que c'est très difficile de contrôler tout ce qui peut se passer là bas, dans les Indes. Vous imaginez? À l'époque, c'est extrêmement loin. Il faut des semaines et des semaines pour faire le voyage. Bref, CLIVENT considère qu'il est maltraité.

[00:08:10]

Il devient dépressif. Il va finir par se suicider. Et on ne peut pas s'empêcher de comparer son sort à celui qui, à l'époque, attend son son homologue français, si je puis dire. Le célèbre La Lito l'emballe. La Lito Lonsdale, qui était arrivée à Pondichéry en avril 58 sans rien connaître des Indes à la tête de quelque 2.000 soldats et qui, successivement, avait perdu sourates et Masoud Lipa Tam. Il avait été flashent, lâché pardon par la flotte de l'amiral DEHP en septembre 1759, et avait dû se retirer dans Pondichéry, où il avait, au début de l'année 63, tenu un siège remarquable.

[00:08:49]

Cinq mois de siège. Il n'empêche qu'une fois de retour à Paris, il a été jugé par le Parlement et décapité en place de grève en mai 1700 66.

[00:08:58]

Alors, ce qu'il faut retenir de tout ça, c'est que les Français se sont donc effacés dans les hommes devant les Anglais, et non plus maintenant que les cinq comptoirs principaux que je citais tout à l'heure. Le successeur de CLIVENT, c'est un certain testings qui est nettement moins conquérant. Lui est plutôt un administrateur et un diplomate. Une fois le chant ensemencés, il faut bien le cultiver et faire les moissons. Ce sera le rôle Destiny's, qui est cependant lui aussi jugé par la compagnie comme un homme trop politique, pas assez commerçant, au gré du conseil d'administration de la compagnie.

[00:10:36]

l'Orchestre symphonique de Barcelone, sous la direction de Michal Nesterov, qui interprétait cette marche indienne extraite de l'Africaine de Giacomo Meyerbeer.

[00:10:47]

Franck Ferrand sur Radio Classique. A l'époque, à Londres, la Compagnie des Indes est en conflit ouvert avec le gouvernement parce que le gouvernement a bien l'intention de récupérer un certain nombre de postes à pourvoir au sein de cette compagnie. Il faut dire qu'à l'époque, le corps électoral en Angleterre et pas très, très étendu. C'est donc un moyen d'influence extraordinaire, un moyen de développer le clientélisme et donc le gouvernement qui, à l'époque est aux mains des libéraux des WIXX, est en conflit direct, en conflit ouvert avec la compagnie.

[00:11:19]

En 1783, c'est le projet de loi Foxe qui prévoit un comité de sept membres qui nommerait à toutes les fonctions administratives au sein de cette très, très puissante compagnie. Levée de boucliers des milieux d'affaires qui n'aiment pas que les hommes politiques se mêlent de leur histoire. On adopte le projet aux Communes, on le rejette à la Chambre des lords et le gouvernement tombe. Et c'est le favori de George 3. C'est le jeune William Pitt qui a 25 ans.

[00:11:48]

C'est le deuxième Pitt de l'histoire britannique. C'est lui qui, wig, indépendant qu'il est, devient le premier ministre. Il va favoriser une loi de conciliation en 1784. On va créer un conseil des directeurs de la compagnie qui lui est directement géré par les hommes d'affaires et qui est subordonné à un conseil de contrôle présidé par le premier ministre. Les Whig ont été débarqués au passage et ils veulent leur vengeance. Ils vont accuser Hastings, le patron de la Compagnie des Indes, de malversations, le traduire devant les Lords.

[00:12:24]

C'est un nouveau procès.

[00:12:25]

Décidément, il ne fait pas bon gérer les uns et ne fait pas bon avoir des responsabilités en Inde. En 1795, il n'en est pas moins acquitté Hastings.

