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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Il va y avoir 100 ans le 7 avril prochain, puisque c'était le 7 avril 1921, par une belle journée de printemps, une journée parisienne, cérémonie organisée en hommage au Soldat inconnu inhumé sous l'Arc de triomphe. Ça fait à l'époque quelques mois, depuis le 11 novembre de l'année précédente, qu'un héros anonyme repose sous le monument. Ce 7 avril, ce sont les colonies françaises qui rendent cet hommage solennel.

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Des délégations de nombreuses associations coloniales, des ligues de combattants, des engagés volontaires, mais aussi des lycéens assistent à la cérémonie au cours de laquelle sont déposés des palmes, des couronnes sur la tombe du Soldat inconnu et parmi les personnalités officielles, pardon, toutes vêtues de manteaux et de chapeaux sombres. On reconnaît un ancien ministre de la guerre, le président de l'Institut colonial français, le président du Comité d'aide et d'assistance coloniale. Et puis, un homme d'un certain âge qui portent une vareuse bleu horizon avec des étoiles en or.

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Il arbore la grand croix de la Légion d'honneur. Bien entendu, les bottes cirées, les mains gantées a cette grosse moustache que connaissent bien les Français de l'époque. Ses cheveux blancs sont coiffés en brosse. Cet homme, c'est bien sûr Hubert Lyautey qui vient d'être fait maréchal de France. L'année précédente, il a été reçu à l'Académie française. Il a mis 8 ans pour être reçu 8 ans après son élection. Lyautey Il y a eu la guerre entre entredeux Lyautey, également résident général du Maroc depuis presque neuf ans, et c'est à ce titre qu'il retire son couvre chef, s'incline, déposent des fleurs sur la tombe du Soldat inconnu avant de prononcer un discours dans lequel il va honorer les soldats qui, sans distinction de race, ont versé leur sang pour la France et l'ont versé sur tous les fronts.

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Nul doute que Lyautey, à ce moment là, pense aux spahis, aux tirailleurs, à tous ces soldats marocains qu'il a dû envoyer pour combattre aux côtés et au nom de la France.

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Franck Ferrand, c'est raté. Christiques, Louis Hubert Gonsalves Lyautey était né à Nancie, figurez vous. En 1854, il était d'une bonne famille. Son père est ingénieur diplômé de Polytechnique et des Ponts et Chaussées. Guillaume Jobin, dans l'ouvrage Lyautey, le résident nous dit élevé dans un milieu féminin avec un père absent. Il est attaché à sa mère et reste toute sa vie. Maniaque de ses origines et de sa généalogie. Lyautey n'est qu'un patronyme populaire d'origine allemande dont il aime à dire à tort qu'il signifie loyauté.

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De plus, la noblesse n'étant pas transmise par la mère dans la coutume française, il n'est pas aristocrate et souffre de ce complexe. Ça va même être quasiement. Ça pourrait être un fil conducteur pour mieux comprendre un certain nombre des engagements de Lyautey à l'âge de 18 mois. Il est victime d'un grave accident. On est sur la place Stanislas, à Nancy, alors que toute la famille assiste aux célébrations de la naissance du prince impérial. Le fils de Napoléon 3 et de l'impératrice Eugénie.

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On est à un balcon de l'hôtel de la Reine pour assister aux cérémonies. l'Hôtel de la Reine appartient au Lyautey.

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Hubert va tomber. Il tombe du premier étage. C'est vrai que sa chute est amortie par l'épaule d'un cuirassiers à cheval qui, heureusement, passait juste à ce moment là. Ensuite, le bébé va rebondir sur la croupe de l'animal. Mais il n'empêche que cet enfant va devoir rester alité pendant deux ans, qu'il subit à plusieurs reprises des interventions chirurgicales et que jusqu'à l'âge de 12 ans, on verra ce petit bonhomme prisonnier d'une espèce de corset pour occuper ses journées.

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Le petit tubaire, le petit Louis Vuibert, devrais je dire, lit énormément, surtout des ouvrages d'histoire, d'aventure. Il est fasciné par l'histoire de France, par les règnes glorieux. Très vite, il va soutenir, disons le, des opinions monarchistes. A seulement 12 ans, il écrit un court pamphlet. Pourquoi sommes nous royalistes, plutôt qu'une profession de foi royaliste? Il faut peut être y voir un semblant de contestation contre le Second Empire ou une manifestation de conservatisme social chez de jeunes romantiques.

