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[00:00:16]

Bonjour, je suis Clémentine et je vous accueille sur le premier podcast qui vous parle de Maternité autrement. Vous entendrez ici les femmes qui vous raconteront leurs expériences de mères sans filtre et sans compromis grâce à leurs récits. Vous serez, je l'espère, rassuré et émerveillé, réconforter et déculpabiliser. Bienvenue dans le merveilleux monde d'une maternité décomplexée. Bienvenue chez BLESSES. On connaît toutes une femme de près ou de loin, touchée par cette putain de maladie. Moi, par exemple, j'avais 15 ans quand ma tante maternelle est décédée d'un cancer du sein foudroyant.

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Depuis, les mammographies font partie de ma vie et j'ai appris à être vigilante. Aujourd'hui, on a l'impression qu'on guérit du cancer du sein. Alors certes, c'est beaucoup mieux, mais il touche encore 59.000 femmes en France chaque année et il reste 15 à 20 des cancers du sein qu'on ne guérit pas encore. La vigilance reste donc de mise pour toutes, car contrairement à ce qu'on pourrait penser, figurez vous que ça n'arrive pas qu'aux autres. Cette triste constatation, Anne l'a faite l'année dernière lorsque, enceinte de son troisième enfant, elle a commencé à avoir très mal à l'épaule gauche, mais vraiment très mal et brutalement.

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Une annonce improbable. Alors, comment ça se passe quand un cancer du sein touche une femme enceinte? Comment l'identifier? Quels sont les protocoles prévus? Et comment gérer cancer et maternité? Dans cet épisode si important en ce mois d'Octobre rose, Anne vous racontera tout son parcours. Et alors que son principal objectif était de se préparer à donner la vie, comment elle a dû soudain se battre pour sauver la sienne? Bonjour Clémentine. Merci d'être là aujourd'hui. Tu sais que c'était important pour moi, évidemment, de ne pas finir ce mois d'octobre sans parler du cancer du sein.

[00:02:08]

Donc, je suis très heureuse que tu aies accepté d'incarner aujourd'hui cet épisode pour en parler. On va s'attarder du coup sur cette troisième grossesse qui a coïncidé avec la découverte de ton cancer. Mais avant tout, c'est une tradition. Dans ce podcast, je vais te demander de te présenter. Tu vas me donner s'il te plaît, ton nom, ton prénom, ton âge, d'où tu viens parce que tu fais dans la vie et de qui est composé ta famille, s'il te plaît, n'encadre Minho G.

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Je viens de fêter mes 40 ans chez la région parisienne. Je travaille en tant que responsable de contrats chez un grand opérateur téléphonique.

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On va dire ouais, je suis mariée avec Guillaume, que j'ai rencontré à l'âge de 18 ans. On est mariés. Moi, ça fait longtemps, effectivement. On est donc en 2008, on a eu la joie d'accueillir notre premier enfant, Léane, suivi deux ans après 22 mois pour être précis dAlexandre. Et puis voilà.

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Pendant, pendant près de dix ans, on a mené notre petite vie à quatre tranquillement en vous disant que peut être, il y en aurait un ou une troisième. Alors, c'est quoi jalan dans les projets?

[00:03:30]

J'ai. Et toujours adoré la grossesse et l'accouchement, et j'ai jamais pu faire mon deuil d'une potentielle troisième grossesse.

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Après, quand on a deux enfants qui sont rapprochés, c'est souvent un peu sportif. Donc quand on en est sorti, on est un peu, on est content. Donc, sans jamais faire mon deuil.

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On a laissé passer les années en se disant on est, on est bien à quatre.

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Et puis, il y a à peu près deux ans, on a retrouvé à l'autre bout de la Terre, en République dominicaine, les personnes qui habitaient dans notre quartier qu'on ne connaissait pas. Notre fils Alexandre dire maman. C'est lui qui est à côté de la classe d'à côté, la mienne.

[00:04:15]

Improbable? Improbable, effectivement. Et du coup, voilà, on a fait connaissance de cette famille là qui avait un petit troisième, un petit garçon écarté des deux aînés.

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Et là, ça a tourné la tête. Comme dit Guillaume, ni je me suis dit je ne peux pas. J'ai envie d'un troisième.

[00:04:34]

Si vous voulez faire pareil, c'était puis là.

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Guillaume dit quelle mouche a piqué?

[00:04:42]

Ecoute, si vraiment t'as envie, je te suis, mais pas sûr de toi. Je me suis donné six mois au bout de six mois. L'envie était toujours là, mais je ai dit je crois que je n'imagine pas ma vie, ma vie sans un troisième. J'ai vraiment envie de mettre un petit coup de souk dans notre vie qui était trop bien rangée.

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C'est ça, c'était trop calme. Donc on a décidé ça. Tes deux aînés, avec quel âge avez donc fait onze ans?

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911? D'accord. Et comment s'était passé les deux premières fois? Des grossesses? On ne peut plus classique, mais on a eu peu de difficulté à avoir les. La grossesse s'est très bien passée. Elle est arrivée quasiment à terme, alors il y a eu juste au moment de l'accouchement ou ça a été un petit peu compliqué parce que il a fallu faire une césarienne d'urgence, parce que c'était pour cause de souffrance fœtale. Et ça a pas trop choqué certains.

[00:05:36]

Seulement pas mal. Quand on entend le cœur du bébé ralentir, ralentir, ralentir. Moi, je me disais qu'un truc au fond de moi, c'était la fête. L'assortir, sauvée là. Donc quand ils ont dit césarienne, j'étais si j'ai vécu ça comme un énorme soulagement. D'accord. Donc voilà, ça a été un petit peu plus difficile pour Guillaume parce que en l'espace de quelques secondes, il s'est retrouvé seul dans la salle d'accouchement au Bloc.

[00:06:02]

Et quand, après l'accouchement, l'infirmière est venu le voir en lui disant Ça y est, monsieur bébé va bien qu'il a posé la question et ma femme et que l'infirmière lui a répondu à basher pas attendez, je vais me renseigner. Mais comment on peut sortir une phrase comme ça?

[00:06:20]

Je sais pas, je sais pas, je vais me renseigner.

[00:06:25]

Est. Le deuxième accouchement a été la deuxième grossesse et deuxième accouchement a été beaucoup plus facile puisque la grossesse s'est très bien passée. Accouchement voie basse. Le bonheur de sentir ce que c'est qu'un accouchement voie basse. D'accord, donc. Deux premières expériences. Vraiment chouette, quoi. Sans sans mauvais souvenirs, non?

[00:06:49]

Que du bonheur. C'est ça, que du bonheur. Une fille, un garçon. C'est vrai que vous auriez pu vous arrêter là. Et ne pas prendre le risque de vivre quelque chose d'un peu plus chaotique.

[00:07:02]

Parce que quand on a deux expériences comme ça aussi, qui ne laisse que des bons souvenirs, parfois, on peut se dire bon, est ce que le troisième va être aussi chouette que les deux premières?

[00:07:14]

Le premier, on se pose pas de questions. Moi, je me posais pas de questions parce que j'imaginais pas une vie sans enfant. J'imaginais pas non plus avoir un enfant unique. Donc, le deuxième, voilà le troisième. C'est un vrai choix de notre part. On prend ce risque de potentiellement complètement de déséquilibrer notre modèle familial qu'on n'aurait pas eu si on avait le choix de s'arrêter à deux.

[00:07:38]

Bien sûr, bien sûr. Mais à raison, c'est un. C'est un vrai choix de familles. C'est beaucoup plus un choix que les deux premiers.

[00:07:48]

Il a coulé un peu plus de Zorzi.

[00:07:50]

C'est une vraie décision. C'est ce que j'ai mis sur le compte de ma crise de la quarantaine.

[00:07:57]

Elle change de projet professionnel. Il y en a qui se séparent de leurs conjoints. Il y en a qui, comme moi, c'était un troisième enfant. Et donc, cette troisième grossesse est arrivée rapidement, aussi aussi facilement que les deux premières. Oui, oui. Quelle chance! Oui, donc, c'était parti. C'était parti.

[00:08:15]

Tu vois tout d'un coup votre future vie. Complètement transformé.

