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On connaît tous un couple qui s'est rencontré grâce à Meetic. Non, ce n'est pas étonnant puisque vous savez combien de couples ont eu un coup de foudre grâce à Mitic 8 millions. Et ça fait 18 ans que ça dure. 16 millions de célibataires qui peut être comme vous, se sont casé. Mais attention, pas pour autant mis dans une case pour commencer une vraie histoire, Meetic est le service de rencontres numéro 1 des trentenaires. Alors, si pour vous, une relation sérieuse, c'est s'amuser ensemble quotidiennement et ça pendant longtemps, vous êtes au bon endroit.

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Meetic est ravi de sponsoriser ce podcast ex qui met en valeur des histoires d'amour extraordinaires. Et si vous aussi vous commencez une histoire, une vraie?

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Bonjour, je suis Agathe Lecaron. Bienvenue dans Exces, le podcast qui vous parle d'amour au travers d'histoires toujours extraordinaires. Quand on a décidé de consacrer sa vie à un seul amour, celui de Dieu, quand ce même amour est censé vous remplir complètement, mais qu'en fait il vous manque quelque chose. Doit on nécessairement choisir? David aurait pu tricher quand il a été poussé à choisir entre l'amour sacré et l'amour d'une femme. Mais pour lui, la foi et l'amour, ça va ensemble.

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Je suis né en 1969 et je suis issu d'une famille de quatre enfants. Je suis le dernier homme.

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J'ai deux sœurs aînées, ensuite un frère qui a trois ans de plus que moi. On vit dans le quartier de la Croix-Rousse, à Lyon. On habite au premier étage et à part qu'on part en vacances en week end. La porte de chez nous est ouverte. Il n'y a pas de Cléophas, donc on n'a pas besoin d'un porte clés avec nous. On sait que la porte est ouverte. La particularité, c'est que quand je deviens plus grand, je découvre parfois que ça a permis à un cousin de rester une nuit tranquille.

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Ma sœur d'amener un ami qui était en difficulté, etc. C'est une porte ouverte au sens pas de clé, mais au sens où on peut vraiment la franchir. Pour mes parents, la foi, c'est une dimension importante. On entend vraiment parler. Le dimanche, on va à l'église. En tout cas, si on a envie parce qu'il nous force pas non plus. Et elle se traduit par deux choses. D'une part, une présence active. Pendant que mon père fait chanter, ma mère aide à ce qu'on appelle l'aumônerie, donc le lieu pour les jeunes qui vont dans des établissements publics, mais qui ont envie d'un accompagnement de foi spirituelle.

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Et la deuxième chose, c'est une vie de foi très incarnée, c'est à dire c'est concret, c'est du partage, de la solidarité, de l'engagement associatif. C'est un engagement qui est très large et qui n'est pas forcément connoté spirituel, mais qui est toujours mu par leur foi. J'ai toujours été dans des écoles publiques. On parle pas de la foi. Le seul truc, c'est que je dis que je vais à l'aumônerie quand je suis au collège ou au lycée.

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Donc, il y a des gens qui me demandent ce que c'est et à l'époque, ça gêne personne. Je suis dans un tout petit collège où il y a 400 élèves. La grande majorité sont d'origine maghrébine. C'est un sujet à cette époque là. Les sujets, c'est plutôt autour du racisme. On est beaucoup plus à une époque à Touche pas à mon poste que islam, christianisme, etc. Parfois, ça intrigue. D'autres fois, même ça intéresse.

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Mais ce n'est pas très compliqué à gérer. Et puis il se trouve que l'aumônerie du lycée.

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Je rencontre des jeunes qui viennent moins pour des questions spirituelles que pour des motivations affectives parce qu'il y a essentiellement des filles, l'aumônerie des jeunes qui sont membres du lycée technique, qui ont déjà une pratique, comment dire? Certains des autoradios, d'autres, c'est pas mal de barbe. Donc voilà, c'est un univers un peu particulier. Mais je m'entends très bien avec eux et je vois les trésors qui sont les uns les autres. Je suis un peu plus jeune qu'eux et je me décide à les aider, à les accompagner, à avoir peur de ce qu'ils vivent.

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Et de là vient l'idée d'être éducateur spécialisé. Mais avant, ça peut être préparé une école européenne pour être éducateur spécialisé. Je pars un an en Allemagne, ce qui est aussi l'occasion de voir qui je suis en dehors de mon milieu habituel milieu familial, amis, aumôneries, etc. Finalement, le premier lieu où je me retrouve, c'est le dimanche à l'église. Je me présente au prêtre qui me met en lien avec un groupe de jeunes qui se retrouvent.

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Et finalement, je passe une année magnifique au j'apprends bien allemand, je travaille, je suis autonome, je fais mes choix et quand je reviens d'Allemagne, je continue quand même cette question sur moi même en me disant Mais finalement, j'ai vu qui je suis quand je suis loin de mon milieu, mais ma foi ne m'a jamais quitté. Change rien, ma vie par rapport à mes copains. Ce n'est pas un problème parce qu'aussi j'ai une vie exactement comme celle des autres.

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Donc finalement, à quoi ça sert de croire et qu'est ce que ça change de croire? Et là, je me décide à partir une semaine dans une Abéhi en attendant de commencer mon service civil comme éducateur. Début octobre, je pars prendre un train qui m'emmène à Bayonne. Je suis accueilli par un vieux moine basque avec un fort accent qui me dit il faut quand tu commences par te reposer. Et puis, si tu veux commencer à faire quelque chose à Callières l'Evangile qu'on lit chaque jour, chaque jour, il y a un petit bout d'évangile qui est lu à l'église et on peut le méditer soi même quotidiennement.

