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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Mais c'est une expédition de trois ans qui se termine par un cuisant échec. Vous connaissez ça? Bien entendu, on est en mars 1801. l'Armée française essuie toute une série de défaites en Egypte face aux Anglais. On va perdre le fort d'Aboukir, subir une véritable déroute, disons le, lors de la bataille de Canope, qu'on appelle aussi la bataille d'Alexandrie.

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Bref, tout ça va précipiter le départ des Français qui avaient suivi Bonaparte, qui se replie d'abord du côté du Caire.

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C'est le prélude à la future capitulation du 31 août 1801, lorsque le général Menou, qui est resté là, le pauvre avec ses hommes, va devoir se rendre aux Anglais avant l'arrivée des Français en 1798, avec à leur tête ce jeune général de la Révolution, Napoléon Bonaparte, qui allait faire de la défaite d'Égypte une véritable auréole pour sa nouvelle gloire. Bien avant l'arrivée des Français, l'Egypte était sous domination ottomane et les Ottomans se sont alliés aux Anglais pour repousser l'envahisseur français qui avait choisi d'occuper l'Égypte pour couper la route des Indes aux Anglais.

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Derrière tout ça, un intérêt économique, bien entendu. Le delta égyptien possède des terres agricoles extrêmement riches qui intéressait tout le monde. Un intérêt scientifique? Ai je besoin de vous préciser aussi avec la présence de savants, de naturalistes, etc. Dans les bagages, si je puis dire, de celui qui bientôt allait devenir le consul, puis le premier consul et le consul, la vie à la faveur du coup d'État du 18 brumaire qui allait succéder de très peu au retour de Bonaparte à Paris?

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Celui qui, un jour, deviendrait l'empereur, donc. Donc, c'est assez logiquement que les autos m'en font leur retour en Égypte lorsque la victoire anglaise est acquise. Et voilà que le 25 mars 1801, quelques jours après la défaite française lors de la bataille de Canope, une imposante flotte ottomane. Quand je dis opposantes, c'est vraiment important. C'est au moins six mille hommes.

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Cette flotte débarque dans le port d'Alexandrie, alors vous avez là des soldats qui sont venus de toutes les provinces, ce qui est un gigantesque empire, un empire qu'il faut arriver à tenir à bout de bras depuis Constantinople, depuis Istanbul. Parmi ces hommes, il y en a un qui, pour la première fois, foule la terre égyptienne.

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Il a un petit peu plus de 30 ans. Il faut que vous l'imaginiez de taille moyenne, avec une barbe bien fournie, le regard vif, sous des sourcils abondants. Il s'appelle Mehmet Ali et il commande un bataillon de 300 mercenaires venus comme lui d'une des provinces de l'Empire, celle de Kavala, dans les Balkans, qui là, qu'il incarne littéralement à lui tout seul.

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Mais métallier, comme tous les hautement fiers de voir le drapeau orné du croissant, le drapeau rouge ottoman flottait de nouveau. Même si, pour l'instant, la bannière est à côté de celle des Britanniques. Bien entendu, les deux armées vont d'ailleurs faire la jonction pour définitivement chasser les Français d'Égypte.

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Mais Maip Athalie ne sait pas encore que dans quelques années, il sera justement l'homme le plus puissant de cette Égypte.

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Alors avant ça, il faut qu'on revienne peut être un peu sur ses origines.

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C'est à Kavala, qui aujourd'hui est situé en Grèce, que Mehmet Ali était né en 1769 ou du 770.

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On ne connaît pas la date exacte de sa naissance. C'est donc un turco albanais, si vous voulez. Son père est un officier chargé de la sécurité des routes du district. Lorsqu'il meurt, Mehmet va être élevé par ses oncles et par ses cousins. C'est comme ça dans cette région et à cette époque. Bien entendu, ce sont deux grandes familles et souvent des fratries qui élèvent les enfants. On n'est pas du tout dans le schéma occidental de nos familles, de nos foyers, de nos familles cellulaires.

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Il est analphabète.

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Notre notre, mais. Il dira plus tard. Les seuls livres que j'ai jamais lus sont les visages des gens et je me suis rarement trompé dans leur lecture. Et oui, voilà un homme qui est parfaitement au courant de la nature humaine. Il a observé, observé. Comme il est très intelligent, il arrive à comprendre presque instinctivement à qui il a affaire. Il apprendra quand même un jour à lire et à écrire. Il aura 47 ans à ce moment là.

