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L'être, raconte Christophe Hondelatte. Dans l'histoire criminelle que voici. Vous allez retrouver un trio éternel le mari, la femme, l'amant. Sauf que là, c'est plus entrions, c'est d'une partouze, car la miss a des dizaines d'amants. C'est une histoire qui se déroule en 2008 dans la région de Compiègne, dans l'Oise. Cela débriefé tout à l'heure avec maître Muriel Bélier, avocate de la partie civile. La réalisation est signée Céline Debroise.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire débute par une scène assez classique où une femme vient signaler la disparition de son mari. On est le 10 novembre 2008, en fin d'après midi, vers 18 heures. Elle s'appelle Isabelle le Maire. Elle habite Longueuil, Asnelles, dans l'Oise, près de Compiègne. Elle a la trentaine, un peu forte, Lota, laiteux. Et la voilà qui pousse la porte de la gendarmerie de choisir le bac. Complètement affolée, à la limite de la crise de nerfs.

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C'est au sujet de mon mari Jean-Luc. Hier soir, il est parti avec un copain qui sont allés dépanner un type qui avait un problème avec sa voiture. Et depuis, aucune nouvelle de lui. Les gendarmes, bien sûr, lui posent des questions. Qui était le copain? Qui était celui qui avait un problème avec sa voiture? Elle explique que le copain avec lequel sont Jean-Luc est parti s'appelle Frédéric et que le gars qu'il devait aller dépanner s'appelle Hal et qu'il avait rendez vous avec lui au camping car.

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Le pont a une vingtaine de kilomètres. Qu'arrivé sur place, son jean Luc n'est pas descendu, qu'il a juste laissé Frédéric dépannés la voiture et que plus tard, vers 23 heures, elle les a vus débarquer chez elle tous les deux, c'est à dire le copain Frédéric, lui, alors qu'il venait de dépanner. Mais passons. Jean-Luc Jean-Luc, il le chercher eux aussi disparu. On était très inquiet. Alors avec Alain, on est allé faire un tour en voiture pour essayer de le retrouver.

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Mais qu'est ce qui vous fait penser, madame, qu'il est arrivé quelque chose de grave à votre mari? Qu'il était dépressif, mangeant Luquet depuis qu'il s'est fait opérer de sa hernie discale et ne peut plus travailler. Sallaumines, vous comprenez? Pour vous dire, il a perdu 20 kilos en quelques mois et elle va même plus loin. Jean-Luc, il avait des idées suicidaires et ne parlait que de ça, de se foutre en l'air, de se jeter dans le canal.

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Les gendarmes prennent tout de suite cette histoire très au sérieux et dans la foulée, il diffuse une photo de Jean-Luc Lemaire, le disparu et l'immatriculation de sa voiture, une Peugeot 806.

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Et là, ils s'aperçoivent que la voiture en question a déjà été retrouvée brûlée, complètement cramé, un tas de cendres dans un chemin de la forêt de Compiègne. Le lendemain de la disparition de Jean-Luc, il y a un problème parce que ça ne colle pas du tout avec la thèse du suicide. On ne met pas le feu à sa voiture avant de se suicider en général. Et si ça n'était pas un suicide? Le lendemain, les trois frères de Jean-Luc Lemaire se présentent à leur tour ensemble à la gendarmerie.

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En. On pense qu'il est arrivé quelque chose à notre frère. Il y a des choses pas nettes dans cette histoire. Comment expliquez vous? Ma voix, Laurent. On est passé voir Isabelle chez. Et il y a un truc qu'on a trouvé louche et que les lunettes de Jean-Luc étaient sur la table du salon. Alors. Jean-Luc Mireault, ces lunettes, il les a toujours sous le nez. Jamais il aurait pris sa voiture sans lunettes. Ça a poussé l'Ivoirien.

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Et là, l'un des frangins ajoute On voulait aussi vous parler d'Isabelle. Sa femme. Disons que la fidélité, c'est pas trop son truc, hein? Vous voyez à gauche, à droite quoi, pour vous dire qu'elle héberge mon amant depuis deux ans? Un ménage à trois? Le mari, la femme, l'amant. C'est un classique du crime. Dites moi, messieurs! Qui est son amant, qui vit sous leur toit? Fredericks, il s'appelle.

