Transcribe your podcast
[00:00:06]

9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Oui, oui, oui, nous sommes en août 48 avant Jésus-Christ et une armée imposante est en train de progresser dans un paysage complètement sec, presque désertique, celui de Tessalit, au nord de la Grèce. Imaginez une grande plaine cernée de reliefs écrasés par le soleil. On est en août. Elle est dirigée, cette armée par Pompée, un général couronné dans le passé d'innombrables victoires, une figure politique absolument primordiale de cette république romaine, un homme de quasi presque 58 ans.

[00:00:54]

A ce moment là, le regard plein de feux, le visage marqué de rides profondes.

[00:00:59]

Et s'il est là, pompée avec ses troupes, s'il est là, dans la fournaise grecque, c'est parce qu'un duel l'oppose à l'autre homme fort de l'époque n'est lui même pas besoin de vous présenter. C'est Jules César, bien entendu, qui, à ce que pensent d'aucuns, menaceraient la République.

[00:01:16]

L'année précédente, sur fond de désaccord, là, il y a des histoires qui sont très complexes. Mais sachez en tout cas que César, sachez que le triomphateur des Gaules, après avoir franchi le Rubicon, bien sûr, a fondu sur la péninsule. Pompée a dû déguerpir de Rome en compagnie de pas mal de sénateurs. Et maintenant, c'est le bras de fer. Les deux hommes se connaissent depuis très longtemps. Ça fait des années qu'ils n'ont cessé d'avoir affaire l'un à l'autre.

[00:01:44]

Ils ont fait partie d'un triumvirat à la tête du pouvoir. Il y a même une fille de César, d'ailleurs, qui a été l'épouse de Pompée. Seulement, leur alliance est maintenant un souvenir. On pourrait presque dire un lointain souvenir puisque le bras de fer est arrivé à un point qui fait que désormais, il faut que l'un des deux l'emporte sur l'autre. Alors, le contrôle de Rome? Vous l'avez compris, a échappé à Pompée. Mais pour autant, rien n'est perdu pour lui, au contraire.

[00:02:10]

L'essentiel des territoires grecs, orientaux, africains, tous ces territoires dominés par la République romaine, sont dans la main de Pompée. Ils disposent d'unités maritimes qui sont bien supérieures à tout ce que César pourrait espérer aligner. Il tient des troupes puissantes sous son autorité, des troupes qui ont même déjà sérieusement culbuter celle de César. César venu avec Grand d'Italie lors d'un premier affrontement sur la côte adriatique, il s'est fait laminer.

[00:02:40]

La stratégie de Pompée maintenant, c'est de jouer avec César au jeu du chat et de la souris. Vous savez, il va circuler à travers les territoires pas toujours hospitaliers des Balkans afin d'essayer, exténuées, son rival sans lui offrir l'occasion d'une grande bataille rangée. Parce qu'on sait bien que la grande bataille rangée pourrait avantager César et qu'elle serait donc très hasardeuse pour Pompée. César ne s'en sort pas si mal, finalement, autour de Pompée. Tout le monde n'adhère pas au choix du général et un certain nombre de bras de patriciens romains qui ne cherchent que les victoires, les butins, les positions politiques et qui veulent en découdre et qui veulent vaincre au plus vite.

[00:03:18]

Ils sont là, qui trépignent, qui insiste. Leur armée, bien plus nombreuse, appelle une explication militaire décisive des styles.

[00:03:26]

Et si l'on en croit les historiens antiques, le général Pompée aurait fini par se ranger à la hâte de ces gens là. Hâte d'en finir. Ses troupes dressent leurs tentes sur une petite hauteur près de la ville de Pharsale. Voilà, voilà, le nom est prononcé. Pharsale Le camp de César n'est pas bien loin. Le jour décline et le lendemain matin, le 9 août de cette année, 48 avant Jésus-Christ et bien pompée va provoquer le combat. Il a bien réfléchi à la tactique à adopter.

[00:03:56]

Et pourtant, si l'on en croit Plutarque, le sommeil du général a été habité cette nuit là par un rêve qui aurait pu en laisser certains perplexes. Je cite Plutarque on ne peut que citer Plutarque quand on raconte cette histoire là.

[00:04:09]

Bien sûr, Pompée crut voir en songe qu'il était reçu au théâtre par le peuple avec de vifs applaudissements. Et qui l'ornais de riches dépouilles? La chapelle de Vénus?