[00:08:23]

Transformer non, non est une continuité et surtout l'idée de me dire je vais pouvoir ressentir à nouveau un bébé dans mon ventre.

[00:08:33]

L'allaiter à tous ces tous ces projets là, c'était vraiment parce que les deux aînés, tu les avais allaité aussi.

[00:08:41]

Oui, j'ai allaité les deux aînés et oui, j'allais allaiter.

[00:08:43]

La troisième, c'est ça. Bon. Et alors, comment démarre cette troisième grossesse tant attendue? Dirait normalement. Rien à signaler. Le mot de grossesse à OHB aussi.

[00:08:58]

Si les fameuses nausées. Mais bon, comme les comme les précédentes, je connaissais, je connaissais et Limite était contente de les lire.

[00:09:10]

Et toi, alors? Tu flattait sur ton petit nuage. Commencer, c'est continuer cette grossesse. Baget. Moi, j'ai toujours été boosté par les hormones pendant la grossesse. Donc, oui, effectivement.

[00:09:20]

Voir la vie en rose, les joies de pouvoir remettre des vêtements de grossesse faisait du shopping. Voir les vêtements de grossesse en me disant maintenant, c'est joli, mais mon toit a fini grossesse.

[00:09:31]

Et là de pouvoir me dire ah oui, quand on était impatient de revoir des fringues, Degrave était vraiment mûr.

[00:09:41]

Ah oui, oui, oui. Comment se passe la suite de cette grossesse? L'été 2019? L'été 2019? Non. Là, on a cumulé quand même pas mal de choses. Canicule, même pas une mince affaire. Et c'est vrai que je continuais à travailler. J'ai eu un épisode, un moment pendant lequel j'étais malade et j'ai vraiment mis du temps avant de m'en remettre. Donc, je pense que j'étais physiquement fatigué par cette sinusite qui n'en finissait pas.

[00:10:14]

Ah oui, une sinusite carabinée pendant près de trois semaines. Oh là là, je commençais à un petit peu avoir mal du côté du côté gauche. Alors j'avais mis ça sur le compte du fait que la sinusite, le rhume, je ne m'étais pas mal moucher. Peut être que à force de se moucher, ça commençait à rester une plaie, une petite, une petite courbatures ou contractions que j'avais claveaux au niveau, oui. Là, tu montres.

[00:10:42]

Si tu me montre, le bas de presque sous tombera en dessous l'épaule et le sein gauche. Un petit peu. T'avais mal là. Oui, j'avais un peu mal. On se dit bon bah, on va aller voir le médecin. Je vais lui poser la question. Je vais lui dire voilà, j'ai un peu mal là. Ouais. Le médecin me sculpte tu? Non, pas. Je ne sais rien de rien de précis. Et donc, on s'était dit que c'était probablement lié aux rhumes liés au rhume.

[00:11:11]

D'accord. Tu repars chez toi avec cette douleur en haut du sein, la presque sous le bras. Mais du coup, une tour n'inquiète pas plus que ça. Non, parce que pour moi, c'était vraiment une petite douleur physique fin comme une petite toute petite courbatures. Et puis, c'est surtout que je sentais rien en terme de palper régulièrement. Mais je sentais rien. Il n'y avait pas. On parle toujours d'une petite boule. Oui, voilà, j'ai jamais rien identifié de tout ça.

[00:11:39]

D'accord, ça, c'était pendant le mois d'août 2019, plutôt fin ou fin juillet. OK, donc voilà, vous partez en vacances, en vacances, en famille. Toi, t'es enceinte de six mois, 7 mois. Ta date d'accouchement était prévue pour le 20 novembre.

[00:11:55]

Le 20 novembre? Ouais, ouais. Donc, au mois d'août, t'es enceinte de 6 mois. À quoi? 6 mois et demi? Et pendant tout le mois d'août.

[00:12:02]

Douleurs relativement faibles. On juge toujours sur les échelles de 0 à 10. Combien en est tiré de l'ordre de 3 4 +3 4? Oui, mais une douleur régulière au niveau du sein gauche, toujours en haut du Saint-Lin.

[00:12:21]

Toujours en haut du saint bradant? Non, ça ressemblait plus à une douleur, à une courbatures, mais c'était vraiment plutôt une douleur diffuse au niveau du sein gauche. Qui? Je n'avais pas d'endroit bien particulier, mais à mon niveau de tout le sein gauche et qu'est ce que tu te dis à ce moment là?

[00:12:40]

Ça, ça t'inquiète ou pas plus que ça, tu n'as pas plus que ça.

[00:12:45]

Après?

[00:12:47]

Je savais que c'était forcément il y avait quelque chose. Mais bon, c'était pas. Ce n'était pas très douloureux. On dit toujours que les cancers n'est pas douloureux. Donc voilà, la suite me dira que quand une médecin radiothérapeute m'a dit qu'en fait, quand on sent qu'un cancer fait mal, c'est qu'il est déjà très avancé. Et c'est ça. Mais quand il se développe, en fait, il est silencieux et indolore. C'est pour ça que c'est très vicieux, quoi?

[00:13:18]

Comment se passe la fin de l'été? Est ce que tu arrives quand même à profiter un peu des vacances? Cette douleur ne tandis plus que ça.

[00:13:27]

Si, si, si. Elle grandit, elle grandit. Et puis, c'est surtout ça. Ça me gêne, ça me fait mal.

[00:13:34]

Pas une douleur très forte, mais une douleur diffuse, constante, qui me qui me gêne et dont tu décides d'aller consulter et non pas particulièrement aimé.

[00:13:46]

Du coup, au moment où je fais ma consultation de suivi gynécologique, à la fin fin du mois d'août, en revenant des vacances à la consultation à Port-Royal, je monte ça à mon gynécologue et me dit effectivement, il y a quelque chose qui ne va pas. On va, on va faire une éco graffer pour savoir ce que c'est. A l'époque, je dirais que ça faisait une fois et demie la taille de l'autre. Sur le coup, j'en fais.

[00:14:11]

Je mettais ça sur le compte de l'allaitement qui se mettait en place.

[00:14:14]

Est ce que c'était de douleur en plus, ce qui ressemblait à des douleurs d'allaitement, de lait, de montée de lait exactement en lactation qui se mettaient en place? Et je me suis dit parce que finalement, c'était symétrique sur les deux seins, que peut être que lors des deux précédentes grossesses, j'avais allaité de manière asymétrique et donc que le sein gauche, qui n'avait peut être plus sollicité lors des deux premières grossesses, était se mettait en marche beaucoup plus plus activement que l'autre.

[00:14:47]

Et donc, du coup, j'expliquais ça.

[00:14:50]

J'ai expliqué par la lactation qu'il se mettait en place et à la différence de taille aussi.

[00:14:55]

Du coup, tu trouver des raisons à tout à la fois à la douleur et à ce sein gauche qui était, tu dis, une fois et demie plus grand que l'autre, même à travers mes vêtements, on le voyait. D'accord, Guillaume, qu'est ce qu'il en pensait de tout ça?

[00:15:10]

Est ce qu'il était inquiet? Parce que moi, je l'étais pas. Et puis j'avais une explication qui était qui était plausible quand j'en ai parlé autour de moi. Oui, et tout le monde me disait que c'était que c'était plausible. Et alors? Fin août, donc, ton gynéco te dit qu'il faut faire une Ecos Unico? Ma mère? Oui, tout à fait. OK, donc je vais faire les chorégraphies au cabinet de radiologie de mon quartier. Donc une Ecos Grafite mammaire, c'est pas une mammographie, c'est encore autre chose.

[00:15:41]

Tout à fait. C'est vraiment comme les échos graphiques qu'on fait au niveau du ventre. Sauf que là, c'était au niveau du sang pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur. OK, et là, le radiologue me dit alors au début, me dit Ben oui, mais c'est normal, madame, que vous et sans qu'il soit gros et que ça vous fasse mal. Enfin, en pleine, en pleine grossesse, c'est normal. Et Pierre Moment, je me déshabille et me regarde.

