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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Dans les années 1840, un capitaine de baleinier, Achab, se lance dans la lutte à mort avec un redoutable et gigantesque cachalot blanc Moby Dick. Cette histoire, évidemment, vous la connaissez, c'est le grand roman de cet écrivain américain, Herman Melville, qui paraîtra en 1851. Mais pour tout vous dire, Melville s'est inspiré d'une autre histoire, une histoire véridique celle là. Une histoire qui l'a bouleversé, celle du naufrage du baleinier Essex.

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Un naufrage qui a été racontée par un des survivants à une chaise en 1821. Bien. C'est cette histoire terrible que nous propose ce matin Pierre Antin, qui a préparé cette émission. Nous sommes le 12 août 1819 à Nantucket. Nantucket est une île qui se trouve au sud de Boston, dans le Massachusetts. Et voilà qu'un baleinier de 30 mètres de long de 7 mètres de large, un baleinier avec trois mâts. Il s'appelle l'Essex. Ce baleinier lève les voiles pour une campagne de pêche dans l'Atlantique, puis le Pacifique, en passant par le cap Horn.

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Une campagne qui doit durer deux ans et demi. Le baleinier rentrera au port. Les soutes pleines de centaines de barils d'huile de baleine, cette huile extrêmement coûteuse, une huile utilisée à l'époque pour l'éclairage public des villes. Pour l'industrie textile, elle présente toutes sortes de caractéristiques très précieuses, très utiles. Cette huile de baleine est 18 matelots à bord de l'Essex, tous très jeunes, puisque le benjamin a même 14 ans. Vous imaginez? Il y a onze Blancs et sept Noirs.

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Faut pas oublier que dans le Massachusetts, l'esclavage a été aboli en 1783. Tous sont commandés par le capitaine George Pollard, qui n'a que 28 ans, et par le premier maître à Winchester, qui, lui, a 22 ans. Voyez un peu de la jeunesse de ses équipages. Le second maître, Matthew Joy, a quand même 26 ans. Il y a trois canot à aviron qui sont accrochés sur le pont. Des canots légers rapides. Ce sont les baleiniers proprement dite.

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Ce sont elles qu'on utilise pour poursuivre et pour tuer les cachalots à grands coups de harpon.

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Franck Ferrand Christiques.

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Au bout de neuf jours déjà, une catastrophe survient sous un coup de vent brutal. Le navire se couche. Il a été surpris par un grain et une lame qui vient détruire la cambuse et deux de ses petits canots. L'un de ces baleinières. Le naufrage est évité de peu, mais il ne reste plus qu'un seul canot à bord puisque je vous ai dit qu'il y en avait trois.

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Donc on atteint néanmoins le Cap Vert de l'autre côté de l'Atlantique. Voyez. Et là, l'équipage a la chance de pouvoir remplacer les baleinières perdus par deux canaux qu'on achète d'occasion. Direction maintenant le cap Horn et la pointe du Chili.

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Début 1820, c'est à dire cinq mois après le départ. Le voilà donc nos hommes dans le Pacifique, remontant les côtes du Chili en deux mois. Ils vont tuer 11 baleines, comme on dit. Ce sont essentiellement des cachalots qu'ils tuent. Ils vont produire comme ça cent quarante barils d'huile au cours d'une escale dans un petit village de pêche en Équateur. Un des matelots va déserter. Je vous avais dit qu'ils étaient en tout 21 et ils sont donc 20.

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Maintenant, ils prennent plein ouest. Ils font halte dans les Galapagos sauvages, au large de l'Équateur, où ils vont quand même capturer quelque 300 tortues. C'est une opération très rentable. C'est une expédition qui va leur rapporter pas mal d'argent. Enfin, en tout cas, à leur armateurs, on va conserver les tortues en question, vivantes dans les soutes ou sur le pont. Et ces tortues, elles serviront quand on en aura besoin de vivres.

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Et on fait route encore plus à l'ouest vers l'off shore ground, qui est une zone où circulent de nombreux bandes de nombreuses familles de cachalots. Le but du voyage, c'est justement cet off shore ground qui se trouve à 3700 kilomètres au large de l'Équateur. On est là le 20 novembre 1820, 15 mois après le départ en plein Pacifique. Il est 8 heures du matin. Le temps est beau et clair. Du haut d'un mât, la vigie repère des baleines, plusieurs baleines et l'Essex fait une manœuvre d'approche.

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Les trois canaux haram sont immédiatement mises à l'eau et voilà qu'on se disperse au dessus des baleines. Et la chasse est lancée à Wand. Chèze commande un des canots. Il est à l'avant. Bien sûr, il regarde. Il observe les. Il essaie de voir les baleines, les cachalots.

