Enterrés vivants ! - L'intégrale
Hondelatte raconte - Christophe Hondelatte- 1,111 views
- 14 Sep 2020
Une enquête criminelle de 2009, dans le Cher, dans le Berry. Un double assassinat assez monstrueux, puisque les deux victimes, Luc Amblard et Guy Bordenave, ont été enterrés vivants ! Pour un motif assez futile…
Christophe Hondelatte Voici une enquête criminelle de 2009 dans Le Cher, dans le Berry. Un double assassinat assez monstrueux. Vous verrez, puisque les deux victimes, qui s'appellent Luc Amblard et qui Bordenave ont été enterrés vivants pour un motif, vous verrez assez futé. Une histoire que je débriefé tout à l'heure avec le juge d'instruction qui a dirigé cette enquête. Paul Édouard, la loi qui est aujourd'hui vice procureur de Nevers. J'ai écrit ce récit avec Thomas Audouard, la réalisation de Céline le brave.
Christophe Hondelatte. Le mardi 10 mars 2009, à 9 heures et demie du matin, une certaine Marie-Laure Bordenave appelle les gendarmes du Cher dans le Berry.
Je suis sans nouvelles de mon frère Bordenave. Et de son compagnon qui vit avec lui et qui s'appelle Luc Amblard à MBL RD. D'habitude, j'aime mon frère tous les jours au téléphone et là bas, ça fait trois jours et y répond pas. Et son copain, en plus, quoi? On va très bien, madame, très bientôt on va envoyer une patrouille pour vous pouvez nous dire où est ce qu'il habite exactement?
J'habite à Aquí en grec. Oui, c'est un petit village de 350 habitants à 35 km de Pau. Deux gendarmes arrivent sur place.
Un petit pavillon. Tous les volets sont clos. Ils font le tour. Il y a une porte fenêtre ouverte à l'arrière, alors ils toca la vitre. Pas de réponse.
Alors, ils vont à l'avant et ils sont à la porte. De réponse non plus, alors il rentre. Le chauffage est allumé, donc il y a sans doute quelqu'un et d'ailleurs dans la cuisine, il y a des tartines sur le plan de travail et dans l'évier, les bols du petit déjeuner et des verres, dont un verre cassé et à côté, une bouteille de whisky vide. À part ça, la maison est en or. Je pense pas qu'il y a eu de cambriolages.
T'as vu, il y a encore l'écran plat qui est là. Et puis il y a des ordinateurs.
En revanche, dans la chanson, les deux gendarmes remarquent tout de suite des traces de sang sur un oreiller. J'ai pas dit une mare de sang, j'ai dit des traces, juste des traces, deux ou trois petites taches qui peuvent tres bien venir denseignement donnés ou d'un bouton qui a enseigné. Mais dans le contexte, disons que c'est inquiétant. Dans la chambre toujours, il y a deux cendriers qui débordent de mégots. L'un est posé sur l'une des tables de nuit et l'autre est posée par terre.
Les gendarmes continuent leur exploration dans le jardin. Rien de suspect. Il y a une voiture, une Mercedes qui est dans le garage au fond. Et à ce moment là arrive justement la soeur qui les a alerté. La voiture garée dans le garage. Moi, je trouve que c'est inquiétant parce que c'est fait. Ce n'est pas habituel du tout. Mon beau frère, le gars et il utilise sa voiture deux fois par jour, alors en général et la laisse dans la rue.
D'accord, mais bon. Faut il pour autant s'inquiéter? Marie-Laure Bordenave continue de penser que oui. Il serait jamais parti sans me donner de nouvelles. Je suis vraiment proche de mon frère. Vous voyez, on s'appelle Chippewa Monterois trois ou quatre fois par jour et hélas, plus rien depuis trois jours. Donc je vous dis, c'est vraiment inquiétant. Bon, eh bien, rendons nous à l'évidence, Guy Bordenave, 39 ans, et Luc Amblard, son compagnon de 56 ans, ont disparu.
Et donc, une enquête de voisinage commence. Je vous l'ai dit je, c'est pas grand Quies 350 habitants, qui a vu Guy et Luc ces derniers jours. Et quand les gendarmes commencent par aller dans le seul commerce du patelin, une épicerie bar tabac, j'ai vu Guy Bordenave.
Oui, oui, je l'ai vu samedi. Il est venu comme tous les jours, acheter son bas et son paquet de cigarettes, quoi. Samedi, c'était il y a trois jours et le même jour, les deux ont déjeuné avec la soeur de Guy, Marie-Laure, celle qui a prévenu les gendarmes.