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Et il me file la Bible avec le passage en question. C'était dans l'Évangile de Luc et il me dit Tu vas prier, mais il y avait une heure à attendre avant le premier office. Moi, je ne sais pas comment ça marchait, tout ça. Je commence à lire. Mais c'est un passage obligé. Dealing à ce moment là, donc c'est pas long, je le lis, je le relis pour bien comprendre une troisième fois en me disant Il y a sûrement un truc à comprendre que je comprends pas.

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Et puis là, je regarde ma montre et je me dis il y a encore 58 minutes comment je vais faire. Ça va être interminable. Je vais me dit je vais prier, mais bouge pas trop, quoi? Comment prier? Est ce que je devais raconter? Je me dis Seigneur, j'espère que ça va bien se passer. Et puis là, il restait encore 55 minutes d'arc en maître. Ce que j'ai fait, c'est que je me suis dit Je vais lire la suite de l'histoire parce que là, j'ai eu un tout petit bout.

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C'est très bref, un évangile, donc j'ai eu le temps de finir et ça m'a bouleversé parce que j'ai remarqué que non seulement Jésus se révèle comme l'amour du père, l'amour de Dieu, mais c'est en actes et c'est comment dire. C'est sérieux. C'est pas du tout mièvre. Il se laisse jamais marcher sur les pieds. Il est même parfois colérique alors qu'on sent qu'il est très engagé. Et cet amour là va le mener jusqu'à un courage dingue puisqu'il va être prêt à affronter la mort pour être fidèle à cet amour qu'il porte aux hommes ou qui témoigne de l'amour de Dieu et qui meurt sur la croix.

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Et là, je vous le dis de deux choses l'une soit, c'est vrai. Et j'ai trouvé la source de la joie puisque rien ne pourra l'emporter sur cet amour. Je suis aimée d'un amour invincible. Non seulement c'est une joie immense, mais c'est en moi, c'est pour moi et je vais pouvoir en vivre et le partager. Soit alors que ce n'est pas vrai. Et quand même, je n'ai pas trouvé mieux qu'un truc plus exaltant, plus motivant à ce moment là, les cloches sonnent et les moines arrivent dans l'église.

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Le timing est très bon. Je vais me coucher très tôt et le lendemain, je vais voir ce vieux moine basque qui, je raconte ma petite expérience de la veille qui était quand même bouleversante pour moi, et il me dit Tu veux être prêtre, alors ça m'a beaucoup fait rire parce que non. J'ai une copine, ça va bien pour moi et surtout pour moi. Je pense comme pour beaucoup de jeunes catholiques, les prêtres religieux, c'est pour des gens un peu particuliers.

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Ce n'est pas pour des gens normaux qui vont à la fac, qui ont des copines, des copains. Et puis, deux jours après, j'étais toujours dans sétablit. Je me dis Bah, c'est des gens comme moi qui deviennent prêtres. Finalement, il faut bien qu'un jour a grandi qui vécu une expérience un peu comme la mienne, donc pourquoi pas? Mais ça remet un peu tout en cause. Bon, je vais réfléchir à ça. Et puis, à la fin, il me dit pas de précipiter, mais il y a un truc qui existe.

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J'ai vu des groupes de formation universitaire qui permettent de continuer ta vie et de réfléchir au fait d'être prêtre ou pas. Et c'est comme ça que j'ai décidé d'intégrer les GFU quand je suis revenu de l'A.B.I. Évidemment, je retourne en premier voir ma copine qui me dit alors tu vas être prêtre. Les bras m'en sont tombés. Et au lieu de lui expliquer tout mon cheminement et le questionnement que j'avais, je lui ai dit oui. Fin brutale à notre relation et moi, je me suis retrouvé dans cette formation qu'on appelle les GFU, donc les deux formations universitaires, concevoir un week end par mois avec d'autres garçons et trois semaines pendant l'été.

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Quand on fait six ans comme ça, ça équivaut à deux années de séminaire, une sorte d'équivalence. Ce qui est bien, c'est que ça me permet de continuer à aller à la fac. Là, je fais des études de philo et pas tant des GFU.

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On nous demande d'essayer d'être célibataire, justement pour voir comment on le vit. Ce n'est pas très compliqué parce que finalement, on vit quelque chose d'assez exaltant avec d'autres cas et c'est très sympa. On vit en colocation avec un ami. Il y a plein d'amis qui viennent chez nous en fin de vie pleine. Et puis, il faut dire que j'ai beau être en service à la place de l'armée, je travaille comme un fou et j'ai des horaires d'éducateur. Plus la philo a un côté, plus la formation qui nécessite des lectures, parfois des devoirs, etc.

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La vie amicale, hyper intense des engagements associatifs qui continue, donc. Ma vie est pleine et heureuse comme ça. Finalement, j'en arrive à la conclusion que oui, j'ai envie de continuer parce que prêtre, pour moi, c'est vivre cet amour que j'avais expérimenté, quelque chose qui est proche de la vie de Jésus et ça vaut vraiment le coup. Après la question du célibat, comme je le disais tout à l'heure à ce moment là, ce n'est pas du tout mon choix personnel.

