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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio. Oui, je vais quand même vous dire bonjour, bonjour chez Renault, on a été un petit peu bousculé des. Ont proposé ce matin une émission qui doit tout au livre de Lauren Kaltenbach sur celle qu'elle appelle la reine soldat, une sœur méconnue de Sissi qui a eu un enfant naturel qui se trouve être de la famille de l'auteur. Le livre Le secret de la reine soldat est paru aux Éditions du Rocher et je vous emmène tout de suite en janvier 1859, au port de Bari, dans les Pouilles.

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Une jeune femme de 18 ans débarque de la frégate Fulminante. Elle s'appelle donc Marie-Sophie, de Vittoz Bar. Elle est bavaroise. Elle est la sœur de la célèbre Sissi, épouse de l'empereur d'Autriche Lorraine Kaltenbach. Dans cette biographie, dans ce secret de la reine, soldat nous raconte, nous nous présente cette grande jeune femme brune, dit elle, d'un mètre soixante dix, fraîche comme un pommier en fleurs et d'une distinction rare. Et pour l'accueillir à Bari, le jeune prince François, 23 ans.

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Il est l'héritier du royaume de Naples et des Deux-Siciles, royaume qui, à l'époque, recouvre toute l'Italie du Sud. Dix ans, Marie-Sophie et Françoise et François ont été mariés par procuration quelques jours plus tôt. Ils ont été marié à Munich par procuration. Et là, donc, ils se rencontrent pour la première fois. Elle lui tend la main.

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Il lui embrasse le front. Bonjour François, bonjour Marie. C'est assez sobre. Le mariage rapproche évidemment les couronnes de Naples, de Bavière et d'Autriche. Mais assez vite, il va bien falloir admettre que ce mariage est un fiasco pour toute lune de miel. François se réfugie dans la prière. Il ne touchera à sa femme ni le premier soir, ni les soirs suivants, ni dans les semaines, ni dans les mois qui suivent. Llorens, Kaltenbach, des princes.

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Ce prince comme un petit homme falot, je la cite très imprécis, à la silhouette glissante. Ses yeux noirs, un peu voilés comme son sourire, sont empreints de tristesse. Ses lectures préférées seraient la vie des saints, son divertissement, une collection d'images sacrées. Et à peine marié, le pauvre François va de surcroît se retrouver roi.

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Et c'est un roi en guerre. Son père, Ferdinand, décède en effet quatre mois après le mariage. Il lègue à son fils son royaume, mais également son impopularité. On le surnommait le roi Bomba pour avoir mater la révolte de Messine à coups de canons. On l'appelait aussi le Néron catholique, parce qu'il faut dire qu'il avait l'habitude de faire torturer ses opposants. Bref, François hérite d'une couronne qui n'est pas populaire et il va hériter également d'un ennemi, Victor-Emmanuel de Piémont-Sardaigne, qui, lui, règne sur tout le nord de l'Italie.

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Victor-Emmanuel a un grand dessein. Vous le savez, c'est conquérir l'ensemble de la péninsule, le sud, mais aussi les États pontificaux au centre, pour unifier tout ça dans un seul royaume, le sien, qui devrait devenir le royaume d'Italie. Il va mettre son plan à exécution. Il pousse le général Garibaldi à débarquer en Sicile, à former une armée révolutionnaire avec ses chemises rouges. Garibaldi gagne le soutien de la population sans grande peine. Il s'empare de l'île.

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Et puis, ayant conquis la Sicile, il va débarquer en Calabre. Il va s'emparer des Pouilles. Il remonte dangereusement jusqu'à Naples. Vous savez, c'est ce qu'on appelle le Risorgimento qui devait donner naissance à l'Italie moderne. Je l'occasion de vous raconter ça au moment.

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Au moment du 150e anniversaire, François 2 et Marie Sophie voient leur royaume se réduire. Chaque jour, un peu plus se veut une véritable peau de chagrin. Le 6 septembre 1859, c'est carrément le sauve qui peut. Le roi, la reine. La cour quitte le palais royal de Naples par un escalier dérobé. On emporte tout ce qu'on a pu prendre, quelques tableaux, l'argenterie, des reliquaires. Ai je besoin de vous dire? Et l'on embarque sur un petit navire militaire qui s'appelle Yves Messagero.

