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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Juin 1918, on est donc cinq mois avant la fin de la Grande Guerre. Sur un quai de la gare de l'Est à Paris, dans le tumulte des voyageurs, on distingue quelques jeunes hommes en uniforme. Ils ont l'air tendu. Et pour cause, leur jour est venue. Il est temps pour eux de partir pour le front. Après toutes ces générations, tout le monde est parti et les voilà.

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C'est leur tour. Parmi eux, un garçon de 19 ans plutôt séduisant et, il faut l'imaginer, châtain foncé, avec un regard très doux, très clair. Il s'appelle Louis Aragon. C'est un jeune médecin auxiliaire qui s'apprête à rejoindre le front des Ardennes à l'inquiétude de ce départ à la guerre. Semel pour lui. Une source de tracas tout à fait privé puisque la veille de ce terrible départ, sa mère lui a révélé un secret de famille. Louis s'installe à bord d'un train qui entraîne avec lui d'autres soldats vers Saint-Dizier, et il est là, assis sur sa banquette.

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Ce jeune homme qui griffonne quelques mots à un ami proche du train que je t'écris. Il faudrait regarder le paysage. L'envie me prend de te dire mes adieux à Paris. Le train, bientôt, progresse à travers un paysage verdoyant.

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Il s'éloigne Aragón d'une vie que, peut être, il ne retrouvera pas et dans l'attente de sa mobilisation. Il faut dire qu'il a vécu ces derniers mois d'une façon assez ambivalente, comme il l'a écrit à un autre ami. Je garderai toujours de la guerre un double souvenir qui, comme une tête de Janus, me montrera deux faces, l'une menaçante et horrible, l'autre toute souriante et mélancolique, l'une qui me dira marche et l'autre carpe diem. Dans cet élan de vie qui a précédé son départ, il a beaucoup écrit.

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Il a écrit des poèmes, notamment, et il s'est aussi fait de nouveaux amis, comme lui, jeune et passionné de littérature. Alors, ce voyage en train comme les suivants? Ce voyage va lui inspirer quelques vers. Je cite son biographe Philippe Forest. Le poème La guerre et ce qui s'en suivit évoquent ce basculement vers un univers inconnu et menaçant. On part pour Dieu sait où ça tient du mauvais rêve. On glissera le long de la ligne de feu.

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Quelque part, ça commence à n'être plus du jeu. Dans le compartiment qu'il partage avec eux, nous dit Philippe Forest, Ragon lit sur le visage des hommes qui l'entourent la profession atroce du destin qui les attend, tués et mutilés, infirmées, défigurés, voués à n'être plus que des noms sur la pierre d'un monument. Et la formule à laquelle Léo Ferré a donné la valeur impressionnante d'un refrain se répétant Tu n'en reviendra pas.

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Le terrible secret de famille qui a été révélé à Louis par sa mère juste avant son départ à la guerre. Ce secret a trait aux circonstances de sa naissance. Il était né au mois d'octobre 1897, sans qu'on soit bien certain du lieu. Certains disent près de l'esplanade des Invalides ou ou à Negi. Certains disent à Toulon.

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Si le doute est de mise, c'est que Louis est le fruit d'une liaison interdite, la liaison de Louis Andrieux, Louis Andrieux, homme politique très en vue, et de Marguerite tout cas sa jeune maîtresse, qui avait trente trois ans de moins que lui. Et pour éviter le scandale, il a bien fallu ficeler à la hâte un scénario. Alors on a dit d'abord, on a dit que Louis serait élevé dans sa famille maternelle et on l'a présenté comme un orphelin espagnol.

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On a fait passer sa grand mère pour sa mère adoptive et sa véritable mère pour sa sœur, sa sœur de raccroc. Si je puis dire. Quant à Louis Andrieux, il serait le parrain. On lui a choisi le nom d'Aragon.

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Peut être en souvenir de l'Espagne, où Andrieux lui même avait été ambassadeur. Jamais Louis ne se penchera sur ses origines de Louis Andrieux.

