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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. A l'automne, 17 cent vingt, un voilier est en train de mouiller dans les eaux paisibles dans les eaux turquoise de la Jamaïque. Au sommet du gréement, on peut imaginer un pavillon noir à tête de mort, la tête de mort des pirates, un navire pavillon claquent au vent. Le vaisseau dont je vous parle est celui du célèbre pirate John Rackham, qu'on surnomme Calico Jack en raison de ses vêtements colorés sur le pont.

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Ses hommes prennent du bon temps, le rhum coule à flots, on fume, on se détend. Il faut dire que les derniers pillages ont été florissants.

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On essaie de profiter un peu du bon temps et soudain, à l'horizon, les plus les plus lucides voit poindre une petite embarcation qui a l'air de s'approcher, de filer droit sur Rackam.

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Ça a tout l'air d'être un navire militaire et dans les vapeurs d'alcool, il faut bien dire que les pirates ont un petit peu de mal à réagir. Il faut pourtant assez vite reprendre la mer. Course poursuite qui s'engage au gré des vents. Et à mesure que le soleil décline, les deux vaisseaux finissent par s'approcher l'un de l'autre. Et c'est à ce moment là que le capitaine du bâtiment militaire va hurlé aux pirates de se rendre. Il est là pour ça et on ne l'écoute pas.

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Coups de canon des deux côtés, la lutte promet d'être sans merci et bientôt, des soldats se hissent à bord du vaisseau de Rackham, prêt à affronter cette bande de pirates à la réputation terrifiante. Mais contre toute attente, les brigands se révèlent plus affolés, plus inoffensifs que prévu. Je sais, je cite Mariève Stenuit qui raconte tout ça dans Femme pirate, les écumeurs des mers, les bras des pirates, nous dit elle, encore ivres de rhum.

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Manque de fermeté. Rapidement, il lâche sabre et pistolet court se réfugier sous le titre. Seuls trois d'entre eux continuent le combat. Puis deux qui traitent les autres de couard et les exhortent à remonter sur le pont pour se battre comme des hommes. Ces deux vaillants pirates impressionnent évidemment les soldats. Les voilà qui virevoltent sur le pont, brandissent leur arme, prêts à mourir plutôt qu'à se rendre.

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Leurs adversaires sont bien loin d'imaginer que ces deux guerriers si hargneux qui leur donnent du fil à retordre que ces deux guerriers sont en réalité vous m'avez compris et vous me voyez venir sont des guerrières.

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Elles sont de ces rares femmes pirates dans l'histoire de la marine à conserver la mémoire. Elle se nomme Anne Bony et Mary Read. Les deux sœurs d'armes se sont rencontrées au fil de leur épopée maritime au milieu des tempêtes, avec, dans une atmosphère de pillage d'épices, de tabac, d'obscures tavernes et de duels au sabre. Leurs vies, pourtant, avaient à l'une et à l'autre commencé d'une manière bien différente. Mary Read était née en Angleterre.

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Elle était née d'une mère qui était dans une situation très délicate, selon le capitaine Charles Johnson, un contemporain qui a mené l'enquête et qui a essayé de savoir d'où elle venait, etc. Quand Mary a vu le jour, à la fin du 17ème siècle. Sa mère venait de perdre un petit garçon. Le père de ce premier enfant avait disparu en mer peu avant sa naissance. Quant à Mary, elle est le fruit d'une nouvelle relation qui d'ailleurs, durera pas beaucoup plus longtemps.

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Et après avoir accouché, la jeune mère s'est donc retrouvé toute seule avec cette petite fille. Elles ont vécu toutes les deux à la campagne près de Londres, dans un grand dénuement. Et puis, après quelques années, la mère de Mary a imaginé un stratagème pour améliorer leur quotidien. Elle a déguisé sa petite fille en petit garçon. Elle a frappé à la porte de son ancienne belle mère, la grand mère du petit garçon décédé, et elle a fait passer Mary pour ce fameux petit garçon.

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Elle supris. Elle a supplié sa belle mère de lui apporter un soutien financier. Et selon certaines versions, il semblerait que ce subterfuge ait marché. Mais en même temps, c'était un piège. À l'âge de 13 ans, Mary a dû voler de ses propres ailes. D'abord, elle va se faire engager comme valet de pied. Puis elle entre dans la marine britannique et après tout, elle est énergique, vaillante, a toujours eu l'habitude de s'habiller en garçon.