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Frédéric Ricaud Frédéric comme le fameux ami qui est allé dépanner la voiture. Isabelle dit que c'est mon amie, mais pas d'autres. Et puis encore, si c'était le seul, pourquoi elle a notre amant? Vous n'avez pas idée? On a montré un Y'a qu'à voir son troisième gosse. Qu'est ce qu'il a, son troisième enfant quand il est né? On est tous allés à la maternité. Normal. Quand on a vu le petit, je peux vous dire qu'on s'est posé des questions.

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Il était tout, tout. Enfin, Matt avoue être très malade, quoi! Alors que Jean-Luc, il est tout blanc et aussi. Et vous l'avez dit à votre belle soeur? Bah ouais, en rigolant quoi que ce post n'est pas arrêter de manger des carottes pendant sa grossesse? Tu Böll?

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Les trois frères racontent que Jean-Luc a néanmoins reconnu cet enfant et du coup, ils ont leur petite idée sur la disparition de leur frère. Bon, normalement, Jean-Luc est le jardinier à l'hippodrome de Compiègne. Mais bon, ça fait plusieurs mois qu'il a arrêté. C'est rapport à sa hernie discale. Bah maintenant, il passe ses journées chez lui. Forcément, ça n'a pas dû faire l'affaire des amandes, madame. Il a du devenir gênant. Vous comprenez? Vous êtes en train de me dire que vous soupçonnez votre belle soeur Isabelle Lemaire et son amant, monsieur Frédéric Ricaud.

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C'est ça d'avoir tué votre frère? Bah oui, tout à fait tout à fait ce qu'on pense.

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Les gendarmes décide de convoquer sur le champ Isabelle, le maire et son supposé amant Frédéric, et évidemment, à l'arrivée, ils les séparent. Chacun dans un bureau, même si ils ont eu tout le temps de caler leur témoignage. Tu diras ça, je dirai ça. Et patati et patata. Les gendarmes commencent par Isabelle le maire et ils vont droit au but. Madame le maire. Frédéric Ricaud qui pour vous? Exactement. Notamment. Frédéric. Vraiment n'importe quoi.

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C'est un ami, rien de plus. Je vous jure, je le connais depuis toute gamine. Ça n'est pas ce que disent vos beaux frères. Madame le maire, ils disent n'importe quoi. On était très bien avec Jean-Luc. Jamais je n'aurais jamais pris d'amants jolis numéros, mais qui laissent les gendarmes un peu sceptiques. Elle a dû le sentir, alors elle ajoute. Frédéric vit chez nous, mais c'est parce qu'il est il est en galère, quoi?

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Si c'est pour le dépanner, je vais même vous dire c'est Jean-Luc qui m'a proposé qui qui vient de s'installer à la maison. Et après, elle ressert la même rengaine sur les tendances suicidaires de son mari. Elle raconte qu'il y a quelques années, ils ont perdu un enfant en bas âge et qu'il ne s'en est jamais remis. Ensuite, les gendarmes passent à Frédéric Rico. Au passage, qu'elle masta à quatre heures trente ans, la coupe en brosse dans les 130 kilos et comme prévu, il déroule la même histoire.

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Isabelle Remboursons une vieille connaissance, on se connaît depuis gamin, quoi. Alors on s'était perdus de vue et puis on s'est retrouvés complètement par hasard. C'était au supermarché il y a deux ans et donc ça fait deux ans qu'ils font ménage à trois. Ils ne paient pas de loyer et ils passent l'aspirateur de temps en temps. Il sort les poubelles aussi. Et il s'occupe des gosses. Et évidemment, il n'est pas là, montre Isabelle, aussi une amie.