[00:12:37]

Et c'est à cette époque que la France, qui est devenue révolutionnaire et républicaine on est en 95 ans, est déjà sous le Directoire. C'est à l'époque que la France connaît en Inde ses derniers feux. Le gouverneur général britannique s'appelle Wells. Il va obliger le Nizam d'Hyderabad à congédier ses instructeurs militaires français. Et puis, il va monter toute une opération contre le sultan de Maïsadour, qui était trop francophile à ses yeux. Le sultan en question, c'était le célèbre Typ ou Saïb.

[00:13:08]

Pas le temps d'entrer dans tous les détails, mais en tout cas, on va bombarder ici, on va bombarder la capitale. Le sultan va tomber au moment de l'assaut final. Des Britanniques sont cimeterre au point. Et bientôt, les Anglais vont pouvoir dépenser tout son état et ils continuent leur progression. Ils vont gagner tout le bassin du Gange et plus tard, le site au Nord-Ouest et enfin le Pendjab au nord. Et quand ils rentrent à Londres, Welby, qui est devenu le marquis ou SBI, peut se vanter d'avoir réellement créé ce que l'on peut appeler maintenant l'Empire des Indes et qui, en vérité, repose sur très peu de gens sur place.

[00:13:51]

Il n'y a pas plus de sept mille civils. La plupart sont d'ailleurs plus ou moins des aventuriers. Ce sont des fils de familles en difficulté. Vous savez, quand vous avez eu un gros problème dans un domaine ou dans un autre à Londres, vous allez généralement chercher l'oubli et la fortune dans ces contrées luxuriantes des Indes. C'est tellement loin. Encore une fois, on peuple assez modérément ces Indes britanniques. On fait venir quand même quelques femmes. Il y a des ingénieurs, des banquiers, des médecins.

[00:14:14]

On envoie aussi des officiers pour encadrer les troupes indigènes.

[00:14:17]

Les troupes qu'on appelle les CIPA? Oui, les célèbres cipayes. Ce mot là vient du persan cipayes, qui veut dire cavalier. C'est ce qui va donner aussi le mot spahis en français, c'est cipayes. Ce sont eux qui, en se révoltant, vont écrire la plus grande page de cette histoire des Indes britanniques depuis les années 1820. Les hindouistes étaient un peu crispés face à l'influence moderniste, à l'influence permissive des Britanniques, qui avaient interdit le soutien, notamment que le sacrifice des veuves sur le bûcher.

[00:14:53]

Les Britanniques avaient permis le remariage. Ils développaient les missions évangéliques. Ils étaient peut être un peu trop prosélytes sur un plan religieux aux yeux des hindouistes. Ils donnaient partout des cours d'anglais, puis commencé à développer le chemin de fer, les lignes télégraphiques, etc. Dans la vallée du Gange, les six Pye sont souvent recrutés parmi les brahmanes de haute caste, ce qui veut dire qu'ils n'ont absolument pas le droit d'approcher les intouchables. Or, il se trouve justement que le gouverneur général anglais a nommé des intouchables dans les cuisines de certaines prisons militaires.

[00:15:25]

La révolte gronde et cette révolte, elle va éclater Amira, au nord de Delhi, le 9 mai 1857. Et le facteur déclenchant, c'est l'affaire. Vous savez, des cartouches à l'époque, avant de mettre une cartouche dans le canon d'un fusil, il fallait la mordre, vous savez. Et il y a une rumeur qui se met à courir dans les rangs des CIPA, disant que les cartouches en question, qui sont enduites de graisse, sont en fait enduites de graisse de vache.

[00:15:51]

Graisse de port. Et là, les Cipayes ne peuvent pas accepter de mordre cette graisse de graisse animale.

[00:15:58]

80 d'entre eux refusent d'obéir. Et puis, tout un régiment qui va se mutinés, ça fait un peu penser à l'affaire des marins du Potemkine. On va égorger les officiers britanniques et Abdelli. La population en profite pour se retourner contre beaucoup d'Anglais. On va massacrer les maisons, les Anglais dans leurs maisons. La plupart de ceux qui peuvent s'en sortir se réfugient au palais du Grand Moghol, qui est l'empereur de l'Inde officiellement.

