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Avant de commencer, j'aimerais remercier la marque Merci maman qui soutient Bliss AUTORISES et toutes nos belles histoires de maternité. Car figurez vous que cette marque de bijoux personnalisée créée par Béatrice de Montis sur la table de sa cuisine, fête ses 13 ans. Alors, toute jeune maman, elle décide de célébrer la maternité en créant des bijoux uniques gravés à la main pour raconter de belles aventures de femmes et de famille. En 2014, Kate Middleton elle même portant leur collier et merci maman, devient alors un must have pour toutes les jeunes mamans.

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Aujourd'hui, colliers, bracelets, boucles d'oreilles, bagues et accessoires partent de leur atelier parisien avec vos mots doux dates, prénoms et mantras préférés gravés par leurs artistes de talent. Et puisque nous avons tous des moments spéciaux à graver. Merci maman vous offrent pour leur anniversaire moins 15 de réduction sur tout le site. Avec le code Bliss, donc, n'hésitez pas à craquer ou à suggérer à une personne bien intentionnée. Allez maintenant, place à l'épisode. Bonjour, je suis Clémentine et je vous accueille sur le premier podcast qui vous parle de Maternité autrement.

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Vous entendrez ici des femmes qui vous raconteront leurs expériences de mères sans filtre et sans compromis grâce à leur récit. Vous serez, je l'espère, rassuré et émerveillé, réconforter et déculpabiliser. Bienvenue dans le merveilleux monde d'une maternité décomplexée. Bienvenue chez BLESSES, où j'ai commencé par ouvrir son livre Aller retour pour un bébé sans trop savoir ce que j'allais y trouver. Une histoire de quadras qui a laissé filer les années à Reveille veulent à la Jean-Jacques Goldman qui raconterait cette fille qui a fait un bébé toute seule.

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Déjà, ça me tentait bien, mais j'étais loin d'imaginer dans quelle odyssée j'allais être embarquée. Ce livre, c'est la vie d'Audrey depuis 2013. Celle d'une femme qui cumule les histoires d'amour passionnelle avec des hommes déjà père et comprend vite qu'elle ne devra compter que sur elle même pour être certaine d'accéder un jour à sa maternité rêvée. Alors, très vite, elle saute le pas et s'achète quelques années de sérénité en faisant vitrifier ses ovocytes à Barcelone. Audrey raconte l'espèce de double vie que cette décision implique la logistique militaire qui va avec.

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Puis son cœur qui se brise, le sablier qui s'écoule et, petit à petit, la perspective de vouloir faire famille autrement en solo. On le sait, quand le désir d'enfant est plus fort que tout, les femmes sont capables de digérer des ruptures, traverser les frontières, supporter des injections, encaisser la fatigue et faire preuve d'une résilience infinie. Audrey a vécu tout ça, et bien plus encore, toujours avec son sourire immense, ses yeux d'amoureuse et son instinct maternel chevillé au corps.

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Dans cet épisode, elle vous racontera son parcours de marathoniennes, l'envers du décor de la PMA en Espagne et les montagnes russes qui vont avec. Alors, je vous laisse plonger dans cette histoire incroyable au cours de laquelle vous découvrirez sans doute des chiffres édifiants et des techniques qui font réfléchir, mais qui prouvent, comme le dit si bien la lumineuse Audrey, que tout le monde a droit à sa place au soleil. Engendraient Jean-Clément, je suis contente qu'elle soit là parce que tu accompagné dans le train ces derniers temps.

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J'ai lu ton livre avec beaucoup d'émotion et de d'avidité. J'étais Betsch Tornare, comme on dit. Ton livre, voilà qui est sorti. Il ya quoi?

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Il y a deux semaines? Deux semaines, c'est ça. On est. On est copines de tête de gondole. C'est ça, exactement. Donc voilà ce livre aller retour pour un bébé qui raconte son histoire. Je suis très content d'entendre ta voix qui va la raconter. Est ce que tu peux déjà te présenter s'il te plait me donner ton nom, prénom, ton âge, d'où tu viens, ce que tu fais dans la vie et de qui est composé ta famille, s'il te plaît?

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Alors je m'appelle Audrey Page.

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J'ai 42 ans, je suis Parisienne dans la vie, je fais du marketing pour un grand groupe.

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Mais aujourd'hui, je suis là pour vous parler de mon livre. Je suis aussi un peu écrivaine, mais ma vie et ma famille, elle est composée de ma fille Georgia, de moi. Et puis, en fait, je considère que la famille de cœur, c'est aussi ma famille, surtout ma famille. Donc, évidemment, il y a ma famille, ma mère et mes cousines, puisque je n'ai plus mon père et mes amis. Moi, je vis beaucoup avec mes amis et ça, on le sent aussi beaucoup dans mon livre.

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La famille, c'est ta famille de cœur. La famille qui est choisie exactement. Bon, alors, tu vas nous raconter toute cette épopée. On va essayer de dérouler ce fil qui occupait ta vie pendant de longues années, jusqu'à la naissance de Georgia. Si tu devais remonter un maximum d'années en arrière, tu dirais que ton ton instinct maternel, ton envie d'être maman. Elle est arrivée quand elle est arrivée tard. Mon envie d'être maman. Moi, j'étais très, très heureuse de faire des études.

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J'ai beaucoup voyagé, j'ai vécu à l'étranger, j'ai beaucoup voyagé à sac à dos et j'adorais ça. Donc vraiment l'envie d'avoir un enfant. Je savais que j'aurais un enfant, mais vraiment pas tout de suite. Ce n'était pas du tout dans mes projets. Avant au moins 30 ans. Si ce n'est plus. Et parfois, j'écoutais mes amis quand j'avais 20 25 ans qui me disaient qu'elle voulait avoir un enfant, qu'elle cherchait le père de leurs enfants et tout à l'heure.

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Mais moi, mais pas du tout, du tout, du tout. Moi, je cherchais plutôt le prochain pays à découvrir. Et cette envie. Elle est arrivée d'une façon extrêmement rapide, presque violente, mais dans le bon sens du terme. Quand j'ai démarré une relation avec un homme qui avait déjà des enfants qui en avaient 3 et j'ai su que j'en aurais. Et j'ai su que je ne m'assoir jamais sur ce rêve, mais en vraiment une heure.

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Ça a été soudain comme ça, les médias évidant évident. Et t'es devenue la belle mère Wallach de belle mère. Sincèrement, ça s'est fait avec une facilité et une rapidité, une douceur incroyables. Tant mieux. C'est génial quand ça va bien, c'est génial. Si bien que à la fin de la semaine où ses enfants étaient chez leur maman, je me suis mot il me manquait. Je n'avais qu'une envie, c'était qu'ils reviennent. Et leur papa?

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Mais mon. Il me manque, j'ai envie.

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J'ai envie qu'il soit vendredi. Je vais retrouver donc avec cet homme et ses trois enfants. Vous avez une vraie vie de famille recomposée? Famille recomposée? Oui, comme plein de familles, bien sûr. Vous êtes resté combien de temps ensemble? Ne restez pas longtemps resté deux ans ensemble. Très peu et très peu, mais suffisamment pour que je m'attache énormément à ses enfants et à lui, à tout son univers. Évidemment, passer treize ans d'un seul coup, toute ma vie, c'était ce rythme d'une semaine sur deux.

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Les vacances scolaires, voilà tout ce qu'on connaît.

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Pas du tout. Apparent, bien sûr. Ben oui, tu as découvert un nouvel univers. Et alors? Est ce que du coup, en découvrant cet homme déjà père, que le voir justement se comporter avec ses enfants, c'est quelque chose qui t'a fait réfléchir? Est ce que tu dis que tu aurais peut être envie, toi aussi, d'avoir un enfant de lui? Ah oui, oui, bien sûr, ça m'a beaucoup séduite. Donc voilà, je trouvais ça merveilleux.

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Mais au delà de la figure de père, etc. Je trouvais que la vie de famille était merveilleuse. C'est à dire qu'il n'y avait pas un repas en silence. Il n'y avait pas un repas. Il n'y avait pas quelque chose qui tombait par terre. Il n'y avait pas un repas où on éclate de rire. Voilà. Et ça, c'était génial. Moi, je trouvais ça génial. On rigolait beaucoup, beaucoup, beaucoup. On a beaucoup voyagé aussi, et en famille, en famille.

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Comment vous en avez parlé avec cet homme qui s'appelle dans le livre? En tout cas. Nicolas, comment vous avez abordé le sujet? Est ce que lui, il était ouvert? Il n'était pas très ouvert, mais en même temps, il savait que pour moi, c'était un impondérable. C'est à dire que dès le début, dès qu'on a commencé à s'attacher l'un à l'autre, c'est à dire très, très vite. Moi, je lui ai dit Tu sais, moi, je n'ai pas d'enfant et toi, tu en a 3.

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Je comprendrais que tu n'en veulent pas d'autres. En revanche, dites le moi maintenant, on se séparera, on sera hyper triste. Mais finalement, ça fait pas très longtemps qu'on est ensemble. On s'en remettra assez vite. Et il m'a fait cette réponse que je n'ai compris que beaucoup, beaucoup plus tard, qui était en fait quand on se sépare jeune. On sait que ce qui était son cas, puisqu'il s'est séparé petite quarantaine, on sait qu'il aura d'autres enfants dans sa vie, soit d'autres à soi, soit ceux d'un autre, pas du nôtre.

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Ceux d'un autre. Pas tout à fait pareil. Et entre les deux, mon choix est clair. Et moi, j'ai pris ça comme un signe positif pour moi. J'ai compris qu'il avait besoin de temps, mais que quelque part par défaut sans doute, il était d'accord. Et en fait, je crois que rétrospectivement, je pense qu'il avait beaucoup, beaucoup besoin de temps et qu'il n'était pas du tout du tout dans cette démarche. Et c'est vrai que moi, le temps passait avec l'âge.

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À l'époque, j'avais 33 ans. J'étais encore pas très vieille, mais j'avais envie. Et puis surtout, les enfants ont ces enfants à lui et commençaient à réclamer. Oui, ben oui, parce que c'est bien, etc. Et toi, quand il a dit ça? Est ce que tu d'Emines? Deadline?

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Est ce que tu lui a laissé un temps imparti au delà duquel toi, tu ne pourrais pas tenir?

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J'ai essayé. J'ai vu que ça ne marchait pas du tout de mettre une deadline. J'ai essayé une fois. J'ai vu que ce n'était pas du tout une bonne idée parce que je lui ai dit Ah ben oui, voilà. Donc il fallait pas le dire.

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Ah ben non, moi, je parlais ailleurs. Ouais, en fait, le fait de l'avoir verbalisées, je pense que ça e-administration supplémentaire et que finalement, lui m'a dit Laisse moi du temps, laisse moi du temps, laissez moi du temps. Un matin, il s'est réveillé en me disant Tu ne peux pas. En fait, tu vas rencontrer quelqu'un d'autre et tu vas fonder une famille. Mais moi, je ne peux pas. Je crois que je vois pas d'autres enfants.

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Et ça, c'était après deux ans de relation. Ouais, ouais. Si c'était à refaire, je pense que c'était, à mon avis, pas nécessaire de le mettre sous pression. Mais après, on peut partir. Voilà. Et puis, je pense que c'est quelque chose qui tient tellement aux tripes. L'idée de la maternité était quasiment omniprésente et je pense que c'est vrai que pour un homme qui a déjà des enfants, c'est très compliqué à gérer d'avoir une femme un peu plus jeune.

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On n'avait pas non plus énormément d'écart. On avait 12 ans d'écart. Ce n'est pas colossal, mais c'est significatif. Avant lui, c'était c'était trop de pression, en fait. Et c'est vrai qu'on me rendant ma liberté. Il a également repris la sienne. Et toi, comme on a accusé le couple après cette annonce fracassante parce que il n'y avait pas eu vraiment de signes avant coureurs. Je l'ai extrêmement mal vécu, mais c'est à dire que je suis allé tout au fond de la piscine, comme on dit tout au fond.

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Et le fond, chez moi, ça peut être assez incroyable. J'ai beaucoup maigri, je pleurais tout le temps. Je pense que j'étais insupportable, notamment pour les gens avec lesquels je travaillais. Je pense que ça devait être terrible. Tu es devenu l'ombre de toi même et ça a duré combien de temps? Cette période a duré vraiment l'ombre de moi même. Ça a duré quatre mois. Quatre mois en mode totalement serpillières, c'est hyper. Maintenant, j'en rigole.

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Mais j'étais chez moi, j'ai cru. J'ai vraiment cru que j'allais mourir. Mais je crois que les gens qui ont vécu des ruptures, qui ont fait très mal, ils se reconnaissent tous là dedans. Une rupture? Moi, je crois qu'on peut mourir d'amour. Je suis convaincu qu'on peut mourir d'amour. Moi, j'ai vu le moment où j'allais mourir et d'ailleurs je mangeais plus, je dormais plus. Et ça, c'est vraiment des signes cliniques de mort.

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Tu laissait complètement aller là dessus. Mais j'ai mis du temps à me remettre de. Avec Nicolas, j'ai mis beaucoup de temps, j'ai mis plusieurs années à vraiment faire le deuil, tant cette histoire est rentrer dans une neutralité. On va dire qu'est ce qui s'est passé ensuite? Quand j'ai repris mes esprits, mais très vite, je suis rentré en mode action, donc je ne sais plus comment je suis tombé sur un article sur Internet sur la congélation d'ovocytes, la vitrification d'ovocytes.

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A l'époque, personne n'en parlait. Il faut replacer ça. Janvier 2013. En France, on n'en parlait absolument pas et je ne sais pas par quel miracle je suis tombé sur un article qui parlait de la vitrification d'ovocytes à Barcelone. Parce qu'en terminant, cette relation avec Nicolas, pour toi, c'était aussi du coup décaler ton ton envie urgente de maternité qui s'était réveillée.

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Est ce que l'urgence est de retrouver un mec pour conserver une famille avec un homme qui n'aurait pas d'enfant?

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Peut être. Qu'est ce que c'était? Quoi, ton plan d'attaque?

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J'étais incapable de retrouver quelqu'un. Ce n'est pas que je n'ai pas de sollicitations. J'étais incapable.

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J'étais trop, trop, trop triste. Donc je pouvais avoir des petites amourettes, etc. Mais vraiment, reconstruire une histoire. Ce n'était pas possible. Je n'arrivais pas, j'étais anesthésiée. En revanche, j'étais suffisamment lucide pour savoir que l'horloge biologique continuait de tourner et qu'il fallait que je activ sérieusement. Et en France? Personne n'était capable de me proposer une alternative. Personne, parce que tu en a parlé du coup, des médecins à des amis. J'ai commencé à rêver.

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Il a commencé, j'ai commencé à regarder sur Internet. J'aimerais qu'en France, personne ne m'aiderait en fait. A l'époque, on n'entendait parler que d'une seule clinique à Barcelone. Il n'y avait qu'une seule qui faisait concrêtement qui faisait de la pub sur Google. Ouais, c'est ça pour faire vitrifier tes ovocytes et les conserver jusqu'à ce que je rencontre quelqu'un.

