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Christophe Hondelatte. Voici une histoire criminelle très atypique qui débute au milieu des années 90 à Marseille et qui se poursuit pendant des années et des années, car l'assassin est en cavale. Un drôle de zozo qui s'appelle Antoine sillonnés. C'est un profil très rare. Vous verrez un récit que je débriefé tout à l'heure avec l'un de ses avocats, le ténor du barreau de Montpellier, maître Jean-Marc Darrigade. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Brace.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire commence par une scène de polar. On est un matin de février 1996, le 13, dans le 15ème arrondissement de Marseille, à un carrefour. Il est 8 heures moins le quart. Ça bokken un peu, mais pas plus. Et là, un type arrive à moto. Casqué, il descend de sa moto. Il s'approche d'une voiture à l'arrêt au feu rouge R5. Il sort un 357 Magnum et il tire six fois à travers la vitre, comme dans un film sur la mafia et m'épouser.

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Il remonte sur sa moto. Pas stressé. Pas tremblant. Très calme. Et il se casse.

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Ça ressemble à un règlement de compte dans le milieu marseillais. En tout cas, c'est ce que pensent les flics quand ils débarquent quelques minutes après. D'autant qu'on est dans les fameux quartiers nord, côté des Corses Akol. Oui, il y a un truc qui colle pas, c'est le profil de la victime. C'est une femme, une femme d'environ 40 ans. Les policiers fouillent son sac à main. Anne-Marie Alex, 47 ans, elle habite Châteauneuf les Martigues et les profs.

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Prof de sciences médico sociales au lycée Saint-Exupéry, divorcée, elle avait un compagnon et un fils de 19 ans. Tout ça pour dire que rien ne la relie au grand banditisme. Rien. D'emblée, cette histoire est un casse tête. Et donc, les policiers sont dans le waï total, alors ils vont voir le proviseur de son lycée et il interroge ses collègues. Elle était en conflit avec quelqu'un, même une collègue. L'élève Anne-Marie. Mais non pas de conflit avec un élève, pas de rivalité avec un autre prof à rien.

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Un rien qui permettent d'expliquer qu'on les dégommé comme ça à Floro. Les flics en sont à se demander si le tueur ne s'est pas trompé de cible à cause de la voiture. Par exemple, il devait tuer une femme dans une ère zincs et il a tué celle là par erreur. Pour l'instant, c'est la seule police. Heureusement, dès le lendemain matin, un homme se présente au commissariat. Un homme qui a assisté à l'exécution. J'ai pris la moto en filature après que je l'ai perdu, mais j'ai eu le temps de relever le numéro d'immatriculation.

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Tenez, tenez, le voilà. Pour les flics, c'est une info en or. Merci monsieur! D'autant qu'au même moment, on leur signale qu'on vient de retrouver une moto abandonnée boulevard Gravitent à Marseille, pas loin des lieux du crime. Et c'est la bonne même immatriculation. Le type a dû s'en débarrasser et s'enfuir sur une autre moto ou en voiture. Alors alors, cette moto, à qui appartient elle? Un homme est identifié et il est interpellé et son appartement perquisitionné.

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Et le voilà en garde à vue. Mais moi, c'est un manteau. Et les plus à boire. Jolie mise en dépôt vente d'un garage l'année dernière au moment de Noël, je me souviens. Pour moi, elle était venue. En tout cas, moi, on me l'a payée et il donne évidemment le nom du garage et les flics y vont tout droit. À Mont-Joli, Manuel, cette moto houillers au Moines de Noël l'année dernière, je me souviens.

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Le groupe a dû mettre la carte grise à son nom. Un tout. Et son nom, vous l'avez? Bien sûr, je garde toujours l'identité des gens à qui je vends des véhicules. Vous vous rendez compte de leur responsabilité? Alors voyez vous, le gars s'appelle Antoine sur Nini.

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Il habite à Fréjus. Bossage. Je sais qu'il est socio guinea. Vous êtes bien ainsi. Il a 52 balais, il est chauffeur de taxi à Marseille et surtout, vous êtes bien Marseillais. C'est son ex-mari N'goan, il a été marié à la victime pendant deux ans. Ils sont divorcés depuis 1987.

