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Raconte Sandalettes, en novembre 2007, au Cap Canaille, à K6 ou Cassis comme vous voudrez, à 25 km de Marseille. Au bas de la falaise, on retrouve les ossements de deux cadavres, un certain Jean-Pierre Faure et une femme qui s'appelait Dominique Northeast. La Presse les a appelés les amants du cap Canaille. Ils ont été assassinés à trois ans d'intervalle par le même homme et on a bien failli ne jamais retrouver leurs cadavres. L'originalité de cette histoire? On retrouve les cadavres pendant le procès.

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J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline.

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Christophe Hondelatte. C'est l'histoire d'une jolie rousse de 30 ans qui s'appelle Dominique Dominique Ortie et qui vit à l'eau à 15 kilomètres de Marseille, chez son papa Manuel. Alors vous allez me dire que vivre chez papa a 30 ans. Une jolie rousse comme elle, c'est pas bien normal. Mais il y a une raison. Les chevaux, les Ortiz, père et fille, élèvent des chevaux. C'est leur passion commune. Les bêtes et la nature, leur rang.

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Cela dit, depuis sept mois, Dominica, petit copain Jean-Claude, un petit brun ténébreux avec une cicatrice à l'arcade sourcilière.

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Ça lui donne un côté mauvais garçon. C'est fou ce que le fait d'une cicatrice bien placée fait sur les nanas. Bref, c'est du sérieux. Dominique est enceinte et du coup, avec Jean-Claude, il parle de s'installer ensemble. A 30 ans, Dominique va quitter papa et le ranch. Mais n'allons pas trop vite. Pour l'instant, elle se contente de passer une nuit de temps en temps chez Jean-Claude, à Marseille. Et c'est ce qu'elle fait dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 mars 2000.

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Elle dort chez son amour, mais elle a promis à son père d'être à Hallo pour le traditionnel barbecue dominical.

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Ashley Ortiz, c'est une institution. Le barbecue du dimanche avec les amis, les voisins et la famille. Et ce dimanche 25 mars, tout le monde est arrivé, mais pas Dominique. On l'attend, on boit l'apéro. Elle n'est toujours pas là. Alors on commence à s'inquiéter. Ça ne lui ressemble pas. Le père l'appelle sur son portable répondeur. Il appelle donc le petit ami Jean-Claude.

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Jean-Claude, bonjour, c'est le père Dominique. La manuelle, dites. Vous avez des nouvelles de Dominique parce qu'on on l'attend. Il n'est toujours pas arrivé. Je n'en ai pas non plus. Je l'ai déposé à La Roche ce matin. Vous voulez faire un tour en ville? Elle m'a dit qu'elle allait vous rejoindre après.

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Je suis quand même inquiet. Jean-Claude eu deux ou trois amis et n'est toujours pas là.

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Bon, à un moment donné, le père met les grillades sur le barbecue et on attaque le déjeuner. Et puis arrive le dessert et Dominique n'est toujours pas là.

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Le père appelle ses copains. Ils n'ont aucune nouvelle et c'est là qu'une copine lui dit Jean-Claude dit qu'il a dépensé trop l'argent. Ça m'étonnerait parce que y'a rien à faire un dimanche. On est trop large et tout est fermé. Franchement, se promener en ville, je ne sais pas. Ce n'est pas son genre. Elle déteste ça.

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Et ça, c'est bien vrai. Ça n'est pas pour rien qu'elle continue de jouer les Tanguy à Allô la ville, c'est pas son truc. Et donc la ville d'un dimanche. Effectivement, ça ne tient pas debout. Le père téléphone aux hôpitaux. Rien.

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Alors, il se rend au commissariat pour signaler la disparition de sa fille et la réponse des policiers.

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Et comme toujours, elle attend dans votre vie qu'elle est majeure. Pas de Buyer en plus. Elle a parfaitement le droit de disparaître sans donner de nouvelles. Je suis désolé de vous faire.

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Donc, pour l'instant, ne rien attendre de la police, de la police et d'ailleurs, du petit copain Jean-Claude à celui là, on ne peut pas dire qu'ils se sentent très concernés. Le père l'appelle et lui laisse des messages. Il ne prend même pas la peine de rappeler CDAG. Sa fiancée enceinte, a disparu.

