Transcribe your podcast
[00:00:04]

Christophe Hondelatte Voici une affaire criminelle passionnante, un quadruple meurtre commis en 1995 dans la région de Lyon à Saint Andéol, le château passionnante par la psychologie de l'assassin qui tue quatre membres d'une même famille. Les bébés, le père comme la mère, boum, le fils et la fille. Boum boum. Tout l'accuse tous. Mais il est incapable d'avouer par narcissisme. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Debroise.

[00:00:38]

Repin, Christophe Hondelatte. Cette histoire commence par un incendie le 30 mai 1995, vers 6 heures et demie du soir, un pavillon du lotissement Le Triebold à Sattendaient Andéol le Château, près de Lyon, dans le Rhône, est en flammes. Les voisins sont alertés d'abord par la fumée, puis par une explosion. Ils appellent tout de suite les pompiers. Oui, les pompiers de la maison des voisins d'en face étaient en feu. C'est bien autre Imola. Venez vite!

[00:01:23]

Les pompiers arrivent très vite quand ils débarquent, le pavillon est dévoré par les flammes. Les fenêtres ont été soufflées, la toiture a commencé à s'effondrer. Il leur faut plus d'une heure pour maîtriser l'incendie et les gens sont là autour. Les voisins, très inquiets, a vu leur voiture garée devant le scooter de l'Italie. C'est terrible. Ils devaient être dedans. Là dessus arrive Samanta, la fille aînée des bébés, les propriétaires du pavillon. Elle habite pas loin.

[00:01:57]

Elle est en larmes et elle attend le verdict. Les pompiers entrent dans la maison. Ils vont d'abord jusqu'à la chambre du fond et ils découvrent un premier corps étendu sur le lit.

[00:02:08]

Et une femme, ça doit être la mère. C'est bien la mère Odette Odette Bimbia, 46 ans, et dans la pièce d'à côté, elle trouve le père, 47 ans, et ensuite le fils, 21 ans, mort lui aussi. Ils vont tout de suite prévenir Samanta, la fille aînée qui attend dehors, et Aline, ma petite soeur. Vous n'allez pas retrouver. Et là dessus, Samanta tombe dans les pommes et quand elle reprend connaissance, elle apprend qu'on a finalement retrouvé Aline, morte comme les autres.

[00:02:44]

Elle avait 19 ans. Ses parents, son frère, sa soeur. Elle a perdu tout le monde. Tout le monde.

[00:02:58]

Mais comment se fait il que ces gens n'aient pas réussi à s'enfuir à 6 heures et demie du soir? Tout le monde était réveillé et on n'est pas dans un immeuble. On est dans un pavillon alors qu'un ou deux occupants sont restés prisonniers des flammes. D'accord, mais quatre 4 adultes. Il suffisait d'ouvrir une fenêtre et de sauter. Le parquet de Lyon ouvre immédiatement une enquête. Les gendarmes débarquent sur place et d'emblée, une odeur leur s'auto nasaux.

[00:03:29]

L'essence n'en trouve pas. Oui, ça sent l'essence. Et dans le couloir, les gendarmes tombent sur trois jerricanes rouges. Ils ont en partie fondu, mais pas d'erreur possible. Ce sont des bidons. Donc, c'est un incendie volontaire et donc c'est un quadruple meurtre. T'as vu le corps du père?

[00:03:51]

Il en avait cédé la chemise remonté sous les aisselles. On est traîné par les pieds. C'est un quadruple meurtre et ça se confirme quand le légiste débarque sur place. Ils ont tous été tués par balle à vos clients une 2 3 4 5 6, 7 8. A priori, le père a pris 8 balles 8 balles dans le buffet. Et la mère a pris une balle dans la tête et la fille idem. Quant au fils, il a pris trois balles, dont deux dans la tête, et quand le légiste déplace les corps de sous, il tombe sur des douilles.

[00:04:37]

À vue d'oeil comme ça, je pense que j'ai lu 22 long et et là, deux hypothèses où la tuerie est le fait d'un tiers, où elle a été commise par l'un des membres de la famille qui s'est ensuite suicidé. Sauf que dans ce cas là, on devrait retrouver la carabine quelques pas près de l'un des corps. Les gendarmes retournent la maison. Ils ne trouvent pas de carabine 22 long rifle, donc ça n'est pas un drame familial, donc c'est une tuerie.