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Et pour cause. La Marine, néanmoins, ne lui plaît pas. Elle va se rendre en Flandres, où elle finit par s'engager dans la cavalerie.

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Et là, alors qu'elle dissimule ses formes féminines sous l'uniforme tant bien que mal, évidemment, elle va s'éprendre d'un jeune soldat qui est son compagnon d'armes. Et, bien sûr, elle brûle de lui avouer son grand secret. Un soir, elle passe à l'acte. Elle va s'arranger pour que ce jeune homme la surprenne en train de se déshabiller. Pour le militaire, c'est une agréable surprise. Pense t on à ce qu'on peut imaginer? En tout cas. Mais Mary ne veut pas que ça reste une simple petite aventure.

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Elle rêve d'un beau. Et elle sait s'y prendre et le jeune soldat finit par faire sa demande. Les militaires se pressent à ses noces, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle n'était pas attendue dans le régiment. Et dès lors, Mary ne peut plus retourner dans l'armée.

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Évidemment, ça y est, elle est démasquée. Tout le monde sait maintenant que c'est une femme. Et pour cause, le jeune couple va donc ouvrir une auberge près du château de Breda.

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Mary s'installe. Elle trouve une espèce d'équilibre, mais un évènement va tout faire vaciller et va de nouveau la jeter sur les routes.

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Son mari meurt subitement. l'Auberge fait bientôt faillite. Elle va donc reprendre son costume masculin pour aller s'embarquer sur un navire marchand en direction des Indes occidentales. Tout simplement pour essayer de survivre, pour changer de vie.

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Et sur le pont, alors que les mille défilent et défilent. Mary rêve comme tous les hommes à bord. Elle rêve de fortune. Elle rêve d'aventures. Et voilà que soudain, un vent de panique se met à souffler. Des pirates s'en prennent aux navires. Mary, qui tente de résister, finit par être capturée. La voilà qui, désormais, va partager la vie de ces bandits des mers. Tout cela clandestinement. Bien sûr, personne ne doit découvrir qu'elle est une femme.

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Elle risquerait d'être abandonnée sur une île ou pire.

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De nombreux pirates affirment que les femmes portent malheur à bord. Vous savez, on n'avait pas de femmes à bord de tous ces navires.

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Et pour Mary, ce qui est en train de ce qui est en train de se découvrir, à ses yeux, c'est une toute nouvelle vie. C'est un tout nouveau monde. Un nouvel univers qu'on imagine assez effrayant, peuplé de personnages à la mine patibulaire, au visage buriné, dissimulé pour certains derrière un bandeau noir.

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Et pourtant, Mary est loin de se déplaire dans ce monde là. La vérité, c'est qu'elle commence à s'y faire, qu'elle commence à l'aimer. Sa nouvelle vie est d'autant plus que bientôt, elles seront deux. Je dis bien, elles seront deux dans cette aventure exaltante où se mêlent le goût du sang et la fureur de vivre.

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l'Orchestre symphonique de Londres, sous la direction de Claudio Abbado, interprété cette ouverture du conte de la belle Mélusine de Felix Mendelssohn.

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Franck Ferrand Si tu christiques, alors je vous ai raconté la vie en la résumant bien sûr, la vie de.

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Il faut maintenant que je vous parle de l'autre, de ces femmes pirates de la bande de Rackam. Elles s'appellent Anne Bony.

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Elles, elle a grandi sous des cieux plus cléments, toujours, si l'on en croit Charles Johnson. Et vous comprenez bien qu'on est quand même largement tributaire de ce que veut bien nous raconter ce biographe de l'époque.

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Anne Bony aurait vu le jour, elle, en Irlande, fruit d'une liaison adultère entre un juriste de bonne réputation et une simple domestique. Ça fait scandale. Le scandale est éventé. Le couple décide de partir, d'aller s'installer au delà de l'Atlantique. On s'installe donc avec la petite Anne en Caroline, sur ces terres qui, à l'époque, sont en train de prospérer grâce à la culture du tabac.

