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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. En cette fin du Quattrocento, ce que nous appelons nous le 15ème siècle, Florence n'est pas simplement une ville. Quand nous allons nous aujourd'hui à Florence, nous nous promenons dans une jolie dans une très belle ville chargée d'histoire et de culture de toutes sortes de vestiges. Mais dites vous, quelle époque? Il s'agit bel et bien d'une cité, c'est à dire d'un véritable État, avec son rayonnement, avec ses colonies.

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Florence est à l'apogée de sa richesse, de son luxe. Disons le, elle est aussi à l'apogée de la débauche. Les grandes compositions de Botticelli Le printemps, l'Adoration des rois mages nous donnent une idée du luxe auquel elle a fini par se hisser. Une foule élégante se pressent chaque jour sur la place de la Seigneurie, où l'on admire les soit les plus fines, avec la soie et la laine sont à l'origine de la fortune de Florence. Les pourpoint brodées d'or et constellée de perles et de joyaux.

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Ce serait plutôt la banque. Ce serait plutôt la finance qui a produit de telles richesses. Les banquets en musique, les mets exquis, les parfums raffinés font partie du quotidien de la bonne société florentine où les mœurs, disons le, sont très relâchées. Florence est réputée comme la ville des courtisanes et des gigolos. On peut dire que tout y est corrompue, à commencer par les instances publiques qui ont tendance à se livrer à toutes sortes de jeux plus ou moins autorisés dans des sociétés privées décadente.

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Florence n'en reste pas moins la capitale des arts et des lettres, la plus grande place financière de l'Occident. Dites vous que trente trois banques je dis bien 33 banques, dont celle des Médicis qui dirigent la cité, ont fait de Florence une capitale financière pour l'ensemble de l'Europe. Les Florentins, les banquiers de Florence prêtent à tous les rois, à toutes les cours d'Europe. Et voilà que dans cet univers à la fois luxueux et décadents, dans cet univers fou, corrompu d'esprit et de coeur.

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Survient un personnage qui proclame avec des mots très crus, avec des mots très vers la vérité, la probité, la chasteté. C'est un moine moine dominicain d'une bonne trentaine d'années. Imaginez le petit où il n'est pas beau. Son physique émacié a un grand nez, les yeux qui ont l'air à moitié exorbités. Mais visiblement, cet homme là est illuminé au bon sens du terme. Entendez qu'il est habité par la grâce. Alors, qui est ce Girolamo Savonarole que j'appellerai si vous le voulez bien?

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Jérôme Savonarole avec son bec d'aigle? Eh bien, c'est un homme, un jeune homme qui est né dans une famille très aisée, originaire de Padoue. Lui est né à Ferrare en 14 152. Son grand père était un très célèbre médecin et toute la famille, d'ailleurs, est versé dans la médecine. Lui même était destiné à des études de médecine à l'université. C'est un jeune homme cérébral, assez introverti, un jeune homme épris d'absolu qui, à 22 ans, semble t il, à la suite d'un terrible chagrin d'amour, a décidé de quitter le foyer et de s'en aller à pied vers Bologne.

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La pensée d'entrer en religion, chassé de mes yeux jusqu'au soleil, dira t il. Oui, il va se présenter au monastère des Dominicains de Bologne et il va. Il va entrer en religion. Alors, on l'utilise au monastère dans un premier temps comme jardinier, puis comme tailleur. Mais petit à petit, on va se rendre compte de la qualité de l'esprit de ce novice. En 14 175, le voilà arrivé à Florence, au couvent San Marco, où il va étudier la métaphysique.

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Aristote et saint Thomas d'Aquin n'ont pas de secret pour lui. Il est tellement doué pour tout vous dire que bientôt, on lui confie l'enseignement aux novices. Et après un nouveau séjour à Bologne et en Lombardie, tout cela va durer plusieurs années. Le frère Jérôme rentre à Florence dans son couvent de San Marco à la fin de 14 190. Or, en juillet suivant, c'est à dire en juillet 491, il est élu prieur du couvent et pour la première fois de sa vie, il va faire l'expérience du pouvoir à travers les prédications qu'on lui confie.