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Il n'a pas l'air du tout inquiet. Et les semaines passent et trois semaines après la disparition de Dominique, le père décide de tendre un piège à Jean-Claude. Il le fait appeler par une copine de Dominique qui le fait venir chez elle et lui se planque à l'étage et il écoute et il est effaré par le détachement du soi disant fiancé de sa fille. Alors d'un coup, il surgit dans le salon, dit Jean-Claude.

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Vous avez écouté depuis tout à l'heure. Moi, si j'étais vous, j'irais tout droit à la gendarmerie, à la gendarmerie, mais il n'en est pas question.

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Et là, le père hors de lui dégaine un pistolet et il le pointe vers Jean-Claude. Genre tu vas y aller à la gendarmerie de gré ou de force. Et là, l'autre s'enfuit en courant. Pour aller où? Pour aller à la gendarmerie, mais pas pour parler de Dominique, pour se plaindre de son beau père qui vient de le menacer d'une arme.

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Du coup, le lendemain matin, les gendarmes débarquent au ranch Départisse et ils se lancent dans une grande perquisition à la recherche du pistolet. Pas de Dominique du pistolet et ils ne vont pas le chercher bien longtemps.

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Aulas ne me retourne pas la raison. Voilà ce pistolet et vous pourrez constater ce n'est pas avec ça que j'allais le tuer. L'autre couleur, c'est un jouet.

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C'est une copie d'assez mauvaise qualité, d'ailleurs. Et du coup, le père en profite pour leur parler aux gendarmes de Dominique, de sa fille qui a disparu, il leur rappelle qu'elle est enceinte, que ça fait trois semaines, qu'il est sans nouvelles. Et il leur explique que son fiancé Jean-Claude a une attitude vraiment bizarre. Les gendarmes du CO acceptent de lancer une riff, une recherche dans l'intérêt des familles et de ce rang. Carder. Jean-Claude d'Ougarit sur son emploi du temps, dans la nuit du 24 au 25 mars.

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Il étudie notamment son téléphone portable et dans la foulée, ils vont interpeller Jean-Claude chez lui. Au passage, il embarque sa mère Georgette. Et pourquoi donc d'ailleurs sa mère? En examinant la fadettes de Jean-Claude, c'est à dire le relevé détaillé de son portable, ils se sont aperçus que dans les heures qui précèdent et qui suivent la disparition de Dominique, Jean-Claude, sa mère, se sont plus de 60 fois pour se dire quoi?

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En garde à vue, la mère se mure dans le silence. J'aurais. Je ne connais pas l'emploi du temps de mon fils Jean-Claude, lui, a chaque fois qu'apparaît une contradiction dans son emploi du temps Borj, je sais pas, je suis venu et après il regarde le bout de ses chaussures sans rien dire.

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Les gendarmes s'amusent à chronométrer la durée de ses silences. Son record 24 minutes s'agrandira, mots sans répondre à une seule question. Il joue la montre, le diable. Il sait qu'une garde à vue ne dure que 48 heures et que si à la fin, il n'y a rien de concret, on devra le relâcher prudemment. Les gendarmes décide de le relâcher tout de suite. Au bout d'une journée, pour se garder du temps de garde à vue, Jean-Claude et sa mère rentrent chez eux.

[00:08:18]

Mais les gendarmes ne vont plus les lâcher. Ni l'un ni l'autre. Leur relation est tellement fusionnelle. Si Jean-Claude est responsable d'une manière ou d'une autre de la disparition de Dominique, sa mère est forcément complice.

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Les gendarmes les ont tous les deux en face pendant deux jours. Ils en sont totalement convaincus. Parce qu'en plus, les amis de Dominique commencent à balancer. La mère a harcelé sa future belle fille. Elle l'a maltraitée même des insultes et des menaces. Une fois, elle aurait même essayé de l'étrangler. Et un jour, elle l'a menacer de mort, de mort. Et du coup, les gendarmes s'intéressent presque plus à la mère fils.

