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Mercedes sont à tous une bonne raison de passer à l'hybride rechargeable parce que c'est plus responsable pour faire des économies de carburant ou pour être en phase avec son temps. Mais il y a une meilleure raison. Mercedes-Benz jusqu'au 13 octobre chez votre distributeur. Profitez d'offres exclusives et d'un bonus écologique de 2.000 euros sur toutes les Mercedes compactes hybrides rechargeables avec une autonomie électrique allant jusqu'à 76 km. Alors, quelle que soit votre raison, passer en mode hybride rechargeable condition sur Mercedes Benz préfère étudier sur une électrique.

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La fréquence jusqu'à sandalettes. Voici l'histoire d'un Français mythique, Poupou, Raymond Poulidor. Il n'a jamais gagné le Tour de France, mais il tient une place à part dans notre coeur. Et vous allez, je pense, comprendre pourquoi je vous raconte son parcours, de sa naissance dans une ferme de la Creuse jusqu'au Tour de France mythique de 1964. Je m'appuie sur son autobiographie parue chez Marœuil. J'ai écrit cette histoire avec Bettina Servan. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Je suis un homme pudique. Vous savez, je n'ai jamais étalé ma vie privée. Je habaysiens au Creusot, à moi ma vie hors du commun. Je ne la doit qu'à ce public affectueux, tendre et amical avec qui j'ai tout partagé et à mes efforts. J'ai souffert, oui, j'ai souffert dans ma chair. Quand je suis tombé dans le Tour de France et dans mon amour propre, quand j'ai été trop souvent battu de quelques centièmes de seconde, quand j'ai glissé du mauvais côté du chronomètre.

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Malgré ça, j'ai eu une vie sportive exceptionnelle.

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Mes parents sont métayers au domaine, dégoûtent marabout mérignacais dans la Creuse. Je pousse mon premier cri dans leurs champs.

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Le 15 avril 1936, à 2 heures du matin, cinquième enfant de la famille. Juste après, on quitte la route pour une autre ferme, la Mazière. Je dirais que j'ai eu une enfance paisible. Je vais à l'école à Sauviat, survivre à quatre kilomètres. J'y vais assis sur un traîneau fabriqué par mes frères. Ça roule assez vite, mais ça fait un de ces raffut à la maison. Je vais souvent faire les courses à la Ville sur le vélo de ma mère et je peux vous dire que les routes creusois ne sont pas plates.

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J'apprends l'effort en montant. Je découvre le plaisir des folles descentes. Chez nous, l'argent est rare, mais on est heureux. Le soir, on se réunit autour du cantou, la cheminée, mon père tressent l'osier. Il raconte des histoires en patois avec son Pikogan. Juillet n'a jamais Aguttes de famille. Ils viennent de la conversait des fichiers dans la vieille cloché. A la maison, on ne fête pas vraiment Noël Mamère confectionne juste une bûche et mon père de la taillade du fromage.

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Quand je suis adolescent, mes parents déménagent encore et là, je vais à l'école à Oria et c'est l'instituteur, M. Vialle Ville qui est un passionné de sport qui me donne le virus. Il est abonné à Miroir Sprint, un hebdomadaire de sport. Il garde tous les numéros et il me les laisse lire. A cette époque là, j'ai une admiration sans borne pour Marcel Cerdan. En classe, je suis bonne élève et le reste du temps, je travaille à la ferme, je laboure avec deux vaches, je bine, je fanent.

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Jaraaf les pommes de terre, je coupe des arbres pour préparer le bois pour l'hiver. Au printemps, je fabrique des pièges pour attraper des merles et leur apprendre à chanter. Et je capture des écureuils pour les vendre et me faire un peu d'argent de poche quand la guerre éclate. Ni mon père trop vieux, ni mon frère, trop jeune, ne sont mobilisés pour nous à la ferme. Bon, la vie continue. On ne manque de rien. Mes parents donnent aux gens du maquis des chariots, des animaux, parfois un panier de victuailles.

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Je passe mon certificat d'études deuxième du canton 86 points sur 100. Mais après, mes parents n'ont pas les moyens de me payer des études comme mon frère et mon père. Je dois donc devenir paysan pour me consoler. Mon instituteur, jovial ville, m'offre un abonnement à Miroir Sprint et là, je découvre Louison Bobet, Raphaël Germigny. Je me souviens d'une image Bobée seule dans le décor de la casse déserte du col de L'Isola. A côté, pour gagner un peu d'argent, je fais le coiffeur dans les fermes alentours et le dimanche, j'accompagne mes frères André et Henri, qui participent à des petites courses cyclistes régionales, et moi tous les soirs sur le vélo de ma mère.

