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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio. En ce printemps 14 113 à Paris, la tension est à son comble l'imaginaient des ruelles pas très nettes, ruelles grouillante du quartier des Halles, où l'agitation va atteindre également les beaux salons des palais.

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Chacun est englué dans toutes sortes de problèmes. Il faut dire que la situation du royaume est terrible. Le roi Charles le roi Charles Six, est atteint de folie. Ça fait deux décennies puisqu'il est tombé fou lors de son passage dans la forêt du Mont. C'était en 13 192 et là, on est en 14 113. Ça fait plus de vingt ans que ça dure. Alors évidemment, ce n'est pas un état permanent que la folie du roi. Il y a des éclipses.

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On le voit, ce pauvre souverain qui, pendant des mois, va sombrer. Alors là, il est dans ces cas là inerte, tantôt emporté et même incontrôlable, tantôt complètement apathique. Mais en tout cas, il lui manque tout discernement. Et puis, et puis, de temps en temps, on ne sait pas pourquoi il revient à lui et vous avoue que en pleine guerre de Cent Ans, on a connu des situations plus plus favorables. Parce que même si le conflit avec les Anglais, pour le moment, se trouve dans une pause pause très relative, d'ailleurs, cet effacement du roi favorise de graves rivalités entre les princes de sa famille parce que tout le monde est là pour essayer de récupérer un petit morceau du pouvoir.

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Il y a deux grandes factions qui s'opposent. Ces factions, vous les connaissez. D'un côté, les Bourguignons qui ont à leur tête, comme leur nom l'indique, le duc de Bourgogne, le cousin du roi Jean, sans peur, sombre personnage.

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Et puis, de l'autre, les armagnacs armagnacs menés par plusieurs princes entre eux.

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Tout paraît permis. Je dirais que c'est une espèce de lutte sans merci, avec des coups de force à travers des provinces désolées, avec des meurtres et même des alliances temporaires avec les Anglais. Bref, même si cette trêve avec l'Angleterre est en cours, Armagnacs et Bourguignons attendent toujours que l'occasion d'en découdre hors des événements récents ont mis un peu le feu aux poudres.

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D'abord.

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D'abord, il y a eu ces états généraux de langue d'oïl qui ont été réunis dans un climat délétère pendant l'hiver. Il s'agissait au départ d'obtenir des impôts dont la Couronne avait besoin seulement. Des voix ont remis en cause un certain nombre de défauts du royaume la lourdeur de l'administration, une gestion trop opaque. Et le roi Charles a été obligé de consentir à des suspensions et même à des renvois de serviteurs pourtant zélés de l'État. Des erreurs des serviteurs qui étaient liés au parti Armagnac.

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Il faut dire que ces armagnacs sont accusés par la population d'une rapacité certaine. Sauf que peu après les concessions que le roi a dû faire, il se trouve que Charles 6 est retombé dans sa folie. Il a perdu la raison et c'est son fils à ce moment là, comme à chaque fois maintenant, c'est le dauphin Louis, qui a 16 ans et qui a été obligé d'assurer le pouvoir. Et qu'est ce que le dauphin a jugé bon de faire?

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Et bien, il a redonné des places en vue des places essentielles et même stratégiques à un certain nombre d'alliés des Armagnacs.

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À ce moment là, les Bourguignons, avec leur soutien parisien, se sont mis à voir rouge. Ils ont pensé que quelque chose se tramait contre eux dans l'ombre. Une colère nouvelle de leur côté. Et le 27 avril, des désordres sont provoqués par une foule autour d'amis du duc de Bourgogne, mais aussi autour de la puissante corporation des bouchers, qui joue un rôle absolument essentiel dans la capitale de l'époque. Parmi eux, un certain Simon, le coutelier parmi ces bouchers, qui porte bien son nom et on l'a surnommé cet homme là.

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Caboche Caboche était seulement écorcheurs aux abattoirs. Voyez le genre de personne qui a, si j'ose ainsi m'exprimer, la tête près du bonnet. Il parcourt les rues, ils se font remettre l'étendard de la ville, nous dit André Castelot dans Historia.

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Il invite les Parisiens à se rendre en armes le lendemain sur la place de grève.