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Rien, rien de plus. J'ai trop de respect pour Jean-Luc. Je ne suis pas capable de taper sa femme. Et concernant la disparition de Jean-Luc, justement, est ce qu'il a sa petite idée, d'après vous? Ben oui, il était dépressif. C'est vrai que depuis quelques temps, oui, il avait le moral dans les chaussettes, Jean, Jean-Luc et broyer du noir. Aller voir ça. Ce n'était pas nouveau à tous les jours à la maison.

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Et lui aussi songe au suicide. Il n'arrêtait pas de me dire qu'il en avait marre et voulait se foutre en l'air. Il n'y avait pas moyen de lui remonter le moral et de soigner. Si je n'avais pas été là, scruté sous le train, c'est moi qui l'ai rattrapé avec les juge très juste. Le lendemain, sur les coups de 14 heures, un autre homme se présente de lui même à la gendarmerie. Décidément, dans cette affaire, celle défilent.

[00:10:00]

Il s'appelle Alain lanterner, Alain. Vous vous souvenez que le type dont il était censé réparer la voiture s'appelait Alain? Selon la version officielle, enfin, celle d'Isabelle. Le maire Jean Luc a déposé Frédéric chez cet Alain Alain lanterner. Et c'est après qu'il a disparu. Le témoignage de S'étala l'an dernier est bigrement intéressant et il est d'autant plus prometteur que le type a le visage en sueur quand il rentre chez les gendarmes. Mais une fois assis, il débite la même histoire que les deux autres.

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A t il dit qu'il est l'amant d'Isabelle? Lui aussi. J'ai rencontré Isabelle durant ces deux rencontres par téléphone, il y a quelque temps. Quoi? Et ça fait une semaine qu'on soit. On est très amoureux, vous savez? Ça, elle ne l'avait pas dit. Qu'est ce que les gendarmes retiennent de tout ça? D'abord qu'Isabelle a au moins un amant. C'est Alain lanterner et sans doute un deuxième Frédéric Rigaut. Et qu'elle cherche à le cacher.

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Et pourquoi? Et par ailleurs, ces deux hommes se connaissent et ils sont les derniers à avoir vu Jean-Luc Lemaire vivant. Ça sent l'embrouille, la grosse embrouille. Alors, ils se mettent à fouiner dans la vie du couple, le maire. Il interroge les enfants, les amis, la famille, les voisins, et voilà ce qu'ils apprennent.

[00:11:48]

Les enfants, d'abord, disent que leur papa est un papa poule. Qu'il les aime. Qu'il s'occupe d'eux. Et il raconte aussi un truc sacrément intéressant. Depuis quelques temps, qui était le chef de famille, qui tenait les rênes, qui décidait de tout dans la maison? Ce n'était pas leur père. C'était Frédéric.

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Frédéric Rigault. Les gamins raconte qu'un jour, Rico a plaqué leur père contre le mur, en l'agripper par le col pour bien lui faire comprendre qui était le chef. Et ce n'est pas tout. Une fois Frédéric Pain, il était en colère. Il a tué notre lapin. Avec le manche à balai. Et quand il est colère des fois, aussi bien il y fait des prises de catch à papa. Et il nous donne des claques. C'est ce que révèlent les enfants et à part ça, il y a plus de doute.

[00:12:41]

Isabelle Lemaire et Frédéric Rigaud sont amants. Tout le monde le dit. Ils ne se cachent pas. On les voyait bras dessus, bras dessous, devant tout le monde. Il n'y a aucun doute et les gendarmes ont appris une bien bonne. Le petit dernier des cinq gamins d'Isabelle qu'il serait de. Même si Jean-Luc a reconnu la petite. Bref, le gendarme. Être honnête. Sorte de tout cela avec la conviction qu'Isabelle et Frédéric Ricaud se sont débarrassés de Jean-Luc, mais ça n'est qu'une conviction et ils n'ont pas de preuves.

[00:13:21]

Alors, ils les placent sur écoute tous les deux. Isabelle Lemaire et Frédéric Ricaud et ils se font remonter leurs fadettes, c'est à dire la facture détaillée de leurs portables. Et là, ils découvrent le pot aux roses. Isabelle n'a pas que deux amants. Elle est complètement accro aux sites de rencontres par téléphone. Vous savez, ces numéros surtaxés qui permettent de rencontrer des zones de la région en trois mois? Écoutez bien. Elle a appelé ces forums téléphoniques plus de trente sept mille fois.

