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[00:00:02]

La seconde, c'est Christophe Hondelatte. Voici le récit absolument exceptionnel d'un carambolage survenu en 2002 sur l'autoroute A10, à la hauteur de Poitiers. Un carambolage qui a impliqué quarante huit voitures et dix poids lourds et fait 8 morts. Un récit à travers les yeux du médecin légiste Michel Panée, appelé sur place pour identifier les victimes. Je le tire de son livre disponible chez Pocket. Chronique d'un médecin légiste. Le docteur Satanées sera là tout à l'heure. J'ai écrit cette histoire avec Nicolas Loupian réalisation Céline le bras.

[00:00:43]

Christophe Hondelatte. Un carambolage géant est survenu ce matin sur l'autoroute A10, à la hauteur de Poitiers. La collision en chaîne s'est produite vers 9 heures et demie à la hauteur de la sortie Poitier Sud, sur l'autoroute dans le sens Bordeaux-Paris. Elle impliquerait une trentaine de véhicules, dont plusieurs poids lourds, selon un bilan encore provisoire. L'accident aurait fait six morts, six blessés graves et une trentaine de blessés légers.

[00:01:16]

Le 5 novembre 2002, en milieu de matinée, la surveillante du service reçoit un appel du SAMU. Ils réclament la présence d'un légiste sur place pour l'identification des cadavres. Elle m'appelle. Je ne suis pas à l'hôpital. Le temps d'arriver. Ma secrétaire Sophie m'a préparé tout le matériel. Un docteur, vous voilà, on s'est vengé. Tout, on y va. Nous y allons tous les deux dans une voiture avec gyrophares de l'hôpital. C'est le seul moyen de franchir les bouchons et les barrages.

[00:01:55]

Quand j'arrive sur place, je découvre un incroyable amas de ferraille éparpillés sur plus de quatre cents mètres. Ici, un camion calciné, là deux voitures encastrées complètement brûlées et là, un amas informe de voitures noircies et fumantes sous l'effet de l'impact. Elles ont déformé le rail de sécurité. Et puis, il y a un camion citerne qui a laissé échapper sa cargaison. Attention, docteur, vous risquez de vous geler les pieds. On a déjà deux pompiers blessés.

[00:02:26]

Là, c'était un camion d'azote liquide. L'azote a complètement gelé l'endroit. Le sol est recouvert d'une épaisse couche de glace et de suie mélangées. Et maintenant, il faut compter les morts et les identifier. J'en ai déjà repéré deux dans deux voitures près de la bande d'arrêt d'urgence et deux autres un peu plus loin, mais les gendarmes pensent qu'il y en a d'autres dans l'amas de tôle contre le rail.

[00:02:56]

Docteur, voilà. Content de vous voir, le procureur de la République en costume anthracite et chaussures bien brillants, les trois docteurs. Quand est ce que vous pourrez me donner les identités des victimes? Parce que figurez vous que j'ai vu un inspecteur d'académie là dedans. Du coup, j'ai une grosse pression, monsieur le procureur. Vous savez bien que je travaille pas sous la pression. La pression, c'est mauvais, ça fait faire des erreurs et il n'y a rien de pire que des erreurs de corps.

[00:03:30]

Je pense pas que vous vouliez des identités, n'est ce pas? Non, docteur? C'est pas compliqué. Dans la voiture d'un inspecteur d'académie, l'inspecteur recueille son chauffeur. C'est le chauffeur qui conduit. L'inspecteur est un côté de tout ça. Ça sert en principe. Mais qui vous dit que pour une fois, c'est pas l'inspecteur qui a pris le volant ou qui sont partis? Je sais pas moi, mais quand un collaborateur ou vous voulez pas que je mette le corps du chauffeur dans le cercueil de l'inspecteur d'académie, n'est ce pas un monsieur le procureur?

[00:04:00]

Non. Non, bien sûr, docteur. Faut tout de même, monsieur le procureur, vous voulez un résultat scientifique parce que sinon, on peut tirer au sort. Ça ira plus vite, c'est sûr. Bon, je préfère la première solution, docteur? Eh bien, moi aussi, je vous promets qu'on fera le plus vite possible et je compte sur vous pour me mettre à l'abri des pressions pour traiter en priorité l'inspecteur d'académie, tout de même. Personne ne sait où il est situé entre le camion citerne et le porte char.

[00:04:32]

Est ce qu'on va même les retrouver, votre inspecteur d'académie? Bon, d'accord, docteur, j'ai compris et je vous laisse travailler. C'est la meilleure solution. Monsieur le procureur.

[00:04:43]

Et maintenant, il ne reste plus qu'à s'atteler à la tâche.