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C'est quelque chose qui va avec moi. Je me sens appelé à être prêtre célibataire, mais par contre, dans l'église, on me dit c'est vraiment un appel du prêtre. T'inquiète pas, Dieu donne la capacité de vivre. Ce que l'Église demande aussi. Le célibat. Il y a plein de prêtres aventuriers à plein prétoire. Travail sur toi, réfléchis, prend des moyens aussi, fait du sport, prendre soin de ton corps, etc. Et ça va avec.

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Si vous remontez, appelé à être prêtre, le célibat suivra. J'essaye tant que tant que je peux.

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C'est vrai que de temps en temps, il y a des flirt ou des moments où je sens que ça me manque beaucoup. On me dit que c'est normal. En fait, ça s'apprend. C'est peu à peu qu'on vit sa manière plus paisible, etc. Donc moi, je vois que ça me tourmente par moments. D'autres fois, je suis juste hyper heureux et je me dis que c'est un chemin. Donc, il ne faut pas s'inquiéter et je passe les étapes que c'est long.

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La formation au Séminaire, surtout quand j'ai fait finalement une maîtrise de philosophie. On me demande de faire une maîtrise de théologie aussi. Je passe les étapes jusqu'au jour où je suis ordonné diacre. C'est le jour où on s'engage au célibat. Et puis ensuite, prêtre. Ça, c'est un jour où on nous donne la capacité d'exercer l'activité de prêtre. Ces jours là, j'ai 31 ans. C'est le 10 juin 2000. On est 10 hommes à être ordonné prêtre à Lyon en même temps.

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Ce qui arrive même pas souvent. Et je commence ma vie de prêtre avec beaucoup de bonheur. Assez vite quand même. J'ai une relation avec une femme qui n'est pas vraiment une vie de couple, mais qui montre que ce n'est pas si simple que ça. Et en fait, c'est plutôt que je suis dans ce paradoxe ou à la fois. J'ai un plaisir physique et en même temps un interdit. Une fidélité à un engagement, donc, grâce à des amis qui sont au courant.

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Du coup, je peux en parler et mettre fin à cette relation. Et puis, je décide de voir une psychologue pour voir un peu ce qu'il en est. Et cette femme, assez vite, me dit Vous n'avez pas de problème psy, mais vous avez juste besoin d'un contexte affectif et vous n'êtes pas fait pour être seul. Donc, vu que vous êtes prêtre, essayez de vivre en communauté ou autrement. Mais il ne faut pas rester seul. Vous êtes pas fait pour ça, alors que quand même, tous les discours autour du célibat, c'est que si on peut assumer une sorte de solitude parce qu'elle est compensée par Dieu, par notre activité, notre ministère et nos engagements.

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Donc, ça renvoie aussi une culpabilité, en quelque sorte. Si on n'arrive pas à vivre ce célibat, c'est que peut être on primale, pas assez ou pas pleinement son ministère et on nous laisse un peu avec ça.

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Et puis les années qui suivent. En fait, je suis plus du tout tourmenté par cette question. Je vais hyper bien. J'aime ma vie de prêtre, je m'éclate dans ma paroisse. Au bout de quelques années, mon évêque me demande de faire une thèse, un doctorat de théologie.

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Donc je pars un an étudier à Oxford. Ensuite deux ans à Rome et je reviens à Lyon en 2007, plein d'élan, de motivation. Et là, je suis nommé curé. Alors le curé fait habituellement demande à des prêtres d'être curé. Mais officiellement, on pourrait ne pas être prêtre et être curé curé, ça veut dire curé, prendre soin celui qui est responsable d'une paroisse. J'arrive en 2007 dans la plus grosse paroisse du centre ville de Lyon. Je suis accaparées.

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C'est une vie à cent à l'heure et très vite, je rencontre Benjamin Pouzin, Benjamin Pesin. Je donne son nom parce qu'il est un peu connu puisque c'est un des deux leaders du groupe Lorius qui joue de la musique et qui font des concerts. Déjà depuis 2001, et ils sont très connus. Mais quand je le connais, ils ont arrêté leur groupe.

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Et assez vite, tu m'interpelle en disant que tu étais prête pour faire plein de réunions, ça m'intéresse vraiment et puis me dit et tu regardes une église comme qu'ils sont tshirt selon qu'ils sont l'Église australienne. Regarde le DVD que j'ai acheté et envoie 10, 15, 20 000 personnes qui se rassemblent, principalement des jeunes pleins de joie et de fougue. Et moi, dans mon église, j'ai beaucoup de personnes âgées, pas beaucoup de jeunes, même si elles sont pleines parce que c'est le centre de Lyon, elles diminuent en nombre de manière très rapide.

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Donc, on décide de lancer Lyon Centre, une association qu'on a monté, n'anime donc une soirée avec le groupe Glorious. Thomas et Benjamin Pouzin et tous les jeudis soir, on transforme une chapelle complètement pour qu'elle soit vraiment très belle et très moderne.

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Et on va commencer à faire des soirées de louange pour Dieu. Mais sur un mode pop, c'est devenu quelque chose qui a eu un grand rayonnement.

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Quelque temps après, l'évêque m'a demandé si je voulais bien aller dans la paroisse de la presqu'île de Lyon. Donc, c'est Lyon Confluence. Je suis arrivé là bas et j'ai proposé à Thomas et Benjamin de Gorius de venir avec moi et avec un autre couple. On a commencé à réfléchir à l'avenir de cette église où il y avait une centaine de personnes plutôt âgées, plus du tout de vigueur. En fait, on allait voir dans d'autres églises en disant pourquoi il y a deux églises qui marchent, comment on pourrait s'y prendre et à partir de là, on a fait une proposition complètement différente.

