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Christophe Hondelatte Voici l'histoire stupéfiante de Tina Parat, aujourd'hui Tina Maco, une jeune Nigériane adoptée au début des années 2000 par un footballeur vedette du Paris-Saint-Germain, Godwin OPAS et sa femme Linda, pour en faire en vérité une esclave.

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Je tire cette histoire du livre de Tina paru en 2010 chez Michel Lafon et que vous trouverez en poche. Et j'ai lu ma vie à un prix et Tina sera là tout à l'heure. J'ai écrit son récit avec toute Duhalde, Dieu le veut, la réalisation de Céline le brave.

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Christophe Hondelatte. Il faut d'abord que je vous raconte le premier drame de ma vie. Maman, ma pauvre mère, Tennie au Makhous, je ferme les yeux et je le revois comme si c'était hier. On habite dans la banlieue de Légo. La capitale du Nigeria. Elle dirige un petit commerce. Elle prépare des plats à la maison et des cousines pour les vendre en ville. Et mon père, Simon Maco, est employé dans une usine. Et un jour, le ventre de maman s'arrondit.

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On dirait qu'elle cache un gros ballon sous son boubou.

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Valentina, tu préférais un petit frère ou une petite sœur et une petite sœur. Elle pourra partager mes jeux et surtout, je ne serai plus seule à devoir. Et des mamans à la maison, on dit toujours. Tina Fey, si Tina fait ça à mon frère Emmanuel, on ne lui demande jamais rien. Ça fait longtemps que j'ai compris qu'ici, les hommes sont les rois des feignants. Alors je prie de toutes mes forces pour que le bébé soit une petite fille.

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Mais quand Thioub vient au monde, c'est un garçon. Ne pleure pas Tina, j'aurais un autre bébé. Et cette fois, je te promets que ce sera une petite fille, une petite sœur. Rien pour toi.

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Et puis, un jour à nouveau, le ventre de maman s'arrondit et à nouveau, je fais des prières pour que ce soit une petite sœur. Et puis c'est mort. Si mon vis à vis ta femme a perdu le bébé, elle va mourir. Faut l'amener d'urgence à l'hôpital. Je veux la voir, mais mon père me repousse.

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Maman est morte le soir même à l'hôpital. Je n'ai pas pu lui dire au revoir. Pourtant, les adultes parlaient nos fatigues de fausses couches de fatalité. Et moi, au fond de mon coeur, je me pose une terrible question est ce qu'elle est morte parce qu'elle voulait me faire la petite sœur qu'elle m'avait promis? Et puis, un jour, mon père rentre du travail et nous s'appelle Manuel. Inna Eyong venait ici, venez, on se précipite dans le salon et on découvre une femme.

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Je vous présente l'ami. A partir de maintenant, l'ami va vivre avec nous et on va bientôt se marier. Je la regarde, mais mon père l'a t il déniché? Qu'est ce qu'il peut bien lui trouver? Réveille toi, Simon, ouvre les yeux. Tu vois bien que cette mégère est tout le contraire de ma mère. En tout cas, à peine installé chez nous, elle se conduit en maîtresse de maison je ne l'aime pas et elle l'a bien compris.

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Elle me le rend bien. Un jour, mon père vient me voir. Son visage est grave, comme quand il a réfléchi longtemps. J'ai pris une décision, Tina. Va aller vivre chez, donc. Cette bonne punition, au contraire, j'aime beaucoup mon oncle Balas, qui vit de l'autre côté de l'ego. Il est célibataire, il n'a pas d'enfant et donc une nouvelle vie commence. Mon père vient nous voir tous les week end et week end.

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Il me dit. d'Hénin. Tu te souviens de mon parrain? Tu devinera jamais ce qu'elle m'a proposé. Non, je ne devine pas. Elle veut te prendre chez elle, dans sa maison. Vous adoptez? Jamais je ne veux pas trahir ma mère. Alors, il n'insiste pas, mais il m'en reparle la semaine suivante et il m'expose tous les avantages que j'aurai à devenir la fille de cette femme très riche et son mari footballeur.

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Il est footballeur professionnel en Europe et gagne des millions et des millions. S'il t'emmène avec eux en France, Tina aura une vie meilleure. Tu pourras aller à l'université. Et là haut, je peux te dire que ta maman sera très fier de toi. Quelques jours plus tard, mon oncle Balam me fait grimper sur sa moto et il m'amène dans le quartier résidentiel de l'Écosse. Il s'arrête devant une belle bâtisse. Un gardien vient ouvrir. Bonjour, nous venons voir.

