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Christophe Hondelatte Bonjour à tous! Aujourd'hui, une enquête criminelle qui dure 17 ans, l'enquête sur le meurtre d'une étudiante de 18 ans, Stéphanie Fauveau, en 1995 à Lille, et vous verrez le dénouement de cette histoire 17 ans plus tard et stupéfiant pour la débriefé. Je serai avec l'avocat général qui a porté l'accusation contre le meurtrier aux deux procès de 2016 et 2017. Luc Frémiot que je salue. Bonjour monsieur Frémiot.

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Il y a tout à l'heure.

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J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline, l'OVRA. Christophe Hondelatte. Karine habite un petit appartement en colocation à Lille, rue Faidherbe, près de la gare, au cinquième étage. Le 24 mai 1995, vers 17 heures, elle rentre chez elle avec un copain, Lilian, et son frère. On est à la veille du week end de l'Ascension. Elle vient préparer son sac pour partir. Elle arrive devant sa porte. Elle veut glisser la clé dans la serrure.

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C'est quoi ce bordel? Clé rentre pas, regarde, on dirait qu'elle est bouchée, j'espère qu'on ne nous a pas cambriolé. Le copain Lilian, qui est un solide, donne alors un coup d'épaule dans la porte.

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S'est ouvert.

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Ils entre. Ils font le tour de l'appartement. J'ai l'impression qu'on n'a rien volé. Tout a l'air normal. Karim commence donc à faire son sac, mais son copain Lilian est inquiet. Karine, c'est pas normal. Il y a quelqu'un qui a tenté d'entrer dans votre appartement. Il faut prévenir Stéphanie. Elle est encore à la fac à Cergy. Stéphanie, c'est la colocataire. On est en 1995, il n'y a pas encore de portable et donc le copain Lilian colle un petit mot sur le frigo.

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On a dû défoncer la porte, désolé, mais quelqu'un avait bloqué la serrure.

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Et là, Karine est toujours en train de faire son sac, va vers la salle de bain pour prendre sa trousse de toilette.

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La porte résiste. Elle est fermée à clé de l'intérieur. Les trois se disent c'est le cambrioleur. Il s'est enfermé dans la salle de bain.

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En nous entendant arriver. Sur la Porquet, une petite grille de ventilation, il se tortille pour tenter de voir à travers. Et là, il voit un pied à pied qui pend sur le bord de la baignoire, un pied, un pied inerte. Le copain Lilian, une fois de plus, enfonce la porte. Tu Stéphanie, la colocataire et les tempeh noirs dans la baignoire à moitié immergée. Elle est morte. Stéphanie Stéphanie Fô Vio, 18 ans, était étudiante en mathématiques et évidemment, les trois jeunes appellent la police et les flics de la Sûreté de Lille débarquent dans les minutes qui suivent.

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A priori, elle a été étranglée, a vu son visage. On dirait qu'il a été brûlé dans la foulée. Arrivent les gars de la scientifique, ils passent l'appartement au peigne fin, ils trouvent des empreintes digitales, des cheveux, des mégots dans un cendrier et sur le propre corps de Stéphanie Folio. Ils trouvent un poil. Je pense que c'est poils pubiens, non? A mon avis, elle a été violée. Et si ça se trouve, on a l'ADN du tueur.

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Karim, évidemment, est en état de choc, mais les policiers ont besoin d'un maximum d'informations. Maintenant. Moreno Mita renforce. Il vit en colocation depuis, connaît une autre bac. Et là, un truc lui revient. Un truc qui s'est produit le matin même. On a sonné à l'interphone vers 7 heures et ca. Je allé répond il n'y avait personne. Et puis, ça a recommencé un quart d'heure plus tard, à sept heures et demie.

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Et là, c'est Stéphanie qui a répondu, mais il n'y avait encore personne au bout. À quelle heure est ce que vous quittez l'appartement? Ce matin, peu après 8 heures. 1.005 soutirés. A ce moment là où est votre amie Stéphanie, elle est encore en peignoir. Elle s'apprête à aller prendre son bain.

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À 7 heures du soir, les policiers sont encore là. Un garçon se présente à la porte. Bonjour. Je suis Vincent, le copain de Stéphanie. On devait passer la journée ensemble. Je n'ai pas de nouvelles, donc je suis venu voir ce qui se passe. Je suis désolé, jeune homme. Stéphanie a été assassinée. On l'a retrouvée morte dans son bain ce matin. Stéphanie. Mon Dieu! Depuis combien de temps vont ensemble? Deux ans ensemble, ils refont le tour de l'appartement avec lui.

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Si vous voyez quelque chose qui manque, dites le nour. Les bijoux, les bijoux que je lui ai offerts. Un collier et une bague, je les vois pas. Étonnant. C'est tout ce qu'il manque. A priori, rien d'autre n'a été volé. Et maintenant, il faut prévenir la famille. Il habite dans le Pas de Calais. Les policiers appellent. Il tombe sur Valérie, la soeur de Stéphanie. Mes parents ne sont pas là, ils passent le week end au Tréport, en Normandie normande, dans leur caravane.