[00:04:55]

Je me présente au poste de commandement mobile de la gendarmerie. Bonjour, je vous fais un break rapide. D'abord, vous devez savoir qu'ici, sur le terrain, vous travaillez sous notre autorité. Nous avons des protocoles, mais pas de problème. Un colonel? Pas de problème, en revanche, pour les autopsies et les identifications à l'hôpital. l'Autorité, c'est moi. Ça s'appelle marquer son territoire.

[00:05:27]

Les gendarmes ont donné un numéro à chaque véhicule accidenté et les corps à l'intérieur sont identifiés par des lettres. Pour le conducteur B. Pour le passager avant. C'est aider pour d'éventuels passagers à l'arrière et pour chaque véhicule. Il y a une équipe, c'est à dire un légiste. On m'annonce du renfort de la région parisienne. Un dentiste, un secrétaire qui prend des notes. Un photographe qui prend des photos. Et de tamisés, chargé de trier les sons.

[00:05:58]

Un corps carbonisé a tendance à partir en petits morceaux. Ce qui nous intéresse surtout, ce sont les dents qui ont pu tomber.

[00:06:12]

On commence par la voiture numéro 7 chez le procureur.

[00:06:17]

On a besoin de découper l'épave pour sortir le corps. Soit docteur, c'est très ennuyeux. Les experts automobiles seront à l'avant avant ce soir. Je ne veux pas qu'on touche au départ avant l'heure. Leurs constatations là bas, vous allez les attendre longtemps. Alors, vos identités? Ecoutez ce que je vous propose. On prend des photos du véhicule avant, mais comme ça, les experts pourront se faire une idée. Bon, d'accord, de cœur dans la voiture, ils ont deux 2 places avant.

[00:06:48]

Côté conducteur, un homme, la paroi de son thorax et son abdomen ont disparu et du coup, on voit ses organes, le foie, les intestins, les poumons qui sont cuits sur le siège passager. C'est une femme, c'est clavicules et ses humérus sont apparents. Les deux corps sont entièrement noir. C'est la preuve d'une combustion à très haute température. Les pompiers découpent le toit. Ensuite, je mets des sacs transparents sur chacune des têtes. Ça, c'est pour éviter de perdre les dents.

[00:07:23]

Les pompiers commencent par retirer le corps du conducteur sans trop de difficulté. Sauf que les deux jambes s'arrêtent aux chevilles. Les pieds sont restés soudés sur le plancher. Il faut donc les récupérer et les mettre avec le reste dans la housse numéro 7. Ensuite, les pompiers mettent la passagère dans la housse numéro 7. Et puis, les gendarmes tamisés passent à l'action avec de gros tamis qu'ils viennent d'aller acheter au Castorama, juste à côté.

[00:08:04]

Comme des renforts viennent d'arriver. Je décide de rentrer au sergiu avec mes deux premiers clients pour préparer la suite. J'ai réussi à persuader le procureur de centraliser tous les corps à l'hôpital et donc il faut que j'organise tout ça et notamment le passage des corps à la radio dans le courant de cette nuit pour que tout soit prêt pour les autopsies demain. A peine arrivé, je vais voir le responsable de crise de l'hôpital. Alors, de quoi est ce que vous avez besoin n'opte?

[00:08:33]

Vous aurez tout ce qu'il vous faut. Il me faut d'abord une équipe de manipulateurs radio pour toute la nuit avec une salle de radio. Il me faut un ascenseur bloqué pour le transfert des Cadart. Et puis évidemment, des équipes d'autopsie, des lignes téléphoniques aussi pour les recherches d'identification. Il nous faut une ligne de fax et plus bas. De quoi nourrir tout ce petit monde. Il dit oui à tout. Et après, j'y retourne avec ma propre voiture, ma Laguna.

[00:09:08]

Je suis de retour sur le site vers 20 heures. Les pompiers ont déployé un éclairage mobile. On y voit comme en plein jour. Entre temps, mes collègues ont sorti quatre autres corps des véhicules les plus accessibles, mais toujours pas de trace de l'inspecteur d'académie. Il doit être dans cet enchevêtrement de camions et de voitures compressées. Des engins de levage viennent d'arriver. Ils peuvent passer à l'action. Le camion citerne qui transportait l'azote et dégagé le premier est là apparaît.

[00:09:41]

La voiture de l'inspecteur d'académie. Elle a été prise en sandwich. Elle a été compacté dans un espace qui fait moins d'un mètre. Les jantes avant et les jantes arrière se touchent. Les pompiers mettent 20 minutes avec un vérins hydrauliques à déplier la carcasse. Et là, je vois apparaître deux formes. À première vue, deux corps qu'il faut donc récupérer. Et donc, on se met à ramasser tout ce qu'on trouve. Sans trop savoir de quoi il s'agit.

[00:10:15]

Si c'est mon bain, c'est que c'est humain. Là, par exemple, je pense que c'est un bassin. Et le tout est placé dans des housses numérotées.

