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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Le 14 mars 1965, à Cuba, un avion de la Cubana de l'aviation atterrit sur le tarmac de l'aéroport de La Havane. Un homme en descend et cette Ernesto Che Guevara que tout le monde appelle donc le chai. Il a 36 ans. Il est le héros de la révolution cubaine. Un des héros. En tout cas, le numéro deux du régime. Vous connaissez son visage, le regard enjôleur, le grand et beau sourire, les cheveux en mèches désordonnés et la barbe du maquisard.

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Il porte sa chemise militaire vert olive et il est heureux de rentrer dans son pays d'adoption, le Tché. Il vient de faire une sorte de tour du monde de plus de trois mois, une mission diplomatique et au pied de l'avion pour l'accueillir, évidemment, le leader maximo en personne, Fidel Castro et aussi la femme de Guevara, Al-Quaïda et leurs quatre enfants.

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C'est à peine si le a le temps d'embrasser toute sa famille. Castro l'entraîne dans sa voiture et l'emmènent à la villa de Koriyama. On est à une vingtaine de kilomètres de La Havane pour une discussion les yeux dans les yeux. Discussion qui va durer. C'est toujours comme ça avec Castro. Ça va durer 40 heures.

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Les deux hommes, bien sûr, ont une histoire commune. Après deux ans de guérilla acharnée dans les montagnes cubaines, ils ont réussi le tour de force de renverser le régime du dictateur Batista. C'était en 1959. Castro est donc devenu premier ministre.

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Guevara ministre de la Justice, puis de l'Industrie. La vérité, c'est que maintenant, on est quatre et six ans plus tard, eh bien, ils ne sont plus d'accord sur rien. Guevara est resté fidèle à ses utopies de jeunesse. Il trouve que le régime est en train de se bureaucratisé au lieu de créer un homme nouveau, comme dans la Chine de Mao. N'oubliez pas qu'on est en 65 ans. On est en plein dans cette révolution culturelle et il se trouve que le chef a discrètement visité cette Chine quelques mois plus tôt.

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Il accuse l'Union soviétique d'exploiter les pays du Tiers-Monde. Il veut créer son propre impérialisme. Il veut porter le feu de la révolution sur tous les continents. Et tout ça exaspère le camp soviétique, et notamment le président. Le chef du Soviet suprême Brejnev, ça embarrassent Castro. Bien entendu, Castro est un pragmatique. Évidemment, dans la villa, là, la discussion entre les deux révolutionnaires va tourner au vinaigre. Et des témoins entendent carrément Castro qui crie, qui hurle de colère.

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Castro, beaucoup plus tard, vingt ans plus tard, confiera simplement à l'écrivain brésilien Frei Betto quand le schéma dit Cette fois, je tiens à partir pour remplir ma mission de révolutionnaire. J'ai répondu correct. Promesse tenue. Nous lui avons demandé de ne pas être impatient. Il fallait du temps. Lui voyait le temps passer et il était impatient. Vous avez bien compris que c'est une sorte de divorce politique qui vient d'avoir lieu. Fidel Castro continuera de gouverner le pays tandis que Guevara partira se battre à l'étranger dans la clandestinité.

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Le journaliste John Henderson souligne dans un documentaire de Tancrède Ramonet, je cite un ministre du gouvernement révolutionnaire qui a arpenté la scène internationale, rencontrer tous les chefs d'Etat, appeler à l'action en Afrique, en Asie, en Amérique latine qui est associé à toutes les guérillas autour du monde et qui, soudain, disparaît.

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Franck Ferrand, c'est raté.

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Christiques, Guevara choisit son champ de bataille qui va être l'ancien Congo belge, le Congo Léopoldville où, malgré l'indépendance, la Belgique a repris le contrôle du pays contrôle militaire. Il a bien l'intention de soutenir les forces congolaises contre cette armée belge qu'il considère comme une armée d'occupation. Il arrive en Tanzanie en avril 65. Évidemment, les services secrets cubains l'ont un peu déguisait, grimée. La a été rasé. Il a maintenant les cheveux courts, il porte des lunettes rectangulaires et le costume cravate.

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Il se fait appeler tatous. Il est à la tête de treize guérilleros cubains. Ils n'ont plus qu'à traverser le lac Tanganyika pour aller rejoindre les forces congolaises seulement d'un seul coup. Alors qu'on croyait que les choses allaient toutes seules, ça se grippe. On manque de faire naufrage dans ce lac Tanganyika. Les guérilleros se perdent et une fois parvenus au Kivu, ils vont affronter un climat difficile avec cette pluie terrible torrentielle et continue le froid sur les plateaux de 3000 mètres d'altitude.