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Il dira Je l'appelais parrain. C'était la version pieuse des choses. Il y renonça pendant la guerre, quand je revêtu l'uniforme et força ma mère à me dire qu'elle n'était pas ma sœur parce qu'il ne voulait pas que je puisse être tué sans savoir que j'avais été une marque de sa virilité. Quant à celles qu'il n'a pu appeler maman, il va lui adresser ces quelques vers le mot n'a pas franchi mes lèvres. Le mot n'a pas touché mon cœur. Est ce un lait dont la mort nous sèvre?

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Est ce une drogue, une liqueur? De nommer? Ma sœur me désarme. J'ai trop respecté ton chagrin. Le silence a le poids des larmes et leur refrain.

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Louis Andrieux va pendant l'enfance de ce petit Louis. Il va parfois emmener son filleul pour une promenade au parc ou ou lui faire visiter l'Assemblée nationale. Mais disons le au quotidien, l'enfant vivait avec Marguerite, fille d'une famille bourgeoise déclassée. Une famille qui tenait une pension avenue Carnot. Malgré toutes les précautions qu'on pouvait bien prendre dans son entourage, l'enfant entendait peut être les murmures et peut être percevait il la gêne des uns et des autres. L'un de ses grands biographes, Pierre Juquin, raconte dans un documentaire de Sandra Rud consacré à l'écrivain, je cite Pierre Juquin.

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Aragon vit une histoire terrible de mensonge, de vaudeville, d'hypocrisie, de paraître. Cette souffrance est très profonde au lieu de s'effondrer. Aragon réagit et réplique par la création de la beauté.

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Cette blessure des origines va bel et bien marquer Louis et le marqué pour la vie. La littérature, très tôt, va lui servir de refuge. Il ne sait pas encore tenir un crayon qu'on l'entend déjà déclamer. Des récits à ses tantes et ses tantes sont là, qui prennent des notes. Et puis lui même prendra la plume et à son entrée au collège, il aura déjà écrit une soixantaine de petits romans. Cet adolescent brillant éblouit ses professeurs. Son destin pourrait sembler tout tracé seulement.

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La guerre est là, qui s'apprête à rebattre toutes les cartes. Un extrait du premier mouvement de ce Concerto pour deux pianos de Francis Poulenc, c'est Louis Lortie et Hélène Mercier qui étaient au piano, accompagnés par l'Orchestre philharmonique de la Bible, ici sous la direction d'Edward Gardner.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Alors, passer le baccalauréat Aragón a opté pour une filière tout à fait inattendue puisque, peut être poussé par sa famille, il entre en fac de médecine. Il se retrouve bientôt à la fac de médecine à l'Odéon, puis à l'hôpital du Val de Grâce, qui prend en charge. À cette époque, on est en pleine guerre. L'afflux des soldats blessés au front, bien sûr. Et malgré les nuages qui s'amoncellent au dessus de cette génération dont on voit bien qu'elle va servir un jour de chair à canon.

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On voit notre Louis arpenter ce quartier de l'Odéon tout à sa nouvelle liberté. Il va se lier d'amitié avec d'autres étudiants comme Drieu La Rochelle, Drieu La Rochelle, qui sera dans ses années de jeunesse un des amis les plus proches d'Aragon. Il passe aussi un temps fou chez la libraire Adrienne Monnier ou passionnée de Dickens, de Rimbaud, de Mallarmé. Il dévore les livres et c'est peut être là, entre les étagères chargées d'ouvrages, qu'il adresse pour la première fois la parole à un autre étudiant en médecine qui n'est autre qu'André Breton.

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Toujours dans ce même documentaire, Jean Vista, son exécuteur testamentaire, évoque un coup de foudre entre Breton et Aragon.

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Aragon s'exprimera. Il ne me reste guère qu'une sorte de couleur exaltée de ce moment de magie. Un écho de notre interminable conversation cantonnée sur ce boulevard Raspail sans fin, remontée, redescendues. Nous avions tous les deux très rapidement compris que notre rencontre avait pour l'un et l'autre une importance décisive. On raconte même, sans que ça soit tout à fait établi, que les deux amis chargés de la surveillance des aliénés à ce moment là font oui. Il faut des heures.