[00:16:24]

Bref, toute cette révolte fait une trainée de poudre dans la vallée du Gange. l'Espagne mutinés sont maintenant des milliers et ils vont assiéger dans la forteresse de camp pour quelque 900 Britanniques qui vont devoir se rendre.

[00:16:38]

On leur a promis la vie sauve s'ils se rendaient. Sauf qu'à peine sont ils sortis que les hommes sont lynchés. Ils sont fusillés, les femmes et les enfants jetés dans des cachots et, au bout de quinze jours, égorgés sur ordre d'un chef Margate. Bref, c'est en Europe un émoi considérable et surtout à Londres. Vite, il faut envoyer des renforts. Enfin, quand je dis vite avec l'Inde, tout est toujours relatif.

[00:17:37]

Quelques notes de la marche de l'empire de Sir Edward Elgar.

[00:17:42]

l'Orchestre philharmonique de Londres était sous la direction de Sir Adrian Bolts Franck Ferrand Ratu Christiques. Il ne faudrait pas croire que tous ces révoltés s'entendent entre eux au sein au sein même de sur place, les hindouistes et les musulmans sont dans une grande discorde et surtout, il y a ces sikhs du Penjab qui ne veulent pas entendre parler du nouvel empereur et qui vont fournir de puissants contingents à l'honorable compagnie.

[00:18:11]

C'est elle qui continue à gérer cette affaire et à faire entrer les choses dans l'ordre. Le gouvernement britannique entend maintenant reprendre les choses en main. Compagnie va bientôt être supprimée et tous les pouvoirs sont transférés à la Couronne britannique. Voyez à quel point cette révolte des Cipayes a tout changé sur un plan politique et un poste de secrétaire d'État pour l'Inde qui est créé. Le gouverneur général est directement rattaché désormais à la reine Victoria. Il prend le titre de vice roi et est désormais le cadre de la Pax Britannica dans l'Inde.

[00:18:44]

Sont fixées pour dire un demi siècle. Toute une fonction publique anglaise on va appeler ça l'Indian Civil Service se mettent en place et vous avez beaucoup de résidents qui s'installent en dehors des villes principales.

[00:19:00]

Cela fait autant de petits seigneurs locaux. Vous savez ce qu'on appelle les Saïb, les Mayne, Saïb, qui vivent dans des petites maisons, dans des bungalow, aux pelouses ultra british? Ça y est, si je puis dire, c'est l'Inde. Des gants blancs et du thé orange picault, du toast à la souveraine et des parties de polo, des chasses au tigre et du carré d'agneau. l'Inde aussi. Des maharadjahs qui vont circuler dans des voitures de plus en plus somptueuses, voitures ayant remplacé les éléphants qui vivent dans ces gracieuses villas qui, elles, ont remplacé les Palais et sérail, comme le célèbre Palais des vents de jadis pour vous avez peut être visité avec son incroyable façade rouge.

[00:19:37]

Qu'on ne s'y trompe pas, la vie coloniale présente ses dangers. Ce n'est pas seulement une partie de polo, si je puis dire. Le choléra, la dysenterie, la fièvre jaune sont partout. Pour fuir les pestilence, de mai à octobre, le vice roi et ses bureaux s'établissent à Simula, sur les contreforts de l'Himalaya, à plus de 2 000 mètres d'altitude. Ce que les Anglais, avec leur sens de la litote, appellent les collines et les collines sont le théâtre admirable du plus grand écrivain de ces Indes britanniques, Rudyard Kipling.

[00:20:08]

Bien entendu, Kipling qui, à partir de 1885, publie dans la Gazette de Lahore Lahore, la perle du Pendjab, la cité sans comparaison.