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La mère de Jean-Claude s'appelle Georgette Georgette. Elle habite le quartier de Château-Gombert à Marseille. Un petit pavillon dans lequel elle a élevé ses cinq enfants. Et c'est un sacré personnage, connu pour son tempérament de feu et pour ses colères. Et en creusant un peu, pas beaucoup. Les gendarmes découvrent qu'en plus, elle a pas fait 10 981. Elle a été la cible d'une enquête après la mort de son mari, Charles Doloris, le père de Jean-Claude. Le pauvre homme est mort dans son lit à l'âge de 39 ans, alors qu'il était en pleine santé.

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Hémorragie interne, a dit l'autopsie. Mais l'enquête n'est pas allée plus loin. Mais ce que disent les gens, c'est qu'après la mort du père Jean-Claude, le fiston est devenu l'homme de la famille. Au delà des relations traditionnelles entre une mère et un fils. Et d'ailleurs, c'est lui qui s'occupait de l'éducation de ses petits frères. Pendant que Georgette jouait les veuves joyeuses, les gendarmes retrouvent un certain Jacques, qui a été l'amant de la mère.

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A cette époque là, elle était violente, colérique. Deux fois, deux fois, elle a essayé de me tuer. Deux fois. Une fois, la mère a voulu me planter aux ciseau dans le ventre. Heureusement, j'ai pu l'arrêter et une autre fois, elle a attrapé un Shuji pour me tirer dessus. Et c'est Jean-Claude qui avait démonté le percuteur pour qu'elle puisse me tuer. Bref, sacré numéro, la georgetti. Les gendarmes retrouvent aussi une ex-petite amie de Jean-Claude Virginis, qui vient compléter le tableau.

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Elle dit que Georgette pratiquait sur elle un harcèlement permanent, qu'elle proféré des menaces. A tel point qu'au bout de deux ans, elle a rompu parce qu'elle avait peur de sa mère. Mais l'autre a continué à harceler au téléphone.

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Vous savez ce qu'elle m'a dit un jour, elle m'a dit Si tu commences vêtue de mon fils, je te tue et m'a dit ça.

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Vu le contexte, ça éclaire, non? Et puis, il y a une autre histoire qui court et qui concerne cette fois ci Jean-Claude lui même. Sa petite soeur raconte qu'un jour, il lui a planté un couteau dans la cuisse. Alors, l'affaire s'est réglée en famille. Mais ça aussi, ça éclaire. Jean-Claude a hérité de la violence de sa maman. Voilà donc pourquoi, dix mois après la disparition de Dominique en février 2002, les gendarmes les remettent en garde à vue tous les deux et une fois de plus, la mère et le fils font la carpe par leurs fiançailles.

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On n'a rien fait du tout. Eh bien, tant pis.

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Au terme de leur garde à vue, ils sont déférés tous les deux et inculpés tous les deux pour enlèvement et séquestration, et écroués tous les deux. Chouquet, entre nous de la part du juge d'instruction, est un seuil limite limite. Il n'a pas grand chose dans son dossier. Il a juste des suspicions. Il n'a rien de concret. Et d'ailleurs, après 4 mois de prison, leur avocat parvient à les faire libérer. Normal. Et la vie reprend comme avant, c'est à dire que Jean-Claude retourne travailler comme maçon chez Robert Ford, qui l'employait avant Robert Ford, qui est d'ailleurs beaucoup plus que son patron.

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C'est un peu son deuxième père quand son père est mort. Jean-Claude avait 11 ans. Et comme il était copain avec l'un des fils Ford, Jean-Pierre, il l'a trouvé là bas. Une deuxième famille. Et d'ailleurs, depuis qu'il est sorti de prison, c'est chez Jean-Pierre qu'il s'est réfugié, chez Jean-Pierre et chez sa femme Béatrice, à Sanary sur Mer, avec un petit côté ménage à trois qui fait un peu jaser, d'ailleurs, et qui finit par peser sur la vie de couple.

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La jalousie, forcément. Le copain Jean-Pierre finit par penser que Jean-Claude en pince pour sa femme. Ça va mal se finir, ça va mal se finir.