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Ça n'est pas un crime dans le milieu, c'est un crime passionnel. Allez vous livrer chez lui à Fréjus? Les policiers arrivent devant le. Où il est censé habiter à Fréjus. Il sonne perso. Alors il enfonce la porte. L'appartement est vide. Alors, ils vont voir les voisins. Il habite plus là, le bourg à Alès, le voisin est là et il est parti à la fin de l'année dernière. Oui, c'est ça la fin de la dernière.

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Et la gardienne a une adresse où là, je ne sais pas trop où je l'ai mise.

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Je sais qu'il m'a donné un petit papier.

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Voilà Antoine Tonini, 52 Ruutu Alex, 67 000.

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Strasbourg à Strasbourg. Vous avez dit rue Duralex, madame? Donnez moi votre papier. Le flic a mis quelques secondes à percuter, mais là, il hallucine. C'est tellement énorme qu'on a du mal à le croire. Le nom de la rue tue Alex comme tu Annemarie, Alex sociaux. Nini est un sacré provocateur en remettant au goût de papa à la concierge. Il signe son crime par avance. C'est antérieur au crime. Quel tordu! Mais quel tordu!

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Donc, c'est lui plus de doute. Mais où est il? Les policiers interrogent ses proches. Il aurait ses habitudes dans les hôtels des quartiers de Marseille. Mais bon, il n'est pas du tout certain qu'il se soit enregistré sous son nom. Et donc, ils font le tour des hôtels avec sa photo et hop, réceptionniste le reconnait. Ah oui, il a passé ici la nuit du 11 au 12 février. C'est à dire la veille du meurtre parmi ses proches, un oncle l'a eu au téléphone le jour du meurtre.

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Il m'a appelé le mardi 13, vers 8 heures et demie du matin. Il était totalement incohérent et je n'ai rien compris à ce qu'il me dit. Il répétait sans cesse Saillé. Ça y est, c'est fait. Et puis il a raccroché. C'était un appel bizarre. Il venait de tuer son ex-femme. Tu m'étonnes qu'il était un peu nerveux.

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En attendant de lui mettre le grappin dessus, les flics seront en cartes sur le bonhomme et sur le couple qu'il formait avec Anne-Marie Alex, la victime. Ils se sont rencontrés il y a vingt ans, en 1976, à Allos, près de Marseille. A cette époque, Antoine Suoni est un bellâtre aux yeux bleus et un an plus tard naît leur fils.

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Ensuite, Anne-Marie débute sa vie de prof et Antoine, lui, a une vie professionnelle plus chaotique. Il est taxi, mais disons que ça va, ça vient. Il se marie en 1985, c'est à dire neuf ans après leur rencontre. Et là, Antoine a un problème qui l'affecte beaucoup. Il a commencé à perdre ses cheveux et est revenu complètement de chocolat et il l'a très mal vécu. Il s'est mis à porter une perruque et il a sombré dans la dépression.

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On ne peut pas dire autrement et à partir de là, les gens disent qu'il devient jaloux, violent, possessif avec sa femme. Si bien que, fin 1986, Anne-Marie décide de le quitter. Elle va s'installer chez ses parents avec son gamin et elle engage une procédure de divorce. Et là, à la fin de l'année 86, se produit un incident que l'on peut qualifier de précurseur.

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Le soir du réveillon, les Halleck sont en train de fêter ça dans la maison familiale. Johnny débarque dans le jardin. Armé d'un pistolet 22 long rifle et quand le père Alex le voit débouler, lui même va chercher son fusil et les deux hommes se retrouvent face à face. Et ils se tirent dessus. Et le père Alex, le père d'Anne-Marie, s'effondre, touché à l'abdomen. Il est amené à l'hôpital. Il s'en remettra sans problème. Mais évidemment, dès le lendemain, il porte plainte et Antoine Suoni est arrêté, jugé et condamné pour ce coup de feu sur son beau père.

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Il passe un an et demi en prison.