[00:10:31]

Il est deux heures du matin, huit corps en tout ont été sortis des décombres. Il reste à leur donner un nom et ce sera le travail de demain. En rentrant à la maison, j'ai besoin de m'enlever l'odeur de brûlé que j'ai dans la bouche. Alors je m'ouvre une petite terrine de chevreuil et ensuite je prends une douche et deux shampoings plus tard, je sombre dans un sommeil. Son rêve?

[00:11:20]

Le lendemain, le réveil sonne tôt et je retrouve mes collègues légistes et dentistes à l'hôpital, deux salles d'autopsie nous attend.

[00:11:33]

Les gendarmes n'ont pas chômé. Ils ont réussi à dresser la liste des quarante huit voitures et des dix poids lourds impliqués dans l'accident.

[00:11:41]

Parfois, grâce au seul numéro de moteur, ils ont aussi appelé les familles et fait la liste de ceux qui n'ont pas donné signe de vie. Et à côté, ils ont listé des éléments de reconnaissance comme la taille d'anciennes fractures, les bijoux. Et ils ont déjà récupéré chez quelques dentistes les dossiers dentaires.

[00:12:10]

Cela dit, mettre un nom sur ces restes n'est pas le seul but de l'autopsie. Il y a aussi l'enquête judiciaire et le procureur vient de le rappeler. D'autant que. Lors de ces autopsies, vous avez prévu des analyses d'alcoolémie et de drogue. J'en ai absolument besoin pour établir les responsabilités. Oui, oui, c'est prévu, monsieur le procureur. Et je vais demander d'ailleurs également qu'on dauge le monoxyde de carbone. Bah quel intérêt, docteur? On va toucher de quoi ils sont morts?

[00:12:41]

Ça sera utile. Vous savez, quand les familles vont nous demander est ce qu'il ou elle a des morts brûlés vifs ou des choses comme ça, vous voyez? Car une rumeur dit que la veille, quand ils sont arrivés, les pompiers ont vu des gens hurlant, dont les flammes. Un docteur, vous pourriez peut être commencer par l'inspecteur d'académie. Écoutez, monsieur le procureur, je préfère vous donner toutes les identités d'un coup, ça sera sans doute dans le courant de l'année.

[00:13:17]

Dans chaque salle, le protocole a été affiché. L'autopsie doit s'intéresser au cou et aux poumons. A la recherche de traces de suie qui prouverait que la victime respirait ou ne respirait pas, nous n'en trouverons que dans un seul cas, et encore à très faible dose. Ils n'ont pas brûlé vif. Ensuite, on cherche d'éventuelles traces de lésions traumatiques qui pourraient être liées au décès. Et puis, le dentiste récupère les maxillaires. Il les fait radiographier pour repérer les traitements des canons.

[00:13:50]

Et au soir de ce deuxième jour, je peux enfin rendre les premières conclusions au procureur. Bon, monsieur le procureur, toutes les victimes sont mortes dans les instants qui ont suivi le choc un écrasement du thorax. Fracture du crâne, rupture de l'aorte, etc. Arrachement d'une jambe. Même s'il n'y avait pas eu l'incendie, je pense qu'aucune victime n'aurait survécu. Et vers 21 heures, on s'attaque à la question des identifications. Borgers, une première victime qui porte des traces d'une intervention chirurgicale sur la vessie, qui présente également une arthrose vertébrale.

[00:14:30]

Donc c'est un sujet forcément âgé pour lequel j'ai un bridge de trois dents sur la maxime lèvre supérieure droite et sur lequel on a retrouvé une Rolex et une alliance en or. Est ce que ça colle avec l'un des dossiers que vous avez, messieurs les gendarmes? Alors ben ouais, ouais, ouais, ouais, ouais, ouais, j'ai un homme âgé opéré de la prostate. La Rolex est un cadeau de son fils. Donc ouais, tout correspond.

[00:15:09]

Au final, un seul corps pose problème, celui d'un homme jeune sur lequel on a trouvé une fille dans le genou. En face, on a bien un disparu qui a eu un problème de genou, mais sans plus de détails. Et malheureusement, pas de radio. Et donc, on a un doute. Mais il portait une petite croix. Il avait une chevalière à ses initiales et donc c'est bon. Il est 23 heures. On les a tous identifiés.

[00:15:46]

Et ensuite, il y a débat. l'Hôpital a pensé installer une chapelle ardente, une chapelle ardente. M'enfin, monsieur le procureur, vous pensez que c'est une bonne idée de mettre comme ça côte à côte les familles des coupables et celles des victimes parce qu'il y a un coupable là dans cet accident? Vous avez raison, docteur, vous avez raison. Et donc, il va falloir qu'on aille voir les familles une par une.

