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Cet épisode a reçu le soutien de School Move, une fantastique plateforme en ligne de soutien scolaire, à partir de la sixième. Certaines d'entre vous ont peut être le temps de voir venir, mais d'autres sont sûrement déjà confrontées à la difficulté d'accompagner des petits collégiens dans leurs devoirs. Et croyez moi, ça arrive bien plus vite qu'on ne croit. School Move, c'est la solution d'accompagnement pédagogique en ligne pour le collège et le lycée, car vous y trouverez tous les cours, de la 6ème à la terminale en vidéo, fiches cuise et exercices interactifs en trois mots school move.

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C'est ludique, hyper pratique et parfaitement fiable. Et comme ça se passe sur un ordi. Bon bah, forcément, les enfants adorent. Si vous voulez tester, il y a 20 de remise sur tous les abonnements avec le code Bliss en majuscule et d'ailleurs. School Move, c'est m o u v à la fin. Alors merci Le Mouv de soutenir Blé Cerise. Et maintenant, place à l'épisode. Bonjour, je suis Clémentine et je vous accueille sur le premier podcast qui vous parle de Maternité autrement.

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Vous entendrez ici des femmes qui vous raconteront leurs expériences de mères sans filtre et sans compromis grâce à leurs récits. Vous serez, je l'espère, rassuré et émerveillé, réconforter et déculpabiliser. Bienvenue dans le merveilleux monde d'une maternité décomplexée. Bienvenue chez BLESSES. Certains sujets sont tellement terrifiants que le simple fait de prononcer leur nom réveille en nous les pires cauchemars. Il m'aura fallu du temps pour oser aborder celui ci. Et pourtant, je suis persuadé que c'est bien en affrontant nos terreurs qu'on les domine et en les verbalisant qu'on peut empêcher qu'elles se reproduisent.

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Aurélie était loin, bien loin du moindre cauchemar, quand elle a confié son premier né à une baby sitter parfaite, recrutée avec soin et briefés sur tous les points. Mais le point qu'elle ne pouvait pas envisager, c'est l'impulsion qui s'empare de certains adultes excédés au contact d'un bébé qui aurait beaucoup pleuré ou poussé le cri de trop. Ce geste impensable et pourtant intentionnel et ultra violent, transforme l'humain en animal et l'enfant en une poupée de chiffon impuissante, secouée avec une force telle qu'elle peut être mortelle.

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Aurélie pensait comme nous toutes que ça n'arrive qu'aux autres, mais c'était sans compter les statistiques édifiantes qui montrent que plus de 200 bébés sont encore victimes de ce Coumans chaque année, que 20 en décèdent et que 75 ans gardent des séquelles irréversibles. Et ce, sans aucun profil type d'adulte secouèrent. Dans cet épisode, Aurélie retrace pour nous les heures, puis les jours insoutenables qui ont suivi cette journée du 4 août 2016 où elle a vu sa vie basculer. Elle raconte l'effroi, la peur, les soupçons et tout le parcours médical, psychologique et judiciaire qu'elle et son mari ont dû traverser pour faire la lumière sur cette affaire et sauver leur petit garçon.

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Bonjour Aurélie, bonjour Clémentine. Merci d'être là aujourd'hui. Merci à toi. Merci d'être là, surtout quand on va aborder un sujet pas facile. Un sujet pas facile, mais important et historique. On parle de tout ce sujet, du bébé secoué qui est un sujet qui donne des frissons, qui qui nourrit des cauchemars et qui est peut être une des plus grandes peurs que tu peux avoir quand tu es jeune maman et que tu commences à vivre une parentalité ou objet de confier ton enfant à quelqu'un.

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Je suis contente qu'on en parle en ce moment. En plus, parce qu'en cette période de confinement, la violence faite aux enfants grandit malheureusement de jour en jour.

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Et donc, c'est important de rappeler que voilà, il y a beaucoup d'enfants qui subissent ces violences, que ce soit de leurs proches ou des gens qui les gardent. Merci d'incarner cette parole et ce sujet délicat. Alors on va commencer par une petite présentation. Je vais te demander s'il te plaît, ton nom, ton prénom, ton âge, d'où tu viens, ce que tu fais dans la vie et de qui est composé ta famille, s'il te plaît.

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Alors je m'appelle Aurélie, j'ai 37 ans, je fais du marketing. Je vis à Paris et ma famille est composée de Bastien, qui est depuis un petit peu plus de 8 ans de nos deux enfants. Donc Raphaël, qui a 4 ans et demi, et Alma, qui a deux ans et demi.

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Quand est venu l'envie de ce premier enfant avec Bastien et très naturellement et très rapidement.