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Je tiens tête aux meilleurs coureurs du canton.

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En 1952, un marchand de cycles de Sauviat s'érige, m'a marquer, me fait cadeau d'une bicyclette de mes courses, un Alcyon bleu et moi.

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Tous les soirs, je roule pendant deux heures en me cachant de ma mère. Tu ne vas pas certainement faire du sport cycliste. Oh non, c'est pas trop dangereux. Pas son nom. Elle n'a pas remarqué les taches de sang. Le lundi matin, dans mes bras, c'est une de mes chutes de la veille. Car à l'époque, les courses de village se font sur des routes non goudronnées, avec des nids de poule et du sable dans les virages.

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C'est cette année là 52 que je dispute ma première course à St. Moraille. Je termine sixième, battu au sprint, et le vainqueur, c'est mon frère Henri. Ma première victoire, c'est l'année d'après. En 53, le Grand Prix de Quasimodo à Saint-Léonard de Noble, je gagne avec une minute d'avance sur tous les autres et à partir de là, je m'inscris dans toutes les courses de la région et la plupart du temps. J'y vais à vélo.

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En tout, ça peut faire dans les 180 kilomètres dans une journée. Parfois, monsieur Marquez m'emmène avec sa moto, moi sur le porte bagages avec mon vélo sur l'épaule, et il me ramène le soir à la ferme. Et puis arrive l'année 1956, l'année de mes 20 ans, mes parents changent de ferme et donc ils ont moins besoin de moi et moi. J'ai donc plus de temps pour le vélo. A force d'enchaîner les courses, j'ai gagné un petit nom, figurez vous.

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Les gens du coin m'appellent la pouliche. Le 2 août 1956 se dispute le Bol d'or des Monégasques. Je suis sélectionné en tant que meilleur coureur régional. Lorganisateur est un accordéoniste, Jean Séguret. Il invite tous les ans tous ceux qui viennent de s'illustrer dans le Tour de France. Une grande fête du vélo. Les gens viennent de Brive, de Ussel et ce sont les coureurs qui ouvrent le bal du soir et donc sur la ligne de départ. Cette année là, il y a Louison Bobet, Raphaël Gimignano, Gérard Jamois et Merveilleux.

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Je les connais par les magazines. À mi course dans le col de Lestat, Bobée part à l'offensive. Je suis le seul à riposter et on m'a applaudi à boulets rouges. Et même à un moment, je distancent Bobet. Et là, on Matlab basée à Polish Basée. Et finalement, c'est Gimignano qui gagne. Et moi, je finis sixième. Et après la course, Louison Bobet demande ce coureur là. Celui qui est plus applaudi que moi n'a que les gens appellent la police.

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Ce qui. Quelques jours plus tard, à Pérat Le Château, je me classe deuxième, Jean empoche cent vingt mille francs, c'est à dire plus que le salaire annuel de mes parents. De quoi m'acheter, je ne sais pas, moi, une quatre chevaux d'occasion ou trois vélo de course. Du coup, puisqu'un moyen d'en vivre. Pourquoi est ce que je tenterai pas ma chance dans la carrière du cyclisme?

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En attendant, je dois faire mon service. On m'envoie en Allemagne, à Coblence, où je me retrouve coiffeur et après on m'envoie en Algérie. Affecté au transport de la Légion, je conduit les légionnaires en camion et tout cela dure 28 mois. Quand je rentre chez moi, dans le Limousin, je monte sur la balance. Redisons. J'ai pris 15 kilos à la bière et je ressors mon vélo. Je l'aurai pas et je m'y remet tout l'hiver, qu'il neige, qu'il vente ou qu'il pleuve.

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Je m'y remets et quelques mois plus tard, je remporte ma première course depuis trois ans. 8 minutes devant un professionnel.

