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Quand j'embarque à bord d'un train avec mes deux enfants, j'aime bien regarder la tête du voyageur déjà confortablement installé quand il comprend qu'il va devoir passer trois heures et demie assis là, dans le carré famille, juste à côté de nous. Il y a d'abord un voile de désespoir qui passe dans ses yeux. Et puis, en général, il prend illico la fuite vers le wagon. Ou alors il s'enfonce, un casque dans les oreilles. Et ensuite, pendant tout le voyage, il soupire dès qu'il y a un crayon de couleur ou un Pépito qui tombe par terre.

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Vivons heureux avant la fin du monde, un podcast de Delphine s'altère. Chaque mois, des pistes et des idées pour surnager dans la catastrophe écologique, la crise climatique, la crise sociale et tout ce qui remet en cause nos modèles de société.

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Point de départ, La vie de tous les jours et des paroles s'invente des histoires individuelles, des expériences collectives pour nous aider à imaginer des solutions.

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Vivons heureux! Avant la fin du monde, réalisé par Arnaud Forest et produit par Arte Radio. Épisode 6. Deuxième partie Comment renoncer à être un parent parfait?

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Franchement, ce pauvre voyageur qui râle, je ne peux pas lui en vouloir. Je faisais exactement pareil avant quand je n'avais pas d'enfant. J'étais même sans pitié. Aucun parent ne trouvait grâce à mes yeux. Ils étaient tous soit trop laxistes, trop cassants ou trop gnangnan, et je passais le trajet à les observer en me disant que moi, plus tard, je m'en sortirai. Mais alors, mais nettement mieux que ça. Ce qui est intéressant, je trouve, c'est que ceux qui m'agacer au plus haut point, c'étaient les parents bienveillants, c'est à dire ceux que j'ai identifiés comme des adeptes de l'éducation positive, l'éducation positive.

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Vous voyez un peu de gens, ceux qui prennent une voie spéciale pour parler à leurs enfants. Un ton un peu dégoulinant pour commenter tout ce qu'ils font et bien montrer à tout le wagon à quel point ils sont à l'écoute des émotions de leurs petits chéris, comme dans le sketch culte de Florence Foresti.

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Crier A quoi bon? Allez mon amour, passez une bonne journée. Amuse toi bien, fais ce que je vois. Qu'est ce que je vois là? Les cartes Pokémon?

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Qu'est ce qu'on a dit digérer pour les cartes Pokémon? Non, pas l'école. Non, je ne suis pas d'accord. Maman est très que tu as elle ma confiance, mon chéri. Je suis très déçu. Second profite de ce moment pour réfléchir à ce qui vient de se produire.

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Année. Mais aujourd'hui, à postériori, je trouve ça juste de se moquer des parents qui essayent d'appliquer les méthodes de l'éducation positive.

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Parce que ça ne va pas non plus de parler à mes enfants, comme certains en ont marre jusqu'à l'école n'était me regarde Glowria.

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J'en ai marre. Non, c'est pas trop long ni en avant. Ne plus laisser libre cours à l'agacement qui tend la main à la fatigue. Garde hier, a même fait signe à mes pulsions de domination adulte.

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Glowria, tu ne vas pas commencer. Ce serait quand même pas mal. J'en ai marre.

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Mais en vrai, dans la vie, la plupart du temps, j'y arrive pas. Alors je me sens un peu coincé et je me demande comment on est censé faire.

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Si je te porterai. Dans cet épisode, je voudrais essayer de comprendre ce que c'est exactement l'éducation positive. Pourquoi c'est devenu un nouvel idéal de fonctionnement alors que c'est si difficile à mettre en pratique? Est ce que c'est juste une mode, une arnaque marketing? Qui sont les experts qui nous abreuvent de discours scientifiques sur le cerveau des bébés et la manière dont on doit leur parler? Est ce qu'il faut faire des stages, lire des livres, apprendre la respiration ventrale pour devenir le parent parfait qui ne crie jamais?

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C'est un horizon ou un mirage destiné à nous culpabiliser sans fin et à pourrir tous les moments qu'on passe avec nos enfants. 1 1, 2 3. Avec ses Arsimont Kiki, pour commencer, je me suis dit que ce serait pas mal de comprendre déjà d'où ça nous vient. l'Éducation positive et j'ai rappelé Isabelle Roskam, la psychologue clinicienne qui m'avait parlé du burn out parental dans l'épisode précédent.

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Il faut vraiment prendre conscience, à l'échelle de l'histoire, que jusqu'à la fin du 19ème siècle, en fait, les enfants, tout le monde s'en fout. Enfin, à peu près tout le monde s'en fout. Et il faut attendre la fin du 19ème siècle, par exemple, pour qu'en France, il y a une loi qui interdise qu'on envoie les enfants de moins de 12 ans plus de 12 heures travaillées sous terre et en siècle après, tout le monde s'indigne parce qu'ils ont des devoirs à faire à la maison.

