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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Un homme foudroyé par une flèche empoisonnée, voilà le titre qui fait la une du quotidien La Tribune de Genève le 19 septembre 1957, et l'article raconte un fait divers survenu quelques heures plus tôt à Genève. Un extraordinaire assassinat a été commis au début de l'après midi dans l'immeuble numéro 16, cours de Rive. Un habitant de cette maison, Me Marcel Léo-Paul, 55 ans, négociant regagner son appartement situé au troisième étage.

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Arrivé sur le palier, monsieur Léo-Paul s'apprêtait à refermer la porte de l'ascenseur lorsqu'il reçut dans l'aisselle un trait empoisonné tiré à l'aide d'une arme semblable à une sarbacane par un homme qui s'était dissimulé derrière la cage. La victime ou encore le temps de sonner à la porte de son appartement.

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C'est son épouse qui lui ouvrit. Monsieur Léo-Paul fit deux pas en titubant et s'effondra dans les bras de sa femme en disant J'ai été empoisonné et quelques secondes plus tard, il était mort. Vous voyez un peu le genre de faits divers assez extraordinaires qui, bien entendu, stupéfie l'opinion à l'époque et qui va mettre tout de suite la police sur les dents.

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Franck Ferrand, c'est raté. Christiques aussi, le chef de la Sûreté, Charles Knecht, qui arrive? Qui va mener l'enquête? Pipe à la bouche, c'est un peu le Maigret suisse. Charles Knecht, l'arme du crime, une pompe à vélo transformée en sarbacane, a été retrouvée dissimulée sous un paillasson. La Presse croit savoir que la fléchette était donc empoisonnée au curare. Mais d'après l'autopsie, la flèche a transpercé le poumon et l'aorte et provoqué une hémorragie.

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Le policier s'intéresse à la personnalité de la victime, ce monsieur Léo-Paul. Il était parti tout jeune en Chine avec trois francs six sous. Il avait rapidement fait fortune dans les maisons closes et les fumeries d'opium. Il avait tout perdu avec l'arrivée de Mao et dut quitter la Chine, la Chine communiste, qui ne lui réservait plus du tout de terrain de jeu. Il était rentré donc à Genève avec sa femme et s'était lancé dans le trafic d'armes et notamment le trafic d'armes en direction du Front de libération nationale algérien qui, à l'époque, lutte contre la France.

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Le fameux FLN dans les papiers de monsieur Léo-Paul.

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La police va retrouver plusieurs lettres de menaces qui disent je cite Si tu veux vivre. Arrête ton petit manège avec le FLN et les papiers en question sont signés.

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Nous y voilà, sont signés La main rouge, la main rouge, une mystérieuse organisation composée de colons ultra destines et qui ont bien l'intention de faire barrage au FLN. Elle est connue depuis plusieurs mois pour ses méthodes radicales à l'encontre des fournisseurs d'armes du FLN. Il y a eu des menaces de mort et il y a eu l'exécution des plus récalcitrants.

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Le commerçant allemand, touche lutteur, va lui aussi faire les frais de cette main rouge. Il tient une modeste boutique d'articles de chasse à Hambourg. Pourtant, lui aussi reçoit des menaces. Et en juin 56, le bureau de son entrepôt explose. Son associé est tué sur le coup. Pas lui, pas chutèrent. Quelques mois plus tard, il reçoit de nouveau un courrier. Cette fois, il y a un petit cercueil sur lequel est écrit Attention! Deuxième et dernier avertissement cesse immédiatement ton commerce puant et c'est signé.

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Toujours la main rouge. Le matin du 3 juin, 57 d'Och lutteurs sort de lui, sort de chez lui, accompagné de sa mère et de sa fille qui est toute jeune.

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Tous trois prennent place dans sa voiture, dans sa Mercedes. Il tourne la clé du contact et vous me voyez venir? La voiture explose. Le père et sa fille vont s'en sortir. Pas la mère qui est tuée sur le coup. Une charge explosive. Des billes d'acier avaient été placées sous le capot de la Mercedes. Je ne vends que des armes de chasse, a t il juré à la police.

