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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio. D'une nuit, dans l'ombre d'une ombre épaisse et veloutée émerge les traits d'un visage modelé de chair vivante. Les lignes d'un riche vêtement et des effets de matière qui accrochent la lumière. Lumière rare et belle et si fine, comme le sont les éclairages vibrants des maisons de Hollande de cette nuit d'artiste. De cette pénombre d'atelier surgit L'art suprême de Rembrandt. Armen zône van Radine, le maître d'Amsterdam dont l'histoire n'a retenu que le prénom Rembrandt, comme on dit seulement Léonard ou Titien.

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L'exclusivité de ces glacis, la vérité de ces détails, la générosité de sa touche en font sans doute le plus grand peintre des temps baroques. Né en 16 106 et mort en 16 169. Mais qui êtes vous dont monsieur Rembrandt?

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Quels furent les ressorts de votre art? Les joies et les peines de votre vie?

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Les secrets de votre carrière, sans apporter trop de lumière électrique dans l'admirable clair obscur de votre univers? Permettez moi du moins d'éclaircir un peu d'illuminé, juste ce qu'il faut. Les détournons bro ombreux de votre parcours de fils de meunier devenu l'artiste du siècle. Encore beaucoup d'obscurité sur votre jeunesse et sur votre prime formation. Deux maîtres semblent s'en détacher, soit Neufbourg Le Doigts et Lastman la Amstellodamois. Vous aviez, dit on, 19 ans au moment où on 125.

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Donc, vous vous êtes installé à Leyde comme peintre indépendant. Votre lapidations de Saint-Etienne, qui fait la fierté du Musée des Beaux-Arts de Lyon aujourd'hui. Cette lapidations est de cette époque. Vaste scène biblique, forte affluence de figures aussi vaste et aussi forte que l'ambition que ce premier tableau connu paraît trahir. Deux récents biographes, Ruth Garces et Steinman, écrivent à propos de vos débuts à Leyde à cette époque.

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Rembrandt a sans doute de fréquents contacts avec Yann Levens et Yann Levens, un artiste de deux ans son aîné qui travaille également à Leyde. Il avait tout du Lastman pour mettre à Amsterdam et leurs oeuvres témoignent de centres d'intérêts communs, puisqu'on y retrouve souvent les mêmes sujets et les mêmes modèles. Liévin. Par ailleurs, peint d'ailleurs le portrait de Rembrandt vers 16 129. C'est un portrait qui, aujourd'hui, est au Muséum d'Amsterdam. On associe très tôt leur talent.

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Après avoir visité leur atelier à Leyde, Constantin Wigan s'influencent. Secrétaire du stathouder, les décrit comme un jeune et noble duo de peintres mus par une saine émulation artistique. Les deux jeunes gens se sentent vite à l'étroit dans leur ville natale. Alors Liévin part pour Londres en 16 132 et Rembrandt s'installe à Amsterdam. Il faut dire que l'aide était la deuxième ville de Hollande par la taille. Mais Amsterdam est deux fois plus grande, est à l'époque un véritable centre international d'art et de commerce.

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Et c'est là, bien sûr, que Rembrandt va bâtir sa réputation très vite. A 26 ans, il est déjà au faîte des honneurs d'une société amstellodamoise qui le reçoit avec plaisir et qui lui confie toutes sortes de commandes, essentiellement des portraits de corporations. Vous savez que c'est la grande de la grande affaire de la Hollande de cette époque. Dans son atelier d'Amsterdam, on le voit accueillir des élèves qui paient 100 florins pour recevoir son enseignement et lui même réunis grâce à toutes les commandes en question.

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Toutes les commandes que lui font les corporations, il arrivent à gagner jusqu'à deux mille, même deux mille cinq cents florins par an. Autant dire qu'il est déjà dans la réussite. Et en même temps, alors qu'il est devenu ce peintre à la mode, eh bien, on le voit conserver des habitudes extrêmement simples lorsqu'il est absorbé par son travail. On dit qu'il se contente de grignoter un morceau de fromage ou de boire en sur du pain. Il travaille, il travaille beaucoup, le jeune Rembrandt et, disons le, les Thelen, comme on dit, c'est à dire ses espèces de portraits, de consommes, de corporation où l'on étale de graves magistrats ou des commerçants inexpressif et rondouillarde sur des toiles toujours un peu les mêmes.