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Guevara souffre de crises d'asthme et il va être atteint par le paludisme.

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Bref, il échoue à recruter parmi les populations disparates des gens qui puissent venir en renfort. Que viennent faire ces Blancs qui prétendent nous aider? Et voilà ce qu'on se demande sur place. Enfin, il va faire la jonction avec les forces congolaises qui sont déjà en lutte. Nous avons dénombré 80 hommes alors qu'ils devraient être des milliers! S'étonne le commandant.

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Le numéro deux du commando qui s'appelle Brech Guevara lui même. Très sévère, l'Armée populaire de libération ne travaille pas, ne s'entraîne pas, ne combat pas, dit il. Elle exige des combattants qu'ils deshabitants, pardon, qu'ils la ravitaillent et travaillent pour elle, parfois avec une extrême dureté. Bref, c'est une armée de parasites.

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Le Tché va recevoir quand même le renfort d'une centaine de Cubains supplémentaires. Il recrute sur place des Rwandais et il va enfin passer à l'attaque. Il vise une caserne qui protège un barrage hydroélectrique, mais un coup de feu tirés par erreur va faire tout. L'effet de surprise est complètement perdu. Ses combattants se mettent à paniquer. Ils vident leur chargeur. Ils s'enfuient et ça va faire quand même un bilan très, très lourd 22 morts dans les rangs de ces révolutionnaires.

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Il tente une opération plus simple à ce moment là. Che Guevara. Il va prendre en embuscade un convoi militaire et de nouveau, il y en a un qui ne sait pas soutenir qu'il va tirer de façon prématurée. Et c'est de nouveau la débandade. Et c'est de nouveau l'échec. Le 24 octobre 65, six mois après l'arrivée de Guevara sur place, il pleut toujours des cordes. Le chai est en train de lire dans sa chute. Une rafale de mitraillette traverse la pluie.

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On vient de subir une attaque par surprise. Les guérilleros se dispersent dans la jungle. Ils vont se retrouver coupés de leurs bases arrières en Tanzanie. Et après quelques jours, ils reçoivent le message suivant le président tanzanien, qui est le président, n'irez leur demande de se retirer. Les Rwandais et les Congolais ne veulent pas aller plus loin. Là, cette fois, c'est le coup de trop, si vous voulez. Ils jettent l'éponge et le chai se retrouve seul.

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Il écrit à ce moment là à Fidel Castro Nous ne pouvons pas libérer un pays qui ne veut même pas se battre. Le 21 novembre 1965, les 125 Cubains repassent donc en Tanzanie. Ils sont en bateau. Ils vont abandonner tous les autres. Et le chef écrit. C'est un spectacle douloureux, lamentable et sans gloire. Il me fallait repousser des hommes qui demandaient en suppliant qu'on les emmènent jamais comme aujourd'hui. Je n'avais ressenti combien à mon chemin était solitaire.

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Nous avons échoué et ma responsabilité est grande. La danse de la charmante jeune fille, c'est la deuxième danse argentine d'Albert Dalberto au gymnase Terras, qui était interprétée ici par Martha Argerich.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Pierre Kalfon vient de consacrer un chat Guevara, une biographie, c'est elle qui nous a donné envie. Avec Pierre Antin, de préparer cette émission d'aujourd'hui. Il nous raconte que le tché déprimé s'envole à ce moment là pour Prague, puis de Prague, à Cuba. Il écrit le récit de la débâcle. Mais, nous dit justement Pierre Kalfon, il ne saisit pas l'occasion de faire sa propre révolution culturelle et mentale. Il reste complètement fidèle à ses idéaux du début.

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Guevara, quand on a goûté à la guerre, on ne peut plus s'en passer, avait il dit à Pablo Neruda avec Castro. Le voilà qui maintenant échafaude un nouveau coup aller installer en Bolivie un centre clandestin de formation de guérilleros. Il n'arrête jamais. Il y a toujours ce besoin de révolution. L'idée, c'est d'aller faire tomber le régime du dictateur bolivien Barrientos. Et puis de répandre la révolution cubaine dans toute l'Amérique du Sud à partir de à partir de la Bolivie.

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Loucher alors de nouveau, il est déguisé. Il a le sommet du crâne épilée pour faire croire à une quête vici. Il est devenu Ramone béni Thèze. Il est censé être un négociant. Il arrive donc en novembre 66 à La Paz. Il a constitué une équipe d'une cinquantaine de combattants, dont seize Cubains, parfaitement entraînés. Ils ont acheté une ferme isolée, une finca qui sera qui sera leur base si vous voulez, et qui est située au sud de la Bolivie.