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Nous reviendrons, jure Marie-Sophie. Nous reviendrons. Il se réfugie par la mer à Gaète, au nord de Naples, dans une forteresse bâtie sur un éperon rocheux qui surplombe la mer Tyrrhénienne. Un mois plus tard, le Gaète est cerné par Garibaldi et ses chemises rouges. Mais François est, disons le surtout Marie-Sophie n'ont pas du tout l'intention de capituler. Il ordonne à l'armée légitimiste qui s'est rassemblée autour d'eux de tenir la forteresse.

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Il va falloir qu'on tienne comme on peut. Évidemment, il y a une très grande inégalité dans le nombre des combattants et c'est un grand siège, un très long siège qui commence. Les batteries ennemies s'acharnent sur les gros murs de Gaète et bientôt, la ville n'est plus que ruines et que boue et disette. Les hôpitaux sont remplis de soldats et de civils en charpie. Le scepticisme se répand évidemment à mesure que l'on voit la défaite devenir de plus en plus assurée.

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Et en décembre, c'est le. Carrément. Et bientôt, la dysenterie qui vont se répandre et les charniers se remplissent. Alors il y a même des gens qui, désespérés devant une situation dont on n'arrive pas à avoir la solution, essaient de s'enfuir par la mer. Mais François et Marie Sophie tiennent bon. Ils vont persévérer. Le journaliste de l'agence Havas, qui s'appelle Changarnier, est aux premières loges de ce désastre de Gaète et il nous brosse le portrait d'une Marie-Sophie en chef de guerre.

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Elle est alors, il faut l'imaginer, incomplètement roulée dans un grand manteau calabrais.

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Elle a une allure folle.

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Elle est d'une obstination, d'une rage absolument imperturbable. Elle sillonne les Remparts, elle soutient les troupes ranges ceux qui venaient et les poussent à leur tour, comme aurait dit un autre. Elle visite bien sûr les ambulances militaires. Les journaux évoquent l'héroïne de Gaète et on va faire d'elle une sorte de portrait romantique. C'est Gabriele D'Annunzio qui l'a surnommera L'Aigle de Bavière. Et puis, bien sûr, dans La recherche du temps perdu, Proust nous en donnera un portrait sous le nom de Rennes soldat, la reine soldat.

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C'est le titre qu'a repris Lorraine Kaltenbach début février 1860. L'impitoyable général Tshiala Dimi, qui travaille bien sûr aux côtés de Garibaldi Albini, va ordonner à son artillerie de viser un entrepôt de munitions. C'est la poudrière de la forteresse et cette poudrière explose. Évidemment, il n'y a plus rien à faire. Les Remparts s'écroule. Il y a eu 300 tués, quatre cents blessés juste par ci par Sekou. Les bombardements reprennent sans trêve et ça va durer encore comme ça pendant plusieurs jours et plusieurs nuits.

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8 jours plus tard seulement, on est là après cinq mois de siège, mille soldats tués et un nombre indéterminé de victimes civiles. On n'a même pas pris soin de les compter. Bref, François et Marie-Sophie vont devoir enfin, on envie de dire enfin accepter la reddition. Ce qu'il faut vous dire, c'est qu'ils se sont admirablement battus. Et quand je dis ils se sont, elle s'est tout particulièrement battue. Elle est devenue une sorte d'emblème 7 7, cette soldats.

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Alors, il va falloir néanmoins songer à quitter.

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Guette. L'honneur est sauf. C'est vrai, c'est ce qui importe, mais la partie est totalement perdue. Le 14 février, le couple s'embarque sur un vapeur français qui s'appelle La Mouette et il laisse derrière lui Gaète, complètement en ruines, des ruines fumantes et depuis le pont du navire. Marie-Sophie ne peut quitter des yeux la cité perdue. Elle voit s'élever sur le promontoire d'Orlando cet étendard tricolore que déjà, elle aide chaque fibre de son maître Saver, ce drapeau vert blanc rouge, le nouveau drapeau de l'Italie unifiée, autant dire le drapeau ennemi.

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Elle est désormais une reine déchue, habitée par un esprit de revanche. l'Orchestre de la Scala de Milan, sous la direction de Riccardo Muti, a interprété la somptueuse ouverture des Vêpres siciliennes de Giuseppe Verdi.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Ce couple royal déchu, le couple royal vaincu, va se réfugier à Rome sous la protection du pape, le pape Pie 9 Rome, au coeur bien sûr des États pontificaux et vous savez qui Victor-Emmanuel compte bien annexer ces États. C'est cette Italie qu'il est en train d'unifier. Il veut le faire le plus vite possible et en attendant, il organise un plébiscite pour se faire proclamé roi d'Italie. Plébiscite sur lequel j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer, qui a été truqué, etc.