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On s'est marié, on s'est marié en juillet 2015, on est partis en voyage de noces. Et puis j'avais arrêté la pilule juste avant et je suis revenu du voyage de noces. J'ai fait un test de grossesse parce que je savais que j'étais enceinte alors que je n'avais pas encore de retard de règles. Mais là, tu fais partie de cette équipe là. J'étais, j'étais enceinte du type de celles qui savent avant même le test. C'est génial. Donc un bébé désiré est arrivé à point nommé.

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C'est parfaitement le bonheur. Comment s'est passée la grossesse?

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Est ce que c'était une grossesse sereine? Est ce que t'es plutôt du genre toi, cool ou stressée? La grossesse s'est passée de manière très sereine, facile. En plus, elle était entourée de copines enceintes, de copines avec un tout petit bébé ou même ma sœur qui était enceinte, qui avait trois mois de grossesse de plus que moi. Génial! Vraiment une grossesse? Pas facile. Moi, je n'avais aucun problème de santé. J'étais un peu fatiguée, mais voilà, je dormais tôt le soir.

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Et puis voilà, j'avais comme moi à m'occuper.

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Donc facile et sereine.

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D'accord, donc, toi avait prévu d'arrêter combien de temps de reprendre le boulot? Au bout de combien de temps? Le minimum? J'ai pris, j'ai pris 12 semaines.

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Oui, normalement, je n'avais pas prévu de m'arrêter, sachant que je devais accoucher en mars avril et que, du coup, il y avait les vacances qui arriveraient assez rapidement après la reprise du boulot. Donc je m'étais dit ça, c'était bien de renouer le boulot, de repartir en vacances et de réattaquer réellement après en septembre. Et alors? Du coup, vous aviez anticipé un mode de garde. On avait fait une demande du coup à la crèche à Paris.

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Rires Quand on est ensemble 4 cinq mois, je sais, je crois que c'est.

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Je crois que maintenant, c'est 5, 6 mois. Mais c'est quand même très tôt, c'est à dire limite. En même temps que s'inscrire à la maternité, faut s'inscrire à la crèche. Donc, on avait déposé un dossier et on a su. On a su en mai. Donc Raphaël était déjà né. Mais on a su en mai à la commission, le 2 mai, que je me sentais hyper content. Génial. Et puis, à partir de septembre, c'est ça.

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Et toi, tu accouchaient en mars? En mars. Donc, il y avait un battement de quelques semaines.

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Je vais reprendre le boulot mi juin et voilà, j'avais le mois d'août en vacances. Donc, il faut que je trouve quelqu'un pour regarder Raphaël de mi juin à août.

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Et tu disais que tu ferais comment? À l'époque. Du coup, quand j'étais enceinte déjà, j'avais commencé un peu à me renseigner et on m'avait conseillé. C'était un site à l'époque pour recruter des baby sitter qui fonctionnait très bien. Il fallait être inscrit pour s'inscrire. Il fallait être parrainé par plusieurs personnes du gourou. À côté, pour les baby sitters, c'est pareil. C'était vraiment un site pour le coup qui faisait que de la mise en relation. Donc, le site ne s'engager pas du tout sur les baby sitters.

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Mais pour que les baby sitter soient inscrites sur le site, il fallait qu'elles mêmes soient cooptés par une famille et une autre baby sitter. Ça a commencé à être enseigné dès la grossesse. D'accord. Et alors, comment s'est terminée cette grossesse? Et l'accouchement? Comment s'est il passé? Écrivain? Très bien. Très rapide parce que je suis allé chez ma gynéco pour un rendez vous de suivi, un rendez vous de suivi en fin de grossesse. J'étais à 37 +5 quand je suis arrivé chez la gynéco et me demande si tout va bien.

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Je dis oui. Bon, j'ai un petit peu mal au ventre, mais en même temps, en fin de grossesse, j'imagine que c'est normal.

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OK, pas de souci, elle m'installe pour me sculpter. Et là, je la vois qui sourit et qui me dit en fait, c'est incroyable. Vous n'avez pas plus mal au ventre que ça? Non. Pourquoi? Je me dis bien vous êtes, vous êtes acette.

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Je crois que j'ai pas trop compris charnellement.

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C'est bien bonne élève.

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Et là, je réalise. Et elle me dit Mauffette, vous êtes venue comment? Je suis venue en métro? J'avais traversé tout Paris parce qu'à l'époque, j'habitais dans le 15e et ma gynéco dans le 11ème. D'accord, elle me dit il faut partir à la maternité. Hallucinant mes limites. Elle voyait la tête là.

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Elle me disait Il ne faut pas partir à la maternité parce que parce que toi, t'avais rien senti. A pas de contractions.

