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Vivons heureux.

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Avant la fin du monde, un podcast de Delphine s'altère chaque mois des pistes et des idées pour surnager dans la catastrophe écologique, la crise économique, la crise climatique, la crise sociale et tout ce qui remet en cause nos modèles de société.

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Point de départ la vie de tous les jours et les paroles savantes, des histoires individuelles, des expériences collectives pour nous aider à imaginer des solutions.

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Épisode 6. Première partie Comment la parentalité intensive nous bouffe la vie. Quand je reçois un texto qui annonce la naissance d'un premier bébé, je sais jamais trop quoi écrire aux jeunes parents. Spontanément, ce qui me vient tout de suite, c'est bon courage, mes pauvres, vous ne savez pas ce qui vous attend. Sauf que ça ne se fait pas. Alors je tape juste un truc gentil sur le prénom avec plein de Moji en coeur. Mais ça m'énerve d'entretenir comme ça le grand mensonge général qui nous vend la parentalité comme une aventure magique censée nous rendre heureux.

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Point barre. Alors que quand je réécoute les enregistrements accumulés au fil des années avec mes deux enfants, toi qui certes des petits moments sympa, il y en a plein 15 h 15, par exemple. Ça. Ou pas? Mais cette chanson, mais il y a aussi beaucoup de trucs comme ça.

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Mais. On répète pas mission papa, ni sur personne d'ailleurs.

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Pas très glorieux, voire carrément trash proprement. Pas la même s'il n'a pas la place.

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Ça va bientôt faire 11 ans que ça dure.

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Alors, il n'y a pas de quoi appeler la DDASS non plus. Mes enfants ont grandi avec un toit sur la tête. Une histoire le soir des calendes, des vacances à la mer, l'été.

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Mais justement, ce qui m'interroge, c'est que même dans ces conditions privilégiées, je n'ai pas réussi à devenir le parent que je voulais être.

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Ou plutôt que la société m'a donné envie d'être du monde unie toute la journée du monde. A. De. 3. Évidemment, cette question, elle ne se pose pas du tout de la même manière pour les mères et pour les pères. Je suis bien placé pour le savoir, mais les inégalités de genre au sein du couple parental hétérosexuel, il y a déjà des podcasts définitifs qui en parlent très bien.

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Et moi, dans cet épisode, ce que je voudrais questionner, c'est le mode de parentalité auquel j'aspire décortiquer ce qui se cache derrière l'idéal du parent hyper investi, censé champigné de la lotion anti-poux dans le calme et la bienveillance.

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Ce que ça réclame vraiment au fond de chacun de nous et de la société tout entière aussi. D'où me viennent ces modèles éducatifs?

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De quels bouleversements historiques? Quels groupes sociaux les diffusent? Et pourquoi ils ne m'ont pas fait tant de bien que ça à moi, à mon conjoint, ni d'ailleurs même à mes enfants, si ça trouve.

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Alors, c'est touffu comme sujet, je ne vais pas tout débroussailler en 35 minutes, mais déjà, dans un premier temps, j'ai interrogé un sociologue, une historienne, une psychologue et évidemment, quelques barons plus ou moins épuisés aussi. Et j'ai glané deux ou trois notions éclairantes.

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Ça ne résout pas tous les malentendus, loin de là. Mais ça révèle l'hypocrisie du modèle que l'on s'impose collectivement. Et donc, ça peut nous aider à repolitiser la charge parentale.

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Vivons heureux avant la fin du monde. Un podcast de Delphine Celtel réalisé par Arnaud Forests et produit par Arte Radio.

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La première chose que j'ai cherché à comprendre, c'est la fatigue, parce que personne ne vous avertit clairement du niveau d'épuisement que l'on risque d'attendre avec l'arrivée des enfants ou peut être qu'on ne veut pas l'entendre. Mais en tout cas, c'est un syndrome massif des familles contemporaines occidentales. Ça s'appelle le burn out parental. Oui, ça fait vilain. Concept à la mode dégainer à toutes les sauces, un peu comme un pervers narcissique. Mais la psychologue clinicienne Isabelle Roskam, qui travaille à l'Université de Louvain, en Belgique, a dirigé un consortium de recherche international qui rassemble aujourd'hui 40 pays.

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Et en plus, elle en a eu cinq des enfants. Je me suis dit qu'on pouvait lui faire confiance pour en parler un peu. Concrètement? To burn out en anglais, c'est l'image de la bougie qui, après avoir brûlé pendant de longues heures, s'éteint et se consume et finit par se mettre à fumer et disparaître. C'est l'image qu'avaient choisie des gens comme fredonnent Berghain, qui était en fait un psychiatre américain qui avait un centre pour personnes toxicomanes. Et il travaillait avec des bénévoles.