On a déjeuné avec des amis dont ils sont assez proches, les Fernandez, et on s'est quittés vers 4 heures. Mais le même jour, le samedi, Jean-Claude, un voisin, est passé devant chez eux en fin d'après midi. Je suis passé en camion, doit être laissé Jérémy, quoi, et s'était allumé. Et par la baie vitrée, j'ai vu Guy et Luc dans le canapé et avec eux, il y avait deux hommes. Je les ai vus de nos yeux, il y en a un qui était debout et l'autre qui était assis.
Un autre voisin, leur plus proche voisin, raconte que samedi soir, il est sorti et que quand il est rentré vers 2 heures du matin, quelque chose l'a intrigué.
Vols, volets roulants. Il était descendu, mais on voyait de la lumière derrière ces allumés, quoi. Et j'ai trouvé ça bizarre parce qu'en général, il se couche tôt et il y avait une camionnette qui était garée devant. Ah, ça, c'est intéressant! Mais quel marque vous vous en souvenez? Pour eux, c'était un Master 1 Renault Master Blanc. Et en même temps, depuis 15 jours, il y avait deux ouvriers qui faisaient des travaux chez eux, d'après Scotchées.
C'était peut être leur camionnette. Des ouvriers à deux heures du matin, un samedi soir.
Bon, au cas où les gendarmes vont voir ces ouvriers, ils ne sont pas venus chez Luc Héguy samedi. On leur fait par sécurité un prélèvement ADN. Voilà. Ouvrez, ouvrez bien la bouche là, je vais juste frotter, se contenter contre l'intérieur de votre joint. Voilà, c'est fini et on les relâche.
Alors, qu'est ce qu'on sait de ce couple? Luc Amblard et Guy Portneuf ils vivent ensemble depuis 15 ans. Ils se sont fait construire récemment cette grande maison de 200 mètres carrés et leur métier est intéressant. Ils sont organisateurs de spectacles. Ils ont une boîte qui s'appelle Bourges Gala, un peu producteur, un peu agent d'artistes. Ils montent des spectacles de musique, de danse, de théâtre et il les vend. Et ça marche bien, semble t il.
Et d'après ce que disent les gens, Luc était assez fier de sa réussite en bleu, qui disait toujours Culver Compton juge Planquez de lingots d'or. Je ne sais pas trop si chambreurs. Les gens disent que Luc parlait tout le temps d'argent. C'est une piste, ça. Mais est ce que c'est vrai qu'il était riche? Ben non. À y regarder de plus près, Luc Amblard, qui était le gérant, a été condamné pour escroquerie et sa comptable explique le contexte aux gendarmes en rampart plus que ça.
Je n'ai pas droit à un bon gestionnaire. C'est plutôt du genre à confondre chiffre d'affaires et bénéfices. Si vous voyez ce que je veux dire, je dois vous dire qu'il y a des voix. On peine à payer les factures. En fouillant dans la comptabilité, les gendarmes découvrent une bien bonne. En tant qu'organisateur de spectacle, Luc Héguy employé ce qu'on appelle des intermittents, c'est à dire des gens payés à la journée et je ne sais pas si vous savez, mais pour avoir le droit de toucher des Assedic les jours où ils ne travaillent pas, les intermittents doit faire un minimum d'heures.
Et bien, Luc a pour habitude de faire de faux cachets à des copains intermittents pour qu'ils fassent leurs heures. C'est tout simplement une escroquerie aux Assédic. Et par ailleurs, lui, Gambela, encore lui même flamber au casino, ça ouvre des pistes. Tout cela. À part ça, il y a un problème avec les téléphones chez Luc et Guy. On a retrouvé deux téléphones, mais il en avait quatre, dont deux mobiles ont disparu. Les gendarmes vérifient.
Voyons, voyons. Ces deux mobiles sont restés inactifs. Ils sont éteints depuis samedi. Et leur compte bancaire, alors à intéressons à l'une de leurs cartes bleues, a été utilisée depuis leur disparition le dimanche, soit deux retraits à Paris lors de 400 euros et l'autre de 500, et il y a eu une troisième tentative. Mais là, la carte a été avalée. Malheureusement, les distributeurs utilisés n'ont pas de caméras de surveillance.
Là dessus, la soeur de Guy Bordenave, encore elle, met les gendarmes sur une piste. Il faut que je vous dise quelque chose. Lundi soir, mon ex Claude, enfin mon ex! On continue de se voir en vérité, mais en principe, on est séparés. Bref. Lundi soir, Claude, il est passé à la maison. A un moment, il a fait tomber une carte bleue de sa poche. Eh bien, je suis sûr d'avoir vu que c'était une carte au nom de Bourges.