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Je peux leur transmettre un message. Ouais, un terrible message et Valérie prend tout de suite la route du Tréport. Elle arrive au camping dans la nuit. Et le père Francis Vio se présente le lendemain matin au commissariat de Lille. Il demande à la foire. Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée, monsieur. Franchement, faites moi confiance, vous garderez une très vilaine image d'elle. Mais lui va directement à l'institut médico légal. Il les baratiner et on le laisse entrer, et il voit donc le cadavre de Stéphanie, son visage méconnaissable, brûlée et les traces de l'étranglement.

[00:07:29]

Une chose est de perdre sa fille, une autre et de la voir dans cet état là.

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48 heures après la découverte du corps tombent les résultats de l'autopsie. Elle est morte étranglée. Ça se confirme et le visage brûlé au deuxième degré. C'est parce qu'on l'a et bouillant. Vous vous rendez compte ébouillanter après l'avoir violée ou au moins agressée sexuellement? Le viol n'est pas certain. Quant à l'heure de la mort, le légiste n'est pas très précis. Entre 6 heures et midi. Les policiers font le tour des voisins, rien vu, rien entendu et on a sonné à votre interphone par hasard.

[00:08:28]

Non, non, non. Personne n'en. L'interphone, justement. Les policiers s'aperçoivent qu'il n'y a pas le nom de Karine et Stéphanie d'Ozu. Pourquoi Karine explique qu'elles l'ont retirée quelques semaines plus tôt pour ne pas être importuné. Donc, celui qui sonne le matin du crime, c'est chez qui il sonne. Cette approche, il les connaît? Non. Un voisin, finalement, a croisé quelqu'un devant l'immeuble ce matin là, une jeune fille blonde mieux que ça, il l'a vu sonner à l'interphone.

[00:09:12]

Et là, je lui ai proposé de rentrer. Je pouvais lui ouvrir. Ben, elle a refusé. Elle a dit qu'elle préfère attendre que son ami lui répond Il faut la retrouver. Cette blonde d'Arda. Eh bien, figurez vous qu'elle se présente d'elle même à la police. C'était sa meilleure amie. Ce matin là, j'étais dans une agence de voyage à deux pas de chez elle. Comme j'étais en avance, j'ai sonné. Une personne m'a répondu Il se trouve qu'elle a passé la soirée de la veille avec Stéphanie.

[00:09:43]

Elles ont dîné ensemble et après elles sont allées boire un verre. Il y a quelque chose qu'il faut que je vous dise. A moins que vous soyez déjà au courant. La colocation ne se passait pas très bien entre Karine et Stéphanie. Je ne sais pas si ça sert à quelque chose que vous le sachiez, mais. Je préfère vous le dire. S'entendait plus trop. Ce n'était pas trop le même genre de filles, il faut dire Stéphanie est sortie pas mal.

[00:10:11]

Et puis Karine, c'était plutôt quelqu'un de renfermé, quoi. Il y avait un décalage. Je ne sais pas si vous savez, mais. Stéphanie, elle, avait un petit copain, Vincent. Oui, on sait. On l'a vu, c'est nous qui lui avons annoncé la mort de Stéphanie. Eh bien, c'était un des problèmes qui avaient entre elles. Karine essayait de lui piquer Vincent. Enfin, le chauffer, quoi! Jusqu'ici, à cause de l'agression sexuelle, on avait pensé à un garçon.

[00:10:48]

Mais là, ça change tout. Karine Karine, la meilleure amie. Un crime de jalousie.

[00:11:03]

Karine est immédiatement placée en garde à vue et elle répète ce qu'elle a déjà dit. Moi, j'ai quitté l'appartement à 8 heures 5, je suis revenu, il était 17 heures avec Lilian et son frère. Moi, quand je suis parti, Stéphanie, elle était vivante. Ce qui s'est passé après, je ne sais pas.

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Elle ne ment pas. Elle passer des examens ce jour là. Elle est donc bien partie à 8h 5, est revenue à 17 heures, mais elle a pu la tuer avant de partir avant 8 heures. Mais ça, ce ne sont que des supputations. Il n'y a aucune preuve contrecarrés et donc elle est relâchée. Le 7 juin, plus de deux semaines après le meurtre de Stéphanie, ont lieu les obsèques est toujours accroché à l'idée que son assassin est un proche.

[00:11:57]

Autant vous dire que les policiers scrutent l'assistance, est ce qu'il est là? Et les parents de Stéphanie aussi regardent alentour à l'enterrement. Mais eux, ils ont une petite idée. Dans l'entourage de Stéphanie, il y a un garçon qui leur paraît pas net. Vous vous souvenez de Lilian, qui découvre le corps avec Karen Wils, le costaud, qui enfoncent la porte d'entrée et après la porte de la salle de bain? Eh bien, ce garçon, figurez vous, est le petit copain de la soeur de Karine.