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Et il a observé auprès de ces bénévoles, qui étaient en fait des gens hyper investi parce qu'il s'occupait de gens en détresse gratuitement et à un moment donné. Ces gens s'épuisaient, étaient comme ces bougies qui, après avoir brûlé de longues heures, en fait, finissaient par s'éteindre. Donc, il va utiliser ce terme pour désigner l'état qu'il constate chez ces bénévoles. Et donc, il va dire en fait, le burnotte, c'est la maladie du battant qui, à trop vouloir en faire à un moment donné, s'épuise et s'effondre.

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Et puis, ça va être récupéré par Christina Masse lâche qui, elle, va vraiment y consacrer sa thèse dans les années septante. Et elle va plutôt travailler avec des soignants, des infirmières, des sages femmes, etc. Elle va reprendre ce terme et elle, elle va dire ça, la maladie de ceux qui prennent soin. Et alors? C'est intéressant parce que finalement, les parents sont des gens hyper investis et qui prennent soin. Et donc, ils ont certainement ces deux caractéristiques qui font que le burnotte, ça n'arrive pas que dans le domaine du travail, ça peut arriver dans un dans un contexte comme celui de la parentalité où, de fait, il y a cette notion où l'on se surinvesti.

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On se donne beaucoup de soi, donc, dès les années 80. En fait, il y a deux chercheurs américains. C'est intéressant parce que ces deux hommes qui vont écrire un ouvrage en disant qu'en fait, on pourrait observer la même chose dans le domaine de la famille et à un moment donné, on s'éteind parce qu'on est allé au bout de ses ressources et qu'il y a trop de stress à un moment donné, pas suffisamment de ressources pour y faire face.

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Le matin, quand on entend maman, il faut se lever.

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Alors déjà, c'est dur parce qu'on a mal partout. Parce que la veille s'est couché trop tard et qu'on devait encore travailler le soir. Potentiellement, ce genre de choses, c'est dur.

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J'ai rencontré Émilie sur Internet. Elle a eu un fils, un seul, adorable et vraiment très doué pour régulièrement la pousser à bout.

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Je ne sais pas si elle relève cliniquement du burn out, mais ce qu'elle raconte y ressemble beaucoup.

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Le rituel du soir était compliqué. Se coucher, ce n'était pas possible. Ça prenait des heures passées à table. C'était insupportable. À partir du moment où on ne peut plus contraindre un enfant à être dans une chaise haute, par exemple. Il va falloir lutter parce qu'il ne faudra pas mettre un tel habit où j'aurais dû préparer les habits la veille. C'est ce qu'on lit partout, c'est ce que tout le monde me dit. J'aurais dû mettre d'accord avec lui sur les fringues qu'il veut porter.

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Ouais, on se noie un peu. On a des palpitations en sachant que tout va être une bataille, tout.

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Les symptômes? Alors, dans le domaine du travail, on va décrire en fait un épuisement qui a à la fois physique et émotionnel. Et ça, c'est un symptôme qu'on va tout à fait retrouver dans le domaine parental. Donc, les parents vont aussi dire que voilà le week end, par exemple, ou les vacances, quand ils savent qu'ils vont devoir passer 24 heures sur 24 avec les enfants, les occupés, etc. Il y a une vraie angoisse à se lever le matin, voire une vraie impossibilité.

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Et donc, l'impression d'avoir zéro énergie pour entreprendre la journée qui s'annonce ou le moment a passé intensément avec les enfants, comme c'est le cas dans le domaine du travail. Mais par contre, les gens qui sont en burnotte parentale, ils ont l'énergie pour aller travailler. Et l'inverse est vrai aussi que les gens burnotte professionnels vont dire que la famille, c'est leur havre de paix. Et les gens qui sont en burnotte parental vont dire qu'ils prennent l'habitude de rester plus longtemps au travail et ils espèrent que les enfants sont couchés quand ils rentrent.

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Donc ici, les gens éprouvent ces symptômes dans un contexte particulier. Le burnotte, qu'il soit professionnel ou parental, c'est un trop compliqué. Contextualisées.

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Moi, ça m'arrivait d'avoir des moments terribles. Avant même de savoir que j'allais être confronté vraisemblablement à une frustration ou à une crise, de repousser le moment et dans des dates, dans des espèces de limbes comme ça ou de préparation psychologique à outrance où on peut avoir des moments de grand grand désespoir et de redouter tous les moments du quotidien. Par exemple, de le retrouver après une semaine de vacances chez ses grands parents, où je redoutais de le retrouver le soir parce que je savais que ça allait être très, très difficile.

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C'est cette crainte de ces moments là, de la gestion des moments de frustration, parce que ça ne vient que ça. Ça devient de l'intendance, ça peut gâcher, ça peut gâcher la parentalité. Ça peut gâcher les moments de retrouvailles avec son enfant. C'est ça qu'on nous dit pas? On nous dit pas vous n'allez pas pouvoir faire autrement, il y a des jours où vous n'allez plus en pouvoir. C'est pas grave, c'est normal. Je ne suis pas exactement d'accord avec Emilie.

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On le dit que parfois, on n'en peut plus, mais c'est des confidences qu'on va plutôt se faire entre parents. À une époque, même moi, je ne parlais plus que de ça.