Gala Et vous lui avez fait remarquer? Oui, oui. Il m'a dit que j'avais mal vu. Mais moi, je suis sûr que nous. Ça, c'est une piste sérieuse et donc, dès le lendemain, le fameux Claude Claude Juillet, 52 ans, est placé en garde à vue.
Vous avez fait quoi en juillet, dans la nuit de samedi à dimanche dernier? Je suis rester chez moi. Je n'ai jamais regardé un DVD, je ne l'ai pas beaucoup. Votre ex compagne, monsieur, affirme qu'elle vous a vu en possession d'une carte bancaire de la société Bourge Cala. N'importe quoi! Malgré tout, la garde à vue est accompagnée d'une perquisition chez lui.
Monsieur. C'est quoi tout ça? Les gendarmes viennent de tomber sur des fusils de chasse, des revolvers, des pistolets et une arbalète au sens seria.
Une collection, c'est celle de la déco. Je m'en sers jamais moins de 16 ans. C'est peut être la vérité ou pas. Parce que figurez vous que dans sa cour est garée un Renault Master blanc.
Et par ailleurs, l'oiseau a un petit pédigrée, comme on dit au fichier. Il a fait de la taule 8 ans pour braquage. C'était il y a longtemps. C'était il y a 30 ans, mais il n'est pas net, ce Claude Juillet. Qu'est ce que vous en pensez?
Mais comme beaucoup d'anciens taulard, c'est un dur à cuire et les gendarmes comprennent qu'ils ne pourront rien en tirer de plus. Maintenant, inutile de cramer du temps de garde à vue pour rien. Ils le laissent rentrer chez lui sans le perdre de vue.
Ça va de soi. Cinq jours après la disparition du couple, la mairie de bouclerait à 50 km de Quies, alerte les gendarmes.
Dites moi, on a retrouvé le permis de conduire de Guy Bordenave dans le village déchiré en miettes, complètement déchiré, mais on a pu reconstituer le puzzle. Je voulais vous prévenir. Ça sent pas bon ça à ce moment là. Le procureur se dit c'est du sérieux. Au minimum, ils ont été enlevés, ils ont séquestré quelque part au minimum. Et il confie l'enquête à la section de recherches de la gendarmerie de Bourg.
En garde à vue, Claude Juillet a dit que le week end dernier, le week end de la disparition des deux, il avait la garde de sa fille. Vérifions auprès de la petite. Oui, j'étais chez mon père Wickens. Vous êtes arrivé quand? Samedi matin. Quand je suis arrivé, il y avait, il y avait un copain à lui. Ah bon? Et tu sais comment il s'appelle, ce copain? Oui, oui, il s'appelle Christophe.
C'est précieux tout ça et c'est pas fini. Aidez moi! Et il est resté tout le week end sur Christophe. J'en sais rien parce que je n'ai pas dormi chez papa. Samedi soir. Il m'a amené chez Marie-Laure, son ex, et il est revenu me chercher le dimanche matin.
Passionnant tout ça! Il avait bien la garde de sa fille, mais le soir de la disparition, il s'en est débarrassé et vous noterez que Claude Juillet a omis de raconter cet épisode aux gendarmes. Et d'ailleurs, Marie-Laure, son ex aussi. Alors le Christophe en question. Il est vite identifié. C'est Christophe Rayé, 36 ans. Il habite dans les Landes, pas loin de Bayonne, à Saint-Vincent de Tyrosse.
La gamine a dit autre chose aux gendarmes, elle indique À la fin du week end, le copain Christophe a accompagné son père à Paris. Or, c'est à Paris qu'ont été faits les fameux retraits bancaires postérieurs à la disparition de Luc Equis. L'étau se resserre. Monsieur Jouyet? L'étau se resserre. Évidemment, les gendarmes foncent dans les Landes et ils interpellent Christophe Rayez. Au début, il dit qu'il n'était pas chez Claude Juillet le week end dernier. Et puis.
Il faut bien reconnaître que j'ai été. Et qu'est ce que vous avez fait? Bah, on a bu des bières, quoi? Combien de bière au haschich? J'étais complètement bourré et après on a regardé des DVD, rien de plus à en tirer. Il est remis en liberté, mais avant prélèvements ADN, on lui passe le coton tige magique sur la joue et on revoit monsieur.
Une semaine après la disparition de Guy Bordenave et Luc Amblard, deux habitants de Charente, Honnay, qui est un village à 5 km de coui, découvrent chacun une τ d'oreiller ensanglantée. Le premier videau la passe à la Javel, mais le second, qui a dû regarder les experts à la télé, veille au contraire à ne pas la manipuler. Le même jour, toujours à Charentenay, les gendarmes ramassent un sac plastique dans un fossé qui contient un pot de yaourt vide, une petite cuillère, des feuilles de Sopalin usagées, un cendrier en métal gris et des mégots de cigarettes.