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En une centaine d'années, l'enfant, il a changé du tout au tout dans son statut.

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Alors, d'après Isabelle Roskam, ce n'est pas évident d'identifier ce qui, précisément, serait à l'origine de l'éducation positive parce que ça s'inscrit dans un processus historique complexe, plein. Plein de choses différentes ont joué même des trucs auxquels on ne pense pas forcément, par exemple, les guerres dans le contexte de la Deuxième Guerre mondiale.

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Il y a tous ces enfants orphelins qui vont être placés dans des institutions et un psychiatre, René Spitz à l'époque, qui va observer le phénomène d'hospitaliser. Le phénomène d'hospitaliser, c'est que bon, finalement, ces enfants qu'on veut garder en vie quand ils n'ont plus d'adultes pour s'en occuper, on va les mettre dans des institutions pour éviter qu'ils meurent. Et là, on va les nourrir, les loger, les blanchir. Sauf que quand on les observe, on voit que les enfants se laisse mourir.

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Pourquoi? Parce qu'en fait, ils n'ont pas de soins affectifs, dira le psychiatre. Et donc, il va dire le gars, c'est pas seulement les tenir en vie en leur donnant à bouffer, mais il faut une nourriture affective aussi. Les enfants, ça ne peut pas grandir sans nourriture affective.

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Raconte moi ce que tu as fait à l'école aujourd'hui. Sage femme de plaisir. Et puis à.

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Qu'est ce que a fait cette théorie sur l'attachement, sur les besoins affectifs, etc. Vont amener une centrale sur l'intérêt de développement de l'enfant et la psychologie de l'enfant qui va vraiment décoller à cette époque là puisque avant, la psychologie s'intéresse surtout aux adultes. Mais à partir de là, avec les travaux de Zazzo et tout ça. Cette deuxième moitié du vingtième siècle, il y a un vrai intérêt sur l'enfance en tant que période de la vie à part entière et une psychologie qui s'est intéressée à cette période là et va mettre en évidence toutes sortes de mécanismes de processus et surtout montrer que compte l'enfant se déroule bien.

[00:07:37]

Ça a plein de bonnes conséquences pour la suite de la vie. Et donc, si on peut faire des adultes accomplis, il faut prendre soin des enfants. Et là, c'est une nouvelle focalisation sur quels sont tous les besoins de l'enfant et comment les parents doivent bien prendre soin de ces besoins.

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Tu viens nous parler de ce que tu avais fait avec. N'est pas tranquillement un chewing gum, tu manges ton gâteau du goûter. Et ce processus va aboutir en 89 à la Déclaration des droits de l'enfant. Quand on la lit, en fait, c'est un vrai tournant de l'histoire parce que évidemment, l'enfant qui est au centre et qu'on va parler de l'intérêt supérieur de l'enfant pour l'enfant, c'est plus celui à qui on va imposer les choses. Un enfant, c'est un être de droit qui a droit à plein de trucs, qui a droit à choisir ses études, à choisir ses amis, à choisir sa religion, à être éduqué, à être aimé, à être entouré et à avoir un abri, etc.

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Etc. Pour que l'enfant puisse être un être de droit. Faudrait que quelqu'un permette qu'il exerce ses droits. Et donc là, il y a toute une série de devoirs qui sont assignés aux parents qui sont en première ligne. Et là, quand on lit, on se dit être parent, c'est quand même pas cool. Il y a beaucoup de choses à faire.

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Alors quand elle dit ça, Isabelle Roskam, que c'est pas cool, qui a beaucoup de choses à faire. Évidemment, l'idée, c'est pas d'être nostalgique du bon vieux schéma autoritaire des familles taloches, brioche font les bons mioche sous prétexte que c'était moins prise de tête pour les parents. Non, mais plutôt de nous faire prendre conscience que ce principe de l'intérêt supérieur de l'enfant. On a beau être tous complètement d'accord avec, c'est quand même un projet de société hyper exigeant et aussi très récent à l'échelle de l'histoire humaine.

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Donc, collectivement, ce serait un peu présomptueux de faire comme si on allait mettre ça sur pied.

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Vite fait tranquille d'un coup de cuillère à pot dans la déclaration, c'est à dire les parents, ils ont la responsabilité de permettre à l'enfant d'optimiser son développement, donc tout son potentiel sur le plan moteur, social, cognitif. On fait toute la liste de tout ce que les parents sont supposés faire pour permettre à l'enfant de donner le plein potentiel de tout ce qu'il est, à tous les niveaux. Donc, on n'est plus comme dans les génération d'avant. Des parents qui peuvent imposer à l'enfant de reprendre la ferme familiale, de devenir avocat parce que papa est avocat.

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Croire en Jésus ou en moi même ou tout ce que vous voulez. On doit en fait être des tuteurs qui permettent aux enfants de grandir et de donner à ces enfants tout ce qui est en notre pouvoir pour que s'accomplisse au niveau moteur, social, cognitif, dans toutes les dimensions de leur être. Et donc, on devient ceux par qui les enfants grandissent, mais plus ceux qui impose ça. C'est un changement de discipline majeur et un changement dans le rôle parental qui est majeur.