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Kavala à l'époque. C'est ce qu'on appelle la Mecque du tabac. Vous savez, c'est véritablement un lieu extraordinaire non seulement pour la culture et le lapréparation, mais aussi pour le négoce du tabac, bien entendu, comme beaucoup d'habitants de la région. Le jeune Mehmet Ali est négociant de tabac. Un de ses oncles, qui est un des notables de Kavala, va lui donner pour mission de collecter les impôts, de chasser les brigands. Parce que dans cette région des Balkans, c'est toujours le grand problème.

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Et comme Mehmet Ali s'acquitte. Sa tâche avec beaucoup de sérieux et avec une certaine efficacité puisqu'il a des relations. Il faut dire qu'il a épousé la cousine du gouverneur de la région. Bref, il est très bien intégré dans l'armée ottomane.

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Vous voyez qu'il est bien placé au moment où il va prendre la route d'Egypte. Nous repartons immédiatement pour l'Egypte.

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Franck Ferrand C'est raté. Christiques. Au cours de l'année 1800 et surtout après la capitulation française, Mehmet Ali gravit la hiérarchie militaire.

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Il commande donc la plus grosse des armées stationnée en Égypte. Et c'est bien sûr l'armée des Albanais à ce moment là. l'Egypte est en train de ré adopter un système de semi autonomie par rapport à Istanbul. C'est le système qui était en place avant l'arrivée des Français et qui, bien sûr, va recueillir l'aval des Britanniques qui aiment bien ce genre d'organisation politique. Les puissants Mamelouks gouvernent en Egypte, mais ils le font sous l'autorité de l'Empire ottoman, qui se réserve le contrôle des finances, de la diplomatie et de l'armée.

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Principe impérial classique. Ce n'est pas un pays stable. l'Egypte, l'Egypte de l'époque, bienentendu, entre 1802 et 1805, vous dire que quand même, on va voir se succéder quatre gouverneurs, dont deux d'ailleurs, sont assassinés. Et Mehmet Ali profite de ce chaos. Il s'allie avec les puissants oulémas, avec les chefs religieux du Caire, ces oulémas qui sont à la tête du mouvement de protestation et de résistance aux Mamelouks.

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Le gouverneur en place ne tarde pas à avoir peur. Il sait qu'il n'a aucun moyen de rivaliser contre Mehmet Ali et il va prendre la fuite.

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C'est un moment. C'est un moment important dans la carrière de notre homme qui va être désigné en tant que wali d'Égypte, c'est à dire vice roi. Il sera ensuite pacha. Ce sont bien sûr des nominations que le sultan, hautement approuvées, approuve largement.

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Seulement les Mamelouks qui ont contrôlé l'Égypte pendant plus de six cents ans. Bien qu'il soit sous l'autorité ottomane depuis trois siècles, ces Mamelouks n'acceptent pas la prise de pouvoir de notre homme. Et ils ont bien l'intention d'assassiner Mehmet Ali. Bien renseigné, Mehmet Ali, il sait qu'il est en danger.

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Evidemment, le 1er mars 1811, il invite les dirigeants mamelouks à une sorte de grand festin à la citadelle du Caire. Vous me voyez venir au cours du repas? Le piège se referme. On phusis tout le monde à bout portant. C'est une horreur. Je cite ce qu'écrit dans Le dernier pharaon mon ami Gilbert Sinoué.

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La tuerie n'est que le prélude d'une chasse aux mamelouks organisée dans la plupart des villes de province. Seules leurs femmes sont préservées. Réduit à un très petit nombre et privés de leur chef, les survivants seront dans l'incapacité de jouer le moindre rôle politique ou militaire. C'est dans l'armée de Méhémet Ali qu'on les retrouve. On a envie de dire, évidemment.

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Néanmoins, si Mehmet Ali est désormais seul au pouvoir, il est toujours le vassal de l'Empire ottoman. Évidemment, c'est pour ça, pour l'Empire, qu'il doit combattre à toutes sortes de reprises. En 1811, un de ses fils, qui s'appelle TouchWiz Pacha, se rend en Arabie pour réprimer les wahhabites qui prônent une interprétation rigoriste du Coran. Le corps expéditionnaire égyptien s'empare de Médine et le pèlerinage à La Mecque est rétabli.

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Il avait été supprimé par les wahhabites lors de la guerre d'indépendance grecque entre 24 1824 et 1828. Mehmet Ali envoie des troupes qui vont être commandées par son fils aîné Ibrahim Pacha, participer ainsi à la reconquête de la Crète, à la prise de Kazan, à l'invasion du Péloponnèse. Mais vous savez que c'est une guerre qui ne tourne pas bien pour l'Empire. En 1826, un des gendres de Mehmet Ali va même mourir au combat lors du célèbre siège de Missolonghi.