[00:16:22]

Le procureur est rentré chez lui. Mais pour nous, pour nous tous qui sommes sur le pont depuis 48 heures maintenant, côte à côte, main dans la main, impossible de se quitter comme ça. On doit évacuer, évacuer ensemble toute cette tension accumulée et donc un gendarme fait une proposition. Et si on allait boire un verre ensemble, un Orville, ça vous dit ça? C'est ça, ouais, on a tous débarquer avec les voitures et les gyrophares au bistrot et on va les Carriou.

[00:16:54]

Et si vous veniez tous à la maison à Bougez pas, je préviens ma femme Delphine. Bourseiller On a fini, dit on. On voudrait boire un verre ensemble et je l'aurais proposé à tous de venir à la maison et ils sont bien élevés. Tu verras, c'est des gendarmes.

[00:17:21]

Et nous voilà à deux heures du matin dans la ferme où je vis et les gendarmes qui saluent ma femme en claquant des talons au 15e, elle éclate de rire. Le feu crépite dans la cheminée. Je sors les armagnacs, les cognacs, les vieux whisky et on bavarde comme ça jusqu'à 3h du matin.

[00:17:50]

Le troisième jour, les légistes parisiens sont partis et nous nous retrouvons en petit comité pour accueillir les familles en petit comité. C'est à dire le procureur. Mon ami chirurgien dentiste, son fils, un secrétaire, un gendarme et moi, avec en parallèle une cellule d'aide médico psychologique. Sur une table derrière nous, on a posé toutes les pièces, les schémas des autopsies, les radiographies et les scellés des objets retrouvés sur les corps et dans les voitures. Le procureur a prévu de parler d'abord à chacune des délégations familiales.

[00:18:27]

Et ensuite, je répondrai à leurs questions, à l'exception bien sûr des données sur l'enquête en cours ou. On a listé par avance les questions qui vont nous poser. De quoi est il mort? Ce qu'il a souffert? Est ce que vous êtes sûr que c'est lui? Et puis, est ce qu'on peut voir le corps? Et ça, c'est le plus dur à expliquer. Leur faire comprendre que ce n'est pas possible. C'est trop dur, que c'est horrible.

[00:18:59]

Moi, je crois que le mieux, dans ce cas là, c'est de leur montrer une photo de la voiture. Et éventuellement, un ou deux objets calcinés. Et puis, c'est un site, vraiment, faudra leur montrer les schémas d'autopsie pour qu'ils réalisent quoi? Les schémas d'autopsie sont des silhouettes dessinées sur lesquelles on a reporté en noir les parties manquantes du corps et en hachuré les parties carbonisées. Je suis désolé, docteur. Je. Néanmoins, voir mon frère.

[00:19:40]

C'est le seul à l'avoir demandé. Alors, je lui sors les radios, je les place sur le gâteau scope et je lui montre.

[00:19:49]

Je lui montre des clichés sur lequel figurent toutes les parties du corps qu'on a pu rassembler. Quand j'allume la lumière du Nagato Scob et que la radio apparaît, le garçon marque un mouvement de recul la tête, le haut du tronc avec les bras, le haut du bassin et un genou qui va d'une moitié de cuisse à une demi jean.

[00:20:11]

Rien au dessus, rien au dessous. Rejet compris, docteur? J'ai compris, c'est pas la peine. Personne, finalement, n'a demandé l'ouverture des housses mortuaires et nous, chacun notre tour, on a dû sortir, prendre l'air tant de larmes, de chagrin, tant de demandes impossibles, ça ne nous laisse pas intact. On est guéri, pourtant, mais ça a été dur. Cette journée éprouvante est presque terminée quand le procureur me prend à part. Du docteur.

[00:21:14]

Je suis un peu ennuyé. J'ai là une dame qui vient pour l'une des victimes, qui voudrait Lhoir et avoir des informations. Et on a déjà fait l'accueil de sa femme ce matin. Sa maîtresse? Je m'en occupe, monsieur le broker, je vais m'en occuper, je vais la recevoir. D'où, au passage, la nécessité de bien recouper des identifications.

[00:21:47]

Enfin, imaginez que ce soit la maîtresse qui était assise dans la voiture au moment de l'accident. On ne peut pas se contenter de dire elle est assise à côté de monsieur et madame. C'est pour ça qu'on fait des identifications pour recouper. C'est pour cela qu'on y passe tant de temps. L'histoire que j'ai tirée du livre du docteur Michel Sapin n'est chronique d'un médecin légiste disponible chez Pocket Javoue Michel Panées, que j'ai été très, très loin d'imaginer qu'en marge d'un carambolage allait s'engager une opération de médecine légale comme celle là.

[00:22:28]

Je pensais naïvement que puisqu'on trouver quelqu'un dans sa voiture, un peu comme le procureur, le type est au volant. C'est le propriétaire de la voiture, on le met dans le cercueil. On dit que c'est le propriétaire de la voiture, bien sûr, mais il y a eu.