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Dès que je rencontrais un compagnon de galère qui avait des enfants de moins de 7 ans, je lançais un groupe de parole à la cantine en soirée, un peu bourré, pour vider mon sac et essayer de rire de ce qui m'avait fait chialer le matin même.

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Mais au bout d'un moment, je me suis demandé si ce n'était pas un piège aussi parce que ça cantone le sujet à la sphère intime.

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Or, ce qui nous manque, je trouve, c'est plus des gens qui travaillent sur ces souffrances individuelles, qui les analyse avec les outils de leur discipline pour qu'elle devienne une question collective. Par exemple en terme clinique, comme Isabelle Roskam, avec une grille rigoureuse de symptômes.

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Alors, un deuxième symptôme dans le domaine du travail, c'est ce qu'on appelle la dépersonnalisation, le cynisme. Par exemple, les infirmières, elles, en viennent en fait à prendre les personnes avec qui elles travaillent, les patients, mais aussi les collègues comme des objets. Parce qu'au lieu, par exemple, de parler Mme Durand, ils vont parler du sable à champ 32. Quand vous êtes en burnotte, cette capacité d'empathie et vous mettre à la place d'autrui, etc.

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Ça, c'est quelque chose que vous allez perdre. Ce qui, dans des métiers de soins, évidemment, va poser beaucoup de problèmes dans le domaine parental. En fait, on montre que les parents en viennent pas à prendre leurs enfants pour des objets quand même. Mais on a ce qu'on appelle la distanciation émotionnelle et donc ce sont des parents qui vont faire le strict minimum, qui disent qu'ils fonctionnent en pilotage automatique, qui vont donner à manger, vous conduire à l'école.

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Ils vont mettre les enfants au lit et donc tout ce qui touche à être connecté aux émotions de l'enfant et être attentif à l'enfant, à ce qu'il vit, ses difficultés, etc. Ça, c'est plus possible et donc ça donne un peu comme une espèce de parentalité froide. Ou bien on fait juste ce qu'il faut. Mais il y a plus ces moments où on va être connecté émotionnellement à l'enfant. Et évidemment, ça, c'est quelque chose qui, d'Enki dans le quotidien, va poser des difficultés.

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On pourrait passer à côté d'un enfant qui est en souffrance, peut passer à côté d'une maladie et on peut en devenir négligeant, par exemple. Voilà. Ah bah merci bien ce temps qui fait que je pouvais pas porter. Il faut vite qu'on se dépêche un an, on se laisse pas abattre et puis on va aller chez le docteur, on va parler d'inefficacité et les personnes se rendent compte qu'elles ne font plus bien leur travail.

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Et donc ça, ça vient toucher à ça. Dans le domaine de la parentalité, c'est pas tellement qu'on devient inefficace parce que les gens savent toujours comment il faut faire à manger aux enfants et comment il fallait réagir au quotidien, surtout pour les tâches automatiques. Mais par contre, on va parler d'une perte de plaisir et d'épanouissement.

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Non, gloriette tu que tu commences pas à demander tout et son contraire. Je t'ai dit non, maintenant, c'est fini ma.

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Je vais finir dans un. Je suis en train de l'appeler et la parentalité devient un fardeau et donc les gens disent je suis saturé. En fait, si je pouvais, je ferais autre chose.

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Non, non, non, non, non. 45 40, 38 34. C'est ça que j'ai fait. Tu la pose, tu le poses tout cute, tu arrêtes.

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Donc il y a plus de plaisir à échanger des moments avec les enfants, donc tout devient un fardeau. Faire un jeu avec eux, raconter une histoire, voilà. Les moments de plaisir partagé sont plus là. Et alors? Ce qui est important aussi de dire, c'est que tous ces symptômes font contraste avec comment le parent était avance. À dire qu'en fait, on pourrait pas utiliser le burnotte parental pour caractériser des parents qui n'ont jamais été investis avec leurs enfants.

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En dehors des parents qui sont négligents depuis des années, on ne va pas dire que sans burnotte parental, ça va.

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Mais pourquoi toujours de mauvais poil, toi comme ça? Au contraire. Justement, les gens qui tombent en burnotte sont des gens qui n'en ont pas rien à faire. Et ça, c'est ce qu'on appelle le phénomène de contraste, c'est qu'il y a un avant et un après. La personne est très différente du modèle parental qu'elle donnait à 37 autres crises.

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Qu'elle m'énerve. Gloria, tu veux aller au coin?

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Ca va pas recommencer comme il y'aura. La demande, pas comme ça, tu arrêtes de pleurer. Voilà, c'est tout à fait ce que je ressent là en écoutant cet enregistrement Diass sans qu'on me fait peur à moi même.

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J'ai honte d'avoir été dans cet état à mille lieues des manuels d'éducation positive qui étaient pourtant rangés sur mes étagères en plusieurs exemplaires.