[00:10:28]

Et ce qui répond à ce changement majeur dans le rôle parental, c'est l'éducation positive. Parce que c'est ça que ça veut dire positive en faite développer le plein potentiel de l'enfant. Moi, je n'avais pas compris au début pourquoi ça s'appelait comme ça. Je pensais que ça voulait juste dire essayer d'être positif avec son enfant gentil, de bonne humeur. Mais j'ai interrogé Béatrice Kammerer, qui a écrit l'Éducation vraiment positive et elle m'a expliqué qu'on pouvait l'entendre au sens de psychologie positive.

[00:11:02]

C'est ça, l'enfant est vu. Non seulement il a de la valeur parce que c'est une personne, mais il y a aussi cette vision extrêmement positive et avec lequel on souscrit tout à fait que c'est une potentialité.

[00:11:14]

Et le rôle de l'adulte, c'est de lui permettre d'aller jusqu'au bout de ses potentialités.

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Dalen de s'épanouir au maximum parce que dans la psychologie positive, il y a l'idée que le bonheur, ça se travaille avec des techniques, des exercices du style 3 qui, par jour ou savourer un grain de raisin en pleine conscience pour maximiser son bien être, optimiser son potentiel et donc faire comme justement, il y a une potentialité. Il y a quelque chose d'assez vertigineux là dedans dans la mission parentale. Parce que bah, voilà jusqu'où je dois amener mon enfant.

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Est ce que si je lui ai Bernicie, si je lui ai permis ça? Est ce que cela va être suffisant? Est ce que finalement, je n'ai pas contrarié son développement? Est ce qu'il n'aurait pas pu faire plus ce qu'il n'aurait pas pu faire mieux? Voilà vraiment cette idée de potentialité qui est très forte aussi là dedans.

[00:12:01]

Pour optimiser le développement de l'enfant, on peut toujours en faire plus. Donc, si on se place dans cette perspective là, alors on est dans une exigence absolue vis à vis des parents. Un exemple ici en Belgique, on a un truc qui s'appelle la Ligue des familles. Plein de gens sont abonnés à ça, donc on reçoit des petits journaux et tout. Il y avait un article là bas très longtemps sur les activités extrascolaires, mais à un moment donné, ils disent que avoir des activités extra scolaires, c'est un droit qui est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'enfant.

[00:12:34]

Moi, quand je lis ça en tant que parent, je me dis oui, mais je suis un parent castrateur parce que j'ai refusé à mon enfant de faire du foot alors qu'il fait déjà des mouvements de jeunesse du violon. Que sais je encore qui je suis pour empêcher mon enfant de s'épanouir?

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Évidemment, comme je suis fier de mes enfants, j'ai l'impression qu'il y a un Mozart qui sommeille en eux. J'ai l'impression qu'il y a un joueur de foot incroyable qui sommeille en eux et donc je vais accepter qu'il aille cette journée là. J'en ai 5. Ça veut dire qu'après quand vous faites le bilan de votre semaine, faites vos après 4 heures. C'est l'enfer, quoi. Parce que vous faites de taxi comme c'est loin, vous pouvez pas rentrer dans votre voiture en hiver.

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Vous voulez geler? Et puis quand même, vous vous dites OK quand va rentrer, mais comme un repas équilibré, vous en profiter pour aller au magasin, chercher des trucs qui ne sont pas trop traités et qui sont un peu frais. Et puis, quand vous rentrez, il est 21 heures et personne a fait ses devoirs et le repas n'est pas prêt. Et puis tout ça finit dans les cris et les larmes parce que tout le monde est énervé.

[00:13:33]

Voilà, c'est le quotidien de combien de familles?

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Voilà ça déjà, c'est un premier élément qui donne à réfléchir l'éducation positive, eh bien, c'est pas si positif que ça. Franchement, dans la série, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Mais bon. Béatrice Kamhere, elle, m'a aussi expliqué que ce n'est pas non plus un courant super bien défini, ni une marque déposée et que, positif, on peut l'entendre de plein d'autres manières différentes. Il n'y a pas que l'optimisation, il y a d'autres principes tout aussi forts.

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Pas m'as tu vu le jugement? Le principe le plus fort, c'est vraiment cette perspective égalitariste avec l'enfant. Cette idée qu'on va considérer l'enfant comme une personne, qu'on va le respecter, un peu comme son égal avec. Voilà tout ce positionnement sur comment je le protège. Mais tout en le considérant comme mon égal, il y a une volonté d'abolir toute forme de violence éducative et punition des fessées qui ont pu être donnés avec cette idée que ça allait apprendre quelque chose aux enfants.