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Oui, sauf que le 28 avril, ça ne se limite pas à la place de grève. Le dauphin qui est installé dans son hôtel de la rue Saint-Antoine, l'hôtel Saint-Pol. Le dauphin, est prévenu que l'armée approche et sans trop tarder, cette espèce de foule en armes se massent devant ses portes et vient faire du bruit et vient menacer le dauphin. On ne peut pas l'ignorer. Je cite C'est toujours avec beaucoup d'émotion le grand Jean Favier dans sa guerre de Cent Ans, le dauphin du se montrer à une fenêtre, entendre l'échevin Jean de Troy qui exigeait qu'on remit les traîtres à la foule.

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Le dauphin répliqua qu'il n'avait pas de traître chez lui, mais son chancelier crut s'en tirer en demandant des noms. On voulait des traîtres.

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Quels traîtres! Jean de Troy avait toutes prêtes une liste de 50 noms qu'il remit sur le champ. Le chancelier du lire deux fois dans le tumulte, il y eut quelque peine. Son propre nom ouvrait en effet la liste.

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Assez vite, la foule va se lasser de tous les atermoiements. Débordés, les gardes? Dans l'hôtel et quelques morts plus tard, une quinzaine de proches du prince, finalement, ont été arrêtés et la foule s'en va. Avec ces captifs, le dauphin a été humilié. Il se tourne à ce moment là vers le duc de Bourgogne qui est présent. Il lui dit Il est acerbe. Là, le dauphin, cette émeute. Mais faites par votre conseil, vous ne pouvez vous en excuser, car les gens de votre hôtel sont les principaux.

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Sachez sûrement qu'une fois, vous vous en ressentirez n'ira pas la besogne. Ainsi, à votre plaisir. J'aime bien ces expressions du 15ème siècle. N'ira pas la besogne ainsi à votre plaisir.

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Le dauphin ne se trompe pas puisque le duc de Bourgogne, effectivement, à l'instigation de tout ce qui est en train de se passer, il va montrer son pouvoir en obtenant des insurgés, que les personnes arrêtées soient conduites en sa résidence pour y être gardées sans trop de dommages. Et le lendemain, c'est lui qui est à la manœuvre pour que un allié du dauphin, Pierre Desessard, est à l'abri de la Bastille, consente à se constituer prisonnier. Bourgogne lui a dit que s'il se, s'il se livrait, sa vie serait épargnée.

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Malgré ses démonstrations de force, le dauphin et son allié, son vieux grand oncle, le duc de Berry, manque d'entrain pour aller dans le sens débouchées et dans le sens des Bourguignons. Inutile de vous dire qu'ils ne sont pas du tout d'accord. Le 10 mai, les protestataires rejoints entre temps par de turbulents émissaires flamands parce qu'il faudrait entrer dans tous ces détails. Mais les Flamands aussi sont entrés dans la danse. Tous ces protestataires lance un autre coup de force pour se faire comprendre encore plus clairement s'il le fallait.

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La masse des révoltés et maintenant tous ces révoltés ont pris pour se distinguer des autres. Un bonnet blanc distinctif. Cette masse se met en branle. Son objectif? l'Hôtel Saint-Pol, où se trouve le roi, toujours en crise, mais surtout le dauphin, le jeune dauphin. La foule est décidée. C'est une foule hardie. Il n'est pas certain, là non plus, que les portes du palais puissent longtemps résister.

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Un extrait du final animé de la symphonie d'Ernest Chausson, une symphonie en si bémol, l'Orchestre de la Suisse romande était sous la direction de Marek Yanofsky.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Alors, nous en sommes maintenant au 10 mai 14 113, je vous ai cité cette date et face au danger, le dauphin qui est dans l'hôtel Saint-Paul commence à trembler. Il va devoir faire face à un certain nombre d'émissaires de ces révoltés qu'on appelle maintenant les cabots chiens.

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C'est un religieux influent qui prend la parole devant le prince Petit Prince, qui a 16 ans.

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Inutile de vous dire que cet émissaire n'a pas que des amabilités à dire au dauphin.

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François Autrans, célèbre biographe de Charles 6, nous dit le Karm lui fait de longues remontrances, l'accusant d'impiété et de débauche, lui reproche de ne pas se soucier, comme il convient, du bien public.

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Il présente encore une liste de 60 traîtres, dont 20 sont aussitôt arrêtés, tandis que les autres sont appelés par les Carrefours de Paris au son des trompettes. Oui, ça commence à ressembler vraiment une révolution. Cette affaire est dans les jours qui suivent. Caboche et ses alliés vont s'assurer le contrôle de toutes les voies d'accès essentielles à la capitale.