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Tout à fait. Au pied des Andes, le site où se dresse, minuscule, la maison zingué de la Calle Amina est tout sauf joyeux, décrit Pierre Kalfon dans sa biographie. C'est un entre deux géographiques où tout paraît hostile à l'homme un paysage aux arbres grisâtres, une forêt envahie par des épineux où l'on s'arrache la peau et les vêtements à vouloir y pénétrer sans une solide machette. Le relief est bousculé, fait d'une multitude de sierras de montagnes aux parois escarpées, aux pentes raides, aux sommets pointus.

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Et si j'ajoute que la zone est infestée de types de moustiques de toutes sortes de mouches qui pondent sous la peau, je ne vous parle même pas des serpents. Vous verrez que la région est très accueillante. N'est ce pas? On creuse des galeries souterraines pour essayer d'abriter les armes, les vivres, les médicaments. On cultive un potager et le chai envisage une insurrection qui pourrait durer longtemps. Qui pourrait, pense t il, durer jusqu'à dix ans.

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Seul problème le Parti communiste bolivarien, qui est fidèle à Moscou.

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Vous avez bien compris que Moscou n'est pas du tout favorable à cette espèce d'extension anarchique de la révolution. Ce parti communiste est totalement opposé à l'aventure menée par Guevara et le premier secrétaire, qui s'appelle Monneret, dit à ses troupes Lorsque le peuple saura que cette guérilla est conduite par un étranger, il lui tournera le dos. Vous mourrez héroïquement, mais sans perspective de triomphe. Et c'est un fait que Guevara ne veut recevoir dans cette affaire aucun, aucun soutien des rares paysans qu'il peut encore rencontrer dans cette région par ailleurs désertée.

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Il y a un intellectuel français qui a rejoint Lochet dans cette aventure en tant que membre de la section de soutien urbain, c'est bien sûr Régis Debray. Dans Les masques, Régis Debray résumera l'attitude de Guevara. La politique locale retient peu son attention d'Ity, les communistes boliviens des poules mouillées, les mineurs de l'étain, une aristocratie ouvrière qui donnera demain du fil à retordre à l'égalitarisme révolutionnaire. La Bolivie est elle même une base arrière. Et oui, Régis Debray a compris à quel point le caractère jusqu'au boutiste de Che Guevara risque de porter préjudice à toute cette entreprise.

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Alors, on commence par s'entraîner à la dure avec une marche épuisante de 48 jours dans la jungle, sous la férule du commandant. N'est ce pas qui lui, est complètement transfiguré par l'effort et la souffrance seulement? Le commandant, le chef n'est pas seulement masochiste. Il est un peu sadique. Parfois, il se moque des plus faibles pour les durcir. Il harcèle les plus durs pour les briser. Aucune psychologie dénoncera Debret, altruiste pour l'humanité, mais pas pour les autres.

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C'est peut être d'ailleurs tout ce qui définit bien Guevara, altruiste pour l'humanité, mais pas pour les autres. Tout est dit, mais Niños, son premier lieutenant, doute de plus en plus que Turnhout, finalement venu faire là. On aurait dit des pierres tomber du ciel au milieu de la forêt et on est en train de vivre tout simplement le scénario du Congo. Et au cours de la grande marche de reconnaissance, les guérilleros se sont déjà fait repérer.

[00:13:14]

Un paysan les a vus traverser le Rio Grande. Il faut dire qu'il y en a un qui a demandé de la nourriture à un employé de la Compagnie nationale de pétrole et celui ci l'a dénoncé. Et puis, il y en a un autre qui a déserté et qui a été capturé par l'armée bolivienne. En tentant de vendre son arme, il a été interrogé de façon musclée. Inutile de vous dire, il déballe tout. La Finca, les Cubains.

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Et puis surtout le tché, le dechets en Bolivie. Tu es sûr? Ah oui, sur Mars. Autre erreur les guérilleros abandonnent une jeep contenant des documents prouvant que le chef est à la manœuvre. L'information remonte directement à la CIA qui depuis des mois. Poursuite. Qui va envoyer des instructeurs pour former 650 rangers bolivien et pour essayer de débusquer la cachette du duché?