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La fille de Jean-Pierre et Béatrice racontera plus tard la scène suivante Un soir, elle est réveillé par une dispute en bas. Ils sont tous les trois bourrés comme d'Écouen, et il s'engueule et elle entend son père qui dit d'un Je m'en.

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Moi aussi j'en ai eu en 2013 et j'ai participé à des partout. Je voulais savoir comment tu as pu faire ça à ta femme et peu après, Béatrice demande le divorce. Elle refait sa vie avec Jean-Claude. Ça va mal finir.

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Le 16 mars 2005, Jean-Pierre Faure disparaît à son tour. Je vous l'avais dit, la gamine arrive chez son père pour deux jours. Elle trouve la maison fermée. A l'intérieur, aucun désordre, ce qui n'est pas le genre de Jean-Pierre.

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Et depuis, plus de nouvelles, elle en parle à sa mère et un Jean Claude qui débarque. Ne repart pas, mais on n'en sait rien. Comment veux tu qu'on sache? Et là dessus?

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Béatrice et Jean-Claude s'installent dans le lit conjugal comme s'ils étaient certains que Jean-Pierre n'allait pas revenir. Mais la gamine, elle, ne lâche pas l'affaire.

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Elle fait Laci auprès de sa mère, mais faut pas Ineos. Elle lui pose la question une fois, deux fois, trois fois, jusqu'à obtenir cette réponse incroyable. Ton père est mort. Avec Jean-Claude, on a brûlé ses affaires dans une voiture. Il était sacrément lourd à porter. Et puis il n'a pas été facile à nettoyer.

[00:15:16]

La gamine n'en revient pas. Sa mère vient de lui avouer le meurtre de son père. Et en plus, elle pleurniche parce que ça a été dur à nettoyer. Le soir même, elle raconte tout ça à son grand père qui lui conseille de porter plainte. Ce qu'elle fait le 30 mars 2005. Et quand elle arrive chez les gendarmes, elle n'y va pas par quatre chemins. Voilà, je viens me voir parce que Jean-Claude Douiri, il a tué mon père.

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Alors, dès que la gamine a tourné les talons, les gendarmes placent Jean-Claude et Béatrice sur écoute. Et puis la gamine a parlé d'une voiture brûlée, alors ils se font remonter tous les incendies de voiture. Depuis la disparition de Jean-Pierre et Bingguo, ils tombent sur une voiture brûlée achetée quinze jours plus tôt par un certain Jean-Pierre Faure. Ça sent bon tout ça. Alors, il présente la photo de Jean-Pierre au vendeur de voitures. Il ne le reconnaît pas.

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J'avoue que ce n'est pas lui qui est venu acheter cette voiture. Moi, celui là, je n'ai jamais vu. Et celui là, vous vous l'avez vu jouer? Oui, celui là, je le reconnais, c'est Yannig et Marcheterre. Voiture. Ils viennent de lui montrer une photo de Jean-Claude D'oliveraies, qui a donc acheté une voiture au nom de son copain Jean-Pierre pour la faire cramer ensuite l'épave de la voiture et localiser les techniciens de l'identification criminelle. La passe au crible et sur une partie qui n'a pas brûlé.

[00:17:00]

Il trouve une tache de sang, une petite tache qui, après analyse, s'avère être le sang de Jean-Pierre. Ils l'ont tué, ils l'ont tué, comme d'autres. Ils ont tué avant. Dominique Ortie.

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Le 6 avril 2005, Béatrice Whore et Jean-Claude d'Ougarit sont tous les deux placés en garde à vue.

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Au début, Béatrice, c'est une histoire à dormir debout, c'est à dire que Jean-Pierre et moi, on est en train de divorcer et Jean-Pierre a acheté une voiture et il a quitté le domicile conjugal. Je peux rien vous dire de plus si. Il doit être quelque part. Mais selon une garde à vue et au bout d'une heure d'interrogatoire, Béatrice commence à lâcher du lest.

