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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Que diriez vous de partir de La Rochelle? C'est bien La Rochelle comme port, comme port d'attache. Imaginez la fébrilité sur ce sur le Vieux Port. Nous sommes le 16 mai 17 135, autant heureux des débuts du règne de Louis 15 et un navire de la Marine royale. Il s'appelle le Portefaix et prêt à appareiller, sur lequel 10 hommes surveillent le chargement des mâles. Attention, prenez garde à celle ci, elle contient des outils très fragiles.

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Mais oui, les dix passagers en question sont des savants qui ont été choisis par l'Académie des sciences de Paris. Ils ont monté une expédition jusqu'au Pérou avec pour objectif d'aller préciser la forme de la Terre. Pour vous dire qu'à l'époque, il y a une controverse qui déchire la communauté scientifique. La Terre, se demande t on, est elle bien, tout à fait ronde?

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Ou est ce qu'elle n'est pas légèrement ovale, un peu aplatie au niveau des pôles, comme le plan, comme le pensait Newton au moment de sa mort? Il faut trancher et l'Académie envoie donc deux expéditions. Il y en a une qui part vers le nord, en Laponie, et l'autre sur l'Équateur, au Pérou. L'équipe du Pérou devra mesurer la longueur d'un degré de l'arc de méridien à proximité de l'Équateur. Voyez que sa mission est très précise. Elle devra pour cela obtenir l'aval du roi d'Espagne Philippe 5, puisque le Pérou, à l'époque, est espagnol.

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L'expédition est dirigée par trois membres de l'Académie Louis Godin, qui a 31 ans, qui est mathématicien, un astronome de 37 ans qui s'appelle Pierre Bouguer, et Charles Marie de La Condamine, qui, lui, a 34 ans et qui est géographe. Bien entendu, il s'est pris de passion pour la géographie au cours d'un voyage en Afrique du Nord et en Asie mineure. La Condamine Et dès qu'il a eu vent de cette expédition au Pérou, il s'est naturellement porté candidat.

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Et c'est à lui que nous devons le journal de cette aventure. C'est donc pour cela que l'on parle toujours de l'expédition de La Condamine, parce que c'est lui qui nous la raconte sur le bateau avec les trois académiciens, sept jeunes gens, un botaniste, un géographe, un horloger, un ingénieur, deux techniciens, un chirurgien, bien sûr.

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Et puis, je vous l'annonce tout de suite. Il y en a qui ne vont pas rentrer de cette expédition. Certains vont périr.

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Pour le moment, ils sont pleins d'allant. Leur vaisseau est en train d'affronter l'océan, de filer à travers l'Atlantique. Cap sur l'Amérique. On va arriver comme ça jusqu'en Colombie, puisque l'expédition commence par débarquer à Carthagène des Indes. Et puis, comme on peut, c'est à dire à pied, à dos de mule comme on peut, on va rejoindre la côte Pacifique et le Nord-Est du Pérou Le Roux. Le groupe se rend à Quito. Alors quand je dis le groupe, La Condamine et Bouguer, eux, vont rester sur la côte.

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Pour commencer leur mesures. Et puis, quand ils ont terminé, ils partent à leur tour pour Quito. Mais par deux routes différentes, Bougherra a la route la plus directe, la mieux connue. Quant à La Condamine, il se sent l'âme d'un explorateur et va choisir une voie nettement plus aventureuse. Il s'est fait un nouvel ami qui vit sur place, La Condamine. C'est un jésuite. Il s'appelle Pedro de Maldonado. Il a 31 ans.

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Il est explorateur et géographe lui aussi. Et avec Maldonado et La Condamine, nous sommes en présence de personnes qui sont d'abord et avant tout fascinés par l'hydrographie.

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Ils ont la passion des fleuves et ensemble, il décide d'explorer une route inconnue le long du fleuve Esmeralda.

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La Condamine, nous dit Je remontais une rivière très rapide à laquelle une mine d'émeraude aujourd'hui disparue, a donné son nom.

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D'où ce nom, Esméralda Malanda.