[00:05:20]

Les quatre records, évidemment, sont autopsiés. Aucun ne présente de traces de lutte. Ils ne se sont pas défendus, pas non plus de fractures ou de traces de violences sexuelles et quelques étrangetés. Le corps de la mère, par exemple, ne présente qu'un seul trou dans le crâne. Mais quand le légiste ouvre la boîte crânienne, les trous trois balles qui ont donc été tirés dans le même axe pan pan pan. Quant à la fille, elle n'a pris qu'une balle, mais à l'arrière de la tête, elle a été tuée par surprise.

[00:05:52]

C'est évident. L'enquête est confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Lyon, qui commence par un grand classique, c'est à dire une enquête de voisinage pour s'entendre dire comme souvent, les Bimbia ont bel et bien c'était une famille normale, sans histoire. Je ne vois pas ce que je pourrais vous dire d'autre. Lui était cadre commercial. Elle était infirmière de nuit depuis toujours. La veille, elle avait pris son service à 19 heures, jusqu'à 7 heures du matin.

[00:06:32]

l'Office était magasinier dans un supermarché, lui. Normalement, il n'aurait pas dû être là. Il aurait dû être au boulot, mais il avait posé son après midi pour aller assister à un match de foot. Quant à la fille, elle était lycéenne. Elle avait terminé sa journée de cours. Bref, entre la mère qui travaille la nuit et le père le jour, le fils qui n'a bossé que le matin et la fille qui est rentré du lycée le soir pour les tuer tous les quatre.

[00:06:57]

Il fallait connaître leur emploi du temps et donc il fallait bien connaître les biens et donc d'entrer. Les gendarmes se mettent sur la piste d'un proche. D'autant que les voisins disent que le chien de la famille Duqu, un molosse qui est toujours enchaîné à un arbre à l'ancienne près du portail, n'a pas sa broyait. Pourtant, je peux vous dire qu'il pensait n'importe qui. Si Duque n'a pas aboyé, c'est qu'il connaissait le ou les tueurs et donc une piste familiale.

[00:07:28]

Pour quelqu'un, ça ne va pas être du gâteau parce qu'à un ou deux, le couple, bien qu'on ne tue pas moins de vingt deux frères et sœurs.

[00:07:41]

Une autre piste s'ouvre assez vite. Elle est liée au fils Vincent Salvator, 21 ans, qui fait partie des victimes. Je vous ai dit que le jour du massacre, il avait posé son après midi pour aller assister à un match de foot. Vincent était un fan de foot, un supporteur de l'Olympique Lyonnais, membre de l'Association des supporteurs, les Bad Gones, une association dujon pas très fréquentable, en tout cas à l'époque. Un peu facho ou quoi, d'ailleurs?

[00:08:09]

Très vite, il apparaît que Vincent était raciste et que, sans doute, il a participé à des ratonnades. Est ce qu'il faudrait pas chercher de ce côté là? Et puis, toujours au sujet de Vincent, les gendarmes apprennent que depuis peu, il était papa d'un bébé né en avril, conçu avec la sœur d'un copain supporteur, mais qu'il n'a pas voulu reconnaître. Il aurait dit au père de sa copine J'en ai rien à foutre. Ça aussi, ça ouvre une piste.

[00:08:34]

D'autant que les parents avaient soutenu le fiston. Une vengeance? Les gendarmes vérifient. Ça ne débouche sur rien.

[00:08:52]

Ensuite, il est question d'une piste tunisienne. Mais vous devriez chercher de ce côté là. Moi, je sais que vous allez souvent en Tunisie et qu'il avait un ami tunisien. Reste qu'avec lui, il ne faisait pas du trafic. Vous devriez vérifier. On vérifie tout ça n'est que balivernes. Alors, faute de piste, les gendarmes se rabattent sur du classique établir le plus précisément possible la chronologie des faits. La mère d'abord. Odette, elle, a travaillé toute la nuit à l'hôpital.

[00:09:29]

Quand elle rentre, elle va se coucher comme d'habitude, de 8 heures jusqu'à midi. Le père a pris une pause déjeuner vers midi. Il a dû arriver chez lui vers midi et quart midi, vingt ans plus tard. l'Office a quitté le supermarché où il travaille à midi 3 précisément. On le sait grâce à la pointeuse. Dix minutes pour aller jusqu'à chez ses parents. Il a dû arriver vers midi, dix midi et quart. Et d'ailleurs, c'est confirmé par un voisin.