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Oui, je vous dis bien que c'est écrit. À 12 ans, il va passer son bac, son baccalauréat, son bachot, comme on disait à l'époque en 1872, intègre l'Ecole polytechnique comme l'avait fait son père. Je vous l'ai dit et finalement, il va opter pour Saint-Cyr en entrant dans cette prestigieuse école militaire. Lyautey, disons le, marche dans les pas d'un certain nombre de ses aînés puisque sa famille compte énormément d'officiers, notamment un grand père qui était général, un arrière grand père qui était ordonnateur en chef des armées de Napoléon.

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Vous voyez qu'il y a une tradition familiale. Bien entendu, le parcours d'Hubert à Saint-Cyr est absolument irréprochable. On appelle un excellent sujet Qu'est ce que vous voulez sur 280? Un membre de la promotion 1875, il va sortir vingt neuvième. Toutefois, il n'a pas véritablement envie de se tourner vers une carrière militaire. Lui, ce qui le passionne, c'est la politique. Ça a toujours été la politique. Et puis, c'est vrai que les affaires militaires, d'une certaine manière, ne ne le passionne pas.

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D'ailleurs, pendant toute sa vie, toute son existence, il va marquer une certaine distance à l'égard des questions d'armée. Il expliquera plus tard à l'historien Daniel Alévie Je ne suis resté dans l'armée que par une suite de circonstances paradoxales, après avoir failli vingt fois à la quitter. Et on peut lui faire confiance quand il le dit. Peut être même que c'est davantage encore. Il sort donc de Saint-Cyr. Lyautey est affecté dans un bataillon de chasseurs à pied, puis un régiment de chasseurs à cheval.

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Néanmoins, il doit bien suivre sa carrière et ensuite, il va se trouver incorporé au 2e régiment de hussards de sésame. On est là, dans l'est de la France, un régiment qui, j'allais dire, nous y voilà en 1880. Oui, 80 ans va avoir pour mission de partir pour l'Algérie.

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La Grande Marche Orient et Occident de Camille 500 avait été composée en 1869. Le Bounderby Greif Collige était sous la direction de John Merkel. Franck Ferrand sur Radio Classique. Lyautey s'était déjà rendu en Algérie à l'occasion d'une permission, il en avait profité pour découvrir cette culture arabe qui va beaucoup marquer. Il s'était intéressé à l'islam et au cours des deux années. Maintenant, il va passer en Algérie. On peut dire qu'il se passionne véritablement pour tout cet univers, ses traditions, ses coutumes locales.

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Pour la religion musulmane aussi. Il apprend l'arabe avec beaucoup de facilité, semble t il. Il s'habille à l'algérienne. Vous allez me dire tout ça est un peu étonnant. Peut être pas tant que ça lorsqu'on sait qu'à cette époque, le jeune Lyautey traverse une véritable crise existentielle. Il faut vous dire qu'il est homosexuel à une époque où ça n'est pas du tout accepté. Il se sent plus ou moins rejeté par le monde dont il est issu. Tout ça va le détourner du catholicisme et le rapprocher d'une certaine manière de l'Orient, de la culture arabe et de la religion musulmane.

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Lyautey va aussi se familiariser avec les questions coloniales, l'administration, la politique française en Algérie, dont il ne partage pas du tout les orientations à l'époque. Dans une lettre à son père, il écrit On promet aux indigènes l'extermination et la servitude au lieu de leur offrir la participation à notre prospérité. Ça va être une des idées de sa vie. Bien entendu, vous allez voir jusqu'où il va la porter, cette idée là. Il rentre en métropole, donc en 1882, vous aurez fait vous même le calcul.

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Il est promu capitaine à ce moment là, il est affecté à un régiment de chasseurs dans les Vosges, puis est nommé aide de camp de l'inspecteur général de la cavalerie. N'oubliez pas l'époque où nous sommes. On est en plein mouvement de reconstitution d'une armée digne de prendre la revanche sur ce qui s'était passé en 1870 1871. On prépare d'une certaine manière la revanche. En 87, Lyautey prend le commandement du premier escadron du 4ème régiment de chasseurs à cheval.