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Évidemment, dans la procédure de divorce, ça n'arrange pas ces bidons. Pour payer ses avocats et verser à son beau père les dommages et intérêts, il doit liquider sa société de taxi et surtout, il doit vendre sa plaque quand synonymie sort de prison. Il est ruiné et il est chômeur. Et en plus, il n'a pas le droit de voir son fils et à partir de là, il voue une haine farouche à son ex-femme. Il la considère comme responsable de tous les ennuis et il se met à la suivre dans les rues de Marseille en faisant mine avec les mains de lui tirer dessus.

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Pan, pan! Et Anne-Marie a peur, évidemment. Et plusieurs fois, elle va faire des mains courantes au commissariat et elle déménage. Mais l'autre retrouve toujours sa trace.

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Le 12 avril, c'est à dire deux mois après le meurtre d'Anne-Marie, on retrouve une voiture de location abandonnée qui s'avère avoir été louée par Antoine Suoni, né dedans.

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Les policiers trouvent une photo, une photo de Suoni, lui même de la taille d'un doigt postaire et d'Ozu au feutre. Il a écrit à tous les debret boys et les millons boys bien amicalement Fionie, bienfaiteurs du corps enseignant, pardon, en saignant GNT pour resitué. À l'époque, Jean-Louis Debré est ministre de l'Intérieur et Charles Millon est ministre de la Défense. Et encore un jeu de mots foireux. Encore une provocation. Et les semaines passent et les mois et Antoine Suoni reste introuvable.

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Il a dû partir à l'étranger. Ou alors il s'est suicidé. C'est une hypothèse, en tout cas. Il a clôturé son compte en banque à la Société Générale avant le meurtre en décembre et récupérer au passage ses économies qui lui venaient de la vente de sa maison. Deux cent soixante trois mille francs, c'est à dire 37 000 euros. À cette époque, on apprend aussi par sa dernière femme, une certaine Eveline, avec laquelle il est resté marié.

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Six mois que l'oiseau est séropositif. Alors, on se dit qu'il doit suivre un traitement. On vérifie auprès de la Sécu. Pas de trace. Alors, les flics diffusent un avis de recherche avec deux photos, l'une avec et l'autre sans perruque. Aucun retour. Et les mois passent encore un an, deux ans, trois ans, quatre ans et là, en l'an 2000, on se dit on va le juger en son absence. Monsieur Antoine Synonymie est condamné par contumace à la peine de 30 années de réclusion criminelle.

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Et donc là, changement de décor. Le dossier passe maintenant dans les mains de la brigade des fugitifs. Tous les organismes qui peuvent le voir réapparaître dans leur radar sont mobilisés. Le Trésor public, la préfecture et la Sécurité sociale, mais toujours aucun retour, ont fini par accepter l'idée que les morts.

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Et puis, début décembre 2004, c'est à dire 8 ans après le meurtre, la Caisse primaire d'assurance maladie de Montpellier signale une demande de prise en charge pour une trithérapie. Le traitement contre le sida et il a donné une adresse. Moins d'une heure plus tard, les policiers sont en bas de chez lui et ils se mettent en planque. Et au bout de quelques heures, un homme apparaît. Il le laisse monter chez lui et il l'interpelle. Il n'oppose aucune résistance.

[00:14:15]

Son appartement est fouillé et dans un tiroir, les flics trouvent un 357 Magnum chargé de six douilles vides et en garde à vue. Il assume. Les douilles des balles qui m'ont servi il y a 8 ans pour tuer un mari, Alex. Bonne nouvelle, on a mis du temps à la retrouver, mais il ne se cache pas derrière son petit doigt. Il reconnaît sans aucun problème qu'il a tué son ex-femme et il donne tous les détails. Et pour le mobile?

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Ce n'était pas intentionnel du Tour, c'était financier parce qu'on avait le divorce. Elle m'avait mis sur la paille. J'ai fait comme ouvragée, c'est tout. Pour les remords, faudra repasser. A propos, qu'est ce qu'il a fait pendant ses huit années de cavale? Où est il? Il était à Montpelier sous un nom d'emprunt, Canova, et parfois sous un autre nom qui était encore endossez jeu de mots foireux. Il se faisait appeler Antoine tu prov.

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Tu prov. Mais quel tordu! Il était hébergé par une vieille dame et en échange, il lui faisait le jardin. Et après? Grâce à l'association Aides, qui vient en aide aux malades du sida, hébergés chez des amis qui lui ont trouvé de petits boulots, il ne leur a pas dit la vérité. Bien sûr, il ne leur a pas dit qu'il était en cavale. Et puis, le sida a commencé à le ronger. Il n'avait plus d'argent.