[00:20:18]

Dans cette gazette, il va publier ses simples contes des collines, bien entendu, et nous y voici. C'est ce que je vous disais tout à l'heure en 17 ans, en 1871. Pardon, la reine Victoria, sur les conseils de Disraeli, a pris le titre d'impératrice des Indes. Elle devait faire le voyage en Inde. Finalement, il y a eu des préparatifs, etc. Mais finalement, elle y a renoncé. Et vous savez que finalement, c'est George 5 et la reine Mary qui seront les premiers à se faire couronner sur place.

[00:20:48]

Empereur et impératrice des Indes, le vrai maître de l'Empire, c'est le vice roi, bien sûr, qui réside à Calcutta sept mois et à Simula, donc cinq mois. Alors, il y a toute une, tout un réseau de gouverneurs, de lieutenants gouverneurs, de haut commissaire, etc. Et pourtant, on continue à s'appuyer sur un tissu serré de principautés. Vous savez que les Anglais ont toujours fait ça. Ils divisent pour régner, principautés gouvernées par des rajas dont les plus importants se font titrez Maharadjah, grand roi.

[00:21:19]

Si vous voulez son suprêmement riche et très jaloux de leurs prérogatives, on raconte les scènes terribles sur le nombre de coups de canon qui salue leur arrivée respective chez le vice roi. Ainsi va l'Inde anglaise où, à côté des industries cotonnière lainière, à côté des tanneries, va se développer la culture du thé, notamment sur une très grande échelle.

[00:21:42]

Plus tard, mais plus tard seulement, naîtra un sentiment national encouragé par les voisins russe et japonais, et qui se manifestera à travers le Parti du Congrès. Il faudrait parler de Gandhi, de Nehru. Il ne faudra pas moins deux guerres mondiales et beaucoup de révoltes et de violence pour venir à bout de ce qui aura été, au delà d'un certain modèle de civilisation britannique, l'une des plus puissantes colonies de tous les temps. Les derniers mots, permettez moi de les laisser à Sylvain Tesson, qui nous livre pour appréhender la réalité indienne.

[00:22:13]

Un petit conseil de voyage, je le cite il faut se garder quand on voyage, aura gestantes s'enfermer dans le marbre et de se draper dans la soie. Les palaces sont si merveilleux à vivre que le danger est grand de ne plus vouloir les quitter. La pente de marbre est raide et glissante qui mène aux habitudes de pacha, et l'on risquerait fort à trop céder à la tentation du luxe de ne désirer plus que goûter la vie de maharadjah d'un château l'autre.

[00:22:39]

Le séjour deviendrait alors un repli dans une sorte d'Inde sans les Indiens. En écho à l'Inde, sans les Anglais que décrivit l'Authie. Voilà pourquoi le système idéal consiste à disposer de deux jours dans chaque ville visitée. L'un pour jouir des fastes, l'autre pour courir les lieux. Il a mis son turban ce matin, un poissard, Christian Morin, bonjour. C'est une tenue qui me sied bien, me dit oui, c'est vrai, c'est assez passer les gants, tout ça.

[00:23:15]

Le lundi, je compte sur vous. C'est de la soie. Je vous préviens lundi, je compte sur vous. Le reste est en coton. Lundi, je compte sur vous pour nous donner l'origine de cette phrase Un Indien, vaut mieux que deux tu l'auras. Oui, oui, en fait, je me suis rendu compte que ça n'a rien à voir avec l'Inde ni les Indiens d'Amérique. C'est un tiens. Vaut mieux que deux tu l'auras étant un tiens, vaut ce dicton mieux que deux.

[00:23:40]

Tu l'auras l'un sur l'autre ne l'est pas. Ce qui est sûr, c'est qu'on vous retrouvera lundi et que vous pourrez compter sur l'autre, c'est à dire votre camarade présent qui vous salue et qui vous souhaite un excellent week end.