[00:14:41]

En tout cas que ça allait les décourager de faire tel ou tel ou tel comportement qui serait considéré comme étant pas souhaitable. On dit non maintenant ça, il faut arrêter de l'utiliser. Ce sont des violences éducatives, c'est pas bon pour l'enfant. C'est très, très fort dans le courant et c'est très, très structurant au delà de la qualification des actes. Vraiment, cette idée qu'on doit, en tant que parent positive, s'interroger sur les leviers qu'on va activer pour éduquer son enfant?

[00:15:08]

Est ce qu'il relève d'une forme de violence ou pas? Cette espèce de d'interrogation permanente de soi, avec soi même, de réflexivité, c'est quelque chose qui est très important pour les personnes qui se reconnaissent dans l'éducation positive.

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Alors ça, par contre, c'est beaucoup plus consensuel. La démocratie, l'égalité, c'est des valeurs assez indiscutables. Mais le problème, c'est qu'on est tous encore pétris d'une culture de la domination adulte. Qu'on le veuille ou non, c'est déposé en chacun de nous. On a grandi avec des instituts plus ou moins humiliants, du savon dans la bouche en cas de gros mots. Une douche froide pour calmer un caprice. Pas mal de mauvais souvenirs, en fait.

[00:15:50]

Et sans doute des mauvais réflexe aussi prêts à resurgir malgré toutes nos bonnes intentions. Je me suis dit que c'était ça qu'il fallait faire attention. Quand j'ai enregistré Clara, sa mère était prof et férue de pédagogie en plus.

[00:16:12]

Avant de décider de faire un enfant, j'avais cette crainte là un petit peu de rapport à ma mère et à mon enfance afin de reproduire ce que j'avais. J'avais vécu tomber dans un schéma, quoi. C'était pas de la violence quotidienne, mais c'était un peu de la peur, c'était un peu autoritaire, pas mal de moments assez humiliants, on faisait les choses comme on sentait. Et puis une bonne claque quand on, quand on n'en pouvait plus. Et puis ça faisait du bien, quoi.

[00:16:43]

Il y a une espèce de rapport de pouvoir comme ça et elle a été un peu là dedans. Et j'ai le souvenir de la dernière claque que j'ai eue un matin, je discutais avec mon frère et ma soeur de quelque chose qu'elle m'avait raconté elle même la veille. Je ne sais pas ce qu'elle a cru entendre, mais j'ai raconté quelque chose de déplacé. Elle était fâchée. Elle est venue me voir en me demandant d'enlever mes lunettes pour voir mon nom mettre une croix.

[00:17:17]

Et j'ai refusé, mais en même temps, comme je suis aussi très docile à un moment, il a fallu enlever les lunettes. Je sais plus ou je ne sais plus si c'est moi qui l'ai enlevé aussi 6l. Mais bon, j'ai reçu une gifle. Bien bien, c'est sur scène. C'est une colère sourde. Quand on sait s'y préparer. Je crois que je pourrais prendre une gifle. Je ne sais pas, j'ai traversé la route devant une voiture sans regarder devant moi.

[00:17:43]

Le parent a eu très peur. Il y a eu un truc qui est sorti, mais non, là, c'était une vengeance physique. C'est marrant parce que maintenant encore, j'entends souvent dire des trucs comme les enfants. Quoiqu'on leur fasse, il aime toujours leurs parents et je trouve ça fou, quelle qu'elle pense. Vraiment, ça? Moi, je ne suis pas d'accord parce que ça reste. Ça marque et je me disais que je me disais que je voulais surtout pas être.

[00:18:17]

Moi, j'avais peur de céder à la colère et des gifles qui partent comme ça et que ma façon de régler les conflits avec mon enfant passe par la gifle. J'avais tort de transmettre ce que j'avais reçu et j'avais peur que ce soit irréparable, quoi.

[00:18:43]

Quand elle a eu sa fille, il y a sept ans, Clara s'est donc mis à lire plein de livres sur le développement du cerveau des petits, la psychologie infantile.

[00:18:52]

Elle avait besoin de s'informer pour désapprendre tout cet héritage et acquérir de nouvelles méthodes à la hauteur de son idéal éducatif.

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Moi, je me souviens que ma belle mère nous avait offert éduquer sans punition ni récompense. Une technique à base de communication non violente.

[00:19:14]

Ma mère nous avait acheté aussi l'autorité expliquée aux parents de la psychologue qui passe souvent à la télé.

[00:19:20]

Claude Halmos. Et puis, la pédiatre m'avait conseillé. J'ai tout essayé d'Isabelle Filliozat, un classique de l'éducation positive qui s'est vendu à des milliers d'exemplaires. Le soir, on se retrouvait avec tous ses bouquins sur notre table de chevet, mais on savait pas par où commencer. Et comme j'étais bien crevée à l'époque, j'avais l'impression que c'était foutu.