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Il lui fallait un traitement et donc il a été imprudent. Il a donné son numéro de sécurité sociale et voilà qu'il s'est fait pincer. Et maintenant, il faut le rejuger un condamné par contumace a droit à un nouveau procès au cours duquel c'est normal, il peut se défendre. Ce procès s'ouvre en mai 2006 devant la cour d'assises d'Aix en Provence. Procès au cours duquel il tente évidemment de minimiser le caractère prémédité de son crime. Je reconnais ça me problème l'effet.

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Mais je rougie qu'une minute de 40 à 20. Je savais pas que j'allais tuer Anne-Marie. Vrai, pas vrai en tout cas, les jurés sont assez cléments qu'ils avaient pris 30 ans, ils encourait perpète. Il ne prend que 20 ans, 20 ans. Mais l'idiot fait appel. C'est très imprudent. Il est donc rejugé l'année d'après à Draguignan, aux Adrets.

[00:16:52]

L'accusé? Je vous prie. Il apparaît dans le box. Il est cadavériques. Il a 61 ans. On dirait qu'il en a 80. Il explique qu'il a arrêté son traitement contre le sida, qu'il est fatigué et qu'il veut mourir. Est ce que les jurés vont se laisser attendrir? Eh bien pas sûr. Parce qu'à un moment, sa dernière épouse, la fameuse Eveline, vient à la barre et elle raconte l'enfer qu'il lui a fait vivre.

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Il était autoritaire et. Et Arcelor avait ça. Il me mettait tout le temps, l'impressionnent, il était invivable, vivables. Bilan il écope d'une peine plus lourde 22 ans de réclusion criminelle. Mais mon histoire ne s'arrête pas là. Un an plus tard, en juillet 2008, ça fait presque quatre ans qu'Antoine Tonini est en prison. Ça fait des mois qu'il a arrêté sa trithérapie. Il ne pèse plus que 50 kilos. Il est mourant et naturellement, ses avocats demandent une suspension de peine pour raisons médicales.

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Et naturellement, le juge d'application des peines la lui accorde ne pousse pas des cris d'orfraie. Tout homme a droit de mourir en paix et donc il sort. Et un de ses amis de haine l'accueille. Tu sais quoi, Adwan? J'ai une maison dans les Cévennes et je te la prête, va retaper là bas. Et les Cévennes lui font un effet boeuf. En quelques semaines, il reprend du poil de la bête et du coup, il décide de prendre à nouveau sa trithérapie.

[00:18:47]

Et là, ça va carrément mieux. Et pendant trois ans, en trois ans, il bernes tous les experts désignés par le juge d'application des peines. Et oui, ça va mieux. Logiquement, il devrait retourner en prison. Mais il a embrouille à chaque fois les experts. Et puis, au bout de trois ans, le juge se dit c'est pas possible. Il était super claquant et il est toujours vivant. Et donc, il désigne un expert qui découvre le pot aux roses.

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En fait, je trouve que les expertises, c'est à dire que quelques semaines avant l'expertise, jbel son traitement de d'antirétroviraux voler en éclats limite quoi pour que l'expert le déclare inapte à l'État?

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Vous pensez qu'il peut reprendre sa détention?

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Oui, oui. Il peut parfaitement poursuivre son traitement, mais aucun problème.

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Et donc, Antoine Suoni est prié de se présenter à la prison de Nîmes le 12 avril 2011. Il retourne en taule. Enfin, en principe, parce que le lendemain, il ne se présente pas. Les gendarmes vont le chercher chez lui. Ils forcent la porte. L'appartement est vide. Il a vendu tous ses meubles. Le voilà donc à nouveau en cavale. Et là, vous vous dites qu'il va au moins se tenir à carreau. Vous le connaissez maintenant?

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Bien sûr que non. Trois jours plus tard, le 5 avril, il s'en prend à Maître Antoine Roi, qui a été son avocat dans la procédure de divorce avec Anne-Marie Alex. Il le gaz lacrymogène. EPIM Baboom il lui casse la gueule, car il lui en veut de l'avoir mal conseillé. Et c'est pas fini. Le lendemain, la gendarmerie de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, est appelée pour une agression.