[00:04:20]

Nicéphore, la porteuse de victoire, si vous voulez.

[00:04:23]

Si cette vision le rassurait d'un côté, elle le troublait de l'autre en lui faisant craindre que César, qui rapportait son origine à Vénus, ne tirera des dépouilles de son rival de l'éclat et de la gloire.

[00:04:38]

Oui, c'est ce qu'on appelle un rêve ambivalent. Si vous voulez, le camp de Pompée s'anime déjà. Ça y est, le soleil est en train de se lever en face. César est prévenu de ce qui est en train de se tramait.

[00:04:50]

Il a des raisons d'être ravi, César, puisque il attendait que son rival en viennent aux mains, si je puis dire. Eh ben, ça y est, c'est fini de l'errance à travers tous les Balkans. Je cite encore Plutarque. César s'écria qu'il arrivait ce jour attendu depuis si longtemps où il allait combattre non contre la faim et la disette, mais contre des hommes. Il ordonne en même temps qu'on place devant sa tente une cote d'arme de pourpre, signal ordinaire de.

[00:05:19]

Chez les Romains, à peine les soldats l'ont aperçu que, poussant des cris de joie, ils laissent leur tente et courent aux armes. Chacun prend sa place avec autant d'ordres et de tranquillité que si l'on nud à ranger qu'un coeur de tragédie.

[00:05:36]

Mais cela n'est pas du théâtre. C'est la réalité. Les troupes sont là qui, déjà, s'élancent. L'un des deux grands axes tactiques de Pompée, c'est de semer au plus vite l'effroi dans les rangs de César grâce à sa cavalerie. Il faut dire que la cavalerie de Pompée, sept fois plus importante que celle de César essayer les premiers mouvements, commence sur la terre brûlante de Pharsale, terre prête à se couvrir de ruisseaux, de sueur et de sang.

[00:06:01]

Et bientôt, les unités montées de Pompée vont se jeter littéralement sur celles de l'ennemi.

[00:06:07]

Éric Tessier est le biographe de Pompée, qui justifie finalement Éric Tessier. Cette émission de ce matin nous dit au signal convenu la cavalerie de César recule en dévoilant derrière elle les hommes de la quatrième ligne Kidder, qui dressent déjà le fer de leur pylône. Suivant l'ordre reçu, chaque homme se dresse devant un cavalier et le frappe au visage. Face à cette manœuvre inattendue, les jeunes cavaliers sans expérience sont désarçonnés. Beaucoup se protègent le visage de leurs mains et font demi tour.

[00:06:40]

César avait anticipé, pour tout vous dire, la tactique de Pompée et il va lui faire très mal dans cette affaire. Et l'on se pose la question. Et si le rêve de la nuit précédente trouvait à Pharsale sa traduction la plus sombre?

[00:07:46]

Un extrait du camp de Pompée, justement, extrait de Antoine et Cléopâtre de Florent Schmitt.

[00:07:51]

l'Orchestre national de Lorraine était sous la direction de Jacques Mercier Franck Ferrand sur Radio Classique. Et les armes résonnent, tout comme les râles des combattants dans cette plaine de Pharsale. À chaque instant, des coups meurtrissent les corps et ce sont de nouveaux soldats qui, partout, s'effondrent sans trop tarder. Pompées va devoir se rendre à l'évidence. César a pris la bataille en main et la pression est extrêmement forte. La peur va finir par gagner le camp de Pompée sur sa monture.

[00:08:27]

Le général voit pas mal de ses hommes prendre leurs jambes à leur cou. Il y a ces troupes qui choisissent de se tenir à distance. De la confrontation aussi. C'est assez terrible. Bref, ce qui est en train de se dessiner pour Pompée, c'est une catastrophe. Alors, il décide de se replier. On imagine à quel point il peut être dépité. Il va se replier sur le promontoire où son camp est installé.

[00:08:48]

Le dire.

[00:08:52]

L'incontournable biographe de César, Jérôme Carcopino, disait vers midi Les César rien qui avait nettoyé la plaine n'hésitèrent pas, malgré leur fatigue et la chaleur suffocante, à en gravir les pentes à leur tour et à franchir le fossé à leur approche. Pompée avait jeté les insignes de son commandement en fourché, le premier cheval venu, et il s'était enfui vers la plage la plus proche avec quelques compagnons. Ainsi finit cette bataille de Pharsale où, en quelques heures, il avait perdu son armée, son camp et son honneur militaire.