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Mi août 1959, je participe au Grand Prix cycliste de Peyrat le Château aux côtés de deux professionnels Jean dAuto, qui a gagné le Tour d'Espagne et qui vient de terminer quinzième du Tour de France. Et Bernard Gauthier, quatre fois vainqueur du Bordeaux-Paris et ex maillot jaune du Tour. C'est parti. Je suis en pleine forme. Je double quatre fois Bernard Gauthier. Je termine deuxième, juste derrière dAuto et à la fin, Gauthier vient me voir dans les vestiaires.

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Toi, toi, tu m'as subjugué, ah, subjugué. Faut que tu devienne professionnel. Je parlais de toi dès ce soir avec mon directeur sportif, Antonin Magne. Ah ça oui, je lui dire que j'ai déniché l'OL aura. Je ne vous dis pas comme je suis heureux! Entonnaient Allemagne, qui va écrire à Antonin Magne, le directeur sportif de la formation merciers champion du monde, deux fois vainqueur du Tour de France, toujours coiffé de son béret basque et vêtu d'une blouse blanche.

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Il dit que c'est pour que les coureurs le voient de loin. Antonin Magne et moi, on a tout pour. Il est fils de paysan comme moi et lui, il a hérité de sa ferme. Il l'avait encore y'a pas longtemps.

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Il a une devise, Antonin Magne, qui est imprimé en haut de toutes les lettres qu'il écrit à ses coureurs.

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La gloire n'est jamais où la vertu n'est pas. Il ne tutoie pas ses coureurs Antonin Magne et ses coureurs où ils ont Bobée, Fred de Debruyne, Roger, l'APB l'appelle Monsieur Magne. En tout cas, les plus jeunes, les plus Jean-Jé ont le droit de l'appeler Monsieur Tonnant. Après le critérium d'Arcachon à l'été 1959, Monsieur Magne nous invite à boire une coupe de champagne. Bernard Gauthier et moi de champagne, tu parles. Vous venez de faire un effort?

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Non pour boire de l'eau. Après l'effort, on aura le champagne plus tard et il me donne rendez vous en septembre dans son bureau à Paris.

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Mais à. Alors, monsieur Polydore, je vous propose mille francs par mois. C'est à dire Jamagne que je dois pouvoir gagner 32000 en indépendant dans ma région en. D'accord, on. Moi, je vous propose 25.000 000 et j'accepte, à condition qu'il prenne en plus le matériel, les cuissard, maillot, boyaux et survêtement un peu. Et puis il me tend la main comme on fait chez nous à la campagne. Et à partir de ce moment là, je suis professionnel.

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Je rentre chez moi avec mon contrat et avec un plan d'entraînement de 9 semaines très strict pour me préparer au Paris-Nice de 1960. Entraînement physique tous les jours, je le fais entre 90 et 140 km et à partir de la septième semaine, entre 130 et 230 km. Un seul jour de repos par semaine et tous les dimanches, une course. Et puis, à côté de ça, un régime diététique, des crudités macérer dans du jus de citron, des légumes cuits à la vapeur et pour terminer, toujours un fruit.

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Pas de charcuterie, pas de viande rouge, sauf le mardi. Pas de fromage, pas de conserves. Un verre de vin par repas maximum. Et encore, à condition qu'il soit dilué dans deux tiers d'eau. Je suis ce programme à la lettre.

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Et me voilà le 2 mars 1960, par un froid de canard sur la ligne de départ de Paris-Nice. Je termine dans le peloton, mais monsieur Magne est content. Là, il fait un bon Paris-Nice. Raymond vous emmène disputer Milan-San Remo. Mais monsieur Magne? Pour aller à Milan, il faut des papiers. Comment ça, vous n'avez pas de papiers? Orange fait nouveau la campagne, on n'en a pas besoin. Quand on va toucher un mandat à La Poste, on ne connaît.

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Et donc, je n'ai pas pu y aller, je me suis contenté d'une petite course Bordeaux St. Depuis 1971, dire que Milosevic est toujours trop commercial Mishima, Listuguj à pouvoir apparaître à tort de la Karama, Raymond Poulidor ne pourrait pas dire maintenant et le peloton est tout près derrière lui est un autre coureur.

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Carte 3 d'Agrippa sera directeur technique et tactique de Raymond Poulidor. Poulidor, au cours de la caravane Cofidis par rapport à la voiture, a été littéralement avant la. D'ailleurs, Gaston est plus étrange quand on connaît Karakoram du patron du pire à l'emporter quand tu lui. Raymond Poulidor remporte la grande victoire. Un matin, alors que le moral est relevé par Paris, mais vraiment pas gagné, il n'y a pas de la même manière et la même voiture. Alors il m'a dépanné et avait amené au bord de la route abandonnée.