[00:19:43]

Trop tard, que je n'y arriverai jamais et que je ferais mieux de Me Binger une bonne série pour me changer les idées. Mais je regrette surtout quand j'écoute Clara, m'expliquaient les petites techniques éducatives qu'elle a trouvé dans ses livres, elle, je peux pas m'empêcher de me dire que j'aurais dû m'accrocher un peu plus. Les colères sont arrivées petit à petit. Ce que, du coup, ce que j'avais compris de mes lectures, c'est que les enfants comme nous, parfois, on n'a pas envie de quelque chose.

[00:20:16]

On n'a pas envie d'aller au travail. On n'a pas envie de prendre le vélo sous la pluie et sauf que nous, on prend nos décisions. Mais les enfants sont quand même très tributaire du mouvement des parents, quoi. Je sais que ma fille, elle en avait marre, n'avait pas envie de rentrer. Elle déteste les transitions, passer d'un endroit à l'autre, se préparer. Je sais qu'à chaque fois, j'essayais de au lieu de me fâcher, dira c'est bon.

[00:20:43]

Tous les jours, c'est la crise. Ça suffit. Je veux dire oui, je comprends. Mais alors comment tu voudrais qu'on rentre alors si tu ne veux pas qu'on rentre en vélo? Et donc, là, ça fait un petit peu scotchées, quoi, et donc on avait cherché plein de solutions ensemble et en fait, on a dit que mon vélo était un cheval. Et donc, tous les jours après, pendant un certain temps, on rentrait, on faisait semblant d'être à cheval sur mon vélo et vous avez eu des cathèdre clubs qui étaient bloque tout le chemin et ça faisait trop marrer, quoi?

[00:21:22]

Je sais qu'on me donne cette idée là où on est enfant de la crèche qui eux non plus ne voulaient pas partir, avait pas envie de prendre le vélo et rentraient tous en plan cheval.

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C'est rigolo. Puis je me dire que je me suis rendu compte que vraiment ça marchait et que c'était très simple?

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Il fallait juste, maman, respirer un petit coup et être un petit peu mon imagination pour parler de l'imagination de ma fille. Ça marche nickel. Oui, enfin, nickel moi aussi, le cheval imaginaire. J'ai déjà essayé plein de fois ça après l'école, sur le chemin du retour avec mes deux filles, quand tout le monde en a plein les bottes de sa journée.

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C'est ça, la petite Shaggy, la petite Alice, toute.

[00:22:25]

Eh, ça ne marche pas forcément. Souvent, ça sonne faux et des fois même, ça envenime la situation. C'est sans doute que j'ai pas lu assez les livres que j'aurais dû carrément peut être me payer un stage pour avoir la bonne méthode. Être plus crédible. Mieux gérer ce mauvais karma de stresser de la vie? Je ne sais pas. En tout cas, c'est pas aussi simple que ça en a l'air.

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Mieux, c'est. Bon vivant et heureux avant la fin du monde. Le courant l'Éducation positive s'est particulièrement développé auprès du parent parce que ce qu'ils ont vendu, c'est la paix des ménages. C'est la sérénité à la maison, c'est la fin des conflits. Donc, évidemment, cette idée que écouter les émotions de son enfant, les accompagner, les respecter. C'est peut être quelque chose d'efficace pour éviter les crises du supermarché, les cris dans la maison. Bien évidemment, c'est ultra ultra vendeur.

[00:23:41]

Là où il y a un malentendu, c'est que finalement, quand on regarde vraiment, quand on revient justement à ces grands idéaux que promeut l'éducation positive, le principe démocratique, le principe de respect des besoins de l'enfant, le principe de non-violence, eh bien on se rend compte que ça vise à faire des enfants qui savent ce qu'ils veulent. Qui affirment qu'ils deviennent eux mêmes. Qui revendiquent leur goût. Qui n'est donc pas du tout des enfants qui sont sages comme des images.

[00:24:06]

Donc, il y a une espèce de malentendu entre ce qui est mis en avant parce que ça capte les parents qui sont souvent un peu au bout du rouleau, qui en ont un peu et qui n'en peuvent plus, qui savent plus comment faire avec leurs enfants. Et finalement, ces objectifs souterrains? Beaucoup plus. Moi, j'ai envie dire beaucoup plus ambitieux, puis aussi beaucoup plus politique. C'est quand même un gros idéal qu'on est en train de mettre sur le devant de la scène.

[00:24:31]

Moi, je me reconnais assez largement dedans, mais on n'est pas sur la même. La même chose. On vise pas à faire des enfants sages comme des images qui diront oui, maman et qui respecterons toutes les règles. Et ça, c'est commun à la fois à une stratégie marketing et des phrases chocs. Il faut détruire des messages marquants. Ce que vous avez reçu de vos parents, ce sont des violences absolument catastrophiques. Si vous reproduisez, ça va avoir un effet terrible sur votre enfant et lui même va les reproduire.

[00:24:59]

Et en gros, avec la malédiction pour le restant de l'humanité et parallèlement à ça, des recettes. Regardez, il suffit par exemple de ne plus dire non, mais de dire stop. Il suffit de ne plus formuler les phrases de manière négative et positive, de ne plus dire ne court pas, mais ils marchent moins vite. Bref, tout un tas d'astuces possibles de communication qui sont censées tout résoudre et apaiser les conflits, etc. Donc oui, ça renforce, ça renforce ce malentendu, ça renforce la culpabilité.