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Madame empara. Je me raidis, mais je les suit et j'ouvre des grands yeux. J'en reviens pas de ce que je vois autour de moi. Cette grande télévision à écran plat dans le salon. Et Mme Auparavent nous accueille. Je connais sa fille Sophie. On était copines quand on était petite. Pour la voir, Sophie. À Souffrirent est en Europe. Avec son père, son petit frère Steeve et sa petite soeur Cyndi. Les adultes ont décidé pour moi, je vais aller vivre chez les parents.

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Alors, une semaine plus tard, je quitte la maison de mon oncle pour aller m'installer chez eux.

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Malamok Parham accueille et elle m'explique qu'ils vont adopter Et tu seras notre fille. On ira rejoindre tout le reste de la famille à Paris, en France. La France, je sais où ces riches et c'est froid et c'est loin. Ça me fait un peu rêver, mais ça me fait aussi un peu peur.

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En attendant, mon existence est complètement chamboulé. J'ai une grande chambre pour moi toute seule. Je mange tous les jours des plats délicieux, mais ceux qui m'épate par dessus tout, c'est qu'il n'y a jamais de panne d'électricité alors que chez nous, dans les quartiers pauvres, on ne sait jamais quand le courant revient. Et puis, un jour, on me tend un passeport. Je loue, je m'appelle désormais Tina. Mon départ pour la France est prévu le 11 janvier 2001.

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Je viens d'avoir 12 ans le jour du départ, mon père, mes frères et mon oncle viennent me dire au revoir. Mon père me prend les mains dans les siennes, a de la chance, tu sais, tu vas avoir une vie meilleure. Tina, tu dois pas faire d'histoire. Rien sage. De grosses larmes coulent sur mes joues. Mon père me serre très fort dans ses bras. Très fort. Ne pleure pas, je te promets qu'on se reverra bientôt.

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Tu t'es trompé, papa? Tu t'es trompé.

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On ne s'est jamais revu des parties rejoindre maman et on m'a raconté que quand tu as fermé les yeux, les dernières paroles ont été pour moi.

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Quand je descends de l'avion à l'aéroport Charles de Gaulle, le froid, c'est l'hiver ici et je vois une petite foule qui attend dans le hall et je le vois qui m'attend. Goldwing OPAS, mon nouveau père. Il s'approche et il pose sur mes épaules leur manteau. Il m'intimide un peu. C'est un champion. Chez nous, c'est un Super Eagle. Tout le monde le connaît. Bonjour Tina. On va à la maison. Comment aurais je pu imaginer que cet homme, cet homme qui vient de me sourire avec bienveillance, était en train de me conduire?

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Berryman Flickr. Le nez collé à la vitre de son 4/4 Land Cruiser. Je regarde nos paysages, tout est gri gri, gri, gri, gri gri partout La Courneuve, Saint-Denis, Gennevilliers, Colombes et enfin le Fraissinet.

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Voilà ta nouvelle maison. Elle te plaît? Si elle me plaît, mais c'est un palace qui me conduit à l'étage jusqu'à une grande chambre, et sa femme Linda est là, couchée dans le lit. Bonjour Tina! Elle sert contrÃle, un tout petit bébé de quelques semaines. Comment il s'appelle? Ils s'appellent Samuel. Ma chambre est une petite pièce lumineuse, elle est tapissée d'un papier peint aux motifs de fleurs roses et bleues. C'est une chambre de petite fille.

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Je m'approche du lit, je me mets à genoux, notre père qui est aux cieux. Votre nom soit sanctifié. Votre règne vienne. Votre volonté soit faite sur la Terre. Je demande au seigneur de bénir mon père, mes frères et toute ma famille. Je me couche et je m'endors aussitôt.

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A la maison, les journées sont longues. Mes sœurs et mon frère sont à l'école et je me retrouve toute seule.

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Lina m'a expliqué qu'il était trop tard pour m'inscrire, ira à l'école à la rentrée, en septembre, dans six mois. Du coup, elle a trouvé de quoi m'occuper, elle me demande de balayer, de passer la serpillière, de ranger les chambres, de faire la vaisselle. Je me dis qu'elle est fatiguée par le bébé, alors j'obéis, je fais de mon mieux.