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Le père d'Anne devient planteur, comme le font beaucoup de ces aventuriers qui arrivent, qui débarquent d'Europe. Et le commerce marche plutôt bien. Et la famille mène la vie dorée des grands propriétaires de cette nouvelle Amérique où tout paraît possible seulement bientôt. Ce bonheur va s'interrompre puisque la mère d'Ann vient à mourir. Le père, désormais, doit seul veiller à l'éducation de leur fille qui, pour lui, n'est pas une tâche aisée parce que, disons le, n'est pas une fille comme les autres.

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Elle a un caractère absolument volcanique. Elle se montre portée extrêmement intransigeante. On raconte même qu'elle terrifie les domestiques de la plantation. Elle en aurait même mutilé certains. Voyez un peu le genre. Elle n'a pas l'intention d'obéir à quiconque. À l'adolescence, elle est tombée sous le charme d'un certain James Bonni, qui était un ancien pirate.

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Pas une grande envergure et qui restait à l'époque désoeuvrée. Le père d'Anne, qui songeait quand même pour elle un parti plus intéressant il aurait aimé avoir un gendre plus brillant, va couper les vivres à sa fille. Qu'importe. Il en faudrait davantage pour faire plier Anne. Elle va épouser James. Elle embarque pour les Bahamas. Elle découvre à ce moment là les longues plages de sable fin, les sombres tavernes où l'on sent ni ivre de rhum et de récits d'aventures.

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Au milieu des bulletins qu'on a ramassé à droite et à gauche, cette région pullule de pirates, d'ivrognes, de joueurs.

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Bref, Anne, qui s'ennuie avec Bonnie.

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Complètement déçue par son père, son mari. Il serait même devenu gardien de port, ditOn. Anne, dépité, commence à aller chercher le frisson ailleurs. Elle rêve d'aventures. Et cette aventure, elle ne va pas tarder à la trouver. Elle fait à ce moment là la connaissance d'un pirate repenti qui erre sur l'île comme une âme en peine en dépensant le gros butin dont il a l'air de disposer, néanmoins. Il s'appelle Rackam et voilà comment Ann et Rackam vont se lier, vont devenir inséparables.

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Il y a quand même une entrave à cette passion qui les dévore. C'est Cannes à l'époque et toujours marié à Bonnie et son infidélité. La jeune femme risque le fouet alors en pleine nuit. Annie Rackam vont dérober un navire, vont border les voiles et s'enfuir, toujours dans l'obscurité. La fille gâtée du planteur, à ce moment là, n'est plus du tout une jeune fille de bonne famille. Elle est méconnaissable. Il faut l'imaginer avec un fichu sur la tête, habillé de vêtements amples.

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Elle devient pirate et elle le devient avec toute l'ardeur de ce caractère que je vous ai décrit. Et quand elle accouche d'un enfant de Rackam, elle va laisser derrière elle sur l'île de Cuba. Il n'est pas question pour elle, évidemment, de s'encombrer d'enfants d'une famille Celje sous le pavillon noir.

[00:12:32]

Le quotidien est rythmé par les longues heures d'attente, par le guet, les jeux, l'abordage des proies croisées en mer. Anne doit s'imposer parmi ses pairs, comme l'écrit Olivier Gorce dans Historia.

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Ils apprennent à respecter et à craindre cette femme qui n'est jamais la dernière à s'élancer à l'abordage. Nous il à pourfendre les marins et à torturer les commerçants espagnols?

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Et voilà qu'un beau jour, la bande de Rackam, qui s'attaque à un navire sur lequel se serait trouvé un jeune homme anglais, va se trouver dans une situation particulière. En réalité, le jeune homme anglais dont je vous parle, c'est Mary Read. Et voilà.

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Elle poursuit alors sous ce nom masculin, sous un nom masculin, son chemin sur les mers, peut être à bord d'un navire de corsaire chargé de nuire au commerce espagnol. On n'en est pas, bien sûr. Tout cela est un peu flou. Ou bien vous dire. Ce qui est certain, c'est que Mary se retrouve dans le sillage de Rackham.

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Elle va donc faire la connaissance de sa flamboyante maîtresse Anne Bony, qui, d'ailleurs, est charmée par ce bel Anglais qu'on n'a pas encore identifié. Je cite Mariève Stenuit.