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Vous savez, il déclame, dit on, des vers pour couvrir les cris des fous. André Breton ouvre aussi à Aragon de nouveaux horizons. Il va lui présenter d'autres figures littéraires comme Apollinaire ou comme Reverdir. Mais alors qu'il aurait pu se tenir encore loin de la violence des combats. Aragon va donc demander à partir au front. Car si la guerre lui répugne, elle lui inspire aussi, disons le, une forme d'exaltation. Et à l'été 1918, c'est ce que vous racontez tout à l'heure.

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Le voilà donc arrivé sur le terrain ne va pas durer très longtemps, cette guerre, forcément, puisqu'on est en 1918, mais elle est pour lui d'une grande intensité et une date en particulier, va marquer le jeune engagé. Je cite Philippe Forest de nouveau. Tout se passe comme si la guerre d'Aragon avait tenu en une seule journée, celle du 6 août 1918. Au cours de laquelle il fut à trois reprises enterré, vivant par les obus qui pleuvaient autour de lui.

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Ce seul fait de guerre, il le signale à André Breton, car on m'a tué trois fois. L'autre jour, il lui vaudra la croix de guerre.

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Et cette mention, seul médecin au bataillon à assurer l'évacuation des blessés, très nombreux dans des conditions difficiles et périlleuses, a fait preuve d'un dévouement et d'une abnégation au dessus de tout éloge au combat.

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Aragon fait preuve d'une remarquable bravoure à la fin de la guerre et il tarde même à être démobilisé sur les décombres de cette immense tuerie. Ce jeune homme, dégoûté par les monstruosités de la guerre, s'attelle à l'écriture de son premier roman, qui sera Anicet. Le panorama lui vaut beaucoup de tensions avec Breton parce qu'elle est à la même époque. Breton, lui, prône déjà la mort du roman. Cette première brouille entre les deux amis se double d'une terrible crise de jalousie.

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Il faut dire que cette amitié d'une grande force est quelque chose de fusionnel. Et Aragon? Très affecté par tout cela, s'écrit plein d'amertume dans une lettre à Breton. J'aime, je t'aime tant que tu ne sais pas à quoi tu t'engages. Bref, quand il rentre à Paris, les choses s'apaisent un peu.

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Aragon retrouve Breton, mais aussi Philippe Soupault et bien d'autres. Ensemble, ils vont diriger la revue Littérature. À cette époque, la jeune génération est traumatisée par la guerre et est avide de renouveau, de révolte. Il y a urgence à tout réinventer, comme on dit, de créer de nouvelles formes d'expression, mais aussi de contestation d'un ordre établi que depuis sa tendre enfance et pour les raisons que maintenant vous connaissez, Louis Aragon a eu tendance à remettre en cause.

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C'est dans ce contexte qu'ils vont accueillir à Paris Tristan Zarah, ce Roumain qui est un des principaux représentants du mouvement Dada. On est là au début de la période dadaïste du groupe. Ils vont chercher à provoquer le scandale. On voit par exemple Zarah déclamer du Léon Daudet, tandis que Léon Daudet, homme d'extrême droite, bien entendu, tandis que Aragon et Breton agitent des sonnettes. Tout ça choque, enchante Aragon, qui se révèle un grand provocateur. Et d'ailleurs, bientôt, il va laisser tomber ses études de médecine.

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On dit même qu'il aurait volontairement rendu une copie blanche au moment de l'examen. Il tourne le dos alors qu'il était tout près du but. Il tourne le dos à un avenir qui aurait été stable, sécurisant. Et désormais, il n'entend plus se consacrer qu'à son art. Seulement, cela veut dire ça. Vivre chichement. Ses seules publications et, disons le aussi sur la générosité de mécènes de rencontres. Cela ne l'empêche pas de se livrer à un certain libertinage.