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Tout ce terrain est couvert de bois épais, nous dit La Condamine, bois où il faut se faire jour à la hache. Je marchais la boussole et le thermomètre à la main. Il pleuvait régulièrement. Tous les après midi, je recueillis et dessinait en ces vastes forêts. Un grand nombre de plantes et de graines singulières. Et puis, un peu plus loin, dans son journal, il dit Le sentier où je marchais était bordé de précipices creusés par les torrents de neige fondue qui tombent à grand bruit de cette fameuse chaîne de montagnes connue sous le nom de cordillère des Andes et que je commençais à monter.

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Ça fait beaucoup d'efforts, ça ne se baigne, bien sûr, on raconte. Mais il faut imaginer le travail considérable que ça représente. Et ce sont des efforts récompensés puisqu'une fois le dernier sommet franchi, c'est une vallée incroyable qui s'offre aux yeux de la Condamine, vallée ensoleillée verdoyante, avec des prairies cultivées et des villages entourés de jardins, des fleurs, des fruits. Une sorte de paradis, cette vallée de Quito. Il va retrouver là les autres membres de l'expédition et parmi eux, un jeune géographe qui, malheureusement, est mal en point.

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Il a été pris de fièvre du l'allitération. Il a le paludisme et il va mourir en 24 heures. Il est la première victime de cette expédition.

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On n'en continue pas moins les observations, les scientifiques. A une plante, le king, le quinquina, qui est employé pour soigner les fièvres. Plus tard, on en fera de la quinine et même par imitation, de la chloroquine. Si vous voyez ce que je veux dire, il mesure nos scientifiques l'attitude des volcans, notamment le Chimborazo qui fait 3 6300 mètres. Vous imaginez, on est là, dans des sommets absolument vertigineux. Et puis, ils font des observations.

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Ils observent les étoiles depuis les montagnes. Il faut dire que le ciel est particulièrement pur. Là, il n'y a rien qui gêne. Quand je dis les montagnes, imaginez quand même qu'il y a aussi de la neige et à chaque moment, on risque d'être emportés par une avalanche. Autre danger qui menace les Français? Certains notables les soupçonnent de rechercher les trésors incas. Oui, pourquoi sont ils là? Tous ces étrangers, ça va faire des affrontements, ça.

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Et même une victime à la fin d'août 17 139. Les scientifiques seront à QuickCam, la deuxième ville de la province de Quito. On assiste là, sur la Grand Place, à une course de taureaux. Le chirurgien de l'expédition regarde le spectacle depuis sa loge. Et puis, soudain, la populace furieuse et armée nous dit La Condamine, qui ne supporte pas tous ces étrangers, va l'attaquer. Le chirurgien tente de s'enfuir. Il est rattrapé, désarmé et il est tué.

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Quelle est sa faute? Bien s'être mêlée à un conflit de deux clans.

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Bref, vous voyez que nous sommes déjà à deux victimes de l'expédition. Après le chirurgien, tous les Français vont être pourchassés dans la ville et ils ne devront leur salut qu'aux jésuites qui les cachent comme ils peuvent. Les notables, pour autant, n'en restent pas là puisqu'ils vont traîner les Français en justice pour essayer de les ralentir dans la mission qu'ils ont entreprise. Malgré toutes ces embûches, on poursuit les travaux d'observation. Il faut vraiment en vouloir. Il faut être vraiment passionné.

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Nos scientifiques finissent par atteindre leur objectif. La mesure de trois degrés de méridien, notamment l'épreuve, concorde avec celle de l'expédition envoyée en Laponie. Toutes conspire.

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Affaire de la Terre, un sphéroïde aplati vers les pôles, nous dit La Condamine.

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Autrement dit, Newton avait raison. La mission est accomplie. En 1743, on voyait que le temps a passé. Notre astronome rigoureux. La guerre va rentrer en France pour présenter tous ses travaux à l'Académie. Quant à La Condamine, lui poursuit l'aventure maintenant. Maintenant, il rêve de descendre le fleuve Amazone.

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Un extrait de la J de cette sonate en symphonie numéro 4 de Jean-Joseph Casanière de Mondonville.

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Les Musiciens du Louvre Grenoble étaient sous la baguette de Marc Minkowski, Franck Ferrand, Radu Christiques. La Condamine n'a pas l'intention de rentrer aussi aussi vite que ça. Elle est bien décidée à ne pas remettre les pieds en France avant d'avoir descendu le cours du fleuve Amazone jusqu'à son embouchure dans l'Atlantique. Et il va donc préparer cette nouvelle expédition. Il se documente un jour de mai 17 143 au centre de Quito. Il est en train de patienter en contemplant la somptueuse église construite par les jésuites quand un homme le rejoint.