[00:09:56]

Il l'a vu rentrer. Quant à la fille Aline, elle a terminé ses cours au lycée à 17 heures. Elle est rentrée en bus. Elle a dû arriver aux alentours de 17h30. On a retrouvé son corps derrière la porte de la maison, ce qui laisse penser qu'elle a été tuée dès qu'elle a passé le seuil. Les Palestiniens pensent que le tireur se cacherait dans la cuiller et donc le scénario qui se dessine est le suivant. Le tueur commence par tuer la mère pendant son sommeil avant midi, puisqu'on l'a retrouvé dans son lit.

[00:10:29]

Ensuite, il attend les autres parents, le père, quand il rentre à miliers gare.

[00:10:35]

Ensuite, l'office. Et ensuite, il attend cinq heures et demie. Le retour de la fille pour la tuer à son tour. Sacré sang froid! Le type est capable d'attendre une après midi entière. Les membres de la famille pour les éliminer un par un.

[00:11:04]

C'est là que les voisins, encore eux, racontent aux gendarmes qu'ils ont vu quelqu'un devant la maison en tout début d'après midi, le jour du crime. Vers une heure et demie de deux heures. Il était là avec son walkman sur les oreilles. Il attendait un regard connu. C'est un copain de Feels, Christophe, qui s'appelle un ami du fils. Tiens, tiens. Qu'est ce qu'il faisait là? Les gendarmes se rancard auprès de son lycée.

[00:11:40]

Les gendarmes vont tout de suite l'arrêter et ils le placent en garde à vue.

[00:11:45]

Alors, jeune homme? Que faisiez vous devant chez les bébés? Le 30 mai? J'avais rendez vous avec Vincent. Je suis venu vers 13 heures. Le portail était ouvert. Et les deux voitures étaient là et il y avait, il y avait deux chiens et il m'a fait une fête. Vous êtes un familier du chien? Oui. C'est moi qui me nourrit quand ils partent en week end ou en vacances. Jeunes Jeunehomme. Mais à un moment, je suis allé toquer à la porte.

[00:12:25]

Personne n'y a répondu. Veut rester un bon moment à attendre et puis j'ai fini par m'en aller à ce moment là.

[00:12:38]

Le père, la mère et le fils sont déjà morts. Seule la fille Aline est encore vivante. Elle n'est pas encore rentrée du lycée et ne rentrera qu'à 17h30. Or, à 17h30, il s'avère que Christophe n'est plus là. On vérifie. Il a un alibi en béton et donc il est mis hors de cause et relâché. Et voilà, les gendarmes se retrouvent à nouveau en piste.

[00:13:06]

Le 6 juin ont lieu les obsèques de la famille. Les quatre cercueils arrivent à l'église, tout le village est là et les gens normaux, si je préfère vous le dire, il y en a même qui plante sur les toits avec des appareils photo. Clic clac Kodak. Il surveille les proches chacun de leur geste. Et évidemment, parmi les proches, celle qui est au centre de toute l'attention, c'est Samanta, la survivante, la seule baby qui reste au nom du père et du Fils et du Saint-Esprit.

[00:13:39]

La paix, soit avec. Samanta est au premier rang et elle est au bras de son mari Eric. Et ce qui surprend tout le monde, figurez vous, c'est qu'elle est en minijupe. On est à deux doigts de lui voir la culotte aux obsèques de ses parents, son frère et de sa soeur. Une minijupe. Et puis lui, à son mari. Il a l'oeil bien sec. Pas une larme, pas un petit. Snif, snif. Rires froid.

[00:14:13]

Et les gens le voient. Et c'est fini. Après l'inhumation, sac en canne entre la minijupe et l'oeil sec du mari, il y a de quoi se mettre sous la dent. Il y a boxant Samanta entre la tuerie et les obsèques. Figurez vous qu'elle a fêté l'anniversaire de sa fille. Joyeux anniversaire en plein deuil. Et lui, l'Ums, son mari Eric Éric Bruyas. Dans la semaine qui a suivi les meurtres qu'il a débarqué à la mairie pour réclamer des attestations de décès.