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Il y a une baleine qui passe vraiment à proximité. Lance le harpon et il le plante dans la peau et la graisse de l'animal. Peut être même sûrement. La chair était atteinte puisque en retour, le cachalot assène un grand coup de queue l'embarcation, ce qui va créer un trou dans la coque. When immédiatement, tranche la ligne. C'est comme ça qu'on fait dans ces cas là, cette ligne qui relie le canot à l'animal. Et il revient vers le navire.

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Le navire amiral. Les hommes hissent le canot très endommagé à bord. Il va falloir commencer les réparations pendant que les deux autres canaux sont encore en chasse. Nous, marins, sommes tellement accoutumés à la répétition perpétuelle de telles scènes qu'elles nous sont presque devenues familières, commente Wende, fataliste, placide, tout à ses réflexions.

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Il jette un oeil en direction de l'eau et là, il aperçoit alors un énorme cachalot environ 25 mètres. Dur quand Jumanji le navire. Le cachalot s'approche. Il observe. Il repart et le voilà qui revient soudain à la charge.

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C'est la grande différence entre ses audon ossètes et toutes les baleines, comme les baleines franches, les baleines bleues, etc.

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C'est que les cachalots peuvent se montrer agressives et là, ils arrivent aux agressifs. Ils arrivent au maximum de sa vitesse. À bâbord, toute crie pour essayer d'esquiver la collision. Trop tard de sa tête, énorme, dur de toute sa masse en mouvement, le cachalot frappe l'avant du navire. Les hommes sont jetés au sol. Le bateau est soulevé comme s'il avait heurté un récif. Il est là à trembler comme une feuille pendant de longues secondes. La baleine elle même a l'air de s'être étourdi par le choc du probs, parle de cette collision et le cachalot finit par disparaître sous les flots.

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Ils sont comme on dit. Le navire est touché. De l'eau jaillit dans les soutes. Les hommes actionnent les pompes autant qu'on peut. Il faut écoper. Copé, l'avant du bateau, s'enfonce quand même de plus en plus. Soudain, Weng aperçoit à quatre cents mètres une forme dans l'eau de l'écume. Et c'est le cachalot qui est là. C'est la baleine qui revient. Elle semble s'agiter, convulsif, claquer des mâchoires, comme si elle cherchait à passer sa rage du winch dans son petit livre.

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Et soudain, la baleine charge à nouveau à pleine puissance. Il m'a semblé à cet instant que son allure trahissait une colère décuplée. La vague autour d'elle débordait dans tous les sens et son sillage s'accompagnait d'une écume blanche de près de 15 pieds de largeur produite par le fou furieux de sa queue. Et à nouveau, c'est le choc. Un choc inouï. On entend la charpente qui se brise. L'avant du bateau est béant. Les marins comprennent que l'Essex est sur le point de sombrer.

[00:07:34]

Et la baleine va repasser une dernière fois sous le navire. On se dit elle va revenir dans cette fois.

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Le cachalot disparaît et disparaît pour de bon. Wang Chèze ordonne préparer l'abandon du navire. Un homme récupère deux sextant, deux boussoles, les manuels de navigation, le coffre du capitaine, le chien sont à peine le temps de jeter tout ça dans leur canot, de mettre le canot à l'eau. Les hommes vont sauter comme ils peuvent essayer. Il faut se dégager déjà de ce qui, bientôt, ne sera plus qu'une épave. Quelques secondes plus tard, effarés, ces pauvres rescapés assistent au spectacle de l'Essex, qui est en train de chavirer complètement et qui va s'enfoncer, s'enfoncer.

[00:08:17]

C'est maintenant une épave en pleine océan Pacifique.

[00:09:21]

L'orage de la pastorale, la sixième Symphonie de Beethoven, l'Orchestre symphonique de Chicago, sous la direction de Sir George Charlety.

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Franck Ferrand, Si tu christiques de loin le capitaine Poulardes, qui se trouve sur un des canots baleiniers et l'équipage des deux autres canaux qui sont là, tout le monde comprend qu'un drame est survenu. On rejoint l'épave de l'Essex qui n'a pas encore totalement coulé et surtout, on se rapproche du canot, une chaise épaulards d'une voix blanche, évidemment. Dis mon Dieu, monsieur Chaise. Mais que s'est il passé? Nous avons été détruits par une baleine dite chaise et pendant quelques minutes, les 20 hommes restent comme sidérés.