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On est donc là, à Saint-Germain-en-Laye. Il va faire tous ces efforts pour essayer d'améliorer les conditions de vie. Il veut que ces hommes soient moins maltraités qu'ils ne l'étaient depuis toujours. Il s'intéresse à ces hommes de troupe, généralement méprisés dans la haute hiérarchie militaire. Il écrit dans le rôle social de l'officier. C'est un texte qui est publié dans La Revue des deux mondes en 1891. L'essentiel est de connaître parfaitement les hommes dont on a la charge en témoignant à ces hommes de la sollicitude, en leur prouvant l'intérêt personnel qu'il leur porte non par des discours, mais par des preuves directes tirées de la connaissance de leur personne et de leurs intérêts.

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L'officier acquiert forcément leur affection et leur confiance. Il est de plus merveilleusement préparé et c'est essentiel à son rôle permanent de justicier. Voilà un mot qui n'est pas neutre sous sa plume.

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Ce texte là va valoir tout de même à Lyautey une convocation au ministère des Armées. On l'accuse de propager dans l'armée des opinions qu'à l'époque, on hésite. On n'hésite pas à qualifier de socialiste, ce qui, évidemment, n'est pas tout à fait le cas. Mais c'est comme ça que c'est perçu. Outre ses opinions, Lyautey se démarque de ses semblables par un certain goût des mondanités. On le voit dans toutes sortes de dîners. Il adore l'opéra. On le rencontre dans tous les foyers de tous les théâtres parisiens.

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Il est présent dans pas mal de salons. Il a pas mal d'amis musiciens écrivains, parmi lesquels Marcel Proust, bien sûr, écrivain qui d'ailleurs, sera témoin de la rupture entre Lyautey et une jeune femme qui s'appelle Louise Banière, à laquelle il écrit Je ferais un mauvais mari. Je vous avais préparé d'amers regrets et de cruelle déception. Voilà ce qui, d'une certaine manière, est un comportement assez franc. Hubert est promu commandant en 1894. C'est cette même année qu'il est muté en Indochine.

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Il est un des principaux collaborateurs à ce moment là du colonel et chef d'état major Galliéni.

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Et c'est Gallieni qui lui expose une nouvelle doctrine selon laquelle tout succès militaire ne sert à rien s'il n'est pas suivi d'une politique de développement, de modernisation. C'est la doctrine de la conquête civilisatrice. Il s'agit en quelque sorte, à travers des installations militaires, de développer des voies de communication, de développer des nouvelles cultures agricoles, du commerce, de reconstruire des villages, etc. Cela va faire trois années comme ça, passionnante en Indochine, après quoi Gallieni part pour Madagascar.

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On est là en 97, Madagascar, où les violences sont à leur comble entre indigènes et troupes coloniales. Il est Gallieni, nommé gouverneur général de l'île. Il parvient à pacifier les provinces les plus instables, là où aucun avant lui n'avait n'avait réussi. Et à ce moment là, Lyautey est promu colonel. Il va quitter Madagascar en 1902 et l'année suivante, il retourne en Algérie. Appelé par le nouveau gouverneur du département français qui s'appelle Charles Jaunards, c'est toujours Le Soleil et ses pays de lumières qui m'attire comme un.

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Écrit Lyautey, qui, décidément, voue à ces contrées une sorte d'attirance qui est une forme d'amour. Il est nommé général de brigade, puis chef de la division d'Oran, haut commissaire du gouvernement pour la zone frontalière algéro marocaine. Voyez qu'il a gravi tous les échelons et ça ne l'empêche pas de continuer à s'intéresser de plus en plus à cette culture. Je vous l'ai dit à s'intéresser à l'islam lorsqu'il est gouverneur d'Oran. Il va passer des heures dans la mosquée d'Alger à discuter avec des imams.

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Et en 1910, après sept années, il quitte l'Algérie. Deux ans plus tard, c'est au Maroc qu'il est appelé. Et voilà, j'ai prononcé le mot magique, j'allais dire. En 1912, Lyautey, résident général au Maroc. Poste très important. Il est le deuxième personnage de la France coloniale après les gouverneurs généraux, les troisièmes après les gouverneurs généraux d'Algérie et du Sénégal. Lyautey arrive dans un pays qui est à feu et à sang, puisque les Marocains de l'époque se rebellent contre leur sultan.