Tout cela est montré à la femme de ménage du couple. Robinson Sandrier, la plus yatch la colère. C'est alors si le cendrier est à eux, alors latter d'oreiller aussi. Et s'il y a du sang sur la tête d'oreiller, c'est que sans doute, ils sont.
Et ça se confirme quand les tiques passent la maison de Guy et Luc au blues. Le produit révèle deux marques de sang, une dans le séjour près de la cheminée et l'autre en bas de l'escalier. On les a tué là, c'est certain. 50 gendarmes avec des chiens et des hélicoptères et des plongeurs ratissent les environs en vain. Là dessus, le gérant d'une station de lavage contacte les gendarmes. Bah, c'était le 8 mars, il y avait deux gars là et il y en a un qui nettoyait à fond sa camionnette et une Renault Master blanc à fond dedans dehors.
Et puis l'autre évitait aux côtés roupiller. Et puis on sait sur un tas de bois et il avait l'air complètement sone. Vous n'auriez pas relevé le numéro d'immatriculation par hasard? C'est justement bingo, c'est la camionnette de Claude Juillet. Les gendarmes ont pris un album de 50 photos aux témoins. Ils désignent tout de suite Claude Juillet et Christophe Rayé. L'étau se resserre. L'étau se resserre. Méfiez vous. Vous venez d'être placé sur écoute.
Le 31 mars, c'est à dire trois semaines après la disparition de Luc Héguy, les analyses génétiques ton petit temps, on a retrouvé l'ADN de juillet et rayé dans la maison des disparus. Petit 2 chez Claude Juillet. Sur un cerf Fleix au fond d'une poubelle, on a identifié l'ADN des disparus. Petit 3 Sur les objets retrouvés dans le sac plastique, la cuillère, le cendrier, le sopalin. On trouve les ADN mélangés des suspects et des disparus. Enfin, un petit 4 sur la tête d'oreiller ensanglanté.
C'est l'ADN de combla. La cause est entendue, n'est ce pas? Le juge d'instruction ordonne aux gendarmes de placer en garde à vue Claude Juillet, Christophe Frayée et Marie-Laure Bordenave, la sœur de Guy Bordenave, la plus ou moins compagne de juillet, parce que elle n'est pas neutre non plus. Elle a caché des choses ou gendarmes depuis le début. Mais bon, je vous le dis tout de suite, elle ne sera pas inquiétée, alors ne perdons pas de temps avec elle.
Concentrons nous sur nos deux bonhommes. Claude Juillet, je vous l'ai dit, c'est un coriace, il faut bien reconnaître que oui, il a passé le week end avec son copain Christophe que oui, il a lavé sa camionnette le dimanche matin. Mais alors, il n'est pour rien dans la disparition de Amblard et Bordenave. Christophe Rayé. En revanche, c'est le maillon faible. Il est interrogé chez lui, à Saint-Vincent-de-Tyrosse, près de Bayonne. Au début, il se lance dans un improbable mensonge.
Il a vu un homme aider Claude Juillet à charger des pelles et des fugit dans la camionnette. Un homme. Et puis, assez vite. Bon, je. Je veux bien reconnaître que cet homme, c'était moi un bon début, poursuivait M. Rayez.
On est allé chez les. Amblard et Bordenave Claude, il m'a dit qu'il lui devait de l'argent. Il voulait leur mettre beaucoup de pression. Et puis voilà. Ça a dégénéré. Claudine est allée au camion. Il est revenu avec un fusil. Il a balancé un coup de crosse en amblard à l'arcade sourcilière qui pissé le sang. Puis l'après. On les a tâchait avec du flex. Bon, après moi, je me suis endormi et Claude que je m'endors, ça l'a mis en rogne.
Après, il les a fait monter dans le camion. On a roulé. Dans la Loire, je ne sais pas vers. 6 heures du matin encore nuit en tout cas, on est arrivé dans une ville avec un grand parking. Je me souviens qu'il y avait un pont en pierre. Et Claudiu? Il m'a déposé Vareilles. Il est reparti tout seul avec les deux autres. Après ce qui s'est passé, je ne sais pas, je n'étais pas.
Et vous, vous êtes rentré comment? Claudé, il est venu me chercher une heure après, il m'a dit qu'il les avait abandonné dans un bois et que les deux autres avaient promis de nous dénoncer quoi?
Moins vérifier tout ça, il se donne le beau rôle, mais le village dont il parle avec le pont de pierre, ça pourrait être la Charité sur Loire. Les Corses sont peut être dans ce coin là. Réinterrogé dans la foulée, Claude Juillet ne confirme rien. Il maintient qu'il est blanc comme neige. C'est coriace, je veux l'aider. Quoi qu'il en soit, les deux hommes sont mis en examen pour enlèvement et séquestration, suivis de mort. Et ce soir, ils vont dormir à la maison d'arrêt de Bourges.