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Et donc, en cinq ans, de 2011 à 2017, on est passé de 100 à 2.000 personnes qui venaient régulièrement dans l'église. Les points essentiels sont assez simples. 1 Ouverture à tous. Cirque Jésuites Demandez pas une carte d'identité ou un pedigree pour qu'on le rencontre. Au contraire, voilà les gens qui arrivaient un peu bizarre avec un chapeau sur la tête, une canette à la main ou un chien. Des tatouages étaient bienvenus quand un couple homosexuel venait demander si on pouvait baptiser leur enfant.

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Bien sûr, ils avaient leur place et la question n'était pas de juger les personnes, de voir ce qui pouvait venir ou pas, mais plutôt de permettre à chacun un chemin. On avait une vision pour cette église, on avait une culture pour cette église. Elle était partagée et c'est celle qui a fait que ça peut être très dynamique.

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Je pense que je suis le prêtre le plus heureux de France, d'Europe, voire du monde, et paradoxalement, ça ne faisait pas partir quelque chose qui montait en moi. C'est le sentiment et une partie de moi qui était comme paralysée et c'était vraiment cette partie ou le lien affectif du quotidien me manquait. J'ai plein d'amis, plein de paroissiens, super avec qui je pouvais parler, mais en fait, il me manquait vraiment la personne avec qui j'allais tisser le fil du quotidien, parlé au jour le jour de ce que je vivais.

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Et puis, vivre une tendresse, vraiment. J'ai commencé à en parler avec les chrétiens avec lesquels j'étais le plus engagé, avec lesquels je travaillais. Mon accompagnateur et même finalement mon évêque en disant que j'étais très, très heureux dans ma vie de prêtre, mais que comme homme, il y avait vraiment un monde qui ne passait pas. Et je faisais tout ce qu'on me disait. Je n'ai plus su me reposer. Je faisais des retraites, je faisais du sport, je voyais des amis.

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J'étais proche de ma famille, j'avais tout coché. Mais même en cochant tout, tout ce qu'on me demande pour être un prêtre épanoui, ce qu'il restait. Si bien que ça arrivait à un moment où j'ai dit adieu. Moi, je n'ai pas le temps et je n'ai pas le désir de mettre sur un site trouver une femme ou quelqu'un. En plus, c'est pas l'engagement que j'ai pris. Si vraiment c'est à volonté, ça me rencontrer quelqu'un parce que je serai pas pleinement heureux tant que je ne serai pas en couple.

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Et un jour, je suis allé parler dans une église protestante de notre expérience. Comment notre Eglise est en croissance et pourquoi? Une femme qui assistait à cette conférence, elle, vient à Lyon. Un nouvel emploi à Lyon. Et alors que spontanément, le vin dans les églises protestantes, bien sûr, pour se retrouver le dimanche. Elle n'est pas comblée. Et puis elle se souvient de mon intervention, mais elle se dit Je vais aller à l'église, le centre, pour voir si c'est vrai.

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Ce qu'il me racontait, ça lui plaît. Donc elle continue à venir avec un groupe d'amis protestants et un jour, j'organise avec des paroissiens, bien sûr, une grande conférence et j'avais invité le pasteur de cette église de Paris à intervenir. Et comme il était ami avec cette femme, quand son pasteur me présente Magali, je suis heureux de la connaître. Mais voilà, je suis à fond dans mon truc. En plus, c'est quand même énorme, organisé.

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Il y avait plus de 500 personnes sur un week end. On arrivait à la fin. Je commençais à décompresser, mais je vois que c'est quelqu'un qui a de grandes responsabilités professionnelles et avec deux amis pasteurs anglicans réformés. On avait décidé d'essayer de monter un projet commun pour aller vers plus d'unité et donc assez vite. Je demande à Magali si elle veut nous aider à porter ce projet. Et comme moi, dans quelques semaines, je dois aller visiter une communauté de sœurs qui vivent ensemble entre catholiques et protestantes et ensuite faire une conférence ailleurs.

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Je lui propose de venir avec moi pendant les vacances de février. On part ensemble tous les deux. On va visiter cette communauté de soeurs. Et puis ensuite, on file jusqu'au jour suivant, jusque là où je dois faire une conférence. Et il fait un temps pourri. Il pleut des cordes et donc on commence à vous lire. On se retrouve au bord de la mer du Nord en voiture. On parle parfois plus librement, plus simplement, plus profondément que quand on est en tête à tête.

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Comme elle est protestante, je vous pose plein de questions et elle me pose plein de questions sur ma foi catholique. Mais du coup, la foi est rattachée la vie, notre expérience, nos parents, nos familles. Ce qui nous anime, c'est une question très intime, la foi. Et donc on se livre assez vite et assez facilement. Et ça dure comme ça. Donc, notre trip dure trois jours, tout le temps de revenir en plus comme des vacances.

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On décide de faire une boucle par le Mont-Saint-Michel et on revient très heureux de ces trois jours. Quelques jours après, on éprouve le besoin de se revoir et de se dire Bon, il s'est passé quoi quand même? C'est à dire comme on n'est pas tombé amoureux, mais pas vraiment des amis. On vient de se connaître, mais visiblement, on a été loin dans ce qu'on a partagé et on se dit on passe voir trop vite, sinon le chemin est couru d'avance.

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On va plutôt essayer de se avec des amis, de mieux se connaître, etc. C'est ce qu'on fait, donc on se voit toutes les semaines, mais quasiment jamais seul avec d'autres. Comme ça, on apprend à se connaître et peu à peu, à discerner un fait. Qu'est ce que c'est que cette relation?