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Le magnétisme de cet homme, la foi exaltée dont il est le témoin et la profondeur de sa réflexion lui confère d'emblée non seulement de l'ascendant sur les novices et sur l'ensemble de ses auditeurs, mais aussi un véritable pouvoir au sein de la cité. Vous savez, les grands prêches, à l'époque, c'était un peu l'équivalent de la radio. Si je puis dire, on arrive à réunir jusqu'à 10 000 personnes, 10 000 personnes qui suivent.

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Littéralement saisi d'admiration les prêches de Savonarole Franck Ferrand sur Radio Classique, Frère Jérôme va multiplier les sermons et. On va le voir faire de plus en plus de professions. Il est vite remarqué par la bonne société florentine et Laurent, de Médicis en personne, va le remarquer. La preuve, c'est que c'est lui qui l'appelle à son chevet lorsqu'il est lorsqu'il est mourant. Quels ont été les échanges entre Savonarole et Laurent le Magnifique? Personne ne le saura jamais. D'où viennent les visions de Jérôme Savonarole?

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C'est difficile à dire. On sait quand même qu'un de ses coreligionnaires frères Silvestre, avait de véritables visions. Et on sait que Jérôme Savonarole avait tendance à passer beaucoup de temps avec ce frère Sylvestre. Et il utilisait d'une certaine manière les visions qu'avait tue ce frère. Or, précisément, il va prophétisé la mort de Laurent qui se réalise. Il va prophétisé la mort du pape qui se réalise. Il annonce en punition des péchés des Florentins, une invasion étrangère dans leurs murs.

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Et voici que s'annonce l'approche de 35.000 hommes français conduits par le roi en personne. Le roi Charles 8 à Savonarole va saisir sa chance. C'est lui qui est envoyé à Pise après que Pierre de Médicis est allé sur place et qu'il s'est littéralement ridiculisé devant le roi de France. C'est lui, le frère Jérôme, qu'on envoie dans ce qui est un véritable satellite de Florence. Une colonie Pise, donc, pour le débouché de Florence sur la mer.

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Si vous voulez, c'est lui qu'on envoie pour négocier directement avec le roi de France. Un extrait de la Toccata de L'Orfeo de Monteverdi. L'ensemble l'Arpej A était sous la direction de Cristina, plus hard. Franck Ferrand sur Radio Classique. Les négociations entre le frère Jérôme, dominicain de Florence, et le roi de France vont aboutir puisqu'il y a un traité, le traité de Pise du 24 novembre 14 194, aux termes duquel Charles 8 s'engage à rendre à la ville les forteresses qu'il pourrait occuper jusqu'à la conquête de Naples.

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Autant dire que le roi de France se montre plutôt conciliant envers les Florentins et que pour Jérôme, c'est un véritable triomphe personnel. Pierre de Médicis a fini par s'exiler. De toute façon, les Florentins ne voulaient plus de lui. Il va se faire lui plébisciter par le Grand conseil de la Cité. Voilà comment Jérôme Savonarole a pris le pouvoir, d'une certaine manière. Vous l'aurez compris, la fuite des Médicis, l'invasion des troupes françaises ont fait basculer la donne politique et avec une facilité déconcertante.

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Le frère Jérôme est en mesure désormais d'imposer à la cité les visions qui sont les siennes. C'est vrai qu'il va faire évoluer Florence dans un premier temps, vers une forme de démocratie, de démocratie à l'antique démocratie. Pour trois mille deux cents citoyens qui vont élire le Grand Conseil Grand conseil de 80 membres, c'est l'organe exécutif de la Cité. On maintient les huit grandes familles, la seigneurie où vont s'imposer les partisans de Savonarole et officiellement, les citoyens peuvent en appeler au peuple pour tous les jugements qui sont rendus en cas de crime d'Etat.

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Pour autant, ce qui est en train de s'installer à Florence relève, disons le, du malentendu historique. Parce que, sur le fond, c'est bien d'une dictature cléricale qui est en train d'installer Savonarole. Il y a là dedans quelque chose qui pourrait nous faire songer un peu aux talibans. Si vous voulez, ou au régime de Khomeyni en Iran. Vous savez, à la toute fin des années 70 et pendant les années 80, on peut dire que c'est une théocratie qui se met en place.