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Il n'avait pas abandonné le pigeon limousin. Je viens de remporter ma première victoire sur la ligne d'arrivée. Mon patron, merci. Trop uneaugmentation le lendemain. Pourtant, en seconde place, je rentre dans le train pour la première fois. Tous les regards sont posés chez moi. Reconnu, je suis en train de sortir de l'anonymat.

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En 1961, le Tour de France part sombre. A cette époque là, le Tour se court avec des équipes nationales et l'équipe de France a déjà son leader, Jacques Santer. Pas question de lui faire de longs. En 1962, le tour change de formule. Il oppose désormais des équipes de marques, comme dit M. Magne. Je vais pouvoir faire mon entrée par la grande porte. Malheureusement, en juin, je fais une chute fracture de l'auriculaire gauche.

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Je prends prendre le départ du Tour avec un bandage. Je peux à peine tenir le guidon, mais je parviens à finir troisième au général. Le Tour, en 1963, part de Nogent sur Marne sur la ligne de départ, je retrouve Anquetil, le grand favori, et c'est lui. C'est lui qui remporte le Tour pour la quatrième fois et moi je finis 8ème. Et pour la première fois, on mue. À l'arrivée, ça me fait mal.

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Le public est sévère. J'ai pas été habitué. Et puis arrive l'année 1964, ça fait quatre ans que je suis professionnel. J'ai 27 ans. Il est temps de prouver que je peux tenir mon. Je commence par Paris-Nice. Je suis sur le point de gagner, mais à la sortie d'un virage, une voiture publicitaire me barre la route. Je l'ai vite. Je finis dans le fossé. Mon vélo est plié en deux et dans la missive qui me sert de voiture suiveuse bas, il n'y a pas de vélo de rechange.

[00:17:15]

On ne peut rien contre la malchance.

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Cette année là 1964, je chute dans Milan-Sanremo, mais je remporte le Critérium national et dans la foulée, mon premier Tour d'Espagne. Me Magne est aux anges et juste après, je fais deuxième du Dauphiné Libéré. Et puis arrive le Tour de France 1964. Le 22 juin 1964, à Rennes, on est 132 sur la ligne de départ sur le Champ de Mars. Le Grand Pavois, harmonies municipales, groupes folkloriques, voitures astiquer, vélos étincelants dans le soleil, maillots multicolores et Unas et bien entendu, la houle.

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Une houle discrète peut être impressionnée d'avoir sous ses yeux le spectacle des grands champions qu'elle reconnaît au passage.

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Jacques Anquetil et moi, on est les deux favoris. La première étape se passe mal pour moi. Van Loïe tombe. Il fait chuter une partie du peloton. Je me retrouve dans un méli mélo de coureurs et de vélo et à l'arrivée, j'ai 26 secondes de retard sur Jacques Hentai. Notre duel avec Jacques va se jouer dans la montagne, dans les contre la montre, à Thonon les Bains. Je passe devant lui au général, mais je suis toujours à six minutes du maillot jaune Rudi Alti.

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Le lendemain, dans le Galibier, je monte à la troisième place du général. Anquetil est derrière moi à une minute 15. Le jour d'après, à l'arrivée à Monaco, je fais une grosse bêtise. Jacques Anquetil entre le premier dans le stade Vélodrome. Je le passe au sprint comme un fou. Je franchis le premier. J'ai gagné l'étape, mais non, je vois les autres qui continuent. Moi, j'ai oublié qu'il fallait faire un tour de plus, un tour complet.

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Je reviens dans la course, mais je ne termine que cinquième et c'est Anquetil qui remporte l'étape. Autant vous dire que le soir, je m'en veux. J'ai du mal à m'endormir. Jacques Anquetil est maintenant à 15 secondes derrière moi.

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Sur le bord de la route, il y a maintenant de plus en plus de pancartes à mon nom et du monde le soir devant mon hôtel. Parfois même, on me demande d'apparaître au balcon et on m'a applaudi comme un roi. Et tous les jours, Robert Chapatte, le commentateur de l'eau RTBF, me dit que ses patrons sont contents. La rivalité entre Anquetil et moi leur fait battre des records d'audience. Le Tour file maintenant vers les Pyrénées. Je passe ma journée de repos au lit, Fausto Coppi disait Le tour se gagne au lit le soir.