[00:16:02]

Ah non, ça, c'est pas tout à fait normal. Et au moment où il y fait la radio, il me dit il me dit on voit quelque chose, une grosse masse dans votre seins, une grosse masse inflammatoire. Ça ressemble à un kyste. Sauf qu'un kyste de cette taille là, sur la fin. La tumeur faisait 11 parcette quasiment énorme 11 cm, c'est normal. Et donc, une balle de tennis, ça fait combien? C'est plus petit, c'est plus petit, je pense.

[00:16:33]

Et donc, du coup, le. Le radiologue qui me dit potentiellement ça peut être un kyste ou retourner voir un spécialiste rapidement. Moi, je ne connaissais pas le spécialiste, donc je suis retourné là, là où on me l'avait prescrit. Donc, je suis retourné à Port-Royal aux urgences et la sage femme qui m'a ausculté m'a dit M'a on n'est pas spécialiste du ça. Je vais appeler une de mes amies qui est chirurgienne à l'Institut Curie pour avoir son avis.

[00:17:00]

Et au final, mal discute. Et Pierre dit Bon bah, a priori, c'est ça pourrait être. Je crois que c'était un papillome ou je ne sais pas quoi faire.

[00:17:11]

A priori, c'est quelque chose de beynat, mais on va suivre ça de près.

[00:17:17]

Vous avez rendez vous demain matin à 9 heures et demi à l'Institut Curie et à ce moment là, personne ne prononce le mot cancer ou tumeur. Moi, je n'arrête pas.

[00:17:27]

Je n'arrête pas de poser la question est ce que ça pourrait être cancéreux? Mais systématiquement, tous les spécialistes me disent non, ça ressemble pas à un cancer. C'est a priori bénin, mais on ne sait pas ce que c'est.

[00:17:40]

D'accord, donc. Le lendemain matin, rendez vous à Curie, à l'Institut Curie, à La Mecque. Vraiment de la recherche contre le cancer? C'est l'hôpital qui est extraordinaire. Cancer. Et là, je me pointe. Ça fait un peu bizarre parce qu'on est en plein milieu de dizaines de centaines de patients qui sont atteints d'un cancer. Et moi, je me pointe enceinte avec mon gros ventre ans. Mais qu'est ce que je fais là? Je porte la vie.

[00:18:11]

Non, c'est pas possible que ce soit un cancer. Tu y vas seul à ce rendez vous. J'y vais seul. Parce que c'était un rendez vous médical. Comme tous les précédents, pour contrôler, voilà, pour contrôler, savoir ce que c'était. On savait que potentiellement, si, si c'était un papillome comme on avait parlé, ce serait une bombe pourrait faire une opération. Mais on savait que c'était faisable. Enceinte. Voilà, donc j'étais. J'étais tranquille.

[00:18:38]

Et puis je rencontre la chirurgienne qui bouscule, qui me dit non. Ça ressemble pas à un cancer.

[00:18:44]

Oui, une chirurgienne de Curie te dit que ça ne ressemble pas à un cancer a priori.

[00:18:51]

A chaque fois, je questionne, je dis ce que ça peut être un cancer. A priori, ça ne ressemble pas à un cancer, car je fais du coup et graphie. En plus, je repose la question Allez Koga piste.

[00:19:03]

Je n'étais pas la personne qui fait les graphies qui me dit a priori, ça ne ressemble pas, mais je ne peux pas être formelle. Il n'y a qu'une biopsie qui pourra nous le dire. Oui, c'est ça. Fallait faire une biopsie et donc ça, on l'a prescrit dans la journée alors que moi, je m'attendais juste à faire un rendez vous de consultation avec chez la chirurgienne. Rendez vous de consultation avec la chirurgienne. J'ai eu écho. J'ai eu une mammographie, j'ai eu biopsie.

[00:19:30]

J'ai eu la ponction pour soulager tellement c'était gros. Il y avait beaucoup de liquide dans le sang. Voilà, donc j'ai passé ma journée à curies.

[00:19:39]

Et là, j'étais un petit peu retourné quand même, parce que je sais. Mais qu'est ce qui se passe?

[00:19:48]

Et entre chaque rendez vous, on faisait un peu un Abdelwahed. On se tenait au courant de l'avancée de la réflexion ou pas? Bah non, mais en fait, si tant qu'ils n'ont pas de résultats de la biopsie, ils ne peuvent pas se prononcer. Certes, ça ne ressemblait pas parce que c'était inflammatoire, très gros. Mais voilà, ils ne pouvaient pas être formels. Et le médecin, en tout cas. À l'Institut Curie, il ne cherche pas à rassurer coûte que coûte.

[00:20:19]

Il cherche à poser un diagnostic. Et voilà, et ça peut être déstabilisant parce qu'on a envie d'être rassuré. Mais si c'est rassurer alors que c'est faux, ça ne sert à rien. Donc, ils attendent d'avoir tous les éléments pour poser le diagnostic. Toi, t'es dans quel état? Toute cette journée là, t'as réussi à garder ton calme, t'appeler Guillaume entre chaque rendez vous. Comment? Comment à gérer tout cet enchaînement de rendez vous qui n'était pas du tout prévu?

[00:20:48]

Honnêtement, j'ai pleuré. Puis j'ai pas mal pleuré parce que je ne comprenais pas ce qui se passait. Je ne sais pas comment on s'est dit après j'étais. Je n'étais pas toute seule. J'étais toute seule physiquement, mais j'étais avec Maya et mine de rien, je n'étais pas toute seule à affronter tout ça.

[00:21:05]

C'était important. Je me sentais très fort, alors c'est un peu flippant parce que tu te dis tous ces examens et notamment la mammographie où t'es pas censé le faire en étant enceinte. Pas moi. Je le faisais enceinte. Je suis ce qu'ils ont bien fait. Attention que j'étais enceinte. Ils ont bien protégé le bébé, mais bon. Et puis on était pris dans un dans un espèce de rouleau compresseur, de d'enchaînements de rendez vous médicaux.

[00:21:33]

Ils savent ce qu'ils font. A la fois stressé, à la fois anxieuse, mais rassurée par cette prise en charge. Oui, tu dictaient au bon endroit. Parce que Cury va pas tellement mieux que cet endroit pour détecter tout ce qui peut être cancéreux. Et alors, à la fin de la journée, on te donne une explication. Alors non, on sait que les résultats seront donnés dans une semaine. On planifie un nouveau rendez vous une semaine dans une semaine, qui est le rendez vous, dit Dannon.

[00:22:09]

Ça monte et l'âge. l'Arcadie dit Ecoutez, je travaille encore. Mon congé patauds commence. Si je le prends dans dix jours, je vais pas avoir la tête à travailler. Est ce que vous pouvez m'arrêter? Théoriquement, ils le font pas à me dit. Là, vous êtes dans un cas très particulier. On vous arrête. J'ai été arrêté pendant une semaine et pendant une semaine, je n'ai fait que de rechercher sur Internet. Qu'est ce que ça pouvait être?

[00:22:36]

Je pense que j'ai tout épluché les sites web avec tous les symptômes que j'avais. Que ce soit en français, en anglais, pour essayer de savoir ce que c'était, que des trucs bénins.

[00:22:47]

T'es entré en mode machine? Exactement de recherche.

[00:22:52]

T'avais toujours aussi mal. Oui, j'avais été soulagé par la ponction qui m'avait enlevé. Je sais plus combien. 20 centilitres de liquide d'encens. Waquet. Et alors, qu'est ce que tu trouves au cours de ces recherches sur Internet? Je trouve rien dans le sens où j'arrive pas à identifier ce que je fais.

[00:23:13]

Donc, du coup, je me dis même si c'est bénin, c'est pas classique, c'est pas là.

[00:23:19]

Et en fait. De fil en aiguille, cette semaine où j'ai cherché des trucs sur Internet, m'a fait lire beaucoup de choses sur le cancer sans que je me dise c'est un cancer.

[00:23:31]

Mais j'ai lu beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses et au final, j'ai appris plein de tous les types de cancer du sein. Ça pouvait être parce que qu'est ce que tu peux nous dire dans les grandes lignes?

