Transcribe your podcast
[00:00:07]

9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Dans la Rome antique, le gladiateur est à la fois le premier et le dernier des esclaves, le premier si vous voulez, parce que certains de ces gladiateurs acquièrent une célébrité, une gloire qui est d'ailleurs assez rare, il faut bien le dire, qui peut déboucher sur l'affranchissement.

[00:00:35]

Mais c'est aussi le dernier des esclaves, parce qu'il ne jouit d'aucune autonomie, d'aucune perspective. Le gladiateur est dressé pour mourir. C'est, si l'on veut Dieu, une sorte de une sorte d'animal humain que l'on prostitue pour le plaisir de la population avide de violence et de sang.

[00:00:52]

Le grand enjeu de la révolte de Spartacus, au delà de la question des gladiateurs, c'est celle de l'esclavage. Nous sommes en 73 avant Jésus-Christ, donc tout à fait vers la fin de la République romaine, à une époque où l'esclavage atteint des sommets. Les Romains ont fait beaucoup de conquêtes, donc ils ont pas mal de prisonniers. C'est beaucoup de ces prisonniers sont devenus des esclaves. Il y a des esclaves partout.

[00:01:18]

Depuis l'ouvrier agricole jusqu'aux précepteurs de jeune patricien, ce sont les esclaves qui font marcher Rome.

[00:01:28]

Alors Spartacus lui même est un esclave très particulier puisque c'est un gladiateur. Au départ, c'était un berger. Il était la région de la Trace, dans l'actuelle Bulgarie. Si vous voulez Berger, qui s'est laissé enrôler dans les légions romaines. Il faut dire qu'il était très athlétique. Il est très beau. Il avait tout pour devenir un bon soldat.

[00:01:46]

Sauf que la discipline effroyable des légions romaines a dû le lasser assez vite. Ce berger habitué à la liberté et il est devenu déserteur et les déserteurs se voyaient réserver un sort assez pénible.

[00:01:59]

Il faut bien le dire, c'est un cas général dans toutes les armées du monde, toutes les époques. Mais c'était particulièrement vrai dans la Rome antique. Toujours est il que, après avoir été brigand, après avoir vécu de rapines et de vols divers, il finit par être arrêté. Normalement, il devrait être torturé, tué, etc. Eh bien non. Comme il est justement très athlétique, comme il est assez spectaculaire physiquement, on va le vendre comme esclave à un certain Bhatt, l'hiatus qui dirige les tubes Badiate.

[00:02:31]

C'est ce qu'on appelle un Lannister, c'est à dire qui il entraîne des gladiateurs. Il dirige l'école de gladiateurs de Capoue. Alors, il y a toutes sortes de gladiateurs. Vous savez, il y a la taxe qui a une cuirasse, des jambières avec une épée, une lance. C'est le plus armé de tous. Le tiers, c'est celui qui amuse le public avec son filet, son trident. Il va naître d'ailleurs un peu plus tard. Le Rethink, il y en a pas.

[00:02:55]

À l'époque de Spartacus encore, le s'amenait possède un grand bouclier, une épée droite et le microsillons. C'est le cas de Spartacus Lemyre Millions. C'est celui qui combat avec le moins déléments possible. Il est nu, pieds nus, torse. Il a juste un petit bouclier et une lance. C'est ce combattant là qui va faire la gloire des arènes de Capoue puisque Spartacus remporte victoire sur victoire.

[00:03:22]

Il est bien traité chez le Lannister, Batty, Catus. On lui amène régulièrement des prostituées du lupanar pour essayer de le divertir. Et il se trouve qu'un soir, un soir, il va tomber fou amoureux d'une de ces jeunes filles qu'on lui a amenés. Elle est elle aussi originaire de tracer ensemble. Ils vont, ils vont former des projets et ils vont se revoir. Et un Spartacus amoureux n'est plus tout à fait le même. D'une certaine façon, il devient un homme plein d'espoir et de projets.

[00:03:53]

Il va commencer déjà à créer une espèce de rébellion à l'intérieur de l'école de Capoue. Ce qui fait que Badiate US se méfie beaucoup de ces gladiateurs. Mais assez vite, assez vite, Spartacus comprend qu'il va devoir procéder par ruse et sur les deux cents gladiateurs de l'école. On dit l'école, c'est une espèce de caserne de gladiateurs, si vous voulez. Sur les deux cents de ces gladiateurs, il arrive à en convaincre environ 70 de la nécessité de retrouver leur liberté, de fuir la péninsule italique, d'aller fonder quelque part une espèce de colonie où tout le monde serait libre.