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Magne vient me voir. Vous savez ce que j'ai appris, REMENT Anctil est allé à une fête organisée par Radio Hayder et d'après ce qu'on m'a dit, il a fait honneur au méchoui et à la sangria. C'est bon pour nous, ça. Le lendemain, c'est Andorre. Et effectivement, sur la ligne de départ en queue, t il a l'œil sont plus l'etape avance, plus il est en perdition. Je franchis de sommets dans le brouillard. En troisième position derrière Ba Montès, c'est REE Ménès.

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Et là se produit un événement incroyable. Il retrouve ses forces. Il entame une descente à se rompre des eaux. On est maintenant à quelques kilomètres de l'arrivée à Toulouse et là, je ressent une drôle de sensation. Ma roue arrière, elle, est voilée. Deux rayons sont sortis de leur logement depuis sa voiture. Magne me crie vraiment changer de vélo. Pas la peine. Monsieur Magne, presque 28 km, ça va aller. Raymond, je vous ordonne de vous arrêter.

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Vous risquez la chute. En vain. Jambi et الاجتماعية. Le mécanicien me tend le vélo de rechange. Et là, je m'apprête à enclencher. Il me pousse trop fort. Je me retrouve par terre. Pédaliers Phocée inutilisable. Alors je reprends mon premier vélo et je repars. Et à l'arrivée à Toulouse, j'ai deux minutes et trente secondes de retard sur Anthée. Mais pourquoi tant de malchance?

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Je gagne l'étape du lendemain à Luchon. Me voilà troisième au général. Neuf secondes derrière Anquetil, chur. Je suis heureux d'avoir bien réagi après la mauvaise journée d'hier. A l'arrivée à Bayonne, Jacques gagne l'étape. Il prend le maillot jaune. Je suis deuxième au général avec un retard de cinquante six secondes. Le duel entre Anquetil et moi se joue sur les pentes du Puy de Dôme le 12 juillet. Il fait un temps magnifique, criméenne et s'ébat à Montesson, ouvrent la route et Jacques et moi, on est en tête du peloton.

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Côte à côte, lui, côté Rochais, moi, côté précipice. On avance au milieu d'un vacarme assourdissant. Les gens vocifèrent, ont été @paul contre épaule. J'entends son souffle. Aucun des deux ne veut céder. Question d'honneur à 1 km de l'arrivée, Jacques Perrin mètre, puis deux, puis trois. Et moi, je file vers l'arrivée. Je termine troisième et Jacques, cinquième au général. Je ne suis plus qu'à 14 secondes derrière le. Dernière étape entre Versailles et Paris.

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Si je gagne avec deux secondes d'avance sur Anquetil, je gagne le tour dès les premiers tours de roue. Je sens que ça va bien pour moi à 17h25 et deux secondes. J'ai franchi la ligne d'arrivée au Parc des Princes. Jacques est parti de Versailles deux minutes trente derrière moi. Y a plus qu'à lattend. Le voilà. Son temps s'affiche. Pas non. 37 minutes et 10 secondes. Il m'a battu. Il m'a battu de 21 secondes. Je finis deuxième de ce Tour de France.

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On se retrouve face à face sur la pelouse du Parc des Princes et dans le même mouvement, on se précipite l'un vers l'autre et on se donne une longue accolade. Et la foule applaudit. Après quatre mille cinq cent quatre kilomètres de course, les cinquante cinq secondes qui me séparent de Jacques Anquetil ne représentent que 5 139 mètres. Le lendemain, dans L'Equipe, Jacques Goddet, le directeur du Tour, écrit Quand un autre Poupou, modèle de loyauté, garçon frustre qui n'a eu besoin d'autres leçons que celles que lui ont donné, par leur exemple, les gens de cette campagne de France où il a été élevé pour se comporter avec une éducation de gentillesse.

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Il a perdu le tour, mais gagné une réputation. Il sort de l'épopée, lui, le modeste Creusois enveloppé dans le péplum des héros antiques. Tout est dit. Je suis heureux, je suis très heureux. J'ai tiré cette histoire de l'autobiographie publiée chez Marœuil Poulidor par Raymond Poulidor.

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