[00:11:17]

On va déménager Goldwing change d'équipe. Elle quitte le Paris Saint-Germain pour le Standard de Liège, en Belgique. Et ils ont trouvé la maison de leurs rêves à Chatou. C'est pas loin. Bien dans cette maison, tu vas dormir en bas à partir de maintenant, Tina, ce sera ta place. Pas, mais on passe à la cave. Je prends mes affaires, je descends l'escalier au ralenti, il y a 13 marches et j'arrive dans une pièce froide et humide avec une ampoule nue qui se balance au plafond.

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Il y a des cartons éventrés, des valises déglingué et au milieu, un matelas jetés à même le sol. Ce soir là, pour la première fois, je récite pas le notre père, je m'allonge tremblante de peur et je pense à mon père. Pourquoi m'a t il donné cette famille? Linda a fait des achats pour la rentrée scolaire et elle distribue à chacun un cartable, une trousse, des cahiers. Mais il n'y a rien pour moi. Je vais pas à l'école, toi, tu veux aller à l'école, mais tu es nulle.

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Ma prof, Tina, tu crois comprend les nuls à l'école, t'es juste bonne à Balayaient et encore faut tout le temps derrière toi quand tu peux. C'est pas possible de sentir aussi mauvais.

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Linda m'a donné un réveil. Je dois le faire sonner tous les jours à 5 heures.

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Je prends une douche puisque je peux. Ensuite, je repasse les uniformes des enfants. Je vérifie que rien ne manque dans leur cartable. Je prépare leur petit déjeuner. Je les aide à faire leur toilette. Je les habits. Je prépare leurs goûters et je les accompagne jusqu'à leur école internationale. Et après le ménage, Linda exige que je change les draps deux fois par semaine à midi. Par chance, il reste à la cantine. Je ballé l'escalier et là, en principe, j'entends un rugissement.

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Philæ, Tina. Sa Majesté Linda vient de se réveiller et elle a faim, alors j'arrive avec un plateau et une assiette de spaghetti avec des piments, des oignons et des fruits de mer. C'est son plat favori.

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Non, tu ne crois pas que je vais bouffer ça. Demi tour, je vais faire autre chose. Et après, quand elle se lèvera, elle trouvera de la poussière sur une étagère. Alors elle me criera dessus et elle me frappera peut être avant de partir faire du shopping avec une copine.

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Un jour, dans une poubelle, je trouve un vieux cahier et je le prends parce que pour moi, c'est un trésor. Je le cache sous mon T-shirt et je vais le planquer désormais sous cahiers. J'y pense toute la journée. C'est comme un ami qui m'attend le soir. Dès que je descends, je me précipite et je commence à écrire. J'écris toute ma rage, toute ma haine, toute ma solitude. Elle a honte de rien. Elle tire même pas la chasse.

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Quand elle a terminé, c'est moi qui suis obligée de le faire. Quand je fais ça chambre. Écrire, écrire me fait tellement de bien.

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Je n'ai jamais entendu Linda auparavent dire je t'aime, pas même à ses enfants quand elle veut leur témoigner son affection. Elle leur fait un cadeau et le reste du temps, elle n'en veut pas autour d'elle. On est cinq enfants dans cette villa. La maison devrait être remplie de rires. Il n'y a que des hurlements et les colères de Linda.

[00:15:19]

Les enfants se sont aperçus que je n'étais pas considérée comme un jour.

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Sa mère me frappe et samedi s'interpose carrément. Et Sophie, qui me voit trimer à longueur de journée, me donne parfois un coup de main en cachette pour plier du linge ou essuyer de la vaisselle. Et un jour, Sophie découvre mon cahier. Qu'est ce que c'est ça? T'as pas osé écrire ça sur maman autant que toi, je dirais rien promis. Je rien à personne. T'inquiète pas trop.

[00:16:00]

J'ai une bonne nouvelle à noter dans mon cahier Magda et Patrick viennent passer quelques jours à la maison. Ce sont des amis de Godwin et Linda. Ils se sont connus à Bruxelles au début des années 90, quand Godwin jouait en Belgique. Et quand Magda est, mon sort s'améliore. Linda n'ose pas me maltraiter devant elle et un jour, à la cuisine, Magda me dit. Les malheureux Ochs n'étaient pas Cantina. Je lui fais jouer de la tête. Je voudrais partir loin d'ici.

[00:16:33]

Ecoute, je connais pas la loi française. Je ne sais pas quel âge un enfant peut quitter sa famille, quitter sa famille, mais où je pourrais aller? Je connais personne. Je parle très mal le français. Je me suis prise au piège. Je vais me renseigner, Tina. Et en attendant. Sois forte et sois courageuse. Est toujours là pour toi. Magda et Patrick sont repartis, mais moi, je suis retourné à mon enfant. Ce jour là, je me dispute avec Sophie, une brebis, un truc de gosse.