[00:09:24]

Elles sont longues, ces heures qui vont, qui vont conduire, pompée jusqu'à la côte dominée par le mont Ossa. Il peut méditer ce vieux général sur l'ampleur du revers qu'il vient de subir, sur le coût des erreurs qu'il a pu faire au moment de cette bataille. Une bataille qu'il aurait tout simplement fallu éviter.

[00:09:42]

Et c'est là, dans sa vieillesse, souligne Plutarque, sa première expérience de la déroute et de la fuite.

[00:09:49]

Pompée n'est plus que l'ombre de lui même. Il était maintenant si faible, nous dit Plutarque, et réduite à un équipage si simple que les ennemis mêmes qui le cherchaient ne pouvaient le reconnaître. Parvenus sur la rive égéennes, lui et sa petite escouade vont devoir se contenter, le soir venu, d'une masure utilisée par des pêcheurs locaux. Alors, on se repose comme on peut. Et puis, il va falloir prendre là de graves décisions. Le lendemain, Pompée a un petit peu de chance dans son malheur, si l'on peut dire.

[00:10:18]

Il va distinguer un bateau de bonne taille qui s'apprête à prendre le large. Son commandant est un Romain qui sait qu'il est le vaincu de Pharsale.

[00:10:27]

Lui serait même apparu dans un rêve, lui raconte le commandant en question. Bref, il consent à ce que les infortunés trouvent refuge sur le pont. Cela va permettre à Pompée de rejoindre l'île de Lesbos, où une partie de ses proches devaient l'attendre. Il était convaincu à l'époque qu'il allait vaincre César. On l'attendait pour fêter la victoire. C'est la défaite qui s'est présentée. Bien entendu. Et il est sans doute à ce moment là, en train de méditer des solutions pour essayer encore de retourner la situation.

[00:10:56]

Pourtant, une personne un peu sensée autour de lui sait que tout ça va être très difficile. César n'a aucune raison de le laisser tranquille. Nombre de ses anciens alliés, déjà, ont embrassé la raison du plus fort.

[00:11:10]

Ils sont allés rejoindre César et autour de Pompée, plus personne ne croit qu'il puisse encore gagner. Et pendant le voyage en mer? Cette anecdote célèbre et qui en dit long. Le sénateur Favereau Nuss, qui accompagne Pompée et qui, d'habitude assez caustique, même un peu acerbe avec lui Russe, va être ému d'observer ce vieux Pompée sans serviteur, contraint de se dévêtir sans assistance. Alors, il va prendre sur lui. Il va lui offrir lui même son aide pour prendre son bain.

[00:11:41]

Et il y a un témoin qui observe ce fier sénateur en train de s'abaisser pour pomper à ce qui est considéré chez les Romains comme de basses besognes.

[00:11:49]

Et qui aurait dit admiratif d'ailleurs, grands dieux, comme tous liés aux âmes généreuses.

[00:11:54]

La phrase est merveilleuse, comme tout ce aux âmes généreuses. C'est vrai que la scène est belle, mais suscite la pitié. Ce n'est peut être pas ce qui est le mieux aux grands hommes. Pompée finit par arriver à Lesbos et là, il va pouvoir compter sur le soutien de son épouse Cornélie et de leur fils. L'un et l'autre découvrent l'échec humiliant de Pharsale. Pompée va trouver aussi un secours d'un autre genre auprès d'un penseur stoïcien qui vit sur sur l'île et qui s'appelle Cratyle, poste de Bergame.

[00:12:22]

Cratyle pose de Pergame est un personnage utile dans les moments où l'on est, où l'on est effondré et vaincu. Je cite Éric Tessier. Ensemble, ils parlent de la providence et du destin de Rome. Si Pompée met en doute l'existence de la providence divine, Cratyle Poss fait valoir que dans l'état actuel de la République, Rome aurait besoin d'un gouvernement monarchique. Il pose finalement cette question à Pompée. Si tu avais vaincu, aurais tu fait meilleur usage de ta victoire que César?

[00:12:53]

Le général déchu ne s'attarde pas à Lesbos. Il va se rendre dans le sud de l'Anatolie, dans l'actuelle.