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Tu rencontres quelqu'un et que vous fassiez un enfant ensemble? Exactement. On a parlé à des gens en France, à des copains, à des copines, à des médecins, les médecins. J'en ai parlé à mon gynéco qui me connaissait depuis dix ans en disant Qu'est ce que vous en pensez? Et il m'a tout de suite envoyé bouler en me disant Écoutez, pour l'instant votre réserve ovarienne, elle va très bien, donc vous feriez mieux de vous trouver un mec plutôt que de penser aux cliniques à Barcelone.

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En gros, Imen, c'était une fin de non-recevoir.

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Et ça, pour le coup, ça ne t'a pas? Tu n'as pas dévié de toi, ta certitude, ta conviction qui était que malgré toutes les prédictions de tout le monde. En attendant, l'horloge tournait. Et ça, pour toi, c'était important de le faire. Cette congélation, pourquoi? Que? Qu'est ce que ça apaisée en toi? Qu'est ce que tu achetais au suivant? En cela, je me disais que je m'acheter du temps et de la sérénité, la sérénité sentimentale, mais surtout du temps.

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Je me disais que j'allais pouvoir prendre le temps de rencontrer Nicolas, numéro 2. Tout simplement. Je me disais voilà, je vais vitrifiée mes ovocytes. Et puis il va se passer du temps. Je vais me remettre de cette histoire. Je vais rencontrer un amoureux, on va tomber super amoureux. Ça va être extraordinaire. Et puis voilà. Et en temps voulu, je ressortiraient. Mais mes ovocytes de congélo, et donc mes aussi, auront l'âge.

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Du moment où je les ai congelés, quoi. En fait, ce qui est merveilleux avec la vitrification d'ovocytes, c'est pour ça que je pense qu'il faut en parler parce que c'est important. C'est que quand on congèle, c'est quand on vitrifier ses ovocytes, par exemple à 30 ans, si on les vitrifié pour en faire des embryons à 40 ans, les ovocytes ont toujours 30 ans. Et ça, c'est extrêmement précieux. iAd! Il y a des chiffres, on communique pas en France alors qu'on les connaît.

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C'est ça qui est incroyable. A 35 ans, il y a 50 cent des ovocytes qui présentent une anomalie génétique. Cela veut dire concrètement un ovocytes sur deux ovocytes. Cela va donner lieu à un ovule. Un ovocytes sur deux ne pourra pas donner un bébé sain. Quand je dis ça, c'est à dire viables, etc. Généralement, les ovocytes qui présentent une anomalie génétique ne donnent pas lieu à une grossesse, tout simplement. Ils sont éliminés, soit il naturae, ou alors c'est une fausse couche et dans des cas extrêmes.

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Malheureusement, c'est un enfant handicapé. Mais c'est en tout cas la plupart du temps. Soit ça ne donne pas lieu à un embryon, soit ça ne donne pas lieu à une grossesse, tout simplement. C'est énorme. Un sur deux, un sur 2 à 35 ans, 35 ans, c'est jeune. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas tomber enceinte à 35 ans. Ça veut juste dire qu'il y a un sur deux qui présente une anomalie génétique.

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C'est tout ce que ça veut dire. Et à 40 ans, c'est 70 ans qui présentent une anomalie génétique et à 43 ans, c'est 90%. Ces chiffres, c'est incroyable parce que les scientifiques les connaissent. Il y a eu plein d'études qui ont été faites et qui disent toutes la même chose, mais je ne sais pas pourquoi on les communique pas au grand public. Parce que ça fait flipper. Oui. Siegen, mais en même temps, si on les communiquait, je pense que les femmes, du coup, sauraient mieux à quoi s'attendre après leur disposition.

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Elles font ce qu'elles veulent si elles ont pas envie de congeler, etc. Elles congèle pas. Si elles ont envie, elles le font, mais au moins, elles connaissent. Elles connaissent la situation et dans l'idéal, elles pourraient avoir la possibilité de le faire au coin de la rue. Quoi exactement? Exactement? Et ce qui est incroyable, c'est qu'en France, on peut congeler son sperme quand on est un homme. Mais on ne peut pas congeler ses hommes si ça s'est passé.

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Pourquoi? Pourquoi? Sachant que dans la population, les êtres humains qui ont un couperet sont les femmes? Les hommes ont quand même beaucoup moins de couperez que ça. C'est pas du tout cohérent, quoi? Non, mais ça devrait l'imitent s'il y en avait. S'il y avait un sexe à privilégier, ce serait bien sûr. Donc toi, tu tu découvres tout ça sur Internet?

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Oui, c'est ça. En faisant des recherches, en essuyant mes larmes, en essuyant des larmes. Alors, cette clinique que tu trouves à Barcelone aujourd'hui? Y en a plein. Mais à l'époque, on n'avait qu'une seule. Donc, je suis allé les rencontrer à Barcelone de visu pour voir si c'est moderne, si ça me parle. J'arrive dans cette clinique et je vois qu'en fait, c'est hyper moderne, un souci de confidentialité extrême. On nous appelle pas par un autre nom, mais par notre matricule.

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On a un matricule pour surtout ne jamais connaître la véritable identité des gens. Et je suis très vite très à l'aise dans cette clinique.

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Du coup, tu envisage de manière très concrète de faire passer le cap. Oui.

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Bref, je rencontre un médecin qui en entretien, qui m'explique bien tout le déroulé et qui me dit si vous voulez le faire, c'est le moment. Vous avez 35 ans. C'est le bon moment. N'attendez pas, c'est le bon moment. Et évidemment, la question se pose. Il faut combien d'ovocytes pour m'assurer de naissance? Et là, personne n'a jamais été capable de me répondre. La suite reste. Ils restent flous, ils restent flous. Ils n'ont même pas de statistiques, c'est à dire qu'ils auraient pu le dire.

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En moyenne, il en faut pas 10. Là, rien dit. On n'a pas assez de recul. D'accord, mais allez y! Commencez par faire un bilan et on verra, alors est ce que tu peux nous expliquer dans les grandes lignes ce qu en quoi ça consiste? La congélation d'ovocytes? Par quelle? Par quelle étape? Il faut passer? Parce que ça nécessite plusieurs voyages, des prises de sang, des injections. Alors, on fait d'abord un bilan pour voir si tout va bien en premier.

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La première étape, donc. Un bilan sanguin, un bilan sanguin, un bilan ecos Rafik aussi. Il n'y a pas de fibromes, etc. Et puis après, si tout va bien, on démarre. Et là, ça démarre. Le premier jour du cycle, on commence à injecter des hormones. Donc, le but de ces injections, c'est de faire proliférer les ovocytes dans les ovaires. Normalement, on a des ovocytes dans les ovaires et on a un ovule par mois qui sort et qui donne lieu ou non à une grossesse.

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Quand c'est pas le cas, ça se désintègre en règle. Mais voilà, donc, l'idée, c'est d'avoir non pas un ovocytes, mais d'en avoir maximum. Donc, on injecte des hormones et en fait, les ovocytes qui s'appellent les follicules qui sont encore des ovaires, vont se nourrir des hormones. Donc, on injecte, on injecte pendant environ deux semaines, on injecte des hormones. Au début, si tout va bien, on injecte des doses assez faibles.

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Quand on est plutôt jeune, plus on vieillit, plus on injecte de fortes doses. Donc ça marche tout simplement. Ces injections, c'est à toi de les faire. Oui, toute seule chez toi. Oui, d'accord. Exactement. Après, on peut faire appel à une infirmière. Moi, j'ai décidé de me les faire moi même. Mais pour pouvoir avoir ces injections, il faut avoir un gynéco en France qui prescrivent les hormones. Et oui, c'est ça.

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Oui, parce que quand on rentre dans ce process de vitrification d'ovocytes, il y a une grosse partie du traitement. Les injections qui se fait en France, forcément, ce que tu vas pas rester en Espagne tout le long. Donc, la clé, c'est de trouver ce que j'explique dans le livre. Un médecin qui va t'accompagner, c'est ça? Ouais, exactement. Et tu replace ça. Donc là, on est en 2014 parce que le temps que je trouve un médecin, etc.

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En fait, il n'y avait personne qui voulait me suivre parce qu'en France, c'est toujours le cas. Les médecins il risque cinq ans d'emprisonnement et 75 000 d'amende. Est ce que tu ne fais pas quelque chose qui est légal en France? Une falsification d'ovocytes, c'est pas légal. C'est un délit. C'est un délit. Et le médecin risque d'être radié de l'Ordre des médecins. Ce qui est quand même énorme pour lui et sa carrière.

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Pour aider une femme qui s'est fait larguer et qui veut des enfants va remplacer ça. Bien évidemment. Moi, je n'avais pas de médecin et donc j'ai demandé à la clinique de m'envoyer une liste de gynéco qui suivait leurs patientes parisiennes. Et ils m'ont trois gynéco. Il y en avait trois. Donc ça, c'est la clinique espagnole qui fournit des noms de médecins français. Exactement. D'accord sur les trois.

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Je les appelle tout de suite. Évidemment, dès que je reçois, les trois sont à Paris, les trois sont à Paris. J'avais bien spécifié que je voulais Paris muros. Et il y en a deux qui ne prennent plus de nouvelles patientes tellement ils sont débordés tellement ils sont débordés. Et le troisième médecin est une femme et elle accepte de me recevoir. Mais trois mois plus tard, je reprends trois mois dans la vue. Mais tu vas être contente, à la joie d'avoir fait.

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J'étais très contente quand le jour J arrive. Elle me dit qu'elle est prête à me suivre, mais elle me donne un autre rendez vous à nouveau trois mois plus tard. Et là, je me dis mais à ce train là, dans dix ans, on est encore. Là où elle était très intelligente et très sympa, elle m'a dit Vous devriez quand même demander à votre gynéco habituel s'il n'a pas changé d'avis. Et donc, je rappelle mon gynéco, mais avec beaucoup plus d'aplomb puisque entre temps, j'ai trouvé quelqu'un qui, de toute façon accepte et je lui dis Écoutez, moi, j'ai trouvé quelqu'un, mais j'ai trouvé un médecin qui accepte de me suivre.

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Mais vous, vous me connaissez bien. Donc je voulais vous dire parce que je ne veux rien vous cacher. Je voulais vous dire que j'allais le faire. Je préférais le faire avec vous. Mais si vous n'aviez pas changé d'avis, je le ferais avec un autre médecin. Il me dit Vous avez bien fait de me rappeler, j'ai changé d'avis et donc je suis devenue sa première passe en a plein. Ouais, c'est génial. Comme quoi, vraiment, elle a bien fait de faire insister.

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Rassure toi spontanément, t'aurais pas osé. Il m'avait tellement envoyé, mais que son médecin t'envoie bouler. Et tu m'as pas non plus le. Du coup, ton gynéco français accepte de te suivre et ça voulait dire qu'il pouvait te prescrire les hormones injectées. Exact, c'est ça. En gros, lui me donne une ordonnance qui me permet de m'acheter toutes les hormones. Ça commence par des injections. Tu disais ça commence par des injections le premier jour du cycle et ensuite, au bout du cinquième jour, on commence un suivi coranique stagiaire tous les deux jours.

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Il faut être contrôlé par une hémorragie et par une prise de sang pour mesurer une hormone qui s'appelle le Stadium. L'idée, c'est d'être sûr de ne pas faire une hyper stimulation parce qu'on peut mourir d'une hyper stimulation, alors c'est très peu fréquent. Il y a un risque mortel, car il faut faire très attention. C'est pour ça que il est urgent que ce soit légal en France parce que sinon, il y a forcément des patientes qui vont être tentés de le faire sans suivi parce qu'elles sont pressées par le temps, parce que personne ne veut les suivre, parce qu'elle habite à la campagne ou je ne sais où et qu'il n'y a pas de gynéco à côté de chez elle et en fait, un risque.

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Donc, ce n'est pas possible, ça? Bien sûr. Qu'est ce que tu fais? Du coup, on vérifie que quand il y a plein de follicules dans les ovaires, ça que ça, que ça se que ça prolifère, que les hormones marchent bien, d'accord. Un follicule va devenir un ovocyte et un ovocytes va devenir normalement un ovule et un ovule va peut être devenir un embryon quand il est fécondé avec un spermatozoïde. C'est ça et ça, c'est tous les deux jours.

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Pendant combien de temps? Ça dure à peu près deux semaines. D'accord, tout ça combiné à un rythme professionnel normal, c'est ça. On découvre, on va dire, les dessous de la PMA. Ce dont je n'avais jamais entendu parler. C'est à dire? Il y a des labos qui sont ouverts le week end, les jours fériés, le matin, très tôt, le matin très tôt. Ça ouvre à 6 heures et demie, je crois.

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Et puis vous avez les résultats 4 heures après, generalement. Donc l'idée, c'est de faire une échographie et une prise de sang pour voir si tout va bien. J'ai vraiment fait ça le matin avant 9 heures. Moi, je partais travailler et j'arrivais au bureau après 9 heures, mais j'avais déjà presque une journée derrière moi. Mais oui, c'est la vie et beaucoup d'émotion, j'imagine à chaque fois. Un peu de fatigue, etc. Et puis, vers midi, je recevais mes résultats que je communiqués tout de suite à la clinique à Barcelone et qui devait me rappeler avant 18h pour me dire ce que je devais injecter le soir même.

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Il ajustait, fait le dosage à chaque fois en fonction de ce qu'on voit exactement. Et puis contrôle aussi à leur façon. Et puis un jour, ou alors il y a un moment donné où tu dois bloquer l'ovulation parce que à force d'injecter des hormones, tu peux ovule spontanément. Donc, il faut faire une autre piqûre encore tous les soirs pour bloquer, bloquer l'ovulation, ce qui est quand même un peu dingue que ton corps. Tu lui envoie à la fois une information.

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Il faut faire proliférer les ovocytes et en même temps, tu lui envoie une information. Il faut bloquer l'ovulation si tu veux ton corps. Il est très malmenait, c'est vrai. Et physiquement d'ailleurs. Tu es tu recents quoi, toi? C'est la première fois que j'ai fait une vitrification. Moi, je voulais absolument garder ma vie sociale, donc j'ai continué à sortir. J'ai continué à travailler totalement, normalement, comme si de rien n'était, comme si de rien n'était, parce que je me disais c'est déjà suffisamment contraignant.

[00:26:57]

Et si, en plus, il faut que je me prive de ma vie, ma vraie vie, ça, c'est plus facile. Je vais être triste, mais je me suis rendu compte que c'était quand même un peu chaud. C'est quand même très, très fatigué et quand même un peu mal au ventre. Voilà quand même pas tout à fait dans ton état, normalement. Pas parce que tu injecte des hormones à haute dose, soit donc les hormones influe aussi sur l'humeur, sur l'état physique, sur tout ça.

[00:27:27]

Ouais, ouais. Donc, toi, tu continues. En tout cas, pour cette première vitrification à faire comme si de rien n'était à aller au resto. Je continuais, je continuais à dîner avec des amis. Je me souviens même que j'avais rencontré quelqu'un pendant cette période. Evidemment, je lui ai rien dit. Je n'avais pas commencé à lui parler de mes hommes, lhorreur. Et je me suis injecté les hormones dans les toilettes des restaurants à heure fixe et à heure fixe.