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Peu importe. François François, le roi déchu de Naples, a perdu l'essentiel de ses biens. Mais à Rome, il possède un palais que nous, Français, connaissons bien puisqu'il abrite aujourd'hui l'ambassade de France à Rome. Le palais Farnèse, en attendant de le rendre habitable, eh bien, le couple s'installe au Quirinal.

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Il faut dire qu'au début, ce sont des gens qui, autant ils ont été impopulaires au tout début de leur règne, au sein même de leur propre État napolitain. Autant dans cette Rome où ils font figure de héros romantique, on vient volontiers les acclamer.

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Il y a la foule qui vient les applaudir. Ils jouissent d'un certain succès. De même dans toute l'Europe. Après tout, François est un bourbon. Et puis, la résistance de Marie-Sophie a fait sensation, surtout dans les milieux conservateurs et catholiques.

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Bien entendu, ils vont constituer un gouvernement en exil. Ils vont réclamer des soutiens seulement. Ni la France ni la Grande-Bretagne, qui pourraient a priori voler à leur secours, ne font grand chose.

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Quant au peuple de Rome, la ville les oublie assez vite. Et voilà maintenant ces souverains déchus, isolés, impuissants et qui doivent bien se résigner à une existence oisive. C'est un calme qui, vous l'aurez compris, ne s'y est guère au tempérament volcanique de Marie Sophie. Elle a seulement 19 ans. Cette jeune femme et sa passion belliqueuse va bientôt céder la place à une autre passion. C'est une passion amoureuse. Il faut vous dire que Marie-Sophie a fait venir à Rome sa jeune sœur Matilde.

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Elles sont toutes les deux très complices. On les voit se promener dans les jardins de la Villa Borghèse. On les voit se rendre au théâtre, notamment au théâtre de l'Apollo. On les aperçoit de temps en temps à l'opéra et on sait qu'elles sont bien entendu les sœurs de l'impératrice d'Autriche. Ce sont les sœurs de Sissi. Et puis c'est la reine Soldado Gaète qui est là avec sa soeur. On les voit également à des concerts de listes. Elles vont fréquenter les bals les plus prestigieux de Rome.

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Et un soir de novembre 1861, voilà que Marie-Sophie est invitée à danser par un jeune Français aux belles manières. Il a un regard de velours, des cheveux blonds, une barbe à l'impériale. Il est magnifique. Il s'appelle Emmanuel, de la Vaïsse Châteaubourg. Il a 24 ans. C'est un aristocrate fortuné. Et immédiatement. Il semble que Marie-Sophie soit conquise. Il faut dire que ce jeune homme a beaucoup d'assurance, une certaine décontraction. Elle est aussi, disons le, séduite par les idées politiques dont il est une forme d'incarnation puisqu'il est un des zouaves pontificaux.

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Ces jeunes gens venus défendre les territoires du pape, menacés par l'horrible victoire Emanuelle et qui se prennent un peu ces zouaves pontificaux pour les nouveaux croisés. Si vous voulez. Bref, l'heure n'est pas encore à la bataille. Le zouave Emanuelle a du temps pour la bagatelle et je cède la parole à Laurene Kaltenbach. Jusque là, nous dit elle, l'ambition du jeune Français avait été de souffrir pour l'Église et de mourir pour Dieu d'un coup, d'un seul. Cette pure flamme du dévouement allumé au cœur de ses vingt ans va se reporter sur la reine soldat.

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Quant à Marie Sophie, cet amour va la prendre toute entière. Après avoir été abreuvé de mécomptes dans son morne mariage, son zouave va devenir sa récompense adorée et la frénésie de son cœur. C'est une grande histoire qui est en train de naître entre cette reine déchue et ce simple zouave. Vous imaginez l'écart social considérable, bien entendu.

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D'abord, les deux sœurs vont inviter Emmanuel dans leurs promenades à cheval à travers la belle campagne romaine. Puis Marie-Sophie fait venir son soupirant au palais Farnèse en secret. J'ai besoin de vous dire alors il arrive, ce très romantique. Il arrive en barque depuis le Tibre. Il se faufile dans le jardin du palais. Il emprunte une petite porte et un escalier de service pour monter jusqu'aux combles où il va retrouver sa dulcinée. Là, ce sont des moments exquis.