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Bon, c'est vrai que le 16 mars, quand je suis rentré chez moi. Il y avait du sang partout, ça, c'est vrai. Mais attention, elle n'accuse pas pour autant Jean-Claude d'avoir tué son mari Jean-Claude et lui interrogé en parallèle. Il ne lâche rien. Qu'importe. A la fin de la garde à vue, les deux amants sont déférés chez le juge d'instruction et ils sont mis en examen et écroués pour le meurtre de Jean-Pierre. Car plus personne ne s'intéresse à la disparition de Dominique Ortiz.

[00:18:25]

L'instruction dure deux ans. Et au bout, il manque toujours le cadavre. Et c'est donc dans cet état que le dossier part devant la cour d'assises. Le procès s'ouvre à Draguignan le 14 novembre 2007. Entretemps, Béatrice est sortie de prison et comparaît libre. Mais Jean-Claude Houllier, lui, est toujours détenu. Et comme elle est libre, elle a eu l'occasion de se pomponner. Elle est maquillée comme une voiture volée. Disons qu'elle a moyennement l'apparence d'une veuve éplorée.

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Et ça démarre par un coup de théâtre signé Béatrice. Marie Jean Pierre est mort. Je vais vous indiquer où il se trouve, que diable! C'est un rebondissement, alors évidemment, tout le monde se demande si c'est du bluff. Elle a tellement changé de version depuis le début, mais la déclaration, en tout cas, fait sortir de son silence.

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Elle sait qu'elle nous montre. Le président suspend l'audience. Il veut s'entretenir avec Béatrice. Ça vous surprend peut être ce tête à tête entre le président de la cour d'assises et l'accusé? Son avocat, bien sûr, qui est là, mais c'est vrai que ça n'est pas courant. Et si le président fait ça, c'est que l'affaire est grave. Parce que si elle dit où est le corps de son mari? Bien, le procès s'arrête là maintenant, tout de suite.

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Madame, vous devez savoir que si vous révéler maintenant où se trouve le corps de votre compagnon. Va falloir arrêter le procès. Je devrais ordonner un supplément d'information. Vous devez mesurer toutes les conséquences de ce que vous appelez des.

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Bien compris, monsieur le président. D'ailleurs, qu'avez vous l'intention de dire Mme? Mais la vérité, monsieur le président? Je vais dire que Jean-Claude HFT Jean-Pierre du haut d'une falaise. Vers Cassis, dans les calanques. Et vous savez où exactement? Exactement, non. Mais si vous me dites que je trouverai. Ma mémoire a. Une route y une table d'orientation et un peu plus loin, il y a une patte d'oie. Et là, il faut prendre à droite.

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En haut du chemin, il y a une vigie et un muret. Et c'est là qu'il a jeté le corps. C'est très rare un rebondissement comme ça au cours d'un procès d'assises. C'est très rare, donc le président prend une décision qui est rare elle aussi.

[00:21:24]

Il en mène toute la cour sur place, c'est à dire les deux accusés, les magistrats, les jurés, le greffier, l'avocat général, les parties civiles, les avocats de la défense.

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Tout le monde et toute cette smala se déplace au gré des souvenirs de Béatrice. Non, ce n'est pas là. Attendez, c'est peut être là, non. Non, ce n'est pas là. C'est par là. Peut être, non. Non, je ne retrouve pas.

[00:21:56]

Elle ne retrouve pas l'endroit. Elle ne le retrouve pas. Et dès qu'il faisait nuit, mais qu'elle se souvient très bien d'une antenne pas loin, alors, le juge fait appel à des hélicoptères de la gendarmerie.

[00:22:11]

Il identifie l'émetteur de la salle, une grande antenne métallique, et le juge en conclut que le corps a sans doute été jeté du cap canaille. Il n'y a pas d'autre possibilité. Alors, va pour le cap canaille. Ça fait cinq heures que toute la troupe est sur le terrain et quand elle arrive sur place, Béatrice s'effondre à genoux. C'est là, c'est là, j'en suis sûr.

[00:22:40]

Et là, elle se met à raconter. Elle se met à raconter comment ça s'est passé depuis le début. Quand je suis entrée chez moi, il y avait un couteau à main. Gens bien, ils étaient tendus sur le no. Il m'a dit tant mieux, ce sera je juste demander de l'aide pour faire disparaître le corps?