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La femme a été laissée pour morte. Elle a reçu, tenez vous bien, sept coups de marteau sur la tête. Elle est entre la vie et la mort et cette femme devient cette femme. Vous la connaissez? Cette femme, c'est la fameuse Eveline. C'est sa dernière femme, Eveline, qu'il avait chargé au procès Eveline, juste avant de sombrer dans le coma. Ni aux gendarmes. C'est lui, c'est Antoine. Il a recommencé. Il est incorrigible.

[00:21:31]

Et le voilà à nouveau en cavale et les policiers, un peu penaud, préviennent la famille Alex. La famille d'Anne-Marie, dite @Home, voulez vous dire? Il s'en est pris récemment à des jeunes de son entourage. Donc, tenez vous au. Vous êtes en train de me dire qui il est libre. Et depuis combien de temps libre il est libre de bues 3 3 1 madhhab 3 1. Il n'était pas au courant. Et puis, à un moment, les policiers finissent par le localiser grâce à son portable dans un village des Hautes-Alpes, à Tallard, et le 26 avril, après un peu plus de trois semaines de cavale, ils l'interpellent sur la place du village.

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Fin des festivités. Heureusement, Eveline s'en sort avec un traumatisme crânien, mais tout de même 90 jours d'arrêt maladie. Placé en garde à vue, Antoine Fiorini assume comme toujours. Oui, c'est lui qui l'a agressée. Et oui, c'est lui qui s'en est pris à mettre au roi et le juge l'envoie en prison. Quand ils arrivent en prison à Grasse, Antoine Suoni arrête immédiatement son traitement par trithérapie et son état de santé se dégrade rapidement et il demande évidemment une libération pour raisons de santé.

[00:23:06]

Mais cette fois, c'est non. On a besoin de lui pour le procès qui s'annonce. Et oui, on va le juger pour la tentative d'assassinat contre son ex-femme Eveline. Qui plus est, en état de récidive légale. Et il va prendre très cher. Le procès s'ouvre en janvier 2013 devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes. Pour le défendre, Suoni a enrôlé le ténor du barreau de Montpellier, maître Jean-Marc Darrigade. Et Yveline, bien entendu, là.

[00:23:40]

Aujourd'hui, témoigner contre lui. Je remets en quelque sorte ma vie un jeu. Mais elle est courageuse et elle enfonce à nouveau et au passage, elle égratigne le système. Fait étonnant, Me Méchas. Qui s'est servi de sa maladie pour manipuler la justice. Moi, quand il m'a agressé, je croyais qu'il était un homme brillant. Et ça, c'est quelque chose. Je dirais d'intolérable quoi pour moi? Parce que si on m'avait protégé, mais moi, je ne serais pas là.

[00:24:12]

Antoine Suoni est renvoyé pour tentative d'assassinat. Oui, mais monsieur le président? Moi, je n'avais pas l'intention de la tuer. Pas du tout. Ce à quoi l'avocat de d'Eveline rétorque Ouais, mais enfin, vous l'avez tout de même laissée pour morte et les médecins experts viennent confirmer.

[00:24:33]

La victime a eu le crâne défoncé en cinq endroits différents.

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La lèvre supérieure éclatée, des dents cassées et une main et un pied brisés. Il est clair que c'était bien une tentative d'assassinat, mais Tonini ne veut toujours pas assumer ça. Mais si j'avais eu l'intention de la tuer. J'aurais pas doser mes un jeu, j'aurais tapé avec le côté arrache clous. Côté parties civiles, côté victimes, il y a aussi maître Antoine RWA qui lui aussi a été agressé par. Mais il est avocat et sa place naturelle n'est pas sur le bord des victimes.

[00:25:19]

Il refuse de se retrouver devant la cour. Face à lui, il se fait représenter par son avocate. À la fin, l'avocat général réclame vingt cinq ans de réclusion criminelle. 25 années que vous sortirez bien entendu d'une peine de sûreté qui ne saurait être inférieure aux deux tiers de la peine.

