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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Nous sommes là une petite vingtaine d'années avant la Révolution française de 1789, en étant 10 770 10 771. Est ce à quoi nous allons assister? C'est un peu une première révolution qui affecte la noblesse et ses privilèges. Or, cette révolution là, c'est le roi qui l'a faite et non pas les bourgeois. Et ce n'est pas n'importe quel roi. C'est Louis, 15 ans en personne, celui que les révolutionnaires d'après 1789 vont considérer comme l'archétype du tyran amoral et nuisible.

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Eh bien, vous allez voir que ce n'est pas exactement la vérité. Avant d'entrer dans les rebondissements de cette incroyable affaire, il faut quand même que je vous situe les enjeux du bras de fer. D'un côté, c'est un peu comme sur un ring, vous savez. D'un côté, vous avez les parlements.

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Alors quand on dit Parlement, nous, évidemment, nous pensons démocratie, représentation nationale, etc. Mais en l'occurrence, c'est un faux ami. C'est un mot trompeur. Les parlementaires de l'ancien régime n'ont absolument aucune représentativité. Ces messieurs du Parlement, comme on les appelle, on les appelle aussi les grandes robes. Ce sont des aristocrates qui ont acheté leur charge souvent. D'ailleurs, ils l'ont acheté très cher et qui, parfois, se transmettent cette charge de père en fils.

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Ils se font payer pour rendre une justice qui, disons le, n'est souvent pas très juste. C'est Voltaire qui avait pris l'habitude de les appeler les bœufs tigres bêtes comme des bœufs, féroces comme des tigres, disait Voltaire.

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Or, ces parlementaires ont deux fonctions rendre la justice. Je vous l'ai dit en instance courantes, mais aussi enregistrer les édits royaux.

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À l'époque, vous savez que tous les pouvoirs et le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, tous les pouvoirs sont réunis dans les mains du roi. Il n'y a pas de séparation des pouvoirs, bien entendu. Mais quand le roi prend une loi, on appelle ça édicter un édit royal. Il faut que cet édit soit enregistré par les parlements depuis la régence de Philippe d'Orléans. Les parlements ont retrouvé leur ancien droit de remontrance, c'est à dire qu'ils peuvent faire des observations au roi à propos des fameuses édits qui leur sont transmis pour enregistrement.

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Or, justement, depuis cette régence, les parlements se sont sentis pousser des ailes. Ils se considèrent eux mêmes comme les héritiers naturels des anciens champs de Mars, où les rois francs réunissaient jadis l'assemblée des guerriers. Vous savez, il y a beaucoup de rêves un peu fumeux dans toute cette mythologie franque, mais peu importe. C'est comme ça que les aristocrates de l'ancien régime conçoivent leur rôle et leur fonction par l'intermédiaire de ces parlements.

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La noblesse qui a été complètement mise à genoux par un certain nombre de rois. Faudrait remonter à Philippe le Bel, à Louis 11 ans, Henri 2, Henri 4 et Sulli Louis 14 et Colbert. Bref, la noblesse a bien l'intention de retrouver ces anciens pouvoirs féodaux et, si possible, elle espère reprendre voix au chapitre du gouvernement du royaume.

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On dit que les magistrats veulent mettre la Couronne en tutelle et évidemment, la Couronne ne va pas se laisser faire. La Couronne, elle, est soutenue, j'allais dire, par le peuple. C'est un peu plus complexe que ça, mais en tout cas, elle est soutenue par la masse imposante d'une bourgeoisie qui ne veut surtout pas retomber sous la coupe néo féodale de ces aristocrates qui sont en pleine expansion. Donc, en face des parlements, c'est le deuxième adversaire sur le ring.