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Alors on mène une enquête. On essaie de comprendre décidément que ces crimes ne se ressemblent pas à tous les crimes. Mais l'enquête va s'enliser. C'est La Presse qui découvre le pot aux roses début 58, facture à l'appui. Le journal Bild Zeitung accuse l'armurier d'avoir bel et bien livré des armes de guerre au FLN.

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J'allais dire voilà un faisceau qui commence à se créer d'indices différents et dans des endroits tellement différents. Des cargos remplis d'armes à destination du FLN vont également exploser. C'est le cas de deux cargos qui avaient été envoyés par le fond au large de Tanger. Un autre, qui s'appelle l'Atlas, va exploser à Hambourg. Quant au propriétaire de l'Atlas et des deux précédents d'ailleurs, un Allemand qui s'appelle Gheorghe Kurt, et bien il va mourir en mars 59 à Francfort. Lui aussi meurt dans l'explosion de sa voiture.

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La justice allemande doit se rendre à l'évidence des sarbacane, des explosifs, des mines. Tout cela supposant beaucoup de repérages. Les moyens employés ne sont pas ceux d'un qui d'un groupuscule.

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Non, ce sont ceux des services organisés d'un Etat.

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Le 17 avril 59, le procureur général de Francfort, Blinds Rolf, va donner une conférence de presse et il accuse la fameuse main rouge d'être l'auteur de dix attentats commis en République fédérale. Mais surtout, il ajoute Ce groupe de terroristes français travaille très vraisemblablement en liaison avec les services français de contre espionnage. Vous imaginez l'incroyable gravité d'une telle accusation? Qui plus est, dans le processus de rapprochement à l'époque entre la France et l'Allemagne, un coin du voile est levé.

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La main rouge, on va l'admettre, n'est que le cache nez du bec, comme on dit, un ancêtre de notre delà de la DGF. Huit mois plus tard, après un énième attentat, la révélation va être relayée par La Presse, puisque Der Spiegel, mais aussi l'Humanité et L'Express vont admettre que cette main rouge est le cache nez du SDEC. Mais pour tout vous dire, pour l'instant, on n'a pas vraiment de preuves à se mettre sous la dent et l'affaire va retomber.

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Pourtant, pourtant, l'un des cadres du SDEC de l'époque, le commandant Raymond Muel, avait imaginé ce monsieur le menton au regard bleu d'acier et petite moustache militaire.

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Raymond Muel va en 1997 seulement reconnaître dans son livre qui s'appelle Sept ans de guerre en France et dans un entretien à Patricia Tourancheau pour le journal Libération. C'était en juillet 2001. Il nous dit toutes nos opérations.

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Arema contre les armes et aux mots, c'est à dire les homicides, ont systématiquement été revendiqués par la main rouge. Cette main rouge a servi à couvrir les opérations inavouables que nous menions à l'étranger. Et pour preuve, il raconte ce détail de l'assassinat de monsieur Léo-Paul à Genève. Je le cite encore notre agent a été surpris par quelqu'un dans l'escalier et il a laissé la pompe à vélo sur le paillasson. Certains se sont demandé qui pouvait se servir d'un tel engin pour percuter une fléchette empoisonnée au curare.

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Ça l'amuse de raconter ça. L'expérience qui était derrière cette affaire, ce n'était pas le KGB. Ce n'étaient pas les Bulgares.

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Non, non, c'était bel et bien les services français. Vous avez peut être reconnu le style de Georges Delerue pour cette bande originale du film Dori Verneuil en 1964 Cent mille dollars au soleil. Franck Ferrand sur Radio Classique en 1959. Le général de Gaulle au pouvoir. Et ça ne fait pas ses affaires. Cette histoire, surtout, je vous le dis, en plein rapprochement avec l'Allemagne, le gouvernement de Michel Debré nie toute implication. Et pourtant. Pourtant, la main rouge se trouve bien être la main du SDEC depuis le début du conflit algérien en 54 et même avant.