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Une malade, une malade du cul. Ces dernières semaines, elle a eu jusqu'à huit Taman en même temps 8. Et le jour de la disparition de son mari, elle a appelé le téléphone de l'amour. Ça, 160 fois. Une info.

[00:14:19]

Mais à la lecture des relevés téléphoniques, on apprend pas que ça la nuit de la disparition de Jean-Luc. Elle dit qu'elle a battu campagne à sa recherche et que Frédéric est resté à la maison pour garder les enfants. C'est faux. Le portable d'Isabelle Lemaire montre que ce soir là, elle est avec ALAT l'an dernier chez lui, c'est à dire au camping car Le Pont. Le soir de la disparition, elle est avec Alain. Les quatre pattes en ont l'air, sans doute, et la vidéo surveillance du camping le confirme.

[00:14:50]

On les voit tous les deux qui arrivent bras dessus, bras dessous, aux alentours de minuit et demi, et qui en repartent à une heure cinquante. Ils ont menti tous les deux.

[00:15:05]

Sur cette base, les gendarmes pourraient très bien les mettre en garde à vue sur le champ. Il décide d'attendre un peu. Ils sont sur écoute. Ils vont bien dire une bêtise. Et en attendant, un journaliste de France 3 Picardie s'intéresse à l'affaire. Il interviewe Isabelle Lemaire chez elle. Parfaite dans son rôle d'épouse éplorée. C'est très dur pour moi. Les fous. J'espère qu'il va vite revenir. Et là encore, elle ajoute parler. Énormément de suicides ces derniers jours.

[00:15:44]

Il était vachement déprimé, quoi! Est ce que les gendarmes attendaient espéré finit par se produire quinze jours après la disparition de Jean-Luc, le maire Frédéric Rigaut appelle Isabelle et les gendarmes sont à l'autre bout de la ligne.

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Je suis complètement flippé. Je crois que j'avais fait des croix sur la bagnole devant lui, a t on confirmé. Ampera. Bah voilà, ils sont mûrs et le 26 novembre, ils sont placés tous les trois en garde à vue. Isabelle Lemaire, Frédéric Ricaud et Alain Lanterner et en parallèle, les gendarmes perquisitionnent le pavillon des Lemaire. Et là, ils tombent sur des lettres d'amour, de Frédéric Rigaud à Isabelle. Des lettres enflammées qui commencent par mon enjeu, mon amour.

[00:16:44]

Et puis, il trouvent aussi un étrange bon de commande pour une 207 coupé cabriolet d'une valeur de 17.000 euros au nom de Ricco. Alors que le gars est fauché comme les blés. Mais surtout, il tombe sur un contrat d'assurance décès contracté par Jean-Luc Lemaire. S'il meurt, sa femme touche plus de 150 000 euros. Même en cas de suicide, elle ballo. Voilà le mobile, l'argent. Comme souvent, comme toujours, le pognon, le flouze, la maille, ça rend fou.

[00:17:33]

Isabelle Lemaire craque la première. C'est Frédéric Galin qui ont tué mon mari. Ils se sont débarrassés du corps. Et moi, j'ai rien dit parce que Frédéric, il me faisait peur. Il m'a dit que si j'avais ma Goli, butez moi et mes gosses. Et puis, c'est Frédéric Ricaud qui flanche. Moi, l'an dernier, Hugo. On a convaincu Luc qu'il fallait qu'il nous aide au dépôt d'une voiture. Mais jamais une voiture en panne, pas.

[00:18:08]

C'était un piège. D'après lui, voilà comment les choses se sont passées. Ils sont partis à deux en voiture pour dépanner cette fichue voiture l'an dernier dans son Scénic et derrière Rigaut et Jean-Luc dans la Peugeot 806. Mais ils ne sont pas allés au camping comme prévu. Ils sont allés dans une carrière de sable à Tichy. Et là, Ricco dit qu'il a étranglé Jean-Luc Lemaire et qu'après, ils l'ont enterré dans le sable. Mais pourquoi est ce que vous l'avez tué?