[00:23:43]

Il y a plusieurs typologies de cancer du sein. Il y a quatre cancers du sein. Il y en a trois dont on sait à quoi ils se nourrissent, entre guillemets. Il y en a deux qui sont dits cancers hormono dépendants, qui réagissent soit à la progestérone, soit l'œstrogène. Et donc, c'est un cas qui peut être très probable pendant les grossesses puisqu'il y a une poussée d'hormones. Le troisième cas, c'est un cas qui s'appelle le H. R2 et qui réagit.

[00:24:12]

Je crois que c'est une protéine qui s'appelle HR 2. Et donc voilà. Mais dans ces trois cancers, entre guillemets, on sait à quoi il se nourrit. Si on a des traitements ciblés pour pouvoir éliminer les cancers, OK.

[00:24:25]

Et le quatrième s'appelle le triple négatif triple négatif parce que c'est aucun de ces trois autres cas et donc c'est le cas. Fourre tout à fait d'accord.

[00:24:35]

Donc on se nourrit à on ne sait pas ou pas, on ne sait pas encore. Alors ça évolue énormément au moment où j'étais à Curies l'année dernière, me disait elle. La recherche évolue énormément. On a trouvé deux autres nouveaux éléments auxquels ce cancer pourrait se nourrir, mais c'était le tout début et il n'y avait pas de traitement.

[00:24:55]

Et alors? Pendant cette semaines, toi, au fond de toi, tu sentais que c'était un cancer. Je savais que ce n'était pas cool. Je ne pensais pas que c'était un cancer parce que ça fait un cancer. Ça fait pas mal normalement et j'imagine aussi que tu t'étais renseigné sur les conséquences cancers grossesse? Pas du tout. Parce qu'en fait, je connaissais quelqu'un qui avait été dans ce cas là, mais qui avait eu un cancer pendant sa grossesse et qui avait été traitée pendant sa grossesse.

[00:25:22]

D'accord, et elle s'en est très bien sortie. Bébé s'en est très bien sorti et aucun effet secondaire sur le bébé. Voilà, donc, j'étais tranquille dans ma tête, me disant enfin en te disant que les traitements pouvaient être adaptés à une femme enceinte.

[00:25:39]

Oui, alors ils sont pas adaptés, mais ils sont possibles, sont possibles, ils sont possibles pour toi. La grossesse ne risquait rien, non? Pendant cette semaine, on a réussi quand même à garder à peu près le moral avec tes enfants. Oui, Marie, je n'avais pas encore de diagnostic. Oui, les médecins étaient et étaient a priori plutôt rassurants en me disant que ça ressemblait pas à un cancer ou n'était pas psychotique, non pas psychotique.

[00:26:08]

Tu t'es renseigné, mais sans céder à la panique. Exactement. OK. Bon. Et alors? Le jour de l'annonce arrive Guillaume, viens avec toi. Oui, ça se passe à Curies aussi. Oui, d'accord. Et elle raconte comment? Comment ça se passe un jour d'annonce comme ça? Donc, on était avec Guillaume dans la salle d'attente de l'Institut Curie. Donc, faut voir une énorme salle où il y a une centaine de patients qui attendent une centaine.

[00:26:37]

J'exagère, peut être, mais enfin, en tout cas, plusieurs dizaines.

[00:26:40]

Ah oui, c'est une grande. Il y'a a pas mal, il y a du beau monde, il y a beaucoup de monde avec une quinzaine de box où les médecins reçoivent les patients, les ordres, les autres. Et donc, on était là à attendre. Je savais dans quel box allait me recevoir ma chirurgienne et à un moment, je tourne la tête et je vois mon gynécologue de Port Royal habillés en civil rentrer dans le box. De là où m'attendait la chirurgienne.

[00:27:07]

Et là, j'ai compris.

[00:27:10]

J'ai dit à mon mari. Accroche toi, mon chéri, ça ne va pas, Edmonds. Il s'est passé cinq minutes.

[00:27:18]

Le gynéco est sorti discrètement. Il n'a pas vu que tu l'avais vu. Il n'a pas vu que je l'avais vu. Il était avec quelqu'un que je ne connaissais pas et ma chirurgienne m'appelle. Je rentre dans le box, je regarde droit dans les yeux, je lui dis c'est pas bon. Elle me répond Non, c'est pas bon.

[00:27:37]

Et là, je lui dis je dis OK, j'ai compris.

[00:27:40]

Au moment où j'ai vu le gynéco de Port Royal rentré, elle me dit à mon e-mail Si vous l'avez vu, ce que vous acceptez qui viennent nous rejoindre. Donc, il est venu avec le monsieur qui l'accompagnait, que vous ne connaissez pas qui était le chef du service de Port Royal. Il y avait une autre dame qui était présente, qui, après, s'est avérée être mon oncologue. Quatre médecins pour nous recevoir est bâti, donc c'était la grande.

[00:28:09]

La grande équipe, c'est pas. C'est pas les cas les plus classiques. Et avoir des cancers. Je crois qu'à Currys, on traite une dizaine par an des cancers de ce type là. Des femmes enceintes qui ont un cancer. OK, là, tu réagis comment toi? Tu arrives pas à pas effondré? Ouais, ouais. Parce qu'en fait, c'est la semaine qui précédait où j'avais eu plein, plein, plein plein de choses. En fait, au fond de moi, même si je n'avais jamais mis de mots dessus et que je ne savais pas ce qui m'arrivait, j'avais mon cerveau avait avait accepté la situation.

[00:28:44]

Donc, il y a eu quelques moments de désarroi quand j'ai vu mon gynéco. Mais une fois que j'étais rentré et qui m'ont dit que c'était pas bon. OK, d'accord. Maintenant, c'est quoi la suite? Qu'est ce qui va se passer? C'est quoi les effets secondaires, toi, finalement? C'est fou parce que t'as eu cet instinct, en fait, d'accumuler de l'information pour quelque part, familiariser avec ce grand saut dans l'inconnu et pour ne pas tomber de l'arbre.

[00:29:08]

En fait, on a en fait été presque en terrain pas connu, mais en tout cas en terrain déblayé.

[00:29:13]

Quoi donc? Qu'il te disent quoi, cette équipe de quatre médecins lactate devant toi? Qu'est ce qui te raconte? Le premier truc qui me dit, c'est qu'on va faire ce qu'il faut pour vous et pour le bébé, pour faire que ça se passe, que ça se passe au mieux. Alors moi, je leur ai toujours dit j'ai deux grands enfants. Maya, c'est la cerise sur le gâteau.

[00:29:37]

J'ai très envie de l'avoir, mais vous faites surtout ce qu'il faut pour que je puisse rester en vie pour les deux aînés.

[00:29:44]

Et là, ils m'ont tout de suite répondu et m'ont dit Madame, la question n'est pas vous ou Maya, on va faire les deux pour vous. Pour vous. Pour vous garder toutes les deux. D'accord, donc, là dessus, j'étais rassurée et me dit par contre, c'est un cancer gros, agressif. Il faut qu'on commence le traitement au plus tôt.

[00:30:03]

Ils ont compris que j'étais, j'étais au fait et ouais. Et donc très rapidement, entre guillemets, ils ont pu rentrer dans le côté technique en me disant Bon bah voilà, c'est ce type de cancer. Vous allez avoir tel type de traitement chimio, chirurgie, radiothérapie à telle fréquence? Voilà, tout de suite, on est rentré dans le concret de ce qui allait se passer dans le plan d'attaque. Quoi? D'accord. Donc là, j'étais dans ce quatrième cas, sans traitement de chimio ciblé et donc avec des chances Findley des risques.

[00:30:38]

On ne fonctionne pas complètement et avec des risques de rechute qui sont très importants. D'accord. Et alors, c'était quoi le programme alors?

[00:30:45]

Donc chimios au plus vite? Parce que la tumeur était grosse et qu'il fallait l'attaquer très, très rapidement. Donc, on me l'a annoncé le 12 septembre 2019 et je devais commencer la chimio une semaine après le 19 septembre. OK. En ayant Mahia dans le ventre toute la semaine entre le 12 et le 19, il fallait que je fasse tout un tas d'examens pour pouvoir savoir si mon corps était prêt à recevoir la chimio. Donc, à un examen de cardiologie pour savoir s'il Kiara supporter, il a fallu faire en urgence la troisième Eco Grachi.