[00:17:17]

Je vais le dire à maman et quelques instants plus tard, Nina. C'est vrai que t'as un cahier. Pas le chercher tout de suite, je vais le chercher. Je vais mourir. Elle me l'arrache des mains, oh là alors! Mais tu sais ce qui peut m'arriver si quelqu'un tombe là dessus. Saloperies, vas tu vas m'envoyer en prison et là, elle attrape une chaussure, un escarpins Dior de couleur blanche et elle me déchire le crâne. J'ai trouvé un autre petit carnet à spirale dans une poubelle et je l'ai volé, celui là, elle le trouvera pas.

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En revanche, je fais plus de prière. Pas parce que j'ai oublié Dieu, parce que c'est lui qui m'a oublié. Et les mois passent et les années. Et maintenant, j'ai 15 ans et un jour, je découvre que Linda a un amant. Elle arrive avec lui un jour à la maison. Un jour que Goldwing n'est pas là, elle nous le présente comme un ami d'enfance.

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Les enfants, vous pouvez l'appeler Tonton et avec tonton, il s'enferme dans la chambre d'amis. Un bon moment. Et quand ils réapparaissent, on va faire un tour à. La nuit tombe, ils ne sont pas rentrés et la Goldwing appelle. Maman n'était pas là, maman. Et Sophie lui lui dit qu'elle est allée se promener avec Tonton et là dessus. Tonton et Linda rentrent. Et là, d'un coup, la porte d'entrée s'ouvre. Goldwing, alors il attend le lendemain que le tonton soit parti pour exploser.

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Il hurle. Il jure la faire trembler les murs.

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Et en plus, il a épluché les comptes bancaires. Elle a un autre amant. Elle lui paye un appartement. Cette nuit là, comme Linda a claqué la porte, qu'elle ne dormira pas là. J'ai le droit de dormir sur le petit canapé du salon et au milieu de la nuit, on Goldwing vient me réveiller. Lève toi Tina! Bien avec moi et il m'entraîne jusqu'à la cave. T'as déjà pensé à ton avenir plus tard, Tina? Ce que tu voudras faire?

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Je ne voudrais pas me marier avec un homme célèbre footballeur par exemple, comme moi. Je pourrais t'aider. Mais avant, faut que tu fasses quelque chose pour moi. Est ce que tu veux que je fasse? Moi, je veux jouer avec toi, quoi? Je coucher avec toi aussi, tu préfet? Et là, il matera pas la gorge. J'étouffe, je pleure, je supplie, m'écarte, les jambes de force. Il s'allonge sur moi.

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La douleur. Cuxac brûlure. Combien de temps ça dure? Je sais pas. Mon esprit, c'est un peu de mon corps quand il se redresse, son regard vide.

[00:20:58]

Et il bloque la gorge. Si je veux Tina. Je ne peux faire de ta vie un enfer. Alors, tu dérailleurs personne, tentant, rien. Si tu parles, je te tue. Il recommence au Noël suivant. Il prétexte qu'il faut aller chercher une bouteille de gaz et il m'emmène en voiture sur une aire de repos à l'arrière Tina.

[00:21:32]

On fait ça vite et puis on rentre. Non. Et là, on ouvre la portière et je me mets à courir droit devant et je rentre à la maison.

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Elina m'interrogent sur le pas de la porte. Celui dit tout, tout menteuses. Mais pour qui te prends tu crois que mon mari le congé avec toi, mon mari? Le footballeur a beau avoir toutes les femmes qu'il veut, alors tu crois qu'il va coucher avec un animal qui peut et elle me force à lui demander pardon. Et bien sûr, il recommence qu'il a été remercié par son club de Liège. Il se retrouve sans club et à partir de là, il me viole tous les jours et parfois même plusieurs fois par jour.

[00:22:24]

J'en peux plus. J'en peux plus. Si je fuis pas, je vais mourir. Je fais plusieurs tentatives d'évasion la première fois, je finis au commissariat et comme j'ai 16 ans, les policiers appellent ma famille et ça recommence. Les viols une fois alors qu'il est sur moi, Lynda surgit d'un coup et elle se met à pousser des cris de harpie. Mais tout n'est qu'une salope qui le sexe. Je vais te donner une leçon, ina, quand t'es pas prête d'oublier, je vais te marquer jusqu'à la fin de tes jours.