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À l'époque, le jeune Aragon, toujours aussi séduisant, dégage une certaine aura dont il profite lors de ses virées parisiennes avec Drieu la Rochelle Drieu, avec lequel il entretient une relation assez ambiguë. Mais bientôt, le mouvement Dada s'essouffle. Il est rongé par des conflits internes. L'heure semble venue de passer à autre chose. Était à ce moment là que, peu avant le célèbre Manifeste du surréalisme de Breton, Aragon va théoriser une nouvelle ère artistique dans La vague du rêve.

[00:13:19]

La vague du rêve, qu'il publie en 1924. Il pose là les fondations du surréalisme. Pas très longtemps avant de livrer un de ses chefs d'œuvre.

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Le paysan de Paris. Mais ce goût du scandale, pour lui, n'est pas assez. Le jeune auteur va bientôt passer à la pure révolte. l'Orchestre symphonique de l'Utah, sous la direction de Maurice Abravanel, interprétait la grande ritournelle extraite de La belle excentrique d'Erik Satie. Franck Ferrand sur Radio Classique. Alors que tout le jeune groupe surréaliste se forme, ses apôtres sont bien décidés à montrer qu'ils n'ont rien perdu de ce goût de la provocation qui fait leur célébrité.

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En 24. Un triste évènement va leur fournir une tribune propice à susciter un peu de scandale. Il faut dire qu'en octobre 24 est mort Anatole France, célèbre prix Nobel de littérature. Un petit peu la littérature française à lui tout seul. Eh bien, ils vont publier un brûlot qui s'intitule Un cadavre et qui s'en prend violemment au défunt. Le texte d'Aragon Avez vous déjà giflé un mort? Et peut être le plus féroce de tous? Balbutié, dont votre thèse sur cette chose pourrissant?

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Pour ce faire, qu'à son tour, les verts vont posséder, écrit il, des comptes.

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La force de haine qu'il y a chez ce jeune homme qui maintenant a 28 ans et qui va se trouver bientôt au cœur d'un autre scandale. On est en pleine guerre du Rif, vous savez, les Espagnols soutenus par les Français, tentant de réprimer brutalement la révolte marocaine. Et cette brutale intervention coloniale fait rend Aragon fou de rage. Et avec son groupe, on le voit faire irruption dans une fête qui se tient à la Closerie des Lilas.

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Les gamins montent sur les Taffin gamins, les jeunes auteurs montent sur les tables, insultent les convives. Ils crient Vive les Rifains!

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Et pourtant, pas longtemps après le scandale de la Closerie des Lilas, Aragon va prendre ses distances avec tout ce groupe pour vous dire qu'il est tombé à l'époque sous le charme d'une jeune Anglaise dont j'ai eu l'occasion déjà de vous parler. CNN, c'est canarde la très riche héritière de la canarde. Vous savez, ce n'est pas à un paradoxe près, lui qui critique tellement le capitalisme pendant près de deux ans, c'est une idylle qui va le détourner un peu de ses amis, avec qui déjà un certain nombre de désaccords avaient creusé des fissures.

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Et avec Mansi, on le voit sillonner la France, sillonner l'Europe dans une sorte de dolce vita assez enivrante. Aragon est amoureux et ça ne plaît pas à tout le monde auprès de ses amis. Il passe un peu pour un lyncheurs, si vous voulez. C'est vrai qu'il n'est plus au café du soir au matin. Et puis, au début de l'année 27, il va prendre cette décision radicale qui surprend un peu tout le monde. Il s'engage au Parti communiste, je cite de nouveau Philippe Forest.

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Il s'agit bien pour Aragon de ne plus accepter aucun des arrangements qu'il aurait pu trouver avec le monde et qui, certainement, auraient été nombreux, ne serait ce que dans le journalisme et dans l'édition où il aurait pu aisément faire carrière une nouvelle fois, comme au temps où il renonça à la médecine pour la poésie.