[00:12:30]

La mère raconte qu'il l'importuner. Stéphanie m'avait dit qu'elle trouvait bizarre, Envoy, qui passait comme ça chez elle le matin, à l'improviste. Ça la mettait mal à l'aise, ma fille. Et là, les policiers seront cardes. Le garçon n'a pas vraiment le profil d'un tueur. Il vient de passer un BTS d'électro technicien et le concours de la gendarmerie. Il attend les résultats. Par acquit de conscience, les policiers le convoquent. Il a un alibi en béton des jeunes hommes.

[00:13:04]

Avant de partir, nous voudrions pratiquer un prélèvement de votre ADN.

[00:13:16]

En 1995, c'est le tout début de l'ADN en police scientifique. Il compare son ADN avec les poils pubiens retrouvés sur le corps de Stéphanie. Ce n'est pas lui. Et à partir de là, ils n'ont plus de suspect. Et là, rebondissement selon le labo. Stéphanie a consommé de l'héroïne, on en a trouvé dans son sang. Cette prise de drogue aurait eu lieu entre une heure et trois heures avant la mort. Changement de perspective. Et si c'était un règlement de comptes dans une affaire de drogue, ça colle assez bien avec le quartier.

[00:14:03]

Le quartier de la gare de Lille est miné en 1995 par le trafic d'héroïne. Et là, un chauffeur de taxi vient spontanément raconter une histoire. La feuille morte dans l'appartement va. Moi, je l'ai vu quelques jours avant sa mort. Il se faisait bourgeais par deux types. Elle m'a demandé si elle pouvait monter dans ma voiture. J'ai accepté et là, les types m'ont dit la pas monter. C'est une toxico pas plus chargée dans ma voiture et je l'ai déposée quelques centaines de mètres plus loin.

[00:14:42]

Mais est ce que c'était vraiment Stéphanie? C'est pas sûr du tout parce que le taxi parle d'une fille avec des cheveux mi longs, alors que Stéphanie Foliot avait les cheveux très longs.

[00:14:56]

Et les parents? Qu'est ce qu'ils en pensent? Ah, ça, c'est sûr et certain que Stéphanie, c'était ce n'était pas une toxicomane. D'ailleurs, on ne voit pas du tout avec quel argent elle aurait pu se payer de la drogue. Franchement.

[00:15:10]

Et d'ailleurs, les parents réclament une contre expertise pour savoir si c'était une consommatrice régulière d'héroïne. Ça se voit en général dans les cheveux. Et là, surprise, il n'y a pas de trace d'héroïne dans les cheveux. Donc, elle ne se droguer pas. On lui a injecté où elle s'est injecté de l'héroïne. Une seule fois, le matin de sa mort, peut être pour brouiller les pistes. Et donc, ne nous égarons pas.

[00:15:44]

Et là, toujours faute de piste, on en revient aux poils pubiens en se disant c'est sans doute l'ADN du coupable puisque le coupable est sans doute un proche. Alors faisons la liste des projets et faisons leur passer un test ADN. Les parents sont mises à contribution. Les policiers leur demandent de dresser un tableau des relations de leur fille et ils font ça très sérieusement. Ils vont à la fac de Lille, où elle étudiait les math. Il interroge les camarades d'envie et à la fin, Ginette Fluvio, la mère, rédige une sorte de petit mémoire de 14 pages qu'elle remet à la police.

[00:16:22]

Et dans la foulée. Les policiers interrogent des dizaines d'étudiants et ils procèdent à plus de 100 prélèvements ADN. Ça ne donne rien. Ils n'arrivent pas à retrouver le propriétaire de ce point de pubien.

[00:16:42]

L'enquête est dans l'impasse et ça dure comme ça un an, deux ans, trois ans, quatre ans.

[00:16:57]

Cinq ans plus tard, le 29 mai 2000, à 30 km de Lille, à Tournai, en Belgique, une élève infirmière de 22 ans, Charlotte Holvoet, une Française, est retrouvée morte dans une chambre d'étudiante. Elle a été étranglée. Et qu'est ce qu'on trouve sur son nombril? Un poil pubien, donc. On fait le lien tout de suite et on se dit c'est peut être un tueur en série avec un rituel. Et là, un homme est arrêté.

[00:17:26]

Âgé de 28 ans, un psycho pates qui s'était évadé d'un hôpital psychiatrique. Les policiers français veulent l'interroger, mais les psychiatres belges refusent cet homme malade. En revanche, la clinique dans laquelle il est interné est formelle. Le 24 mai 1995, il y a donc cinq ans, le jour du meurtre de Stéphanie Foliot, ce jeune homme était hospitalisé. Ça ne peut pas être lui. Par précaution, on fait tout de même une comparaison ADN avec les poils pubiens.

[00:17:57]

C'est décidément une fausse piste.