[00:04:27]

Ça ressemble à une utopie. Mais en même temps, ça motive considérablement un certain nombre de ses compagnons. Sur les 200, il y en a donc 70 qui vont le suivre. Et par une belle nuit, les voilà qui s'évadent. Alors il s'évade comme ça. Ils n'ont pas d'armes, ils n'ont pas de vivres et ils n'ont rien. Mais des armes, il en trouve assez facilement. Notamment, ils vont croiser un convoi d'armement qui venait justement fournir l'école de bataille à tous en vue d'un combat qui devait avoir lieu à Capoue.

[00:04:56]

Donc, ils vont récupérer beaucoup d'armes. Ils sont désormais dans la nature. Ils sont armés. Ils deviennent même un modèle pour les autres esclaves. Inutile de vous dire que la milice de Capoue va mettre un point d'honneur à les poursuivre à pied, à cheval. Les miliciens sont surentraînés. Ils sont tout à fait capables de retrouver des esclaves. Là, ils ont affaire à des gladiateurs qui eux aussi sont surentraînés et qui possèdent sur eux l'avantage d'être très motivés.

[00:05:26]

On va envoyer contre les 70 hommes en question toute une armée romaine sous les ordres du prêtre du propréteur Glaber. Quand je dis toute une légion, il y a trois mille hommes qui sont partis contre ces 70 là.

[00:05:40]

Franck Ferrand cite À ce moment là, Spartacus se dit qu'il ne va pas pouvoir tenir très longtemps. Il a une idée assez géniale qui est de se retirer sur le Vésuve dans ce volcan. On grimpe sur le Vésuve, on va se réfugier dans le cratère.

[00:05:53]

Sauf que tous les gens qui sont là avec lui, parce qu'ils ont libéré au passage pas mal d'esclaves, ils ont libéré les filles du lupanar, d'où venait là l'ami de Spartacus.

[00:06:03]

Bref, tous ces gens là ont faim, ont soif.

[00:06:06]

Comment faire?

[00:06:08]

Glaber a réparti tous ces hommes au pied du Vésuve. Il y a un seul endroit. Il y a une paroi très abrupte du volcan qu'il n'a pas pris la peine de défendre en se disant que jamais, jamais Spartacus ne pourrait descendre par là. Bien. C'est néanmoins ce que va faire Spartacus. Et voici comment c'est Alain Decaux qui nous le raconte. C'est là, nous dit il, que surgit l'idée de Spartacus. Traditionnellement, on cultive la vigne sur les pentes du Vésuve.

[00:06:32]

Ces hommes s'aventurent sur ces pentes, suscitant de loin les moqueries des soldats de Glaber. Est ce qu'ils vont faire des vendanges là au mois de juillet? Il ricane plus encore lorsqu'il les voit couper des sarments de vigne et les remonter dans le cratère. Mais qu'est ce qu'ils vont faire du feu pour cuire quoi? Ce qu'ils ne peuvent deviner, nous dit Alain Decaux, c'est que Spartacus, grâce à ses sarments de vigne, va pouvoir faire confectionner des échelles.

[00:06:56]

Peu à peu, ces échelles s'allongent bientôt. Elles sont prêtes et la nuit suivante, on les lance dans le vide. Spartacus descend le premier. Tous les autres suivent. Ils sont en bas, de l'autre côté du Vésuve, dans la nuit. Spartacus les conduit jusqu'au camp de Glaber. Les soldats dorment. Nul ne donne l'alarme. Un cri, un ordre. Épées, sabres, trident brandit. Les gladiateurs envahissent le camp. Ils massacrent les soldats endormis.

[00:07:20]

Ils font un véritable carnage. Et c'est la première grande victoire de Spartacus qui, immédiatement, devient un héros pour tous ceux qui, dans l'asservissement le plus total, se disent que, peut être, ils pourraient faire comme lui.

[00:07:36]

Et il y a même parmi les morts, parmi les gladiateurs de chez Batty Catus.

[00:07:42]

Tous ceux qui, derrière Creeks, Creeks, c'est un autre grand gladiateur de l'école de Capoue. Tous ceux qui, derrière Creeks, vont essayer de rejoindre Spartacus. On peut dire que cette fois, c'est quelque chose de très général qui se répand. Rome n'a pas pu rester inactive face à ce qui s'annonce comme une des plus grandes révoltes d'esclaves de toute l'histoire de la République. Et Dieu sait que pourtant, il y en a eu des révoltes d'esclaves dans le passé.