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On a envie de dire, nous, avec notre sensibilité actuelle, que c'est une petite vengeance pour toutes ces centaines et tous ces milliers et dizaines de milliers de grands mammifères qui ont été chassés, pourchassés, massacrés pendant pendant quelques siècles. Le capitaine reprend ses esprits. Il faut récupérer des vivres sur l'épave, dit il, et on parvient comme on peut à accéder quand même aux coffres d'appoint qui sont restés secs. C'est vraiment. Yaghi reste plus grand chose hors de l'eau de ce navire.

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On embarque aussi un petit peu d'eau douce. Le plus possible, bien sûr. Et puis deux tortues par canot. Et puis encore des outils et des clous. Mais évidemment, c'est très difficile de se résoudre à abandonner un tel navire. Alors, on va dans un premier temps puisque les valeurs de vouloir flotter en a marre. Les baleinières à cette épave et on va passer ainsi la première nuit dans la déprime et l'anxiété amarrées au désespoir, si je puis dire.

[00:10:58]

Personne ne peut dormir, bien sûr. Dans sa tête, Wand Chèze refait tout le fil des événements. La baleine venait directement de l'ensemble où les pêcheurs avaient frappé trois de ses congénères. On aurait dit que la souffrance de ses compagnons avait allumé dans son esprit un désir de vengeance et creations convaincus d'un acte intentionnel et prémédité de la part de ce cachalot qui, effectivement, est plus que probable. Le lendemain, les marins ont décidé d'utiliser le gréement de l'épave pour fabriquer des mâts et des voiles de fortune à leurs trois canaux vont s'activer comme ils peuvent et après une deuxième nuit sans sommeil, ils finiront par abandonner les sexes et faire cap au Sud-Est vers l'Amérique.

[00:11:42]

Avec un double espoir atteindre une terre ou croiser la route d'un autre navire. Ils estiment que le Pérou est à 60 jours de navigation. 60 jours, c'est précisément le temps qu'ils pourront tenir avec leurs réserves de vivres. Évidemment, on n'a pas droit à la moindre erreur dans ce genre de cas et il faut avoir la chance avec soi. Le canot Daugan Chèze transporte six hommes et les jours vont se succéder dans une espèce d'angoisse qui croît sans cesse. Et les jours sont toujours les mêmes.

[00:12:12]

Les dauphins viennent parfois jouer autour d'eux en déjouant toutes les tentatives des pêcheurs pour essayer de capturer ce qui pourrait devenir de la nourriture et parfois la nuit. Les trois canaux qui ne sont pas amarrés les uns aux autres pour ne pas se ralentir finissent par se perdre de vue. Alors dans ces cas là, on allume une bougie et puis on finit par se retrouver. Dans ces cas là, on est. On est soulagé. Au bout d'une semaine. Première tempête qui vient s'abattre sur les naufragés.

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Les embarcations résistent assez bien, mais il y a de l'eau de mer partout et de l'eau de mer qui, notamment, a mouillé le pain, ce qui va obliger tout le monde à manger désormais du pain salé. Et ça dure des jours et des jours. Et ça donne une soif inextinguible. La violence de la soif dévorante est sans égal dans le catalogue des misères humaines CRIO Weng. Elle nous a pratiquement privés de la parole. Nos lèvres craquelé étaient gonflées et une salive gluante insupportable.

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Collen, nos bouches. Dix jours après le naufrage, ils vont déguster leur première tortue. C'est un repas de gala. Des loyers qu'ils ont quand même eu la grande sagesse et l'extraordinaire caractère d'attendre jusque là. Pire que la tempête, il y a le calme plat. Et c'est ce qui les attend. À la mi décembre, la houle les fait même reculer. Ils sont brûlés par le soleil. Il leur faut diviser les portions par deux. Ils ne sont déjà plus que l'ombre d'eux mêmes.

[00:13:34]

Et il y en a qui commence vraiment à désespérer. A cette heure du matin, environ le 20 décembre de cette année 1820, l'abattement devient très, très palpable. Et à ce moment là, il y a des hommes qui se dressent, qui pointent le doigt vers l'horizon et qui crient terre, terre. Et au loin, il y a une île.

[00:13:52]

Elle fait dix kilomètres de long, cinq kilomètres de large, avec un peu de relief, de la végétation. Et on se dit qu'il y a peut être des habitants et surtout, qu'il y a sûrement de l'eau douce. Ce que nos coeurs ont ressenti, raconte notre témoin, dépasse l'entendement. L'espoir, la peur, la gratitude, la surprise, l'allégresse se sont succédé dans nos esprits et ont démultiplié nos forces. Alors, si on en croit le manuel de navigation, il s'agirait de l'île du si on accoste.