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C'est l'archiviste de cette compagnie de Jésus. Il va le conduire dans les couloirs de l'université jusqu'à une pièce secrète. Et là, sous les yeux étonnés de La Condamine, il déroule un document tout à fait rare. C'est la carte du fleuve Amazone, carte dessinée 50 ans plus tôt par le frère Samuel Fritz, qui était le premier Européen à avoir relevé le fleuve. La Condamine recopie tout ça avec beaucoup de précision. Il se dit que avec cette carte, au moins, il ne se jettera pas totalement dans l'inconnu.

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Dans un premier temps, il va partir seul en juillet 1743. Il atteint d'abord la partie haute du fleuve. Il va faire construire un radeau des Indiens qui sont avec lui, qui vont l'aider.

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Il se jette à l'eau. Il est guéri. Il n'échappe pas à certains pièges et un jour, notamment, son radeau est pris dans un tourbillon.

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Le courant le ramène sans cesse au point de départ, au milieu du haut, vers le milieu du fleuve. Il pourrait rester comme ça, des jours et des jours à tournoyer jusqu'à mourir de faim.

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Mais il y a des Indiens qui, décidément, sont bienveillants avec lui et qui vont venir le sauver. Il s'accroche avec des branches, des lianes, etc. Ils vont arriver à le tirer de cette mauvaise passe.

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À la mi juillet, La Condamine aborde des rapides dans un resserrement du fleuve. Les Indiens, encore une fois, vont lui sauver la vie puisqu'ils le contraignent à descendre la A, à attendre la décrue du fleuve pour passer sans être complètement englouti par les flots.

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Et après ces torrents et ces rapides, et d'un seul coup, c'est le calme plat.

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Je cite La Condamine. Je me trouvais dans un nouveau monde, éloigné de tout commerce humain, sur une mer d'eau douce, au milieu d'un labyrinthe de lacs, de rivières et de canaux qui pénètrent en tous sens. Une forêt immense, de l'eau, de la verdure et rien de plus. Je rencontrais de nouvelles plantes, de nouveaux animaux, de nouveaux hommes.

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À cet endroit, notre explorateur a rendez vous avec son ami jésuite Pedro Maldonado. Vous savez qu'il est là, qu'il latences et son vieux compagnon d'aventure. Au début du voyage, lui avait déjà remonté ensemble le fleuve Esmeralda, vous rappelez? Eh bien, c'est ensemble qu'ils ont décidé de descendre l'Amazone. Et ils vont mesurer la largeur du fleuve, son débit. À chaque fois qu'ils le peuvent, il s'extasie devant la richesse infinie de la flore tout autour de cette Amazonie.

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Il remarque par exemple l'ANDI roba, qui est un arbre dont le bois ressemble à de l'acajou et qui produit de gros fruits, dont l'huile, une fois bouleau brûlé, a le pouvoir d'éloigner les moustiques. On découvre aussi la résine caoutchouc dont les Indiens ont pris l'habitude de faire des récipients, des bottes, des boules, toutes sortes d'objets. Maldonado est capable de parler la langue de certains de ces Indiens. Et vous imaginez bien que pour traverser ce genre de pays, ça peut se révéler parfois très utile.

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La Condamine porte un regard à la fois amusé et agacé sur ces Indiens qu'il appelle les sauvages. C'est comme ça qu'on dit à l'époque. Il s'étonne notamment que ces sauvages ne se donnent pas la peine de ramasser les paillettes d'or qui brillent dans le sable. De même, il laisse tomber le cacao sauvage tout autour du fleuve. Tout ça paraît une sorte de gaspillage aux yeux de La Condamine.

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Il admet la diversité de ses peuples, mais il se fait fort de déceler le caractère commun qui pourrait les réunir. Je le cite encore l'insensibilité en fait la base. Je laisse à décider si on doit honorer du nom d'apathie ou avilir de celui de stupidité. Elle n'est sans doute du petit nombre de leurs idées qui ne s'entend pas au delà, qui ne s'étend pas au delà de leurs besoins. Goûtons gloutons jusqu'à la voracité quand ils ont de quoi satisfaire, sobre quand la nécessité les y oblige, jusqu'à se passer de tout sans paraître, rien désirer, pusillanimes et poltron.