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Il a signé en effet ce sultan, un traité de protectorat. Vous savez, avec la France et le Maroc. Perdant le contrôle des secteurs les plus importants comptes, tout comme l'armée et les finances. Évidemment, la population n'est pas n'est pas d'accord. Et la mission de Lyautey, c'est d'essayer de remettre un peu d'ordre. C'est une mission que lui a confiée le gouvernement, qui est éminemment délicate. Le président Poincaré, président du conseil des ministres des Affaires étrangères à l'époque, lui avait dit réussissais au Maroc et nous vous donneront une très grande ambassade St-Pétersbourg, par exemple.

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Vous imaginez à l'époque du grand rapprochement franco russe? L'ambassade de Saint-Pétersbourg, c'est le summum. Alors, assez vite pour asseoir son pouvoir, on voit Lyautey s'appuyer sur les autorités légales. Il obtient leur adhésion en montrant qu'il les respecte et même qu'il les protège. Il veut replacer le sultan au centre de la vie politique et religieuse et en faire le chef des musulmans qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être au Maroc. Ce qui va permettre à ce souverain d'acquérir une légitimité auprès de tribus qui, à l'époque, étaient en train de faire sécession.

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Et puisqu'il y a encore pas mal de zones qui sont entrées en dissidence, notamment Marrakech. Les troupes françaises vont réprimer les soulèvements, mais pour essayer de pacifier ces régions. Lyautey est convaincu que la force ne peut pas suffire. La force, elle, ne doit intervenir. Pense t il, qu'en dernier recours, comme le lui avait appris Galliéni vingt ans plus tôt en Indochine. Lyautey est convaincu que c'est par le développement, rappelez vous. Rappelez vous cette théorie essentielle de la conquête civilisatrice.

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C'est par le développement que cette pacification sera véritablement possible.

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l'Orchestre de la Suisse romande, sous la baguette de Niemeyer, revit interpréter la deuxième de ses escales de Jacques Ibert, intitulée Tunis Nefta, autant dire que nous sommes là, de l'autre côté du Maghreb. Franck Ferrand, Si tu critiques, Lyautey transforme le Maroc en vérité. Il lance toutes sortes de réformes économiques, judiciaires, administratives. Peut être d'abord et avant tout. En quelques années, on voit apparaître le chemin de fer. Des routes sont partout créées.

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Les ports, l'agriculture, l'industrie, la recherche et l'exploitation minière vont se développer. On est en train de faire du Maroc un pays moderne, tout simplement. Et c'est Lyautey. Système de santé qui est mis en place. Des écoles, des lycées qu'on construit un peu partout grâce à l'exode rural et à l'urbanisation. Les villes côtières Rabat, Casablanca gagnent des milliers d'habitants. On va donc les redessiner en construisant carrément de nouveaux monuments, etc. Et que ce soit dans ses méthodes, dans ses convictions, dans sa personnalité, tout simplement.

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Lyautey se trouve en décalage assez net avec la mentalité coloniale de l'époque. Est ce que nous dit Vladimir d'Ormesson, qui s'y connaissait en étude psychologique? Lyautey travaillait toute la matinée avec ses collaborateurs immédiats, écrit Wladimir d'Ormesson. Les chefs de service venaient de rapports. Il donnait ses ordres. L'après midi, il recevait. Il allait, j'allais dire. Il fonçait ici et là, presque toujours à l'improviste. Surprendre tel chantier, tel bureau, telle administration, en plein travail.

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La chaleur, ne le découragez pas. Vous connaissez les habitudes du patron. Elle maintenait un état de tension partout. La population indigène en concevait une sorte de satisfaction sacrée tant ses manières d'agir étaient à l'opposé de celles auxquelles elle était habituée. Ce qui frappait dans le gouvernement du général, c'était l'intérêt qu'il portait à tous, quelles que fussent les formes de l'activité. Il se plaisait à répéter qu'il n'y avait pas de petites choses, à l'exception de quatre mois où il a occupé le poste de ministre de la guerre.