[00:27:55]

Les situations quand même, qui doivent être incroyables à vivre. C'est un peu si tu sors de ton corps et que tu regardes. Tu dois dire je ne sais pas si c'est fou quoi. J'ai jamais été aussi heureuse d'avoir un peu de gras dans le ventre.

[00:28:12]

Est ce que plus tard, Ziggurat et moi, ça fait mal à des petits bleus partout et ça commence à être un peu douloureux? Donc voilà, je fais moi.

[00:28:20]

Je me suis dit il faut continuer à mener sa vie pour justement que ça soit moins douloureux psychologiquement. Bon, ça, c'était un parti pris. Maintenant, je donnerai pas ça comme conseil. Je donnerais plutôt un conseil. Il faut rester bien aligné. Il faut prendre soin de soi. Il faut faire. Je pense qu'on peut faire l'effort pendant deux semaines de mettre un peu sa vie entre parenthèses au bout d'un moment. Ce qui se passe, c'est que au bout de quelques jours, au bout de 13 14 jours, on en voit les résultats et la clinique dit.

[00:28:55]

Feu vert. Il faut que vous soyez là dans 24 heures. On fait une ponction dans 36 heures. En fait, il faut que vous injecter une hormone fixe. Donc moi, il m'avait dit à minuit, vous vous injecté telle hormone qui bloque ovulation, ce qui va la déclencher, au contraire. Ah d'accord! Après l'avoir bloquée pendant plusieurs jours, j'ai bloqué. Et puis après, tu dois déclencher ton avis Révélation$. Et la piqûre fait pile 36 heures plus tard.

[00:29:21]

Donc, il faut pas se bourrer sur l'air. Donc moi, il m'avait dit c'est à minuit. Donc on vous donne rendez vous le surlendemain, à midi. Donc tu vois, moi, j'étais au bureau, on m'appelle à 18 heures un lundi. Je m'en souviens très bien et on me dit voilà. Donc vous faites cette piqûre à minuit. Et puis mercredi à midi, on vous fait la conscience que le mercredi à midi. Évidemment, des réunions, des rendez vous, des machins.

[00:29:46]

Donc moi, j'ai pas trouvé d'autre solution que de simuler une intoxication alimentaire. Voilà que je vais pas dire. Je voudrais poser une journée mercredi sur un vis à vis de tes supérieurs hiérarchiques. C'est un peu bizarre vis à vis de ton équipe. C'est carrément bizarre. Comme moi, je ne suis jamais malade. Tout le monde m'a cru. Bah oui, c'est l'avantage.

[00:30:06]

Makri n'a rien dit et je suis parti le mardi soir en moto taxi du bureau, après une grosse réunion qui s'est terminée tard, j'ai pris le dernier avion pour Barcelone. Qu'est ce qui s'est passé dans ta tête à ce moment là? Quand tu arrives là à Barcelone, tu dis OK demain mercredi matin, je suis parti le mardi soir, le mercredi matin pour faire fonctionner le mercredi et je me suis dit bon, si on m'avait dit que j'en serais là un jour et en même temps, ça me paraissait complètement dingue.

[00:30:37]

En même temps, j'étais intrigué. Je me disais qu'est ce qui va se passer? Je n'avais pas peur. Ouais, on m'avait tellement rassuré. La clinique était quand même très rassurante, etc. Donc je n'avais pas peur. Mais je me disais comment j'en suis arrivé là? Comment j'en suis arrivé alors qu'il y a un an, j'étais avec mon mec, avec ses enfants, etc. Et là, je suis en train de préserver ma fertilité et en même temps, avec du recul.

[00:31:01]

Mais j'ai tellement bien fait. J'aurais dû même le faire beaucoup plus tôt, mais beaucoup plus tôt. Ça n'existait pas à l'époque, mais c'était quitte ta personne ressource, comme on dit. Ou est ce que tu avais une meilleure amie avec qui tu partageais toute cette aventure? Non, j'en parlais pas tant que ça. Et puis, mes amis étaient tellement dans une démarche de bon. Bah, écoute, si ça te rassure, fais le. Mais en même temps, nous, on est pas inquiet pour toi.

[00:31:27]

Mais les gens n'ont pas idée de ce que peut être l'angoisse de l'horloge biologique. Ils ne comprennent pas. Moi, j'avais l'impression qu'on m'avait fermé la porte au nez pour avoir un enfant. En gros, j'avais vraiment eu cette impression quand on s'est séparé avec Nicolas. Donc je me disais maintenant, il faut que je me préserve. Donc je prends mes responsabilités. Je n'ai pas besoin d'en faire tout un étalage. D'accord, tu vivais quand même vachement toute seule.

[00:31:52]

Tous ces rendez vous et ces voyages qui sont quand même des grosses étapes dans la vie d'une femme.

[00:31:58]

Mais ça allait être. Ouais, ça allait, je vivais bien. Bizarrement, le vilain. Mais il devait y avoir aussi de l'excitation, j'imagine l'excitation de la curiosité. Ouais, ouais, moi, je supporte plutôt bien les hormones. Cette fois ci, je les avais bien supporté. Les hormones qu'on appelle les estrogènes me rendent très heureuse. Ah, mais c'est vrai, j'ai cette chance. J'ai donné à toutes les femmes. Oui, ça a un effet incroyable.

[00:32:25]

Donc était boosté au Estrela. Je n'étais pas du tout. J'étais fatiguée et gonflé. J'étais tout ce que tout ce que tu peux imaginer.

[00:32:33]

Mais j'étais pas malheureuse, ça. Malheureuses qui ont le spleen et tout. Moi, pas du tout. J'ai cette chance.

[00:32:39]

Ouais, si c'est bien tombé parce que je l'ai fait un certain nombre de fois, donc il valait mieux. D'accord.

[00:32:46]

Comment ça se passe? Une ponction, alors? La ponction? Tu dois être agent depuis 12 heures. Tu dois évidemment te déshabiller. Tu dois pas porter de bijoux, pas porter de vernis. Bien sûr, on te pose un cathéter pour la paire. On explique qu'on va te faire une anesthésie générale ambulatoire, c'est à dire tu vas dormir une demi heure. Et en fait, c'est un sédatif qui est très puissant et qu'on va te ponctionner. C'est à dire?

[00:33:09]

On va mettre une aiguille dans les ovaires et aspirer les ovocytes, les follicules qui vont devenir des ovocytes. D'accord, donc, t'es en position gynécologique, t'es allongé gynécologique, t'es plus allongé que ca 6 ans. T'es vraiment avec les jambes sur des étriers en position d'accouchement. Quoi exactement? Et en fait, je suis ressorti une heure plus tard parce qu'après un petit temps de repos, on annonce le nombre d'ovocytes génère tel résultat. Résultat c'est comme si, comme le permis ou l'avez, vous ne l'avez pas.

[00:33:47]

Et alors là, on annonce qu'on est là. La première fois, on m'annonce 6 ovocytes et je trouve ça très peu. J'avais vu que certaines femmes avaient une vingtaine d'ovocytes, etc. Et là, quand on me dit 6, je me dis mais c'est pas beaucoup. Donc tout de suite, je dis aux médecins c'est pas beaucoup Elumelu, mais si c'est bien, c'est bien moi. Je me dis non, ce n'est pas beaucoup. Je rentre à mon hôtel, je dors parce que parce que l'anesthésie fait encore un peu effet et je dors jusqu'à jusqu'à 18 heures et je prends le dernier avion pour Paris.

[00:34:18]

Et le lendemain matin, je suis au bureau. Quelle vie dimanche 6? Ouais, ouais, c'est un peu schizo, mais il y a plein de femmes qui ont fait ça. Mais qu'on ne soupçonne pas qu'on ne soupçonne. Et à la fois, on les soupçonne pas. Mais ça serait tellement plus simple si, si. Elles le partageaient. Si c'était moins secret, bien sûr. Et si ça se faisait au bout de la rue, encore plus et que personne n'était dans l'illégalité, exactement.

[00:34:46]

D'accord, donc, ça, c'était la première fonction première d'une longue série puisque, comme tu dis, tu trouvais que c'était un chiffre même moyennement satisfaisant. Donc, tu as répété l'opération pour augmenter ton nombre d'ovocytes? Exactement. Dans l'avion qui me ramène à Paris le soir même, je me souviens très bien. Je me dis je vais y retourner. Je vais y retourner parce que si c'est pas assez. Et au mois d'octobre, je refais notre stimulation avec des doses un peu plus fortes.

[00:35:18]

Là, je connais le protocole par coeur. Donc en fait, franchement, c'est facile et j'ai 9 ovocytes, donc je suis assez content. Pas mal. Donc ça a tant fait qu'un vallsiste +9 15. On me dit ça commence à me faire un stock sympa et donc je suis assez en confiance. Et donc, tu as 15 ovocytes qui sont concrêtement dans un frigo dans la clinique. C'est ça combien de temps? Ça se conserve ad vitam? Si tu veux d'accord, il faut payer.

[00:35:45]

Il faut payer tous les ans 250 euros. D'accord, donc, moi, tous les ans, je fais mon petit virement online de 250 euros. D'accord avec beaucoup d'enthousiasme. Ouais, cool, je paye 250 euros pour avoir mes 15 ovocytes.

[00:36:03]

C'est la première fois que je suis aussi contente de faire un virement. Ben et voilà. Et en fait, le paradoxe, c'est que moi, j'ai l'impression d'être très soulagée et très sereine par rapport à ça. Mais les hommes que je rencontre me voient un peu comme un danger. Et j'ai beau expliquer que j'ai fait congeler mes ovocytes, je leur dis ensuite leur dit Ils me regardent dans leur désir.

[00:36:23]

Bah ouais, mais bon, ok, mais même si tu veux les décongelés, t'as pas 10 ans devant toi.

[00:36:29]

A quel moment en toi? L'idée de peut être te passer d'un homme et peut être justement mené ton histoire de maternité indépendamment d'une histoire d'amour? L'idée a germé. Je me souviens très bien. Elle a germé en an, au printemps 2017. Pour plein de raisons, je commence à imaginer un modèle familial différent. Construire une famille autrement. Autrement, pas forcément chercher un père. Je me dis bon, en fait, un amoureux plus saint-pern. Tout ça dans un délai très court.

[00:37:08]

C'est peut être une équation très compliquée, donc peut être qu'on peut faire un peu différemment. Voilà, ça commence à germer dans mon esprit et en même temps, je rencontre des hommes. J'ai des histoires. Certaines marchent, certaines ne marchent pas du tout. Certaines même ne démarre pas. Je me dis finalement, plutôt que d'attendre, d'attendre, d'attendre, je vais me lancer. Je vais me lancer, je me dis voilà, cet été, je passe mes vacances, etc.

[00:37:28]

Et puis en septembre, j'y vais, j'y vais. Donc je fais un enfant. Oui, je fais un enfant grâce à un don de sperme à Barcelone, des congèle mes ovocytes et c'est bon. Et là, à quel âge? J'ai 39 ans. 39. C'est aussi pour ça être l'approche de la quarantaine où je commençais à me dire Ouh là, je voyais quand je voyais dans les yeux de certaines personnes, notamment ma famille, on commençait à me dire fais attention parce que là, il commençait vraiment tard.

[00:37:56]

Voilà, donc je prends cette décision. Et puis évidemment, au mois de juillet 2017, je rencontre quelqu'un.

[00:38:03]

Évidemment, cet homme va effectivement changer la donne puisque là, pour le coup, ça va devenir une relation sérieuse. Pas sérieuse.

[00:38:15]

En tout cas, en tout cas, c'est une histoire à part. Oui, c'est une histoire. C'est à dire que dès le début, dès le début, on est conscient de l'enjeu. Mais dès le début, c'est à dire que au bout de dix minutes d'échanges, il sait que je n'ai pas d'enfant et que j'ai 39 ans. Et moi, je sais qu'il a trois enfants. Parce que là, il a un homme avec trois enfants. Ces catégories là est partie de cette catégorie là.

[00:38:42]

Je pense qu'on a tous vécu des rencontres comme ça ou oui.

[00:38:45]

C'est la magie de la vie, c'est ça. Ça s'appelle une sorte de coup de foudre. Oui, oui, oui, oui, c'était chouette.

[00:38:51]

En tout cas, moi, j'étais très sous le charme. Et puis, je pense que lui aussi. Et voilà.

[00:38:57]

Et alors, qu'est ce que tu dis, toi, justement, quand tu fais cette rencontre, est ce que tu penses tout de suite à ton projet perso? Est ce que tu dis que cette rencontre va peut être chambouler tes plans? D'abord, je suis sous le charme, déjà. D'abord, je me dis c'est cool.

[00:39:15]

Et puis, deux jours plus tard, on dîne ensemble. La fois, je suis hyper contente et en même temps, je me dis bon, si ça se passe bien, il y a des chances quand même que ça donne lieu à une histoire. Et puis voilà, il y avait des petites paillettes partout.

[00:39:28]

Donc, effectivement, il a trois enfants. Moi, j'en ai pas. Et ça, vous en parlez rapidement emparés de la question de l'enfant. Très vite, il mentionne une histoire qu'il a eue depuis la rupture avec son ex-femme, avec une femme qui n'avait pas d'enfant. Il s'est séparé d'elle parce qu'elle voulait un enfant et que lui n'en voulait pas. D'accord avec toi. En fait, je comprends tout de suite qu'il y a un sujet en même temps, on passe quelques jours idylliques.

[00:39:53]

Donc voilà, on est un peu secoués.

[00:39:57]

Et puis, parallèlement à tout ça, y voit un petit garçon dans un restaurant un soir et en regardant ce petit garçon me dit Il est tellement mignon, ce gosse qui me donne envie d'en faire un autre. Et puis toi, j'imagine que la moindre phrase et une phrase comme ça, elle est très, très significative. Tu t'envoie un signal très fort chez toi. Ah bah, je me suis dit il est pas clair, c'est ça. En fait, c'est pas clair pour lui et donc il y a une possibilité.

[00:40:25]

Voilà. Mais en même temps, il me dit pas, c'est bon. Mais moi, je prends ça comme quelque chose qui j'ai pas complètement entériné. Entre temps, j'ai l'exemple de mon amie Clotilde, qui a eu des jumeaux, et son amoureux Alban, qui voulait surtout pas de quatrième enfant. Mais finalement, il a pris le paquet. Il adore ça et il est très heureux. Et puis, ce n'était pas un quatrième, mais un quatrième et un cinquième.

[00:40:51]

Et puis, j'ai aussi l'exemple de Nicolas, mon ex, qui voulait pas d'enfant puisqu'on s'est séparé à cause de ça, qui a rencontré une femme trois mois après notre rupture et qui fait deux autres enfants l'un sur l'autre. Veux choisir l'un après l'autre, donc je me dis en fait, les hommes changent, changent d'avis et d'ailleurs, je le pense toujours. Je pense que les hommes non seulement changent d'avis, mais ils ont ce luxe de pouvoir changer d'avis que nous, nous n'avons pas.