[00:31:22]

Voilà comment se portait le bébé à Tapiès. RM. Parce que c'est lui. RM. C'est ce qui permet de savoir si y a des métastases dans le corps. Sauf qu'un IRM, je ne pouvais pas le faire parce que j'étais enceinte. Alors, c'est quoi un Tapiès?

[00:31:39]

Je ne sais pas, c'est comme, a dit Ayem, mais on peut le faire quand on est enceinte. C'est pas recommandé parce qu'il y avait des affiches partout disant si vous étiez interdit aux femmes enceintes, interdit aux femmes enceintes? Bon, apparemment, moi j'avais le droit. Alors il a fallu mesurer le ventre pour savoir si je rentrais dans la machine. Ah ouais, voilà, c'était un des critères.

[00:31:59]

Heureusement, je ne suis pas très épaisse et mon ventre faisait une taille normale, donc j'étais apte pour rentrer dans le tapis IEM. Donc bon, sachant que ce genre de machine, il y en a 2 en France et qui m'avait trouvé un rendez vous deux jours après, en urgence, une semaine d'analyses médicales dans tous les sens pour commencer.

[00:32:21]

Du coup, le 19, avec la première chimio. Sachant que ce qui était au programme, c'était deux séances de chimio espacées de 3 semaines. On déclenche l'accouchement et après, on continue les chimio. Donc, au total, je devais avoir sept séances. Et après, on devait raccourcir les durées entre les séances pour pouvoir passer à un rythme de chimio plus élevé pour vraiment bien tuer la tumeur au plus vite.

[00:32:50]

Donc, de toute façon, il prévoyait que tu accouche un petit peu en avance et de déclencher l'accouchement, donc à huit mois. Oui, oui, mais alors, qu'est ce que tu dis, toi, à ce moment là, quand vous rentrez chez vous le soir de ce jour d'annonce avec Guillaume? Qu'est ce que vous vous dites entre vous et vos enfants? Alors moi, je rentre en mode guerrière, en mode et il est hors de question qu'il se passe quoi que ce soit.

[00:33:21]

Je vais me battre. J'ai deux enfants, un troisième qui va arriver. Je peux pas les laisser, c'est juste pas possible. Guillaume, ça a été. La douche froide a été complètement abattu parce que parce qu'il s'y attendait pas. Il n'avait pas cette semaine de préparation. Cette semaine d'acceptation, donc, lui a appris ce jour là. Et accessoirement, si ça se passait mal, il allait avoir à élever trois enfants seul. Gros, gros, gros, gros désarroi.

[00:33:52]

D'autant plus qu'on est très fusionnel. Difficile pendant toute la semaine de recherche. Là, tu es ce que tu n'avais pas à partager avec lui? Tu voulais le protéger. Tu voulais pas lui raconter tout ce que tu apprenais. Je ne voulais pas l'effrayer, c'est ça. Et moi même, je n'étais pas effrayé par la situation. Ouais, mais c'est vrai que lui, il est s'éprit. Il s'est pris un mur. Et alors, comment vous allez passer cette soirée là?

[00:34:19]

Cette première soirée, après avoir eu le diagnostic, on a annoncé aux enfants le soir même, le soir même. Le médecin nous avait dit par les beaux enfants, ils sentent tout. Donc ils vont savoir ce qui se passe. Si vous laissez dans le temps le flou, ils vont angoisser. Donc, du coup, on leur a dit c'est moi qui leur ai dit très posément parce que j'avais déjà fait ce travail d'acceptation. Ça aurait été plus compliqué, je pense, pour Guillaume en leur disant J'ai un cancer, c'est grave.

[00:34:55]

On peut en mourir, mais j'ai une furieuse envie de me battre. Et 2. Je suis dans un très bon établissement où ils vont faire le nécessaire pour me sauver. Ça a été la douche froide aussi pour eux.

[00:35:11]

Séance de larmes pendant 30 minutes 30 minutes, ils sont retournés faire de la console, donc, en tout cas.

[00:35:19]

Après les larmes, il y a eu la vie a repris son cours. Oui, et donc, toi, tu étais parti pour faire une semaine de batterie, d'examens. Et avec le tapis RM notamment. Ou alors, je ne maîtrisait pas les enjeux. Il ne m'avait pas expliqué au moment où je faisais l'examen. Et c'est pas plus mal parce que l'IRM permet de savoir s'il y avait des métastases ailleurs. Et donc là, le diagnostic est pas du tout le même.

[00:35:44]

Absolument pas. Et donc, ce tapis a même été prévu deux jours après. Voilà. Bon. Et alors? Il a lieu. Ce Tapiès a lieu à 7 heures du mat à Henri-Mondor Créteil, où je me retrouve à naviguer dans les couloirs déserts au cinquième sous sol pour aller trouver la machine qui va bien pour faire mon examen.

[00:36:06]

Et du coup, je le fais et heureusement, je n'étais pas seul. J'étais mal. J'avais Mahia et pendant tous les examens, à chaque fois, je lui parlais au fond de moi en lui disant Ça y est, la guerre commence. Tu vas voir, on va les battre. C'est vraiment cette hargne. Et là, le bonheur de l'avoir en moi et de pouvoir me dire je ne suis pas seul à faire tout ça.

[00:36:31]

Et donc, à l'issue du, à l'issue de l'examen, le médecin vient me voir en me disant Écoutez, on voit des petites traces au niveau des ganglions au niveau du sein gauche, la grosse tumeur au niveau du sein gauche, des petites traces au niveau du ganglion, mais a priori, rien ailleurs. Donc, ça fait comme tu dis? Oui, parce que c'était vraiment. J'ai mesuré pas l'importance de cet examen et des résultats. Mais ouais, ouais, rouf.

[00:37:01]

Je l'ai compris quand l'oncologue m'a appelé dans la journée en me disant c'est une superbe nouvelle.

[00:37:06]

Voilà un gros soulagement parce que ça voulait dire qu'il fallait anéantir ce qu'il y avait dans le sang. Mais il n'y avait rien ailleurs. A priori, que le cancer ne s'était pas échappé dans le reste du corps. D'accord. Bon. Et alors? La suite de la semaine s'est passé. Comment on écoute la suite de la semaine? Je commence la chimio le jeudi 19 septembre. Première chimio avec un énorme sourire en arrivant à bas au zoo. Chouette, je vais pouvoir enfin avoir le médicament qui va me sauver.

[00:37:39]

C'est comme une séance de chimio comme ça quand on découvre pour la première fois, alors tu es en hôpital de jour. Donc ça veut dire qu'il y a des dizaines de lits, de personnes qui viennent, qui s'installent sur les lits.

[00:37:53]

On. Installent les traitements qu'on va recevoir via ce qu'on appelle un pack. C'est une espèce de petite boîte qu'on a au préalable inséré sous la peau et qui permet, peut on plague dessus?

[00:38:08]

La seringue? Plutôt que de faire systématiquement des piqûres en intraveineuse, on pleure. Dans cette petite boîte qui est reliée à une veine. Et donc, du coup, on reçoit le traitement par par cette petite boite.

[00:38:21]

D'accord, on s'installe, il nous plug les traitements. Et puis après, on part pour deux heures de traitement des différentes chimio qui s'enchaînent les unes après les autres. Du lavage avec du sérum fit des médicaments préalable pour éviter les nausées. Voilà comment tu vis cette première séance, toi. Je le vis comme un soulagement parce que vraiment, je me suis dit c'est ça qui va me sauver.

[00:38:45]

Donc, cette première séance de chimio s'achève et après, il y a des effets secondaires. Enfin, tu rentres chez toi le soir. Voilà comme si oui, peut il y avoir de la fatigue? Peut il y avoir des nausées?

[00:38:58]

Est ce que c'est une chimio ou tu perds tes cheveux lors du tout premier rendez vous lors du rendez vous d'annonce? Je leur avais demandé de me dire tous les effets secondaires possibles et il m'avait dit dès la deuxième chimio les cheveux clairement, vous allez les perdre dès la deuxième. Les lasers à Laïd.