[00:13:01]

Et là, il va devoir agir sa cause. Son passé glorieux lui valent quand même quelques loyauté à tous ceux que l'ambition de César inquiète également. Pompée est là pour les mobiliser et il obtient quelques résultats. Alors, ce n'est pas le raz de marée auquel il aurait pu prétendre, mais tout de même, il y a des personnalités qui comptent et qui vont se ranger derrière Pompée. Et puis, il y a dans certaines provinces de très solides effectifs militaires dans son giron, après tout.

[00:13:31]

Du fond de l'abîme, Pompée se dit qu'une revanche serait toujours possible.

[00:14:27]

Un extrait de la bande originale du film Antoine et Cléopâtre, le film de John Scott avec Charlton Heston. C'était en 1972. Franck Ferrand, Si tu christiques. Alors Pompées s'est donc temporairement installé en Anatolie. Ensuite, il va s'installer à Chypre et il peut mesurer là le travail de sape qu'a a accompli César pour l'empêcher de redresser la tête. Plusieurs des démarches qu'il a entreprises en direction de diverses cités de Grèce se soldent par des échecs cuisants. A chaque fois, on lui fait comprendre, mais on lui fait comprendre, en gros, que le vent a tourné.

[00:15:09]

Qu'est ce que vous voulez? Qu'il est indésirable, qu'on ne veut même plus rien avoir à faire avec lui?

[00:15:14]

Le vainqueur du moment maintenant s'appelle Jules César.

[00:15:18]

Alors évidemment, quand on lit ça, on se dit Mais ce pauvre Pompée doit être complètement désespéré, complètement découragé. Mais il faut vous dire que cet homme là a passé sa vie à se battre et que si vous me passez l'expression, il en a vu d'autres.

[00:15:34]

Il n'en est pas moins impératif qu'il se rende dans un abri hors d'atteinte, car là, maintenant, il est en danger. Il faut qu'il trouve un endroit où il puisse abriter son sursaut avant que son rival ne mette définitivement la main sur le peu de troupes qui lui restent. Alors là, il va étudier plusieurs, plusieurs hypothèses. Il pourrait partir vers l'empire partes ou vers l'Afrique. Mais tout cela a été écarté par les amis qu'il pourrait retrouver là bas serait en vérité des traîtres.

[00:16:05]

Et on peut imaginer qu'un grand nombre d'entre eux se seraient déjà vendus à Jules César. Alors pourquoi pas aller encore un peu plus à l'Ouest? Allez encore un peu plus loin. Pourquoi pas l'Égypte des Lagides? Se demande t il. l'Egypte est toute proche de Chypre, nous dit Éric Tessier. Elle est riche et prospère. Elle possède une quantité de bateaux de guerre, de ravitaillement, d'argent et surtout le pharaon, le pharaon de l'époque, Ptolémée 13, le pharaon qui règne sur ce fabuleux pays, est un enfant de 13 ans.

[00:16:39]

Pompée a été l'ami de son père. Il l'a même accueilli dans sa villa d'Albe alors qu'une révolte l'avait chassé d'Alexandrie.

[00:16:47]

Pompée se dit que c'est évident que c'est la bonne option. Il se laisse convaincre par le peu de conseillers qu'il lui reste. C'est vrai, il a gardé un lien de protection vis à vis de ce jeune pharaon, Ptolémée 13. Et pour ne rien gâcher, celui ci a des officiers romains autour de lui et des officiers qui pourraient, s'il se rallier à Pompée, devenir très utile, donc. Précisons aussi quand même que l'Egypte n'a pas que des avantages puisqu'il y a ce conflit fratricide qui épouse, qui oppose Ptolémée 13 à sa sœur.

[00:17:18]

En même temps épouse, vous savez, la fameuse Cléopâtre qui, elle, n'est pas une adolescente. Elle est déjà adulte. Alors, évidemment, pompée au milieu de cet autre duel risque d'arriver un peu comme un cheveu sur la soupe, si l'on peut dire.

[00:17:31]

Néanmoins, il se doit, pense t il, de tenter ce pari. Sa petite escadre ou s'embarque aussi certains de ses familiers, dont Cornélis, va mettre le cap vers le sud et le 28 septembre de cette année décisive fatidique, qui diraient les Romains? Le 28 septembre de cette année, 48 avant notre ère, Pompée peut voir le rivage du delta du Nil oriental se dessiner devant ses yeux. Encore un peu de patience. Et puis voilà la plage toute proche.