[00:18:07]

Et à partir de là, les années passent à nouveau. Un an, deux ans, trois ans, quatre ans de plus. En 2005, cela fait dix ans que Stéphanie a été tuée. La juge qui a récupéré le dossier et tenté de prononcer un non-lieu. Mais vis à vis des parents, elle n'ose pas. Et là s'écoule encore un an, deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, six ans, sept ans. Et nous voilà en 2012.

[00:18:36]

Ça fait 17 ans que Stéphanie est morte et en 17 ans. Vous vous doutez que les techniques d'exploitation de l'ADN ont beaucoup évolué? En 1995, quand Stéphanie a été assassinée, il fallait beaucoup de salive, du sperme un poil avec son bulbe pour isoler une empreinte génétique. Mais dix sept ans plus tard, on est capable de trouver de l'ADN dites de contact. Un peu de transpiration, un tout petit fragment de peau sur un vêtement, par exemple.

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Et donc, le juge qui a récupéré le dossier ordonne que dix sept ans plus tard, on ressorte les scellés, les pièces à conviction et notamment un objet, le peignoir, dans lequel on a retrouvé Stéphanie morte. Le laboratoire se met au travail et 17 ans plus tard, sur le col du peignoir de Stéphanie Foliot, pile à l'endroit où elle a été étranglée. Il isole un ADN et on retrouve le même ADN sur des mégots prélevés à l'époque dans un cendrier chez Stéphanie.

[00:19:48]

Le même. Or, depuis le début de cette enquête, depuis le premier jour, on sait qui a fumer ses cigarettes et les a écrasé dans ce cendrier. Il l'a reconnu lui même. À l'époque. Et donc, on a probablement le nom du tueur 17 ans après. Et cet ADN, c'est celui de Lilian Lilian, le grand copain qui était avec Karine au moment de la découverte du corps. Celui qui enfonce la porte de l'appartement pour rentrer et après la porte de la salle de bain.

[00:20:35]

Celui, surtout, que les parents de Stéphanie ont désigné depuis le début, c'est lui. C'est probablement lui. 17 ans après, le juge décroche son téléphone et il appelle les parents. Mme Florio. Écoutez, je ne peux pas vous donner de noms. Mais je pense que l'enquête est en train d'aboutir. Nous avons de bonnes raisons de penser qu'on a identifié le coupable de la mort de votre fille, Mme. Et quand ils raccrochent, les parents joviaux pensent tout de suite à Lilian Legrand tout de suite.

[00:21:21]

Alors Wetter, 17 ans plus tard, Lilian Legrand, vous vous souvenez qu'à l'époque, il venait de passer le concours de la gendarmerie? Eh bien, il l'a eue, son concours. Et depuis, il a servi dans la Garde républicaine. Figurez vous au service du président Chirac. Et dix sept ans plus tard, il est toujours gendarme. Il est adjudant et très bien noté.

[00:21:43]

Il est marié avec Sandrine, la sœur de Karine, qui était sa petite amie à l'époque. Vous vous souvenez? Ils ont deux filles. Affecté depuis quelque temps comme informaticien à la gendarmerie de Nice. Les policiers de Lille pourraient envoyer des collègues l'arrêter à Nice. Ils font le choix de lui adresser une simple convocation le 12 novembre 2012. Lilian Legrand se présente donc à la police judiciaire de Nice.

[00:22:16]

Bonjour monsieur, je vous en prie assez ou je vous informe qu'à dater de cet instant, vous êtes placé en garde à vue dans le cadre d'une information pour meurtre. Meurtre commis il y a 17 ans de mademoiselle Stéphanie Viaud. Le type est gendarme. Il reste parfaitement calme. Dix sept ans plus tard, il répète ce qu'il a déjà dit à l'époque mot pour mot. Mais évidemment, il ne sait pas que les flics ont son ADN. Legras, si, au bout d'un an aujourd'hui, vous vous doutez bien que c'est parce qu'on a déchargé le portable de contrôle, vous vous devriez parler, monsieur.

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Silence. Je dois vous informer que à cet instant précis, monsieur Legrand, votre femme, votre frère et votre père sont également placés en garde à vue en 1995. Ils vous ont fourni un alibi et d'après ce qui me remontent de leurs interrogatoires respectifs, eh bien, ils ne sont plus aussi formels qu'à l'époque. Oui, nous, monsieur, parlez nous. Mais l'adjudant Legrand ne se démonte pas. Et donc, à un moment, il faut abattre la carte maîtresse.

[00:23:39]

Bien monsieur, je vous informe que nous avons trouvé votre ADN, monsieur, sur le peignoir de mademoiselle le faux vio à hauteur de son cou et vous savez qu'elle a été étranglée. N'est ce pas? Qu'avez vous à dire là dessus? D'accord, mais je vous jure que c'était un accident. Il explique qu'à l'époque, il a eu une aventure avec Stéphanie. J'avais couché avec elle trois ou quatre fois. C'est tout.

[00:24:19]

Il dit que le matin du 24 mai 1995, il a sonné à l'interphone quelle l'attendait, qu'ils ont fait l'amour et qu'au cours du rapport sexuel un peu trop fougueux, Stéphanie est tombée en arrière et qu'elle s'est fracassé le crâne contre la baignoire.