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J'avais mal au ventre, effectivement, et je me sentais vraiment lourde. Ma mère était venue déjeuner avec moi le midi et elle, on se fait un resto. J'ai mal au ventre. Je préfère qu'on mange tranquille à la maison.

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Mais c'est tout, docteur, ta tracé à la main, Verdeau.

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Je me suis posé la question en me disant Est ce que je repasse chez moi? Parce qu'elle me dit par contre, vous, à la maternité, mais vous prenez un taxi, vous n'y allez pas à pied, en bus ou en métro.

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Vous êtes mignonne, ok? Et en plus, est ce que c'est psychologique ou pas, le fait d'être dans le taxi? Qu'elle me dise que je vais accoucher. En fait, je pensais vraiment avoir mal.

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Ah oui, quand même. Je sais pas si je passe une mi temps. J'ai bien raison. C'est elle qui m'a dit Vous avez accouché, donc là, j'ai eu mal. Je sais pas. J'avais vraiment mal pour l'eau.

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Et quand même, d'accord. Et après, ça a continué d'aller en arriver là.

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J'arrive à la maternité. J'ai dû avoir la péridurale à 19 heures. Ça a ralenti un peu le travail, mais du coup, Raphalen à 22h30 21h30, j'ai vu ma gynéco arriver. Elle avait fini ses consultations.

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Kouki. Oui, tu l'a retrouvée alors que vous étiez quittée il y a pas si longtemps.

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Et puis, ça s'est fait super. Je ne sais pas. J'ai trois trop poussé. C'était OK. C'est ce qu'on appelle un accouchement facile. C'est ça? D'accord. Bon. Et alors? Vous avez rencontré, rencontré cet enfant, ce premier enfant?

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Où il le moment où on me pose rafale sur le ventre?

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C'est oui, c'est une je sais par une vague d'émotion, d'amour.

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C'est incroyable, incroyable. C'est l'un des plus beaux moments de ma vie, je crois vraiment. Elle se pose sur mon ventre. C'est tellement magique. Et Ravel, c'était quel genre de nourrisson? C'était un petit bébé. Au tout début, je me souviens. On l'avait appelé le père tranquille. Il était, il était cool. Il n'avait pas trop ses cris, ses pleurs de fin de journée que toutes mes copines avaient avec leur bébé, par exemple.

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Il pleurait quand il avait faim, mais il était. Il était cool quand il pleurait trop.

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Une sortie en poussette local. Mais bon, rien a rien à signaler, signale un enfant.

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Un bébé facile? Ouais, ouais. Et alors? Les semaines ont passé. Ce congé mat, c'est terminé et il a fallu du coup penser à la suite. Alors toi qui avait commencé à prospecter un peu ce site de baby sitter? Comment tu t'es organisé pour justement cette période entre finalement? Ta reprise du boulot était vacances.

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Alors du coup, je suis passé par ce site. J'ai posté une annonce pour expliquer notre besoin. Besoin d'une personne qui soit disponible juin, juillet et début août pour garder Raphaël, un nouveau né. Du coup, je voulais quelqu'un qui a l'expérience des nouveau nés. Du coup, on a passé des entretiens. Oui, tu choisis au hasard.

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On a choisi quelques unes. On a dû passer 5, six entretiens à peu près. C'était quoi vos critères? Je voulais quelqu'un de majeur.

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Je voulais quelqu'un qui a l'expérience des nourrissons, quelqu'un qui ait les références. Et puis surtout, de voir en fait, pendant la rencontre, comment elle allait réagir vis à vis de Raphaël, sachant que du coup, quand la personne arrivée a laissé Raphaël soit dans mes bras, soit dans le cosy et vous voyez comment réagissaient l'ananas et si elle demandait à prendre un fait pareil? Ça, c'est un bon test, effectivement, pour voir le comportement. Naturellement, en fait, comment est ce que vous faisiez passer les entretiens à deux avec Bastien?

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Oui, oui, d'accord. Moi, je ne voulais pas choisir entre les rendez vous. Au moment où Bastien était là, c'était important pour moi. Et donc, oui, on a eu sur les cinq.

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On a eu une jeune fille coup de coeur et après, on a rencontré une autre qui finissait ses études d'infirmière.

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Et là, moi y est. Je voulais elle, parce que déjà, elle arrivait à se laver les mains. Ensuite, elle s'est directement dirigée vers Raphaël et lui. Elle lui a parlé. Elle m'a demandé si elle pouvait le prendre dans les bras. Déjà de Feeding. Très bon feeling. Voilà, elle cochez toutes les cases. Et puis elle était infirmière et moi, j'étais. J'étais trop contente qu'elle soit filmée. Je me suis dit Mon Dieu, je ne pouvais pas rêver mieux.