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Comment on demande quelque chose sans pleurer? En fait, je crois que moi aussi, j'ai bien dû en faire un burn out parental. Et alors? Vous me direz c'est bien gentil d'avoir un diagnostic, un terme technique en anglais. Mais qu'est ce que ça change au fond?

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Peut être que vous vous dites aussi qu'au lieu de m'apitoyer sur mon sort, je ferais mieux de me demander pourquoi je me retrouvais ce jour là toute seule sous la pluie, à 16h30, avec deux petites filles de 4 et 6 ans, dont une était visiblement malade.

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Le problème, c'est moins le burn out que le partage des tâches entre conjoints.

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Et je suis d'accord que parler de burn out parental et même de parentalité tout court, d'ailleurs, c'est un peu hypocrite. Comme si la fatigue était la même pour les pères et pour les mères.

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Mais ça fait des années que je travaille là dessus tous les jours avec le père de mes enfants pour qu'on s'investisse à égalité et cela répartis équitablement.

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Cette fatigue parentale? En revanche, il y a une chose que je n'ai jamais pensé à remettre en question, c'est le modèle même du parent hyper investi. Pour moi, ça va de soi.

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Un bon parent, père ou mère, c'est un parent au taquet, au taquet surtout.

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Et forcément, être au taquet, ça épuise. Je pense que ça n'arrive pas que quand on est ultra fort mes investi, parce que dans notre contexte, les parents sont d'emblée très investis et donc ça pend au nez beaucoup de gens, autant dans le travail. Il y a plein de gens qui font un boulot alimentaire et ça leur convient très bien dans le domaine de la parentalité, la culture, notre culture ne vous laisse pas vraiment le choix de faire votre boulot a minima?

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On est plus dans l'idée de se dire que c'est très bien d'être un parent suffisamment bon. La culture de la parentalité fait en sorte que c'est la réalité de beaucoup de gens de vouloir en faire beaucoup, et certaines personnes peuvent être en écoutant, vont se dire mais moi, j'en fais pas trop. Sauf que les parents font beaucoup de base par défaut. Il ne faut pas être ultra méga investi, faire partie de la frange des X qui en font vraiment de trop.

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Mais beaucoup de parents, même parfois sans en être complètement conscients, ont des préoccupations à l'égard de leurs enfants. 24. En fait, et donc se sacrifie pour que les enfants aient trois activités extrascolaires et dans la meilleure école, quitte à faire des trajets de fou ayant un confort de vie incroyable. Et donc, on se démerde pour. Ce n'est pas une petite frange de la population qui en fait vraiment des caisses. C'est la réalité de la majorité de parents parce que la culture nous amène à faire ça.

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Maintenant, je fais de la montée. La maison, c'est quoi?

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De quoi êtes vous, le Nutella?

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Il n'y a pas besoin qu'on regarde. Oh désolée, maman, mais c'est pas.

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Mais voilà, c'était évident. Mais en fait, je le percute seulement maintenant, si on se prend la tête comme ça, c'est pas qu'on l'a décidé de notre plein gré. C'est que c'est une construction culturelle, une norme en fête dans laquelle on baigne et à laquelle on obéit sans tellement réfléchir.

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Le sociologue Claude Martin, qui est spécialiste des politiques familiales, m'a expliqué que ça s'appelle la parentalité intensive.

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La parentalité intensive, c'est au fond quelque chose qui, dit il, n'est pas possible du tout comme parent, de ne pas investir dans ce rôle parental. On doit vraiment y mettre le meilleur de soi même. Autant au début du vingtième, le grand défi, c'était de lutter contre la mortalité infantile. C'est une question de quantité d'enfants. Ça fait déjà un bon moment qu'on est dans la question de la qualité de l'enfant. La qualité de l'enfance est une charge collective partagée et où les parents jouent un rôle de plus en plus fort.

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Quelque chose s'est passé vraiment une sorte de changement de logiciel. Pratiquement le jour où on a estimé que ce qui a véritablement forgé l'avenir et le destin d'un enfant était centralement le résultat des conduites des parents. C'est l'idée que tous les problèmes collectifs et sociaux auxquels on doit faire face des sociétés développées sont en réalité sourcés par ces comportements parentaux.

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Quand tu Gorm, il faut qu'avec ton hautement, tu tienne la feuille et non, voilà. Pas facile quand on est gaucher. Elle te fait des trucs spéciaux pour le gaucher, la maîtresse ou pas toute seule à être gauchère dans la classe. Qui est gaucher? Amadou Hamadou, le boucher aussi. Alors, il a lui même écrit le journal qui ne dit pas.

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Ben oui, un petit peu biscornue ton, mais bon, on va dire que ça va. Alors ça, tu me reconnais ce que j'ai été sur cette cible.