[00:24:38]

Ça ne tient pas debout. Elle a été étranglée. Elle n'est pas morte d'un coup sur la tête. Et bon, vous dire les choses. Les policiers ne croient pas non plus qu'ils aient été amants. Et Lignan le Grand est obligé de servir une autre version maternage. J'ai sonné chez elle parce que je voulais la voir. Elle m'a ouvert la porte. Et quand j'ai vu qu'elle était nue sous son peignoir, je ne sais pas, ça m'a donné une impulsion.

[00:25:15]

J'ai eu envie de coucher avec elle. Je lui ai proposé qu'on prenne un bain ensemble. Elle a refusé.

[00:25:22]

Il dit qu'il a voulu la toucher, qu'elle l'a repoussé, qu'elle est tombée, qu'elle s'est cogné la tête et qu'il l'a étranglée pour faire croire à une tentative de cambriolage qui tourne mal. Et là, ça colle à peu près avec la scène de crime, même si on ne peut pas être certain que c'est la vérité. Il est incapable d'expliquer, par exemple, pourquoi on l'a retrouvée le visage ébouillanter, ni d'où vient l'héroïne qu'on retrouve dans son sang. A l'issue de sa garde à vue, Lilian Legrand est mis en examen pour meurtre et tentative de viol et il était écroué dans l'attente de son procès.

[00:26:03]

Le procès de Lilian Legrand s'ouvre 21 ans après le crime, en octobre 2016, devant la cour d'assises du Nord, à Douai. Il entre dans le box impeccable, veste bleu marine, chemise blanche. Il a embauché le meilleur avocat, qu'il soit Éric Dupond-Moretti. Et d'emblée, il annonce. Je plaide non coupable. Je n'ai pas commis le crime dont vous m'accusez. Il prétend avoir joué aucun rôle dans la mort de Stéphanie Foliot et à partir de ce moment là, il ne prononce plus un seul mot, pas un mot pendant les cinq jours du procès.

[00:26:51]

Mais alors, comment expliquer la présence de son ADN sur le col du peignoir de la victime? Son avocat Dupond-Moretti a une explication. Vous convenez que Lilian le Grand? Est proche de la victime. Et donc, à ce titre, il va chez Stéphanie Vio régulièrement et vous avez noté que dans son appartement, les toilettes ne sont pas séparées. Elles sont dans la salle de bain et le peignoir lui aussi est pendu dans la salle de bain à un clou.

[00:27:24]

Et donc, un jour, Lilian Legrand va aux toilettes, il se lave les mains. Et il s'essuie les mains sur le peignoir de Stéphanie. Est ce que vous n'auriez pas fait la même chose? Moins ça tiendrait, pourquoi pas s'il y en garde à vue? Il n'avait pas à et surtout si, après sa garde à vue, Lilian Legrand n'avait pas écrit à sa femme une lettre, une lettre pour s'expliquer et pour s'excuser. Une lettre qui se termine par cette phrase terrible Je suis désolé.

[00:28:03]

Maintenant, tu sais d'où viennent ces dix sept années d'insomnie. Imaginons que les policiers lui extorquer des aveux. Ça arrive, mais personne. Personne ne l'a forcé à écrire cette lettre. Alors, Dupond-Moretti a beau plaider que son client s'est retrouvé enfermé dans un engrenage de mensonges qui démarre avec les aveux, qui se termine par cette lettre? Ça ne convainc personne. Au terme de cinq jours d'audience, Lilian Legrand est condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Naturellement, il fait appel.

[00:28:54]

Il est rejugé en décembre 2017 devant les assises du Pas de Calais, à Saint-Omer. Même ligne de défense. Même dénégation.

[00:29:03]

Et même peine 30 ans. Et une affaire qui, au final, laisse beaucoup de zones d'ombre. Mais à qui appartenait ce fichu poils pubiens? Pourquoi y avait t il de l'héroïne dans le sang de Stéphanie? Et pourquoi a t il ébouillanté son visage? Des questions qui, 22 ans plus tard, restent sans réponse.

[00:29:35]

Incroyable histoire que nous allons débriefer maintenant avec celui qui fut deux fois en première instance et en appel. Avocat général au procès de Lisions le grand Luc Frémiot. Alors, Luc Frémiot.

[00:29:48]

On peut d'ailleurs commencer par ces deux mystères qui demeurent peut être que vous avez. Vous avez une idée de ce qui s'est vraiment passé. Le pôle pubien d'abord. Il était là par hasard.

[00:29:59]

Eh bien écoutez, pour moi, c'est pas du tout un mystère parce qu'il y a un élément qui est très important qu'on retrouve lorsque l'on étudie l'état des lieux. Lorsque la police scientifique vient sur place, le corps de Stéphanie est dénudé à l'origine et le avait jeté une couverture sur le corps de celle ci. De manière virale, il a préservé sa pudeur. Oh, voyez vous, cette couverture a été ensuite fait l'objet de nombreux examens et on s'est rendu compte que cette couverture supportait d'autres poils pubiens, des cheveux, des poils de toutes natures.