Mais dans cette affaire, le juge doit bénéficier d'un petit coup de pouce, car en prison, Christophe Rayé commet l'imprudence de raconter ce qui s'est vraiment passé au détenu avec lequel il partage sa cellule. Le naïf et l'autre, pour se faire bien voir avoir sans doute, balancent tout par lettre au procureur. Il m'a dit que Luc Amblard et Guy Bordenave avaient été tués à coups de fusil et les corps enterrés sur les berges de la Loire, pas loin d'un supermarché Auchan, avec leur téléphone portable.
Du coup, le juge fait revenir juillet dans son bureau et il lui lit la lettre. Alors au début, vous connaissez juillet et ça ne déclenche rien. Et puis le juge, un psychologue, trouve une porte d'entrée. Dites moi, Monsieur Juillet, quelles sont pour vous? Luc Amblard et Bordenave. Oui, j'étais mon beau frère, son ami. Pourquoi est ce que vous parlez d'eux passé? Pour moi. Et là? Juillet déballent tout. On les a enterrés près de la loi.
Enterrés vivants? Je précise. Vivons et nous vivons. Ce n'est pas vrai qu'on les a tué à coups de fusées. Mais quand vous dites on sait qui bat Christophe, croyez moi. Il était là d'un bout à l'autre. Et le 4 juin, c'est à dire trois mois après la disparition du couple, Claude Juillet accepte d'amener les gendarmes sur place. C'est là et un chien renifleur de cadavre confirme. Alors, on creuse et assez vite les cadavres apparaissent.
Et l'image est stupéfiante. Les deux hommes sont assis face à face, ils sont bâillonnés et ils ont les mains attachées à l'avant du corps. S'ils les ont vraiment enterrés vivants, Luc et Guy ont dû voir tomber chaque pelletée de terre jusqu'à étoufferait, et l'autopsie confirme qu'il n'y a pas de balles dans le corps et dans leurs poumons. Y'a du sable. Alors, il n'est pas exclu que Luc Amblard, qui était obèse et diabétique, soit mort d'un arrêt cardiaque avant les Bolton-Est de terre.
Mais Guy Bordenave, Guy Bordenave, c'est sûr, il a été enterré vivant. Et le pire, c'est que cette fausse très profonde dans laquelle on a retrouvé les cadavres assis, Claude Juillet, avoue qu'il l'a creusée cinq jours avant. C'était prémédité. C'est un double. Ah ça, si nous.
Et le mobile, alors? Parce qu'il faut une putain de rage pour enterrer deux hommes vivant comme ça, bâillonnée, les mains attachées. Juillet dit que c'est passionnel. Moi, j'étais très mal de quoi? Marie-Laure Marie-Laure Bordenave. M'acquitter essaie de leur vendre quoi? Ils ont remonté contre moi tout ça pour ça. Les experts psychiatres diront que juillet est vaniteux, avec des tendances paranoïaques et qu'il est psychiquement rigide.
Qu'il y a un traumatisme qui pourrait expliquer ça? Eh ben non! Une enfance a priori heureuse et banale. On ne comprend pas bien déjà pourquoi, à 22 ans, il s'est lancé dans des braquages et quand il est sorti de prison, il a rencontré une femme. Ils ont eu une petite fille. Elle l'a quitté. Ils auraient voulu garder la petite fille. Il n'a pas obtenu la garde. Et c'est là qu'il est tombé sur Luc Amblard qui, brave homme, lui a proposé de travailler pour Bourges.
Gala Et c'est là qu'il a rencontré Marie-Laure, la sœur de Guy Bordenave. Jusqu'à ce que la relation se dégrade sans se rompre totalement.
Et Christophe Rayé, alors, qu'est ce qu'il vient faire dans cette galère? Lui. Lui, il a eu vraiment une enfance fracassée. Il a été abandonné par ses parents à l'âge de 5 ans. Placé à la DDASS, il est dépressif depuis toujours. Alcoolique et lui aussi, sa femme était sur le point de le quitter. Christophe Rayé, c'est un faible. L'autre est pour lui une sorte de père, un mentor. Et jusqu'au bout de l'instruction.
Il dira qu'il n'était pas là au moment où Luc et qui ont été enterrés vivants.