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Le service est sur les dents et aux côtés de l'armée, bien entendu, il est sur le terrain de la contre insurrection. Vincent Nouzille, dans un ouvrage qui a été réédité chez J'ai lu en 2018 et qu'il appelle Les tueurs de la République. Vincent Nouzille brosse le portrait d'un des agents du service action du Sdec, Antoine Mél, héros que tout le monde appelle Tony, un policier Piednoir basé à Casablanca, au physique trapu de sportif et au sang froid.

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Redoutable, écrit il. Il était dans l'équipe qui a posé la bombe sous la voiture d'auto lutteur et de sa famille. Vous rappelez cet attentat dans la Mercedes? Tony confie au journaliste Nous étions une vingtaine de gars sûrs avec des spécialistes du renseignement, une équipe de protection et le service action chargé des opérations homo décidée à Matignon. J'ai commencé en Afrique du Nord avant d'agir plus largement quand ça bardées en Algérie. Et son collègue Daniel? C'est en tout cas son surnom parce qu'il a voulu garder l'anonymat de ses collègues, donc, se souvient lui aussi.

[00:10:37]

Le service action, à cette époque, c'était du bricolage. Nous étions très peu nombreux. Il n'y avait pas d'argent pour les missions et quand ça me plaisait bien, j'y allais. Je faisais le boulot. Enfin, on appelle ça du boulot ou comme vous voulez, quand ça ne marchait pas, on téléphonait pour dire que c'était loupé. Alors, la boîte appelait les personnes ciblées pour leur dire T'as vu ce qui aurait pu arriver cette fois ci? On n'a pas voulu tuer, mais la prochaine fois.

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Arrête tes bêtises. Sinon, il va arriver des histoires. Alors, en principe, les opérations homo ciblent uniquement des étrangers et uniquement hors de la France. Mais la règle est souvent bafouée. Et pour se protéger, le SADEC va donc inventer cette espèce de main rouge. Une tour de couverture? Si vous voulez. L'intitulé fait référence évidemment à la main de Fatma, le fameux Fatma qui le porte bonheur arabes, mains ensanglantées, en l'occurrence menaçantes. La première victime a été le syndicaliste Ferradj Achebe, qui a été assassiné à Tunis en 52 pendant près de dix ans.

[00:11:39]

La légende de la main rouge a assez bien fonctionné puisque que tout le monde y a cru. Et pour l'alimenter, le SDEC est allé jusqu'à inventer de faux activistes. Par exemple, un jeune enseignant corse du nom de Christian Durieux, qui serait un des chefs de l'organisation, se répand, lui, en interview au Daily Mail et au Spiegel. Il donne des conférences de presse pour se plaindre du gouvernement français qui, selon lui, ne coûterait pas. Bref, tout cela est une fiction totale.

[00:12:02]

Le commandant Raymond Muel, qui est un ancien du SDEC, dit Raymond Mell, raconte ses confidences, était monté par le commandement du SDEC, le général Grossin et d'honorables correspondants du SDEC, relayé auprès des journalistes.

[00:12:18]

C'est un procédé qui est assez familier dans les services secrets auraient même publié en 60 un livre écrit par un romancier de paille et un éditeur de façade pour narrer l'épopée de la main rouge. Épopée bidon. Est ce que j'ai besoin de vous le dire? Bref, toute une manipulation. La liste des cibles est établie en vérité au sein d'une cellule réduite, le brEn Trust Action. Le SDEIC aime utiliser l'anglais pour tromper l'ennemi. La cellule constitue des dossiers sur un certain nombre de personnalités qu'il s'agit d'éliminer.

[00:12:49]

Le colonel Roi ville, qui est cité toujours par Vincent Nouzille, décrit le secret qui entoure la décision. Je le cite il n'existe qu'un seul dossier par opération. Il est interdit de prendre des notes. Toute communication à ce sujet doit être verbale. De même, le feu vert nous parviendra de la war room de Matignon sous forme orale. Dans nos archives, pas un seul papier ne doit faire référence sous quelque forme que ce soit, même en code, à ces arrêts de mort prononcés à huis clos par les plus hauts responsables de l'Etat.