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Quand je disais adieu, si t'es d'accord pour que je ne sois pas seul. Finalement, parce que moi, je me suis engagé comme prêtre à être seul. Donc, si tu accèdes cette prière à cette requête, fais moi rencontrer quelqu'un. Et donc, quand je rencontre Magali, je me demande si c'est la réponse à cette prière. Ce qui est très intéressant, c'est que je suis complètement en paix. Pendant ces trois jours de notre road trip, après, quand je revois avec des amis, l'evidence monte peu à peu.

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Simplement, je me dis voilà, je suis fait pour être prêtre. C'est ma vocation, c'est mon appel. Et Magalie me dit Tout est fait pour ça. Cette colle à la peau qui fait des merveilles. Et c'est bien vrai, etc.

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Je lui dis métisser. Si on est ensemble un jour, ce sera pas possible que je continue, elle me dit Martin. Taquins et voir le pape? Oui, c'est ça. C'est une parole protestante qui connaît bien les rouages de l'Église catholique. Je n'ai pas son 0/6 et il y a quand même près de moi plus de 200, 300 mille prêtres dans le monde. Il a d'autres chats à fouetter, mais quand même, après quelques semaines, elle me remet une lettre et me dit Tiens, ça, c'est une lettre que j'ai écrite pour le pape.

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Tu le remettra en main propre. Je ne vois pas la lettre, je la garde et je me dis je pense qu'elle sera jamais ouverte cette lettre.

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Magali, en me remettant la lettre qu'elle m'avait donné pour le pape, elle a clairement fait comprendre que c'est une lettre où elle lui disait que j'étais l'homme de sa vie. Donc après, c'est à moi de faire le pas pour un couple est venu un moment où c'était comme une évidence et donc ça s'est fait très simplement, très paisiblement. Et donc je la présente à ce moment là, quelques autres amis cette fois, comme mon ami. Tous accueillent très favorablement Yamane.

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Je vais chez lui et quand je lui présente, Magalie me dit Ah, c'est toi qu'on attend depuis si longtemps déjà, mes amis, comme de vrais amis, connaissaient parfois mieux que moi. Donc je pense qu'ils avaient perçu ce manque, mais surtout avaient perçu que je pourrais être heureux en couple. Et j'ai continué pendant un temps à être dans ma paroisse. Stan était en couple. Je voulais expérimenter aussi, voir ce que je suis toujours le même prêtre.

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Est ce que les gens vont voir que ça change? Et en fait, les seules choses qu'ils ont vu, c'est que c'était mieux. On ne peut pas dire ce qu'on se cachait, mais on était discret. Comme elle habitait dans un autre quartier que le mien, pas très loin, mais. On se voyait plutôt dans son quartier et personne n'a eu la puce à l'oreille est venu le moment où j'ai décidé d'en parler à mon évêque. C'était un peu particulier parce que c'était une rencontre œcuménique entre chrétiens qui avait lieu en Egypte.

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Donc, j'ai raconté ça dans un livre. C'est assez particulier puisque c'est un cadre idyllique. On est comme dans une oasis. Donc, il a été très choqué, surpris, attristé. Parce que parce qu'il trouvait que je faisais du bon boulot. Je pense qu'il m'a apprécié à ce moment là, il me dit C'est la vie affective et sexuelle. C'est quand même toujours compliqué qu'il faut prendre le temps. Parfois, on est surpris par ça. Et moi, je le petit un peu plus en disant Je ne suis pas le seul comme ça.

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Et on sait aussi qu'il y a pas mal de prêtres en couples homosexuels ou en tout cas qui ont des relations. Peut être que ça vaut le coup d'arrêter cette mascarade. Geimer Vous vous êtes, vous êtes cardinal, vous vous êtes proche du pape puisque vous en parlez du célibat des prêtres, du mariage des prêtres. Non, on n'en parle pas et je dis minci. Si vous n'arrivez pas à en parler avec le pape, moi, je veux bien.

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Il me dit pourquoi pas quelques jours après ce voyage en Egypte? Je lui ai écrit en disant que Voilage confirmait quand même mon choix et que j'avais pris le temps du discernement et que je continuerai à être prêtre volontiers, mais pas seul, et que j'étais d'accord et disposé à rencontrer le pape s'il le voulait. Est fin décembre 2016. Quelques jours après, on prépare la messe de Noël. Mais notre église est en travaux parce qu'on voulait rajouter 200 places parce qu'elle était trop petite.

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Maintenant, on demande à la mairie de Lyon de mettre à disposition la patinoire et donc il y a 3000 personnes qui se rassemblent ce soir là et quasiment autant qui sont refoulés parce qu'il n'y a pas de places dans les vestiaires.

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En train de me préparer. Et là, je reçois un mail de mon évêque qui me dit Voilà la réponse du pape. Il est d'accord pour rencontrer. Quelques minutes après, j'entre en scène me fait dire comme ça sur la glace pour célébrer la messe de Noël avec plein de ferveur et de joie. On est bien en place et avec cette énigme, qu'est ce qui va se passer? Hésiter à Magalie, est ce que tu veux m'accompagner? Elle me dit oui, bien sûr, parce que le pape voudra me voir.