[00:25:46]

Et finalement, Antoine Synonymie est condamné à 20 ans de prison qui ne s'additionnent pas, évidemment, avec les 22 du meurtre d'Anne-Marie Alex en France, contrairement à l'Espagne ou aux Etats-Unis, les peines s'additionnent pas.

[00:26:01]

Elles se confondent, c'est à dire que la plus grosse absorbe la plus légère. Et donc, Fiorini est toujours condamné à 22 ans de réclusion criminelle. Une tentative d'assassinat et une agression plus tard, rien n'a changé pour lui.

[00:26:15]

Finalement. Incroyable histoire que nous allons débriefer maintenant avec le dernier avocat de Antoine Susini, maître Jean-Marc Darrigade, du barreau de Montpellier Maître. Je voudrais qu'on prenne le temps quand même de revenir sur le profil de ce bonhomme que vous connaissez? Moi pas. Je me disais qu'on veut s'en sortir avec 22 ans de prison pour un assassinat politique, une tentative d'assassinat. Il doit être terriblement sympathique, ce monsieur, quand même. Ou alors, alors, qu'est ce qui s'est passé pour qu'il.

[00:26:52]

D'une certaine manière, quand même.

[00:26:54]

La bienveillance, c'est un personnage, effectivement. Pour l'avoir rencontré, c'est d'abord un personnage très intelligent, utilisé dans les dossiers qu'il avait ainsi évalué. Et c'est surtout le passage effectivement très séducteur, extrêmement sympathique, un autodidacte parfaitement lettré, capable de parler. Citation choisie d'ailleurs, et toujours à propos de personnage extrêmement séducteur. Tout ça explique au fond les 22 ans.

[00:27:28]

Pas ma fin pour assassinat. On a tous perpète s'en sortir avec 22 ans. C'était 20 ans en première instance. Ils s'en sortaient bien.

[00:27:38]

Il avait un excellent confrère, d'ailleurs, qu'ils avaient formé à cette affaire là qui était très connu. Et la personnalité peut avoir à jouer aussi la clémence de la cour d'assises, même si elle a aggravé la maladie.

[00:27:53]

Alors on a joué un rôle. Du coup, vous êtes touchant parce qu'il est malade. Ça explique aussi.

[00:28:00]

Vous voulez raconter, encapsuler, rencontré puisqu'il est revenu comme on vous l'avait raconté, dans les Cévennes. Il était donc libre à la suspension de peine médicale prévue par la loi. Et donc, je l'ai rencontré dans ce cadre là, au moment où les juges s'apprêtent à révoquer cette décision et faire retourner en prison son état de santé. Mais l'homme permet qu'il retourne exécuter sa peine.

[00:28:26]

Mais pourquoi il prend un avocat à ce moment là et qui tente, malgré la décision logique, c'est celle de retourner en prison. Et va tout faire pour conserver sa liberté. Ce qui est, semble t il, un réflexe, mais parfaitement compréhensible et recevable.

[00:28:46]

Il n'anticipe pas le fait qu'il va tenter de tuer Eveline.

[00:28:53]

C'est là l'appelle. Le personnage devient fascinant. Au départ, je rencontre l'homme qui se bat contre unemeilleure, qui consiste à révoquer sa peine de suspension médicale. Je rencontre l'homme que vous décrivez, à savoir un personnage méridional, lettré, autodidacte, un séducteur attachant et l'envie de l'aider au maximum face à cette situation qui est la situation d'un homme qui doit purger une peine et qui se retrouve confronté à quelque chose de vertigineux. Si je retourne en prison avec ma maladie, je vais y mourir.

[00:29:33]

Quelle que soit la situation dans laquelle se trouvaient les actes qu'il a commis, l'avocat qui se retrouve confronté à ce niveau là touche pour cette personne. D'autant qu'il est sympathique. Mais moi, à ce moment là, et c'était presque intuitif, j'ai déjà quelque chose qui me taraudait. Après, je persévéré derrière le charme évident du personnage. Y avait de pathologique, c'est à dire que pour moi, un est quelqu'un qui est atteint de la maladie, une maladie psychiatrique.

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Coconut, la paranoïa. Et il avait tendance à vouloir me parler, sans parler de la perfection à raconter et à laquelle je n'avais pas évidemment dévié. Il est toujours et revenez sur cette affaire, raconter et m'expliquer les griefs qu'il avait contre les uns et les autres.