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En alerte, Guevara décide de passer à l'offensive. Le 23 mars 67, il tente une première embuscade à l'armée bolivienne et fait sept morts 14 prisonniers qu'il va lui même soigner. Il ne faut pas oublier qu'il était médecin et qu'il relâchera le 28 mars. Il paie déjà le prix de tout cela. Nous sommes entourés de deux mille hommes dans un rayon de cent vingt kilomètres et l'encerclement se resserre, complété par des bombardements au napalm, ditil. Le napalm? Ça, c'est la signature des Américains.

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N'oubliez pas qu'ils viennent de partout au Vietnam. Les guérilleros essuient leurs premiers blessés, leurs premiers morts. Leur émetteur radio tombe en panne. Ils sont coupés du monde. Ils souffrent du palu, du paludisme, de la dysenterie. Et Guevara décide alors de scinder la colonne en deux. Un groupe plus rapide doit exfiltrer ceux qu'il appelle les visiteurs.

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Il y a notamment là le Français Régis Debray, bien sûr, et puis le peintre argentin Busto. Et puis l'autre groupe, plus lent avec les malades, les blessés, doit se mettre à l'abri. Les visiteurs seront exfiltrés et tout de suite arrêtés. Ai je besoin de vous le dire? Mais ensuite, les deux groupes resteront dispersés à jamais. Voilà quel est le plan de Guevara. Anne Gastinel, accompagnée par les violoncelles de l'Orchestre national de France, interprétait cet arrangement pour violoncelle de Labio no Nino d'Astor Piazzolla.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Nous avons marché dans tous les sens dans ces montagnes, de sorte que nous ne savons même plus où nous sommes, écrit un des compagnons Duchet. Il s'appelle Mone Tess. Le 4 mai 1967, donc le 9 juin, il fait si froid que je ne peux fermer les mains. Le 26 août, il y a trois jours que nous n'avons eu ni eau ni rien à manger. Début septembre, le Ché apprend que l'autre groupe a été capturé et massacré, ce qui veut dire que maintenant, ils ne sont plus que 22.

[00:16:40]

Ils vont tenter de fuir par le nord, au creux des vallées qui sont de plus en plus impraticables. À mesure qu'on progresse, on fait 3, 4 kilomètres par jour seulement. Guevara, depuis longtemps, est à court de médicaments pour soigner son asthme. On le voit maintenant quasiment étouffer chaque jour un peu plus. Il ne se cache presque plus tous ces fugitifs. Ils ont été dénoncés de village en village et le 26 septembre, ils finissent par arriver à La Higuera.

[00:17:08]

Tous les villageois ont déjà fui avant leur arrivée. Mais inutile de vous dire que le village n'est pas vide pour autant, puisqu'il y a là qui les attendent. Des centaines de rangèrent.

[00:17:19]

Les premiers guérilleros entrés dans le village en éclaireurs sont tués. Et puis les autres vont s'enfuir. Ils sont traqués, traqués, mais vraiment comme comme un gibier à la chasse. Ils n'ont plus de chaussures, plus d'eau. Ils sont blessés, épuisés, malades pour beaucoup. Une nuit, un paysan qui vient ouvrir un canal d'irrigation dans son champ de patates les aperçoit. Il prévient le maire du village. Et le 8 octobre, à 13 heures, une compagnie de rangers encercle le petit groupe.

[00:17:44]

Pour ceux qui restent chez l'un de ses hommes, le mineur Simone Kouba vont tenter quand même une percée. Il grimpe sur un raidillon rocheux. Mais là haut, il y a deux soldats qui les attendent, qui les mettent en joue. Un capitaine les fouille. Le chai. Souffle. Je suis chez Guevara et le chai est Kouba. Son compagnon sont enfermés dans l'école en pisé de la Eager. Les autres seront capturés ou tués dans les heures ou dans les jours qui vont suivre.

[00:18:12]

Il y a quand même 5 qui, au final, réussiront à passer au Chili.

[00:18:17]

Franck Ferrand sur Radio-Classique. Le 9 octobre au matin, un hélicoptère se pose à la Figueira. Un colonel et un agent de la CIA en descendent. A 11 heures, un ordre tombe depuis La Paz. Pas de prisonniers, ça veut dire ça. Condamnation à mort? Bien entendu, le général président Barrientos veut éviter un procès qui attirerait la presse internationale. Bien entendu, il veut éviter tout retentissement et ne veut pas de cet encombrant prisonnier.