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Bien entendu, le secret, néanmoins, va vite être éventé, notamment auprès des espions de Victor-Emmanuel, qui traquent les faits et gestes du souverain déchu de Naples. Très vite, les gens du Nord, si je puis dire, lance une campagne de dénigrement et on va voir circuler non seulement à Rome, mais aussi à Turin et dans les capitales d'Europe, à Paris notamment, des photos pornographiques où l'on voit Marie-Sophie en pleins ébats avec son zouave pontifical. Inutile de vous dire que ce sont des photomontages.

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Mais le scandale n'en est pas moins. Marie-Sophie doit maintenant affronter la honte. Emmanuelle doit quitter les rangs des zouaves. Les photos ne suffisent pas à éteindre leur amour. Bien au contraire. Début mars 62, le Carnaval de Rome bat son plein. Les tourtereaux se retrouvent au cours de nuits enfiévrées cette nuit du carnaval romain. Et quelques semaines plus tard, Marie-Sophie découvre qu'elle est enceinte. Et évidemment, ça ne peut pas être de François qu'elle est enceinte, puisque le mariage n'a toujours pas été consommé.

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Assez compliqué. Évidemment, elle est très tourmentée. Il lui faut faire face. D'abord, il lui faut se cacher. En juin, elle s'embarque avec sa soeur et leur suite sur une frégate pour Marseille. Elles vont prendre le train pour Lyon, Strasbourg et Genève. Et puis finalement arriver à Munich, où la famille Wittelsbach, malgré cette grossesse un peu scandaleuse et même très scandaleuse, accueille l'enfant prodigue à bras ouverts. Le père est un libéral holon d'utiles.

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Ce sont des choses qui arrivent.

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Toute la famille décide cependant de garder l'affaire secrète, car c'est justement ce qu'il faut avoir à l'esprit, c'est que l'enjeu est politique. Bien entendu, la nouvelle de cette grossesse affaiblirait considérablement la position de François face à son ennemi Victor-Emmanuel et sa interdirait définitivement le retour d'un Bourbons sur le trône de Naples. On annonce que la reine est en cure. Et puis, on dit qu'elle est partie faire une retraite dans un couvent. Bref, l'enfant naît le 24 novembre 1862.

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C'est une petite fille qu'on appelle Daisies. Et maintenant, Marie-Sophie le jure devant le monde entier. Je ne retournerai jamais à Rome. Je ne retournerai jamais auprès de François, car j'ai été trop malheureuse avec lui. Elle a l'intention de quitter son époux, la famille de Marie-Sophie, mais aussi le pape Pie 9 et même l'époux en question emploie tous les arguments pour la faire revenir à Rome après des semaines de négociations. Elle finit d'ailleurs par céder. Bien soit, elle rentrera à Rome, mais en échange, l'enfant devrait être confiée à son père, à Emmanuel de la Vaïsse.

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En avril 63, après des adieux déchirants à sa fille, la jeune femme est de retour à Rome. Elle s'isole dans un palais à la campagne, envahie par une sorte de mélancolie profonde. Elle a tout perdu. Elle a perdu la guerre et elle a perdu son royaume. Elle a maintenant perdu son amour et voilà qu'elle perd son enfant.

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Après Un rêve, la mélodie de Gabriel Fauré, interprété ici au violoncelle par Gautier Capuçon, bien sûr, et au piano par Michel Dalberto Franck Ferrand, Si tu christiques.

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Donc, Emmanuel Le Zoua va récupérer la petite d'exils l'emmènent en Belgique échapper aux curieux. Mais au bout de quelques mois, il est pris d'une mauvaise toux qui devient chronique. On le voit cracher du sang. Et oui, il est atteint de tuberculose, la grande maladie du siècle, en 1800 67. Il s'arrange pour reconnaître l'enfant qui a 4 ans. Il rentre avec elle à Paris. Il révèle le grand secret à toute sa famille qui se trouve être la famille de notre auteur, Lorraine Kaltenbach.

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Il confie Daisies à sa sœur Laure. Enfin, il se retire à Grâces et meurt en avril 1868. Il n'avait que 32 ans et deux semaines avant sa mort.

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Marie-Sophie a quand même pu faire le voyage discrètement depuis Rome et elle a pu lui faire lui dire un dernier adieu les mois suivants.

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On la voit se rapprocher de son mari François et tomber à nouveau enceinte. La petite Maria Cristina Pia va naître en décembre 1869. Elle mourra seulement un an plus tard et à ce moment là, Marie replonge dans la grande mélancolie. Et c'est sans grand regret qu'on voit les rois et reines déchus quitter Rome avant que Victor-Emmanuel envahissent la ville pour en faire la capitale. Cette fois, de l'Italie unifiée, on se réfugie en Autriche et puis finalement à Paris. Quelle vie, mais vraiment?