[00:22:38]

Alors là, on est dans un accident, c'est évident. Donc, on n'a pas trop le problème d'un éventuel homicide. Mais il y a déjà eu des homicides camouflé en accident de voiture avec une personne qui n'est pas la bonne, qui n'est pas la bonne. Là, c'était une autre problématique. C'est simplement pas se tromper de corps et ne pas faire une inhumation d'une personne avec toutes les douleurs de la famille.

[00:23:02]

Alors qu'en fait, c'est pas celle là de la même manière. J'avoue que je suis très surpris de voir là le procureur de la République.

[00:23:10]

C'est un carambolage, d'accord, c'est considérable, mais en même temps, c'est un accident de voiture, avait nommé le procureur de la République.

[00:23:17]

Est toujours informé des accidents mortels de la circulation. Et quand il s'agit d'un accident de masse, même si on n'est pas dans une catastrophe d'avion, des choses équivalentes quand vous avez un carambolage qui prend cette ampleur, qui va être diffusé sur les chaînes nationales, etc.

[00:23:38]

Le procureur vient sur les lieux et prend en charge. C'est lui qui dirige.

[00:23:41]

Faut pas oublier ce carambolage. Michel Panés, vous êtes intervenu dessus juste après. Est ce que c'était la première fois que vous alliez sur un accident de cette importance? Tout à fait.

[00:23:53]

Oui, ça a eu un effet de surprise auquel je ne m'attendais pas. J'avoue que je n'étais pas préparé.

[00:24:01]

Maintenant, je crois qu'on est préparé à peu près à tout parce que qu'arrière pour être préparé.

[00:24:06]

Oui, mais non. Mais les jeunes conforme dans les congrès, on leur montre ce genre de choses. Maintenant, ils auraient moins de problèmes. Mais là, j'avoue que je n'étais pas du tout préparé à ça et surtout à l'ampleur de la chose. C'est l'effet de masse qui a été non pas sidérant parce je suis toujours dans l'action, mais qui a été le premier effet de surprise, c'est à dire calé sur un accident où il y a eu deux incendies, avec quelque chose qui a pris une ampleur absolument démesurée se retrouver sur une scène qui fait 400 mètres de long et 20 mètres de large.

[00:24:44]

On se demande par où on va prendre le problème.

[00:24:47]

La problématique, en revanche, des corps carbonisés, vous la connaissez par cœur?

[00:24:51]

Oui, oui, parce que ça, c'est quelque chose. Des accidents individuels avec des carbonisation dans la voiture, ça existe. Les maisons cramée, camouflant des crimes ou pas ou accidentels, ça existe aussi. Donc, ce n'était pas l'effet de surprise. Le problème, c'était l'organisation. D'ailleurs, on a beaucoup plus passé de temps à organiser qu'à agir, mais c'était le préalable nécessaire. Par exemple, dans cette fameuse dans ce fameux début ou après avoir fait tout le champ de ruines que je constatais, je suis allé voir les organisateurs gendarmes tout de suite.

[00:25:29]

Il a marqué son champ d'autorité. Moi, j'ai marqué le mien que je voulais pas qu'il me perturbe dans mes opérations médico légales. Et ensuite, on a tous ensemble travaillé pour l'organisation.

[00:25:42]

Première épisode. Ça me paraît tout à fait idiot. Mais comment numérote ton corps?

[00:25:48]

Mais les gendarmes arrivés à une méthodologie où elle s'établit sur place?

[00:25:52]

Là, ça s'est établi. C'était un mixte. On a réfléchi ensemble. D'accord, on a réfléchi ensemble parce que déjà, il y a eu une première numérotation des voitures, mais qui n'était pas dans le bon sens. Cerca était partie de la queue puisque seule la queue était accessible. Mais bon. Et après?

[00:26:08]

Le procureur aurait aimé que la voiture soit devant. Donc après, ça perturbaient. Qu'est ce qu'on fait? Ce qu'on change? Les numéros ou pas? Donc, on a eu 2 numérotation, ça aussi des risques. Et ensuite, il fallait que le numéro sur place fixé sur place soit le même pour toute la suite. Et quand vous avez 7, ah, ça veut dire encore particulier. Il ne faut pas qu'ils prennent un autre numéro. Chut! Il faut qu'on garde ce numéro.

[00:26:32]

Il faut que le numéro soit réfléchi dès le départ. Et ça, c'est quelque chose qui maintenant est un peu mieux rodé. Mais ça reste une problématique. Nous, on a fait un plan Adès pour l'accueil, alors c'est un plan spécial pour l'accueil des décès multiples dans les attentats, par exemple au CHU de Poitiers. La numérotation se fait sur place et ne change plus par la suite.