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Si vous ne faites pas correctement le boulot, vous allez dans 20 ans nous avoir fabriqué des adultes qui ne sont pas sur les rails et donc vous avez une culpabilité. C'est plus qu'une responsabilité, c'est une culpabilité. Une responsabilité de l'échec qui fait que les parents se sentent en charge, le mauvais parent fabrique des enfants mal léchés. On peut dire qu'ils vont poser des tas de problèmes. Ils seront Nura éthique, tabagiques, toxicomanes, délinquants, déviants, retardés, scolaires et que sais je encore?

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Et la difficulté de cette espèce d'emballement, c'est qu'on le fait toujours à l'échelle des individus, à l'échelle du parent et de l'enfant. C'est à cette échelle là que la sanction tombe, si j'ose dire, sur la réussite ou l'échec. Parce que ce sont des questions collectives, ce sont des questions politiques. Ce ne sont pas juste au fond des questions d'un parent qui se demande s'il est bon ou s'il n'est pas bon. Je pense que ce sentiment d'être responsable de ce qui va arriver n'a cessé de croître.

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Faillait petit à petit les choses, c'est clair dans ma tête. Derrière la parentalité intensive qui nous met sur les rotules, il y a cette idée de déterminisme parental. Ça non plus, je n'y avais jamais réfléchi. Mais au fond, pourquoi je me mets la pression sur les perturbateurs endocriniens cachés dans le shampooing, qui piquent pas les yeux? Cette putain d'écharpes de portage qu'on met deux heures à harnacher les séances chez la psychomotricienne, à l'autre bout de la ville, et même les trois histoires à lire avant de dire bonne nuit.

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Bah, déjà, parce que tout le monde fait pareil autour de moi. Mais la justification implicite derrière, c'est que c'est censé être décisif pour la réussite future de ma progéniture, alors que c'est une idée fausse. Enfin, en tout cas, complètement simpliste. Il y a des milliards d'autres paramètres qui vont peser tout aussi lourd. Franchement, je me demande comment on s'est laissé fourguer cette notion de déterminisme parental, surtout par les temps qui courent en plus.

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Vivant et heureux avant la fin du monde. Plus on est dans un contexte d'insécurité, de préoccupation, d'effondrement, de crise ou de sensation, de changement, d'extras, et plus resurgit cette préoccupation.

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Tant qu'on était justement dans cette génération des Trente Glorieuses, dans un système, on pourrait dire ascendants. On parlait évidemment de trois points de croissance table comme ça année après année, un chômage résiduel et on avait une très gros chance d'avoir de l'ascension sociale. Et je pense que dans la parentalité intensive d'aujourd'hui, avec la crise qui a commencé et maintenant, il y a quand même très longtemps. On ne cesse de dire que c'était une crise, mais on est dans une espèce de nouveau cycle perpétuel.

[00:25:08]

On a la responsabilité d'enfants et on est vraiment plus du tout dans la condition. On peut garantir qu'ils ont une vie plus douce ou des formes de réussite sociale et économique meilleures que celles de générations précédentes.

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Ça met l'emphase, ça met de la tente, mais de la crainte qui est une partie de la parentalité intensive. Elle est complètement environnée d'un monde qui est dangereux, hostile. On est d'accord que là, ça ressemble quand même un peu à une arnaque. Le monde part en live et nous, les parents, on se retrouve en première ligne.

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Tenu pour responsable si jamais nos enfants n'arrivent pas à tirer leur épingle du jeu dans la jungle, pourquoi on dit rien? Pourquoi on continue comme ça? À quel moment on dit stop?

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Stop à notre, à nos choix, à nos modes de vie, à dire on est allé trop loin. Ce n'est pas facile de trouver le moment où on dit que c'est plus juste pour nous. On accepte peut être des choses que si on y réfléchit un peu posément et qu'on relève la tête du guidon, on se dirait bien non. En fait, on n'a pas envie de ça.

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On a des enfants, mais en fait l'essentiel de la journée on bosse le soir, on se retrouve, on a deux heures grand max avant d'aller les coucher nous mêmes. On est crevés et finalement, on profite pas vraiment. Et puis, le lendemain matin, entre le moment où notre enfant, il ouvre les yeux et le moment où il est dans la voiture ou dans le métro pour aller déposer à la crèche ou chez la nounou, il s'est passé un temps court et en plus, c'est un temps très rythmé, avec peu de possibilités, vraiment, de profiter de construire la relation et l'énergie qu'il faut pour sortir de ça.

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Elle nous paraît. Ça nous paraît presque insurmontable. J'ai rencontré Samuel Zenon un soir sur Internet. Je cherchais des forums de parentalité alternatifs et je suis tombé sur son site. Est ce qui passe pas, c'est le fait de se réveiller le samedi matin en se disant mais en fait, ça fait cinq jours que j'étais dans le tunnel et que je n'ai pas vu mes enfants. Et que même ce week end, en fait, il va y avoir plein de choses à faire pour la vie de la maison pour que finalement, si je regarde vraiment ce que j'ai comme tant de qualité aujourd'hui, j'en ai pas et c'est pas possible.