[00:30:27]

La question a t il une maladie mentale?

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Toujours est posée, évidemment, mais vous y venez maintenant? Parlons en, vous. Qui ne pensez vous pas?

[00:30:37]

Mais oui, vous avez évoqué je vais des formes derrière moi. Lors du second procès, mes intérêts, pas me manquaient. Si vous voulez, c'est que, comme vous l'avez rappelé, il a une première affaire criminelle, en est décoré chevalier des coups de feu de mon père qui a atteint plaie à l'abdomen. Et comme il s'agissait d'une affaire criminelle au départ, il a fait l'objet d'expertise psychiatrique et psychologique. A l'époque, il avait eu connaissance de ces expertises CJA.

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Déjà, à l'époque, un expert psychiatre avait parlé de tarés, paranoïaques, etc. Et bon, effectivement, certainement. Là encore, le charme d'Antoine Soligny avait fait que vous en avez certainement sauté à pieds joints sur cette. Cette possibilité, sans se douter des répercussions qu'elle pourrait avoir sur l'avenir. La paranoïa ne fait pas partie des pathologies qui sont exclues. Pas du tout. Dans le cas du stade, elle n'est pas du tout un altamir voulez par l'extérieur.

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C'est que les paranoïaques ne sont pas parmi les personnes les plus dangereuses qui soit parce que ils sont souvent très intelligents. Et il est impossible de les réseaux. Mais c'est avec une complaisance narcissique très fort.

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Parce que si tu Annemarie Alex, parce que mis sur la paille, il roule son avocat, du coup parce qu'il trouve qu'il a mal défendu. Il tente de tuer vite parce que c'était la charger au procès, c'est à dire moi, moi, moi, je suis le centre de tout.

[00:32:05]

Mais c'est un très rarement l'expression de sa paranoïa. Par exemple, pour l'avocat, c'est pas parce qu'il a mal défendu, parce qu'il s'agissait de son avocat qui gérait le divorce d'avec sa première épouse. Et il est arrivé au moment où sa part de son patrimoine, avec le divorce, a été intriquées du montant des dommages et intérêts qu'il devait à son beau père. Normal pour avoir tiré dans l'abdomen. Et alors? Tout ça est parfaitement logique puisque si vous voulez la fille qui divorce, qui encourage son père à ce que son ex-mari arrive à percevoir une somme importante et donc qu'il est normal que son beau père, cela soit les démarches pour récupérer son revenu, c'est donc à ce moment là n'est pas dans la paranoïa.

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Il va arriver à penser que son avocat est complice de leur famille, de la globalité de la famille annulaires. Donc il mérite et qui a agi contre l'intérêt. Donc ça, c'est déjà écrit. C'est une expression complètement et ça va continuer. Par exemple, pour pourquoi il va tuer sa deuxième femme ou tenter de la tuer. En fait, il y a un événement qui se produit. C'est qu'au premier procès, elle n'est pas là parce qu'elle n'a pas pu se déplacer.

[00:33:30]

Elle ne concerne appellée lui s'imaginent que les deux hommes d'aggravation sont exposés à la venue de cette femme, alors qu'en réalité, si vous voulez, moi, je l'ai lu parce qu'après, j'ai eu accès. J'ai lu le témoignage de Yveline Rollei, ignoré dans le premier dossier criminel et accablant sur le témoignage, accablant déjà d'ailleurs à l'époque Ginny. Mais elle avait déjà témoigné de manière accablante lorsque vous avez été condamné à tort. Le fait de dire spicy ne change rien au problème.

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Il faut qu'on parle Maître Darrigade de cette manière qu'il a d'utiliser sa maladie, d'arrêter de reprendre son traitement à son bénéfice, au bénéfice de sa stratégie. D'ailleurs, avec pas mal de maladresse, c'est assez finement joué.

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Oui, il est fort et il est extrêmement intelligent et intelligent, ce qui va se dévoyer parce qu'il cherche à éviter sa responsabilité, se dévoyer à cause de sa maladie. Cette paranoïa qui a été diagnostiquée d'ailleurs, mais que lui, l'inavouable, n'assume pas du tout. Il est donc fait en deux.