[00:39:16]

Donc, il m'avait conseillé de me faire couper les cheveux très, très courts pour éviter de voir les cheveux tomber les. Tu les avais longs, tes cheveux? Ouais, je les avais aux épaules. D'accord. Donc, tu rentres chez toi le soir, toi, mentalement, tu es vraiment en mode guerrière. Quoi exactement? Guillaume Comment? Comment ça va pour lui? Forcément, c'était difficile. Et du coup, oui, il se met en mode.

[00:39:42]

Je vais gérer tout ce qui est logistique, administratif, notamment vis à vis des médicaments. Parce que pour faire des chimio, on a une batterie de médicaments à prendre avant après, en fonction des symptômes. Donc, c'est lui qui gérait tout ça. Là, il faut que tu prenne tel tel ou tel médicament à faire des tableaux pour pouvoir suivre, à gérer tous mes rendez vous, à prévoir tous mes rendez vous médicaux que j'allais devoir faire. Ouais, génial.

[00:40:11]

Voilà. Donc, c'était vraiment pour lui et sa façon de m'aider. Moi, je n'avais pas à réfléchir. Moi, j'avais juste à accepter le traitement et à me battre. Et lui, c'était lui qui gérait toute la logistique.

[00:40:21]

Génial, c'était un super assistant. Quoi exactement? Exactement. Plus tout l'aide qu'on a pu avoir par ailleurs, des personnes dans le quartier qui nous ont énormément aidés. Combien de personnes nous a apporté les petits plats à manger nous ont pris les enfants qu'on avait besoin. Les deux aînés ont eu une aide monstre. Une belle solidarité et un énorme élan de solidarité. Solidarité. Bon. Et alors? Ensuite, qu'est ce qui revient à la maison?

[00:40:50]

Je me repose là. Je commence à avoir des contractions. Donc là, je me dis. Bon, c'est des contractions, mais elles font pas mal.

[00:40:59]

Tu t'inquiètes pas, c'est tout.

[00:41:01]

Mais elles sont quand même régulières toutes les 5 minutes.

[00:41:05]

Donc, au bout de deux heures de contractions, j'envoie un message. J'appelle l'oncologue pour lui dire écoutez ce que c'est normal, même si les contractions, s'il y a des contractions après la chimio.

[00:41:19]

Endy Kouté A priori, non. Je ne pense pas qu'il y ait lien, mais bon à appeler Port Royal quand même pour savoir. J'appelle pour voyage. Je leur explique la situation, me dit Écoutez, prenez une douche, calmez vous tranquille. Et puis vous voyez, dans une heure, je prends ma douche à temps. Et puis c'était toujours contractions sur contractions. Donc là, je dis à Guillaume.

[00:41:39]

Bon, peut être quand même aller à Port-Royal, donc on va là bas. Effectivement, le travail s'était mis en place qui me mette en salle d'accouchement. J'étais deux mois à l'avance. C'était prévu pour le 20 novembre et on était le 19 septembre. Donc, elle était à sept mois de grossesse, 7 mois. Et alors, on te dit quoi par rapport à une éventuelle naissance prématurée? Quels étaient les risques? Que te disent les médecins? Qu'on va l'arrêter?

[00:42:06]

On va arrêter, on va faire ce qu'il faut pour arrêter, alors on va arrêter. Le travail travaille.

[00:42:12]

On fait quand même, au cas où, une piqûre de corticoïdes petit Kwid pour accélérer le développement des poumons, c'est ça. Et qu'après, on essaie d'arrêter et que bien souvent, on arrive à arrêter les grossesses à terme. Comment ils arrêtent le travail?

[00:42:28]

C'est quoi la technique? Ils m'ont injecté un médicament. Après, je me souviens plus de mes du nom du médicament Bendoukidze injecté quelque chose qui stoppe le travail actuellement. Après, comme je l'avais eu le matin même, la chimio, oui, ça faisait beaucoup d'injections. Fallait. Il fallait surtout s'assurer de la compatibilité entre les deux.

[00:42:48]

Eh oui, bien sûr. Bon. Et alors? Tu passes la nuit à l'hôpital? Voilà. Alors vers. Heures du matin, les contractions ont suffisamment diminué pour que je remonte dans une chambre normale. Fini la nuit dans la chambre avec avec Guillaume qui a la possibilité de rester dormir là bas.

[00:43:09]

Je passe la journée le lendemain matin, tranquillement, jusqu'à 18 heures. Les contractions reprennent, forte et très régulières, donc au bout d'une demi heure.

[00:43:24]

J'ai la sage femme qui vient me voir pour faire le contrôle, auscultent, me dit Ah oui, vous êtes déjà à trois. Or descend dans la salle d'accouchement. Pour le coup, le travail était quand même vraiment bien, bien bien avancé.

[00:43:38]

J'ai juste eu le temps d'avoir la péridurale quand tu réalises que tu vas accoucher ce jour là. Qu'est ce que tu dis? Je suis. Je me dis Chouette, alors, c'est peut être l'effet hormones.

[00:43:51]

T'es pas inquiète pour ton bébé? T'es pas inquiète qu'elle soit trop petite? T'es pas. Je l'étais pas, non? Pourquoi? Je ne sais pas l'expliquer. Mais non. Au fond de moi, j'étais sereine. L'accouchement voit pas très bien passer très rapidement. Au moment où la sortie, il m'avait prévenu, il m'avait dit Vous savez, deux mois d'avance, vous ne pourrez pas faire de peau à peau. On va tout de suite l'emmener la mettre dans un sac plastique pour pas qu'elle perde la chaleur corporelle.

[00:44:18]

Il la sorte, je la regarde et non à tout.

[00:44:22]

Elle était énorme, la mettre dans le sac plastique et du coup, ils la mettent sur moi à faire alors du sac Ouest-Est.

[00:44:30]

Pas, mais à la mettre sur moi et à avoir ces quelques contacts extraordinaires. Génial!

[00:44:38]

Et Guillaume Sattendent qui s'attendait à ce qu'elle parte. Au bout de quelques secondes, il a même pu couper le cordon. Ah, merveilleux, donc, c'était un accouchement très réussi. Ouais, mais quand tu dis qu'elle était énorme, si elle faisait 2 kilos de kilos 50. Ah oui, ça va. Donc, au final, pour son terme, je m'attendais tellement à avoir une crevette minuscule que quand je l'ai vu plus de 2 kilos, je me suis dit elle, ça va bien aller et je m'en fais pas pour elle.

[00:45:10]

Quelque part, au fond de moi, je me suis dit c'est elle qui a décidé de sortir parce que j'avais en moi la chimio. J'ai quand même pas recommandé pour un foetus, ça, mais je me suis dit c'est la nature qui est bien faite et elle a la volonté et la taille. Donc c'est bon, elle fait, ça va le faire. Maintenant, y'a plus que moi à réussir à gagner ce combat contre la maladie. Oui, c'est fou ce que le corps est capable de provoquer en mal.

[00:45:37]

Comment bien? T'as raison? C'est peut être pas un hasard si, si. Elle a décidé de sortir à ce moment là, c'est qu'elle se sentait prête. Et elle savait qu'elle avait suffisamment de graves petits corps pour certes être en couveuse. Mais mes pas être dans un état critique, quoi? Tout à fait. Bon, donc, finalement, cet accouchement de 2 mois à l'avance s'est passé au mieux. Et alors? Quand il a vu, quand tu dis que tu vous formiez une équipe toutes les deux?

[00:46:11]

Est ce que tu l'a reconnu? Voilà ce que c'est. A fait quoi de voir ce troisième bébé? Ce troisième cadeau, c'était ma petite force qui sortait et qui allait m'accompagner alors avec les deux Antrain naturellement.

[00:46:26]

Mais j'avais enfin mon mon trio avec mon mari qui allait pouvoir me boostées et j'avais plus à réfléchir.

[00:46:35]

Il fallait que j'avance, ça marche et du coup, elle est partie en soins néonataux.

[00:46:44]

Elle a été avec la lampe chauffante pendant quelques heures, mais pas à pas très longtemps. Et elle était vraiment dans les. Tu sais, les petits berceaux en plexiglass qu'on connait, donc même pas en couveuse. Oui, mais elle était dans un service de néonazies. Elle était dans un service de néonataux. D'accord, mais elle était pas branchée à des machines. Ainsi, oui, oui, oui, ici, effectivement, elle était Ska-P. Tout avec le cathéter au début dans le bras qu'elle a arraché deux fois, donc après Lyon-I, cathéter dans la tête.