[00:13:19]

Voilà l'accusation, elle, formulée en véritable pilote de ces opérations.

[00:13:25]

C'est celui qui exécute les basses œuvres du général de Gaulle, c'est Jacques Foccart, ancien résistant réserviste du 11e Choc, le bras armé du SDEC, devenu conseiller spécial du président. Le commandant Muel le confirme les opérations homo étaient destinées, étaient décidées à Matignon, mais c'est Foccart à l'Elysée qui tirait les ficelles.

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Et comme la guerre contre le FLN est loin d'être gagnée à cette époque, Foccart est probablement le premier ministre. Michel Debré ajoute. Plus de noms sur la liste des cibles, en tout cas. Jeudi, le premier ministre Michel Debré, si l'on en croit ceux qui dénoncent la manière dont cela a pu se passer. Et peu à peu, on va mettre sur la liste non seulement des trafiquants d'armes, mais aussi, peu à peu, des avocats. Un collectif de 8 avocats Pro FLN se retrouve ainsi dans le collimateur des services français, mais elle explique les RG, la DST, le Signal et les services rendus par ces avocats aux combattants de la cause algérienne.

[00:14:25]

Des armes étaient introduites dans les parloirs des prisons. Des instructions étaient recueillies auprès des chefs emprisonnés et d'après Manuel, Foccart, accorde alors une dérogation aux SDEC pour tuer des avocats du FLN sur le sol français. J'ai dit qu'on allait commencer par Jacques Vergès, raconte Muel. Nous l'avons surveillé, mais l'opération n'a pas pu avoir lieu à cause d'une panne de la voiture du service. Alors on va cibler un autre nom, le deuxième sur la liste. Le deuxième nom, qui est maintenant ciblé et qui est bien le nom d'un avocat, c'est celui de Maître Ouled Aoudia.

[00:15:42]

Les accents de guerre Schwinn dans cette musique de Michel Magne, une bande originale du film encore un film dans les Verneuil, une mélodie en sous sol. Franck Ferrand sur Radio Classique. Creignou Aoudia, c'est le nom de cet avocat qui est la cible de cette nouvelle opération il est le fils d'un ancien combattant de la guerre de 40 qui a été élevé chez les Pères blancs en Algérie. Ouled Aoudia il est marié à une Française et Raymond Muel nous dit Cette fois, c'est un gros morceau et ça se passe à Paris.

[00:16:15]

C'est donc un officier traitant qui fait l'affaire. Un lieutenant parlant parfaitement arabe. Et Muel décrit l'opération comme s'il y était. 21 mai 59, à 19h30. Une chambre bleue dépose l'officier vêtu d'une gabardine bleue à quelques mètres du 10, rue Saint-Marc, dans le 2ème arrondissement de Paris. Il serre sous son bras droit un porte documents skaï noir dans lequel est caché un Beretta équipé d'un silencieux. Au troisième étage, le nom sur la porte. Maître oule Daouda Aoudia et l'officier se planque dans les V.C.

[00:16:45]

Sur le palier. L'avocat va quitter son bureau. 19H40 Sa porte s'ouvre. Il est seul. Il est jeune, séduisant. Il y a deux détonations étouffées, deux balles en plein cœur. Et Muel raconte la suite.

[00:16:56]

Le tueur retourne sa gabardine qui maintenant n'est plus de la même couleur marron. Il revêt une casquette. Il dévale les escaliers dans la rue. Une 203 grise l'attend. Tout est OK. L'affaire est faite. Le client était à l'heure.

[00:17:10]

Les autres membres du collectif des avocats vont recevoir chacun une lettre. Lettre sur laquelle il est écrit simplement toi aussi, avec un chiffre qui va de 2 à 8. Et ils sont persuadés que la main rouge, la fameuse main rouge, a encore frappé. Pour nous, la main rouge désignait les ultras, les soldats perdus, les extrémistes Piednoir, avouera Jacques Vergès. Son collègue, maître Seddik confirmera On a toujours pensé à des barbouzes de droite, jamais à un service de renseignement qui auraient pu être organisés et dissimulés derrière ce sigle de la main rouge.