[00:30:38]

Et lorsque l'on a interrogé la colocataire de Stéphanie, elle a expliqué que comme beaucoup de logements d'étudiants, il y a des étudiants qui s'invitent le soir et qui boivent un petit peu, qui passent une bonne soirée là et qui terminent sur le canapé en train de dormir. Et il y a cette couverture qui leur sert tout simplement en Le droit a dormi dans cette couverture.

[00:30:59]

C'est qu'elle doit dormir dans cette couverture qui n'est pas Didier le Grand.

[00:31:02]

Plutôt, bien sûr. Mais il y a eu toute une série de personnes qui sont venues passer la nuit là bas. Le problème, c'est évidemment de les retrouver, mais c'est quasiment impossible dans une vie d'étudiant. On le sait bien, il y a des gens qui sont habitués. Il y a des milliers des autres qui sont gens occasionnels. Mais ce qui est frappant dans tout ça et ça, c'est ce que j'ai évidemment recueilli dans l'histoire, c'est que c'est le grand lui même qui prend cette couverture et qui, avant l'arrivée de la police, est bien protégé, comme il dit le corps de ces familles pour cacher un petit peu cette pudeur, une posture qu'elles avaient, il explique comme ça.

[00:31:38]

Donc, une deuxième enquête, au fond, c'est de s'être accroché à ce point, comme s'il était certain que ce soit le poil du tueur.

[00:31:47]

Tout à fait. Et je pense que ça, c'est un élément qui n'a pas été vu. Ça arrive très souvent dans une enquête, c'est à dire à force de ramasser des indices qui la fait défiler, etc. Il y a toujours quelque chose qu'on oublie parfois. On oublie même des prélèvements sous les ongles. J'ai déjà vu ça dans d'autres dossiers et bien là, cette couverture là, voyez vous, on n'a pas fait la relation avec les petites phrases de Legrand qu'on retrouve dans un procès verbal expliquant justement qu'il a fait ça, Legrand, comme d'habitude, par orgueil.

[00:32:16]

Il veut montrer que c'est quelqu'un de bien, qu'il a eu cette attention vis à vis de cette jeune femme défunte et que ça explique un peu ses problèmes. Le mystère des poils pubiens, c'est l'héroïne.

[00:32:27]

Alors d'où pourrait venir l'héroïne? À aucun moment dans ses aveux. Il nous dit je lui injecter de l'héroïne.

[00:32:33]

Alors, l'héroïne lectorats, le grand mystère, alors qu'il faut bien bien intégrer, c'est d'abord que Stéphanie n'est pas une héroïnomane. Alors, comme toute une série de jeunes gens, il lui est arrivé effectivement déjà de fumer du cannabis. Ses proches amis l'ont dit c'est pas une habitude, c'est occasionnel de fumer. Jamais non plus dans son domicile. Quant à l'héroïne, il n'y a rien. A aucun moment, ses amis et lui aussi ont entendu un nombre impressionnant de témoins.

[00:33:06]

Aucun de ceux ci ne dit l'avoir vu utiliser de l'héroïne. D'autre part, vous avez une expertise. L'expertise des cheveux, comme vous l'avez bien dit tout à l'heure, démontre que ce n'est pas une tueuse qui n'est pas quelqu'un qui se venge de façon régulière. En plus, on a quand même des horaires. On sait par exemple que sa colocataire s'en va à 8h50 le crime ou l'assassinat et peut être une préméditation. On ne s'est pas déroulé dans l'heure qui a suivi.

[00:33:33]

Comment expliquer qu'une jeune fille qui s'apprêtait à prendre son bain avait discuté avec sa colocataire avant qu'elle parte? Ce soir, j'ai une belle soirée. J'ai passé la soirée avec Vincent, mon petit ami, à Tournai. Qu'est ce que je mets comme vêtement si l'occupation, c'était ça? Je voulais faire belle. On puisse se dépêcher parce que il y avait un gamin qui devait passer du matin. On est à mille lieues de penser que cette jeune femme a été volontairement l'héroïne.

[00:34:01]

Je ne sais pas. Est ce qu'on le lui a injecté dans les bras? On lui a été donné en ligne de force pour l'amener peut être accepter ces violences. Et puis, il y a eu un problème au niveau des expertises. Le mystère reste entier. Si c'est le grand qui lui injecte de l'héroïne, alors c'est un meurtre avec préméditation. C'est un assassinat. Ça vous perpétuité?

[00:34:25]

Tout à fait tout à fait. Mais on a fait l'hypothèse là n'a pas été confortée par aucun autre élément. On ne peut pas. L'impression d une intuition renvoyer quelqu'un du chef d'assassinat dans ces conditions, est ce qu'il ressemble, lisions le grand pour autant que vous ayez pu accéder à lui?