[00:34:39]

Il arrête son traitement, qu'il reprend quand il débarque dans les Cévennes. Soudain, tout va mieux. Tout ça calculé?

[00:34:45]

Ben oui, Paul, pénétrés des hommes. Il sait très bien chaque fois qu'il a un niveau médical. Si, comme il a obtenu sa mise en liberté, Maya, je ne pense pas que c'était calculé parce que cet homme là, il savait qu'il allait mourir en prison. Donc, mourir pour mourir, c'est laisser mourir en prison. C'est une forme de suicide. C'est un honneur d'avoir su que ça a marché après l'instrumentaliser pour rester le plus longtemps possible à Liberté.

[00:35:19]

Mais moi, et pour ça, ça me choque pas parce que le bonhomme est libre. Sinon, j'aurais compris que il ne s'est pas représenté à la maison d'arrêt de Nîmes. Comment invité le juge de l'application des peines? Il aurait compris qu'il décide de mourir en liberté. Mais je sais que j'ai pas compris. Qu'il aille n'a paranoïa. Là, ça va mettre à exécution un deuxième plan criminel. Je dirai que j'ai été terriblement déçu parce que j'ai accepté de le défendre parce qu'il me l'a demandé.

[00:35:55]

Mais j'avoue que j'étais déçu parce que j'avais envie de comprendre aussi. J'avais beaucoup envie de comprendre et accepter de le défendre et lui disant que j'allais dire des choses avec lesquelles vous ne serez pas d'accord, ils ne seraient pas d'accord. Je m'y attendais ou m'a laissé faire. On vous avait prévenus. Il m'a même remercié ma plaidoirie. D'ailleurs, le résultat était encore une fois. Assez spectaculaire, mais juste après à mon égard, elle est devenue aussi paranoïaque et m'a un peu mis certainement sur sa liste noire, comme il avait dressé une liste noire des personnages principaux est toujours vivant aujourd'hui.

[00:36:34]

Si non, il a rompu toute relation avec moi. Très, très, très dur. Alors bon, il ne peut pas vraiment se plaindre de à l'époque, mais je faisais partie du complot. A partir du moment où les n'adhéraient pas sa position et qu'il a fait comprendre sa maladie, c'est que la femme qu'il a tenté de tuer, Evelyne l'orogenèse. C'est une femme remarquable que j'ai découverte à l'audience. Il n'est pas un homme qui avait repoussé dans un premier temps sa demande de mariage parce qu'elle l'avait jugé prématuré quand ils se sont rencontrés.

[00:37:12]

Qui a accepté de l'épouser à un moment où elle savait déjà qu'il était séropositif? Et l'homme qui a accepté d'épouser une espèce de l'héroïne qui n'est pas extraordinaire? Je me suis dit c'est cet homme là qui est capable de citer les grands auteurs dans le texte et qui donc épouse les nuances de la littérature française. Et sa bonté n'est pas capable de voir la beauté de cette femme, y compris intellectuelle. Effectivement, il a à peine umami les jeux de mots foireux.

[00:37:39]

Donc tu allais enseignante, puis Antoine, tu voulais comprendre comment il joue avec ça et là.

[00:37:48]

En fait, c'était un personnage. Si j'avais lu le décrivons, si c'était une personne un peu malicieux, il était comme ça. Donc ça, c'est plutôt l'expression de son côté, un peu malicieux, etc. Provocateur, oui. Il se prenait pour un personnage un peu anarchiste, un amoureux de la liberté. Ses auteurs favoris étaient les auteurs et les gens en nombre. A t il été capable de citer plein d'auteurs? Je ne me rappelle plus. J'étais moi.

[00:38:16]

J'étais assez fasciné par le fait qu'il soit capable de faire des citations. C'est grave, docteur de la littérature française, la traduction d'un potentiel intellectuel.

[00:38:27]

Vous parliez de sens de son cul. Tout à l'heure, je vous remercie infiniment, maître Darrigade, d'avoir accepté de revenir sur cette affaire qui, manifestement, a marqué votre carrière.

[00:38:40]

Si son un dispositif Lycéens en de écoute et certains Masterton ici.