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Et là, la jolie voix qui prépare une casserole de sauce au piment à poil. Salon. Elle tient une seringue en plastique remplie d'eau, la sauce. Elle se jette sur moi, je sors la seringue qui fouille entre mes jambes et elle marche avec tout son venin, hurle de douleur. À la fin, elle me gifle. Et là, elle sort un rasoir. Je vais être marqué salopes à jamais. Elle pose la lame sur mon sexe.

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Le sang gicle. Hurle. J'espère que t'as compris cette fois et je ne veux pas avoir de sang sur la moquette, tu n'es pas tout à. Une fois de plus, je m'en renfloués, je saute par dessus la grille, j'atterris chez la voisine et puis je saute dans un autre jardin et puis encore un autre et je vois une femme.

[00:24:26]

Et cette femme me dit d'aller voir des voisins.

[00:24:28]

Un voisin qui est médecin et sa femme et ses voisins appellent la police. Ne t'inquiète pas. On est là pour toi, on est là pour t'aider. C'est notre devoir. On te laissera pas retourner chez ces Gentinnes. J'ai tout raconté aux policiers, tout. On m'a placé dans un foyer et un jour, l'éducatrice m'annonce. Vos parents ont été arrêtés, Tina. Et on en a parlé hier soir à la télé. Il y a la photo de Goldwing dans les journaux.

[00:25:15]

Il a été mis en examen pour violences volontaires sur mineur, pour viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité et l'INDA pour violences volontaires sur mineur, actes de torture et de barbarie. Ils sont tous les deux en prison. Ça me paraît irréel.

[00:25:41]

La magistrate qui est en charge de mon dossier a décidé d'organiser une confrontation dans son bureau. On m'a demandé de choisir une avocate. J'ai choisi de mettre. J'entre dans le bureau de la juge. Je m'assois et je vois arriver. Lina empara quand elle entre dans la pièce. Je suis comme paralysée. Je regarde le bout de mes chaussures.

[00:26:07]

J'essaye de reprendre mon souffle.

[00:26:10]

Faut pas que mon regard croise le sien. La greffière lit les déclarations que j'ai faites à la police. Vous bottiers Tina, Mme Para. Moréno jamais levé la main sur elle. Ça a toujours été une enfance difficile. Quand son père m'a demandé de l'apprendre, il m'a dit qu'il n'arrivait à rien avec elle, que c'était une vraie garce. Elle n'avait même pas 10 ans.

[00:26:36]

Il m'a dit qu'elle était vicieuse, qu'elle couche avec tout le monde qui vont y croire.

[00:26:48]

Quelques jours plus tard, nous voilà confrontés à Goldwing. Je n'ai jamais touché jamais. Votre femme vous a pourtant surpris avec elle alors que vous aviez une relation sexuelle. C'est elle qui m'a piégé. Elle est venue me rejoindre toute seule et ma fait des choses. Chacun de ses mensonges sont un rouleau compresseur qui me passent dessus. La prochaine étape, c'est le procès devant la cour d'assises. Le procès a lieu devant la cour d'assises de Versailles en mai 2007 et je suis sacrément surprise de voir autant de monde.

[00:27:33]

Il est vrai qu'un ancien footballeur du PSG aux assises, c'est pas courant.

[00:27:38]

Madame aux parents. Dans quelles circonstances? Avez vous adopté Tina? C'était la fille de nos amis négoces. Et sa mère était morte et son père savait plus quoi faire d'elle, quoi? Elle couchait avec tout le monde, même avec son frère et elle, prostituée. Il prétendait que j'étais la seule à pouvoir la reprendre en main. Mme Empara. Avez vous acheté Tina? Vous avez déclaré pendant l'instruction avoir versé l'équivalent de 365 euros au père de Dinah. Oui, mais c'était pour l'aider.

[00:28:17]

Il voulait s'acheter une moto. J'ai été acheté. Cette révélation manécanterie. On m'a vendu. Mademoiselle ou pas? Est ce qu'on vous frappé? M. Parham frappé? Mais c'est sa femme qui me frappe le plus souvent. En face, il faut. Tout ça, c'est des mensonges, elle a été traitée comme les autres. Regarde moi, espèce de menteuse, répéter ce que tu viens de dire. Aux parents. Reconnaissez vous avoir eu des relations sexuelles avec votre fille adoptive?