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Je continue à trouver ça assez amusant, mais je suis très content qu'elle m'accompagne. Début janvier, j'arrive à Rome dans des conditions rocambolesques qui me permettent d'arriver à temps. Magali va prier dans l'église Saint-Pierre et moi, je vais rencontrer le pape. Je me sens tout petit. Je me dis Mais qu'est ce que je fais là? La veille, rencontrer Vladimir Poutine, il lui a consacré 20 minutes. C'est surréaliste et je me dis bon bain, j'y vais simplement.

[00:28:23]

Moi, je fais un rien revendiquer. En fait, je viens juste lui dire ma vocation, c'est d'être prêtre. On m'a demandé d'être célibataire. On m'a dit que ça irait avec. Ça ne va pas avec ça. Pas pour moi, mais par contre, l'appelle. Il est là et j'ai rencontré quelqu'un qui veut bien être ma femme et que je suis prêtre. Mais j'arrive à me faire attendre. Très peu de temps. Il est hyper ponctuel et je vois un homme arriver très simplement.

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Bonjour, ça va. David, tu as fait bon voyage. Je ne suis pas trop fatigué. Tu veux boire quelque chose.

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Tout de suite très, très à l'aise. Et puis il m'a dit bon, il m'avait demandé d'écrire par mail un peu. Qu'est ce qui me motivait pour le rencontrer? Et il me dit Tu sais, quand j'ai reçu le courrier de ton évêque, je me suis dit Mais qu'est ce qui me veut, ce gars? Pourquoi je rencontre celui ci? Tous les évêques et les prêtres à problèmes? Comment je vais m'en sortir? J'ai senti que je devais rencontrer Raconte moi de nouveau de vive voix.

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Donc là, j'ai vraiment pris le temps de lui expliquer mon itinéraire. Et l'UME, très peu interrompu, m'a beaucoup écouté. Et assez vite, il m'a dit David, tu me fait penser à Nathanael, alors pour retrouver la figure paternelle, il faut ouvrir l'évangile de Jean au chapitre 1 et à la fin du chapitre. En fait, Jésus rencontre Nathanaël quand il le voit et dit Voilà un véritable schisme d'Israël. Un homme qui ne ment pas, qui dit la vérité.

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Je suis très touché par cette remarque. Il est très délicat. David, est ce que je peux te poser des questions plus intimes, plus personnelles? On me dit mais ce n'est pas parce que je suis pape que tu me réponds. Tu dois me répondre parce que t'es d'accord pour répondre à ces questions. Si les questions sur ce que je prie régulièrement, est ce que je vais à la messe, ce que je me confesse et on échange là dessus?

[00:30:06]

Je lui dis qu'il y a peut être une solution parce que moi, j'ai vraiment envie de continuer à être prêtre. Je pense que c'est ma vocation et que pour l'instant, j'ai rendu des gens heureux. Il y a plein de gens qui reviennent à l'église avec beaucoup de bonheur. Tous les témoignages que j'ai soit en ma faveur là dessus. Je dis peut être qu'on peut faire un petit truc dans l'Église catholique orientale qui dépend du pape, les prêtres sont mariés.

[00:30:25]

Donc, je dis être sous la coupe d'un évêque oriental. Je me marie et il m'envoie de nouveau dans l'Église de France ou ailleurs comme ça. Ça laisse un peu perplexe. Et puis après, arrive la fin de la rencontre et je lui dis J'ai une lettre à vous remettre. Magali, elle, m'a demandé de vous la remettre en main propre. C'était avant qu'on soit ensemble et elle savait que je vous la remettrais.

[00:30:50]

Il est intrigué. Il veut prendre la lettre, il la lit tout de suite à voix basse et je le vois très ému. Une lettre brève qui visiblement percute et me dit qu'elle est à Rome, Magali, est ce que vous accepteriez de me voir tous les deux? Donc, là, je repense au fait qu'elle a voulu venir en me disant que le pape voudrait la voir quand elle meurt. C'est quand même fort ce qui se passe là. J'ai dit oui, mais on part jeudi matin et me dit Oh là là, on est lundi.

[00:31:20]

Demain, je ne peux pas du tout. Et mercredi, c'est le jour où je prends rendez vous parce que je suis épuisé. Le mercredi, on vient dans mon bureau, donc on prend l'ascenseur, on monte dans l'appartement et là, on fixe un rendez vous un mercredi midi avec Magali. On se verra moins longtemps qu'aujourd'hui. On va vers un peu. Mais au bout d'une heure de rencontre, il me raccompagne, on reprend l'ascenseur, me serrent la main, me dit Reste Nathanael.

[00:31:45]

Deux jours après, on arrive devant les portes du Vatican. Et là, on ne veut pas nous laisser rentrer. Déjà parce que apparemment n'est pas inscrit dans l'agenda du pape et ensuite parce que le pape reçoit pas ce jour là, j'insiste. Comme il faisait très froid, j'avais une écharpe, donc j'enlève mon écharpe et j'ai un col romain type Diana. Vous êtes prêtre. Finalement, il repasse une série de coups de fil et in-extremis. On arrive à entrer et on arrive en même temps que le pape au rendez vous.

[00:32:17]

Cette fois, parce qu'il était venu en avance. Mais voilà, on nous a fait attendre. On a pris le temps de discuter. Le pape commence à dire Tu sais, Magali David, je lui ai dit me fait penser à Nathanaël. Vous vivez quelque chose de sincère. Il faut qu'on trouve quel est le chemin de Dieu, dit David. Il a proposé, par exemple, d'être rattaché à l'Église orientale. C'est une mauvaise idée parce que ça réglerait la question pour vous.