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En fait, j'ai pas fait des enfants pour ne pas avoir de momentde vraiment de qualité avec eux. Ça pouvait être un peu tout le temps la course, mais le week end. En fait, c'est plus dur encore parce que c'est typiquement le moment où on a du temps où on est censé être disponible en forme pour pouvoir vivre des choses chouettes, les avoir un peu programmés à l'avance, par exemple. De base, qu'est ce qu'on va faire le week end prochain?

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Quand on arrive le vendredi soir en disant on n'a rien prévu pour ce week end parce qu'on fait juste, on a pas eu le temps de s'organiser. En plus de ça, on ne va pas vraiment pouvoir bouger parce que le petit précédent où il y a telle contrainte qui fait qu'on va en combat. Et en plus, on sait très bien que si on n'a pas pris le temps de cuisiner, préparer des petits pots en avance, préparer des choses, etc.

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On va se retrouver dimanche soir avec déjà un déficit d'organisation pour la semaine. Donc, c'est le dimanche soir. C'est un peu le moment de vérité.

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Quand on est jeune parent, on a aussi plein de gens, notre entourage, qui me disent vous allez voir, ça passe hyper vite, vous n'allez pas avoir le temps passé et donc ça rajoute presque un peu une pression supplémentaire, de se dire Ménandre. Mais c'est pas ça que je veux vivre. Moi, je n'ai pas envie d'avoir l'impression d'avoir pris dix ans de plus que mes enfants il y a dix ans et que finalement, je n'étais pas là quand j'ai été à côté.

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Je suis passé à côté de ce moment tellement important pour eux et puis aussi pour moi, dans mon choix d'être par. Avant, Samuel habitait à Lille, en centre ville, avec sa femme Jessica. Ils travaillaient tous les deux et ils ont eu là bas leurs deux premiers enfants. Mais ils n'ont pas attendu de faire un burn out pour réagir. A un moment, ils ont eu tellement marre qu'ils ont aménagé un camion. Ils ont mis leurs deux petits dedans et ils sont partis sur les routes à la recherche d'un coin qui leur plaisent.

[00:29:31]

Ça a duré huit mois et ils ont fini par trouver un terrain dans la Drôme. On construit depuis 2015 un projet d'habitat participatif, donc c'est vraiment assez simple, rudimentaire. On a acheté à plusieurs familles une bâtisse qu'on est en train de rénover. Le but du jeu, c'est de pouvoir partager ce lieu à plusieurs familles plus proches d'un voisinage amélioré entre voisins qui se choisissent et qui construisent leurs relations de voisinage. On va dire que la vie communautaire. On a une vie, on va dire qui est organisé autour du fait de pouvoir vraiment prendre du temps avec nos enfants, ce qui fait que finalement, les enfants grandissent dans une cellule familiale qui est quand même toujours présente, mais dans une communauté, on va dire un peu élargie.

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Ils ont l'habitude d'avoir d'autres adultes que simplement leurs parents comme référents adultes, et donc ça leur permet aussi de voir d'autres fonctionnements que d'autres règles. Ce qui n'empêche pas que nous puisse avoir nos règles à nous et qui les connaissent bien. Et puis, d'une manière générale, c'est un lieu au delà du côté, habité à plusieurs familles. C'est un lieu qui est aussi ouvert, où il y a beaucoup de passage. Il y a beaucoup de personnes qui viennent.

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Pour nous, c'est vraiment aussi important que cette rencontre là pour nos enfants. Et puis finalement, ça se fait de façon très naturelle pour eux. C'est dire que comme ils ont, ils ont le souvenir pour les plus grands d'avoir vécu autrement. Mais finalement, pour eux, c'est presque étonnant de devoir faire de découverte. Il y a des gens qui puissent ne pas vivre dans des lieux avec autant de brassage, autant d'ouvertures et autant de partages. Ouais, alors je vais faire une parenthèse, je vais déplacer la puce qui a chopé les billes parce que sinon ça va faire vraiment beaucoup trop de bruit et je reviens bien.

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On va aller faire débine un peu plus loin par ici. Très concrètement, déjà, la première chose, c'est le fait d'avoir des relais, d'avoir des soutiens dans les moments où on en a besoin. C'est le cas de beaucoup de familles, mais nous, et dans le cas où on ne vit pas dans la région où vivent nos parents. Donc, on n'a pas de grands parents à proximité. Il faut s'organiser différemment, donc c'est une manière très concrète de répondre à cette problématique, d'avoir du relais quand on en a besoin.

[00:32:07]

Quand on a un enfant malade, quand on a besoin de pouvoir aller chez le médecin avec l'un et pour voir qu'avoir quelqu'un garder les autres pour pouvoir avoir une vie sociale, pouvoir sortir, tout simplement. Donc, on peut se relayer quand il y a des besoins. Donc, ça peut prendre des formes qui sont très variées, qui sont très différentes. Est ce que tu me prête ta voiture? Parce que la mienne n'est pas disponible? Voilà, c'est plein de choses comme ça.