[00:08:07]

On se dit qu'il faut absolument arrêter, arrêter Spartacus.

[00:08:13]

Or, contrairement à ce que l'on pensait, ce sont les gladiateurs qui se montrent à l'offensive. Ce sont eux qui maintenant attaquent partout des contingents romains dispersés dans le camp de Spartacus. Les victoires sont autant d'encouragements et en même temps, ce sont des victoires amères parce que Spartacus se sent de plus en plus prisonnier par des troupes qui devaient qui deviennent de plus en plus grandes. Au départ, ils étaient 70, ces hommes là, 70, qui pouvaient rêver d'aller trouver la liberté.

[00:08:43]

Mais petit à petit, avec les centaines et les centaines de familles d'esclaves qui sont arrivées de partout, parfois en ayant même assassiné leur propre maître. Imaginez qu'ils se retrouvent à la tête d'un véritable peuple en mouvement. Bientôt, ce seront 50 mille esclaves révoltés qui demanderont à Spartacus de les protéger. Et le voilà, d'une certaine manière, de nouveau prisonnier. Un extrait de la bande originale du célèbre film de Stanley Kubrick, en tout cas achevé par Stanley Kubrick, Spartacus, la bande originale en question était signée Alex.

[00:10:10]

Franck Ferrand sur Radio Classique. Vous voyez la situation?

[00:10:15]

On a environ 50 000 esclaves 20 000 qui vont partir avec Krick Sauce. Eux veulent rester du côté de Rome. Ils veulent se battre jusqu'au bout. Et puis, il y a ceux qui, derrière Spartacus ils sont environ 30 000, vont chercher une issue pour sortir de la péninsule. Le Sénat romain avait envoyé contre Spartacus le préfet Vari Nuss, qui a complètement échoué. Donc, à ce moment là, on décide de mobiliser une nouvelle armée que vont conduire deux consuls sous les ordres eux mêmes du propréteur Arius.

[00:10:49]

Leur stratégie, c'est d'attaquer d'abord les troupes de Creeks parce que Creeks n'a pas de stratégie. Ils essaient de copier un peu ce qu'avait fait Spartacus dans un premier temps, et notamment, il va faire monter ses troupes sur le mont Gargano. Mais n'est pas Spartacus qu'il veut. Et les Romains vont profiter de cette erreur stratégique pour l'écraser purement et simplement avec la plupart des gens qui sont avec lui. Et tous ceux qui ne sont pas qui ne sont pas tués au combat vont être mis à mort.

[00:11:15]

20 000 personnes disparaissent ainsi.

[00:11:17]

Spartacus, lui, avec les 30.000 hommes qu'il dirige. Quand je dis hommes, femmes et même enfants, Spartacus continue sa remontée dans le Samnium. Donc, si vous voulez, au Sud-Est de Rome, on est au début de l'hiver et déjà manquent les vivres.

[00:11:32]

N'importe qui serait épouvantée par ce qui est en train de se dessiner. Mais Spartacus est plus fort que cela. Lui vient d'apprendre que les Romains, dans le but de l'encercler, ont scindé leurs forces en deux. Il trouve que c'est la très bonne nouvelle, a dit il. Ils sont perdus. Il va attaquer les armées séparément, une, puis l'autre, et il va battre la première et battre la seconde.

[00:11:55]

Et c'est alors qu'il prend place. Cet épisode peut être le plus symptomatique de l'épopée de Spartacus et des esclaves révoltés dans une vallée des Abruzzes.

[00:12:04]

On va construire un grand cirque de bois sur le modèle de celui de Capoue, et on va jeter dans ce cirque tous les légionnaires romains qui ont été faits prisonniers. Et ce sont les anciens esclaves. Ce sont les anciens gladiateurs qui les obligent à se battre en tenue de gladiateurs et à mourir jusqu'au dernier. Cette honte qu'aucun aristocrate romain n'aurait jamais osé imaginer, nous dit JO Tranchage. Ce spectacle unique dans l'histoire, cette revanche triomphale des gladiateurs, leur était sans doute trop monté à la tête.

[00:12:39]

Brusquement, ils décidèrent de marcher droit sur Rome. À ce moment, nous, d'ITIL, le destin leur montrait Rome, terrorisée, désemparée, à peu près sans défense, semblable à une proie offerte. Le Rubicon ne fut pas un obstacle pour eux. l'Armée du préteur Arius, qui tenta de leur barrer la route, fut taillé en pièces. Arrivée cependant en vue de la Ville éternelle ou autre en Challes, les insurgés eurent comme un éblouissement. Ils s'y mobilisèrent.