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Lextrait à l'excès. Si l'ivresse ne les transporte pas, ennemis du travail, indifférent à tout motif de gloire, d'honneur ou de reconnaissance, incapable de prévoyance, de réflexion, se livrant en rien les jeunes à une joie puérile. Ils passent leur vie sans penser et il vieillit sans sortir de l'enfance dont ils conservent tous les défauts.

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C'est très sévère. En fait, La Condamine est en train de découvrir une population qui ne possède pas d'ego. Et quand on vient d'Europe au 18ème siècle, c'est tout simplement impensable. Ils pensent que les sauvages en question sont réformable, dit il. Ce n'est pas leur nature qui les laisse dans cet État, c'est leur absence d'éducation. Donc on doit pouvoir les éduquer. Et ça commence, si je puis dire.

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Les deux explorateurs vont mener une véritable enquête sur la tribu. Amazones, ça, ça les passionne. Il faut dire que les premiers conquistadors je pense aux compagnons de Pizarro notamment, avaient été attaqués en 15 642 par une tribu de femmes guerrières qui vivait reculée dans la forêt qu'ils ont nommée les Amazones par référence à celles de l'Antiquité. Évidemment, ce qui a donné le nom au fleuve également. Et La Condamine, littéralement fasciné par cette république de femmes, comme ils l'appellent.

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Avec l'aide de Maldonado, il demande à tous les Indiens qu'ils croisent s'ils auraient le souvenir de cette tribu et ont fini par recueillir de petits récits. Un homme de 70 ans, notamment, raconte que son grand père a en effet croisé cette peuplade. D'autres Indiens montrent des pierres héritées de leur père qui auraient été taillées par cette tribu de femmes. Semmaris La Condamine acquiert une conviction. C'est que même si elles ont perdu leurs anciens usages, les Amazones ont bel et bien existé.

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Il va jusqu'à imaginer leurs motifs. Elles ont voulu il se dérober aux joues de leur tyran en cherchant un établissement où elle puisse n'être pas réduite à la condition d'esclaves et de bêtes de somme?

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Les tambourins des Indes galantes de Jean-Philippe Rameau, La Symphonie du marais, dirigée par Hugo Reyne. Franck Ferrand sur Radio Classique, le temps passe. Pendant ce temps là, nous sommes déjà le 20 août 1743. Nos deux explorateurs sont à qu'Harry, c'est à dire à mi chemin des deux côtes Pacifique et Atlantique, avec un fleuve qui fait mille toises de large et s'embrassent de profondeur, autrement dit deux de nos kilomètres de large et deux cents mètres de profondeur.

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Il y a des moustiques en pagaille. D'ailleurs, les Indiens eux mêmes dorment la nuit sous une espèce de toile de coton qui leur sert plus ou moins de moustiquaire. Et La Condamine remarque par ailleurs des animaux extraordinaires comme le Maniatis, ces mammifères qui broutent l'herbe en bordure du fleuve. Il y a des lamproies venimeuses, des tortues.

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Ces animaux merveilleux que sont les lamantins également.

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On croise des crocodiles de 6 mètres de long et puis des élans, des singes, des serpents, une multitude d'oiseaux. On lui parle de tigre et de pumas, mais lui n'en voit pas personnellement. Pour ce qui est des tigres, j'allais dire.

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Et pour cause, ils parviennent, nos explorateurs, au confluent de l'Amazone et du Rio Negro, ce fleuve noir dans l'eau et profonde et nombre boueuse. C'est une eau parfaitement cristalline. La Condamine établit que le Rio Negro est une voie de communication entre l'Amazone et un autre fleuve gigantesque, l'Orénoque, au Venezuela, ce qui, à l'époque, n'apparaît sur aucune carte. En septembre 43, ils atteignent Manaus, au Brésil.