En avril 2010, un an après le crime, le juge organise une reconstitution sur place en présence des deux hommes. Les gendarmes sont venus avec deux mannequins. Ils creusent un trou et Claude Juillet donne tous les détails. Alors, monsieur Juliers, bon, expliquez moi kékés. Boucher le trou. Monsieur Bobois. Christophe Rivkin, avocat, boucher le trou. Et vous me voyez, vous vous en dites quoi? Beau! Dimanche, je n'étais pas là où.
Le procès s'ouvre devant la cour d'assises du Cher, à Bourges, en septembre 2011. C'est un procès assez suivi parce que derrière, il y a la suspicion d'un crime homophobe. C'est le travers de l'époque. Quand on tue des homosexuels, c'est forcément homophobe. Et quand on tue des hétéros et ces hétéros FOB, fadaise. Tout ça, ce crime n'est pas homophobe. Le mobile, Claude Luyer l'explique très bien quand il est interrogé. Je les ai tués parce qu'ils prenaient trop de place dans la vie de Marie-Laure.
Et moi, ma Marie-Georges, les quoi? Et là, il se tourne vers Marie-Laure et nous nous embêter à Marie-Laure. Et toi, bien plus, tu voulais pas choisir quoi? Mais si! Je t'avais choisi, toi, Claude. Toi? Et là, Claude Juillet laisse entrevoir un peu d'émotion pour la première fois, il apparaît moins froid, mais sa froideur reprend toute sa place quand le président l'interroge. Vous pensiez à quoi? Juillet, au moment où vous?
Vous recouvrées Secord? Je pensais en rien. Ils ont souffert, selon vous? Je ne sais pas regarder. Quant à Christophe Frayaient, il explique que lui aurait préféré qu'on les tue par balle. Mais il n'a pas voulu. Il disait que ça ferait trop de bruit. Après quatre jours d'audience, l'avocat général réclame la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté pour juillet et 30 ans de réclusion criminelle contre Christophe Frayée. Mais à la fin, les jurés les Metta et Ghat, lea t il, les condamne tous les deux à 30 ans de réclusion criminelle.
Et aucun d'eux ne fait appel. Pour débriefer cette histoire, j'ai la chance d'avoir avec moi Paul Édouard, la loi, vous etils à l'époque le juge d'instruction qui a dirigé toute cette enquête, alors c'est très intéressant ce verdict. Il est mis à égalité. Est ce que ça colle avec l'idée que vous êtes aussi?
Non, non, ça colle pas. Un verdict qui est, à mon sens surprenant et pas motivé à l'époque, dans le sens où on n'a pas d'explication qui est fournie par la cour d'assises sur ce qui va conduire à ne pas faire cette distinction. Alors que le sentiment que j'ai eu tout au long des investigations et à l'issue de l'instruction, c'est qu'il y avait véritablement deux rôles totalement distincts, avec un rôle prépondérant de Claude Luyer, qui était en quelque sorte le cerveau qui avait effectivement prémédité toute cette action et qui a besoin de quelqu'un pour l'accompagner dans ce qui va effectivement être plusieurs jours.
C'est assez macabre puisqu'il se passe effectivement plusieurs jours entre le moment du repérage, le moment où la fosse est creusée et le moment où il passe à l'acte pour mettre fin aux jours des victimes. Et cette personne, c'est Christophe Preez, qu'il connaît depuis un bon paquet d'années. Quand il connaît la personnalité qui est quelqu'un effectivement de beaucoup plus faible psychologiquement et sur lequel il a un ressort qui est le ressort de ressort de l'argent. Outre le ressort affectif dont il sait se servir pour suffisamment le manipuler et faire en sorte qu'il soit écouté jusqu'au bout, mon sentiment, effectivement, c'est qu'il ait eu deux rôles totalement distincts.
Les deux participent en tout cas la conviction que j'ai à la fin l'instruction après avoir fait de multiples vérifications face aux dénégations Christophe Preez. Il y a bien deux rôles distincts. Il participe actuellement tout salarié rayez est en quelque sorte au bord du trou, au sens propre comme au sens figuré, comme quoi qu'il n'ait jamais voulu l'avouer.
D'ailleurs, c'est peut être ça qui paye à la fin, c'est de ne pas avoir dit la vérité, c'est à dire j'y étais.
C'est peut être ça. C'est peut être effectivement le comportement de quelqu'un qui va rester muré dans ses dénégations pour ne pas peut être s'avouer à lui même l'horreur de l'action qu'il décide de suivre, qu'il n'a pas ou, comment dire, imaginée au départ, mais qu'il a décidé de suivre. Alors qu'à l'inverse, Claude, lui qui a eu ce dessein là depuis le départ, on aurait pu imaginer effectivement, notamment compte tenu de ses antécédents judiciaires, que la cour d'assises soit enclin à suivre les réquisitions de l'avocat général en faisant effectivement une distinction entre eux, entre eux, entre les deux.