[00:32:42]

A la question pour moi. Mais on n'aurait pas fait ce que Dieu nous demande. Il faut d'abord prendre le temps et le temps. Et le messager de Dieu. On en parlait encore. Il a beaucoup fait parler Magali. Et puis après Magali, en bonne protestante d'origine évangélique, elle Lima, on pourrait prier. Alors, le Papilio priera, non? Maintenant, quoi? Et elle commence à prier et le pape écoute, très émue, et je prie aussi lui aussi assez longuement et prie pour nous.

[00:33:14]

Et puis, après aller chercher un livre pour faire une dédicace, Magalie, on est reparti comme ça et dis moi, je suis en charge de l'église du monde, mais pour sa communion. Et tu as qu'un seul responsable, c'est ton évêque. Donc moi, je ne peux rien faire pour toi, mais par contre, je t'oublierai pas. Est ce que tu peux me redonner un numéro de téléphone? Très, très simple et très direct.

[00:33:40]

Alors, dans la lettre, Magali, elle disait que c'est avec foi qu'elle faisait ce discernement et qu elle était convaincue que j'étais l'homme que Dieu lui confiait et que elle allait lui demander de faire un choix. C'était un homme important, influent, à qui elle reconnaissait une autorité. Il s'agit de la vie de personnes et pas de dogmes, mais de principes. Et donc, elle lui demandait de vraiment prier, essayer de voir le point de vue de Dieu et non pas juste une loi et des règles.

[00:34:31]

ROME On retourne à Lyon et là, maintenant, je n'ai plus qu'une chose à faire, c'est reprendre rendez vous avec l'évêque pour voir s'il accepte finalement de me garder comme prêtre ou même être le premier à accepter qu'un prêtre se marie, continue un ministère. Ce qu'il aura, cette audace ou pas? C'est une époque où l'évêque de Lyon est dans une tourmente parce qu'il y a eu des affaires de pédophilie, un fait qu'il a à gérer comme il a pu et qui le met en première ligne de ce scandale.

[00:35:00]

En fait, on a des missions de six ans et donc il ne reste que six mois à faire pour finir cette mission. Donc, ce que je lui propose, c'est que je ne suis pas marié. Il me laisse encore finir mes six mois. Je suis en couple avec Magali, mais ça reste officieux, lui qui laissait quelques personnes à qui j'en ai parlé parce que pourrait être en vérité si ça c'est finalement ça. C'est quoi que je me posais la question que j'ai une copine ou quoi?

[00:35:26]

Mais je suis pas marié, donc je continue mon ministère. Et puis, si c'est pas réglé, d'ici six mois, je prendrai une année sabbatique.

[00:35:33]

Puis voilà, on verra comment ça se passe. Mais lui, il est pris dans cette tourmente. Et il a cette phrase terrible qui dit Maintenant on sait que je fais comme pour les affaires de pédophilie, donc je ne peux pas ne pas et je fais remarquer que ce n'est pas tout à fait pareil. Quand un prêtre abuse d'un enfant et veut se marier avec une femme, mais n'en démord pas et assez rapidement. A un lundi où je l'ai au téléphone et me fait comprendre que la veille, c'était ma dernière messe et qu'il ne voulait plus du tout que je revienne dans l'église.

[00:36:02]

Donc, je ne peux même pas parler aux paroissiens, je ne peux pas leur expliquer mon choix, etc. J'ai beau lui dire que c'est toujours considérés comme des adultes et qu'ils ont le droit de m'entendre et de réagir, d'applaudir, de crier et de me faire des reproches, de me cracher dessus s'ils comme des grands. Mais lui dit non, il faut les protéger. C'est scandaleux. Ça va être un scandale, donc interdit. Je me retrouve licenciera à dire depuis que je suis avec Magalie est une évidence de cette relation et à aucun moment.

[00:36:34]

J'ai un doute sur le fait que je fais le bon choix, que je suis dans le chemin que Dieu me donne de vivre, ce qui va choquer des personnes qui se disent on ne peut pas à la fois s'engager pour être prêtre et au célibat parce que Dieu nous appelle. Et après, dire que Dieu nous appelle à autre chose en moi. Je n'ai jamais ni l'appel et la vocation que j'ai eu, c'est l'Eglise qui m'a demandé de m'engager en me disant que ça se passerait bien, que ça allait avec.

[00:36:59]

Il y a ceux qui pensent que quand l'Église dit ça, c'est comme si Dieu parle parce qu'elle est garante de ça. Ce n'est pas mon point de vue. Moi, je pense que l'Eglise, elle, a aussi sa part d'humanité. D'ailleurs, quand le célibat était imposé, c'est un choix politique, on le sait et ça peut être le même choix politique qui peut déterminer l'inverse. Moi, j'ai conscience d'être fidèle à Dieu et quelque part à mon Église.

[00:37:21]

En faisant ça, j'ai toujours cette grande paix. C'est vrai que la rencontre du pape a été déterminante parce que ça a été tellement tellement fort de le voir deux fois et d'avoir un échange aussi profond. Et jamais quelqu'un en face à moi qui dit c'est mal. Tu devrais pas renoncer. Voilà donc face à cette ouverture aussi, et même cet accueil, cette prière. J'avais le sentiment que ça allait bouleverser ma vie et que ça allait être un choc pour l'Église, bien sûr, dont j'avais la charge, mais plus largement parce que ce que je faisais avait un grand rayonnement.