[00:18:47]

Monsieur Rico! Je l'ai entendu insulter Isabelle. Il l'a traité de putain et ses propres enfants, et il est traité de bâtard. Je ne pas supporter quoi? J'avais les nerfs conclue. Je voulais lui faire la peau et dans la foulée, Alain l'andernier, avoue lui aussi. Mais lui dit qu'il n'a fait qu'obéir à Ricco et qu'il n'a fait que les conduire à la carrière de sable. Rien de plus. Moi, quand j'ai vu Grigo 32 Jean-Luc.

[00:19:18]

Je n'ai pas compris que j'ai eu peur. Oui, même plus bouger au. J'étais mort de trouille. Oui, mais il n'a pas bougé et ne s'est pas interposé, et lanterner confirme qu'ensuite ils ont aidé à enterrer le corps et à brûler la voiture. Et pourquoi vous n'avez pas prévenu les gendarmes? L'an dernier? BENDIGO Humo dixit Rebouteux Ce que j'avais vu, ce Morlot gros avec mes gosses.

[00:19:54]

Selon Tergnier a l'air un peu bleu. Et les gendarmes acceptent l'idée que, sans doute, il n'a eu qu'un rôle secondaire, mais les deux autres, en revanche, ils ne disent peut être pas encore toute la vérité, car les relevés téléphoniques montrent qu'elle était sur place elle aussi. Et si Frédéric Ricaud n'était pas le seul à ça, ça? Parce que pour l'instant, elle accuse Rigaut l'an dernier et elle se donne le beau rôle. Mais est ce qu'ils n'étaient pas ensemble tous ensemble?

[00:20:26]

Pour l'instant, elle tient sa ligne. Bonjour, j'ai été au courant de rien. C'est Rigaut qui m'a dit qu'il a tué mon mari. Moi, je n'en revenais pas qu'au. Mais alors, pourquoi vous ne l'avez pas dénoncé? J'avais peur, je vous dis. Et là, les gendarmes lui parle du bon de commande qu'ils ont trouvé chez elle pour cette Peugeot 207 cc à 17 euros. Certes, le bon de commande étonnant de Ricco, mais les gendarmes ont vu le concessionnaire de chez Peugeot, cette voiture.

[00:21:04]

Ils sont allés la commander ensemble, main dans la main, comme deux amoureux, et ils ont dit au vendeur qu'ils attendaient une grosse rentrée d'argent. Alors, madame le maire? Cette rentrée d'argent. C'était quoi? Bon, j'en sais rien. Ça, c'est les affaires de Frédéric. Je peux rien vous dire là dessus, d'accord. Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu. C'est un témoin qui enfonce Isabelle pour de bon. Un certain Julien, un maître chien qui vit à Rouans, un de ses amants.

[00:21:40]

Bien sûr, les gendarmes l'ont identifié grâce à des SMS énamourés qu'il envoyait à Isabelle. Et voilà ce qu'il raconte. Isabelle m'a présenté un de ses amis. Frédéric Ricochent, qui s'appelle. Il est donc un choix on a pris un verre tous les trois. Et là, le gars, il m'a fait une proposition bizarre. Ah oui, continuez! Il voulait se débarrasser du mari et donc il avait besoin de moi, croit. Moi, j'ai pas su si c'était sérieux, mais ça sentait mauvais cette histoire mangé.

[00:22:14]

Moi, j'ai pris mes distances avec Yokoi. Ce qui se dessine, c'est le scénario suivant Isabelle et Frédéric Rigot veulent tuer le mari, mais sans se salir les mains. Ils ont besoin d'un troisième, alors ils ont essayé de motiver ce Julien qui Cheika. Et c'est là qu'ils ont trouvé Alain l'andernier pour le sauver. Isabelle lui aurait promis le mariage des enfants, une fille de famille et ce neuneu a sauté à pieds joints dans cette histoire sordide.