[00:47:16]

Ca servait à quoi le cathéter, alors? Le cathéter, c'était pour la nourrir par sonde. Quoi exactement?

[00:47:23]

Et alors, comment s'est passé ce séjour? Combien de temps es tu resté? Est ce que t'es tu? Tu allais la voir tous les jours comme ça. Sélange, j'allais la voir effectivement tous les jours pour pouvoir faire du peau à peau pendant des heures et des heures. Génial! Je pouvais forcément ni l'allaiter, ni même la nourrir parce qu'elle n'était pas encore. Elle n'avait pas encore développé la solution. D'accord, c'est pour ça qu'au début de la nourrissais par le cathéter et donc je suis resté après quatre ou cinq jours à.

[00:47:55]

Et alors toi, la prochaine séance de chimio était prévue combien de temps après? Deux semaines après? D'accord, au début, c'était elles devaient être espacées de 3 semaines. Les premières chimio, mais parce que j'ai enceinte, parce que j'étais enceinte. Eh oui, c'est ça. Et comme j'avais accouché, ils ont, dit on, rétrécies les intervalles entre les deux chimio pour accélérer et faire que le traitement soit le plus efficace possible.

[00:48:18]

Toi, tu as pu rentrer au bout de quelques jours. Maya, effectivement, est né le 20 septembre et moi, je suis sortie de la maternité le 24.

[00:48:27]

D'accord, ça a été un moment un peu difficile, le retour à la maison où on rentre sans son bébé. Et là, je me revois à marcher à Haggard dans l'appartement en me disant il manque quelque chose. Là, ça a été un peu difficile. Et alors? Après, comment se passent les jours d'après avec Maya qui était en néonataux?

[00:48:48]

Toi qui était là, qui venait d'accoucher quand même, accessoirement, et qui devait enchaîner avec une deuxième séance de chimio? Et puis après, avec toute la suite du traitement. C'était quoi le plan d'attaque? Tous les jours, du coup, on allait à la maternité pendant 3 4 heures pour pouvoir s'occuper de Maya, mais faire du peau à peau. Et après, je rentrais à la maison. C'est sûr que j'étais fatiguée de l'accouchement, de la chimio et du coup, je me reposait à la maison et au final, je ne peux pas m'empêcher de voir plein de choses de manière positive.

[00:49:24]

Et là, je me dis qu'en fait, cet accouchement prématuré. Ça m'a permis que Maya soit gérée en maternité pendant que je récupérais, que je faisais mon traitement et que j'aurais lui parler de l'accouchement. Oui, même s'il y a eu cette séparation. Ben moi, je vivais vraiment, très positivement. Quoi? Tu as raison de voir le verre à moitié plein parce que dans ces moments là, la fatigue et ton état physique, ta forme physique était essentielle.

[00:49:51]

Elle avait aussi besoin de toi en forme. McQuarrie et étaient deux aînés, n'en parlons pas. Et donc, finalement, tu as pu récupérer tout ce que tu pouvais récupérer.

[00:50:01]

Quoi en sommeil? Oui, d'accord. Et donc, Maya est restée combien de temps? Tout en néonataux? Elle est restée cinq semaines, donc au bout de cinq semaines. Maya est arrivée à la maison.

[00:50:13]

Ouais, enfin, enfin. Comment s'est passée cette arrivée là? Cette petite fille dans la famille et les aînés étaient ravis.

[00:50:26]

Alors ils l'avaient vu déjà une fois en néonataux. Mais voilà qu'une seule fois en cinq semaines, ça ne s'est pas beaucoup. Ah oui, ça faisait pas beaucoup. Effectivement, on se dit ça y est, avec, tout le monde est de retour à la maison. On vit notre petite vie à 5. Et à toi, en parallèle, tu continuel le traitement? Oui. Alors comment ça s'est passé, la suite pour toi? Ben après, j'ai enchaîné.

[00:50:51]

Alors j'ai eu au total 14 séances. Ōshima 14 14. C'est énorme. Chéné Après toutes les deux semaines, tu retournais à Curies. Alors au début, toutes les deux semaines sur une certaine molécule. Et puis après, on change de molécules, on passe sur une autre molécule qu'on prend toutes les semaines. D'accord, jusqu'au 14 février ou la Saint-Valentin où j'ai fait ma dernière séance de chimio.

[00:51:18]

C'était la date ultime de la fin, donc du traitement chimio de la première partie du traitement. La chimio, c'était quoi la suite? Après chirurgie qui devait avoir lieu un mois après. D'accord avec une mastectomie totale et le curage ganglionnaire. Donc, retirer tous les ganglions qui sont à proximité du seins. D'accord. Et puis, la troisième étape, la radiothérapie. La mastectomie, était inévitable? Oui, surtout, en fait, vu la taille de la tumeur.

[00:51:50]

Oui, je voudrais juste quand même qu'on revienne sur tous ces premiers mois à 5. Tu avais formé la famille dont tu rêvais, était jeune maman de ce troisième bébé. Quels souvenirs tu a fait de ce passe par Tom? Comment était la vie à la maison? La vie était finalement surtout cadencée autour des traitements. Malheureusement, c'est vrai que j'ai peut être pas vécu les premiers mois de Mahia comme j'aurais pu les vivre sans son ce cancer. Et au final, peut être plus encore plus à apprécier les moments en famille, ce soit avec Maya ou que ce soit avec mes aînés.

[00:52:38]

Parce que toi, concrètement, tu étais dans quelle forme physique? Et je dirais j'ai eu très peu d'effets secondaires. Alors quand j'en discute avec les gens qui ont eu des chimio, il me regarde avec des gros yeux. J'avais vraiment cette envie de me battre. J'étais vraiment tout le temps dans le positif positif, positif, et c'est là où on se rend compte de la force du mental. C'est que les effets secondaires, j'en voulais pas était hors de question.

[00:53:07]

Je ne voulais pas être fatigué. Je ne voulais pas avoir de nausée les cheveux.

[00:53:13]

Je l'avais accepté, donc ils sont tombés. Je ne sais pas si j'aurais pu faire grand chose.

[00:53:17]

J'ai été coupé court. Oui, j'avais pris la décision à la maternité. Au début, c'était un peu difficile de me dire que j'allais les couper parce que je les ai toujours longs. Je me suis dit en fait, c'est un traitement comme un autre. Prends le comme un acte médical comme un autre. Premier jour où je suis rentré à la maison, j'ai appelé quelqu'un pour venir me raser les cheveux et raser. Même pas couper court, raser. Je me revois à sentir mes cheveux tomber dans mon dos avec un énorme sourire et ça permettait au moins de ne pas les voir tomber.

[00:53:50]

Des idées? Non, mais du moins. Même chose. Du coup, pour les effets secondaires de chimio, je n'étais pas possible. J'en voulais pas et j'en ai. J'en ai quasiment pas eu et même du temps. J'ai eu ces moments de grosse fatigue. Tous mes indicateurs étaient était très bas. Je me sentais pas fatigué. C'est que quand j'ai vu les résultats, j'ai pris conscience qu'effectivement, c'était bas. Et là, je me suis senti fatigué.

[00:54:19]

Mais avant, non. D'accord, c'est le message que je voudrais passer, c'est de dire voilà, la tête fait énormément de choses. Et moi, dans tout mon combat, c'est vraiment ça qui m'a motivé. Le mental, c'est le moteur. Donc, finalement, tes trois enfants avaient une maman, certes à la maison, certes, qui n'avait plus de cheveux.

[00:54:44]

Certes, il y avait quelques rendez vous médicaux, mais une maman debout et dans une logistique du quotidien avec eux comme avant, cette affaire les accompagnait à l'école. Comme d'habitude, les copains venaient à la maison dormir. J'ai vraiment. Je mettais un point d'honneur à ce que tout soit normal pour eux. Et je pense que ça les a rassurés. Ça n'a pas changé. Leur vie d'enfants a réussi à préserver ça. Bravo Bois-Guillaume! Ça allait. Il continuait d'être le super assistant.