[00:41:16]

Absolument. Et je me dis Bah lui, il va peut être changer d'avis. Et d'ailleurs, je le pense toujours. Je le pense toujours.

[00:41:27]

Et alors? Donc, la rentrée de septembre arrive septembre, date à laquelle tu étais dit que tu ferais un enfant toute seule. Alors, qu'est ce qui se passe à ça? Passe à la trappe? Non, évidemment, puisqu'on démarre une histoire avec Thomas, qui est un peu brinquebalante. Bien évidemment, puisqu'on a cet énorme tabou qui est entre nous, énorme, qui qui rythme notre couple. Bien que passer totalement sous silence, c'est à dire que moi, contrairement à mon couple formé avec Nicolas, pour le coup, je n'en parle pas, je n'en parle pas, je ne dis rien.

[00:42:00]

Je me dis que si je dis le moindre truc au sujet de mon désir d'enfant, il va avoir peur. Il va partir, car je ne dis rien et est très, très difficile.

[00:42:08]

Mais c'est difficile, surtout que lui parle beaucoup de ses enfants.

[00:42:12]

Je ne dis rien, mais c'est évidemment un sujet entre nous. Qu'est ce que tu dis? Est ce que tu te laisses? Une échéance à 39 ans, je vais avoir 40 ans en janvier et même pas six mois plus tard. En fait, je me dis que le temps va m'apporter la réponse, mais si je me mets sous le tapis le sujet est ce que tu dis qui va craquer? Qui va finir par accepter? Me dis même pas ça.

[00:42:38]

Je me dis qu'il y a un moment donné, je vais y voir clair. Moi, avec ou sans lui. D'accord, mais plutôt sans lui. Et surtout, je commence à imaginer un modèle familial totalement atypique. Au moins, j'aurai un enfant. De mon côté, on reste en couple. Lui aurait ses enfants. Et puis, si on est encore ensemble, dans quelques années plus tard, pourquoi pas un enfant ensemble? D'accord, donc. En fait, un jour, il finit par me poser la question.

[00:43:00]

On est en novembre, donc là, vous êtes ensemble depuis 3 4 mois. On est ensemble depuis 3 4 mois exactement. Et il me dit T'en es où dans ta tête? Et quand je lui dis Ecoute moi, je suis prête. Je suis prête à avoir un enfant, mais seul, et je l'envisage avec un donneur anonyme à Barcelone. En fait, il est en train de boire un café et il arrête de boire au milieu, au milieu de son café.

[00:43:21]

Il me dit mais aimer, c'est se mettre à la portée du désir de l'autre. Alors, la phrase, elle est très jolie, certes, mais elle peut être interprétée de plein de façons et en l'occurrence, la façon très jolie poète. Attends moi s'il te plaît, mais ça peut être aussi. Si tu m'aimes, tu fait main basse sur la maternité. Oui, moi, ça m'arrange, n'interprète plus comme ça. Donc je sors parce qu'on est au restaurant.

[00:43:48]

Je sors du restaurant totalement chamboulé en me disant Ben voilà, maintenant qu'on a mis les pieds dans le plat, il va falloir affronter le sujet. Et maintenant que c'est dit, Verlhac l'assume et comme lui, me dit maintenant. Mais c'est bien qu'on en ait parlé très positif. C'est bien, il fallait qu'on en parle plus, évidemment. Une semaine après, il me largue un dimanche soir. Il me dit non, il faut qu'on arrête. Il me donne même pas d'explications.

[00:44:14]

Non, on arrête tout. Et voilà. Et puis évidemment, une semaine après, il me rappelle en me disant Tu ne veux pas venir dîner à la maison.

[00:44:24]

Toujours pas rencontré ces enfants. J'ai toujours rencontré des enfants, mais quand il me dit Tu ne veux pas venir dîner à la maison. La première chose que je lui dis, c'est mes enfants. Il me dit oui et je comprends qu'en fait, c'est une invitation pour que je rencontre ses enfants. Attends. Si tes enfants, je vais les rencontrer. Tu vas me présenter comment? Il me dit Écoute, j'ai fait un plat délicieux. Viens à la maison, donc j'hésite un peu.

[00:44:46]

Je ne dis pas oui tout de suite. Et puis bon, évidemment, au bout de quelques instants, je dis OK, j'arrive et et là, l'histoire démarre en famille recomposée, entre guillemets. Et c'est ça. Elle redémarre, elle redémarre, mais sur son impulsion. Et alors elle redémarre différemment. Tu sent que c'est que les bases, du coup, ont été un peu posées. Est ce que vous en reparler? Alors on en reparle pas, mais elle redémarre différemment.

[00:45:12]

Bah oui, puisque forcément, il présente ses enfants. Déjà un seul coup. On se voit pas une semaine sur deux, mais on se voit tout le temps. Il se trouve juste à côté. On habite dans le même quartier, donc on est là et on se voit tout le temps. Finalement, ça se passe bien, mais ce sujet est toujours entre nous. Ou ce sujet d'enfants entre temps. Au mois de décembre, juste avant mes 40 ans, un espèce de sursaut en me disant en fait, il n'est pas prêt, il est pas prêt.

[00:45:35]

Je ne suis pas prête. Moi, je suis pas prête à passer le pas tout seul. Et lui n'est pas prêt à passer. Pas avec moi. En fait, on n'est pas prêts, ni l'un ni l'autre. Donc, je repars pour une vitrification d'ovocytes. Oui, c'est là. J'ai presque 40 ans, j'ai 39 ans, trois quarts pour ajouter des ovocytes à 15 déjà existants. Et là, je me dis peut être que 15, c'est pas assez.

[00:45:54]

Voilà comme un espèce de sursaut, de peur. Et donc là, je GECT des hormones à très haute dose puisque forcément, je n'ai pas le même âge, approche la quarantaine. Et parce que, comme tu disais, la dose augmente avec l'âge et la radio augmente avec l'âge. Et là, je le vis pas bien. Là, pour le coup, je le vis pas bien. J'ai mal au ventre, j'ai des nausées. Enfin, je ne suis pas du tout du tout.

[00:46:17]

J'ai du mal même à travailler en même temps. Lui me pose aucune question alors que je lui fais part de cette aventure. Oui, il ne demande rien parce que je pense que ça le met mal à l'aise. C'est que c'est compliqué à gérer physiquement et émotionnellement. J'imagine votre quotidien, votre la complicité de couple, sans parler de ça, ça me paraît. C'est comme si on était atteint un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ce truc au milieu dont tu ne parles pas, dont vous ne parlez pas.

[00:46:48]

Et il n'est jamais dans. Dans le soutien. Cette fois là, pas du tout. Il est dans le déni, tolérant le déni. Mais moi, je vois son regard qui ne peut pas nier qui est même désapprobateurs, qui est gêné et gêné. Donc, tu fais cette troisième vitrification, donc avec le même la même équipe. Mmmmm, clinique. Et alors? Qu'est ce qui résulte de ces années là? Je n'ai que 4 ovocytes, donc avec des doses très fortes.

[00:47:15]

Tout ça pour 4 4, c'est pas beaucoup. Donc donc voilà, je rentre à Paris en me disant Bon bah voilà, je suis allé au bout. J'en ferais pas d'autres, mais j'ai un stock de 19 ovocytes et c'est ça. Je me dis bien à 19 19 et c'est vrai que 19 d'un seul coup, ça me parait beaucoup. Oui, ça fait, ça fait déjà un bon chiffre. Ça fait bon. Oui, donc, on est au mois de février.

[00:47:39]

Il y a des hauts et des bas parce qu'il y a toujours ce sujet énorme entre nous, énorme qu'on n'arrive pas, qu'on n'arrive pas à dénouer en mai. Et puis un jour, au mois de mars, comme ça, au milieu de nulle part, il me dit Tu sais, dans l'absolu, je ne veux pas de quatrième enfant, mais on est tellement bien ensemble. Ce serait dommage qu'on n'en fasse pas. Et là, je me dis mais.

[00:48:05]

Ha ha! Ha! Ha! Ha! Ha bon! En fait, je lui fais une réponse qui me semble sincèrement honnête à ce moment là, je dis écoute moi, je suis prête, mais je pense qu'en tant que couple, ils nous font encore un peu de temps. Alors c'est vrai que c'est dingue parce que j'aurais dû sauter sur l'occasion. Bah oui, j'aurais dû dire alors tu sais quoi? On y va tout de suite ce soir maintenant.

[00:48:27]

Pharmacy? Ouais, mais en fait, non. Parce que j'avais l'impression que on avait encore des étapes à franchir et quelque chose qui te reconnaît ou non. Je ne sais pas. Il me dit Ecoute, mettons, appartement en location, viens habiter la maison de façon t'es tout le temps ici. Et puis on fait un enfant et moi, je lui dis Attends, tentant. On a encore des étapes à passer, mais c'est vrai que c'est bizarre de ma part de dire ça.

[00:48:53]

Mais je crois que je sentais que ce qui allait changer d'avis que ça n'allait pas aller, que c'est qu'en fait, il allait avoir peur de ce qu'il avait dit, qu'il allait se faire peur tout seul. Tu Semtex, ce n'était pas ça qu'il fallait faire, pas à ce moment là à ce moment là, et je sentais qu'en fait, il était dans une émotion et que c'est sorti. Je pense qu'il le pensait, mais je sentais qu'il pouvait changer d'avis.

[00:49:16]

D'accord, et je ne sais pas pourquoi je sentais ça, mais en l'occurrence, j'ai bien senti. Et alors, qu'est ce que tu dis, toi, à ce moment là? Tu dis génial. Ça va finir par se passer avec lui. Ben ouais, je me dis que finalement, on va pas être.

[00:49:30]

On va peut être se poser et construire une famille recomposée pour de vrai. Ouais, enfin, je veux dire reconventionnelle alors que je m'étais toujours interdit de penser ça ne rêve pas, ne rêve pas. Et puis surtout, je sais pas. Je ne me sentais pas là d'un seul coup. Ça commence à germer dans ma tête, Hankey. Et là, on est début mars et une semaine plus tard, je rentre tard et je le trouve dans le lit en train de regarder des billets pour le Liban.

[00:49:58]

Puisqu'il est moitié libanais, il propose de partir au Liban avec ses enfants aux prochaines vacances et donc là, je trouve que ça commence à devenir assez engageant, ce qui lui laisse une partie de sa famille qui est au Liban. Et je me dis en fait, c'est assez engageant. Comment ça, s'il veut me présenter à sa famille au Liban, c'est que c'est un pèlerinage. C'est presque un petit village. Ce que je lui dis, je dis oulala, attention, ça ressemble à un pèlerinage.

[00:50:22]

Ton truc? Je ne sais pas trop. Il me dit non, non, mais si moi, je voudrais vraiment que tu vienne, c'est hyper mignon, hyper touchant. On prend Daubié. Finalement, c'est moi qui m'occupe de tout doute. Regard comme vous. Désarmants, les billets. Et puis, et puis nous voilà au Liban et au Liban. Il y a un truc qui m'échappe et je le sent tout de suite. En fait, je crois que j'ai un espèce de sixième sens, mais là, toute en laissant sens sur un balancier dAccra d'un coup hyper amoureux dans notre pays.

[00:51:00]

Deux heures après, d'un seul coup, complètement en retrait, tu lui en parle? Non, je ne lui en parle pas. Tu le laisse vivre son truc. Je ne vais pas lui dire je comprends pas, je te trouve un peu distant avec moi. Je te dis rien, je regarde. Et puis voilà, on rentre du Liban. Il fait très chaud à Paris. On file tout de suite dans sa maison de campagne et au retour de la Normandie.

[00:51:23]

Là, je le sent extrêmement distant. Il me dépose avec les enfants et le chat en bas de l'immeuble pour trouver une place qu'il habite dans une rue piétonne. Fatima, un temps dingue avant de revenir dans la partie et d'un seul coup. Mon intuition est énorme. Je me dis en fait, il y a quelqu'un d'autre dans cette histoire, j'en suis sûr.

[00:51:45]

Tout d'un coup, ça apparaît comme un, mais je sais que j'ai raison, car j'en suis sûr, j'en suis certaine. Donc, soit je rentre en frontal militare, les enfants dorment. Et je n'ai pas envie d'un conflit, toucans fait quand il rentre. J'en parle pas, je fais semblant de dormir. Et deux jours après? Il m'annonce que c'est fini, il me dit En fait, tu ne fais pas d'autres enfants, donc il annonce non seulement qu'il n'avait pas d'autres enfants, mais que votre histoire se termine.

[00:52:15]

Il me dit Ecoute, ces musiques, ça se termine parce que je ne veux pas d'autres enfants. Et là, tu lui dis ce que tu penses? Non. Non, toujours pas. Non. Tu ne parles pas, tes soupçons? Non. OK, métisser, c'est une façon aussi de me défiler. C'est pas spécialement ablin comme attitude, c'est à dire que je me dis bon bah, je suis sûr qu'il y a quelqu'un, mais en fait, ça ne m'intéresse pas.

[00:52:43]

Je trouve que c'est grotesque que demander au Liban avec toute sa famille alors qu'il avait. Je suis certaine, quelqu'un dans sa vie. Déjà, c'est grotesque. Donc, je le laisse à son histoire. C'est ça? Bah, écoute avec beaucoup de dignité quand même, parce que tu aurais pu, tu aurais pu lui faire une crise et vouloir tout. Tous les détails. Je n'en parle même pas. Mais ça, Braid, c'est pas comme on l'avait nommé.

[00:53:16]

Mais tu sais, c'est pas admirable, c'est vraiment. C'est aussi une façon de ne pas perdre d'énergie. Il y a plein de nanas qui auraient voulu connaître la vérité, toute la vérité avec la vérité. Tu vas refaire le film, mais t'as raison, ça ne sert à rien. C'est stérile puisque de toute façon, il te dit kit kit, je préfère dire. Bonne journée, je pars travailler à bientôt. Donc là, on est fin avril 2018.

[00:53:43]

Donc tu vis cette deuxième grosse rupture. Et alors là, comment tu retombe sur tes pattes? Dans quel état à ce moment là? Alors? Chut! Bizarrement, je ne suis pas très abattu. C'est à dire que je me dis bon, en fait, il faut que je me prenne en main. Je veux un enfant. Je suis attirée par des hommes qui en ont déjà, qui ne veulent pas d'autres, c'est leur choix et il est respectable.

[00:54:07]

Ce n'est pas comme si on m'avait fait croire que voilà. Donc voilà, je me prend en main et en revanche, me prendre en main, ça veut dire appuyer sur le bouton. Et donc, deux jours après cette rupture, je suis sur mon scooter et je me dis c'est bon, je suis prête. Je suis en train de rentrer du bureau, j'arrive chez moi et je me souviens. Je le garde en scooter, en quatrième vitesse, je saute dans mon ascenseur et en arrivant chez moi, je veux tout de suite.