[00:22:51]

Le 28 novembre 2008, Isabelle Lemaire est mise en examen pour complicité d'assassinat et Alain Landernier et Frédéric Ricaud pour assassinat. Et maintenant, il faut retrouver le corps de Jean-Luc Lemaire dans cette sablière d'un Tichy où ils sont censés l'avoir enterrée, les gendarmes mobilisent des pelleteuses et des chiens renifleurs de cadavres.

[00:23:25]

Ils mettent quinze jours à le localiser et à le déterrer et évidemment, le corps est immédiatement autopsié. Et le rapport du médecin légiste est glaçant. Jean-Luc Lemaire est mort dans d'atroces souffrances. Il a plusieurs fractures sur le visage. Il a plusieurs côtes cassées et une marque de strangulation sur le cou. Il est mort asphyxié et cette asphyxie a duré au moins dix minutes.

[00:24:00]

C'est clair, les trois vont finir devant la cour d'assises, mais il reste toujours à éclaircir les responsabilités précises des uns et des autres et donc, dans ce cadre, le juge ordonne une reconstitution qui a lieu un an et demi après l'assassinat de Jean-Luc Lemaire sur place dans la carrière. Entre temps, il faut que je dise que les uns et les autres ont changé cent fois leur témoignage. Il y a même une version dans laquelle, à un moment, Ricco va pour enterrer Jean-Luc et devant le trou, l'autre reprend conscience et lui aurait dit Pourquoi vous me faites ça?

[00:24:33]

Qu'est ce que je vous ai fait? Pour cette version, ils l'auraient donc enterré vivant. C'est monstrueux et le juge attend beaucoup de cette reconstitution, mais ça démarre mal parce que d'entrée, Ricco revient complètement sur ses aveux et il n'a pas tué Jean-Luc. Il ne voulait pas sa mort et donc qu'il l'a tué. Et bien l'an dernier, bien sûr. Tout ça pour dire que la reconstitution étant un échec. La vérité dans ce dossier ne pourra venir que de la cour d'assises.

[00:25:06]

Et ce n'est pas gagné.

[00:25:14]

Le procès du trio s'ouvre le 18 juin 2012 devant les assises de l'Oise à Beauvais. Isabelle Lemaire et Frédéric Rigaud sont côte à côte dans le box et je peux vous dire qu'ils n'en mène pas large. Elle a les traits tirés. Elle lui a beaucoup maigri. Il a perdu 40 kilos depuis son arrestation. L'an dernier, lui comparaît libre. Il n'est plus jugé que pour non-assistance à personne en danger et recel de cadavre. Pendant tout le procès, rien de neuf.

[00:25:46]

Ils se renvoient la balle, mais on apprend deux ou trois choses. D'abord, c'est Isabelle Lemaire et nymphomane. Elle n'a rien inventé. Sa mère était pareille et petite. Elle aurait assisté aux ébats de sa mère et la concernant. Les experts psychiatres viennent dire quelque chose de capital. Nous considérons qu'elle n'a pas en quelque sorte. La carrure d'une tête pensante. Et que la planification d'un meurtre est probablement quelque chose qui l'a dépasse. Ce qui, évidemment, met en pétard les avocats de Frédéric Rico Kendal l'an dernier.

[00:26:30]

Les psys disent qu'il est débile, léger et que donc lui non plus ne peut pas être la tête pensante de cette affaire.

[00:26:39]

Après 5 jours, le verdict tombe. Frédéric Rico est condamné à 18 ans de prison. Isabelle Lemaire écope de 12 ans et il est décidé que l'an dernier, qui a tenté de se suicider la veille, sera jugé plus tard. Il sera finalement condamné à trois ans de prison ferme, plus deux ans de sursis. Voilà donc pour cette histoire que nous allons débriefer maintenant avec l'un de ses acteurs, maître Muriel Bellier.

[00:27:13]

Vous êtes avocate au barreau de Compiègne. Dans ce dossier, vous étiez avocate de la partie civile, c'est à dire que vous avez défendu? Si j'ai bien compris ces quatre frères, les quatre frères de Jean-Luc Lemaire, sa maman et ses cinq enfants, c'est ça.