C'est une de vos premières enquêtes? Oui, je prends mes fonctions à la sortie de l'Ecole nationale La magistrature, en 2009. Donc, effectivement, c'est ma première grosse enquête criminelle. C'est lourd quand on est jeune, on peut dire que c'est lourd. C'est lourd, avec la crainte permanente, mais qui doit nous éviter tout au long de la carrière. Mais je pense peut être encore plus quand on démarre dans ces fonctions là, de se tromper, la peur de se tromper avec les conséquences que cela va avoir.
Et je pense que c'est cette crainte là qui fait que l'on est parti au final pour deux ans d'instruction, alors que ramené à l'échelle de six premiers mois, il se passe énormément de choses. Les choses évoluent beaucoup. Sur le premier, les six premiers mois de l'instruction et pour autant, je pense que je réoccupé facilement 12, 12 ou 15 mois. À vérifier encore et toujours sous les explications de Christophe Frayée. Parce que lorsque vous ne l'avez pas, c'est vous qui a Prayer.
Il est quasiment confondant. J'allais dire d'un effet en apparence, c'est quelqu'un qui pleure. C'est quelqu'un qui manifeste beaucoup d'émotion et c'est quelqu'un qui est écrit, qui apporte des explications, qui parle, qui parle énormément, qui écrit énormément, qui va être capable de faire des schémas pour essayer de prouver sa bonne foi. Et c'est effectivement ce toutes ces interrogations que j'ai à avoir face à cet individu qui me paraît. Voilà quel est l'intérêt qu'il aurait à partir du moment où il sait qu'il est impliqué à mentir, si ce n'est effectivement pas avoué, ne pas vouloir s'avouer à lui même.
C'est dire l'importance du rôle qu'il a eu. Peut être que s'il avait été honnête jusqu'au bout, le verdict de la cour d'assises aurait été différent le concernant. Moi, je suis resté sur le constat qu'il n'avait pas fait appel. Et donc, l'absence d'appel, en quelque sorte, signifie un aveu de culpabilité.
Monsieur la loi, vous êtes donc présent au moment de la découverte du corps, ligoté, bâillonné, assis comme un face à face. Vous avez peu d'expérience à ce moment là. C'est une scène qui vous a marqué, si besoin.
C'est une scène assez effroyable, assez effroyable, dans le sens où on ne s'attend pas à découvrir ce que ce que l'on découvre lorsqu'on comprend qu'effectivement, il y a bien un décor à l'endroit indiqué par Claude Luyer. On ne s'attend pas effectivement à quasiment une mise en scène. Le mot est peut être un peu fort, mais effectivement, on a deux corps qui sont déjà avec des dimensions très importantes. Le trou est très profond. Pour qui choisir? Où est le trou est très profond puisqu'il fait plus plus d'un mètre de profondeur.
On est sur des dimensions de 30 par un mètre de large. On en déduit que. Il a fallu du temps pour le creuser et donc on en revient à cette notion de préméditation. Effectivement, le trou avait, c'était difficilement concevable qu'il ait pu être creusé le soir même. J'allais dire en la présence des victimes et ensuite, effectivement, l'action qui consiste à les faire descendre dans le trou allait faire positionner assis face à face doit donc à ce moment là son décor, le positionnement des corps.
On comprend qu'ils se sont tous les deux vu mourir. Pourquoi d'ailleurs, cette mise en scène? Est ce que c'est alors qu'il n'y a pas véritablement d'explication? Aucune explication de Christophe Frayée qui, jusqu'au bout, nie avoir été présent ce mois de juillet. Pas véritablement d'explication. On est à chaque fois sur des explications très terre à terre, très matérielles. On creuse le trou effectivement pour des dimensions importantes, pour qu'il puisse descendre dedans. Se poser évidemment.
La question de savoir si les victimes avaient pu réagir lorsque les font descendre dans le trou. Et la reconstitution va me permettre de constater qu'une fois qu'on est assis dans le trou, c'était à moins d'avoir une forme physique vraiment éclatante. C'est très, très, très difficile de se relever une fois qu'on est assis dans cette position. C'est très difficile de donner, de se relever.
C'est très intéressant. Il insiste Si j'ai bien compris devant vous pour dire qu'ils ont été enterrés vivants. Pense à ce moment là. C'est une circonstance atténuante.
N'est pas tué puisqu'il était.
Je ne sais pas ce que c'était. Est ce que c'était le manque de courage de mettre fin à leurs jours avec le fusil avec lequel il était venu? Est ce que c'était une question simplement de facilité ou est ce que véritablement, c'était une volonté d'aller un petit peu plus loin dans l'horreur qui aurait été tuée par le sentiment de haine qu'il avait à ce moment là? C'est très difficile à imaginer. Lui même n'apporte aucune explication à ce sujet.