[00:26:52]

Alors évidemment, il y a cette histoire de l'inspecteur d'académie figure dans votre dans votre. C'était le fil conducteur, c'est le fil conducteur. Ça revient plusieurs fois. On sent que ça vous agace un peu. Parce que la mort est mort et finalement, peu importe qu'il soit inspecteur d'académie. Mais là, on est typiquement dans la pression de Paris. Pareil, c'est. La pression, ce n'est pas parce que c'est ça que je veux dire non, mais on a eu une autre affaire d'accidents routiers avec une dizaine de morts, qui était un quart qui faisait des transits Maroc, Belgique.

[00:27:24]

Et là, on avait la pression des deux consulats, consulats de Belgique, consulat du Maroc, ministre de l'Intérieur. On avait l'impression dans tous les sens pour avoir la réponse. Vite, vite, vite.

[00:27:34]

Mais ce n'est pas ça le principe. Le principe il faut un temps médico légal et il faut aboutir à des certitudes scientifiques. Il faut une preuve scientifique. Ce n'est pas juste dans la voiture. OK, d'accord, il est dans la voiture, mais ça ne suffit pas.

[00:27:49]

Alors le premier soir, après avoir vécu ça toute la journée, vous rentrez chez vous. Vous dites que vous avez évidemment l'odeur du cramé dans la bouche. Puis j'ai ramené les cendres dans ma bagnole.

[00:27:59]

Ah ouais? Ouais, ouais, donc, vous mangez cette terrine de chevreuil et vous allez vous coucher et vous dites je plonge dans un sommeil sans rêve. Alors là, il y a une sorte de hiatus entre la manière dont vous semblez assez affectée par ce que vous avez vu et ce sommeil, son rêve. Vous êtes une machine.

[00:28:18]

Ça, Panet, là où est la machine de guerre? On va le dire de toute façon, il y a la pression, il y a tout un tas de choses et le lendemain, une nécessité. Résultat il y a une déconnexion. Du coup, je ne suis pas dans l'angoisse de ce qui va se passer demain.

[00:28:38]

C'est ce qui fait bien de se déconnecter. Je me déconnecter une déconnexion théorie des deux jours déconnecte. Ouais, ouais, mais en plus, elle est bonne.

[00:28:45]

Ouais, je sais. Comment allez vous faire? J'en ai déjà mangé dans la scène suivante. Il y a aussi une scène comme ça, perso, qui me surprend un peu. Enfin, oui et non, parce que je sais que vous êtes assez sociable l'a amené à deux heures du matin. Toute une troupe de gendarmes chez vous, alors que beaucoup se sont couchés avec votre femme. Probablement aussi chez relouer pour préparer ce confirme. 3 3 biscuits et quelques olives, ça, c'est courant ça.

[00:29:11]

Je pense qu'on a toujours besoin d'un débriefing. Après, chacun trouve sa solution. Là, c'était une évidence qu'on avait besoin d'être ensemble. C'était une évidence que pour des raisons de sécurité, il ne pouvait pas ramener leur véhicule tous en centre ville. C'est un principe de gendarme, même moral.

[00:29:26]

Là, j'en garde venue toute la journée sur le carambolage. Ils sont au bistrot.

[00:29:30]

Après moi, je les voisins qui ont vu passer tout le convoi de gendarmerie. Pas beaucoup mieux, mais voilà. Mais c'était humainement. Ça m'est venu spontanément. Ce n'était absolument pas réfléchi, mais c'était nécessaire. Il fallait qu'on puisse après évacuer tout ça.

[00:29:46]

J'avoue que j'ai été très surpris de vous retrouver au lendemain des autopsies à recevoir. Vous, vous? Plus un gendarme, un dentiste, plus le procureur de la République lui même a recevoir les familles une par une. C'est le cadre normal de votre métier. Ouh ouh! Là, vous avez consenti en extra?

[00:30:08]

Non, c'est tout à fait extraordinaire. Ça s'est monté très naturellement puisqu'à la fin de la séance commune d'identification où il y avait toutes ces personnes réunies, on s'est demandé Et maintenant, qu'est ce qu'on fait? Il y avait le problème de qu'est ce qu'on fait vis à vis des familles? Ça semblait évident. Le procureur ne voulait pas donner d'informations sur l'enquête. Mais pour autant, il y avait peut être des informations à donner dans une conduite humaine qui se comprend très bien.

[00:30:36]

La chance qu'on a eue, c'est que j'avais un procureur assez exceptionnel, très sensible à cette souffrance des familles pour s'y coller lui même où il allait lui même et prendre un risque parce qu'il ne fallait pas qu'il donne d'informations sur l'enquête, alors que les questions porteraient inévitablement sur ça, entre autres. Et puis ensuite, psychologiquement, pour lui aussi, risquer de se faire chahuter, ça s'est décidé avec lui.

[00:31:01]

Mais finalement, c'est vrai que maintenant, depuis, on a réfléchi beaucoup et des organisations de ce type chaque fois qu'il y a des catastrophes avec des décès massifs, lorsque les décès sont individuels sur une matière criminelle ou accidentelle, peu importe les familles, elles viennent dans votre service voir logors ou pas.