[00:13:06]

Spartacus se demandait sans doute comment y faire une santé, plus une cité, pardon, plus digne de l'homme. Cette immobilité fut fatale aux insurgés, car entre temps, il se trouva un homme qui sauva Rome et ruina pour de nombreuses années, jusqu'à l'espoir d'un renouveau.

[00:13:22]

Cet homme n'était pas un soldat. C'était un riche banquier nommé Marcus Crassus.

[00:13:28]

Et Crassus, évidemment, va s'imposer à la faveur de la grande difficulté des Romains de l'époque. Il est en quelque sorte l'homme providentiel qui va proposer ses services.

[00:13:42]

Pendant ce temps, Spartacus pense à fuir en direction de la Gaule et même de la Germanie.

[00:13:49]

Son but, c'est encore une fois de trouver la liberté. Il va battre encore une armée romaine de dix mille hommes menée par le proconsul Longinus et avec ses troupes qui sont très largement victorieuses. Il faut bien dire une fois de plus victorieuse. Et bien il va remonter vers les Alpes. Mais plus on monte dans les Alpes, plus on a froid, plus on a faim. Et Spartacus est déchiré. Et sans doute est il tenté d'abandonner maintenant ces cent vingt mille.

[00:14:16]

Je dis bien cent vingt mille esclaves révoltés qui le suivent et qui, évidemment, ralentissent sa marche et mettent son projet en danger seulement. Et c'est sans doute la vraie grandeur de Spartacus. Il se dit que tous ces gens qui lui font confiance, il n'a pas le droit de les abandonner. Il est devenu leur guide. Il se doit à eux. Il se doit à eux, quelles qu'en soient les conséquences.

[00:15:45]

C'est Aram Khatchatourian lui même, Aram Khatchatourian, qui est le compositeur de ces Variations d'Égine, extrait du ballet Spartacus lui même qui dirigeait l'Orchestre philharmonique de Vienne.

[00:16:01]

Franck Ferrand sur Radio Classique. Pendant ce temps, je vous ai dit qu'à Rome, Crassus avait littéralement pris le pouvoir. Il a demandé l'impérialisme. Il profite de l'absence de César et de Pompée pour essayer de s'imposer dans ce qui est encore une république.

[00:16:17]

Ce n'est pas un rigolo, mais pas quelqu'un de très, très tendre, Crassus, c'est le moins que l'on puisse dire. Je vous donne un exemple. Un jour qu'il voit une de ses dix légions complètement battues par les troupes de Spartacus, il décide de les réunir en cinquante dizaines d'hommes. Et il va prendre un homme dans chaque dizaine pour l'exécuter de sang froid. C'est ce qu'on appelle la décimation. C'est pour leur apprendre à mieux se comporter au combat.

[00:16:43]

Voyez. Or, Spartacus! De son côté, a divisé une armée qu'il considérait comme trop lourde. Et ça, ce sera sans doute son erreur stratégique. Il a organisé un camp retranché, Spartacus, dans le sud de l'Italie, parce que maintenant, il est de retour à thorium en Apulée. On est dans la semelle de la botte italienne, italique, si vous voulez. Il va faire mouvement encore plus au sud, vers le Brutus et le Reggio.

[00:17:08]

Son but, c'est d'aller en Calabre et c'est depuis la Calabre, ensuite, de se rendre en Sicile. Il voudrait passer en Sicile avec tout son peuple d'esclaves révoltés et faire de la Sicile une sorte de nouvel État d'esclaves libérés. Si vous voulez. Et pour cela, il lui faut bien sûr franchir le détroit, le détroit de Messine. On attend, on attend des navires, on a négocié avec un certain nombre de pirates pour passer. Le problème, c'est qu'il y a en Sicile un propréteur qui s'appelle VRS, qui a acheté les pirates en question et qui va empêcher le passage de Spartacus et de tout son peuple révolté.

[00:17:46]

Franck Ferrand, c'est un raté christiques. Et là, Spartacus est dans la nasse.

[00:17:50]

Il est pris au piège. Si vous voulez. Le piège s'est refermé sur lui sous la forme d'un fossé géant de 55 kilomètres de long. Un fossé qui n'est pas très large et fait quatre mètres cinquante. Mais il est extrêmement bien défendu et il va être obligé, Spartacus, d'aller rencontrer Crassus. On imagine l'extraordinaire scène que ça peut faire, la rencontre du chef des révoltés et du grand banquier romain impitoyable. Ça ne donne rien du tout. Ces deux hommes ne peuvent pas se comprendre, ne peuvent pas s'entendre, bien sûr.