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L'année suivante, la flotte turco égyptienne est écrasée par une escadre franco anglaise. Cette fois, c'est la bataille de Navarin. Mehmet Ali a beau se ranger du côté de l'Empire ottoman, il sait que cet empire va mal. Il n'est pas encore tout à fait l'homme malade de l'Europe, mais il est sur le déclin. Cet empire, et même Attali, a bien l'intention de ne pas se laisser entraîner dans cette affaire.

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Il veut lui faire de l'Égypte une puissance au moins régionale, puissance à même de concurrencer l'empire. Et c'est pour cela qu'il a entrepris depuis plusieurs années une série de réformes éclatantes.

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l'Orchestre philharmonique de Vienne, dirigé par Daniel Barenboïm, interprétait cette marche Egyptiennes de Johann Strauss fils.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Dès qu'il s'est emparé du pouvoir, Mehmet Ali s'est lancé dans une vaste transformation de l'Egypte est une transformation en profondeur, d'abord dans le domaine militaire. Il met sur pied une sorte d'armée nationale dont la base est constituée par des paysans, les fellahs, des manufactures d'armes, des poudrerie, des écoles supérieures pour les officiers, les ingénieurs militaires sont créés. Tout ça un peu quand même, sur un modèle qui pourrait paraître napoléonien. Et c'est grâce à cet ensemble de réformes que l'Egypte, qui s'étend jusqu'à l'Afrique noire, va pouvoir bientôt fonder une colonie, le Soudan.

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Mehmet Ali engage d'importants travaux d'infrastructures. On va construire des routes, des canaux. C'est la grande époque de l'ingénierie et, vous savez, non seulement militaire, mais aussi civil. Le 19ème siècle, tout ça transforme évidemment la physionomie de l'Egypte, au moins du nord d'Alexandrie, notamment en mobilisant une main d'œuvre à bon marché. Beaucoup de cultivateurs, pas mal de femmes aussi. Et des enfants sur tous ces chantiers, ne faut pas l'oublier. Sur le plan économique, Mehmet Ali lance une très grande réforme agraire.

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Alors, c'est simple, Nasser avant la lettre, si je puis dire. Il commence par tout nationaliser. Il crée un système d'irrigation. Par ailleurs, il va augmenter la superficie des cultures et on va privilégier notamment celles destinées à l'exportation. C'est le cas de la canne à sucre du coton, par exemple. Le coton va bientôt représenter la moitié des exportations égyptiennes.

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Et puis, en parallèle, le nouveau maître de l'Égypte entreprend une véritable révolution industrielle. Et ça, c'est plus incroyable. Là bas, des machines textiles sont achetées en Europe, ainsi que beaucoup de hauts fourneaux des Assyrie. Les écoles se multiplient. On va alphabétiser les populations. On crée même un journal officiel. Voyez comment on pourrait parler, d'une certaine façon, d'une occidentalisation de la société égyptienne. Lamartine dans son nom. Décidément, nous sommes vraiment avec Lamartine en ce moment dans son Voyage en Orient.

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Lamartine écrit La grandeur de l'Egypte était la sienne.

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C'est la sienne avant tout que Mehmet Ali avait travaillé. Il ne faut pas oublier ça si l'on veut juger impartialement cet homme si diversement traité par les écrivains et par les voyageurs. L'ambition fut le mobile de ses immenses travaux et cette ambition fut utile au pays où il avait introduit un élément régénérateur comme celle d'Alexandre le Grand ou de Napoléon. En répandant les lumières d'une civilisation supérieure servie au peuple même qu'il avait vaincu, Mehmet Ali s'inspire de ce qui se fait en Europe occidentale.

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Vous l'avez compris, et notamment, il a les yeux rivés sur la France, pays qu'il admire, avec lequel, malgré tout ce qui s'était passé, que je vous ai raconté au début, avec lequel il entretient de bons rapports. Lorsqu'il devient roi vice roi d'Égypte, il choisit comme conseiller des savants, des ingénieurs français. Beaucoup de ceux qui ont accompagné Bonaparte lors de la célèbre expédition.

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Bien entendu, il va leur confier des responsabilités de premier plan pour l'encadrement de sa nouvelle armée. Mais Matali fait appel à beaucoup d'officiers français. Joseph Sèves est nommé en 1820 instructeur en chef de l'armée égyptienne. Quant à la cour, que l'on voit autour du nouveau souverain, elle est composée elle aussi en partie même en grande partie de Français. On y trouve notamment le docteur Antoine Barthélémy Clow, qui va entrer au service de Mehmet Ali en 1825 et qui écrit sur ma recommandation.