[00:27:29]

Le procès remonte à bien longtemps. Je suis toujours un peu gêné de vous demander d'être précis sur des dossiers comme ça. Mais en même temps, ma collaboratrice qui vous a vu en ligne m'a dit Elle se souvient de tout. Ça l'a marqué.

[00:27:42]

Oui, c'est effectivement un dossier hors norme. Et puis un procès qui m'a énormément marqué. Pourquoi?

[00:27:50]

Parce que parce qu'ils sont allés au bout de leurs délires et qu'on n'a pas eu finalement la vérité.

[00:27:56]

On n'a jamais eu la vérité et les accusés qui n'ont jamais finalement assumé l'argent.

[00:28:04]

Donc, on a la vérité de la cour d'assises. Alors la vérité de la cour d'assises, elle dit que le leader, c'est Frédéric Ricou et que le rapport à lui, Isabelle Lemaire, a un rôle secondaire. Est ce que c'est l'idée que vous aussi vous avez défendue?

[00:28:18]

Alors, je n'ai pas tout à fait avec moi. J'avais défendu parce que ces deux là n'étaient pas bien trouvés et qu'en fait, baluchons Dauchot du crime. Entre ces deux là, qui a perdu malheureusement la force de votre esprit, il méritait la même peine?

[00:28:36]

Oui, en tout cas. Moi, j'avais défendu.

[00:28:39]

Vous ne pensez pas qu'elle a participé au meurtre physiquement? Absolument pas. En revanche, elle y a largement contribué. C'est elle qui recrute André. Lanterner, faire. Mais l'expert psychiatre dit qu'elle n'a pas la carrure d'un leader, qu'elle n'a pas la carrure d'une tête pensante.

[00:29:02]

Non, toute seule, je pense qu'elle n'aurait jamais eu l'idée d'un tel crime. Il faut dire que c'est une espèce de rencontre de deux amis d'amis qui se sont parfaitement trouvés, qui, ensemble, ont fomenté ce film. Peut être que isolément, il ne l'aurait jamais fait.

[00:29:18]

Ça vous choque d'ailleurs au passage, que l'expert psychiatre prenne une position comme ça, issue de sa science, dont on sait que les moule pour finalement départager les responsabilités?

[00:29:28]

Non, ça ne m'a pas choqué. Ça reste un avis d'expert. Nous avions la parfaite connaissance de tous les éléments du dossier, qui n'avait peut être pas encore son avis.

[00:29:36]

Selon Frédéric Ricou. Vous, vous le connaissez, vous l'avez vu à la reconstitution, vous l'avez vu pendant les cinq jours de ce procès d'assises. Qu'est ce que vous pouvez nous dire sur lui? Après, c'est très compliqué.

[00:29:48]

En fait, il est trop compliqué de dire quelque chose de chacun est accusé à la limite. Celui qui a été le plus prolixe était ni celui qui parlait le plus. Ce qui m'a marqué en tête dans ce procès, comme cela m'avait marqué d'ailleurs pendant la reconstitution, c'est que les accusés n'ont jamais parlé véritablement autant dans le bureau du juge d'instruction. Manifestement, il y a beaucoup de choses. Autant, par exemple, à la cour d'assises, on n'a quasiment pas entendu le son de leurs voix.

[00:30:16]

Les avocats parlaient beaucoup à leur place. Auriez vu Frédéric?

[00:30:20]

Pour nous, était il est un abruti ou un type qui est intelligent?

[00:30:28]

Oui, il m'est apparu comme quelqu'un plutôt intelligent et intelligent. Son avenir est utile, c'est à dire? Oui, et je vous rejoins tout à fait dans votre exposé. Pour moi, le mobile du crime est en tout cas qu'est ce que j'avais plaidé? Qui était large. Et il est parfaitement en capacité de mettre son intelligence à son service. Ça peut lui être utile. Ce qui le motive, ce n'est que l'argent.