[00:29:03]

Ce n'est arrivé qu'une seule fois, mais je ne l'ai pas forceurs. Disons que c'est elle qui a couché avec moi. Aux parents, levez vous! La Cour vous déclare coupable des faits de violences volontaires sur mineurs, de viols et d'agressions sexuelles par personne ayant autorité, et elle vous condamne à la peine de treize années de réclusion criminelle. Mme Linda, auparavent, levez vous! La Cour vous déclare coupable des faits de violences volontaires sur mineurs, d'actes de torture et de barbarie, et elle vous condamne à la peine de quinze années de réclusion criminelle.

[00:29:57]

Voilà cette histoire éthérée de votre livre Tina Makhous, Tina ou parents, mais vous avez repris votre nom assez légitimement. Votre livre Ma vie a un prix publié il y a une dizaine d'années chez Michel Lafon. Pardon d'avoir réveillé finalement tout cela. Dix ans après, je me suis aperçu en vous regardant. Évidemment que c'était douloureux. C'est une histoire qui vous accompagne tous les jours depuis tous les jours.

[00:30:25]

Oui. Parfois, ça passe. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas pensé à cette histoire. Ça fait longtemps. Ça fait longtemps ce que je dis aujourd'hui. J'ai une vie remplie d'amour qui me fait penser à autre chose que mon passé. Et le fait de l'entendre Mehldau revivre cette scène, elle m'a réveillé, blessé. Je ne m'attendais même pas.

[00:30:53]

Vous avez trois enfants aujourd'hui. Ils ont quel âge? Est né à 5 ans? La deuxième à 3 ans le mois prochain. Et Daniel a six semaines, six semaines.

[00:31:05]

C'est très récent. Quand est ce que vous leur raconterai? Il faudra leur dire un jour. Bien sûr, je pense que mon fils aîné aurait à l'âge de comprendre. Quand il va comme moi, ça monte aussi au chaos, commence à me poser les questions. Je vais pas raconter.

[00:31:25]

Il faudra le dire à un moment et je ne compte pas les cacher, mon passé. Ils sauront toute façon d'où je venais, de tout ce que j'ai vécu au passé. Les condamnations, je les trouve très intéressantes parce qu'elle prend 15 ans et lui prend 13 ans. Et donc, ce que dit la justice française, c'est que ce qu'elle a fait, elle est plus grave que ce qu'il vous a fait, lui. Est ce que vous êtes d'accord avec ça?

[00:31:53]

Franchement, à l'époque, tout ce que je voulais à l'époque, c'est juste de quitter chez eux. De plus, les renvois et la nomination des pas, je voulais pas parce que j'avais peur de représailles auprès de ma femme au pays. Du coup, je m'en fous a fait. Tout ce que je voulais, c'est de ne pas Rottner.

[00:32:12]

Mais est ce que la justice a raison de dire que là, c'est compliqué à dire, mais elle est plus méchante que lui dans cette histoire. Elle sait. C'est le moteur de tout ça?

[00:32:22]

Oui, parce que de toute façon, je pense que si un mot est traité autrement que comme une esclave, je pense que le mari sera peut être différent. Ou peut être, il aura tout juste son idée. Mais pour moi, je pense que si un mot est traité comme vraiment comme sa fille, il m'aurait pas violée et vous aurez pas touché. C'est elle qui montre le chemin, c'est elle qui décide, c'est elle qui prend la décision à la maison.

[00:32:48]

Et lui, il suit quoi? C'est marrant parce qu'on se dit un footballeur, c'est un Kinsch, un chef. Et en vérité, c'est elle qui porte la culotte.

[00:32:56]

C'est sur le terrain, peut être, mais à la maison, c'est elle qui décide.

[00:33:00]

C'est son manager d'ailleurs. Pas celle qui gère ses affaires et négocie ses contrats. Exactement. Pardon de vous poser la question comme ça, comme elle vous a insulté, elle vous a dit que vous étiez idiote, ce que manifestement, vous n'êtes pas le sentiment qu'elle me donne. C'était une très grande bêtise. En vérité, c'est à dire qu'elle pense qu'elle est reine parce qu'elle a épousé un footballeur.

[00:33:22]

Mais c'est une idiote vue. C'est une idiote.

[00:33:27]

J'aime pas dire méchant s'etait, mais je pense que penser qu'elle est au dessus de tout le monde et que y'a rien, palatins et idiot ou pas.

[00:33:40]

Mais je pense qu'on est des bêtes machiavéliques.

[00:33:45]

Elle est méchante, elle est méchante, méchante, profondément méchante. A votre avis, à quel moment est ce qui décide de faire de vous une esclave? Est ce que c'est au moment? Lindback auparavent, à voir votre père pour lui proposer de vous adoptez, est ce que c'est dès ce moment là?