[00:37:52]

Et donc, on en parlait en France et au delà. Mais moi, je savais que je faisais ce que je devais faire. Et je trouvé le bonheur et que de toute façon, ma vie de prêtre, j'allais continuer à la vivre, qu'on est prêtre à vie et désormais j'étais prêtre. J'étais marié et j'étais heureux et ça a été le titre de mon livre. Une vie nouvelle, du coup.

[00:38:16]

Le jour où l'évêque m'a fait comprendre que je ne peux plus du tout exercer mon ministère de prêtre, un agenda plein à craquer devient vite du jour au lendemain. Des amis nous mettent une maison à disposition près de la mer. Un superbe lieu. On y va avec Magali, on prend du bon temps, on se pose, entreposent. Moi, j'ai besoin de dormir.

[00:38:39]

J'ai un souci, c'est que l'évêque m'avait autorisé simplement à écrire une lettre aux paroissiens. Et cette lettre, il l'a fait diffuser sur les réseaux sociaux. Et donc, je me trouve assailli de messages sur les réseaux sociaux en disant que je fais la promotion de ce que je fais et que en gros, je devrais me taire et etc. Moi, je mets rien du tout sur les réseaux sociaux, je réagis à personne, je suis harcelé par les journalistes, je réponds aucun journaliste et ça devient tellement fou, cette toile, que je décide de ne plus du tout lire mes messages.

[00:39:15]

C'est Magalie qui d'Elis et qui, de temps en temps, de faire un compte rendu. Et la vie à deux est une évidence. Tout se passe facilement d'une grande facilité à vivre ensemble, à échanger, à faire des choix, etc.

[00:39:33]

Ce qui nécessite du temps. C'est plutôt de découvrir une intimité physique parce que j'apprends à ce moment là que la vie affective et sexuelle, c'est aussi un apprentissage. Ce n'est pas une question ni de compatibilité, ni de performance, ni rien. Mais c'est vraiment avec ses hauts et ses bas, ses découvertes. Moi, j'étais abstinents depuis longtemps et Magali aussi s'est peut être révélé l'un l'autre.

[00:39:59]

Et on a appris ensemble, avec des phases parfois, où j'étais encore dans une dynamique du célibat, donc forcément de désir. Ce n'est pas venu tout de suite, mais c'est venu paisiblement. Je peux dire l'ancienne vie à deux. Il y avait aussi justement la croissance de la vie amoureuse. Parce que non, on n'a pas eu un coup de foudre. C'est une relation qui s'est construite dans l'intensité du sentiment, a cru peu à peu, donc on m'a appris à se laisser aimer, les rejoindre.

[00:40:32]

Ça peut paraître étrange, mais cette vie qui était si belle, si dense et si motivante en tant que prêtre, ne m'a pas manqué le moins du monde. C'est à dire que déjà, je me sens toujours prêtre. Mais voilà, à partir du moment où on m'a dit ce n'est pas compatible, donc tu ne vas pas, tu seras plus responsable d'une église. C'est comme si une page se tournait et c'était ma réalité.

[00:40:53]

J'ai vécu pleinement cette réalité à partir du moment où mon évêque m'a demandé de quitter l'Église. l'Evidence avec Magali, c'était qu'on allait se marier. Donc, on s'est marié civilement dans la foulée, j'allais dire en petit comité et ensuite on s'est marié religieusement un an et demi après.

[00:41:15]

Et là, on avait la chance d'être accompagné par deux prêtres et deux pasteurs. Et là, par contre, on a pu faire une belle fête. Maintenant, on continue à vivre ce mariage comme tous les couples. Et puis, on a eu la chance d'avoir un enfant à la découverte d'autres choses parce que je découvrais ce que voulait dire père cette fois. Et quelle intensité! Quel bonheur d'être papa! Ma foi est restée la même je continue à vivre ma vie d'homme et de foi avec bonheur.

[00:42:00]

J'ai un bilan de compétences qui m'a amené à suivre une formation pendant un an pour devenir coach avec une spécialité, pour accompagner les entreprises et les dirigeants. Voilà donc mon activité aujourd'hui. Et bien sûr, si l'activité laïque, mais que je suis portée par la foi et qui est aussi une manière de mettre en oeuvre aujourd'hui.

[00:42:27]

Si ça devait être à refaire, je le referais à l'identique, avec la même énergie, dans tous les choix aussi essentiels. Il y a des pertes et des gains. La question, c'est de bien savoir ce qu'on perd et de bien savoir et espérer ce qu'on gagne. Et puis, il y a des choses que je ne fais plus, mais très honnêtement, ça pèse rien par rapport à ce que j'ai gagné. Le fait de suivre Dieu, de le rencontrer, de faire sa volonté, c'est incomparablement plus riche que tout ce qu'on laisse.

[00:43:16]

Merci à Clémentine Delagrange, qui a réalisé cet épisode, et à Alexandre Ferreira, qui l'a monté et mis en musique. Si vous l'avez aimé. Faites le savoir, mettez nous des étoiles et des commentaires. Merci.

[00:43:32]

Extraordinaire l'histoire d'amour que vous venez d'écouter. Vous savez quoi, finalement? L'engagement, c'est être déterminé à aimer pour une durée indéterminée. En tout cas, chez Mitic, on en est convaincu. Et ça fait 18 ans que ça dure. En 18 ans, le service de rencontres préféré des célibataires français de plus de 30 ans a été à l'origine de 8 millions de couples 8 millions de couples.

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Ça fait donc 16 millions de célibataires qui ont trouvé chaussure à leur pied. Rendez vous vous aussi sur Mitic pour commencer une histoire, une vraie.