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Vous avez bien compris que jeudi, les parlements, parce qu'en plus du Parlement de Paris qui juge les affaires judiciaires sur à peu près la moitié du territoire, il y a des parlements provinciaux comme ceux de Rennes pour la Bretagne, de Toulouse pour le Languedoc, etc. Bref, en face de ces parlements, donc, le roi qui défend pied à pied son pouvoir, c'est son rôle et même c'est son devoir. L'honneur d'un souverain à l'époque, c'est qu'à sa mort, son successeur reçoive un territoire au moins aussi étendu qu'il l'avait hérité au début de son règne et une autorité intacte.

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C'est une obsession pour Louis 15. Il a reçu un certain territoire et un certain pouvoir, une certaine autorité de Louis 14. Il entend bien les transmettre intacts à Louis 16. D'où une lutte à couteaux tirés entre le pouvoir royal, qui s'appuie sociologiquement sur la bourgeoisie et politiquement sur l'Eglise et les milieux dévots. Et les grandes robes qui s'appuient bien sûr sur une grande partie de la noblesse, sur les élites jansénistes, sur la haute finance et sur ce qu'on appelle le parti des philosophes.

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Ce qui va mettre le feu aux poudres.

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C'est ce qu'on appelle l'affaire de Bretagne. Alors là, faut que je vous explique. Ça commence au début des années 1760, par une révolte des parlementaires de Rennes contre un certain nombre de mesures fiscales. Vous savez que les Bretons ont toujours un problème avec le fisc. On a pu le constater il y a quelques années. Des mesures? Ont été édictées par le représentant du roi dans la province, qui est le duc d'Aiguillon, tout jeune duc d'Aiguillon d'ailleurs.

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L'opposant principal au duc d'Aiguillon. C'est un des tigres du Parlement de Bretagne. C'est le procureur général La Chalotais. Et l'on peut dire que le ton monte très vite entre le duc d'Aiguillon et le procureur. La Chalotais Parlement de Rennes va refuser d'enregistrer plusieurs édits royaux. Ils se mettent à émettre des remontrances comme il en a de nouveau le droit depuis depuis la régence. Le roi Louis 15 va contraindre ce Parlement par un lit de justice, ce qu'on appelle un lit de justice.

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C'est une séance du Parlement à laquelle le roi assiste personnellement, physiquement. Et ça, ça oblige les parlementaires à enregistrer ce que veut le pouvoir législatif le roi.

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Or, La Chalotais s'est procuré il faut dire qu'il a eu a bénéficié de la complicité d'un valet à Versailles, ne veut pas entrer dans tous les détails, mais il s'est procuré un paquet de lettres intimes qui avaient été adressées par Louis Quinze à une de ses anciennes maîtresses, Mademoiselle de Romans.

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Vous comprenez bien que le but de l'affaire, c'est de faire chanter le roi. Les lettres vont néanmoins être interceptées et Louis 15, évidemment, se venge. Il sanctionne durement La Chalotais qui, en 1765, fait l'objet d'une lettre de cachet, évidemment. Le Parlement de Bretagne, immédiatement, s'insurge. Tous ces messieurs démissionnent en chœur. Le Parlement de Paris se déclare solidaire du Parlement de Bretagne le lundi 3 mars 1766. On voit Louis 15 débarquer en personne à Paris, au palais de l'île de la Cité.

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C'est de nouveau une sorte de lit de justice improvisé. Le roi déclare Je suis venu pour répondre moi même à toutes vos remontrances. Et il y a ces mots très forts de Louis 15. C'est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre et l'esprit même de conseil, de justice et de raison. C'est à moi seul qu'appartient le pouvoir législatif sans aucune dépendance et sans partage. l'Ordre public tout entier n'émane que de moi, dit Louis 15.

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Ça rappelle le fameux la fameuse séance où, un siècle plus tôt, Louis 14 avait dit l'Etat, c'est moi. Vous rappelez alors évidemment, aujourd'hui, on regarde nos propres institutions. Cette fusion de tous les pouvoirs dans la personne royale, qui constitue d'ailleurs la base même de ce qu'on appelle la monarchie absolue. Cette fusion nous paraît archaïque, évidemment, et elle l'est du reste. Mais dites vous bien que entre le 15ème et le 18ème siècle, c'est ce régime qui a permis la modernisation de l'Etat.