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Aragon lâche la proie pour l'ombre, se mettant Anthime immédiatement en péril en renonçant au traitement sur lequel il pouvait compter. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser sans que les livres qu'il publie chez Gallimard puissent constituer pour lui une source significative de revenus, alors bien sûr que les premiers temps, Aragon peut compter sur le soutien financier de sa riche Nancy.

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Mais très vite, les relations entre les deux s'enveniment. Elle va finir par le quitter pour un pianiste alors qu'ils sont en voyage à Venise. Ça ne s'invente pas. Aragon est au désespoir et même, il va tenter de mettre fin à ses jours à ce moment là.

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Mais à la fin de l'année 1928, on est à la grande époque de Montparnasse où il y a toute cette espèce de bouillon de culture extraordinaire. Et justement, il est à la Coupole, sur le boulevard Montparnasse. C'est là qu'il va faire la connaissance d'une jeune auteur russe, Elza Triolets Elza Triolets, qui s'est arrangé pour le rencontrer. Elle avait très envie de rencontrer Aragon. Ce n'est pas une rencontre due au hasard. La vie du poète à ce moment là, on peut le dire, va basculer toujours dans ce documentaire de Sandra Rue de Pierre Juquin, l'explique le site.

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Elza va l'aider à devenir le grand écrivain qu'elle a compris qu'il est en lui traçant des limites. Pour elle, il écrira.

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Il advint qu'un beau soir, l'univers se brisa sur des récifs que les naufrageurs enflammés. Moi, je voyais briller au dessus de la mer, les yeux d'Elsa, les yeux d'Elsa, les yeux d'Elsa.

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Dès lors, la vie dragon va suivre tous les rebondissements du XXe siècle. Vous le savez, il va épouser pour le meilleur et pour le pire. Cette cause communiste, il est ce poète. Ce génie littéraire. Ce journaliste est aussi ce militant acharné. Il sera aussi résistant, plein de feu et de courage. Son parcours passionné va susciter beaucoup d'admiration, évidemment, et d'admiration justifiée, mais aussi de vives polémiques, bien sûr. Et à ses détracteurs, l'auteur d'Aurélien, notamment, qui clamait avant tout être un écrivain.

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Cet auteur aura simplement lancé Je demande qu'on me lise.

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Mais dites moi, mais dites moi ce reste Christian Morin dans ce studio, bonjour question tout est fait. Vous avez gagné? Dites moi, mon cher enfant. Bonjour, d'abord, bonjour a tous. Vous aussi, vous pourriez demander que l'on vous lise, mais on vous lit déjà beaucoup et toutes. L'assesseur du reseau a rappelé Votons pour autre chose. Ce sont les jaloux qui évoquent ce genre de phrase. J'ai découvert ce qui est intéressant quand vous préparez une émission et quand Jérémie Grigoris me donne les sujets dont vous allez parler et traiter.

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Chaque matin, je me suis penché sur Aragón. J'ai découvert quelque chose que je ne savais pas. C'est que Georges Brassens avait repris un poème d'Aragon qui s'appelle Il n'y a pas d'amour heureux pour en faire cette magnifique chanson. Ce texte n'était pas rien, n'est jamais certain. N'est ce pas exactement indigne? Rien n'est jamais acquis. Pardon? Alors oui, tout à fait. Ce sont des textes formidables. Et puis, le nombre Léo-Ferré aussi, qui a consacré un album à Aragon avec des chansons magnifiques.

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Mais le nombre de chanteurs tels Catherine Sauvage, Yves Montand, Alain Barrière, Isabelle Aubret, Francesca HOLLEVILLE, Nicole Rieu ou Marc Augé, ne l'oublions pas aussi, qui ont chanté Aragon avec des textes superbes.

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Mais rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur. Et quand il croit, son ombre est celle du loup.

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C'est ça, si je ne m'abuse exactement. Et alors, version brassin, c'est pas mal non plus. Et ça, on pense à Saint-Germain-des-Près, bien sûr, à cette grande époque. Les yeux d'Elsa aussi. Merci de cette évocation. Rendez vous demain matin avec un autre sujet que je n'ai pas.