[00:14:22]

On est quand même un peu méfiant avec les mousquets, les pistolets. Évidemment, on se dit qu'il y a peut être des populations peu accueillantes sur cet îlot, notamment. Y a pas mal aux blachon cannibales à cette époque encore dans la région. Mais en l'occurrence, il n'y a pas à qui vive tout de suite. On se met donc en quête de nourriture. La récolte est maigre quelques oiseaux, des œufs, des feuilles de moutarde, de petits crabes.

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Et puis, et puis on cherche l'eau douce, d'abord avant tout. Et il n'y a pas d'eau douce. Pas une goutte.

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Trois jours, trois jours de recherche. Et on finit par conclure que ça n'apportera rien et qu'il faut partir s'ils restent ici en épuisant le peu qu'il leur reste de réserves d'eau. Cette île deviendra pour tous ces hommes le tombeau. Il y en a deux qui, pour une fois, vont finir par rentrer quand même plein d'entrain de leurs explorations. Capitaine de chaise, nous avons trouvé une source distille sous des rochers là bas des rochers qui se découvrent à marée basse.

[00:15:18]

Alors là, tous les naufragés se précipita à la source. Et effectivement, il y a. Il y a enfin de l'eau douce. On s'abreuve jusqu'à plus soif et on se dit qu'on va pouvoir rester encore un peu. Oui, mais combien de temps? Il paraît assez vite à ces hommes que les faibles ressources de l'île ne permettront évidemment pas de nourrir 20 personnes durant de longs mois. Et donc, on décide de s'offrir seulement une semaine de répit, le temps de se refaire une santé, de réparer les canots, de faire des réserves d'eau, bien sûr.

[00:15:47]

Et une semaine plus tard, bien on s'apprendre, on s'apprête à reprendre la mer. Pas tous, puisqu'il y a trois hommes qui ont commencé la construction d'une cabane et qui, eux, ont décidé qu'ils resteront sur l'île le 27 décembre 1820. Ce sont donc 17 naufragés qui poussent leur canot pour reprendre la mer. Est ce qu'ils réalisent véritablement ces hommes là que leurs chances de survie sont extrêmement faibles?

[00:17:01]

Christophe Fawn Domani dirigeait l'Orchestre philharmonique de Vienne pour cette ouverture des Hébrides de Mendelson. Franck Ferrand sur Radio Classique. Très vite, les vents ont éloignés les canaux qui visaient l'île de Pâques, mais qui vont la manquer au bout de dix jours. Un homme meurt d'épuisement. C'est le premier mort. Il a droit à des égards. On coud ses vêtements autour de lui. On jette son corps par dessus bord. Bref, on respecte les rites de marine. Et puis arrive une tempête nocturne qui va séparer le le canot daugan chaises des deux autres.

[00:17:36]

Plus on ne se retrouvera plus jamais. Il faut imaginer le sentiment de déchirement qui envahit ces hommes. Ils ont ensemble traversé tant d'épreuves et les voilà maintenant séparés. Ils sont cinq sur le canot, dont une chaise, à la mi janvier. Ils vont réduire leur ration à 40 grammes de pain par jour et on en a un qui va mourir. Son corps également été immergé selon les rites. Et là, ils sont plus que quatre, de plus en plus faible.

[00:18:00]

Bien sûr, très difficile de manoeuvrer la barque et de tenir la barre. Ils sont en train de renoncer. D'ailleurs, nous attendons le verdict du temps qui passe, écrit Wende. Je trouve ça terrible. Au début de février, il y en a encore un qui meurt dans d'atroces convulsions. Et puis, cette fois, les trois survivants vont franchir un pas qu'ils se refusaient à franchir. One propose Nous allons préparer son corps pour le conserver. Êtes vous d'accord?

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Et les autres acquiesce. Bien sûr, on va cuire la viande. Décidément, avec ce que je vous ai raconté hier matin, nous sommes dans une sorte de phase de cannibalisme dans cette émission. Le 18 février, le plus jeune, Thomas Nickerson, qui 15 ans, ne parle plus son visage est devenu Sireuil, n'a presque plus de regard et est sur le point de rendre son dernier souffle quand, du fond des ténèbres, il entend la voix du barreur.

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Qui dit voile, puis qui crie voile voilé. Oui, il y a un navire à l'horizon. Et aussitôt, le jeune Thomas revient à la vie à Wand. Chèze, d'une main ferme, borde la voile. Le barreur fait cap sur le navire. C'est un grand brick anglais qui s'appelle Link Diane. L'équipage les aperçoit et les attend. Du haut du pont, le capitaine leur demande Mon Dieu, mais qui êtes vous des naufragés? Capitaine. Nous sommes des naufragés.