[00:18:19]

Et évidemment, il va falloir franchir maintenant le fossé.

[00:18:23]

Et avec beaucoup d'énergie, mais beaucoup de ruse aussi.

[00:18:27]

Les révoltés vont réussir à franchir ce fossé. Spartacus va pouvoir aller prendre ses quartiers dans le Brutus, comme on peut penser que Crassus va encore hésiter à attaquer ces gens qui, toujours, ont été vainqueurs. Cependant, cependant, il est poussé à l'action Crassus par l'annonce du retour de Pompée.

[00:18:50]

Les deux armées, celle de Crassus et celle de Spartacus, s'observent, nous raconte Alain Decaux. C'est alors qu'on apprend que Pompée vient d'entrer en Italie avec son armée d'Espagne. Bien sûr, l'arrivée de Pompée va signifier l'écrasement de Spartacus. Crassus devrait se réjouir. Il n'en est rien. Au contraire. Sa colère monte quand il pense que Pompée attribuera tout le succès de la campagne. Pas de doute, il lui faut sans attendre, attaquer Spartacus. Et c'est ça qui va se passer.

[00:19:17]

Un assaut fougueux, un assaut qui est comparable à ceux dont Spartacus avait jusqu'alors eu l'initiative. C'est Crassus qui déchaîne maintenant ses légions contre l'armée des esclaves. Et cette fougue, cette volonté et cette incapacité, cette impossibilité d'échouer, si je puis dire, tout ça va lui réussir. Dès les premières minutes du combat, une flèche va atteindre Spartacus à la cuisse, diminuant évidemment ses forces considérablement. Le chef des insurgés va disparaître littéralement dans la mêlée. On va perdre sa trace et contrairement à ce que vous voyez dans les films et dans les feuilletons et tout ça, Spartacus n'a pas été arrêté pour une bonne raison.

[00:19:55]

C'est qu'il a disparu dans cette mêlée. On fera quand je dis non. Les Romains feront 6 000 prisonniers.

[00:20:01]

Et qu'est ce qu'ils vont faire de ces prisonniers?

[00:20:03]

Vous le savez, on va ériger de grandes croix sur la voie païenne entre Capoue et Rome. Et tous ces prisonniers, c'est six mille esclaves qui n'avaient pas voulu, qui n'avaient pas voulu se soumettre. Eh bien, on va les clouer à toutes ces croix. Leurs corps resteront longtemps cloués à ces croix pour bien montrer à tous les esclaves ce qu'ils pouvaient en coûter à Rome de vouloir essayer d'être libre.

[00:20:34]

Un homme libo au micro de Radio Classique ce matin Il s'appelle Christian Morin. Bonjour Christophe. Je vous rend votre liberté à propos de Spartacus que vous évoquez. Sur le plan historique, c'est cette crucifixion. Six mille personnes, c'est épouvantable. Je pense au film de Stanley Kubrick avec Kirk Douglas. C'est Kirk Douglas qui était un homme qui avait quand même beaucoup d'audace à l'époque à Hollywood, parce qu'il avait imposé un scénariste qui s'appelait Dalton Trumbo, qui était qui subissait la chasse aux sorcières à l'époque et qui était interdit de scénariste à Hollywood.

[00:21:12]

Et c'est lui qu'il a imposé. Sinon, il a dit Je quitte le film, mais je quitte la production. Il a imposé le retour de Dalton Trumbo pour la scénarisation de ce film formidable. Ce qui est fascinant avec les Etats-Unis, c'est que la chasse aux sorcières de siècle en siècle réapparaît sous d'autres formes. C'est vrai que je n'y pensais pas en vous disant de Dalton Trumbo qui ensuite avait fait le scénario pour Otto Preminger. Exodus Cimbres vous a mis un très beau film qui a été porté à l'écran.

[00:21:40]

Je ne sais plus le nom du comédien qui raconte l'histoire de ce scénariste qui n'était pas le seul au monde la chasse aux sorcières. Alors, vous avez raison, c'est tout à fait d'une actualité brûlante. La vôtre s'est bien passée. Votre dédicace? Oui, très bien. Et puisqu'on parle d'actualité ce soir, je serai à Romillé sur scène. Figurez vous où l'on squattant les spectacles? Oui, très bien. Il ne faut pas se laisser abattre, même masqué.

[00:22:03]

Patrick et Franck Ferrand en chair et en os.

[00:22:06]

Merci, mon cher!