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La rationalisation de l'administration face à toutes les volontés féodales d'une partie, chaque fou, chaque jour plus importante de la noblesse. Le roi est le garant de ses sujets contre un certain nombre d'abus des seigneurs locaux. Très vite, l'affaire La Chalotais est en train de devenir l'affaire d'Aiguillon. Le Parlement de Rennes ouvre même une enquête en mars 70 à propos d'une subornation de témoins, dont le duc d'Aiguillon, qui représente le roi, se serait rendu coupable. Et la semaine suivante.

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Le conseil du roi est obligé de casser cet arrêt du Parlement parce que le roi a la possibilité en conseil des ministres de casser les arrêts des différents parlements. L'enquête est donc interdite, mais ça ennuie le duc d'Aiguillon qui, lui, n'a rien à se reprocher, qui voudrait qu'on puisse lui permettre de laver son honneur et demande qu'on le juge comme il se doit afin de se défendre devant la Chambre des pairs. Il fait une demande au début de 1767, refusée par le roi.

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Une autre demande en 1769, refusée par le roi après l'arrêt de mars 70 dont je viens de vous parler.

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On voit le duc d'Aiguillon faire une nouvelle demande et là, Louis Quinze finit par céder. Vous voulez, vous le voulez vraiment? On dit il est bien conscient.

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J'y consent, mais vous verrez ce qui en arrivera. Et Louis 15 a raison. Bien sûr, ce procès va tourner au procès des parlements contre la monarchie.

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Le premier mouvement de cette quatrième symphonie de Henri Joseph Rigel, le concert de la loge, était sous la direction de Julien Chauvin. Franck Ferrand sur Radio Classique. Le 4 avril 1777 à Versailles, c'est encore un privilège, car enfin, c'est une décision qu'a prise Louis 15. C'est à Versailles que s'ouvre le fameux procès devant le roi et le dauphin qui assiste aux séances.

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Alors, on voit défiler les témoins, dont certains, visiblement, ont appris par cœur leurs leçons. Les charges contre le duc d'Aiguillon paraissent un peu ridicules, tellement que certains vont forcer la dose. On voit même un témoin, en l'occurrence un jeune magistrat, mettre ouvertement en cause le roi accusé de vouloir la tête de La Chalotais. Attention, mettre en cause le roi, ça, ça veut dire qu'on est dans le cadre de la lèse majesté.

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Le 8 mai, Louis 15 se fait apporter la liasse des témoignages pour vérifier lui même que l'on ne va pas récidiver dans ce sens immédiatement. Remontrance des parlementaires. Bref, vous comprenez que la tension est à couper au couteau. Il va quand même y avoir un petit répit, un intermède qui arrive à ce moment là.

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Le grand mariage du siècle, vous savez, le mariage du dauphin, petit fils de Louis 15, le duc de Berry avec l'archiduchesse d'Autriche, la jeune Marie-Antoinette qui vient d'arriver. Ce sont des festivités. Ouf!

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On respire un peu. Mais dès le 27 juin, le roi reprend son bras de fer, si je puis dire, et convoque un lit de justice où le chancelier, en son nom, va une fois de plus exposer les principes fondamentaux de la monarchie. Le roi gouverne seul, son autorité suprême ne saurait être remise en cause, etc. Etc. Je vous parle du chancelier de France. Il faut vous dire que depuis 10 768, celui qui nous appelle l'Orion, nous, ministre de la Justice, n'est pas n'importe qui.

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C'est René de Maupeou René de Maupeou qui a succédé à son père dans ce très haut poste pour lequel il a d'ailleurs toutes les qualités requises.

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On peut dire que grâce à lui, les choses ne vont pas se passer comme l'attendaient les parlementaires.