[00:25:28]

C'est insupportable pour un parent qui serait prêt à faire absolument n'importe quoi pour que ce soit le cas.

[00:25:36]

Ça me fait du bien ce qu'elle vient de dire là, Béatrice Kammerer. Cette histoire de malentendu, parce qu'effectivement, si votre fille passe par une phase où, tous les jours, elle veut mettre sa combi short jaune à franges, vous êtes censé faire quoi les matins où il fait moins 3 degrés dehors? Et oui, il y a école d'après les livres pour arriver à lui faire enfiler un djinn. La danse du ventre, une chasse au trésor. Une petite séance yoga rapidos, de calme et attentif comme une grenouille.

[00:26:09]

Comment j'ai pu gober que tout ça allait me simplifier la tâche? C'est mon côté bon élève. J'arrive pas à réussir mon concours du bon parent, je me dis que c'est trop sélectif, que j'ai perdu assez bosser le bouquin, que je ne suis pas au niveau, que j'aurais dû faire des fiches, mais ça ne me viendrait pas spontanément à l'idée de demander des comptes au jury sur les conditions d'examen, le contenu des épreuves, le barème de notation.

[00:26:36]

Heureusement qu'il y a des gens comme Béatrice Kammerer ou Claude Martin pour me sortir la tête du guidon et repolitiser un peu la question. On pourrait dire qu'il y a une offre tellement de technique parentale que la fonction parentale est de plus en plus. On pourrait dire transformer en métier. C'est le parent hors sol, le parent dans un livre. Claude Martin Je ne sais pas si vous vous souvenez, c'est le sociologue qu'on a entendu dans l'épisode précédent parler de parentalité intensive.

[00:27:11]

Pour lui, les experts qui nous vendent des manuels pour arrêter de traumatiser nos enfants leur hurlant dessus, il faut s'en méfier. Pas parce qu'il raconterait des foutaises à l'intérieur. La plupart du temps s'est frappé au coin du bon sens. Leurs conseils, mais parce qu'ils nous donnent l'impression que c'est avant tout à nous, les parents, de travailler, de se former tout seul, chacun dans notre coin, au lieu de réfléchir à la question de manière collective.

[00:27:38]

Ce qui nous rend anxieux, c'est la distance que l'on sait exister entre l'optimum comportement parental et ce qu'on peut faire.

[00:27:49]

On vous individualisé, vous faites peser au fond quelque chose de très lourd qu'on met en regard toujours de ma demande inassouvie de conseils. Je ne sais pas si je fais bien d'une offre qui ne cesse de dire non. En effet, pour faire bien plus Furcy pour faire. Un catalogue de bonne conduite, et cela à une échelle individuelle. C'est un destin, un fardeau. En réalité, ce n'est pas du tout un soulagement. Et c'est en cela qu'on voit bien qu'il y ait une espèce de machine globale qui tend à générer à la fois de l'anxiété de crainte d'échouer faire mal ou de ne pas avoir fait le mieux possible.

[00:28:37]

Ça, ça a à voir avec ce que l'individualisme ou la réussite individuelle véhicule. Donc oui, ça a à voir avec une lecture que le néolibéralisme a beaucoup véhiculé. Vous avez tout pour réussir. Il suffit d'appliquer les bonnes méthodes. De parler à hauteur d'enfant, d'être calme, d'être douce. Je pensais avoir ça en moi, mais je me suis retrouvé aux prises avec des choses qu'on perçoit pas forcément avant d'être confronté à ce petit être. Est ce qu'on sait qu'on va faire de la politique avec l'enfant entre guillemets?

[00:29:24]

Non, ça, je n'avais pas. Je n'avais pas. J'avais pas percuté. Vraiment que ça allait être difficile. Donc, je me suis un peu tout pris en pleine face. Soit elle, c'est Émilie. Elle a à peu près dix ans de moins que moi et pour l'instant, qu'un seul enfant. Mais on se ressemble bac. Un métier qui nous intéresse. Tout un petit bagage socio culturel qui nous garantissait de devenir des mères qui assurent bien dans les codes.

[00:29:49]

On en était persuadé. Et puis, comme elle dit, on s'est pris le mur du réel un peu en pleine poire, telle qu'on nous présente les grands principes de la pédagogie positive. Moi, j'ai l'impression d'être dans le monde actuel. Pandémie mise à part, c'est très difficile à appliquer. Par exemple, on a des horaires, on a des contraintes, des patrons ou pas, mais on a des rendez vous. Donc quand on a juste quelqu'un qui se roule par terre et qu'il faut tenir à bout de bras, ça, ça me perturbait aussi beaucoup.