[00:30:54]

Elle a été compliquée. Elle est très, très immature. Donc je pense que par moments, elle a dû très sincèrement regretter la mort de Jean-Luc Lemaire. Elle est très inconstante, très inconséquente. Elle a beaucoup de mal à mesurer les conséquences des actes qu'elle peut poser son addiction ou sexiste.

[00:31:17]

Quelque chose de stupéfiant. Je voulais raconté des histoires de nymphomane comme ça quand même. 37000, confie En quelques mois, je n'ai jamais vu ça. 560 dans la journée qui précède le crime à, c'est toute cette messagerie qui lui permet de rencontrer des hommes de la région. C'est une maladie?

[00:31:35]

Oui, complètement. C'est une addiction, mais c'est une addiction, surtout du sexe virtuel. Il y avait bien sûr des rencontres et elle était capable de faire plusieurs centaines de kilomètres pour aller retrouver quelqu'un, mais était plus en marge. Surtout, c'était d'accepter qu'on lui prête attention. On l'a même d'une certaine manière, se dit elle. Elle a le côté très immature.

[00:32:02]

C'est ce qui explique la peine parce que finalement, pour un assassinat, il en est une autre. D'ailleurs, ils ne s'en sortent pas si mal. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. S'ils s'en sortent avec 18 12, oui, ça traduit la fragilité des personnages.

[00:32:21]

Oui, la fragilité des personnages. Et encore une fois, que l'ensemble des peuples est capable de tout. Mais que fait pareillement un enfant qui ne l'aurait jamais fait? Je pense que la cour d'assises l'a aussi suivi après ces évènements.

[00:32:34]

Vous étiez dans ce dossier l'avocate de la partie civile et vous défendez notamment les intérêts des sept enfants du couple Lemaire. Ils étaient tout petit au moment des faits.

[00:32:45]

Il n'y avait pas plus petit que ça. Donc, on avait huit. Et puis deux. Et leur position, c'est terrible parce que leur père est la victime.

[00:32:58]

Leur mère avait l'assassin complètement, complètement. Et l'aîné, d'ailleurs de la fratrie a tenu à assister à quasiment tout le procès.

[00:33:08]

Leur position à eux était du côté de leur père. Complètement, complètement. Cet homme portait un amour immense à ses enfants et il était prêt à tout accepter, y compris même à reconnaître l'un d'eux qu'à alors que manifestement, il ne l'était pas. Et à plusieurs reprises, il s'est plaint de ce qu'il vivait chez lui. Oui, j'ai toujours été convaincu que il n'avait pas demandé le divorce. S'il était resté, c'est justement parce que demander le divorce, il se retrouverait séparé d'enfants et il ne pouvait pas laisser partir.

[00:33:44]

Ils se sont retrouvés à la DDASS, ces enfants ou leurs familles, de les récupérer.

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Dans un premier temps, elle mis la famille à récupérer une partie de la fratrie dans la famille. L'autre partie dans la famille maternelle a été très, très compliquée à gérer, ce qui fait qu'ils se sont retrouvés très rapidement réunis en institution. Il y a quelque chose, ils font grand bruit en application.

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Il y a quelque chose qu'il faut qu'on rencontre maintenant. Une espèce de coup terrible à cette affaire, c'est que très récemment, Frédéric Ricou a été condamné pour agression sexuelle sur l'un de ses enfants, pour agression sexuelle et pour violences sur trois de ses enfants.

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C'est alors à l'occasion de leur placement dans la famille maternelle pour les paternelle. Pour les autres, les enfants se sont mis à parler et à raconter ce qu'ils avaient vécu également au quotidien, en marge de la finale de leur père. Et donc, ça a donné lieu à l'ouverture d'une autre information judiciaire qui a mis un certain temps avant de connaître son dénouement.

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On l'a connu l'année dernière, Frédéric Saeko était sorti de prison. À ce moment là, il était toujours en détention. Il y est toujours et il y a toujours appui, à mon avis, pour très longtemps. Mais il y est toujours. Je vous remercie infiniment.

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Maître Muriel Belier, avocate du barreau de Compiègne, d'avoir accepté de revenir sur cette histoire ancienne.

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