[00:23:09]

Moi, j'ai obéi et donc qui m'a amené jusqu'ici. Il a arrêté la voiture au bord du chemin, on a continué à pied. A mi parcours, je me souviens, je n'arrivais pas à porter le corps.

[00:23:29]

Je suis tombé, j'avais les jambes coupées.

[00:23:37]

Claudine a poussé le corps du haut de la falaise. Depuis, j'ai eu peur pour ma vie. Jean savait trop. J'étais obligé avec moteur. Je voulais pas finir comme ça. On envoie des gendarmes en rappel au bas de la falaise et ils tombent sur des restes humains très détériorés. Rien qui ressemble à un squelette et aussi des bouts de tissu et une bague. Et là, ils font une découverte extraordinaire qu'ils transmettent tout de suite là haut au président de la cour d'assises et à tous ceux qui attendent en haut de la falaise du Cap Canaille.

[00:24:21]

Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Deux mandibules, donc, il y a deux cadavres en bas de cette falaise.

[00:24:44]

Dans la foulée, le médecin légiste établit que le crâne est l'une des mandibules et les vêtements bleu clair appartiennent à Jean-Pierre Faure. Le Marie-Béatrice n'avait pas menti et l'autre mandibule et la bague appartiennent à Dominique Ortiz, l'éleveuse de chevaux, la fiancée disparue de Jean-Claude d'Ougarit, disparue enceinte il y a presque trois ans.

[00:25:08]

Elle est là, elle est là et elle est morte.

[00:25:16]

A partir de là, entre Béatrice et Jean-Claude, c'est plus le grand amour. Le juge les réunit au domicile des forts pour une reconstitution du crime. Il lui lâche une menteuse. Tu sais très bien que ce n'est pas moi.

[00:25:34]

Béatrice, un brin comédienne, se tourne alors vers le juge. Vous remarquerez, monsieur le juge, que c'est moi livré les découvre.

[00:25:44]

A partir de là, c'est chacun pour soi et elle rêve d'un acquittement en récompense de tout ce qu'elle a révélé.

[00:26:03]

Le procès de Jean-Claude Soleri et de Béatrice Faure pour le meurtre de Jean-Pierre reprend le 15 septembre 2008 et une fois de plus, des intrigues ressort le grand jeu, le maquillage bien chargé, le brushing de compétition. Son avocate a dit que ce n'était pas une bonne idée, mais elle n'en a fait qu'à sa tête.

[00:26:28]

Le moment clé de ce deuxième procès, c'est le jour où on écoute les enregistrements des conversations téléphoniques entre Béatrice et Jean-Claude. Et ça, ça, c'est de la vérité en barre parce que dans cet enregistrement, on entend que des mots d'amour et de rires. Mme Faure. Votre mari vient d'être assassiné. Courrier à gorge déployée. Trouvez ça normal. Monsieur le président, il faut comprendre que j'avais pour. Jouer la comédie. Un témoin gênant? Je me disais qu'il me faire la même chose ou quoi?

[00:27:13]

Quand tombe le verdict, Jean-Claude Olier reprend le Max perpétuité avec une peine de sûreté maximale de 30 ans. Mais elle, Béatrice, qui rêvait d'être acquittée, elle prend 20 ans. Les jurés ont considéré qu'elle était la commanditaire de l'assassinat de son mari, dont il avait fait appel. Mais pas elle. Il est donc rejugé seul pour pas grand chose. Il prend à nouveau perpète. Sa peine de sûreté est juste réduite à vingt cinq ans.

[00:27:48]

Mais ce n'est pas fini. Maintenant, il faut juger Duléry pour l'assassinat de Dominique Ortie. Le procès s'ouvre en février 2010 devant la cour d'assises d'Aix en Provence. Il est seul dans le box. Sa mère, Georgette, est soupçonnée de complicité pendant l'instruction, est morte il y a cinq ans et pour cet assassinat, il en prend pour vingt ans. Pas un an de plus. En France, on additionne pas les peines de prison. La plus grosse peine à la plus petite.

[00:28:17]

Jean-Claude d'Ougarit est condamné à perpète pour l'ensemble de son œuvre. Et à cette heure ci, ma foi. Il est toujours en prison. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.