[00:54:33]

J'appelle la clinique à Barcelone parce que je sais que j'ai mon prochain cycle qui démarre deux jours plus tard et que si je veux faire une tentative, il faut que j'ai tout de suite les ordonnances, le machin. Il faut aller vite. On repart parce qu'il faut faire un bilan avant. Donc, en gros, j'ai deux jours pour faire un bilan tout en travaillant. J'appelle tout de suite la clinique.

[00:54:56]

Je demande à parler à un médecin qui me qui accepte de me parler. Une Française, une gynéco et qui me dit Ecoutez, vous n'avez que 40 ans, donc laissez votre stock d'ovocytes tranquilles. On va refaire une stimulation, ça peut marcher. Oui, alors il faut savoir qu'il y a potentiellement une logique économique dans ces cliniques de fertilité. Pourquoi elle m'a dit ça? Parce que évidemment, ça coûte beaucoup plus cher de refaire une stimulation que de toucher aux stock et de décongelés et de transférer les embryons.

[00:55:26]

Donc là, l'idée, c'était de faire une stimulation et de faire quand même appel à un donneur donneur et d'injecter du sperme. L'idée, c'était de prendre les ovocytes, de les féconder avec du des spermatozoïdes, avec du sperme, des spermatozoïdes, de faire des embryons que tu fais vivre jusqu'à 5 jours. Tu les ils vivent, Inbee, in vitro? Oui, dans 5 jours, ils se multiplient. Et puis après, tu transfère un embryon ou comme les protocoles de PMA classiques.

[00:55:56]

On fait exactement d'accord avec G-7 médecin au téléphone qui m'explique tout le protocole. Et moi, la question que je lui pose à la fin, c'est qu'elle. Quel est le pourcentage de chances de réussite? Et là, elle me donne un pourcentage de chance qui est énorme. C'est 65 de chances de réussite. D'accord, c'est pas dans ma tête, je me dis. Le mois prochain, je suis enceinte et en fait, je suis tellement heureuse à cette idée là que l'histoire avec Thomas.

[00:56:22]

Elle passe complètement en second plan. Je me dis Bah, en fait, il voulait pas d'enfant. C'est son choix, mais moi, mon choix, je l'assume, mais je me sens hyper forte. Je me dis barreurs. Tant pis pour lui presque ce qui est ridicule, ce qui est ridicule parce qu'il n'a rien demandé. Mais je me dis lui, il n'a pas voulu faire partie de l'aventure. Moi, je l'ai fait toute seule. Donc tu fais cette stimulation, tu suis.

[00:56:49]

Donc je vais faire démarre une stimulation. D'abord, je fais le bilan, la mammographie, les ego graphiques, les machins, tout ça. Je me débrouille pour caler ça entre mes réunions et tout trouver des centres discographie et tout accepter de mammographie. J'accepte de me prendre entre deux patientes. Je fais du forcing, j'y arrive.

[00:57:07]

Et puis puis, premier jour de mon sicpa, je démarre les injections comme j'ai fait les fois précédentes. Et cette fois ci, ça se passe plutôt bien. Quand tu supportes, je supporte plutôt bien. Peut être que je suis moins fatigué qu'en décembre. Peut être que j'ai en tout cas ça. Ça se passe bien. Ouais, je redémarre tous protocole. Je repars en Espagne et surtout, Thomas m'appelle au bout d'une semaine. Il m'appelle, il me dit Mais comment vas tu?

[00:57:34]

Ce qui, évidemment, ne lui manque pas, évidemment. Evidemment, je lui manque. Et moi, je lui dis mais tellement heureuse. Au téléphone, je dis bien je vais Ibert bien décider d'avoir un enfant seul. Il me dit Mais comment ça se voit? On prend, on prend un verre ensemble et faites lui. Entre temps, c'est lui qui est tombé malade. Il a un zona géant dans le dos. Il souffre le martyre. Jona, c'est très malheureux.

[00:57:58]

Et moi, je suis complètement euphorique. Et lui, il est complètement abattu. C'est le monde à l'envers. C'est le monde à l'envers. Alors c'est lui qui m'a quitté. Moi, je ne lui pose aucune question. Je ne demande même pas si tu m'en fous, quoi. Je m'en fous. Et moi, je suis dans mon truc et mes, mais probablement aussi trop euphoriques.

[00:58:18]

Trop forte, en fait. Et il m'invite à dîner chez lui avec ses enfants, comme comme à la bonne époque. Et c'est super. Et tout ça, moi, je suis super heureuse. D'ailleurs, j'ai une photo de nous ce soir là où j'ai une super mine complètement détachée, complètement détachée. Vous êtes allé un peu. Il a mal à cause du zona Thépot ou quoi?

[00:58:39]

Ouais, mais c'est vrai, Albers. Voir exactement tout d'un coup. Ouais. Et c'est ça qui est quand même. C'est ça qui est merveilleux. C'est que les femmes, finé, c'est nous qui décidons, mais c'est nous qui décidons alors parfois dans la douleur, parfois sous la contrainte. Mais c'est nous qui décidons. Oui, mais n'empêche que tu vois ce signal de pouvoir que tu envoies. T'as vu ce que ça lui fait, lui comme effet?

[00:59:04]

Ah ben oui, le gars et le gars est abattu. Ouais. Et puis, du coup, il va chez le médecin à cause du zona qui lui dit c'est lié à un choc émotionnel.

[00:59:13]

Ben oui. Et qui, lui dit il, n'a pas de traitement. Il faut attendre que ça passe. Eh ben voilà. Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha bon! Et me voilà parti à Barcelone. En tout cas, en train de faire mes bagages pour Barcelone et au moment. Mais ça, c'est complètement dingue. Au moment où je suis en train de faire mes bagages, j'ai un coup de fil d'une copine, une fille que j'ai rencontrée six mois plus tôt via un ami commun et qui me dit Je voulais te dire que j'avais pris la décision de partir à Barcelone.

[00:59:41]

Je pars vendredi. Et moi, je lui dis C'est dingue, moi, je pars demain jeudi. Vous allez complètement Saint-Quirin complètement derrière moi, exactement dans la même démarche. Elle avait aussi démarré sa stimulation. Dingue. Tout pareil, tout pareil. Et surtout, ça veut dire qu'on a des cycles qui sont synchronisés et on décide d'être dans le même hôtel. Et nous voilà à Barcelone. Sauf qu'en fait, à Barcelone, ça se passe pas du tout.

[01:00:04]

Comme prévu, la clinique est submergée de demandes. Oui, tout d'un coup, tu vois que la clinique, elle, a pris un coup dans l'aile. Parce que parce que va être victime de son succès, il arrive non plus à gérer les dossiers. Quand il y a trop de monde, trop de monde, il y a trop de patientes. C'est ça, ça s'accumule. Il arrive bien à répondre au téléphone. Il n'arrive plus à gérer les dossiers.

[01:00:24]

C'est assez dramatique parce que on se rend compte que les cliniques espagnoles, en fait, elles, accueillent les patients de beaucoup, beaucoup de pays qui n'ont pas encore légalisé la PMA pour toutes, la PMA pour les célibataires en tout cas, ou les couples de femmes. Mais ils n'arrivent plus à répondre à la demande. Tu pars avec ta copine à Barcelone. L'idée, c'était de te refaire une ponction ou de transférer un embryon Isamu de sa maman et de ne pas toucher hostas et de ne pas toucher aux stock.

[01:00:52]

Et voilà. Finalement, quand je me réveille, on me dit on n'a eu qu'un seul ovocytes. Voilà donc un nouveau site, si tu veux. T'as de grandes chances que ça donne pas un embryon. La statt, c'est donc une chance sur deux d'avoir tout ça pour ne même pas avoir transfert. Donc, Méla, j'imagine que tu dis tout de suite. OK, bon, c'est très relou d'avoir qu'un ovocytes, mais au moins j'ai mes 19.

[01:01:13]

Et vraiment, ils me disent on décongeler tout et on décroche le tout. Benko, on décongeler tout. C'était fait pour ça. Ouais, on décongeler tout. Et là, tu restes à Barcelone. Mais je suis à côté de l'activité et ils me disent on vous appelle dans quelques heures pour vous dire que ça s'est bien passé. Et là, coup de fil de la clinique, moi, persuadé que tout a été vitrifiés. Très bien, et là, on me.

[01:01:34]

On a des vitrifiés 10 ovocyte, je dis, mais je ne comprends pas comment c'est possible. Il y en avait 19. On tourne en à10 des vitrifié 9 plus celui de ce matin Anfray. Et où sont les neuf autres? Moi, je dis mais ils sont où les autres? Et en fait, l'assistante est incapable de me répondre. Elle parle quasiment pas français, elle bafouille, elle, elle sait pas me répondre. Et moi, je moi, je suis presqu'en larmes.

[01:02:02]

Je lui ai dit Mais attendez, je veux parler un médecin et elle me dit Bon bah, je vais demander à un médecin de vous rappeler et je dis non, mais je veux lui parler tout de suite et elle me dit maintenant, il n'y a personne. Les médecins soient au Bloc. Je suis désolé, je ne peux pas vous passer qui que ce soit. Moi, je suis complètement sous terre. Et puis, le médecin finit à la médecin, finit par me rappeler et elle me dit qu'elle ne sait pas ce qui s'est passé.

[01:02:24]

Qu'elle est désolée et qu'elle ne sait pas ce qui s'est passé. Donc finalement, on perd la moitié de mes ovocytes. Ça, c'est quand même. C'est ça, c'est vrai. Mais quand tu racontes ça dans le livre, on se dit mais c'est pas possible, putain, mais tout ça pour pour quelques heures près en famille, c'est parce que c'est comme tu dis. On est à l'heure près. On est alors dansais, donc ça veut dire ma stimulation, finalement, ne donne rien.

[01:02:53]

Et que la vitrification de mon stock, je ne sais pas ce qui s'est passé et ce qu'ils ont perdu avant. Après, je n'ai jamais eu d'explication et en tout cas, mes 19 ovocytes qui étaient gentiment congèle se réduisent à peau de chagrin. S'il y en a plus que 10 et moi, je suis dans un état. Alors là, pour le coup, je passe tout en haut, à tout en bas. Et c'est à dire?

[01:03:15]

Ce qui est dingue, c'est qu'il anéantissent en un coup de fil des années, justement, où tu a fait en sorte de prendre de l'avance pour vitrifier tes ovocytes. C'est pas ça que je trouve hyper cruel, c'est que justement, on avait fait tout bien comme il fallait pour être sécurisé. Et quand un coup de fil boishardy bazard de tout. Et surtout, ils n'ont pas d'explications, ils n'ont pas d'explication. Et en plus, s'ils sont, ils sont, ils sont, ils sont speed, donc ils ont même pas le temps de mener une enquête.

[01:03:46]

Oui, c'est ça. Ils me disent Bah désolé, c'est comme ça. Et moi, comme je suis pas dans la légalité dans le pays, je ne peux rien faire. Je ne peux pas déposer plainte. Je peux me malinge. Il n'y a personne pour m'aider. Je ne parle même pas espagnol ni 4. Je suis complètement démuni.

[01:04:00]

Donc là, il va falloir faire avec ces 10 ovocytes qui ont survécu à la dégradation et à la vitrification. Et donc là, l'idée, c'est d'en faire des embryons. Oui, et non seulement il faut faire des embryons, mais il faut faire vivre ces embryons dans une pipette in vitro pendant 5 jours et au bout de 5 jours, on les retrouve dans l'utérus. Comment est choisi le sperme du sperme? Il est choisi par la clinique sur des critères physiques pour correspondre à mon phénotype.

[01:04:31]

Et surtout, il est choisi en fonction de sa qualité. C'est que du sperme extrêmement qualitatif. En menant mon enquête, je me rends compte que les donneurs, les banques de sperme sont toutes au Danemark. C'est les Danois qui alimentent quasiment toute l'Europe, toute l'Europe. Et donc voilà. Et donc, on se retrouve avec Estelle sur notre lit, dans la chambre d'hôtel, à comparer nos spermogramme. Nos donneurs sont hyper jeunes. Donc moi, je ne veux même pas imaginer.

[01:04:59]

Je me dis sont plus jeunes que nos stagiaires. C'est horrible et en même temps, il faut. Il faut avoir ces moments de décompression, de rigolade, parce que parce que c'est difficile comme parcours. Donc là, on rigolait, on rigolait. En même temps, c'était dur et on se raconte un peu nos vies. Parce qu'en fait, on se connaissait pas très bien avec Estelle et on sait très, très bien entendu. Heureusement. Et alors?

[01:05:23]

Pendant ce temps là, donc, au labo, à la clinique, il féconde, féconde, aux ovocytes. Donc, il faut attendre deux jours. Il y a des J-2, c'est ça? Yagi 1 2, 3 4 5 Jambalaya qui s'était mis d'accord avec la clinique qu'on transférait J5, J5 étant le top du top, le top du top agissants qu'on appelle l'embryon, un blastocyste. Normalement, on transfère des blastocyste par des blast. On appelle ça un blast ou un blast, ou quoi.

[01:05:50]

Et ça marche beaucoup mieux avec un basto qu'avec un J3, par exemple. Et puis surtout, il y a une espèce d'élimination naturelle, c'est à dire qu'il y a beaucoup plus de Gien et beaucoup moins de J-100. L'agresseur est en cours de route parce que il présente une anomalie génétique.

[01:06:04]

Donc c'est aussi pour ça que c'est un risque aussi d'attendre jusqu'à J5 puisque t'as plein d'embryons qui qui survivent pas. Oui, mais en fait, on peut imaginer qu'il n'aurait pas survécu dans l'utérus, sans plus. C'est ça. Mais c'est vrai que in vitro, c'est plus fragile. Donc, il faut attendre 5 jours. Il faut attendre 5 jours. Bon, on reste à Barcelone exprès. Et puis, la clinique nous appelle tous les jours pour nous dire il y a tant de vie, un temps de vide dans l'histoire.

[01:06:28]

Tous les jours, on attend notre petit coup de fil. Un peu comme la sentence, quoi. Ouais, je me souviens. Alors après, ça va peut être faire hurler certaines des auditrices, mais on allait même à l'église et on se disait il faut qu'on mette toute notre énergie. Pourtant, moi, je suis catholique de culture, mais pas pratiquante. Mais là, vraiment, je voulais mettre toute toute toute mon énergie, toutes mes pensées, mes prières, tout, tout.

[01:06:53]

Je voulais tout envoyer dans l'univers des moments où tu raccrochera exactement à tout signe. Voilà les joba de croyance à tous. Un peu tout ce qui peut faire rêver, bien sûr. Et puis arrive Jitrois Estel à son coup de fil. Moi, je n'ai pas beaucoup de fils, donc je commence à stresser, à me dire c'est bizarre, ils ne m'ont pas appelé. Bon, normalement, il m'a appelé vers 13 heures, 13 heures. Pas d'appels, 14 heures, pas d'appels, 16 heures, pas d'appels.