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D'ailleurs, on institue Jésus, Jésus-Christ, roi de la cité. Il va y avoir désormais le monogramme de Jésus sur le Palazzo Vecchio et le vicaire du Christ qui s est bien ses frères Géraud, bien entendu, qui va poursuivre de façon violente les libertins, les courtisanes, les débauchés de toutes sortes. On les poursuit. Quand on peut les arrêter, on les supprime. Et c'est l'ascétisme qui, dans la ville, devient la règle. Au Carnaval, les cagoules des pénitents remplacent désormais les masques de la fête.

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Ça nous dit quelque chose. Toutes proportions gardées, néanmoins. Bien sûr, on peut dire de Savonarole qu'il fait figure, d'une certaine manière, un peu de gourou. Ses sermons sont de plus en plus exaltés. Ils magnétisé les foules et l'on voit sappuyer le pouvoir du frère Jérôme sur les plus faibles. C'est un peu ce que les stratèges chinois appelleraient la force de la faiblesse. Vous savez, il est là, auprès des indigents, qu'il l'adore. Il faut vous dire qu'il a multiplié les remises de dettes, qu'il a créé des fonds de soutien, qu'il a exilés les usuriers juifs qui ont fait figure, comme bien souvent dans l'histoire, de bouc émissaire et qu'il a créé.

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Alors ça, c'est plus incroyable. Il a créé de véritables milices d'enfants. Ce sont, ce sont les pourrait presque dire, l'équivalent des Jeunesses hitlériennes. Vous savez, ou plutôt des gardes rouges de la Révolution culturelle dont je vous parlais l'autre jour. Et l'on voit ces enfants. On voit ces adolescents qui, partout, font irruption dans les familles qui vont liquider tout ce qui peut faire penser au luxe, à la débauche. Tout l'art, notamment inspiré de l'Antiquité païenne, va se voir, va se voir liquidé, et l'on voit de plus en plus des artistes se convertir à la nouvelle pensée de Savonarole.

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Je pense tout simplement à Botticelli, qui sera lui même présent les jours de grands autodafés pour voir brûler ses propres œuvres. Ces enfants qui font un peu penser à ceux du Sentier lumineux, également en Amérique du Sud. Vous savez, ces gamins de 10, 12, 14 ans qui sont là et qui viennent faire régner partout la terreur sont peut être ce qu'il y a de plus diabolique, si j'ose ainsi m'exprimer dans la dictature de Savonarole. Vous savez ce que disait la fontaine de l'enfance?

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Cet âge est sans pitié.

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Les cuivres du Philharmonique de Berlin, sous la direction du grand Carlo Maria Giulini, interprété ce canzone septicémies Tönnies, ce chant au septième ton de Gabrieli Franck Ferrand Si tu christiques, le 25 mars 14 195, s'est créé sous l'égide du pape, la Ligue de Venise contre l'invasion française.

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Or, le 6 juillet, à Fort Nou, le roi de France Charles 8 a littéralement écrasé les armées de la ligue. Vous savez fort. C'est à cette occasion là qu'on a parlé pour décrire l'extraordinaire vaillance des armées françaises quand on a parlé de fourrières française. Eh bien voilà, le roi de France est maintenant très, très puissant. Il est le maître dans la péninsule et évidemment, il va pouvoir se retirer.

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Et quand il se retire, c'est un peu comme s'il retirait l'échelle sous les pieds de Savonarole. Ce dictateur théocratique qui, du reste, ne s'est pas montré très habile politique, va perdre l'essentiel du soutien qui était le sien. Et surtout, c'est plus grave encore. Il va perdre ce qui justifiait son pouvoir, c'est à dire les bonnes relations qu'il pouvait entretenir avec les Français. Ce besoin de vous dire que ses adversaires dans la cité? Quand je dis ses adversaires, je crois qu'on pourrait employer le terme d'ennemi vont bien sûr profiter de l'occasion.