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Tout cela finit par l'ennuyer et l'on comprend qu'il accueille avec joie la commande du professeur Pius, qui est professeur d'anatomie à Amsterdam depuis 728. Rembrandt va le représenter en train de faire un cours, un cours d'anatomie et vous avez huit personnages qui entourent donc un cadavre dont le plus a dénudé les tendons du bras gauche. Et chaque visage reflète des expressions diverses. Vous avez la tension plus ou moins soutenue des différents élèves, la gravité. Magistral du professeur, tout cela dans une gamme de tons extrêmement restreinte.

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On est dans les bistre et les gris et les blancs. C'est un morceau révolutionnaire que vient de fournir Rembrandt et qui constitue, nous dit Émile Michel. Une date non seulement dans la carrière de Rembrandt, mais dans l'école hollandaise elle même. Dix ans après cette leçon d'anatomie, Rembrandt sera sollicitée pour un autre tableau de Corporación. Et alors là, il va faire encore plus voler en éclats les codes qui, jusqu'alors, étaient en vigueur. On lui demande de représenter la compagnie du capitaine Banning de Cock compagnie de gardes civiques et au lieu de les représenter, bien calme, bien droit, un peu rigide, avec leurs bannières et leurs beaux costumes.

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Et bien Rembrandt décide de les mettre en action. Il va les peindre dans le feu d'une action même un peu désordonnée, puisque il s'agit d'un défilé de citoyens qui se battent en désordre et se sont en quelque sorte emparés d'armes hétéroclites pour essayer de parer à une attaque qui, visiblement, les a surpris alors. Les deux personnages principaux, Banning De Cock et son lieutenant, qui s'appellent Van den Bergh, sont facilement identifiables, mais les autres ont basculé plus ou moins dans l'ombre ou la pénombre.

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Certains visages restent flous. Or, il faut dire que à l'époque, les gens qui participent à un tableau comme celui là, les gens qui se font représenter, paient chacun son écot et évidemment, chacun veut être reconnaissable sur la toile. Donc, la grande toile, parce qu'elle est vaste du jeune Rembrandt, va faire faire un certain scandale. On va néanmoins l'accrocher dans le d'Öland des couleurs Reignier d'Amsterdam, et c'est là qu'elle va subir pendant longtemps la fumée des pipes, des feux de tourbe et des lampes à huile.

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Et ça va lui donner cette espèce de patine noire un peu graisseuse qui, peu à peu, la fera basculer dans une obscurité totale et qui lui vaudra le célèbre surnom de Ronde de nuit. On peut dire de Rembrandt que s'il bouscule les codes, vous l'avez compris, il bouscule peut être aussi un peu trop ses contemporains. Il est admiré pour sa dextérité, c'est vrai, mais il est rejeté pour la hardiesse de ses conceptions picturales. Il va peu à peu connaître une espèce de relégations et il faudra qu'un certain nombre de ses amis fidèles se cotisent pour l'aider et lui obtiennent parfois quelques commandes, comme celle du syndic des drapiers.

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Alors là, cette fois, ces messieurs qui ont bonne mémoire se disent qu'ils ne vont pas se faire avoir une deuxième fois.

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Et on commande à Rembrandt, devenu un monsieur beaucoup plus âgé, on lui commande une mise en scène extrêmement stricte avec des hommes vêtus de noir, coiffés de feutre noir, le cou orné de collerette blanche. Ils sont juste autour d'une table dont le tapis rouge vermillon illumine littéralement la toile. On peut dire que monsieur Rembrandt a perdu la gloire de sa jeunesse, mais il n'a rien perdu, bien sûr, de son extraordinaire talent. C'est un critique des années 60 qui disait assez justement aduler à 26 ans, oublié à 63.

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Rembrandt a parcouru à l'envers le chemin de la gloire.

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Un extrait du troisième mouvement de cette symphonie numéro trois, Rembrandt de Cornelisz d'Upper, l'orchestre de la résidence de La Haye, était sous la direction de Matthias Bartherotte Franck Ferrand sur Radio Classique.

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Alors, parlons peut être un peu de la vie privée de M. Rembrandt, vous avez vu? En deux ans, le fils du meunier de l'Est avait franchi toutes les étapes qui conduisent à la plus haute société d'Amsterdam et ça lui a ouvert un certain nombre de portes, notamment tout cet argent gagné dans une société où l'argent est la principale. La société hollandaise du 17ème siècle, où l'argent est la principale, le principal, la principale mesure de succès. Tout cela va lui permettre de rencontrer des gens assez en vue.