[00:34:04]

Peut être. Elle avait cette idée, mais ce n'est pas exactement ce qu'elle a dit à Maupay. C'est géocacheurs.

[00:34:09]

Franchement, c'est parce qu'ils ont déjà trois enfants. Ils n'ont pas besoin d'un enfant de plus. Oh début! Quand elle a commencé à faire les démarches auprès de mon père. Elle a vécu la fille aînée. Ensuite, il y a eu un deuxième enfant et avant que j'arrive en France, il y avait déjà la troisième du coup.

[00:34:30]

Mais elle n'avait pas besoin d'adopter. Non, je ne pense pas. Je pense qu'elle avait au fond et sait ce qu'elle veut.

[00:34:37]

Ils ont les moyens de se payer une femme de ménage. C'est là qu'il y a un truc qu'on comprend pas. Ils ont les moyens de se payer quelqu'un pour balayer et passer la serpillière.

[00:34:45]

Masato, peut être. Elle a pas de moyen de trouver quelqu'un qu'elle maltraite, qui est traiter de tout ce qu'elle veut. Quelqu'un qui est faible, qui aucune idée, qui peut pas se défendre. Donc, il lui faut plus que quelqu'un pour s'occuper de la maison. Il faut quelqu'un qui la ferme peut dominer. On apprend, on vous apprenait au procès que vous achetez. En vérité, alors on sent bien d'ailleurs vous vous attardez pas dans le livre là dessus.

[00:35:14]

On sent bien que pour vous, c'est très douloureux parce que si elle vous a acheté, c'est donc que votre père vous a vendu pour 365 euros. Qu'est ce que vous vous êtes fait comme vérités là dessus? Au début, j'étais en colère. On se dit comment? Comment c'est possible et au fond, je sais que mon père, mon beau frère, est passé. Je ne suis pas un objet à vendre et à vendre. Le parti m'a bien fait comprendre comme quoi j'irai là bas pour aller à l'école.

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Mais ce n'est pas aller à être l'esclave assessois et je pense pas que mon père m'aurait menti.

[00:35:48]

Votre père, lui, croit qu'elle va s'occuper de vous et il reçoit une petite somme d'argent. Je pense pas. Vous croyez que c'est pas vrai? Non, pas du tout. Certes, en Afrique, les jeunes sont riches. Parfois, ils donnent un petit pot quand ils passent. Quand qu'on lui rendu visite, il donne de l'argent aux gens, mais jamais pour payer quoi? C'est soit pour m'acheter, non? Est ce que vous avez retrouvé la foi en Dieu?

[00:36:16]

Non. Jamais oh, au début, j'ai essayé après rejuge qui était à les heures parat. J'étais placé au foyer au bout d'un moment, je j'ai à l'église. Je commence à aller à l'église.

[00:36:29]

Après, je me suis retiré parce que je pensais qu'il abandonné ouche les atomes. Et jusqu'à maintenant. Et parfois, quand j'en parle, je parle aux gens et des jeunes qui sont croyants. J'ai dit à ce que vous avez déjà vu Dieu qui vous a été telle et telle chose. Du coup, pour moi, non, je ne crois pas, mais au fond de moi, j'ai, je sais. Il existe, mais je ne suis plus la même.

[00:36:54]

Je n'ai pas la même croyante comme avant. Vous êtes jeune? Pas et vous pratiquez pas. Evidemment, on a envie de savoir ce que vous êtes devenu depuis. Donc, il y a ce procès. Et alors, quand vous êtes au foyer, on vous pose où on vous dit qu'est ce que tu veux devenir? Qu'est ce que tu cotant? Oui, vous dites je veux devenir infirmière. D'accord.

[00:37:12]

Et alors? Oh, je ne suis pas fermière, mais pour le moment, je suis aide soignante et je travaille en soins palliatifs.

[00:37:21]

Pas encore infirmière. Pas encore, mais toujours.

[00:37:24]

On sait que c'est le but dire vous prenez des cours du soir. Vous essayez de même pour le moment?

[00:37:29]

Non, non. Déjà, ça m'a pris beaucoup de temps pour arriver à avoir le diplôme d'aide soignante parce que le fait que j'ai arrêté l'école à trois.

[00:37:38]

J'avais un autre niveau de troisième et je ne parlais pas de français afin d'apprendre aux Français que j'étais place au foyer et pas la suite. Je participe un certificat d'auxiliaire de vie et après trois ans de travail, autant comme auxiliaire de vie, je pourrai à eux ou aller à l'école. Mon diplôme d'aide soignante, ce que j'ai fait a les deux. J'ai fait un vœu de validation des acquis de l'expérience. Oui, j'ai validé Hacks. Je pense à quatre, à cinq modules.