[00:18:02]

Une embarcation égyptienne légère ne tarde pas à approcher. Ça ne semble pas très grandiose comme accueil. Mais que voulez vous, il faut faire avec les circonstances. A l'intérieur se trouvent deux officiers romains, puis le chambellan du pharaon, qui est monté lui aussi sur cette embarcation et qui s'appelle Aquila.

[00:18:20]

Un homme aimable. Il a dit à Pompée qu'il n'a pas pu venir dans un bateau plus cérémonieux en raison du faible tirant d'eau. Il n'y a pas beaucoup de profondeur à cet endroit, mais sinon, il serait venu le chercher sur un vaisseau beaucoup plus digne de lui. En dépit de doutes sur son entourage, le général ne s'offusque pas. Il quitte son propre bateau pour l'autre. Il s'installe avec son affranchi Filippo, près de la proue et devant lui.

[00:18:47]

Devant lui, il y a la plage devant lui. Il y a une grande page toute vierge qu'il va falloir écrire. Une nouvelle page d'histoire.

[00:18:54]

Il y a l'avenir.

[00:18:56]

Et puis on arrive. Le bateau accoste sur cette étendue, sur cette étendue de sable pompée, toujours aidé par son affranchi.

[00:19:05]

Je vous disais un homme, c'est un homme vieilli et affaibli. Pompée fait l'effort de se mettre debout sur la sur la barque, qui n'est peut être pas très, très stable.

[00:19:18]

Et puis, soudain, une douleur. Et puis, soudain, un déchirement. Et je repasse la parole à Jérôme Carcopino, l'un des Romains présents. Septimus le frappa de son épée par derrière. Pompée se couvrir à la figure avec les plis de sa toge et se livra avec sérénité aux autres coups des meurtriers du large. Sa femme, son fils, ses amis avaient. Horreur! Cet assassinat, tandis que la flotille romaine s'éloigne dans l'épouvante, les assassins débarquent, leur victime lui tranche la tête et abandonne son cadavre décapité à la piété de Filippo qui, avec l'aide d'un soldat qui passait par là, puis incinéré le soir même, et en inhumer les cendres dans le sable de la grève.

[00:20:06]

Ainsi, ainsi, le pouvoir égyptien aura évité ou cru éviter la plus définitive de la plus définitive des manières d'être associé à Pompée, à l'heure du triomphe probable de César. Ainsi, le pouvoir égyptien a fait son choix. César ne va pas témoigner beaucoup de reconnaissance pour les assassins de Pompée, c'est le moins qu'on puisse dire. Il arrive à Alexandrie très peu de temps après. Il reçoit des mains d'Aquila, la tête coupée de Pompée, et visiblement, ça lui fait très plaisir.

[00:20:39]

Je cite Plutarque. Il ne put soutenir la vue du scélérat qui la lui présentait et se détourna avec horreur. On lui remit son cachet, qu'il reçut en pleurant. Aquila n'a plus longtemps à vivre, ni d'ailleurs. Ptolémée 13 a régné. Le général, vengé par son propre rival, est en quelque sorte le victorieux de cette affaire. Pompée aura été vengé par César. Désormais, César rendra à Pompée les honneurs dus à un grand homme. Et Pompée.

[00:21:11]

Simplement, on peut le dire, aura eu la malchance de partager la scène de l'histoire avec un autre grand homme dont on peut dire que celui là aura été encore plus grand que lui.

[00:21:30]

Merci à Pierre-Louis Lancel, qui a préparé cette édition, et nous retrouvons tout de suite notre Christian Morin avec Christian. Mais je suis en toge ce matin.

[00:21:40]

Vous faire ce que vous voulez chez vous, finalement? Voyez, c'est davantage. Un peu comme aurait dit Ronsard à Rome. On a vécu ce que l'on vit à Rome. l'Espace romain? Non, mais les Césars, ça passait, ça allait bon train. Écoutez, c'est terrible cette détestation qu'ils avaient les uns les autres. En plus de la politique, ça n'a pas beaucoup changé. C'est simplement les conséquences qu'on peut changer aujourd'hui. C'est à dire? On coupe les têtes de façon imagée, en quelque sorte.

[00:22:08]

Vous disiez que c'était Pompée, avait été marié à une des filles de César? Oui, exactement. Absolument. C'est quand même curieux de voir la tête sur un plateau. La tête de jambon, c'est autre chose. Surtout au matin. Merci Franck. Je vous souhaite un excellent week end. Et puis, nous aurons plaisir de se retrouver ensemble avec des auditeurs de Radio-Classique dès ce lundi.