[00:09:21]

C'est une insurrection maintenant qui enflamme tout, toute la ville. On s'en tient pas à des revendications politiques. Un certain nombre de règlements de comptes ont lieu. Vous savez bien comment ça se passe dans ce genre de situation. Il y en a qui profitent toujours du trouble dans l'ombre des quartiers. On Drenaï, on vole, on harcèle et, au besoin, on fait couler le sang sur les planchers. Le dauphin et le duc de Berry ne peuvent rien.

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Que voulez vous, ils sont impuissants. Ce jeune neveu et ce vieux grand oncle, les cabochons bien en tenant Paris, sont aussi les maîtres de la personne du roi. Après tout, c'est le roi dont émane l'autorité. Ça, c'est un immense avantage, bien entendu, sauf coup de théâtre. Charles Cices, à ce moment là, revient à la raison.

[00:10:05]

Est ce que ce sont les troubles du langage? Mais on n'en sait rien. En tout cas, il revient à la raison dans un contexte dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est troublé.

[00:10:14]

Le souverain, immédiatement, prend des mesures. Il ordonne ses priorités. Il décide d'aller remercier le ciel pour son rétablissement et il n'y va pas seul dans sa procession. Les princes ennemis marchent ensemble vers l'île de la Cité. Oui, tout le monde est soucieux des apparences. Qu'est ce que vous voulez? Et pour Point de mire.

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On a bien sûr la silhouette imposante, silhouette respectée de la paroisse, mère de la cathédrale Notre Dame, bien sûr.

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En chemin, des chefs, cabots chiens attendent le roi. Ils sont décidés au delà de la déférence qu'ils sont bien obligés de lui montrer et sont décidés à obtenir une forme de reconnaissance. Il y en a un qui s'approche de Charles 6, qui lui présente le fameux couvre chef blanc, celui qui est devenu ce bonnet qui est devenu le symbole des révoltés. Et à ce moment là, le souverain va faire un geste qui, sans doute, va vous rappeler quelque chose.

[00:11:01]

Par anticipation, il prend ce bonnet blanc et il le place sur sa tête.

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Ça ne vous rappelle pas Louis? Bien entendu, le geste ne passe pas inaperçu. Mais ça ne fait pas vraiment retomber la pression. Les insurgés sont en position de force. Ils ont bien l'intention d'en tirer avantage et bientôt, ils vont reprendre le chemin de l'hôtel Royal Saint-Paul pour exprimer des doléances en bonne et due forme.

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Ils exigent notamment que le frère de la reine Isabeau et l'épouse de Charles 6:1, le frère de la reine, s'appelle Louis de Bavière et il se trouve qu'il est accusé de vivre aux crochets du royaume et d'être un véritable opposant à toutes les réformes possibles. Il exige que Louis de Bavière soit arrêté. Autant dire qu'il vise très haut le beau frère du roi. Mais en usant d'intimidation, les cabochons obtiennent que ce prince germanique aille à son tour grossir le rang dans les rangs des prisonniers.

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Vous imaginez? Et il est envoyé avec d'autres au Louvre sous bonne garde. Et il va y être rejoints peu après par ceux que la foule appelle les traîtres traîtres qui étaient restés chez le duc de Bourgogne. Rappelez vous depuis la fin du mois d'avril, et ça ne s'arrête pas là.

[00:12:07]

À la fin du mois de mai, le roi doit s'engager à des décisions pour purifier l'État, pour en alléger le fonctionnement. Quelles sont ses revendications? L'expression d'une certaine élite est évidemment beaucoup plus que des milieux populaires parisiens qu'il aurait su quoi réclamer. C'est là encore, une constante de ce genre de révolution. Je cite André Castelot. Les 26 et 27 mai, deux séances se déroulent au Parlement en présence de Charles Cices et de son fils. Le roi accepte ce que l'on a baptisé l'ordonnance bushienne et qui est une suite de réformes administratives dues à une commission bourguignonne.

[00:12:42]

Le texte n'est pas plus révolutionnaire que novateur. L'ordonnance représente un idéal de monarchie tempérée, mais dans le désordre qui règne à l'époque, elle est inapplicable. Les troubles restent très graves jusque dans le mois de juin.