[00:34:48]

D'ailleurs, puisque si j'ai bien compris, il ne dit rien, moi, au cours du premier procès, n'avait pas besoin de parler pour le dévoiler.

[00:34:59]

Les silences, parfois, les comportements, les regards, les limites renseignent sur les comportements et les personnalités dans le grand. C'est quelqu'un de très sombre, de très austère, de ferme, mais je crois que c'est l'expression qui lui convient le mieux. Y même qu'il ait cadenassés. Il a une façon de toiser son auditoire. Il a des bras croisés en position de défense et ses yeux noirs ont fait circuler sans arrêt, regarde les témoins, la famille de la victime.

[00:35:31]

Il n'y a jamais eu, à aucun moment, le moindre soupçon d'empathie, de désarroi. Rien ni rien.

[00:35:41]

Son premier procès et au deuxième, il parle un peu. Au deuxième, il s'est exprimé davantage, effectivement, parce qu'on lui a fait observer que le fait de n'avoir pas parlé dans son procès dans un premier temps pourrait se retourner contre lui. Mais lorsqu'il parle des faits, il se contente de confirmer que les éléments qu'on a depuis le début, c'est à dire qu'il s'agit là ce soir là, par là, pour les chercher, comment dire sa future belle sœur qui est ramené à son domicile?

[00:36:08]

Et puis, ils sont tombés sur cette scène là, il y avait rien d'autre.

[00:36:12]

Sa stratégie de défense dont vous saviez qu'il allait, vous voyez l'accusé en général? Je ne sais pas. Vous vous le voyez pas avant le procès, sinon vous, vous saviez qu'il allait arriver au procès et revenir sur ses aveux?

[00:36:25]

Non, non, pas. C'est une surprise pour vous. Pas vraiment de surprise. En tant que des assises aussi derrière moi, j'ai vu toutes les façons de se comporter comme on peut l'imaginer. Ça n'a pas été une surprise et le comportement qu'il a eu au cours de l'audience souligne ce comportement fermé, bloqué. Mais on était en adéquation parfois avec sa ligne de défense. C'est pas lui tout ça. C'est très, très désagréable mon ressenti. Il y a une atmosphère très lourde, voyez vous.

[00:36:55]

Vous avez les parents qui sont là, mais qui cherchent un embryon d'humanité. C'est celui qu'ils regardent. Il faudrait que je croise le regard et il ne fait pas les choses. Si vous voulez que lorsqu'on y vit, on s'en souvient.

[00:37:09]

J'imagine encore aujourd'hui les parents de Stéphanie qui doivent encore trancher à ce moment figure alors il enferme son avocat dans sa stratégie de défense intenable.

[00:37:19]

La stratégie de défense est intenable. Mais n'oubliez jamais qu'on est devant les jurés, devant des magistrats professionnels. Je pense que c'est une stratégie qu'il faut défendre devant les jurés. C'est compliqué parce que la défense a très intelligemment et habilement essayé de d'abord démonter la personnalité de Stéphanie en la faisant passer pour ce qu'il n'était pas, c'est à dire une consommatrice de produits stupéfiants. Pour quelqu'un qui occultez avec sa colocataire parce qu'elle n'est pas à cause de son mauvais caractère qui n'est pas tout à fait vrai, il y avait quelques divergences, mais une femme se parlait.

[00:37:58]

Vivre ensemble avait décidé de se séparer à la fin de l'année universitaire. Puis après, il a accepté ce qui a été fait avec la défense de reporter l'origine du crime sur quelqu'un d'autre. On a parlé d'un pourvoyeur effectivement de produits stupéfiants qui aurait pu venir lui réclamer de l'argent. On a parlé ensuite d'un marginal qui avait été vu dans un café avec des traces de griffes sur le visage. On a parlé de ce fameux bug dans l'hôpital psychiatrique. Tous ces éléments là, voyez vous, avec toujours un recours à ce point qu'on n'explique pas a priori, n'explique pas ça peut influencer des jurés qui se posent des questions.

[00:38:37]

Vous êtes en train de me dire que vous avez craint un moment que Dupond-Moretti arrive à retourner le jury en faveur de son client.

[00:38:44]

Mais dans toutes les affaires, toutes les affaires particulièrement, non. Mais il y avait cette possibilité là. Il y avait une possibilité. La difficulté était effectivement de reprendre les choses dans le bon ordre. Et puis de faire comprendre à figurer qu'on avait des éléments matériels. Mais en plus des comportements, il faut parler les comportements pendant l'enquête. Il y a des choses qui sont d'une perversité totale dans le grand. Il n'y avait pas eu ce soir là et Karine qui a fait les affaires des collègues de Karine Wickens.

[00:39:17]

Les résultats ne devraient pas venir normalement, soulignant qu'il y a eu les filles qui fabriquent des bouquets de fleurs séchées. Les étudiants ont présenté à la maman de Karine a même écrit Booké! On ira ensemble. Manipulateur! Mais venir quelqu'un avec lui pendant que Karim est en train de préparer ses affaires, il n'est pas encore rentré dans la salle de bain qui est fermée à clé, mais il est rentré en ouvrant le périnée. Il croyait alors qu'il mort tranquillement en attendant que Karine Viard fait cette découverte à cette porte fermée.