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Il ne faudrait pas s'imaginer que la dictature intégriste de Savonarole n'ait pas suscité énormément d'oppositions. D'un côté, vous avez les pleureurs, ce qu'on appelle les pianos Ionis, qui sont les partisans de Savonarole. Mais en face, vous avez des Arabes, baptisera Batiste sont les enragés. C'est à la fois tous les déçus de Savonarole, et puis, en même temps, tous ceux qui n'en peuvent plus d'Elis. Des restrictions qu'il a formulées contre toutes les libertés. Et au rabattues aux enragés viennent s'ajouter les Campanien de schiste, les libertins.

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Et puis tous les fous, tous les partisans des Médicis, les Médicis, ceux qui sont qui ont été exilés, vous le savez, mais, mais dont les partisans restent très nombreux en ville. Ceux là, on les appelle les Guri. Bref, tous ces gens Legrix, les campagnes Achilles et les Arabes Batty vont se dresser littéralement contre Savonarole et vont profiter des difficultés qu'ils rencontrent au moment du départ des Français pour essayer de le déstabiliser. Or, c'est l'époque où Savonarole entretient de très mauvaises relations avec la papauté.

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Et oui, il s'est constamment dressé contre les excès du pape Alexandre Syz le pape Alexandre 6. Évidemment, c'est le pape Borgia et Rodrigo Borgia. Vous savez, c'est un bras de fer que l'on voit entre Alexandre et Jérôme. En juillet 95, le pape a convié Savonarole à Rome. Savonarole a prétexté d'un mauvais état de santé pour ne pas se rendre dans ce qu'il envisage, bien dans ce qu'il le devine être un véritable piège. En échange, on va lui demander d'arrêter de prêcher et on va demander qu'il soit examiné par quatorze Dominicains qui pourront juger si oui ou non, les propos en chaire de frère Jérôme relèvent de l'hérésie.

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Sauf que les Dominicains finissent, à force de l'interroger. Fini une espèce de grand procès public assez spectaculaire. D'ailleurs, ils finissent par conclure que non, il n'y a pas dans dans la très grande offensive de Savonarole contre les péchés de l'Église et contre les excès de la papauté. Il n'y a pas d'élément d'hérésie en tant que tel.

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Alors là, le pape va changer de va changer de stratégie. Il se dit plus que puisqu'il ne peut pas faire taire Savonarole. Peut être va t il pouvoir l'acheter. Alors on lui propose de l'élever à l'épiscopat. Pourquoi pas même au cardinal? Sauf qu'évidemment, Savonarole refuse. Et la mitre et la barrette? À ce moment là, le pape voit rouge. Il va excommunié le frère Jérôme. C'est le 13 mai 14 197 et l'on peut dire que ça, ça fait tout basculer.

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Voilà ce que dit le duc de Castres le 13 mai 14 197. Les Arabes Atis marquèrent un point sérieux puisqu'un bref d'Alexandre 6 excommunié Savonarole les excommunication sont de nos jours bon marché. Quatre livres en obtient qui veut contre qui lui déplaît, va tonner en cher frère Jérôme.

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C'est l'insolente réponse de Savonarole, nous dit, nous dit le duc de Castres, qui, décidément, se montrait le précurseur de luttèrent. Soudain, la peste s'abattit sur Florence. À la suite de ce fléau, au nombre des partisans de Savonarole se révélèrent beaucoup plus circonspects. C'est vrai que pendant la peste, Savonarole n'a pas du tout été à la hauteur. Il n'a pas su. Sa cité n'a rien fait de bon et les critiques commencent à fuser. Pendant le carême de 14 196 14 197 ont eu lieu ces grands bûcher des vanités dont je vous parlais.

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Ces grands autodafés où l'on a brûlé les œuvres d'art et les objets de plaisir. Et, disons le, si l'inspiration de Savonarole continue aux yeux de beaucoup de passer pour utiles et justes, la réalité de la vie dans Florence devient un véritable cauchemar. Les appuis intérieurs de frère Jérôme sont de plus en plus maigres. La corporation des bouchers, celle des marchands drapier, va se dresser contre lui. Elle a derrière elle ces deux corporations, derrière elle, les banquiers de Florence.

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Tous les cabaretier également n'en peuvent plus. Et ça n'a pas de mal aujourd'hui. Allez comprendre, évidemment. Bref, petit à petit, et alors qu'encore une fois, je vous rappelle que les Français sont partis. Savonarole se retrouve dans une situation extrêmement difficile. C'est le moment que va choisir le pape pour frapper la cité d'interdits. C'est à dire que désormais, les Florentins n'auront plus le droit de communier au 15ème siècle. Vous imaginez bien que c'est une très violente sentence.