[00:12:57]

Bien sûr, les extorsions d'argent s'organisent un peu partout. On brutalise, on élimine même un certain nombre d'opposants. Et on ne fait pas dans la nuance. Bien sûr, même Pierre Desessard, qui, en principe, était protégé par le duc de Bourgogne, c'était le serment qu'il avait reçu. Même Pierre Desessard voit sa vie brutalement écourtée par un de ses coups fatals. Jean sans peur ne peut. Longtemps continuer de se bercer d'illusions, l'insurrection que lui même a favorisé pour ne pas dire qu'il a généré cette insurrection n'est plus entre ses mains.

[00:13:28]

Elle lui a échappé maintenant et la situation n'est plus possible, n'est plus. On ne peut plus la gérer, tandis que le vieux duc de Berry cherche plutôt à se montrer discret. Le jeune dauphin va se démarquer par une attitude qu'on doit pouvoir qualifier de déroutante. Je cite encore Françoise Autrans, insouciants et provocateurs. Le dauphin continue de s'amuser. Un soir, on avait dansé chez lui peu avant minuit.

[00:13:53]

Jacqueville, Jacqueville. C'est le capitaine de Paris qui était nommé justement par les cabochons. Jacqueville entre dans sa chambre et commence à hautement le tancer et le reprendre des chairs qu'il faisait dans ses dépenses. Des chercheurs à des festins. Un chambellan du prince répond. La dispute éclate. Le dauphin tire sa garde, sa dague et frappe Jacqueville à la poitrine, sans lui faire mal, puisque le capitaine de Paris portait une cuirasse. Il fallut toute l'autorité du duc de Bourgogne pour apaiser l'incident.

[00:14:22]

Voyez jusqu'où on en est arrivé. La situation maintenant est intenable depuis des semaines déjà. Même un certain nombre de Bourguignons ou de figures du monde universitaire se mettent à déplorer hautement les débordements incontrôlés. Et dans l'ombre, la contre offensive face aux cabochon se mijote. La mort de Vallin Stein, c'est le troisième volet de cette trilogie de Vincent Bindi, d'après le poème dramatique Deux chimères. l'Orchestre symphonique d'Islande était sous la direction de Rothman Gamba.

[00:15:40]

Franck Ferrand sur Radio Classique. Alors, ça y est, le roi Charles a de nouveau disparu, si je puis dire, et il n'y a plus que son fils, le dauphin Louis et son oncle, le duc de Berry, pour essayer de mener des négociations. Ils ont un atout quand même, ces deux princes, sans trop tarder. Ils envoient des messages d'alerte aux différents princes et grands barons qui se trouvent hors de Paris et dans les provinces.

[00:16:06]

On se dit qu'il ne va pas falloir laisser la capitale bouillir comme ça bien longtemps. On a donc des armées solides en province et étant des représentants du camp Armagnac, un certain nombre de princes entendent corriger la révolte de ses alliés du bourgogne. Même si nous avons bien compris que les Bourguignons ont perdu le contrôle de la situation.

[00:16:27]

Et puis. Et puis, aux yeux de ces grands barons, il n'est pas acceptable que Charles 6 soit le jouet de ce qui relève du soulèvement urbain, pour ne pas dire l'émeute populaire. Intolérable.

[00:16:41]

Bien sûr, les chefs Cabochon bien n'ignore pas ce danger qui menace et alorsqu'il fort, alors qu'il voit se préparer la riposte.

[00:16:51]

Ils vont forcer le roi à émettre des décisions pour empêcher les chefs Arbonne Armagnacs d'intervenir pour dire que le roi est en train de retomber dans la folie. Vous l'avez compris, il faut envoyer au Baron des lettres rassurantes qui affirment que le dauphin et le duc de Berry seraient très contents dans le Paris cabochons? Oui, sans doute. Tout cela est pas très efficace. Les chefs armagnacs s'organisent. Ils s'approchent de Paris. Ils commencent à montrer leurs forces. Et d'ailleurs, même le duc de Bourgogne, confronté aux limites de sa puissance, se montre à ce moment là prêt à discuter de toute façon.

[00:17:26]

Il est maintenant d'accord avec eux. Bref, pour les révoltés, disons les choses, il n'y a plus tellement de perspectives. La diplomatie est la seule issue réaliste pour eux et pour les autres. D'ailleurs, ils doivent d'autant plus s'y résoudre que le roi a l'air de vouloir revenir à lui.