[00:31:21]

Elles peuvent venir voir le corps à la fin de l'autopsie à la morgue. Oui, puisque quel que soit son état, je considère qu'on doit pouvoir le montrer.

[00:31:30]

Donc, il est réparé en sachant qu'il est restauré, qu'on le nettoie, qu'on le maquis et qu'on l'habille et qu'on recoud et qu'on retrouve que musique ou toute autre indication est recousu.

[00:31:45]

Toutes les recousu. Donc, on donne une apparence la plus humaine possible en sachant que la presse est à géométrie variable. Quand vous avez un corps qui est plus torréfiée, grouillant d'asticots, c'est une chose. Quand vous avez encore qui est en bon état, c'en est une autre. S'il est mutilé, découpé en morceaux, c'est encore un autre problème. Donc, c'est au cas par cas.

[00:32:03]

Et c'est vous qui donnez les préconisations sur la possibilité de voir ou de ne pas toujours.

[00:32:08]

Ils ont deux principes j'autorise. Refuge jamais, mais on prend un certain nombre de précautions si on les informe, on prépare, on informe les familles, on les prépare à ce qu'ils veulent voir. On commence par présenter la housse FERMAIS et ensuite seulement on va essayer de présenter une partie du corps qui soit en bon état. Par exemple, ça peut être une main, ça peut être un pied dans l'histoire de mon bus. C'était il y avait un neurochirurgien qui avait reconnu le pied de sa femme.

[00:32:40]

Était en admiration devant les piré de sa femme. Chacun son truc. Donc, on a accédé à sa demande de voir cette femme qui était dont la tête était complètement éclatée.

[00:32:51]

Donc, il n'a pas vu la tête.

[00:32:52]

Il a vu le pied et c'était un neurochirurgien pourrait être quelqu'un qui a à quelqu'un qui était un peu habitué.

[00:32:57]

Mais il a dit Je ne veux pas avoir, je veux. Montrez moi les pieds de ma femme, ça sera parfait et donc on est dans un cas par cas. Il n'y a pas de règle générale, si ce n'est qu'ils ont le droit de voir et que c'est inscrit dans le Code de procédure pénale.

[00:33:11]

Depuis l'affaire, mais pas le refuser. Total.

[00:33:15]

Par contre, après, en ce qui concerne les informations sur les causes de décès, les circonstances et tout ça. On est soumis au secret de l'enquête, donc on ne transmet aucune information aux familles.

[00:33:26]

Mais on leur dit de se tourner vers le procureur qui a le pouvoir de lever une partie du secret pour des intérêts publics.

[00:33:36]

C'est une des causes même des difficultés de votre métier que vous venez avec l'autopsie. Rajouter un deuxième traumatisme sur le premier, la mort accidentelle ou criminelle, est déjà une épreuve pour la famille. Mais lorsqu'elle découvre, sans vraiment d'ailleurs être préparée à ça, qu'on a démonté complètement le corps et on ne rentre pas dans les détails, mais tout remis en vrac parce qu'en vérité, vous ne mettez pas les organes à leur place, tout est remis dans le corps, mais d'abord, on fait ce qu'on peut.

[00:34:05]

Et puis ensuite, de toute façon, on n'a pas d'autre solution.

[00:34:11]

Je suppose que dans les cas de suicide, par exemple, là, on est dans un double traumatisme. Ah oui, tout à fait assez rude. C'est pour ça que celui qui se suicide ne sait pas qu'il va exploser. Ça va cesser.

[00:34:22]

Des fois, on en a.

[00:34:25]

C'est une histoire absolument terrible où c'est un conducteur de meute, de meute, de chiens pour l'échasse qui fréquentaient la chasse, dans lesquels je chasse et qui s'est suicidé et qui savait qu'il y aurait une autopsie.

[00:34:43]

Est ce que c'était un suicide à l'arme à feu et qu'il a prévenu le Samu et la gendarmerie en leur disant Je vais me suicider? Mais je ne veux pas d'autopsie, donc je ne me suis sidéré que quand vous allez arriver.

[00:34:56]

D'accord, et donc ils ne savait pas quoi faire. Ils y sont allés quand même, évidemment, et effectivement tout fermé de l'intérieur avec la lettre, le gars s'est suicidé avec son arme et ça a bouleversé les équipes du coup. Mais c'est un traumatisme de rajouter une autopsie. C'est pour ça que j'ai dit que quand on peut s'en passer avec les moyens modernes d'imagerie qu'on n'avait pas à l'époque, on a fait les recommandations. Il faut absolument changer les états d'esprit des procureurs et même des légistes.