[00:14:49]

Et vous savez ce qu'il a dit à la secrétaire? C'est à dire qu'avec ce qui vient de se passer, c'est pour annuler là ma réservation au camping l'été prochain, là, et je dois récupérer mon acompte. Vous comprenez? Bien non, on ne comprend pas qui pouvait pas attendre. C'était si urgent.

[00:15:17]

Tout ça pour dire que, faute de mieux à se mettre sous la dent, les gendarmes ont désormais la fille, la survivante Samanta et son mari Eric. Dans le viseur. Alors, qu'est ce que je peux vous dire sur ce duo? Ils sont mariés depuis 6 ans dans cette même église de saint Andéol. C'était un peu urgent. Samanta était enceinte à 17 ans. Depuis, elle a eu trois enfants. Ils habitent à Givors, à 10 km de saint Andéol.

[00:15:44]

Lui a liquidé une entreprise l'année dernière. Il vient tout juste d'en ouvrir une autre. Il fabrique des portails métalliques et aide les hommes et les femmes au foyer. Ils ont une maison. Ils vivent en colocation avec un ami d'Eric. Voilà, c'est un détail qui peut avoir son importance quand Eric a créé sa boîte de portail. Son beau père lui a prêté 30.000 francs pour l'aider. Il aimait bien son gendre, le père bien d'après ce que disent les gens.

[00:16:12]

Il le considérait un peu comme son second fils.

[00:16:19]

Journée encore une bien bonne, a raconté le gendre Éric Bruyas.

[00:16:25]

Les gendarmes découvrent que juste après la tuerie, il est allé voir l'assureur de ses beaux parents. C'est aussi pour savoir. Quand est ce que vous allez payer? Payer quoi, monsieur? Pour la maison? Voilà pour asséner de cette importance qu'on ne va pas payer, oui ou faudra faire passer des experts, ça, ça va être long. Les gendarmes apprennent aussi que le gendre a contacté une amie des. Il m'a demandé si j'avais des photos de l'intérieur de la maison pour les montrer à l'assurance.

[00:17:06]

Et comme elle n'en avait pas, il a fait lui même des dessins. Pièce par pièce, il a tout représenté les meubles, l'électroménager, la décoration et avec Samanta, ils ont fait la liste de tout ce qui avait brûlé la vaisselle, les bibelots, les bijoux et même les soutiens gorge de la belle mère avec leur prix. Ils en ont fait tout un petit dossier et dix jours après la tuerie, ils sont allés le remettre à l'assureur des gens ravagés par la douleur.

[00:17:49]

BOURSEILLER Grâce au dossier monté par le couple éplorés, la compagnie d'assurances a fini par évaluer le sinistre. Elle en a pour 700 mille francs, c'est à dire un peu plus de 100 000, somme qui revient évidemment à la seule héritière, Samanta. Sauf sauf si c'est elle qui a fait le coup. Le 14 juin, deux semaines après la tuerie, les gendarmes commencent par interpeller son mari, Éric Bruyas. Et ils le placent en garde à vue. Vous pouvez nous donner votre emploi du temps.

[00:18:22]

Bruyas sur le 31 mai? Ben oui, bien sûr. Je me suis levé très tôt ce jour là. Vers 5 heures du matin. Je suis allé travailler à mon atelier. Ensuite, vers 7 heures et demie, j'ai fait une pause pour aller faire une course à Givors et là, sur la route, je suis tombé sur ma belle mère rentré de l'hôpital. Elle était avec une collègue et du coup, elle m'a proposé de venir boire un café.

[00:18:50]

Et vous y êtes allé? Oui, oui, je suis restée une heure à peu près jusqu'à 8 heures et demie. Et après? Mais après, je suis rentré dans mon atelier l'interner. Il dit qu'à midi, il est rentré déjeuner avec sa femme et ses enfants et qu'il a passé l'après midi à son atelier jusqu'à 6 heures et demie. Et à six heures et demie, Bruyas, qu'est ce que vous avez fait? CHU aller boire un verre avec mon oncle à Chasse sur Rhône.

[00:19:22]

Il y a plein de gens qui nous ont vus. Vous pouvez vérifier donc au moment de l'incendie. Il a un alibi pendant la première journée de garde à vue, les gendarmes n'en tirent rien de plus. Alors au bout de 24 heures, ils vont chercher sa femme Samanta, la survivante, et il la colle à son tour en garde à vue. Moi, je suis resté à la maison à Givors. Je vais emmener mes enfants à l'école, puis rentrer préparer le repas.