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Pour vous donner une idée de René de Maupeou, petit personnage pas très joli, il faut bien dire, le teint Noirot, diton, même s'il porte une perruque blanche d'un autre temps. Grand travailleur dévoué jusqu'à la mort ou au bien public. Son énergie, sa valeur, son sens, sa vigueur font du bien au roi. Il faut dire que Louis, 15 à 60 ans maintenant, il est un petit peu là, même si, c'est vrai, il est en train de connaître entre les bras de Madame du Barry une nouvelle jeunesse.

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Maupeou à fait nommé aux Finances, son ami Labed Théret, qui, lui, est un géant pas très recommandable sur le plan de la morale, mais lui aussi grand commis de l'Etat. Passionnément dévoué aux intérêts de la monarchie française et à eux deux Maupeou éthérées, vont faire avancer les choses.

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Le seul obstacle, finalement, à leur politique de grandes réformes, c'est le principal ministre en poste, un très grand personnage d'une intelligence extraordinaire, une ancienne créature de Madame de Pompadour qui a été le partisan et l'un des artisans de l'alliance avec l'Autriche et donc l'artisan du mariage de Marie-Antoinette avec celui qui, plus tard, deviendra Louis 16. C'est bien sûr le duc de Choiseul. C'est l'obstacle. Eh bien, on va faire sauter l'obstacle.

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Je cite Michel Antoine le 23 décembre dans l'après midi, comme Choiseul présentait la plume au roi pour qu'il signa le contrat de mariage du duc de La Roche, Foucaud, Louis 15 l'a lui pris des mains en le regardant d'un air si rêveur qu'il se sentit perdu le lendemain, à 10 heures du matin.

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Le duc de Laveries Lierre vint lui apporter ce billet que le roi tenait en réserve depuis trois jours. Vous dire qu'entre temps, Louis 15 était en train de régler un certain nombre de questions diplomatiques pour lesquelles il avait besoin d'un peu de stabilité au ministère. Je cite donc le billet du roi j'ordonne à mon cousin, le duc de Choiseul, de remettre la démission de sa charge de secrétaire d'État et de surintendant des postes et de se retirer à Chanteloup. Jusqu'à nouvel ordre de ma part, les instructions données à Laveries l'Hyères portaient sans madame de Choiseul.

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J'aurais envoyé son mari autre part à cause que sa terre est dans son gouvernement. Mais il en usera comme s'il n'y était pas. Il ne verra que sa famille et que ceux que je permettrais dialers, laveries, l'Hyères, nous dit Michel. Antoine passa ensuite remplir le même office chez le duc de Pralin, le cousin de Choiseul. Choiseul accueillit le coup avec le plus grand sang froid et demanda seulement à rester à Paris jusqu'au 26 pour arranger ses affaires.

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Cette faveur lui fut refusée, mais accordée à son cousin malade, à qui on donna jusqu'à la fin de la semaine. On dit que le soir même où il a été disgracié, Choiseul arrive dans son hôtel particulier parisien pour.

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Ce n'est pas le soir, d'ailleurs.

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C'est dans la matinée pour le dîner et sa femme lui aurait dit Mon bon ami, c'est la duchesse de Choiseul qui parle, mon bon ami. Vous avez bien l'air d'un homme exilé, mais asseyez vous donc, notre dîner n'en sera pas moins bon. Le sang froid des Choiseul.

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Choiseul est remplacé par un triumvirat de trois ministres, le duc d'Aiguillon. Vous voyez qu'il a connu une belle. Une belle promotion. l'Abbé Théret, bien sûr, et surtout Maupeou à la justice, comme le Parlement de Rennes.

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Dans la foulée, s'en prend au duc d'Aiguillon. Le roi va casser la procédure selon le droit qui est le sien et déclarer la conduite du duc d'Aiguillon irréprochable. Et là dessus, c'est le Parlement de Paris qui vient au secours de son confrère de Rennes. Il publie un arrêt de remontrance au roi, arrêt qui est aussitôt cassé par le Conseil d'État, le 7 décembre 1770. Le roi fait enregistrer solennellement en de justice un édit de discipline immédiatement en représailles.