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Et notamment, il va faire la rencontre d'une orpheline, Saskia, qui est la nièce du pasteur Yann Cornélis Silvius. Il est possible que ce soit d'ailleurs les élans plus ou moins mystiques du jeune Rembrandt qui les conduit chez ce pasteur. Et je ne sais s'il y a rencontré la religion, mais en tout cas, il a rencontré cette cette jeune beauté. Je cite Marcel Brion, qui nous l'a décrit bien à partir d'un certain nombre des tableaux où Rembrandt nous propose lui même le portrait de la belle.

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Cette beauté naïve et fraîche, dit il, si épanouie, cependant, enchante son oeil d'artiste. L'éclat de la chair, l'Orient luisant de ses yeux qui vous caresse spontanément avec une ingénuité presque enfantine, la lumière jouant dans ses cheveux blonds qui frise autant sur le front. Cette voluptueuse chaleur d'une peau transparente qui semble absorber tous les rayons du soleil. Comment un homme épris de tout ce qui, dans la nature, est dynamismes puissant et vitalité rayonnante? Comment cet homme resterait il insensible devant tant de magnificence?

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Demande Marcel Brion. Et c'est vrai que la timide, la silencieuse Saskia va entrer dans la vie du peintre Hardy, Rembrandt, Rembrandt qui, jusqu'alors, avait été ce célibataire bohème qui se contentait, je vous l'ai dit, d'un petit morceau de pain avec un morceau de Harran. Et bien Rembrandt va devenir le brillant mari de Saskia, puisque ces grands bourgeois d'Amsterdam ne connaissent que le prestige de l'argent. Bien, il va leur montrer qu'ils en gagnent beaucoup de cet argent et qu'il sait l'étaler.

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D'ailleurs, quand on lui demande quel est son métier à l'époque, il ne dit pas peintre ou non. Il répond Marchand. Rembrandt va acheter à crédit une grande maison dans le quartier le plus élégant d'Amsterdam, qu'il remplit de tableaux, de meubles de toutes sortes, d'objets exotiques, d'armures, d'étoffes, etc. Pour Saskia, pour elle, il veut les plus riches objets. Il la couvre littéralement d'orfèvrerie. Il se dit dans les affaires. Il joue en bourse.

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Il commerce sur tous les marchés, notamment sur le marché de l'art. On ne peut pas pour autant lui reprocher de négliger son art. Car tout en faisant du commerce, évidemment que Rembrandt continue à peindre. Cet homme de 30 ans est assez puissant et il est d'une nature assez généreuse pour mêler peinture et affaire. Et j'ajouterais amour avec Saskia.

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Bien entendu, il va faire plusieurs portraits d'elle pendant les premières années de ce mariage. Et puis soudain, entre 736 et 741, on ne la voit plus s'installer devant son chevalet. Elle cesse de poser pour son mari. Que s'est il passé? Demande un biographe. La jeune mère est elle trop absorbée par les soins que réclament ses enfants? Sa beauté s'efface t elle trop vite, comme cela arrive souvent chez ces créatures florissantes qui ont en même temps la plénitude somptueuse des pivoines et leur fragilité?

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Toujours est il que Saskia va apparaître moins souvent. Et quand elle apparaît désormais, c'est un peu alourdie. C'est un peu épaissi. Peut être le dernier portrait qu'on ait d'elle avant celui tellement troublant, où l'on a même de la peine à la reconnaître, ce portrait daté de cent quarante trois. Et là, le peintre nous la présente avec toujours ce même regard tendre et caressant. Mais il n'y a plus que le regard de reconnaissable. D'une certaine façon, Saskia va mourir après huit ans de mariage.

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Elle avait conservé son regard, mais elle n'avait rien conservé d'autre. Elle avait donné naissance à quatre enfants, dont trois sont morts en bas âge. Et le seul qui ait survécu s'appelle Titus. Lui, il va vivre Titus, les autres, Robert. Tous étaient nés au cours d'une épidémie de peste en 736 au mois de juillet 738 et une petite fille qui est venue au monde et qui est morte trois semaines après. Deux ans plus tard encore, en 740, une autre petite fille qui meurt presque instantanément en six ans.

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La mort va frapper cinq fois. Rembrandt, cinq fois par sa propre mère, est morte.