[00:17:41]

Il est décidé à favoriser les tractations avec les chefs armagnacs qui, bien sûr, vont essayer de retrouver leur avantage. Je cite encore François Autran. Leurs conditions sont claires ils veulent un accord amiable, une paix qui leur permette de rentrer à Paris, de reprendre leur place auprès du roi, à la cour, au conseil. Sinon, ils viendront en armes délivrer le roi, la reine et le dauphin et feront guerre à feu et à sang. Le Parlement, le chapitre Notre Dame supplie le roi de négocier cette paix et à l'hôtel de ville, le prévôt des marchands, les échevins, les cartonnier avec un groupe de notables ne sont plus qu'à délibérer.

[00:18:19]

Seulement plusieurs chefs cabochon. Et parmi les chefs, évidemment, il y a Simon Caboche ne veulent pas entendre parler de tout ça. Eux veulent faire taire ce camp de la paix. Pour eux, il n'est que trop clair que les Armagnacs, en rentrant dans la capitale, vont faire payer à ceux qui ont semé la rébellion le prix de leurs troubles.

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Or, ça reviendra à annuler tout ce que Paris a réussi à obtenir pendant les semaines passées en s'insurgeant seulement. Les notables parisiens en ont assez. La population partage leurs sentiments. Tout le monde veut le retour à la paix, à la tranquillité. Des personnes hostiles aux cabochon ont certes peur des cabochard, mais ils ont surtout maintenant conscience que le vent est en train de tourner. Et pour Simon Caboche et ses amis, les illusions vont devoir maintenant se dissiper.

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L'emprise qu'il avait acquise sur l'ensemble de ces événements est devenue trop trop faible. Je cite encore Jean Favier. Le 4 août, sur la place de grève, les cabochons tentèrent de se compter. Déjà, ils étaient en minorité parmi la foule assemblée. Quelqu'un cria que les Parisiens de la paix, ce que les partisans de la paix se rangea à droite et les autres à gauche. Les Parisiens interprétèrent très exactement la formule. Partisans de la paix, cela signifiait ennemis des cabots chiens et la foule se porta à droite.

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Le mouvement de balancier va repartir dans l'autre sens, à l'instigation du dauphin Louis, qui est fier sur son cheval. Un certain nombre des captifs du Louvre sont sortis de leur geôle. Il est bien vu maintenant à Paris, d'être plutôt Armagnac. Il est difficile de continuer à porter le bonnet blanc quand on a frayé avec Caboche et avec ses amis bouchers, on n'est plus du tout en odeur de sainteté. Le duc de Bourgogne lui même est un peu éclaboussé par tout ça et il juge prudent de s'éloigner.

[00:20:14]

Jean sans peur avant ça, quand même. Il essaie de faire venir le pauvre Charles 6 avec lui. Il se dit qu'après tout, avoir le roi dans sa manche, ce serait la meilleure des cautions possible. Mais il va en être empêché par un certain nombre des Armagnacs qui, attentifs et zélés autour du roi fou, vont protéger la personne royale.

[00:20:33]

Bien sûr, ces princes armagnacs font leur grand retour dans Paris. L'ordonnance cabochon n est évidemment complètement effacée. Quant à la revanche que les Armagnacs ont bien l'intention de prendre. Inutile de vous dire que ça va être une revanche brusque, une revanche dure et même tout à fait sanglante. Outrée.

[00:20:55]

L'aventure des insurgés du printemps 413 est maintenant terminée, mais disons le au fond, rien n'est réglé et la guerre civile a encore pas mal de jours devant elle. Les deux camps sont plus échauffés que jamais. Tous les grands problèmes qui qui atteignait cette monarchie, malheureusement touché dans sa tête, sont encore en sont encore présents. Or, dites vous bien qu'il y a une personne qui, elle, n'attend que l'opportunité de tirer avantage de tous ces désordres, de tout cet effondrement.

[00:21:27]

La personne en question, c'est le roi d'Angleterre, bien sûr. Quelques mois plus tard, ce sera, n'est ce pas, le désastre d'Azincourt? Et je crois que sa caboche est à la fois bien pleine et bien faite. C'est Christian Morave. Écoutez, je vais me mettre à quatre pattes et préfère Boyé de Beaumetz, soit plus que cela. Merci mon cher France. Je vous souhaite une excellente journée, bien sûr. Et demain demain, vous allez nous parler de Émile.

[00:22:01]

Allez, Alexandre, saute, on ira à Megève demain.

[00:22:05]

Encore quelques.