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Le vice roi adopta définitivement le régime européen et on fit venir pour lui des cuisiniers français. C'est alors qu'il prit l'habitude de s'asseoir à table pour prendre ses repas qu'il partageait tous les jours avec des Européens de distinction. Je suis certain que ce système alimentaire a beaucoup contribué à prolonger jusqu'à 80 ans et plus la vie de Mehmet Ali. Je sais pas si le fait de déjeuner et de dîner à table permet de vivre plus vieux, mais en tout cas, on était convaincu le docteur Klau.

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En échange, Mehmet Ali se montre généreux. Vous vous rappelez bien entendu le célèbre cadeau qu'il avait fait au roi Charles, dit celui de cette girafe Zarafa, qui avait enflammé le public parisien avant que le mammifère ne s'installe à la ménagerie du Jardin des plantes. Et lorsque Champollion arrive en Égypte en 1828 pour mener sa célèbre expédition, Mehmet Ali est extrêmement accueillant avec lui. J'ai souvent eu l'occasion de raconter ça.

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C'est d'ailleurs un homme simple, Mehmet Ali, un homme qui conserve des habitudes de soldat nomades, nous dit Christophe Dard, qui a préparé cette émission. Il voyage dans une calèche au confort assez rudimentaire. Sa table est frugale, même si on y sert de la bonne cuisine française. Sa résidence, située à Achoura, est une résidence relativement modeste. Un ingénieur en chef français des travaux publics, Linon de Bellefonds, nous dit il, n'existait que des rideaux en indienne, à peine de la grandeur d'une fenêtre, sans garniture, sans galerie.

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Tout simplement avec des clous. Ces appartements de réception se compose d'un unique salon séparé de la salle d'attente par une terrasse couverte pour seul mobilier des divans d'aspect commun à la tombée de la nuit. On éclaire avec deux gros cierges en cire fichées dans des chandeliers en argent posés à même le sol, tandis que dans la salle d'attente où se tiennent ses premiers secrétaires et les principaux fonctionnaires, on ranime une mauvaise lampe à huile suspendue dans une grossière cage en branches de dattiers tendue de papier.

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Vous aurez compris que Mehmet Ali n'a pas un goût très vif pour le luxe et pour la décoration. A côté de ça ne changent d'ailleurs jamais ses habitudes. Il travaille beaucoup, il se repose très peu, il ne dort, diton que quelques heures par nuit et dès 4 heures du matin, il est déjà sur le.

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Un extrait du final du Concerto égyptien de Camille Saint-Saens, c'est Jean-Jacques Cantorum, à la tête de l'ensemble Tapioca Sinfonietta, qui accompagnait au piano son célèbre fils Alexandre Cantorum. Franck Ferrand sur Radio Classique au début des années 1830 Ça fait maintenant, ça fait un quart de siècle. Ça fait plus de 25 ans que Méhémet Ali, vice roi d'Égypte.

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Il n'a pas obtenu satisfaction sur ses revendications, c'est à dire l'hérédité du titre, l'autonomie de l'Égypte et la Syrie qu'il devait obtenir en échange de sa participation à la guerre d'indépendance grecque.

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Il faut vous dire que ça n'a pas été une participation victorieuse, vous l'avez compris en 1831. Eh bien, ma foi, puisqu'on ne veut pas l'écouter à Istanbul, il va entrer en guerre contre le sultan de la Sublime Porte. C'est son fils Ibrahim Pacha qui va emmener les armées de Mehmet Ali s'emparer de la Palestine de la Syrie.

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Autant vous dire qu'on s'approche dangereusement de Constantinople, le 21 décembre 1832. l'Armée égyptienne, constituée de quinze mille hommes, parvient à vaincre l'armée turque et ses 100 000. Cent mille soldats. Je dis bien vous compte, le rapport, c'est la célèbre bataille de Konya, mais.

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Mais Mehmet Ali se dit qu'une intervention française ou franco anglaise est toujours possible et que cette intervention se ferait à la faveur de l'Empire ottoman, et donc sur un plan diplomatique, on va essayer de trouver une solution. Et la solution, c'est que l'Égypte obtienne un contrôle de la Syrie et de la Palestine. Six ans plus tard, c'est l'Empire ottoman qui, cette fois, va vouloir relancer la guerre contre ce vassal un peu trop remuant. Le sultan Marmot 2 veut reprendre la Syrie, mais ses hommes sont vaincus dans la plaine de Nisibe.