[00:39:53]

Et puis ensuite, la découverte du corps. Ensuite, le petit mot de Simon qu'il a collé sur le frigo. Mais quand on a Français maintenant, on est dans une manipulation perverse et totale. Le motif est 100% sexuel pour vous? Oui, absolument persuadé. D'ailleurs, il y a plusieurs choses qui nous permettent. Globalement, il y a la position dans laquelle on retrouve expliquerai. Mais moi, je pense que les familles qui surpris au moment des coulées sont bas.

[00:40:18]

Est ce que l'Union n'avait pas comment lire une clé? Qu'est ce que j'ai soutenu dans le réquisitoire? C'est d'ailleurs quelque chose qui est tout à fait plausible parce que l'union fait du week end la famille de Karine et Karine avec à la clé. Il aurait très bien pu faire un double de cet été. Qu'est ce qui s'est passé et qu'est ce qui explique que cette jeune femme qui n'aurait jamais ouvert à moitié nue, part, complètement nue, en peignoir?

[00:40:41]

On la retrouve dans la salle de bain, le visage ébouillanté. On fait appel. À mon avis, la tentative de viol s'est passée dans la de. Elle a été surpris. Là, il a créé la position du corps. Aucun doute sur la tentative de viol et le corps cassé en deux. Elle a la tête en arrière, dans l'eau. L'eau est brûlante puisqu'elle faisait couler l'eau chaude pour son bain. Le fait qu'il n'ait pas fermé le robinet au niveau de l'eau brûlante, ça prouve bien évidemment que les personnes ne l'étaient pas.

[00:41:12]

Je pense à sa femme.

[00:41:13]

Je suppose qu'elle a témoigné à son procès. Donc, elle vit avec lui depuis 17 ans sans savoir que c'est un tueur. C'est terrible d'avoir peur sans savoir où il l'a trompée pendant des années et des années durant. Et lui, il avait dit que c'était pour refaire une vie au soleil. Et puis, il a établi qu'il avait une maîtresse qui avait demandé également de se déplacer dans le Sud. Elle apprendra au cours de l'instruction et au cours du procès, malheureusement, qu'elle a été trompée régulièrement par téléphone avec une mineure.

[00:41:52]

Elle parle comment elle se comporte à l'audience.

[00:41:54]

Elle s'informe. C'est intéressant. Est ce c'est elle qui joue ou est ce que l'on cherche à le protéger avec les prêtres?

[00:42:03]

Il n'y a pas d'autre mot à dire. Elle a répondu aux questions qu'on lui posait, notamment sur du curé connu comme le père de Lilian et celui qui était incapable de mettre de l'huile sur les yeux. Elle a confirmé de manière beaucoup plus aiguë l'évêque ne se souvenait plus, etc. Et là, on la met en place. Les éléments, on leur répond quoi penser? Voilà, voilà. En fait, c'est une femme qui brisez absolument à la dérive et qui, petit à petit, je pense comprendre ce qui s'est passé, avec qui elle a vécu.

[00:42:41]

C'est une dernière question pour vous? Luc Frémiot, vous avez été d'abord procureur général du nord du Liban, avocat général, avocat général du Nord. Vous vous avez plaidé devant la cour d'assises pendant des années et des années. Vous avez souvent eu face à vous celui qu'on appelle à tort qui, à l'époque, était avocat. Eric Dupond-Moretti. Comment est ce que vous le regardez? C'est un avocat qui est sans doute le plus doué de sa génération, qui a obtenu plus de 150 acquittements aujourd'hui devant la cour d'assises.

[00:43:09]

Vous avez de l'admiration pour lui? Il vous a agacé parfois.

[00:43:14]

C'est une histoire assez longue avec Eric Dupond-Moretti. Je le connais depuis très, très longtemps. Effectivement, nous avons été mis et ensuite les affaires qui nous ont donné l'enjeu que la violence de l'audience et les personnalités de chacun l'ont amené à nous opposer de façon très forte. Donc, il est clair j'ai forcément le talent était toujours admirable. Les moyens ne le sont pas toujours. C'est à dire qu'il s'occupe beaucoup des victimes. C'est ce qui me gêne beaucoup.

[00:43:47]

En général, oui. Les victimes, les témoins. Ceci dit, lorsque ça m'arrive, j'interviens et remet les choses en l'état. Le problème, c'est que si on le laisse faire, il peut faire n'importe quoi. C'est la raison pour laquelle, effectivement, il faut se méfier. Beaucoup des réactions des jurés, bien évidemment.

[00:44:06]

Merci Luc Frémiot d'avoir une fois de plus accepté de débriefer cette histoire qui est l'une des sans histoires que vous avez eu à défendre au long de votre carrière.

[00:44:18]

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