[00:30:25]

Parce qu'on parle toujours de ne pas contraindre l'enfant physiquement. Moi, je passais mon temps à le contraindre physiquement, sinon je n'aurais jamais rien fait dans ma vie avec lui. Un jour, ou alors il faut trois journées entières à la place du pour attendre qu'un enfant nous suive dans la rue parce que c'est le moment d'y aller forcé. C'est le pire. J'étais tellement désarmée que je pouvais me dire d'où elle vient, cette règle qu'il faut à tout prix se mettre à table, en fait.

[00:30:48]

Au final, on ne met pas les coudes sur la table et on mange tous ensemble. Et on se raconte la journée. J'avais parfois l'impression d'être dans une espèce de cirque, de cinéma, de scènes de la vie conjugale, mais de la vie de famille rêvée, parfaite, qu'on peut voir dans les films. Oui, l'enfant vient à table, mange ta haricots verts, ne les mange pas, mais ne veut pas les manger. Mais au moins, il goûte parce qu'il est bien élevé.

[00:31:12]

Oui, on a tous cette idée là dans la tête. Parfait. Donc, il y a cette espèce de paradoxe qui fait que il y a des moments dans la vie où cette scène là n'est pas possible. Elle ne peut pas exister et j'ai mis du temps à comprendre ça. C'est vrai que c'est aussi parce que c'est l'air du temps. On va mettre certains des ingrédients de la parentalité positive à la bienveillance. Bien sûr, pas d'écart sur le plan comportemental, soit sonore, pas de cris, plutôt pas.

[00:31:58]

Soit, bien sûr, du point de vue de cette patience sans limite qui conduit à reprendre doucement pour trouver un chemin alternatif à ce qui pourrait être l'opposition frontale. Pas d'opposition frontale. Il faut accompagner toujours. Si on est vertueux, on le fait dans le calme et la fermeté.

[00:32:21]

Bon, c'est un peu comme le nez au milieu de la figure. Est ce que c'est mieux de le faire ou pas mieux de le faire? Bah oui. Qui pourrait dire le contraire? Que c'est mieux? Personne.

[00:32:30]

Mais le problème est seulement là. Je voulais vous demander un peu votre avis, mais maintenant, en étant nommé, en étant honnête, mon analyse indiqué chez toi.

[00:32:47]

Tapie a pété les plombs sur un travail. Ça m'a 86ème. Je me souviens vaguement de Glain qui avait cassé l'assiette au DD toute seule depuis longtemps, s'est énervé Tu t'es d'atrocité avancé, mais moi je devrais Beringer et une fin d'après midi a balancé en plein travail qu'ils ont, etc. Après d'autres métiers, tu vas. Tout s'est enchaîné. Et qu'est ce qui était dit sur le coup? Tout était dit quoi venu faire ça?

[00:33:16]

Alors je me suis dit que parce que tu me j-j.

[00:33:26]

Ça va chauffer après, l'énerver deviendra maman, je m'en souviens très bien. J'avais jamais craqué.

[00:33:43]

Des fois, je me demande si ça m'a pas fait du bien aussi de me retrouver en échec, de merder. J'ai glissé de mon petit piédestal, mais au moins, ça m'aura fait toucher du doigt les hypocrisies d'un système qui, d'habitude, me privilégie plutôt. Je ne sais pas. En tout cas, c'est ce que je me suis dit après avoir enregistré Claude Martin.

[00:34:06]

Il faut avoir une une définition de soi en permanence en train de faire du yoga dans votre vie et parfaitement en absorption de tout votre environnement pour être dans une bienveillance complète et totale. Mais j'ai l'impression qu'encore une fois, c'est un modèle qui dit c'est à l'échelle de l'individu, c'est développement personnel en pleine conscience.

[00:34:31]

Tout le monde en lotus, dont l'existence, le monde dans lequel on est n'est pas du tout.

[00:34:37]

Un monde dans lequel on appelle des personnalités en lotus et en pleine conscience. Je veux dire c'est. Ou alors, on n'habite pas la même planète, puisque la famille, c'est pas quelque chose d'un Varignon comme le parent. C'est pas un invariant historique, anthropologique, invariant. Il y a des conditions dans lesquelles se déploie cette fonction. Donc, si on veut intervenir sur ce monde extérieur. C'est un peu ce que raconte tous ceux qui critiquent la pensée positive et la psychologie positive.

[00:35:08]

C'est l'inversion de la pyramide de Maslow. Si vous voulez, Maslow lui disait pour améliorer au fond sa condition psychique, il faut avoir une base qui est souvent d'ailleurs la base matérielle. C'est à dire? Il faut en effet avoir de quoi se nourrir dans son assiette. Savoir qu'on a suffisamment de ressources pour subvenir à ses propres besoins et à ceux qu'on aime. Et puis, on augmenté jusqu'à la faim. Dans le haut de la pyramide, il y avait en effet cette composante du self avec la pensée positive, on inverse la pyramide, on commence par le bas.