[00:32:38]

Moi, je travaille à temps partiel. L'essentiel du temps. On s'organise pour qu'il y ait toujours un homme qui soit avec les enfants. Jessica est aussi à temps partiel. Les enfants le mercredi, les parents travaillent à temps partiel. Ils ont les enfants. C'est surtout les papas. En fait, on est organisé entre papas. Donc moi, j'ai avec sa copine le mardi et le jeudi. Et puis donc, elle va là bas le lundi et le vendredi.

[00:33:09]

Donc, c'est vraiment un choix de pouvoir avoir du temps avec elle le plus possible, la voir grandir le plus possible pour lui proposer aussi plein de choses. Des vacances. Pour les enfants, ça, ce que ça change, c'est le fait d'être confronté afin d'être confronté, d'être baigné finalement quotidiennement dans des nouvelles, de la construction de nouvelles relations, dans des échanges, dans l'ouverture, dans des nouveaux centres d'intérêts, des personnes qui vont amener des choses différentes.

[00:33:49]

Par exemple, je sais pas à mon fils qui se passionne pour les jeux vidéo. Du coup, il trouve ça super alors qu'il a ses parents qui ne sont pas plus que ça branchés. Jeux vidéo est un adulte dans notre petit habitat qui lui, a un gros passé de passionné de jeux vidéo. Et il va pouvoir partager cette passion là à un autre avec qui, par exemple, il va à la pêche alors que moi, je ne suis pas pêcheur et mon épouse non plus.

[00:34:18]

Le jour où Samuel m'a raconté tout ça au téléphone, c'était les vacances scolaires et j'ai pensé à mes filles qui étaient au centre aéré depuis 8 heures et demie du matin. Elles devaient être en train de jouer à chat, perché dans une cour en bitume et je vous dis pas comme j'étais déprimé. Qu'est ce que je foutais à Issy les Moulineaux, dans un bureau éclairé au néon, alors que je pourrais être dans la Drôme, marcher dans la forêt pieds nus pendant que Samuel me garderait les filles si ça se trouve?

[00:34:51]

Pour moi, c'est très fort. Le fait de me dire le matin mes enfants qui partent parce qu'il fait beau et que voilà, ils sont en liberté et je les vois pas avant midi et reviennent parce qu'en fait, ils ont faim. Et voilà, ça, c'est sensé, j'imagine. Ça fait partie un peu de l'image d'Epinal, mais de réussir à construire ça et vivre, ça, en fait, c'est fabuleux. Moi, ça correspond vraiment à ce que j'avais envie de construire et qui est tellement loin de ce geste de les retenir.

[00:35:20]

Quand on ouvre la porte, quand on vivait en ville et qu'il faut faire attention aux voitures. C'est un contraste qui est saisissant et c'est une image qui est porteuse. Là, cette dernière image, ça m'a achevé. J'ai envoyé un texto pour décommander la babysitter et j'ai tout laissé en plan pour aller chercher les filles moi même au centre aéré à 17 heures, quitte à bâcler un peu la fin de cet épisode.

[00:35:54]

Tenez moi ça plu, j'avais envie de passer du temps avec elle discuter tout ça parce qu'un autre paradoxe de la parentalité intensive, je trouve, c'est l'impression de passer énormément de temps à gérer les enfants et à la fois de jamais être vraiment avec eux, parfois même de leur passer complètement à côté.

[00:36:20]

4 Les J'ai retrouvé des vieux enregistrements quand vous étiez petite et je m'aperçois que je ne faisais pas toujours les choses. Très bien. J'avais.

[00:36:36]

Tu t'en souviens? Je pense que j'étais un peu plus tôt mon compte, que j'ai été un peu fatigant pour toi et moi.

[00:36:47]

Pendant les crises, j'avais peur que tu réveille tous les voisins la nuit et tout moi, j'étais. Ça me mettait en panique. En fait, je te demande d'arrêter. C'était encore pire. Mais ça, je m'en veux un peu ne pas avoir compris ça parce que du coup, ça a mené à la surenchère.

[00:37:01]

Et je te vois, tu vois que tu? Que tu vois que t'as pas peur de toi et tu dis que je devrais faire quoi? entrepreneuSES un peu plus cher. Ce n'est pas si compliqué, en fait, ce que je peux te demander une bonne maman pour toi, c'est quoi un bon parent, toi, de ne pas laisser faire l'enfant touche qui veut, qui cherche à régler le problème?

[00:37:44]

Si tu penses que c'est facile, non, c'est pas facile de supporter tout ça. Des fois, les parents et se plaignent de leurs enfants qui ont décidé de les fabriquer. Je me suis toujours posé cette question parce que grimperaient chez Levitan quoi? Il y a des gens qui ont décidé de faire un rêve. Peut être très. Si.

[00:38:21]

La contraception, et notamment les végé qui arrivent dans les années 70, ça a notamment permis aux femmes et aux couples de choisir d'avoir des enfants.

[00:38:30]

Donc forcément, ça a changé le rapport à la parentalité puisque les enfants mis au monde sont censés être désirés et donc, forcément, ça accroît les responsabilités parentales.