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Aussi, on peut dire que le rêve ensoleillé de ce jeune peintre plein d'éclat qui se voulait en même temps commerçant et agitateur, ce rêve va d'un seul coup s'assombrir. Rembrandt se retrouve peut être. Seul dans le silence d'une maison trop vaste pour lui, où il y a maintenant ce bébé dont il faut s'occuper. Ce petit Titus, on peut dire que d'une certaine manière, c'est sans l'ombre que sent venir Rembrandt.

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Voilà ce que nous dit justement Marcel Brion.

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Il nous dit qu'il sent gronder en lui la lourde marée d'ombres qui vacille au seuil de l'obscurité, attirée vers le gouffre par les lourdes mains du monde des ténèbres. Elle était toujours l'orchestre de la résidence de La Haye sous la direction de Matthias Backward, qui interprétait cette fois l'attaque de cette symphonie numéro 3 Rembrandt de Cornelis d'Ampère. Franck Ferrand sur Radio Classique. Le maître d'Amsterdam se retire des lumières du monde, plus il fait siennes les ombres de sa maison devenue l'antre d'un artiste du mystère, et plus ses toiles gagnent en profondeur, en épaisseur, en gravité, dans tous les sens du mot.

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Ce que les Pays-Bas révolutionnaire et moderne, que les Pays-Bas matériel et fortuné, ont de plus fort à exprimer dans l'Europe du Grand Siècle, ce qu'ils ont de plus important peut être à nous dire, va passer par les brosses et les pinceaux du puissant du réservé maître Rembrandt. Je cite Arlette Farge qui nous parle de la touche du maître, le traitement de la couleur, dit elle. La distinction entre le rugueux et le lisse oblige le regard à considérer les zones de lumière comme la substance même du tableau.

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L'épaisseur donnée à la couleur, son insistance pour la matérialité de cette dernière mettent en évidence le métier, oblige à ce qu'on s'attache non plus à la séduction de l'oeuvre, mais à l'habileté picturale, celle qui donne valeur à l'art. De même, la peu ordinaire représentation des mains, qui n'obéit pas aux normes de l'époque, met en avant la réalité du fonctionnement du peintre. Sa main est son outil de travail fondamental, l'instrument qui sert l'âme. La propriété essentielle de la noblesse de la perfection.

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Rembrandt peinte en définissant sa profession, en forçant autrui à le reconnaître comme une valeur, Rembrandt devient en soi la valeur Rembrandt, le veuf et père de sept enfants, Titus, qu'il lui faut confier à une nourrice nourrice qui va essayer de respecter le calme, la sérénité de cette grande demeure. La nourrice en question va laisser le maître à son oeuvre lui changer le maître. Il ne porte plus du tout de canne précieuse ni de chaînes en or. Il s'habille maintenant très simplement, très discrètement.

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Et de cette discrétion, guère Guiet, Dierickx, Guerguiev. Dire que c'est le nom de cette nourrice va faire en quelque sorte sa propre, sapropre habitude. On ne voit plus du tout Rembrandt sortir fréquenter les cercles de la ville d'Amsterdam. La famille de Saskia, d'ailleurs, commence à se poser les questions. On se demande si, dans l'ombre de sa demeure désormais fermée à tout public, Rembrandt n'est pas là pour abriter des amours ancillaires avec cette rusées gaie dont on sait maintenant qu'elle est sa concubine et qui sait s'il n'accueille pas aussi des prostituées, etc.

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Bref, les rumeurs se répandent dans la ville, bien entendu, et guère gaie, va devoir être congédiée pour faire cesser les rumeurs. Et à ce moment là, elle se rebiffe. Elle va voir les magistrats d'Amsterdam et elle leur dit que Rembrandt lui avait promis le mariage. Et vous pouvez faire confiance à tous les ennemis du maître, à tous les petits confrères, à aux peintres moins bons, aigris, jaloux, pour essayer d'accabler le rival détesté.

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Rembrandt va comparaître devant les magistrats. Il va contester la promesse de mariage, bien entendu. Il n'empêche qu'on va finir par transiger. Il va devoir une fois de plus se montrer généreux avec cette fille qui, de son côté, refuse l'argent et se met dans des espèces de furies extraordinaires qui vont la conduire tellement au bord de la folie qu'on finit par enfermer Gardiez dans l'asile de Gouda.