[00:35:23]

Parce que faire Swindon. Vers moins de justice, mais moins de plus DRM, plus de scanners, plus de réflexion et des indications ciblées pour les prélèvements. Si j'ai un problème traumatique, tout ce qui est traumatique, je vais le prélever, bien évidemment. Mais si je n'ai pas d'arguments pour ça, je vais limiter mes prélèvements au strict minimum sans forcément ouvrir le corps quand je n'ai pas de trace de violence patente. Qu'est ce qui reste intéressant? C'est la toxicologie.

[00:35:49]

On peut faire du prélèvement sans ouvrir. Oui, on peut faire des prélèvements sans ouvrir. Ou vous préconisez ça? Cabochon, laconisme.

[00:35:57]

Mais cette évolution, c'est celle qui existe en Suisse en ce moment en Suisse. C'est ce qu'ils font. Ils font ce qui s'appelle les vires Topsy, que tout le monde a traduit par autopsie virtuelle qui n'a rien de virtuel. C'est simplement c'est un arbre décisionnel. Je commence par un examen externe, je fais un examen de surface, je fais le scanneur de surface, le scanner de profondeur. Je fais les artères biography. Je vielliard même si c'est nécessaire.

[00:36:19]

Si ça va apporter quelque chose à chaque étape, je réfléchis et l'affichage continue. Et à la fin, je fais des prélèvements ciblés. Et si je n'ai pas ce qu'il me faut comme réponse, j'ouvre.

[00:36:28]

Les métiers de la médecine sont très affectés par les évolutions technologiques à m'intéresses artificielle.

[00:36:34]

Est ce qu'on peut imaginer un jour que fond le passage d'un corps dans un corps entier qui donnerait le corps en trois dimensions sans avoir à l'ouvrir? Permettrait à un logiciel de en quelque sorte déterminer les causes de la mort?

[00:36:51]

De toute façon, on y est, on y est pas encore complètement, mais on va aller vers des aides au diagnostic. De toute façon, quand vous avez une intelligence artificielle pour les mammographies qui a enregistré dans sa base de mémoire des centaines de milliers de mammographies, il est forcément plus pertinent, du point de vue de la mémoire et de l'interprétation des images que le radiologue qui commence dans son métier. Donc ça, c'est pour la radio, mais pour la médecine légale, on peut imaginer parfaitement tout ce qui est la réalité augmentée, la fusion des images entre lierres et celle du corps, celle du scanner sur le casque de réalité augmentée.

[00:37:30]

Vous pouvez imaginer tous les outils modernes qui existent déjà pour certaines choses. Ensuite, ils ont des robots autopsiés. Le robot va prélever certains fragments d'organes à certains endroits.

[00:37:42]

Mais déjà engagé, suite directe avec une micro ouverture. Qu'est ce qui empêche de faire ça? Qu'est ce qui empêche de faire ça pour les attentats du Bataclan?

[00:37:53]

Il y a eu des progrès dans les arbres décisionnels avec ce qu'on a appelé des examens externes approfondis. Quand vous avez la certitude que l'examen est dû aux balles. Qu'est ce qui est important? C'est récupérer la balle. Vous n'avez pas besoin de faire une autopsie complète? L'autopsie complète. Elle n'a plus de sens sur le scanner. Vous vous voyez très bien quelles sont les épanchements? Quelles sont les lésions? Quel est le trajet de la balle? Il faut juste récupérer la balle.

[00:38:14]

Ça, c'est obligé pour faire la balistique.

[00:38:16]

Bon, ça, vous n'avez pas besoin de vous êtes le dernier des Mohicans.

[00:38:19]

Je ne voudrais pas que la médecine légale soit le dernier des Mohicans. Il faudrait qu'on récupère le niveau de certains, le niveau qu'on a en Suisse.

[00:38:27]

Alors en France, ça avance. Faut pas me faire dire que la médecine légale en France, je ne sais pas du tout ça.

[00:38:33]

Mais la grosse différence avec la Suisse, c'est qu'en Suisse, on confie les investigations à un institut et c'est lui qui pose toutes les indications et qui fait sa salade.

[00:38:44]

En France, c'est le procureur qui vous dit on va faire anatomo pathologie, on va faire la toxicologie ou pas.

[00:38:48]

Dépendre la réforme du parquet qui est annoncée. Oui, oui, c'est aussi les mentalités.

[00:38:54]

Et arrêter de penser que c'est parce qu'on va voir de ses yeux qu'on détient la vérité, alors qu'on peut l'avoir avec des images.

[00:39:01]

Merci beaucoup, Michel Panet, de nous avoir confié toutes ces histoires. C'est un plaisir. Depuis le début de cette semaine, vous m'avez donné envie d'en raconter d'autres. J'en ai déjà un petit a sélectionné pour une prochaine série que nous ferons dans les mois qui viennent. L'histoire d'aujourd'hui carambolage était tirée de votre livre Chronique d'un médecin légiste disponible chez Pocket.

[00:39:25]

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