[00:55:24]

Ouais, ouais. A la charge mentale, la logistique, les rendez vous, tout ça. Ouais, alors, un peu moins après. Parce que finalement, j'ai pu reprendre le relais après le relais et il m'a vu finalement gérer, comme d'habitude. Quasiment. Donc, ça a vachement rassuré, je pense. Après, il y a quand même toujours cette angoisse de se dire comment ça va finir? Mi, mais au global. Finalement, on a vécu quelques mois après la naissance de Mike de manière complètement normale.

[00:55:55]

Donc le 14 février 2020, c'était donc la fin de la chimio et la mastectomie était prévue. Un mois après tout, comment tu l'appréhendez, toi, cette mastectomie? Qu'est ce qui était prévu? Est ce que tu avais prévu de faire une reconstruction après?

[00:56:13]

Moi, je vivais ça comme un soulagement. Donc vraiment qu'une hâte, c'était de pouvoir me faire opérer. Je me souviens, je me revois sur la table d'opération à pleurer. Alors entre eux, un peu d'angoisse en me disant bon, pourvu que je me réveille. Et la joie de me dire enfin, enfin, on va pouvoir m'enlever cette saleté. Quoi? Comment on se réveille d'une opération comme ça, où on vous a enlevé un sein? Ouais.

[00:56:41]

Ben moi, je me suis réveillée avec un énorme sourire en me disant ça y est, je me suis réveillée et de la supprimer, je pouvais pas m'empêcher de sourire toute la journée. En plus, j'étais. Contrairement à ce que je m'attendais, je m'attendais à être fatiguée, avoir du mal à utiliser mon bras.

[00:57:01]

Et ben voilà, le jour même, je me levais, je prenais ma douche et je m'habillais toute seule avait super bien réagi et tu n'avais pas prévu de faire une reconstruction en même temps.

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Je sais que c'est possible de faire les deux dans la foulée. Tout à fait. Alors les deux sont envisageables et on me l'avait proposé. Ça impliquait de faire la radiothérapie avant la chirurgie. Moi, j'avoue que j'ai dit non. Vous me faites le protocole classique, donc, à savoir chirurgie sans reconstruction, ce qui n'empêche pas d'en faire une plus tard. Ce qui n'empêche pas d'en Valen plus tard. D'accord. Bon, et donc, suite à une opération comme ça, on reste combien de temps à l'hôpital?

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Comment ça se passe? Les suites. Je crois que je suis sorti le lendemain. D'accord, je m'attendais à pas pouvoir porter Maya pendant près de 15 jours. Puis, le jour où je suis rentré à la maison, je la portais. Dis donc, allemand, quel rapport? Non, mais c'est fou, tu te remets de chaque étape. T'as jamais été anéanti, terrassé par la fatigue ou les traitements quand j'ai jamais voulu laisser de place à tout ça.

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Est ce que tu te faisais aider psychologiquement pendant tous ces mois? On me l'avait demandé. On m'avait dit à l'Institut Curie Ce serait bien que vous voyez un psychologue. Je l'ai vu. On a discuté pendant 15 minutes. Au bout de 15 minutes, il m'a regardé en me disant bon, je crois que ça va bien. Je crois que vous n'avez pas besoin d'aide. Je dis oui, oui, c'est ça. Voilà. Donc j'ai toi, tu en avais pas spécialement envie non plus.

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Une séance? OK, et donc, suite à la mastectomie, la radiothérapie pouvait ensuite démarrer. Combien de temps après un mois? Après combien de temps prévu pour cette dernière partie du traitement? 25 séances de radiothérapie à raison de cinq séances par semaine. Ça se passe comment, la radiothérapie? Concrètement, c'est comme si on faisait une radio classique. Donc, tu installes sur un lit avec des machines qui bougent autour de toi pendant 5 minutes, font ce qu'ils ont à faire.

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Et puis après, tu travailles. Et puis tu pars donc du lundi au vendredi pendant 5 semaines. Tu vas faire ta séance de radiothérapie? Tout à fait. Et ça, ça provoque des effets secondaires. C'est quoi? Oui, on m'avait dit que ça pouvait provoquer pas mal de fatigue et des brûlures. La fatigue, autant te dire que j'en voulais pas, que je n'en ai pas eu.

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J'étais, j'étais survolté à aller faire des séances de radiothérapie. Alors, il faut savoir qu'entre temps, il y avait une étape importante. Le 18 mars, le jour où on a été confiné, ma chirurgienne m'appelait pour me dire dans ce qu'on vous a enlevé pendant la mastectomie. On a analysé il n'y a plus aucune cellule cancéreuse vivante. Donc, le jour du confinement, pour moi, j'étais sauvée et mon cancer était terminé.

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D'accord. Oui, il pouvait rien rester dans ton corps, c'est ça exactement. Mais malgré tout, il fallait quand même faire la radiothérapie pour compléter et finir le traitement. Exactement. Moi, ce que j'appelle du peaufinage, oui. Donc, je comprends mieux pourquoi tu allais à ces séances de radiothérapie survoltées. C'est parce qu'en fait, déjà, tu savais, j'étais avait gagné la bataille. Isak, ça m'aurait t'arriver quand même à faire des séances malgré le confinement.

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Je n'ai pas pu faire ma rééducation du bras. D'accord. OK, donc ça, je l'ai fait à la maison avec des tutos sur YouTube. Ah ouais? Et ça a parfaitement marché. Bon, du coup, après, la radiothérapie a commencé. On a été des confinait, mais il y avait très peu de personnes dans la rue. Donc, je faisais mes balades tranquillement dans la rue, sous le soleil. Personne dans Paris à me dire pareil à moi, c'est ça et surtout la vie à moi même.

[01:00:43]

Ce foutu cancer n'aurait pas ta peau? Exactement. Donc aujourd'hui, on peut dire que tu es guéri du cancer et je vois la vie de manière complètement différente par rapport à avant.

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Qu'est ce qu'il a changé chez toi, ce cancer? En fait, c'est une chance énorme qui m'est arrivée. Je vis beaucoup plus légèrement, je stresse beaucoup moins. Je suis juste heureuse, heureuse et je vois la vie en rose qui voulait pimenter, mettre un peu de pep's dans ta vie. J'imagine que tu pensais pas que ce serait à cette dose là, aussi bien à toi. Qu'est ce que tu voudrais dire aux femmes qui vont se retrouver dans cette situation là?

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Qu'il faut faire confiance à son corps parce que on lui trouve des ressources qui sont juste incroyables? Se faire confiance à soi même, à sa tête, être serein et profiter.

[01:01:39]

Pourquoi c'est important pour toi quand même que ce mois d'octobre rose existe.

[01:01:44]

Il est primordial de communiquer sur le cancer du sein et de favoriser les détections au plus tôt. Il faut vraiment pas faire l'autruche et se surveiller très régulièrement pour voir si c'est effectivement le cancer le prendre au plus tôt.

[01:02:01]

Donc, aujourd'hui, Maïa a un an tout juste la baisse qu'elle a eu un an, fin septembre exactement. Toi donc, le cancer ne fait plus partie de toi. C'est encore très frais, mais on se sent. Rayonnante, lumineuse. Tu dis que tu vois la vie en rose. C'est une belle phrase de fin pour cet épisode spécial Octobre rose. Donc, merci beaucoup, Anne, d'avoir partagé ton histoire. Je vous souhaite de continuer de voir la vie en rose tous les cinq.

[01:02:37]

Tu vas pouvoir la voir grandir. La petite fille et fille, les deux, les deux aînés aussi. Profitez bien. Bah voilà, c'est la fin de cet épisode qui, je l'espère, vous aura plu et vous incitera certainement à ne rien négliger et à vous faire surveiller, palper les bouses autant de fois que cela sera nécessaire pour éloigner tout soupçon ou pour déceler à temps ce qu'il faudra déceler. En tout cas, je remercie beaucoup d'être venu nous raconter son histoire.

[01:03:15]

Quant à nous, on se retrouve bien sûr lundi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, je vous embrasse. Prenez soin de vous et de vos seins. Les pieds, bien sûr. Langue, les baisses. Suite. Punctum a fait ça doit Armies Tu Office Banni, Teinture Weizman, Auris.