[00:18:50]

Il faut dire que en Bolivie, à l'époque, la peine de mort n'est en principe pas en vigueur. Ernesto Che Guevara et Simone Cuba vont être abattus d'une rafale de fusils mitrailleurs. Le corps d'Usher est transporté en hélicoptère à Villa Grandet. Et là, il va être nettoyé pour être exposé aux photographes comme une sorte de trophée. On peut dire que le message envoyé à Castro, envoyé au monde entier, sait que la révolution est morte. Castro qui, entre parenthèses, n'avait rien entrepris depuis des semaines pour essayer de sauver son ancien compagnon de révolution pour essayer de sauver son ami.

[00:19:27]

Un détail sordide.

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Les agents de la CIA, qui ont toujours été méfiants, ont coupé les mains Duchet pour faire authentifier ses empreintes en lieu sûr. Il y a, vous le savez, ça vous vient probablement à l'esprit. Il y a comme un caractère christique dans cette célébrissime photo d'Usher amaigris qui gît le torse nu, les yeux ouverts, les cheveux longs et la barbe déjà longue aussi. Dechets, qui gît entouré de hauts gradés boliviens triomphants, a publié cette photo dans le monde entier.

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Et évidemment, pour tous ceux qui ont la révolution chevillée au corps et à l'âme, cette photo va devenir la photo d'un martyr. La dépouille est enterrée au bord d'une piste d'aérodrome, un lieu qui longtemps a été tenu secret. Et cette dépouille? Il se trouve qu'elle a été exhumé en 1997, c'est à dire exactement 30 ans après la mort de Ernesto Guevara. Elle a été transférée à Cuba à l'occasion de grands anniversaires et des célébrations qui ont été qui ont été faites pour ses 30 ans de sa mort.

[00:20:35]

Castro a fait d'Usher une icône une fois mort. C'était peut être plus facile et aujourd'hui encore, son portrait figure sur tous les murs de La Havane. Pas tous les murs, mais sur beaucoup de murs de La Havane. Et pourtant, au fond de la jungle bolivienne, l'un des compagnons d'Usher s'appelle Orlando. Pandora avait noté dans son journal un mot dont le moins qu'on puisse dire est que c'est un mot amère. Tout ce qu'il voulait à Cuba, c'était se débarrasser de nous.

[00:21:15]

Et nous, Radio-Classique, tout ce que nous voulons, c'est récupérer Christian Morin Bonjour Christian. Je n'irai pas dans la jungle avec vous parce que votre description de tout à l'heure n'est pas en doute ou pas très accueillant. C'est vrai, finalement.

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Ou alors écoutez, je viendrai, je fournirait la machette. Ça me permettra de débroussailler mon votions pas envoyer quelqu'un pour dégager un petit chemin. Passionnant. Je ne sais plus quelle agence avait vendu cette photo qui a fait le tour du monde entier. La photo, malheureusement, de la dépouille de chez elle qu'on a vue partout en postaire, ces deux lieux à la mode, les reproductions, les T-shirts, etc. C'est assez étonnant, mais ça nous ramène à vous faisiez allusion à cela tout à l'heure avec Guillaume.

[00:21:56]

Ça nous ramène ainsi que moi, quelques années en arrière, en souvenir de cette histoire de Cuba et du. Mais c'est vrai que Cuba quand même. Kennedy, la baie des Cochons, tout ça, ça fait du remue ménage politique et diplomatique à l'époque. Une île passionnante à tout point de vue, et notamment pour ceux qui aiment l'histoire et l'histoire contemporaine. C'est certain. Bien. Rappelez nous peut être le livre que vous évoquez.

[00:22:20]

Oui, c'est reparti dans la matière Kalfon, qui est la biographie tout simplement de Che Guevara. Voilà, il y a eu un très beau film. D'ailleurs, sur le Tchèque qui a été fait, j'ai pu me souvenir du comédien qui était formidable, non? Dans cette cette narration cinématique qui montrait le caractère jusqu'au boutiste et incontrôlée. Exactement, oui, oui, mais très bel homme. D'ailleurs, il y a quelque chose dans le visage du tché quand on voit les photos du d'Usher avant qu'il ne se laisse pousser la barbe.

[00:22:48]

Il avait quelque chose de Clark Gable un tout petit peu. Ah bon? Je vous laisse la responsabilité de cette comparaison vérifiée, vérifiée, vérifié. Vous regarderaient pas éloigné de George Clooney, mais en même temps qui lui même avec une moustache, ressemble à Clark Gable? Tout ça, c'est ce sont les poupées russes, en quelque sorte. Merci Franck. Et à demain matin, alors demain matin, vous allez parler d'amour? Je leur dis pas plus.