[01:07:19]

Donc je commençais à appeler, impossible de les joindre. Donc, je commence à me dire. Bizarre, c'est bizarre et 18h devient carrément harcelant. Alors là, j'appelle, j'appelle, j'appelle et ils ne répondent pas et ils me disent quoi quand ils me répondent oui, oui, on vous rappelle et me rappelle pas. Puis 18h45, je me dis j'y vais donc à 19h, j'étais sur place et ils me mettent tout de suite dans une salle d'attente en me disant on va s'occuper de vous, etc.

[01:07:47]

Et en fait, à un moment donné, au bout de une heure d'attente, une dame me chercher, une infirmière, une coordinatrice, on appelle ça. Elle me dit Vous allez précéder au paiement avant le transfert.

[01:07:58]

Comme quoi le paiement. Mais je suis pas venu pour payer. Je suis venue pour connaître mon nombre d'embryons. Non, on vous fait le transfert maintenant, mais pas du tout. Moi, mon transfert est un transfert de Bastos transféré à J3. Et là, j'exige de parler à un médecin tout de suite. Je veux parler à un médecin. Je comprends que ça cafouille complètement. Il est hyper tard.

[01:08:18]

Il est 20 heures, tout le monde est fatigué. T'es pas prêt. En fait, je suis pas du tout. Mentalement, je suis absolument pas préparé et je demande vraiment à parler à mon médecin.

[01:08:34]

La fameuse à laquelle j'avais parlé quelques jours avant et on me dit qu'elle n'est pas là et donc là, je commence vraiment à m'énerver et je m'énerve tellement que je m'énerve tellement mon statut Justina. Mais c'est pas possible. Là, on parle de choses importantes. On parle pas d'acheter des chaussures ou un sac à main. On parle vraiment, on parle d'avoir un enfant. Je veux parler à cet enfant, à ses médecins. Et puis, comme par hasard, elle m'appelle sur mon portable et elle me dit Ecoutez, je ne suis pas à la clinique aujourd'hui.

[01:09:03]

Vous allez avoir un autre médecin qui va vous faire un transfert. C'est mieux de faire un Jitrois alors que ce n'était plus du tout ce qu'elle m'avait dit. On a peur de perdre les autres embryons. Et là. Dès qu'on commence à dire on a peur, ça va peut être pas marcher. Tout, en fait. Moi, je dis oui à tout. OK, d'accord, on fait comme vous me dites. Et il est plus de 20 heures et tout le monde est fatigué.

[01:09:28]

Et donc, j'arrive dans cette salle de transfert pas du tout préparé avec le médecin qui me dit Vous en voulez combien? Moi, je dis pas, je sais pas. Vous me recommandez combien? Même si vous avez 5 embryons Mantoux, je vous recommande 3. C'est le maximum autorisé par la loi espagnole. Donc, à mon avis, vous devriez mettre 3 d'accord. Et moi, je dis bon bah ok, mais je réfléchis même pas. Avec du recul, c'est hyper dangereux de transférer 3 envoyant une grossesse de triplés à 40 ans, c'est hyper dangereux.

[01:09:57]

N'importe quoi, n'importe quoi. D'accord, tu te retrouves à te faire transférer ces 3 ambrées 3 embryons par un médecin inconnu par un médecin que je connais pas bien. Et puis surtout, il manque de m'enfermer dans la clinique au moment où je rhabille, puisqu'en fait, il est presque 21 heures. Et voilà. Et la clinique est en train de fermer. Ils ont oublié que j'étais dedans, mais c'est du délire. Ils sont complètement à la rue.

[01:10:25]

Quoi, ils ont. Ils ont ouvriers, ils ont été un peu, ils sont submergés, victimes de leur sulla. Ils n'arrivent plus à s'en sortir. Et à 21 heures, préparée comme ça a la rage. C'est honteux, quoi. C'est honteux. Mais en fait, quand on est dans l'illégalité, on est bien obligé d'accepter d'Assur, bien sûr. Donc voilà. Et puis, je rentre à Paris. Assez sonné quand même. Je rançonnés et là, il faut que je récupère ma valise du Liban.

[01:10:54]

Et donc, j'appelle Thomas pour lui dire qu'il faut que je récupère cette valise. Et c'est là où, en arrivant chez lui, je réalise que ma valise n'est plus au même endroit, qu'elle est plus plus rebondi que quand je l'ai laissé. Je comprends fait. Il a mis tout mettre mes affaires vraiment bien passé dans la valise. Et là, je comprends. Je comprends. Deux secondes, je me dis il y a une femme qui est venue et voulait.

[01:11:18]

Il ne voulait pas qu'elle voit mes affaires. Et au moment où il m'aide à descendre la valise, il m'explique qu'il a rencontré quelqu'un avant de partir au Liban et qu'il est très amoureux. Et qu'elle a déjà des enfants. Et voilà que c'est super! Il confirme ton intuition, tu lui dis que tu savais tu dînant centaines en Afrique? J'ai rien dit. D'accord, j'ai dit OK, bonne continuation. Après analyse était parti.

[01:11:48]

Et donc là, il fallait attendre 14 jours. C'est ça, Vendelais. Quatorze jours après le transfert de 100. Mais j'étais là pour le coup. J'étais tellement triste parce que bizarrement, le fait qu'il m'avoue que il avait quelqu'un, etc. Ça ne s'était pas bien passé à Barcelone, malgré la présence de celle qui était merveilleuse. Mais ça avait été difficile, car ça avait un 8 émotionnel très difficile. J'étais complètement abattu. J'étais et je n'étais pas du tout prête à tomber enceinte.

[01:12:19]

Donc voilà je avant de faire la prise de sang, je connaissais déjà la réponse. Je savais que ce serait négatif. En fait, je fais la prise de sang et c'est négatif. Et je me dis il me reste que deux embryons après quatre stimulations, quatre ponctions, des tonnes d'hormones injectées, avalés, etc. En fait, il me reste plus que deux embryons. Et donc, l'idée, c'est d'y retourner. Malgré tout, c'est d'y retourner.

[01:12:45]

Mais je veux surtout plus retourner dans cette clinique. J'aurais fait ça. Donc là, il faut que tu transfère un tel embryon d'une clinique à une autre. C'est ça? Voilà là. Pour le coup, je commence à me dire Broux, je me suis un peu surestimé. Donc maintenant, je vais me faire aider. Je trouve une association qui sauve même deux associations formidables, une qui s'appelle Maya, qui est en France. Et je mettrai les coordonnées sur le site qui existe depuis longtemps.

[01:13:11]

Et c'est des frais d'adhésion de 45 euros par an. Donc c'est pas grand chose. Et qui donne accès à un forum où quasiment toutes les femmes font des enfants, même à l'étranger. Elles sont extrêmement informées. Elles sont extrêmement bienveillantes. Elles ne jugent pas. Il n'y a pas que des femmes seules. Pas du tout. Même il y a plein de femmes qui sont en couple hétéro, mais pour plein de raisons, ça pas marche en France et il n'y a vraiment pas de jugement sur ce forum.

[01:13:36]

Moi, c'est ce que j'ai beaucoup aimé et donc j'ai pluche le forum. Je l'ai pluche pendant des heures et je trouve deux cliniques qui ressortent bien et qui m'ont l'air d'être des petites cliniques, donc je demande à les rencontrer. Et puis, il y a une deuxième association que je découvre, qui est basée à Barcelone et qui aide les femmes une fois sur place, qui s'appelle She Oke. C'est merveilleux parce que c'est une entraide logistique avec des thérapies paramédicales, donc acupuncture, massages, psycho, etc.

[01:14:03]

Qui sont elles importantes dans ces moments là? Tente donc Stéphanie. L'une des fondatrices m'aide aussi dans cette recherche. C'est là que tu découvre l'acupuncture? Oui, je découvre un acupuncteur à Barcelone. Qu'en fait, tu es aidé. Tu es soutenu par une association à la fois en France et une sur place à Barcelone. Donc j'imagine que là, tu te sens faire partie d'un d'un groupe comme le s'envelopper un choyées. Enfin, c'est vachement bien toi qui a été là, un seul et là, d'un seul coup, je me sens beaucoup plus forte, mais pas que dans ma tête.

[01:14:39]

Je me l'impression que j'ai plein d'airbag de tous les côtés. C'est très concret. Et puis je prends. En plus de mon gynéco habituel, je décide de consulter un autre gynéco, OK, hyper connu et hyper pointu en PMA, qui s'appelle Comment? Qui s'appelle le professeur Olivennes, qui a préfacé mon livre et j'obtiens un rendez vous avec lui. J'ai un rendez vous, certes, deux mois plus tard, mais je me dis bon, là, je suis bien entouré.

[01:15:02]

J'ai mon gynéco qui connaît mon dossier par coeur. J'ai un gynéco ultra pointu en PMA, j'ai deux assoces, j'ai mes amis, j'ai ma famille et Thomas, il est à sa nouvelle vie et au moins, il n'y a plus de y'a rien qui me retient.

[01:15:20]

Objectif refaire donc un transfert de deux des embryons précédemment congelés et des vitrifié, mais dans de bien meilleures conditions. Enfin, il faut que la première clinique accepte de transférer mes embryons dans une deuxième Kingsway.

[01:15:41]

Ils acceptent tout se fait bien, etc. Mais malheureusement, ça ne donne pas lieu à une grossesse. Ça ne marche pas à tous les coups en 20 langues.

[01:15:51]

Et donc là, je me dis donc là, tu n'as plus d'embryons, je n'ai plus d'embryons, je n'ai plus d'embryons. C'est dur, c'est pas facile. J'ai 40 ans, trois quarts et j'ai plus d'embryons. Et je vais voir le professeur Olivennes qui me dit. A votre âge, le pourcentage de réussite? Si on réitère la même opération, c'est 10. Et ça, c'est la moyenne. Normal, vous êtes pas dans la moyenne basse dans la moyenne haute.

[01:16:19]

Vous êtes en fait d'après votre dossier. Vous êtes normal, c'est que c'est 10 ans. Et là, je repense à toutes les injections, tous les tout et je me dis Oh la la! Dix pour cent dix pour cent, c'est pas beaucoup, non? Et il me dit. Il y a le double, dont une donneuse d'ovocytes et un donneur de spermatozoïdes. Donc ça, ça marche très bien. D'un point de vue médical, mais n'avait pas le bien génétique, c'est à dire que c'est un patrimoine génétique différent.

[01:16:49]

C'est ça, donc il faut psychologiquement être prête à assumer ça. Et je lui pose la question et je pose la même question à la clinique de Barcelone. Du coup, quels sont les résultats dans ce contexte? Et là, la réponse, ça n'a rien à voir. C'est à dire que c'est avec deux embryons transférés, ses 75 de chances de réussite et avec un seul, c'est 60 de chances de réussite, d'accord. Donc là, on n'est plus du tout les 10 pourcent.

[01:17:15]

Plus du tout parce que c'est des ovocytes en pleine forme et des spermatozoïdes en pleine forme. Exactement, c'est ça. Et il y en a plein et il y en a plein. Et que voilà. Il n'y a pas de problème de dosage, de nombre de houlà! Et il y a tout ce qu'il faut. Un problème de trisomie fausse de tout. Mais c'est vrai qu'il faut accepter. C'est un process de ne pas ne pas être la mère génétique génétique.

[01:17:42]

En tout cas, de ne pas transmettre son patrimoine génétique. C'est un vrai. C'est un cap à passer. Bien sûr, qui n'était pas un petit cap. Non, moi, je sais que ce qui m'a beaucoup, beaucoup aidé, c'est le fait de m'être énormément attaché aux enfants de mes ex-compagnons ou je me suis dit qu'en fait, on pouvait aimer immensément un ou des enfants qui n'avaient rien à voir génétiquement avec soi même. Pas assez, c'est très indépendant.

[01:18:11]

Et surtout, j'ai pas vu de traumatisme. Je me suis pas dit l'enfant va être traumatisé. C'est terrible. Bah non, en fait, c'est sûr que c'est une histoire très atypique. Mais il y a une donneuse et un donneur qui auront contribué à un envoyions qui aura grandi dans mon ventre en s'accrochant à mon utérus. C'est moi qui accouche, c'est moi surtout qui, après, élève et éduque cet enfant. Encore ce chemin, tu la fait assez rapidement.

[01:18:45]

J'ai l'impression t oui, oui, tu le dis. La décision a été prise, donc de faire ce double don. Oui. Qu'en est il de l'anonymat par rapport justement à la donneuse d'ovocytes et au donneur de s'alarme? En Espagne, tout est anonyme.

[01:19:04]

Tout ça veut dire beaucoup de choses. Ça veut dire que on ne choisit rien. Je ne peux pas dire je voudrais une blonde ou une brune, c'est pas possible. En fait, c'est la clinique qui choisit. Il se trouve que, pour ma part, on m'a donné des informations sur les donneurs, mais pas du tout d'identité. Quelques informations, quelques critères physiques. On m'a donné l'accord et c'est à dire couleur des cheveux, couleur des yeux, taille et poids.

[01:19:33]

D'accord, les hobbies. Ah oui, voilà comment a obtenu ça. Mais j'ai rien demandé. C'est la clinique qui me les a donné. Qui ne révèle pas l'identité. Mais il te donne quelques infos. Oui, ils m'ont donné quelques infos. Et toi, tu aurais aimé avoir les identités, alors? C'est vraiment à double tranchant. Les identités, c'est à dire comme moi, personnellement, en tant que mère, non. Personnellement, ça m'arrange de pas avoir d'identité.

[01:19:57]

D'accord, mais c'est très égoïste. C'est à dire que comme ça, c'est anonyme. En revanche, je suis convaincu que mon enfant, c'est ma fille. Je pense qu'à un moment donné, elle voudra connaître l'identité. Ce que je comprends très bien. Je crois qu'avec les tests ADN dits récréatifs, ça va être assez jouable. Donc, tu parles pour cette nouvelle aventure du double, donc que tu t'es heureux? Ah ben moi, j'y crois vraiment.

[01:20:21]

Émulation pour préparer mon odomètre. Oui, on continue les hormones, c'est ça continue. Les hormones, bien évidemment. Et donc, on te transfère un embryon. A quoi agit un agent de lingots? Gros transfert? 2 À chaque fois, j'ai toujours demandé. 2. D'accord pour maximiser les chances. Et là, là, j'y crois. Parce que 75 pour cent de réussite, je me dis ça va marcher.

[01:20:46]

Et en fait, le jour des résultats, je tremble au moment de taper mon code sur Internet pour avoir mes résultats de labo. Et en fait, je vois que c'est positif, mais que c'est faible. Et comme j'ai tellement d'articles, je sais qu'un résultat faible, c'est pas bon signe. C'est pas du tout bon signe. C'est très faible. En l'occurrence, on appelle ça une grossesse chimique. Grossesse biochimique, biochimique et donc j'appelle tout de suite. J'appelle tout de suite la clinique à Barcelone.

[01:21:17]

J'appelle mes deux gynéco à Paris et ils me font tous la même réponse. Ils me disent il faut contrôler dans 48 heures. Si ça double, c'est bon. Et si ça double pas, c'est que vous allez faire une fausse couche fausse couche extrêmement précoce. Oui, mais bon, c'est que ça ne va pas continuer. Là, pour l'instant, vous êtes enceinte. Mais vu le taux vu, le taux n'était pas très bon signe. Mais il y a parfois des bonnes surprises.