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Rembrandt se plonge un peu plus dans le travail. Il a confié maintenant sa maison non plus Titus, parce que Titus est devenu assez grand d'ailleurs, pour prendre des leçons avec son père, parce qu'il a lui même un don pour la peinture. Mais il a confié la maison aux soins d'une certaine Hendrik Stoffel, qui est aussi discrète et calme que Guerdner pouvait se montrer brillante et exaltée. Je cite de nouveau Marcel Brion. C'était une femme bonne, dévouée, intelligente aussi, nous dit il.

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Sur son visage était répandue une gravité douce et calme, une fraîcheur d'adolescence pure et lumineuse, ce visage plutôt peintre. Parce qu'à travers ses yeux clairs, on regardait jusqu'au fond de l'âme. Il peignit d'elle quelques portraits, puis, observant que sa peau prenait bien la lumière. Il la d'Helvétie. Son corps gardait une certaine rusticité paysanne dans sa plénitude épanouie, et il va oser montrer des portraits dénudés de celles qu'il peint sous les traits d'une bête relevant ses propres jupons jupons.

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Pour entrer dans l'eau, Henriquez Stoffels va devenir l'objet d'un grand scandale. Et puisque les tribunaux civils d'Amsterdam ne peuvent pas, ne peuvent rien connaître de cette affaire. C'est au tribunal ecclésiastique.

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C'est devant le consistoire que va comparaître Non-Parents Brand, qui s'estime en rupture de ban avec cette communauté religieuse, mais bien sa celle qui est devenue sa compagne Henriquez, qui va tout prendre sur elle. Si je puis dire on va les excommuniés, vous imaginez? Le droit de prendre la communion a ça à sa paroisse. Et puis il y a un autre scandale au même moment qui guette Rembrandt et c'est celui de la faillite. Il investit dans des navires marchands qui ont fait naufrage le 25 juillet 756.

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Il est déclaré insolvable, ce qui, à l'époque en Hollande, est quasiment comme le fait d'être considéré comme un malfaiteur ou un bandit. On dirait que l'infortune, au lieu de l'abattre, donne un nouvel élan à sa fécondité. Et là, son art devient extraordinaire. C'est à ce moment là, peut être, que Rembrandt nous livre les plus extraordinaires de ses toiles. Et puis, ce sera le temps des grands deuils puisqu'il va perdre Hendry, qui est en 16 162 après quinze années d'amours discrètes.

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Et plus tard, ça va être son propre fils, Titus, qui va s'en aller. Le seul survivant des quatre enfants de Saskia, le fils du premier amour qui vient comme cela à mourir, et les autoportraits qui jalonnent la vie de Rembrandt nous montrent maintenant un vieillard résigné, infiniment doux. Le dernier mot, je le laisse à Marcel Brion. Il a dépassé la crainte et l'appréhension de la mort. Il la considère maintenant comme l'aboutissement normal de toute destinée, comme l'événement qui donne à notre vie sa conclusion et sa forme définitive.

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Comme si la vie n'était pour nous qu'une manière de disposer notre être physique et spirituelle pour l'éclosion de cette personnalité immuable qui sera la nôtre désormais. Les Fiji stables, qui s'échappent, qui échappent au temps et qui présentent devant l'éternité l'homme tel qu'il s'est réalisé lui même en vue de sa rencontre avec la mort.

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Et c'est dans un clair obscur de bon aloi que nous retrouvons Christian Morin bonjour Christian, bonjour, bonne semaine et bon mois, mon cher ami.

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Oui, c'est le cas de le dire. Bonjour Franck. Ah, le clair obscur chez Rembrandt. Jamais. Savez quand vous évoquiez au début de votre narration ce matin, cette leçon d'anatomie? Vous m'avez ramené quelques années en arrière quand, dans les années 60, je ne sais plus si c'est de coutume aujourd'hui aux Beaux-Arts, où on apprend plus de la même manière. Ces armes avaient dit on n'a pas pu l'assec comme autrefois. Peut être, mais nous avions dans les épreuves au bout de quatre années aux Beaux-Arts, des épreuves d'anatomie artistique et nous allions travailler sur les cadavres de la faculté de médecine aux côtés des étudiants en médecine.

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Ainsi on se replonger dans ce travail de l'anatomie artistique de l'homme et la base de la base artistique, la base, tel Léonard de Vinci et Rembrandt également. Si tout cela est nécessaire pour la construction du dessin, bien sûr, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui seront de mon avis. Merci, mon cher Franck, nous avoir plongé dans ces années sombres et claires de Rembrandt.

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Et puis demain matin, bien sûr, au plaisir de nous retrouver.