[00:38:44]

Celle qui rebondit sur la remarque de ma fille cadette, c'est la sociologue Charlotte de Beste. En 2014, elle a réalisé une enquête passionnante sur des gens qui décide de ne pas faire comme tout le monde les 100 enfants volontaires. Déjà, la première chose qu'on voit, en effet, c'est que. Ce n'est pas une évidence que d'avoir des enfants et donc ça, déjà ça, ça bouscule les représentations, ou précisément le désir d'enfant est ramené à une évidence, c'est à dire qu'on ne s'interroge pas sur une évidence.

[00:39:17]

Normalement, c'est évident que tout le monde veut des enfants.

[00:39:19]

Ben non, ça se questionne aussi. Ce qui renvoie aussi après, c'est justement peut être tout ce modèle parental d'exigence et de responsabilité. On est aussi dans une société actuellement où c'est plutôt valorisé d'être mobile, d'être mobile dans sa profession, de changer éventuellement de travail pour tout un tas de raisons de société ou d'entreprise. Le statut de parent et le fait de faire un enfant, c'est un lien inaliénable, perdu. On devient parent, on l'est pour toute la vie.

[00:39:49]

On peut plus dire il n'y a pas de magasin des enfants ou on les renvoie. C'est ça aussi. C'est à dire que dans la société qui évolue capitaliste, libéral, où la mobilité est encouragée sur tous les plans, l'enfant reste quelque chose sur lequel on ne peut pas tergiverser.

[00:40:09]

Donc ça, c'est aussi quelque chose qui mettent en évidence précisément les personnes volontairement, sans enfants. Et c'est aussi une réflexion qui est très dans le coup.

[00:40:19]

Les valeurs actuelles de la société sur cette notion de dette? Oui, maître de sa propre vie, maîtresse de sa propre vie, entrepreneur, entrepreneur de sa vie. Et c'est évident que si on veut être des bons parents, cette injonction là à décider et à être disponible pour tout un tas d'opportunités qui peuvent arriver dans la vie, ce n'est plus vraiment possible. C'est un petit peu plus compliqué.

[00:40:42]

La tâche pourrait être de bons parents, vu les normes actuelles leur paraît beaucoup trop grande. On est aussi dans une société où, quand on est au travail, on est censé être au travail et quand on est avec ses enfants, on est censé être avec ses enfants et en fait, très clairement, ça ne marche pas comme ça. Mais on fait comme si ça marchait comme ça. Donc ça peut être perturbant aussi et culpabilisant de ne pas avoir l'impression de s'en sortir, ne pas avoir l'impression d'être écouté et d'avoir l'impression, éventuellement, d'être seul.

[00:41:16]

Et donc, alors même que précisément, la plupart des parents vivent ça, ils ne sont pas que des parents. Ils ne sont pas que des professionnels.

[00:41:28]

On pourrait imaginer que dans un état tel que la France Família List et natalistes, ça soit une évidence. Qu'il y ait des crèches parentales sur les lieux, sur les lieux professionnels, voilà ce qui n'est pas du tout, du tout, du tout acquis. COIC voir. Ça paraît un peu saugrenu, voire précisément, on renvoie aux parents. Bah non, vous l'avez choisi ou vous organisez comme vous pouvez. Et comme tout le monde passe par là. Paradoxalement, il y a aussi cette idée.

[00:41:54]

Bah oui, mais tout le monde vit ces difficultés là à la fois. On n'en parle pas. Et leur foi, c'est bien. Oui, c'est ça d'être parent, donc c'est un peu spécial. Une espèce d'injonction comme ça. Contradictoire ou à la fois? Oui, oui, OK, c'est fatiguant d'être parent, mais en même temps, vous avez choisi d'être parent. Voilà, je vous avais prévenus que ça résoudrait pas tous les malentendus et d'une certaine manière, moi, en écoutant Charlottes de Beste sur le non désir d'enfant, à la fin, j'avais encore plus de questions qu'au début.

[00:42:30]

Alors, j'en ai gardé un peu pour le prochain épisode. Après la parentalité intensive, on parlera de ce genre de choses. Comment faire pour que les enfants s'épanouissent, pour qu'ils soient heureux de vive, sociables, entreprenants? Un jour, j'ai tiré un fil et j'ai découvert les dernières recherches sur le cerveau émotionnel de l'enfant.

[00:42:52]

Ça s'appelle l'éducation positive, mais on dit aussi bienveillante. Revert de moi, je ne veux pas que tu fasses ça le matin, que tu montes sur le muret. Je te l'ai dit combien de fois? Positive, bienveillante. C'est complètement pour moi. Suivre sur Arte Radio Wacom. Vivons heureux. Avant la fin du monde est un podcast produit chaque mois par Arte Radio. Vous pouvez l'écouter sur son site Arte Radio, comme son appli gratuite Soundcloud, Deezer ou votre plateforme d'écoute préférée.

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