[00:17:43]

Le rythme des exécutions va ralentir. Après le fameux putsch raté des généraux en avril 61, un certain nombre d'officiers du SDEIC et du 11ème choc vont sympathiser avec les putschistes. Certains rejoignent d'ensuite Lowes et vont se retourner contre de Gaulle. Raymond Muel lui même est arrêté à la fin de 62 pour complot contre la sûreté de l'Etat. Vous comprenez évidemment pourquoi les propos qu'il a pu tenir sont toujours sujet à caution. Il dira à Vincent Nouzille Mon intention était clairement de tuer de Gaulle qui nous avait trahi.

[00:18:14]

Je devais faire exploser une boîte aux lettres dans une gare au moment où de Gaulle accueillait les chefs d'Etat africains. Mais le secret a été éventé, faute de preuves. Je n'ai écopé que de deux ans de prison avec sursis. Après les accords d'Evian, de Gaulle va procéder à un grand coup de balai. Le 11e choc. Vous l'avez compris, a été en quelque sorte le vivier de la main rouge et dissous à la fin de 63.

[00:18:38]

Et on va disperser le plus possible les agents dans toute sorte d'unité.

[00:18:42]

Dans son livre De Gaulle, les services secrets et l'Algérie, Constantin Melnik, conseiller du premier ministre Debré pour les affaires de renseignement de 59 à 62, dénoncera une effroyable dérive.

[00:18:55]

J'aime bien le terme, une effroyable dérive, et il évoquera de très nombreuses exécutions 135 en 1960. Toutes vos opérations confondues, 103 en 1961. Le bilan varie puisque vous avez bien compris qu'on ne parle pas là de choses officielles. Il n'y a pas de décompte officiel. Melnik regrettera de n'avoir pas pu ou n'avoir pas su empêcher les violences de l'Etat. Et à Vincent Nouzille, il va décrire Foccart comme le gourou d'un service aux mains de parachutistes exaltés. C'est en tout cas son point de vue sur la question.

[00:19:29]

En septembre 2017, je dis bien, en septembre 2017, ce n'est pas très vieux.

[00:19:34]

Un document issu des archives de Jacques Foccart et daté du 1er août 1958 va être publié par le quotidien Le Monde. Il s'intitule Fiche relative à la désignation d'un objectif et commandite une élimination physique, un sujet allemand dont l'action est très néfaste aux intérêts français en Algérie, dit le document.

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Il porte les mentions Accord de principe, puis transmis un accord qui a été écrit de la main même de Jacques Foccart.

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Et l'on peut dire c'est en tout cas l'expression de Pierre Antin et je la fais mienne. On peut dire que c'est une des rares traces écrites à l'encre bleue de la véritable main rouge.

[00:20:18]

Franck Ferrand, si tu christiques. Le moment est venu de retrouver notre Christian Morin qui a les mains parfaitement blanches, bien entendu. Bonjour Christian.

[00:20:36]

Une fois par semaine, je les lave quand même. C'est un minimum. Dites moi une question. Je pensais à la main rouge, là, la main noire, qui était l'organisation nationaliste serbe à l'origine de l'attentat de Sarajevo et au déclenchement de la Première Guerre mondiale? Est ce que ça a un rapport, un lien?

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Oui, sans doute. Disons que lorsqu'on a inventé ce nom de la main rouge, on l'a fait directement allusion à la main de Fatma et à Allah et Allah au sang qui pouvait ensanglanté.

[00:21:05]

Mais il est très probable que certains aient pensé à la main noire, bien entendu, puisque cette main noire avait mené des actions en sous main. Des actions extrêmement violentes d'ailleurs, dont l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand. Mais il est évident que il y a eu sans doute une inspiration et c'était trop tentant, si je puis dire. Et puis, ce n'était pas très vieux. À l'époque, la main noire était encore dans toutes les mémoires.

[00:21:30]

Merci, mon cher Franck, que je vous serre la main, si j'ose dire. Ni noire, ni rouge, mais amicale. Et à demain matin. Bien sûr, pour un autre rendez vous dès 9 heures sur Radio Classique.