[00:35:37]

Le bas, c'est la pointe. La pointe, c'est soit t'adresser par vous. Vous travaillez d'abord. On travaille pas sur le linfrastructure, comme diraient les marxistes. On travaille sur le top essais, le self, le moi et c'est moi qui dois d'abord changer de lunettes. Vous êtes vous même la clé de votre propre bonheur. C'est quand même une formidable pression que de nous mettre dans cette situation. Si c'est une affaire de méthode, l'accès au bonheur et qui n'y arrive pas malgré toutes les méthodes que vous êtes vraiment, soit une bille.

[00:36:11]

Soit parfait pour le bonheur. C'est un échec quand on se met à crier parce qu'après quand la crise retombe, on se dit mais je n'avais jamais dit que je créerai, pas que je pouvais. J'aurais, j'aurais dû, j'aurais. J'aurais pas du tout. Le monde dit que c'est mauvais, que logiquement, ça abîme les enfants et que ça leur fait du mal. C'est pour ça aussi qu'après, on essaye de rattraper en en discutant, en disant pardon, je n'aurais pas dû, mais c'est dur.

[00:36:38]

Oui, moi, j'avais l'impression parfois de l'avoir abîmé, d'avoir de lui avoir fait du mal. Oui, j'avais l'impression de lui faire du mal. J'avais l'impression, dans ces moments là, d'être d'être un parent maltraitant. Évidemment, on dit qu'il ne faut pas crier que ça fait du mal, mais j'avais l'impression à chaque fois de laisser une empreinte supplémentaire, que ça pouvait faire une petite entaille dans son petit être et que j'allais m'en vouloir toute sa vie et que c'était le siège de névrose.

[00:37:04]

Pas possible. Et c'est terrible. Alors ça, c'est un sujet qui mériterait un épisode en soi, je trouve la parano sur le cerveau de nos enfants. Leurs connexions neuronales et tout le jargon scientifique qui va avec. Seulement voilà, lorsqu'il y a une situation de risque, de danger. Tout simplement un moment où on est trop fatigué. On a les capacités de réfléchir et bien jouer. C'est comme si notre cerveau mental n'était plus présent pour réguler et comme si nous étions en direct avec nos réactions de stress, ce qui rend encore plus stressé l'enfant.

[00:37:46]

Bref, très souvent, ces stress très stress sur l'hormone du stress et comment on se fait bien enfumer par des discours pseudo scientifiques à base de neurosciences. Béatrice Camard est assez magistrale. Les tenants de l'éducation positive aimeraient beaucoup, cueillaient des choses, absolument catégorique, puissent dire Ah ben oui, il faut absolument faire ça ou faut absolument pas faire ça. Donc, il vulgarise les données de la science, mais d'une manière caricaturale, d'une manière que je considère comme étant fallacieuse.

[00:38:17]

Par exemple, c'est tout ce qui va tourner autour de l'influence de l'hormone du stress cortisol. On voit des affirmations, voilà disant ans que refuser quelque chose à son enfant ou ne pas comprendre son sa colère, ça va déclencher une réaction de stress de son cerveau qui va causer tout un tas de conséquences cognitives très néfastes et harira à plein de petits astérisques pour me renvoyer à des références scientifiques. Et quand on va voir ces références scientifiques, on se rend compte que ce sont des références qui portent majoritairement sur les animaux.

[00:38:48]

Et quand on va voir comment on étudie les réactions de stress et l'impact du stress chez les animaux, on l'a électrocuté, on l'a plongé dans un bain d'eau froide, on l'a privé de nourriture. En fait, on l'a torturé. Donc, il y a une espèce de déconnexion totale entre ce que notre enfant vit dans une famille où tout se passe bien. Je suis pas en train de parler de maltraitance et ce que vivent ces animaux de laboratoire, et ça, les parents ne peuvent pas le savoir parce qu'en fait, ils voient les références dans la bibliographie.

[00:39:16]

On voit que c'est écrit en anglais. C'est compliqué, on va pas aller voir si on n'a pas forcément accès aux textes et donc personne n'a les moyens de se dire. En fait, cette référence, certes, elle a été citée, mais elle a été citée à mauvais escient. Ce n'est pas un consensus scientifique, c'est une caricature de ce que actuellement, les sciences sont capables de dire sur les réactions de stress.

[00:39:38]

Bon, avec ça quand même, on devrait arriver à moins se ronger, laissant à prendre un peu de distance, voire même de la hauteur. Il n'y a pas d'ouvrage de parentalité positive qui s'intéresse à la faisabilité de ce qu'il propose et à aucun moment donné, on va se demander dans quelle société on a envie de vivre et comment est ce que collectivement, si jamais cette société démocratique où les enfants sont considérés, on espère les aider à devenir eux mêmes?

[00:40:07]

En quoi c'est un projet de société? Et en quoi on s'y met tous en faisant en sorte collectivement que cet idéal qu'on sait très exigeant c'est très difficile à atteindre, ne repose pas que sur le dos des parents. Et j'ai envie de dire que sur le dos des mères.

[00:40:26]

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