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On est au sud de l'Anatolie. La bataille a lieu le 24 juin 1839. C'est encore une fois Ibrahim Pacha, le fils de Mehmet Ali, qui dirige qui commande les armées égyptiennes. Vous voyez que de nouveau, les Égyptiens sont tout près là d'Istanbul. La Grande-Bretagne envoie sa flotte de guerre pour aider le sultan ottoman et pour rétablir son autorité. Les ports libanais qui sont contrôlés par les Egyptiens vont être bombardés. La Syrie? La Syrie, qui maintenant est donc égyptienne, est menacée.

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Cette fois, Mehmet Ali va bien devoir s'incliner, mais il s'incline pas vraiment devant la sublime Porte. Il s'incline devant les alliés européens occidentaux du sultan. Le 15 juillet 1840, c'est le fameux traité de Londres, signé à la fois par la Grande-Bretagne, la Prusse, la Russie et l'Autriche. D'un côté, l'Empire ottoman. D'autre part, le traité de Londres, qui met fin à la deuxième guerre entre cette Egypte nouvelle et cet Empire ottoman qui n'en finit pas de décliner dans une forme de décrépitude de plus en plus avancée.

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l'Égypte va céder la Syrie et la Crète à l'Empire ottoman. Mehmet Ali a bien été obligé de s'incliner. Sa seule consolation, c'est la mise en place d'une dynastie héréditaire. Il le voulait, il en rêvait depuis le début et donc, il va pouvoir nommer son fils Ibrahim Pacha comme son successeur, Franck Ferrand.

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C'est raté. Christiques.

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Les dernières années du règne de Mehmet Ali sont assez pathétiques. Il faut bien le dire, le vieux souverain qui a perdu contre l'Empire ottoman, est âgé et malade. l'Egypte s'est bien sûr modernisée dans des proportions folles. Je vous l'ai dit, mais les résultats économiques de cette modernisation sont moins florissants que ce qu'on aurait pu espérer. Et puis, il y a cette année 1848, qui est cauchemardesque pour Mehmet Ali. D'abord, il est très affecté par la chute du roi des Français de la chute de Louis-Philippe, à qui, douze ans plus tôt, il avait offert le fameux obélisque du temple de Louxor, qui trône encore aujourd'hui à Paris, sur la place de la Concorde.

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Mehmet Ali abdique finalement au profit de son fils Ibrahim Pacha. Mais ce qui est incroyable, c'est que celui qui avait si longtemps attendu de succéder à son père veut finalement le suivre. Finalement mourir dès le mois de novembre 1848. Quant à Mehmet Ali, il va suivre son fils dans la tombe. C'est le 2 août 1849 qu'il meurt à Alexandrie. Il a envisagé de nombreux projets qu'il n'a pas pu mettre en place. Et l'un de ses grands projets, bien sûr, c'était la construction d'une voie ferrée entre Le Caire et Suez et à Suez, le creusement d'un canal qui pourrait relier la mer Méditerranée à la mer Rouge.

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Des projets qui seront entrepris par ses successeurs et qui seront, d'une certaine manière, son grand succès posthume.

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Se succèdent tous les matins avec un succès qui ne se dément jamais. C'est Christian Morin. Bonjour, question trop aimable, poussez vous un peu. Je ne vois pas la grande pyramide derrière vous.

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Merci beaucoup pour la photo à laquelle nous contemplent. Vous savez, cette Egypte où j'aimerais bien pouvoir retourner un jour parce que j'avoue que c'est assez saisissant. Ce billet troublant est ce voyage aussi dont vous parliez pour le futur empereur est assez étonnant, aussi extraordinaire. Merci encore du fait que l'Egypte soit si peu fréquentée pour la visiter un peu dans les conditions qui étaient celles du 19ème siècle. Vous savez exactement. En fait, un Kouté, un jour viendra. Tout cela va s'arranger.

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Je vous souhaite une excellente journée. Et puis, rendez vous demain matin, bien sûr, à 9 heures, comme chaque jour. J'en profite aussi pour rappeler que vos émissions sont rediffusées le matin à 5 heures du matin, mais qu'elles sont toutes stables, comme on dit. Voilà un bien joli mot. Vous avez raison. Oui, enfin, bon, écoutez. C'est à dire en gros, si vous voulez, on va le dire simplement. Je m'adresse aux auditeurs et auditrices de Radio Classique.

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Si vous voulez réentendre les émissions de Franck Ferrand, vous allez sur Radio Classique, c'est possible.