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On est là en décembre 1916 à mars 1917. Courte expérience qui va d'ailleurs se terminer par une démission retentissante. Lyautey va rester au Maroc. Il va y rester en tout pendant treize ans, mais son départ est assez soudain et il va lui laisser un goût assez amer. Il faut vous dire que il est impliqué dans cette guerre du Rif qui oppose la république rifaine d'Abdelkrim aux Espagnols et bientôt aux Français. Lyautey voit débarquer en juillet 1925 le maréchal Pétain, qui est envoyé directement par le gouvernement pour inspecter le Maroc.

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Or, il faut vous dire que Lyautey et Pétain ne s'aiment pas du tout. Et finalement, Lyautey va donc démissionner. Il écrira, il dira de ses années marocaines J'ai réussi parce que je suis monarchiste et que je me suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le sultan, dont je n'ai jamais cessé de respecter et de soutenir l'autorité. J'étais religieux et le Maroc est un pays religieux. Je crois qu'il n'y a pas de vie nationale possible et prospère et naturelle qui ne fasse sa place au sentiment religieux, aux disciplines religieuses.

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Je crois à la bienfaisance, à la nécessité d'une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour l'aristocratie, pour le gouvernement des meilleurs, mais tout cela était impossible en France. Il n'ajoute pas dans la République française, mais tout le monde aura compris. Lyautey ne mâche pas ses mots. Il a toujours eu l'habitude, de vous l'aurez remarqué, d'être assez direct.

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Franck Ferrand, Théocraties. Il revient donc en métropole. On va le charger à ce moment là de l'organisation de L'exposition coloniale internationale de Vincennes, la fameuse Expo coloniale qu'il inaugure en 1931. Et on peut dire que même si son départ du Maroc a été douloureux, le maréchal Lyautey va finir sa vie d'une façon assez agréable. Néanmoins, il reçoit plusieurs fois chez lui le sultan et ses enfants dans son château de Toray, en Lorraine. Il va d'ailleurs organiser des bourses d'études pour les étudiants marocains.

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Lyautey mourra le 27 juillet 1934, à l'âge de 80 ans. Il meurt dans son château lorrain. On va lui organiser des obsèques nationales, bien entendu. Obsèques qui se déroule à Nancie le 2 août, jour de deuil national, en présence du président de la République de l'époque, Albert Lebrun, et de plusieurs ministres de quatre pachas. Et bien sûr, des tirailleurs marocains qui sont là, bien sûr, qui sont là, fidèles au poste, même si le soleil, lui, n'est pas présent.

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Le sultan Mohammed 5 n'est pas né, n'a pas fait le voyage, mais il a été l'un des premiers à se recueillir sur la dépouille de Lyautey. On peut lire dans Le Figaro du 29 juillet 1934, je cite Le Figaro Deux officiers de tirailleurs en grande tenue montaient la garde d'honneur, sabre au clair, au chevet de l'illustre mort, le sultan, les yeux embués de larmes, contemplant quelques instants, le visage calme et serein du maréchal. Il déposa près du corps une gerbe de glaïeuls et de.

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D'un maréchal de France à l'autre, nous retrouvons maintenant Christian Morin bonjour Christian et vous n'êtes pas si éloigné de la vérité. Bonjour à toutes et bonjour à tous. Et bonjour à vous, mon cher Franck. Vous avez devant vous un fils de caporal détériorant. Ah oui, une guerre! Quand il a été rappelé en 39, il était caporal dans l'armée, dans les tirailleurs marocains, donc seul régiment, je le répète, qui défilait avec un bélier en tête.

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Oui, bien sûr, il faut s'en souvenir. Puis j'aimais bien quand même cette devise du maréchal Lyautey Emprunter, diton à Shakespeare. La joie de l'âme est dans l'action. Une action que vous menez tambour battant chaque matin à 9 heures. Figurez vous que quand vous avez évoqué la colonie et le Maroc, enfant, je me souviens, j'avais, j'étais persuadé quand on vous parlait du maréchal Lyautey, qu'il avait découvert le Maroc en explorateur. Je voyais plutôt explorateurs à terre que quelques militaires.

[00:22:55]

Merci encore pour cette belle narration chaque fois que je vous souhaite un très bon week end. Et puis nous nous retrouvons bien sûr lundi.

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Bon week end à vous.