[01:21:40]

En clair, dans 48 heures plus tard, je contrôle. Ça n'avait pas doublé et encore 48 heures plus tard, ça avait baissé. Donc, fausse fausse couche précoce. Et là, ça m'a mis un coup.

[01:21:54]

Là, je me suis dit. En fait, c'est vraiment difficile parce que parce que toi, tu comptait sur ces 75 de réussite.

[01:22:04]

Oui, à chaque fois, on repart à Barcelone, on paye, on prend les hormones, on refait le yo yo émotionnel. Enfin tout quoi! Là, je me dis mais c'est pas possible puisque les Blasco, les deux Blasco qu'on a transféré, il y en avait d'autres en stock. Oui, il y en avait encore deux autres. En fait, il y avait quatre Bastos en tout, mais les deux autres étaient de qualité moyenne. En fait, on leur donne des notes.

[01:22:27]

Ils avaient transféré les deux meilleurs et les deux suivants. Il était pas terrible. Et là, vraiment, j'étais où? J'étais un peu au bout du rouleau. Et coup de chance. En fait, la clinique fait un geste. On peut appeler ça geste commercial. Je trouve ça horrible, mais oui, c'est un geste commercial. Il me propose de remplacer les deux. Les deux embryons, qui sont de qualité médiocre par deux autres embryons de la même donneuse, n'ont pas la même donneuse.

[01:22:55]

Deux embryons surnuméraires que des gens n'ont pas utilisé et qui sont de très bonne qualité et me disent pourtenter, etc. Donc moi, j'attends que Mosaïc revienne. Je reprends encore des hormones. Combien de temps après tout? Barcelone tout de suite, je veux. Je veux surtout pas rester sur un échec contre retransforme. Ces deux nouveaux bateaux, deux nouveaux bateaux de super qualité. Je suis très optimiste et à nouveau, ça marche pas. Et en fait, il y a quand même quelque chose dans mon esprit ou je me dis là, maintenant, il y a peut être quelque chose qui fait que ça peut pas marcher.

[01:23:35]

Donc, il faut investiguer, en fait. Je ne remets pas mon corps à l'épreuve sans avoir à investiguer. D'accord, je lis des tonnes d'articles et je vois qu'on fait des tests qui viennent de sortir, sur lesquels on n'a pas beaucoup de recul. Mais je me dis que ça vaut le coup de les faire. C'est quoi ces tests? C'est un test qui s'appelle Erat et un autre qui s'appelle Matri Slab. Et en fait, le premier, c'est pour voir la fenêtre d'implantation, c'est à dire qu'en fait, on te transfère des embryons en 5 jours, des J-5, des Bastos, on les met 5 jours après ton ovulation supposé, mais potentiellement, on en d'omettre.

[01:24:13]

Il est pas prêt à recevoir des embryons au cinquième jour. Potentiellement, il faut les tentes transféré au quatrième jour, au sixième ou septième jour. Donc, on a fait une biopsie pour voir si, si on l'endomètre, il est prêt à réceptionner des embryons. Mais c'est très poussé et matrice labbe. C'est un test qui vérifie si tu n'es pas en hyper activité immunitaire ou en hyperactivité immunitaire. C'était la City en hyperactivité militaire. Ton corps va rejeter l'embryon si tu en nippo activités immunitaires.

[01:24:45]

Ton corps ne va même pas voir qu'il a réceptionné un embryon, donc l'embryon ne va pas s'accrocher. Faites ce qu'il faut retenir de toute cette histoire, au delà de ces tests, c'est que la PMA, c'est de l'orfèvrerie. Parfois, ça marche premier coup et c'est génial. Mais quand ça ne marche pas du premier coup, il faut creuser. Ces tests là, ça a un coût qui n'est pas négligeable. Moi, j'ai voulu le faire en Espagne parce que je trouvais que c'était plus simple.

[01:25:11]

Je n'en pouvais plus d'avoir des piqûres, des machins, etc. Je ne voulais pas avoir mal et je voulais absolument avoir une anesthésie générale en ambulatoire. D'accord, mais parce que ça consiste en quoi tu fais une biopsie? Tu fais moi, il fallait que je fasse 3 biopsie de l'endomètre d'un coup et honnêtement, ça fait mal. Le test coûte combien? Moi, ça m'a coûté 1800 euros, mais c'est un budget. C'est un budget qui se rajoute à tout ce que tu as dépensé avant, etc.

[01:25:38]

Mais je me suis dit que je voulais plus malmenait. Corps et j'ai eu raison de le faire puisqu'on m'a trouvé une hyperactivité militaire et surtout une fenêtre d'implantation ici et non pas J-5. En fait, c'est très facile à corriger, Jici. Il suffit juste d'attendre un jour de plus. Et puis, l'hyperactivité immunitaire, ça se corrige avec de la cortisone. C'est assez facile. La cortisone, c'est un peu pénible à prendre, mais honnêtement, c'est pas la mer à boire, tu vois.

[01:26:02]

Donc voilà, au final, c'était ce n'était pas compliqué. Donc le savoir, c'est ça. Et ce test, si tu as toi, tu l'as fait à Barcelone. Mais il peut se faire en France, il faire en France, alors en France, c'est un peu branle bas de combat parce qu'après, tu dois tout de suite envoyer ta biopsie par Chronopost Frigo dans un labo espagnol. Donc, ce qui est en train de me dire, c'est que la France fait la biopsie, mais ne l'analyse par l'analyse, car c'est quand même hyper un peu critt.

[01:26:28]

Ah oui, c'est fou. Oui, oui, on va vous faire une biopsie de l'endomètre. Par contre, après, on analyse pas les résultats, mais surtout le fait d'avoir à l'étranger.

[01:26:38]

Du coup, les médecins français ne savent pas tout ce que ça existe. Tu vois les médecins qui sont très informés et très pointus, ils connaissent, mais ceux qui ne sont pas très informés et très pointus, ils connaissent pas, tout simplement. Mais en attendant, a des patientes qui font, je ne sais pas combien de tentatives avec tout ce que veut dire une tentative en termes d'hormones, etc. Pour rien. Donc, tu prends de la cortisone en comprimés?

[01:27:03]

Oui, d'accord, je prends un tout petit comprimé le matin. OK et tu refais un transfert. Je me suis dit je suis plus à un mois près. Je veux avoir tous les résultats. Je me lance pas à corps perdu dans une nouvelle tentative sans avoir tous mes résultats et le temps d'avoir les résultats, etc. Ça me prend 3 mois quand tu vas quand même. Ouais, je refais, je refais une tentative 3 mois plus tard et on est à quelle année?

[01:27:32]

On est le 2 avril, mais le 2 avril. Déboisements est le 2 avril et on est le 2 avril 2019. Entretemps, je me prépare aussi avec un psy. Je me prépare avec une ostéo, je me prépare avec de l'acupuncture, je fais tout. Mon unique objectif, c'est la réussite de cette tentative. OK, mais je ne fais que ça. Tu te prépares comme un, comme une sportive. Exactement comme comme je pense des marathoniens.

[01:28:00]

Ça va. En fait, tu te prépares ton corps et ton mental. Ce sont des ovocytes et des spermatozoïdes encore. D'une autre provenance, cette fois ci, j'ai opté pour le don d'embryon, c'est à dire que je me suis dit que finalement, plutôt que de partir. From scratch, pourquoi pas bénéficier d'embryons surnuméraires, d'un couple, d'une femme qui les aurait données alors? C'est une démarche intellectuelle qui peut paraître très étrange. Généralement, les gens ne veulent pas bénéficier d'un don d'embryon.

[01:28:35]

Moi, j'ai vu que des avantages, c'est à dire je me suis dit déjà, j'ai la certitude que les embryons sont de super qualité. Ensuite, il y aura d'autres enfants qui auront le même patrimoine génétique que mon enfant ou mes enfants sur cette planète. C'est sûr que ça peut paraître très bizarre. Je ne sais même pas dans quel pays, mais moi, j'aime bien cette idée de redessiner la carte des liens familiaux. Et puis, je voyais pas du tout de drame.

[01:29:03]

Je trouvais au contraire que c'était plutôt chouette comme aventure, donc j'ai opté. Et puis, il y avait un avantage financier aussi. C'est beaucoup moins cher. On parle, on n'est pas du tout dans le même ordre de grandeur. Financièrement parlant. OK, donc voilà, je passe par le don d'embryon. Donc il y a 2 embryons qui m'attendent à Barcelone le 2 le 2 avril. D'accord, et j'arrive à la clinique. Il fait assez beau, il fait assez chaud, comme comme en Méditerranée déjà début avril et je suis hyper zen.

[01:29:29]

Et le transfert, ça dure 5 minutes, montre en main. C'est absolument pas douloureux. Tout le monde est extrêmement gentil avec moi et voilà, je rentre assez vite à Paris.

[01:29:43]

Tu sent qu'il se passe un truc ce jour là? Je l'ai tellement fait que je ne peux pas dire que oui, j'ai senti qu'il se passait un truc parce que ça serait mentir. En revanche, je me suis senti bien. J'étais bien, je n'étais pas stressé. J'étais quand j'avais prévenu personne. J'avais prévenu. Je ne voulais plus que tout le monde s'inquiétait pour moi, donc c'était pour me protéger. Ce n'était pas parce que je voulais en faire un secret d'Etat, mais je voulais pu commencer à dire tel jour.

[01:30:08]

J'y vais attention, parce que sinon, tout le monde à tout le monde a les dents serrées, à commencer par ma mère, donc mes cousines. Enfin, tout le monde, quoi. Ça sert à rien, ça stresse tout le monde. Je me suis dit je leur annonceraient une bonne nouvelle si une bonne nouvelle. Et puis voilà. Et là, tu rentres à Paris avec deux embryons dans mon utérus. J'aurais dû refaire un avion. Tranquille.

[01:30:32]

Je mène ma vie tranquille, en fait. Petite vie, petit rythme. Et puis arrive le jour J pour faire la prise de sang. Après, je la fais au bout de 11 jours parce que je sais qu'on peut déjà parler résultas et en fait ce jour là, un samedi matin et bizarrement, moi qui suis toujours très matinal, je me fais violence pour me lever alors que moi, je me réveille naturellement ce jour vers 17 heures. Et là, ce jour là, je sais qu'il faut le samedi.

[01:30:59]

Faut aller au labo avant 9 heures si on va voir les résultats le jour même. Et donc, je me lève péniblement à 8 heures et demie alors que le labo est à côté de chez moi et je me lève péniblement. Je rampe jusqu'au labo et je rentre chez moi et je me recouche et je me réveille à nouveau. Il est 13 heures, ce qui ne m'arrive jamais, mais en même temps, j'ai vécu tellement de montagnes russes émotionnelles. J'ai pris tellement d'hormones, tellement tout, tellement de piqûres que ça me surprend pas.

[01:31:26]

Et puis on fait quand je les résultats. Il est 14 heures. Et là, quand je vois le taux qui s'affiche, qui non seulement est supérieur à zéro, mais en plus qui est très élevé, j'y crois pas. Et là, il est très élevé. Ce n'est pas un Petitot, c'est un taux. Un taux de grossesse gémellaire potentiel est potentiellement un taux de grossesse gémellaire. J'y pense même pas, mais c'est drôle rien que d'en parler.

[01:31:54]

J'ai des frissons, je n'y pense même pas. La grossesse gémellaire parce que je me dis OK, là, c'est un taux FRAND. C'est pas un petit taux. Je suis pas dans la demi mesure et je suis convaincu que là, c'est bon. Mais je ne crois pas première fois.

[01:32:08]

Oui, c'est la première fois et je suis dans mon canapé et je ne veux plus bouger. Si fossilisées dans le canapé. Je me souviens, je me dis bon, il faut que je prenne ma douche. Si je prends ma douche, ça va se décrocher au White Globe, ma douche au bout d'un moment. Mais pour aller aux toilettes pareil, je me dépêche d'aller aux toilettes. Je me dépêche de prendre ma douche et viens très, très, très précautionneuse.

[01:32:34]

Oui, mais surtout, j'ai très, très peur. Forgeait moi, que de faire une fausse couche. J'ai peur que ça se décroche. J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur. Puis j'appelle, j'appelle la clinique, j'appelle les deux gynéco. Tout le monde est ravi. On me dit de contrôler 24h, 48h 72h, tout le monde, tout le protocole. Ça évolue hyper bien, ça, ça, ça ne double pas en 48h, ça triplent à chaque rencard, voire plus.

[01:32:57]

Même quand je me dit Oh! Et puis, je vais faire ma première Recco graphique quelques jours plus tard pour savoir si une grossesse extra utérine, c'est aussi un des risques, bien sûr. Et là, on me dit. Il y a deux embryons qui se sont accrochés. Bon, voilà, je suis hyper contente et là, je commence à être extrêmement malade parce que je veux continuer à injecter des hormones. En parallèle, il faut avoir fait une FIV.

[01:33:23]

En fait, on continue tout le premier trimestre à prendre des hormones. Moi, je pensais qu'on n'arrêtait jamais fini, car j'avais fini, je continue les piqûres, etc. Être sûr de pas faire de fausses couches.

[01:33:34]

Et là, c'était mes rêves et j'avais les cuisses bleues, le ventre bluffants. Bref. Et en plus, tu avais les maux de début de grossesse. Tu avais les grosses nausées. C'est ça? Oui, j'étais très malade, très malade, alors que moi, j'ai une santé de fer. Donc je suis jamais malade. Donc là, d'un seul coup. Très rapidement, j'ai été très malade. Et puis, très rapidement, je ne pouvais plus sortir de chez moi tellement j'étais malade.

[01:33:59]

Cette grossesse évolue comment cette grossesse? Déjà, je suis très malade. J'ai l'impression que je vais. Je vais y laisser ma peau. Et puis un jour, en faisant une échographie, on est vraiment suivie. Moi, je faisais des échos Raffi quasiment toutes les semaines. Et là, le gynéco me dit Je suis désolé aujourd'hui. Il y a un sac gestationnel qui est vide.

[01:34:20]

Alors il faut savoir que c'est très, très fréquent. Ouais, c'était sur le coup extrêmement déçu et en même temps, quelque part au fond de moi, assez soulagé. Et puis, en fait, je me suis remis en deux temps, trois mouvements. Je me suis dit Voilà, c'est le destin. C'est comme ça. Et j'avais peur pour l'autre embryon. J'avais peur qu'il s'arrête, évidemment, mais je ne sais pas pourquoi j'avais la foi. J'avais j'avais peur.

[01:34:46]

En même temps, j'avais confiance. Bon. Et alors? La suite est balèze, celui là. Selon vous, l'écho du premier trimestre? D'un coup, je me sens mieux les jours où ça s'arrête. Ah, mais pourquoi on ne dit pas aux femmes? Moi, je n'avais jamais entendu dire certaines copines. Les nausées, le machisme. Je n'avais pas compris qu'on pouvait être ultra malade. Comment font les femmes pour être aussi résiliente? Comment font elles?