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Matelots, Reed et Anne Bony s'entendent bien. Des liens se noue, une intimité se crée même entre ces deux marins sur la nature de laquelle Anne se méprend et un soir, elle lui dévoile discrètement ses charmes. Mary ne peut alors faire autrement que d'avouer à Anne qu'elle aussi est une femme. Et après un instant de stupeur, Anne Bony éclate de rire et ce sera la naissance d'une très grande complicité à la rencontre de ces deux femmes pirates, si l'on veut pour Rackam.

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La proximité entre les deux femmes est insupportable. Bien entendu, il va même menacer d'égorger celui ci ou celle plus. Comment dire qu'il considère comme son rival? Alors, Anne va être obligée de le mettre dans la confidence. Rackam accepte donc d'avoir sur son navire cette seconde femme. Mary est toujours habillée en homme à ce moment là. Elle ne va d'ailleurs pas tarder à dévoiler son secret à tout l'équipage. Et au gré de leurs escales, les pirates embarquent de force des artisans pour leur prêter main forte.

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Mary tombe très amoureuse de l'un d'eux, sans doute d'après ce qu'on croit être un charpentier. Et puisqu'elle veut être franche avec lui et avec le reste de la bande, il faut. Il faut passer aux aveux, si je puis dire. Je cite Olivier Gorce Mary appelle ses compagnons et dénoue délicatement son serre tête. Ses cheveux blonds tombent sur ses épaules. Celui dont tout le monde admire la bravoure est en vérité une femme. Mais les flibustiers sont bien trop fiers pour revenir sur leur jugement.

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C'est une femme bien. Qu'importe, on pourrait presque dire c'est une femme. Eh bien, tant mieux. Car Anne et Mary, les deux femmes de l'équipage Rackam, n'ont pas fini de bâtir leurs frères d'armes, mais aussi leurs ennemis, mais aussi le reste du monde. Un extrait de l'ouverture Le Corsaire, d'après Lord Byron. Ouverture d'Hector Berlioz, bien sûr.

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l'Orchestre symphonique de Montréal était sous la direction de Charles Dutoit.

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Franck Ferrand, Si Radio-Classique, Mary et Anne bourlingue ensemble à l'affut de quelques cargaisons à explorer quand elle n'est pas à l'abordage, Mary, qui malgré tout reste sensible, se consacre à son nouvel amour, ne l'oublions pas.

[00:16:57]

Au point que d'ailleurs, lorsqu'un autre pirate va provoquer son amant en duel, c'est elle qui vient lui sauver la mise et avec une bravoure impressionnante. On dit que peu avant l'heure fixée pour le duel, Meillerie vient défier l'adversaire sur une plage de sable clair. Elle s'avance sur d'elle. Elle dégaine froidement son arme. Elle tire. Le pirate s'effondre et Émery respire.

[00:17:19]

On pense que sans cela, son amant ne s'en serait sans doute pas sorti vivant.

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À l'été 1720, nous y revenons. Anne et Mary, avec la bande de Rackam, font maintenant trembler les mers. Mariève Stenuit retrace leurs grands faits d'armes. Alors, on a commencé petit. On attaque des pêcheurs et des chasseurs à la recherche de viande et de poisson séché. Puis, quand on a le ventre plein, on vise un peu plus haut. On met la main sur les marchandises, sur des cargaisons de tabac et d'épices, comme l'écrit Olivier Gorce.

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Dans les ports, on ne parle que de Calico Jack et de ses deux lieutenants au visage d'ange à bord.

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Personne ne s'étonne plus de les voir, ces deux femmes pistolets à la ceinture, qui jure ES tu comme les autres? Elles se montrent même souvent un peu plus impitoyables, dit on. Et c'est par exemple ce jour où leurs compères les empêchent de tuer une femme qui aurait été susceptible de les dénoncer. Vous voyez, ce sont eux qui se sont interposés. Bref, si Mary et Anne se sentent si bien chez les pirates, c'est qu'au milieu de leurs crimes affreux, eh bien, ces gens là possèdent une sorte de code d'honneur qui est assez assez moderne par certains aspects.