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C'est quelque chose de quasiment insupportable. Et les magistrats de la Ville vont profiter de la sentence pontificale pour interdire à frère Jérôme de prêcher. On peut dire qu'à ce moment là, pour lui, la situation devient extrêmement difficile.

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Franck Ferrand, c'est raté. Christique.

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En vérité, ce sont les moines franciscains de 200 accrochés qui vont avoir raison de ce moine dominicain, ce moine de San Marco. C'est notamment le frère François de Pouille qui va venir se dresser contre lui et proposer de procéder à l'ordalie. Vous savez, le jugement de Dieu, ça faisait longtemps que l'Eglise condamnait ce genre de pratiques. Il n'empêche qu'en l'occurrence, on va mettre en place une grande ordalie. Il va falloir que frère Jérôme démontre à la population qu'il a Dieu avec lui.

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Et pour cela, il va falloir qu'il traverse un bûcher long de quarante brasses. Quarante brasses, ça doit faire pas loin de 50 mètres. Vous imaginez donc un bûcher de braises ardentes, bien entendu. On imagine la mise en place de cette extraordinaire cérémonie qui va se tenir le 7 avril. 14 198 longs palabres. Savonarole se fait représenter par le frère Dominique dans ces palabres qui est une véritable véritable force de la nature. Et puis, le moment venu, alors qu'il va devoir subir l'épreuve, eh bien, comme par hasard, il y a des échauffourées, des rixes qui vont faire des morts dans la ville de Florence jusqu'à ce que éclate un orage qui rende l'ordalie impossible.

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Il n'empêche. Après une nouvelle de nouveaux désordres qui ont surgi pendant le dimanche des Rameaux avec une lutte armée au sein même des églises, on va finir par arrêter. Frère Jérôme et deux de ses acolytes, les frères Dominique et Sylvestre, qui sont donc jetés en prison au sommet de la tour du Palazzo Vecchio de Florence. Et puis, à partir de là, on va commencer à les interroger. Et quand je dis interrogé, nous sommes au 15ème siècle.

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On va les conduire à la salle de torture du Dargelos pour y subir à plusieurs reprises le supplice de l'estrade. Alors, le frère Dominique reste absolument impassible devant les grandes douleurs qu'on lui inflige. Le frère Sylvestre, lui, veut bien avouer tout ce qu'on veut. Quant à Jérôme Savonarole, qui lui aussi va subir la torture, il ne reconnaît que le péché d'orgueil quand on le connaît un peu. Et lorsqu'on voit quelles ont été ses inspirations depuis le début de cette affaire, on se dit que c'est assez beau.

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Somme toute, que Jérôme n'est reconnu que ce péché là, ce péché d'orgueil. Et c'est vrai qu'il s'était sans doute montré bien souvent orgueilleux. Les chefs d'accusation contre lui sont maintenant multiples et ça va permettre aux Florentins de lui régler son fait. Le 22 mai, le jugement est prononcé par la commission d'enquête, nous raconte Pierre Haggard, commission muée en tribunal et que présidait un envoyé du pape. Cette fois, c'est fini.

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On va condamner à mort les accusés et on va pendre d'abord Sylvestre, puis Dominique. On attache leur corps à des chaînes de fer avant qu'on lui passe la corde au cou. On dit que Savonarole, d'une voix très forte, aurait crié Florence, Florence! Qu'as tu fait? Ce qui est assez extraordinaire dans cette affaire, c'est de voir que très peu de temps après l'exécution de Jérôme Savonarole, on a vu des Florentins lui vouer un véritable culte. On est allé repêcher dans l'Arno les cendres des victimes.

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On a conservé. Tout ce qu'on pouvait avoir comme reste et dix années plus tard, Raphaël Louis le Grand Raphaël accordera à Savonarole cette suprême réparation. Peindre son visage à côté de celui de Dante dans la dispute du Saint-Sacrement.

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Coutil christiques. Les petits matins de Radio-Classique. Une programmation musicale de Sixteen de. Les.