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Dans cette région, le fleuve est carrément large de huit kilomètres. Vous imaginez? Un peu plus loin, il constate sur le fleuve l'effet des marées de l'Atlantique. Bref, il se rapproche du but. Et les voilà au Paraguay aujourd'hui BLM, aux portes de l'estuaire, à la sortie des bois de l'Amazone. Nous, crument, en arrivant au Pará, nous voir transportés en Europe, écrit La Condamine, avec sans doute une forme de soulagement. Nous trouvons même une grande ville, des rues bien alignées, des maisons bruyantes, la plupart rebâtie depuis 30 ans.

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Des églises magnifiques. Ils s'installent d'ailleurs dans une confortable villa avec vue sur la mer, qui a été mise à leur disposition par le gouverneur. Gouverneur portugais, bien sûr. Bref, ils sont au bout de leurs aventures. Et c'est le moment des adieux, en décembre 1743. La Condamine et Maldonado se séparent. Le jésuite embarque pour Lisbonne sur un navire portugais. Quant à La Condamine, lui veut d'abord continuer jusqu'à Cayenne, où il va s'embarquer pour la Est en février 1745.

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Il est de retour à Paris et l'on peut dire que son voyage aura donc duré dix ans, dix années. Il y a belle lurette que Bogaerts a exposé devant l'Académie des sciences le résultat de leur recherche commune.

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La Condamine va devoir de son côté batailler pour faire reconnaître sa part de paternité sur un certain nombre des découvertes qui ont été faites.

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Il fait voyager les académiciens en leur livrant un récit riche en anecdotes, ce récit dont j'ai tiré et dont nous avons tiré avec Pierre Antin l'essentiel de ce qui a été raconté là ce matin. Beaucoup de beaucoup de choses nouvelles, beaucoup de couleurs, de rencontres. Tout ça me manquait beaucoup au compte rendu très sec qu'avait fait Bouguer sur les dix membres de l'expédition. Vous aurez noté que quatre sont morts, l'un du paludisme, un autre assassinat, un troisième disparu, le dernier par accident.

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Quatre autres resteront en Amérique plusieurs années après le retour de La Condamine. Ils finiront eux aussi par rentrer en Europe. Rentré en France épuisé et ruiné, La Condamine lui même gardera des séquelles physiques de ses dix années d'aventure puisqu'il sera frappé d'une paralysie progressive. Il mourra à l'âge de 73 ans, après avoir incarné, je crois, avec toutes les limites de l'époque. Bien sûr, cette extraordinaire curiosité des gens du 18ème siècle. Curiosité pour le Nouveau Monde, curiosité pour tout ce qu'il y avait de nouveau.

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Il a incarné aussi leur caractère intrépide. Et c'est le moment de retrouver notre Christian Morin bonjour Christian, bonjour mon cher Franck l'Intrépide, ça me rappelle. C'était une revue pour enfants il y a des années déjà à propos de bandes dessinées. Pouvez vous raconter? Je pensais lors de votre évocation de la Condemned, la mienne? Oui à un président qui a été président vice président adjoint de RTL dans les années 60. Le président Contamines alors contamines. Oui, Claude Contamine, et je ne sais pas si vous connaissez cette histoire.

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Chaval, qui était un dessinateur extraordinaire dans la dérision, dans l'humour. Avez avait reçu un mémo? Oui, oui, comme Sempé et quelques autres Reiser, notamment. Et puis, bien sûr, Cabu avait reçu le prix de l'humour de la RTF. Donc, il y avait tout l'aréopage qui était organisé pour recevoir Chaval. Et bien sûr, à l'époque, le langage, vous le savez. Mon cher Franck, c'est pas vous qui était mentirai. Le langage était beaucoup plus châtié et le président Condamine abonde et nous sommes heureux de remettre le prix de la RTF à Monsieur Chaval pour son livre Les oiseaux sondait.

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Le livre s'appelle Les oiseaux sont des cons et bien sûr que cela fasse spastique, Chaval monte sur l'estrade et remercie présence d'esprit. Quel réflexe remercie le président en disant Je voudrais remercier le président TAMINE. La remise de ce prix de l'UBO, etc. Rires dans l'assistance. Rire un peu étouffés parce que c'était gênant de rire et de se moquer, en quelque sorte. Tu sais qui s'appelle RTF? Un bel esprit d'à propos, mais Chaval en avait à revendre.

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Tout à fait. C'était tout. Ça était avant 68. Après, bien sûr, il y a eu du changement. Merci mon cher. Bonne journée et nous aurons.