Vous n'avez pas retenu d'ailleurs à ce sujet la barbarie parce que pour le coup, c'est ce qu'on appelle un acte de barbarie que d'en tirer des conclusions sur l'analyse de la scène en elle même.
On pourrait le considérer ensuite en jurisprudence. Les actes de torture et de barbarie répondent des on va dire à des éléments factuels qui sont un petit peu plus détaillés que soi véritable. On est resté. On aurait pu également finalement basculer sur une qualification également d'assassinat pour complicité d'assassinat, pour eux, pour l'autre. On est restés jusqu'au bout sur cette qualification d'enlèvement, séquestration suivie de la mort. Juridiquement parlant, ça les faisait encourir la même, la même peine. Ça ne changeait rien en termes de conséquences.
Et matériellement parlant, vraiment, si on reprend la chronologie des événements, c'est véritablement comme ça que les choses se sont passées. C'est à dire d'abord une séquestration puisqu'on a bien deux temps. D'abord le temps de la séquestration au domicile, et puis le second temps qui consiste à les faire, à les tuer et les faire disparaître. Mais effectivement, dans des circonstances particulièrement horribles, alors il y a un autre caractère aggravant que vous auriez pu retenir.
C'était l'homme. L'homophobie, vous l'avez passé, semble t il. Ça n'a pas fait débat.
Non, ça n'a pas fait débat. Ça n'a pas fait débat. Hormis la circonstance qu'effectivement, les victimes étaient un couple d'hommes, ça n'a pas fait. Ça n'a pas fait débat dans le sens où, à aucun moment, les éléments qui vont d'abord s'interroger sur les raisons de leur disparition, ni ensuite les explications qui sont apportées par Christophe puis Claude Cloutier, ne vont nous conduire à aller sur ce Soussou sous cet angle là. On comprend bien que dès le départ, l'aiguiller connaissait particulièrement bien les victimes.
Mais comme lui le dit très rapidement, à partir du moment où il choisit d'avouer, il ne changera pas. Il ne changera pas d'explications sur son mobile. On est sur le mobile passionnel. Moi, c'est en quelque sorte comme ça que je le qualifie. À la fin de l'instruction, on est sur un mobile passionnel. Le couple Amblard Bordenave était un obstacle à sa relation avec Marie-Laure Bordenave et comme il le dit lui même lors d'un interrogatoire devant moi, en supprimant la cause, j'ai supprimé les conséquences.
Christophe frayée lui. On est sur un mobile purement purement financier, à mon sens, et c'est ce qu'il conduit sans doute accepter de suivre ce qui reste un peu en l'air.
Jouty dans mon récit. En tout cas, c'est le rôle de Marie-Laure Pardonna parce que à un moment donné, on voit bien qu'elle dit des choses. C'est quand même elle qui balance, mais dit pas tout ce qui passe, par exemple, tout de suite aux gendarmes. Si elle avait la garde de la gamine de la disparition, elle ne le dit pas tout de suite.
Est ce qu'elle n'imagine pas un enfant, à ce moment là, que Claude lui puisse être impliqué? C'est en tout cas l'une des hypothèses que j'aimais à la fin, au tout début d'une enquête de cette nature. Toutes les portes, absolument toutes les portes sont ouvertes et il faut les refermer les unes après les autres. C'est pour ça qu'effectivement, Marie-Laure Bordenave, en début de en début de procédure, vient d'être placée en garde à vue parce qu'on se pose des questions.
Elle ne dit pas tout. Le sentiment que j'ai Marie-Laure Bordenave, c'est la dernière personne que j'entends à la fin de l'instruction. On est vraiment quelques mois avant la clôture de la procédure. Véritablement, je pense que elle ne prend conscience que très tardivement de ce que presque d'un sentiment de culpabilité la concernant. C'est à dire. Qu'elle avait avec lui, elle comprend que c'est ce lien là et la personnalité de Claude Juillet qui est à l'origine de tout cela et qui va donner à un angle d'ailleurs intéressant au procès d'assises, puisque c'est cet aspect là qui va être notamment travaillé lors de l'audience pour essayer de comprendre ce qui a pu conduire Claude Juillet par rapport à cette relation qu'il avait avec Marie-Laure Bordenave à agir de la sorte.
Je vous remercie infiniment, monsieur Valois, aujourd'hui vice procureur de la République à Nevers à l'époque le juge d'instruction à Bourges d'avoir accepté de revenir sur cette enquête, tant d'années après des centaines d'histoires disponibles et remplaçant l'écoute et surtout ottintoise.