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Franck Ferrand. C'est raté. Christiques, les trois malheureuses sont hissées à bord, porté dans la cabine du capitaine. On leur fait de les nourrir comme on peut, avec une nourriture à base de tapioca. Et une semaine plus tard, ils seront sur la terre ferme à Valparaiso, au Chili. Un autre canot sera lui aussi secouru par un navire avec seulement deux survivants, dont le capitaine Pollard. D'ailleurs, à Valparaiso, Paula racontera péniblement comment, après avoir mangé tous leurs camarades décédés, ils en sont venus à la pire extrémité puisqu'ils ont tiré au sort l'un des leurs.

[00:19:48]

Et c'est tombé sur Awen Coffin, qui avait 18 ans et qui a été exécuté pour permettre aux autres de se nourrir. Quant au troisième canot, il aura été définitivement porté disparu. Quant aux trois Robinson là bas, restés sur leur île au milieu du Pacifique en avril 21, un navire pénitentiaire en route pour l'Australie fera escale sur l'île pour les rechercher et il les retrouvera alors vraiment bien vivants.

[00:20:12]

Au final, vous voyez que sur les 20 naufragés du départ, 8 auront survécu et ceux qui étaient sur les canots ont survécu au prix de choses innommables. Évidemment, ils avaient mieux valu rester sur l'île, c'est certain. Wang Chèze rentrera chez lui à Nantucket, en juin 1821 et sans doute pour se libérer et avant de reprendre la mer. La même année, il écrira un livre qui s'intitule donc Récit de l'extraordinaire et affligeant naufrage du baleinier Essex. Ce récit, il vient d'être réédité aux éditions Robert Laffont et c'est lui qui, bien sûr, nous aura servi pendant toute pendant toute cette émission de guides.

[00:20:54]

Vous voyez que des pires choses peuvent de temps en temps être les meilleurs puisque grâce à ce récit, un certain Hermann Melville va se voir inspirer un des plus grands chefs d'œuvre de la littérature universelle. Ce sera Moby Dick.

[00:21:18]

Voici notre Christian Morin Bonjour Christian, bonjour Franck, j'ai repensé à cette petite phrase que nous apprenions il y a quelques années maintenant à l'école. Vous vous souvenez? C'est assez, dit la. Je me cache à vélo. Mon dauphin est quelquefois défendirent, mais on s'aperçoit avoir le nez en enfance, en culottes courtes tous les deux. Ce matin, le cachalot Monseu, je ne savais pas que cette histoire vraie. Ah oui, c'est surtout un animal merveilleux.

[00:21:45]

Vous savez, tous ces grands cétacés sont des sont des créatures absolument extraordinaires. Mais à l'époque, on les considérait d'abord comme des réserves de viande, d'huile et tout le reste, tout a fait.

[00:21:54]

Et puis, il y avait même l'huile de foie de morue. Vous avez sûrement connu qu'un quartier d'orange. Un peu d'huile de foie de morue a un quartier d'orange pour faire oublier le goût. Dites moi, je vous ai croisé hier soir sur RMC Stories. J'ai une question à vous poser. D'abord, vous avez appris quelque chose. Vous racontiez l'affaire Petiot? Rien à voir avec le sexe, bien sûr. Et c'est ainsi que j'ai appris que Simenon s'était inspiré du commissaire Massu.

[00:22:21]

Car sans son Maigret, il avait l'occasion de le rencontrer.

[00:22:23]

D'ailleurs, il était allé au quai des Orfèvres. Oui, tout à fait.

[00:22:27]

Mais on voyait des images de cet homme assez bourru, quand même un personnage particulier. Et je voudrais vous poser une question ce matin ce n'est pas une question piège. Est ce que l'expression l'assassin habite au 21 viendrait de l'histoire de l'affaire Petiot?

[00:22:40]

Non, parce que, en l'occurrence, c'est le film. Le film de Clouzot est antérieur à toute cette affaire. Oui, non. Parce que, justement, je me suis aperçu dans votre histoire, encore que ce petiot habitait au 21, rue. Seulement voilà.

[00:22:56]

Mais le film est antérieur et le roman dont il est tiré encore encore dans Ont rien à voir.

[00:23:01]

Donc, évitons le 21 et retrouverons nous demain matin dès 9 heures. Je ne vois pas naufrage d'ici là. Attention au cachalot que vous pourriez croiser.