[01:35:12]

Et en fait, je crois qu'on a une force incroyable. Et en plus, on oublie, on oublie. C'est ça qu'on appelle libéraient mezze gravidique, rêvasse gravidique. Effectivement, elle peut durer comme toi seulement un trimestre, mais elle peut durer parfois aussi toute toute toute la grossesse. Et c'est ça, coic des vomissements incontrôlables. Et c'est atroce. C'est atroce. Ce n'était pas possible de travailler. C'est ça. Tu t'es arrêté de travailler? Ouais, d'accord, t'as annoncé à ton boulot.

[01:35:48]

En été, j'ai annoncé en bonne et due forme au bout du premier trimestre. D'accord. OK. Et alors? Au bout du 1er trimestre, ça s'arrête. C'est d'insolite. Ça doit s'arrêter en deux jours, c'est fini. OK, et la suite de la grossesse est passée. Comment? Extrêmement bien. Extrêmement super grossesse, super grossesse.

[01:36:05]

Et alors? Dites moi. Entre temps, tu n'avais pas rencontré de nouveau compagnon. Ah non, avec tout ça. Sincèrement, je pense que j'aurais pu, mais volontairement, j'ai écarté toute possibilité. D'accord? Vraiment, je ne voulais pas me disperser. Et Thomas, il avait quelle place dans ta vie? Thomas À ce moment là, on ne voyait plus du tout. En fait, le jour où il m'a annoncé qu'il était hyper amoureux de notre femme, j'ai arrêté de répondre à ces messages.

[01:36:34]

Il a essayé par tous les moyens de me contacter. Jamais et jamais il continuait à travailler. Je pense qu'il s'est rendu compte aussi de ce qu'il me disait, mais il était trop tard. Donc, toi a vécu cette grossesse vraiment en solo, alors je l'ai vécu en solo. Sauf que je suis quand même tombé sur Thomas dans la rue quand j'étais déjà enceinte, comme par hasard. La vie est bien faite. J'étais enceinte de 3 mois et demi.

[01:36:54]

Donc voilà, j'avais déjà fait l'écho film, mais je me sentais mieux. Tout allait bien. J'avais une Supermarine, il faisait beau, donc tu lui a annoncé. Il le savait déjà. Il avait, ilavait. Je ne sais pas quand il l'avait appris, mais il l'avait appris par quelqu'un. Saignaient? Oui, sans doute.

[01:37:09]

Mais là, il était complètement chamboulé et il était chamboulé.

[01:37:15]

Il était très ému de me voir enceinte. Ça l'a attendri. C'est ça le perturbait beaucoup. Il était désolé de ce qui s'était passé et regrettait. Et toi, tu dis quoi à ce moment là? T'es contente de la situation, malgré tout. Tu veux dire par rapport à lui? Ouais. Moi, je l'ai laissé à sa vie. Tu vois, là, tu vois, je ne vais pas donner de conseils ni de consignes à lui donner.

[01:37:40]

OK, donc là, comment ça se passe la suite? Deuxième trimestre, un trimestre hyper bien écouter, c'est vraiment super grossesse. J'étais hyper heureuse. J'avais une super mine. Et alors? Qui a accompagné amicalement, familialement, pendant toute cette grossesse? Mes cousines, ma tante amie, évidemment, tous mes amis. Il n'y a pas eu un jour ou on ne m'a pas appelé tout Sgt. J'y étais jamais seul. 13 ans. J'aurais aimé celles et toi qui avaient tant attendu de vivre ça de une grossesse.

[01:38:18]

Tu as aimé voir ton corps changer? Sentir ton bébé bouger? Moi, j'ai adoré. Après, je peux comprendre qu'on aime pas moi. Personnellement, j'ai beaucoup aimé. Après, j'ai. Encore une fois, j'ai eu une belle grossesse. Sur ce coup là, j'ai eu un numéro à la fois. J'ai vécu avant. Tu méritait bien une partie avec de la chance. Ouais. Tu avais demandé le sexe de cet enfant? Non, non, non.

[01:38:47]

Donc, l'avantage, c'est que pour le choix du prénom, tu étais seul à décider exactement.

[01:38:54]

Il n'y a pas eu de débat.

[01:38:55]

Voilà ce que tu t'es préparé d'une certaine façon à cet accouchement. Comment tu le l'envisageait à. C'est le jour J. Alors, assez rapidement, on m'a dit que ça serait très probablement une césarienne. D'accord pour plein de raisons, notamment la pré éclampsie, puisque plus tu avances en âge et avec un don et un double, donc un risque non négligeable de pré éclampsie. Bon, voilà, tu vois, moi, ça me dérangeait pas. Je préfère ça me rassurer presque.

[01:39:26]

En même temps, si ça venait naturellement, ça venait naturellement. Tu vois où tout se passait bien. Il se trouve que un moment comme tout se passait bien et les grèves générales à son arrivée, les grèves de transport sont arrivées et là, j'ai senti qu'il valait mieux. Pas que j'ai. Naturellement, parce que c'était un tel bazar. Donc voilà, j'étais, je t'avoue, assez rassuré que ça soit une césarienne programmée. On l'a programmé la veille pour le lendemain.

[01:39:51]

Mais tu n'aurais pas aimé avoir des contractions pendant 3 heures dans un taxi ou dans le métro. Bon, et alors? Le jour J, étais avec toi, surtout la veille. La veille, c'était un dimanche. On m'avait demandé de faire une dernière visite de contrôle et donc j'y suis allé. C'était un dimanche en fin de journée. Thomas m'appelle pour savoir comment je me porte et je lui ai dit Écoute, je suis à l'hôpital et il m'avait plusieurs fois sous entendu qu'il serait prêt à m'accompagner.

[01:40:16]

J'avais trouvé ça bizarre. J'ai trouvé ça très décalé. Tu vois, le mec m'a quand même planté parce qu'il voulait pas d'enfant. Et là, maintenant, il me propose, m'accompagnait Bousse. Et j'avoue que la veille, quand il m'a appelé en me disant, il me l'a reproposer, mais d'une façon assez délicate et je lui dis Bah écoute, si jamais tu veux venir, c'est demain à 6 heures.

[01:40:40]

En ouais, tu décide comme ça. Il se trouve qu'il m'a appelé. C'est comme ça, en fait. Et lui, il en était toute sa vie sentimentale. Il était toujours avec la nana. Il était toujours avec elle. OK, c'est à ce moment là, à ce moment là, ouais. Et donc, le lendemain, à 6 heures, je commande mon taxi. Et puis, il se trouve que Thomas habitait juste à côté de chez moi, donc il me retrouve en moto.

[01:41:04]

Il pleuvait des cordes. C'est même pas d'école. C'était un déluge et je le vois dégoulinant sur sa moto. Et je voyais qu'il était tellement heureux quand j'étais hyper contente de cette décision. Mais je ne sais pas pourquoi c'était.

[01:41:18]

C'est vrai que ça peut paraître très bizarre, mais voilà, j'ai l'impression que je savais qu'on ne se remettrait pas ensemble, mais j'avais l'impression que c'était notre histoire à nous. C'est fou qu'il ait été là ce jour là. Bon, et donc, comment s'est passée cette rencontre? C'est une césarienne, c'est particulier. D'un seul coup, à Pop-Up, on vous injecte, l'arracher anesthésie. Donc là, je rentre dans le bloc. Ça, ça. Ça se passe en trois minutes.

[01:41:52]

Et puis je m'allonge et là, j'entends faire rentrer le papa.

[01:41:59]

Ben oui, vous n'aviez pas précisé?

[01:42:02]

Non. Et donc, j'ai juste eu le temps. J'ai dit non, mais c'est pas le papa. Ils ont dit mais on le fait rentrer, on fait rentrer et je pense qu'ils m'ont même pas entendue parce qu'ils étaient tellement dans le rush que bon. Et puis, je l'ai vu en lui et il était derrière le drap. Et moi, je me souviens que j'ai dit plusieurs fois. J'ai dit Faites attention, s'il voit du sang, il va tomber dans les pommes.

[01:42:23]

J'étais encore en train de le protéger. Il était à côté de toi, dans la salle d'opération. Il était au bloc, à côté de toi.

[01:42:30]

Il était à côté, lunaire. Il était à côté, mais c'était très beau. Moi, j'étais contente qu'il soit loué. J'étais contente, mais ça passe très vite. Vraiment, ça dure un quart d'heure, 20 minutes. Ça passe très, très, très, très vite. Puis, d'un seul coup, on entend un cri très puissant et montrer mon bébé. Ils ont ouvert hier. Elle était dans un petit lange, ils ont ouvert et montrez lui le sexe, etc.

[01:42:56]

Et tout de suite, ils l'ont emmené. J'étais heureuse que ce soit une fille. J'étais tout, mais j'aurais été très heureuse avec son garçon. Je pense que j'étais heureuse de toute façon. Alors quand on bénéficie comme ça d'un don de gamètes double. Là, en l'occurrence, j'imagine qu'on appréhende qu'on est très curieux de voir le visage de son bébé. C'est quelque chose auquel tu avais pensé? Oui, bien sûr. Ouais. Qu'est ce que tu fais?

[01:43:23]

Justement, la bonne nouvelle, c'est que quand un double dont tu ne t'attends à rien, je m'attendais à rien. Et quand je l'ai vu, je l'ai trouvé comme tout jeune parent, je trouvais magnifique. Peut être que c'est moi qui fantasme, mais je la trouvais très déterminée déjà. Mais je pense qu'elle avait un parcours de conception qui n'est pas anodin. Donc, pour moi, c'est un bébé un peu warrior et je trouve qu'elle est. Elle est comme ça.

[01:43:48]

Maintenant, est ce que tu l'a reconnu comme ton enfant? Tout de suite, quand tu as croisé son regard, j'ai surtout reconnu je ne sais pas, mais je l'ai reniflé. Tu vois ça? Oui, c'est le côté très animal. Les tripoté reniflent, les caresser.

[01:44:12]

C'est un moment fou. C'est un moment fou. Ça y est, c'est ça, tous ces allers retours. Tout. Toutes ces histoires sentimentales, toute cette quête, tous ces zigzags. Ça y est. Elle est là, elle est là et je la trouve, je la trouvais, je la trouve toujours incroyable. Je pourrais passer des heures à la regarder derrière, je passe des heures. Je crois que je suis d'une banalité affligeante. Quand je dis ça, mais malheureusement.

[01:44:46]

Mais c'est bien d'être dans la banalité, de faire du bien aussi. Ce qui était très étrange, c'est que quand je suis rentré chez moi, je voulais tout de suite un deuxième enfant. Ah oui, ça peut paraître fou parce que tu vois, tu viens d'accoucher et tout de suite, tu penses à un deuxième. Je me souviens, mes amis me disaient Mais si t'as pas suivi tout ça. Et j'avais tout de suite ce fantasme de constituer, comme je dis dans mon livre, mon petit camping car.

[01:45:13]

Ouais, c'est ça. Et je veux toujours un deuxième enfant. Bon, maintenant, j'avoue que là, je me dis alors même si je suis pressé par le temps parce que j'ai 42 ans, mais on va attendre un tout petit peu. Aujourd'hui, Georgia a quel âge? Elle a neuf mois. Elle a neuf mois, c'est ça. Est ce que tu l'a allaité? Non, je ne l'ai pas allaité. J'aurais voulu. Je l'ai allaité quelques jours et très vite, j'ai senti que ce n'était pas pour moi.

[01:45:36]

D'accord, mais j'aurais adoré que ça marche. Bon, voilà comment se sont passées tes premiers pas de maman? Franchement, hyper bien, hyper bien. Pour le coup, on s'est apprivoisés l'une et l'autre. Très bien, quoi. J'ai pas trouvé ça difficile. Je lis et je trouve toujours pas ça difficile. Je trouve ça merveilleux. Je trouve ça très impliquant, évidemment. Complètement changer de vie. En quoi elle a changé d'avis? J'ai beaucoup moins de liberté, tout jeune parent, c'est à dire je peux pas faire ce que je veux quand je veux.

[01:46:08]

Et Thomas, qu'il était avec toi quand on ramenait ta fille? Oui, après le Bloc. Et il s'est comporté comment? Comme d'habitude, très, très ému et bouleversé. Et après, il est resté présent dans ta vie. Ouais, ouais, c'est pas mal vu. Et puis, il a été super. Il a été très présent et très, très attentionné maintenant, assez vite. Moi, je me suis dit qu'il fallait que je construise ma vie avec Georgia et qu'il n'y avait pas d'histoire.

[01:46:41]

Voilà de beaux pères par substitution. Je trouvais que justement, c'était très beau comme ça. Et donc, tu as écrit ce livre pendant ton congé mat? C'est fait. J'ai écrit ce livre quand j'étais enceinte, quand je l'ai écrit pendant le dernier trimestre de ma grossesse. D'accord, il se trouve que j'ai eu la proposition de plusieurs maisons d'édition le jour de la naissance de ma fille de neuf dessins. En fait, je pense qu'il y a des dates qui sont des dates très particulières.

[01:47:08]

S'il faut aujourd'hui Georgy à 9 mois, ton livre a quelques semaines et je pense qu'il est déjà promis à un bel bel avenir. En tout cas, bravo d'avoir d'avoir raconté tout ça. Déjà d'avoir écrit ce livre parce que je pense que c'est une vraie mine d'informations. Au delà d'être une très belle histoire de vie et une très belle histoire de femme, c'est précieux, je pense, comme comme source. En fait, c'est moi. J'ai essayé de transmettre au maximum.

[01:47:44]

C'était mon objectif. C'était un désir de transmission, évidemment, de transmission d'infos, on va dire médical, transmettre ça, mais aussi transmettre le fait que peut faire famille un peu différemment. Je pense que tout le monde a sa place au soleil. On n'est pas obligé de faire dans l'ordre dans lequel on a légué. On nous a légué l'histoire d'une famille. C'est très inspirant. Je suis sûr que ça va faire beaucoup de bien, beaucoup de femmes.

[01:48:09]

Ton histoire va être d'une grande aide. Très fière et très honorée. Qu'elle fasse partie maintenant de toutes ces histoires de la collection. BLESSES, théorisent. C'est grâce à toi qu'elle va être réceptionnée. Merci à toi et belle vie à vous deux. Jean-Jacques Embrasent Orgiaque. Merci beaucoup. Merci. Voilà, c'est la fin de cet épisode qui, je l'espère, vous aura plu et vous aura fait découvrir les coulisses incroyables du parcours d'Audrey, la combattante que je remercie encore infiniment d'être venu pour me raconter tout ça.

[01:48:48]

Vous l'aurez compris, je ne saurais que trop vous recommander de vous procurer son livre, le très addictif Aller retour pour un bébé qui est dispo dans toutes les bonnes librairies. On se retrouve lundi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, n'oubliez pas d'aller faire un tour sur la chaîne YouTube de Bliss, qui est le complément parfait à toutes ces belles histoires. Je vous embrasse. Prenez soin de vous. Et puis, bien sûr, langue les.