[00:38:07]

Ensuite, je retourne à l'école. Parfois, mon diplôme aide soignante.

[00:38:11]

Et maintenant, vous avez tenté le même coup pour devenir infirmière? Oui, dans quelques années, vous serez infirmière. Si oui, j'espère que vous n'êtes pas si Dieu le veut. Magda et Patrick?

[00:38:27]

Oui, je n'ai pas raconté ça. Mais vous êtes allée après votre libération. Vous êtes allés passer votre premier Noël chez eux. Vous avez revu depuis? Oui, on est en bons termes. On constate. J'ai Rottner derrière avec mon compagnon et mes enfants. Et à chaque naissance de mes enfants, ils se déplacent pour venir en France.

[00:38:46]

Pour vous, oui, oui, c'est un truc très fort qui s'est lié avec vous. Donc, on comprend que vous vous êtes mariés depuis que vous vivez avec un monsieur qui vit, avec lequel vous avez fait trois enfants.

[00:38:56]

Un mariage traditionnel, un mariage traditionnel.

[00:39:00]

Donc, vous n'êtes pas dégoûté des hommes. C'était dur, c'était dû à un fait confiance en un an. D'ailleurs, mon compagnon Hatchuel a connu en 2010. Et à l'époque, il jouait même au foot. Du coup, comme valeur tombée il y a quelques jours, il joue au foot, sa Saman. Déjà, quand il a entendu à l'époque, je m'appelle encore empara. Tiens, tiens, ça vous dit quelque chose? Ah ouais? Qu'est ce que c'est après?

[00:39:32]

M'a raconté l'histoire. J'ai fait semblant comme si c'était pas moi, Judas. Je savais pas. Et il y a à chaque fois je vais vers lui, ça me rappelle mon passé et du coup, c'était très, très douloureux. J'ai dû me séparer de lui.

[00:39:45]

Maintenant, votre compagnon, il joue pas au foot non plus au foot. Est ce que c'est le fait qu'il joue pas au foot? Nous sommes Rotolo ensemble, non. Je pense que le destin est fait ainsi. Quelques années plus tard, on s'ennuie ensemble. Et vos frères et soeurs, enfin. Sophie! Samedi, vous savez ce qu'ils sont devenus?

[00:40:06]

Oh oui, Sophie, elle est toujours en France, mais on est toujours en contact. On s'appelle de temps en temps et à mes deux dernières, je n'avais pas de contact avec eux.

[00:40:18]

Contact. Alors, Goldwing, l'IND, ils sont en Afrique. Ils sont rentrés au Nigeria, sont rentrés après. Ils ont quitté leur prison. Ils étaient. La France n'a pas voulu les garder.

[00:40:30]

C'est ça la vérité. J'aurais voulu rester en France, mais on leur a montré la porte de la sortie. Vous, vous n'avez pas été tenté de rentrer au pays, au Nigeria depuis? Oui. Au début, j'avais peur. Mais après, j'ai fini par automnaux au Nigeria plusieurs fois. Mais par contre, quand je vivais chez Steiner, a grandi à Pau, à Légasse. Mais quand j'ai vu au Nigeria, je vivais à Brichard parce que maintenant, ma famille, ils vivent à Abuja.

[00:41:00]

Du coup, je vivais à Abuja, mais pas les gosses du coin. Les gosses, il n'y a pas les dalits.

[00:41:04]

Vous avez retrouvé votre frère ou votre tonton Balin? Vous voyez tous ces gens là, mais vous vivre au Nigeria? Non, jamais. Vous êtes Française? Oui. Maintenant, ils vont restaura en France. Moi, je ne me vois pas vivre ailleurs que la France. La France m'a tendu là bas, la France. J'ai grandi ici.

[00:41:25]

J'ai plus d'amis en Afrique et je réfléchis plus comme des gens au Nigeria.

[00:41:31]

Je fais autrement et je vois ma vie ici. En fait, je ne me vois pas ailleurs.

[00:41:37]

Merci d'avoir accepté Tina autant d'années après, de revenir sur cette histoire et d'avoir versé, je le regrette, quelques larmes, mais je comprends bien cela. Je rappelle que votre livre s'appelle Ma vie a un prix qui a été publié chez Michel Lafon, qu'on le trouve aujourd'hui chez J'ai lu des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe 1 point.

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FR.