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D'abord, on considère que le collectif est essentiel. Le chef n'est pas omnipotence et ces pirates et le butin doit être absolument partagé. Tout cela est assez grisant pour annés pour Meri, pour ces deux femmes qui, à leur manière, sont puissantes dans un siècle où les filles sont quand même vouées pour beaucoup à l'obéissance. Mais alors qu'elle sème la zizanie sur la mer des Caraïbes, le gouverneur de la Jamaïque voit rouge. Le temps est venu, pense t il, de se débarrasser de tous ces brigands.

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Et c'est ce que vous racontez au début de notre aventure. Un jour d'octobre 1720, le navire de Rackham est pris en chasse par un voilier chargé d'armes et de soldats. De cette confrontation, on se souviendra longtemps et on a gardé l'image de la bravoure de Reed et de Bonnie hurlante aux pirates qu'il faut se battre comme des hommes. Eux, ont déjà laissé tomber. Mais face aux soldats plus nombreux, mieux équipés, leur acharnement ne va pas suffire.

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La bande de Rackam va vite être jeté en prison. On les entasse dans des cellules à Port Royal, en Jamaïque. Et c'est le début d'un grand procès. D'autant plus attendu que l'on apprend que parmi les brigands se trouvent deux femmes. Vous imaginez?

[00:19:41]

Le tribunal s'attèle d'abord à juger les hommes, nous raconte Anne-Louise Autravail, qui a préparé cette émission. Des pirates sont condamnés à mort, à l'exception des enrôlés de force, avant de monter à la potence. Rackam demande à revoir Anne. Mal lui en prend. La jeune femme lui aurait lancé en guise d'adieu Si vous aviez combattu comme un homme, vous ne seriez pas pendu comme un chien. Et puis vient évidemment ce que tout le monde attend le tour de ces deux femmes.

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Les témoins défilent, insistent sur l'horreur de leurs crimes. Le jury va les condamner à la mort par pendaison. Et c'est alors qu'Anne Emery se lève et s'écrie Nous prions la cour de bien vouloir surseoir à l'exécution de la sentence parce que nous sommes enceinte.

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Coup de théâtre incroyable. Une sage femme est convoquée qui confirme la nouvelle. Il va donc falloir attendre. Mais peu après, Mary va succomber avant d'avoir donné la vie, peut être de la fièvre jaune. D'ailleurs, elle ne donnera pas la vie à son enfant. Quant à Anne, son père serait intervenu pour la faire libérer. Elle aurait alors mené la vie d'épouse rangée qu'elle avait si longtemps redoutée. Est ce que parfois, elle a songé à Mary à leurs heures de gloire mâtinée d'aventures et de violences terribles?

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Il ne faut jamais l'oublier. Oui, très probablement. En tout cas, on peut l'imaginer. Parce que dans ce siècle où les femmes pouvaient difficilement échapper à leur destin, c'était souvent un destin d'ennui et de misère. Mary et Anne avaient trouvé sur les mères un trésor bien rare. Elles avaient trouvé l'indépendance.

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Et nous, c'est sur les ondes que nous trouvons un trésor chaque matin qui s'appelle Christian Morin. Bonjour, je croyais que vous alliez dire que nous trouvons l'indépendance et également l'indépendance aussi. Voilà, réunies en amitié. Vous le savez, avec nombre de nos camarades de Radio-Classique, vous avez, comme moi, remarqué que la première femme vaccinée en Angleterre se prénomme Margaret. Ça ne s'invente pas, mais le deuxième, âgé de 91 ans, je crois, s'appelle William Shakespeare.

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Un gros tourmentait. Oui, oui, c'est incroyable, mais c'est comme ça. C'est incroyable. C'était bien amusant. Oui, et alors? Puis, bien sûr, j'attends avec impatience le premier comédien qui nous dira Covidien or not Kovy. Bien sûr, pour écrire cette pièce, vous vous traiteraient peut être du sujet un jour. Vous savez, je le traite déjà aujourd'hui, mais je ne suis pas persuadé de plaire à tout le monde. Quand je parle de sujet, là, c'est bien.

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Mais écoutez de toute façon l'important. Je veux parler d'indépendance et de donner son avis, d'être libre, d'être tranquille et essayer surtout de satisfaire comme vous le faites chaque matin, comme nous le ferons avec la musique dans un instant. Nos auditeurs et auditrices de Radio-Classique, je ne peux vous souhaiter qu'une excellente journée. Prenez soin de vous. Et puis, bien sûr, nous nous retrouvons.