[00:19:55]

Après, je suis resté chez moi. Pendant ce temps là, son mari Éric Bruyas, attaque sa deuxième journée de garde à vue. Les gendarmes ont deux ou trois biscuits, alors il les pose sur la table. On a retrouvé ça chez vous, monsieur Boris. C'est un croquis que vous avez fait et manifestement à la main. D'une 22 long rifle démontée. Un commentaire? Je n'ai jamais eu de 22 long rifle, jamais. Vous vous intéressez aux armes?

[00:20:30]

Pourtant, monsieur brilla, on a trouvé cette revue, cette revue sur les armes chez vous. Mais je n'ai jamais eu d'arme, je n'ai jamais eu de 22 longues. Il ment, un de ses amis révèlera plus tard qu'il a bien acheté une 22 long rifle et qu'il l'a même équipé d'un silencieux. Mais là, les gendarmes abattent une dernière carte, une photo des trois jerricanes d'essence retrouvés à l'intérieur de la maison. Vous connaissez ces trois jerricanes? Brillances.

[00:20:59]

Et là, Éric Bruyas boulimie. Je vous ai pas dit toute la vérité. Je voulais vous expliquer ce qui s'est réellement passé. Le 31 août en fin d'après midi. Je suis passé chez mes beaux parents. C'était bon, le show bien. Et donc, pour ça que j'avais importé 3 bidons d'essence, soit. J'ai frappé, personne n'a ouvert. Warren. Boucherie La. Je suis rentré. Et là, devant l'entrée, je suis tombé sur le cadavre d'Aline baignant dans son sang.

[00:21:44]

Et ensuite, j'ai découvert les autres cadavres. Et là, j'ai été pris de panique. J'ai pensé que ce serait pour Samanta. J'ai voulu la préserver. Alors, j'ai mis le feu au coin, j'ai mis les trois bidons dans le couloir et j'ai coupé une bougie en trois. J'ai collé en boucle sur chaque bidon allumée. Vous portez quoi? Bah voilà, il n'a pas encore avoué qu'il avait tué, mais la garde à vue est terminée. Le gendarme estime qu'il y a largement de quoi le renvoyer devant le juge d'instruction.

[00:22:22]

Il finira de lui raconter son histoire.

[00:22:29]

Sauf que devant le juge, Éric Bruyas raconte une autre histoire, une histoire absolument rocambolesque. Il dit maintenant que quand il arrive devant la maison des biens, il tombe sur un homme armé d'une carabine 22 long rifle. Dit qui s'appelait Hamar véridique. Je arrival désormais. Et là là, je me suis rendu compte qu'il avait tué tout le monde. Julien Sommet. Je l'ai mis dans le coffre de ma voiture et. Moi, je l'ai amené dans un coin isolé près du Rhône.

[00:23:04]

Et là, je l'ai attaché. Je suis portier et je suis revenu le voir le lendemain matin et. Je l'ai abattu comme. Ou encore. Majri jetée dans le Rhône? Et l'arme avec. Vous y croyez? Le juge non plus, je vous rassure et ils le mettent en examen pour un quadruple assassinat et il l'envoie en prison.

[00:23:37]

Et elle alors Samanta, elle va suivre. Elle est sa complice. Eh bien non, elle n'était pas au courant. Elle tombe de haut, je peux vous le dire, et elle a l'air sincère, vraiment sincère. Non seulement elle n'a plus ses parents, ni son frère, ni sa sœur, mais c'est sans doute son mari qui les a tués. Elle est née anti. On va quand même pas l'envoyer en prison à cause d'une mini jupe. Au cours de l'enquête, Éric Brouilla s'est interrogé à plusieurs reprises et sur sa première et sur sa 12e version.

[00:24:20]

Ça dure des plombes. Il n'y a rien à en tirer. De toute façon, la vérité, je ne le dirai jamais. Personne ne le saura jamais un jour. Néanmoins, ils emmènent les gendarmes au bord du Rhône, là où il prétend avoir jeté le cadavre du fameux Ahmar. On envoie des plongeurs et ils remontent la 22 long rifle et un bleu de travail. Il est beau, ce travail Bonga. Y a moi rejetée parce que je me suis dit que dessus, il y avait des traces de sang.