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Quelle vie! Pierre Antin, qui a préparé cette émission, fait remarquer que Marie-Sophie n'a que 30 ans et qu'une fois encore, elle va quand même reprendre le dessus. Renouer avec la vie, une vie de mondanités, d'opéras, de l'hippodrome où la vie facile de la haute société de l'époque et surtout, elle va retrouver sa fille. Elle va retrouver Daisies, toujours élevée par Laure, la sœur d'Emmanuel Marie-Sophie, et des y passeront de longs moments ensemble.

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Elles iront se promener notamment dans un pavillon que avait acheté pour sa fille au au Vésinet. On les voit aussi sur la côte normande ou même en Bavière. Hélas, cette tuberculose qui avait tué le père, maintenant atteint la fille. Et le mal paraît inexorable. Et Daisies a succombé en janvier 1886, à l'âge de 23 ans. Elle meurt dans les bras de sa mère par un froid glacial. Marie-Sophie assiste à ses obsèques à l'église Saint-Augustin, juste à côté de notre studio.

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Et dans les années suivantes, il va encore falloir, en 97, affronter la mort de Sophie Charlotte dans Soeur de Marie-Sophie, dans l'incendie du Bazar de la Charité, bien sûr. L'année suivante, la mort de Sissi, poignardée à Genève par un anarchiste. En 1894, Marie-Sophie est devenue veuve, mais elle n'a pas renoncé aux affaires italiennes.

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A un évènement qui l'intéresse plus que tout. Le 29 juillet 1900, Humbert, premier nouveau roi d'Italie et fils de son vieil ennemi Victor-Emmanuel, a été assassiné par un anarchiste.

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Or, on mène l'enquête dans les réseaux anarchistes. Et parmi les soutiens financiers de ces gens là, on trouve une boutique de broderie à Paris, rue Saint Rocke, boutique possédée par Marie-Sophie par la reine soldat. Elle avait ouvert ses enseignes pour faire travailler de pauvres femmes de Calabre, de Calabre et de la Basilicate. Mais une partie de la recette de la boutique était détournée au profit des anarchistes italiens. Les policiers parisiens vont découvrir que des anarchistes entraient et sortaient régulièrement de la villa de Marie-Sophie à.

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Elle ne sera cependant pas inquiétée.

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Avant de mourir, l'anarchiste Charles Masato reconnaîtra dans le journal Le peuple on est là en 1938. Il reconnaîtra les liens qu'il entretenait avec la reine soldats et va relater cette confidence qu'elle lui avait faite. Je le cite Je veux que ceux qui m'ont détrôné soient expulsés à leur tour, a dit la reine à cet anarchiste. Quand, à la fin du siège de Gaète, j'ai vu les Piémontais déployer le drapeau sur la tour d'Orlando. J'ai senti dans mon cœur quelque chose qui m'a fait promettre que je ne mourrait pas avant de m'être venger.

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Marie-Sophie De Vito Lebard, ancienne reine de Naples et morte en janvier 1925 à l'âge de 83 ans. Deux ans après la marche de Mussolini sur Rome et sans qu'on sache si elle s'en estimait vengée.

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Le livre de Lauren Kaltenbach, qui s'intitule donc Le secret de la reine soldat, est publié aux Éditions du Rocher. Et voici maintenant notre Christian Morin. Bonjour Christian Bétel Emanuelle. Je suis arrivé en barque moi aussi, je ne sais pas par le Tibre. Vous, c'est la Seine, en quelque sorte. Et puis, je suis passé par ce petit tunnel pour me mener jusqu'au micro de Radio Classique. Alors, je vous écouté. Je pensais à ces expressions qu'il y avait des anarchistes sur les murs.

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Viva Verdi! Qui était Victor-Emmanuel Reille d'Italia? Oui, le compositeur en question. Les deux, c'était un peu les deux. Justement, vous parliez du parc Borghèse. Tout à l'heure, vous parliez de de Rome. Ça nous amènera. Je n'en dis pas plus à votre sujet de demain matin. Mais oui, vous nous repartirons, mais je n'en dis pas plus. En tous les cas, avec vous, mon cher Franck. Ce matin, j'aimerais saluer un auditeur que j'ai croisé ce week end.

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C'est Elie Semoun qui nous écoute et qui vous écoute tous les matins. Nous, Radio-Classique, on lui fait un petit clin. Bonjour, voila. Bonne journée, mon cher Franck et.