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Les parlementaires suspendent leurs travaux et présentent une nouvelle fois des remontrances et ils vont être imités par leurs collègues de Proven de province. Le 7 décembre, donc, nouveau lit de justice où l'on a interdit les termes d'unité, de classe, etc. Le roi interdit aux parlementaires de cesser leur service et leur interdit de faire des remontrances. Une fois les édits enregistrés et le 10 décembre, le Parlement de Paris se mettent en grève. Et quand le Parlement de Paris se mettent en grève, cela veut dire que la justice est paralysée.

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Et quand je dis la justice aussi, toute une partie de l'administration. Le 20 décembre, commandements du roi de reprendre le service. On appelle ça une lettre de gestion. Seconde, troisième, quatrième gestion le 7 janvier 71. Le premier président du Parlement de Paris vient dire au roi que les parlementaires vont reprendre leur service. Mais Louis 15 en profite pour annoncer au premier président qu'il maintient ses positions.

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Eh bien, dont c'est de nouveau la grève. Et du 15 au 17 janvier 1771. C'est un va et vient de Jussy royale et de rejet parlementaire.

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On est au bord cette fois de la révolution. C'est toujours Julien Chauvin qui dirige le concert de la loge dans cette troisième symphonie de Marie-Alexandre Guénin.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Comme cela, les parlementaires ne veulent plus, ne veulent plus assurer la justice, eh bien le roi Louis 15 va prendre des mesures. Je cite de nouveau Michel Antoine dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 janvier 1771. Chacun de ces officiers fut tiré du lit par la venue de deux mousquetaires qui lui remirent une lettre de cachet lui enjoignant de répondre sur l'heure par simple déclaration de oui ou de non remise par écrit à la sommation de reprendre le service.

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38 magistrats seulement répondirent oui, oui. Les autres reçurent la nuit suivante d'abord la visite d'un huissier qui leur signifiait un arrêt du conseil prononçant la confiscation de leur office, puis celle de deux mousquetaires encore porteurs d'une lettre de cachet leur ordonnant de quitter Paris dans la journée pour se retirer dans le lieu qui leur était indiqué. Apprenant ces signification, les 38 qui avaient dit oui, se dédire et subir aussitôt le même sort que ceux qui avaient dit non, vous imaginez la force de la décision royale?

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Ça fait tout à fait penser à ce qui s'était passé en 13 105 avec. Avec Philippe Philippe le Bel. Louis 15 vient de prendre des mesures incroyables et il peut enfin faire ce dont il rêvait depuis dix ans. Il a frappé un grand coup, il a repris le pouvoir.

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Alors, comment va t on faire pour assurer la justice? Le chancelier Maupeou, qui reste toujours très calme, très souriant. Vous savez, il en faut beaucoup plus pour le déstabiliser. Mon époux, le chancelier, fait front dans la tempête dès le 22 janvier. Il en appelle aux conseillers d'État et au maître des requêtes qui sont présentés dès le 24, alors en même temps qu'une grève des procureurs, une grève de La Basoche, c'est à dire des avocats.

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Tout ce monde là est soutenu. J'ai oublié de vous le dire par les princes du sang qui, entre temps, ont été exclus de la cour. Oui, ça va très loin. Mais mon époux n'en a cure.

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Lance de grandes réformes. Les réformes dont le royaume avait sans doute depuis longtemps besoin, mais que les parlementaires empêchaient. Suppression de la vénalité des charges, ça veut dire qu'on ne peut plus. On ne peut plus acheter les charges, les charges administratives. Gratuité de la justice pour tous. Création de plusieurs cours supérieur à Arasse, Blois, Châlons sur Marne, Clermont-Ferrand, Lyon, Poitiers. Vous avez beaucoup de gens qui hurlent en disant que c'est un coup d'Etat, etc.