[00:24:56]

Mais le bleu de travail a séjourné trop longtemps dans l'eau et dessus qu'on ne retrouve rien.

[00:25:04]

A un moment donné, Éric Brouilla s'est juge une troisième version encore plus extravagante des truands lyonnais aurait exigé de lui qu'il leur fabrique des silencieux. Et oui, il est dans la ferronnerie.

[00:25:20]

Et moi, j'ai refusé quoi? Ils ont menacé de tuer toute ma famille. Et le 30 mai, bien, ils m'ont fait monter de force dans leur voiture. Et ils m'ont amené à saint Andéol, là, ils m'ont laissé dans la voiture et ils sont entrés dans la maison et. Bien entendu, des bruits sur le moment, j'ai cru que c'était des portes qui claquent, mais c'était sans doute des détonations. Vous n'y croyez pas non plus. Il est dans une sorte de fuite en avant.

[00:25:53]

Il invente des histoires à dormir debout parce qu'il ne veut pas avouer, parce qu'il ne peut pas avouer. En vérité, il a dit au psychiatre qui est venu expertiser une phrase très intéressante Quand on a vous Saupont.

[00:26:09]

C'est un narcissique. Il a une haute opinion de lui même. Il était tellement attaché à sa réussite. S'il avoue, tout s'effondre, il s'effondre. Et lui? Lui, il est trop important pour s'effondrer. Et le mobile devient sans doute lié à cette volonté de réussite. Ça ne marche pas. Son affaire de portail, il n'aurait jamais pu rembourser son beau père. Alors en le tuant, il efface l'addition et Samanta hérite. Et il pourra peut être s'acheter la BMW dont il parle si souvent et qu'on ne voit jamais arriver.

[00:26:55]

Jusqu'au bout de l'instruction, Éric Bruyas s'accroche à son improbable troisième version à un gang de Lyonnais qui, pour le forcer à fabriquer des silencieux, aurait liquidé les biens et en attendant le procès pour le défendre. Il trouve une alliée, sa mère, sa mère qui pourtant ne l'a pas élevé, qui s'est Carpenters, mais qui réapparaît à son service en février 1996 dans l'émission de Jacques Pradel sur TF1. Témoin numéro 1, elle cherche des gens qui auraient vu son fils avec le fameux gang des Lyonnais.

[00:27:31]

Demande Est ce que quelqu'un a vu cette 405 blanche dont on reconnaît l'immatriculation? Sûr. Et surtout, est ce que quelqu'un a vu Eric avec les traces?

[00:27:41]

Mais personne n'appelle personne. Dans l'émission, c'est une première. Personne ne croit à son histoire personnelle.

[00:27:57]

Le procès d'Éric Bruyas s'ouvre le 18 octobre 1999 devant la cour d'assises de Lyon.

[00:28:03]

Et évidemment, la présidente et l'avocat général n'ont qu'une idée en tête le faire avouer au cours des audiences. Alors, ils loukine, ils le prennent par les sentiments. Brillances, vous devez dire la vérité à Samanta, au moins elle. Je vous dirais rien. L'avocat général lui explique alors gentiment qu'à son rythme, il va droit dans le mur. Je préfère me taire. Payer les conséquences de mon silence parce que je veux protéger ma famille. Il l'avoue Rappa, c'est une question de survie.

[00:28:40]

Souvenez vous quand on a vu ce bon.

[00:28:50]

À la fin, l'avocat général demande perpétuité, assortie de 22 années de sûreté. Et maintenant, la parole est à l'avocat d'Eric Bruyas. Maître Jacques Raffaelli, sa tâche n'est pas facile. Je ne vous demande pas pardon. Au nom d'Eric Bruyas, s'il ne le peut pas. Je vous demande. Lapidus. Et au terme des délibérés, Eric Brouillages est condamné à la perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, et il est toujours en prison aujourd'hui. Arrêté en 1995, il était libérable depuis 2017.

[00:29:35]

Mais à mon avis, il n'est pas près de sortir parce que les commissions d'application des peines n'aiment pas les condamnés qui sont tétanisés. Or, lui, il n'a pas bougé. Il est innocent. C'est un gang de Lyonnais qui les a tués. Et d'ailleurs, en 2011, il a déposé une demande de révision qui lui a été refusée. Mais il est dans sa logique. S'il vous, il saupont. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.