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Mais il y en a beaucoup qui applaudissent. Et parmi ceux qui applaudissent, des gens comme Mirabeau ou comme Voltaire, qui disent enfin enfin, on va pouvoir échapper à la tyrannie de ces parlementaires, Théret va prendre le relais de son confrère Maupeou et profiter de tout cela pour réformer la fiscalité en profondeur.

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Et je crois qu'on doit pouvoir dire que dans toute cette affaire, Louis 15 a été assez remarquable. Alors vous allez me dire il a fait quand même une erreur et l'erreur a été de ne pas impliquer dans toute cette extraordinaire affaire du coup d'État Maupeou, comme on l'appelle celui qui est quand même le dauphin, le futur Louis 16.

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C'est vrai que Louis 15 était en pleine forme à l'époque. Il ne pensait pas qu'il allait si vite disparaître des 10 774 avec. Il est mort de la petite vérole au moment de publier le grand édit de décembre. Le chancelier de Maupeou avait pourtant pris la peine, sans demander l'avis du roi, de transmettre une avant première du texte au futur Louis Český, qui avait répondu Cela est très beau. Voilà le vrai droit public. Je suis enchanté de monsieur le chancelier et il avait signé Louis-Auguste.

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Seulement 8 15 n'est pas allé plus loin. Et ça, c'est une erreur. C'est une grave erreur parce que dès le mois d'août 1774, c'est à dire trois mois après la mort de Louis 15, le nouveau roi Louis 16, qui a été mal conseillé par le grand ministre Maurepas et qui a été mal inspiré par sa jeune épouse Marie-Antoinette, qui devait tout à Choiseul, Louis 16 allait non seulement renvoyer Théret et Maupeou, mais, ce qui est terrible, rappeler les anciens parlements et leur rendre tout leur vieux pouvoir et tous leurs privilèges de féodalité.

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Pour Maupeou, le coup sera rude et en se retirant chez lui, en Normandie, près des Andes. Il aurait eu ces mots J'avais fait gagner au roi un procès qui durait depuis trois siècles. S'il veut le perdre encore, il est bien le maître. Louis 16 venait donc de liquider le plus bel héritage de son grand père. Et désormais, le terrain était prêt pour une autre révolution, celle de 1789.

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On ne peut pas douter que ce soir là, dans son cercueil à Saint-Denis, Louis 15 se soit retourné.

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Et voici notre Christian Morin bonjour Christian, bonjour Franck. Cette histoire de Louis 15 qui se serait retourner dans sa tombe. À ce qui s'est passé après mon rappel, une histoire qui était arrivée au Conservatoire où il y avait Louis Jouvet qui enseignait. Parmi les élèves, il y avait François Périer, Bernard Blier et François Périer. C'est lui qui m'avait confié cette histoire. C'était permis une outrance à l'endroit de Jouvet et jouer la comédie, mon cher Périer. Quand Molière a dû vous entendre, il a dû se retourner dans sa tombe et Périer s'était permis de dire Jouvet.

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Pour une fois, il va être au bon endroit puisque je crois qu'il vous avez écouté avant. C'était déjà retourné. Donc, ça avait été quand même une sentence à la mise en place du maître qu'il respectait. C'était formidable et François Périer parlait toujours de Louis Jouvet avec des trémolos dans la voix, ainsi que Bernard Blier. C'est là que l'on s'aperçoit que ces grands comédiens, qui ont été davantage connus par le cinéma après le théâtre, étaient quand même avant tout d'immense comédien de théâtre.

[00:24:23]

Grâce à ce maître, Louis Jouvet et bien dommage vous redonne le pouvoir demain matin, si vous voulez. Il n'y a pas de parlement sortant sur cette antenne. Non, je ne m'appelle pas Maupeou non plus. Tout va bien, tout va bien entre nous.

[00:24:38]

A demain matin, mon cher Franck. Merci.