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En fait, c'est la pépite, c'est la pépite. Et en plus, ça nous dit qu'elle a fait un stage, son stage de néonatales équerres. Et là, j'ai l'impression d'avoir trouvé la perle. A bas le CV parfait. Le sommaire fait tout bien. Et ce jour là, donc, vous avez le coup de coeur tous les deux. Bastien. Est ce que l'entretien dure plus longtemps qu'avec les autres et que vous creuser un peu plus qu'avec un peu plus?

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Du coup, là, on lui demande les références. Oui, qu'elle nous donne. Elle nous donne du coup trois noms de famille dans lesquelles elle avait l'habitude de babysitting. Elle avait l'habitude de faire des dons dans une famille de trois enfants.

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D'accord. Et alors? Quand vous avez refermer la porte derrière elle, vous vous êtes dit c'est bon. On a trouvé la perle.

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Ouais, on dit c'est bon, c'est elle.

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Est ce que tu a appelé? J'ai afférences qu'elle m'avait donné. J'ai appelé les références, j'ai posé des questions et on m'a dit elle est super. Elle aura une maman qui m'avait dit Ce qui est bien, c'est que si jamais il y a un problème, elle aura les bons gestes. J'ai besoin de cette phrase. Si jamais il y a un problème, elle aura les bons gestes et ça m'avait en même temps un peu angoissé. Quel problème il pourrait y avoir?

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Et en même temps, je m'étais dit voilà, c'était quand même rassurant et tout en me disant mais finalement, c'est un coup de fil. Je ne sais pas qui est cette nana à qui je parle. Je ne sais pas si elle est réelle. Je ne sais pas si c'est pas finalement la sœur de la baby sitter en question, car j'en sais rien. Oui, mais les voix que tu entendais quand même au téléphone?

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Isabelle Blais ou mère de famille, je posais des questions.

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Voilà, voilà, je creusé un peu. Mais bon, un coup de fil, jamais. On sait pas trop.

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Et donc ensuite, vous? Comment ça s'est passé? Vous avez confirmé cette jeune fille? Oui, après du court, le lendemain, on l'a appelé. On lui a dit que j'en serai ravi. Kevin gardait Raphael, elle avait l'air contente et on se donne rendez vous.

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Je sais plus. Quinze jours après, je crois pour faire l'adaptation.

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Et puis, le lendemain, elle nous renvoie un texto en disant Oui, la vie étudiante à Paris, c'est dur, elle ou non d'une petite augmentation?

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Ah oui, d'accord.

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Et elle avait dit sentir que maman est plus.

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Ouais, je pense. Et elle en a joué. D'accord, mais j'aurais une augmentation significative et significative.

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Je me souviens plus ni de combien on l'a payé par semaine, ni de quel était l'augmentation. Mais c'était pas une augmentation de 10 euros. C'était, c'était une augmentation significative. Exactement, ça devait être plus de 60 euros par semaine, tout comme ça.

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Ouais, ouais, mais moi, j'étais fin. J'étais tellement décidée que c'était elle. Je dis oui, je négocie, mais je sais qu'il nous faut, tout en me disant de toute manière, si on lui dit non, elle va trouver mieux ailleurs. Elle va nous planter. Oui, je la veux, je la veux.

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Donc, comment s'est passée l'adaptation? Est ce que t'es restée avec elle au début? Oui. Les derniers jours, je pense qu'on a dû faire une adaptation sur deux ou trois jours où elle venait. Du coup, elle passait des bouts de journées avec nous. Elle a dû passer deux heures.

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Enfin, je n'ai pas de souvenir précis. C'était c'était facile. Elle a enregistré un string, un fouet.

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Elle est habillée avec Raphaël.

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Oui, ta première impression du premier rendez vous se confirmait. Oui, je me sentais prête à la laisser voler de ses propres ailes. Avec ton, l'adaptation s'est bien passée. Je crois que le premier jour où j'ai repris le travail comme quand même, c'était un gros pas. Je pense que ce premier jour là, c'est ma petite sœur qui était venue garder Raphaëlle pour que je sois vraiment sereine quand même. Mais bon, le deuxième jour, du coup, c'est la baby sitter qui est venue s'en occuper.

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Et voilà, on a commencé à trouver notre rythme. En juin, tous les quatre, à l'arrivée, Bastien partait. Ensuite, elle est arrivée. Moi, je restais toujours un petit peu avec elle et Raphaël, une demi heure à peu près avant de partir pour la Chine, s'est préparé. Je regardais un petit peu comment elle s'en occupait. Ça me permettait de discuter avec elle. Comment ça se passait après? Quand tu partais au boulot et envoyait des petits objets dans la journée?

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Des photos, des petits messages pour te raconter comment se passait sa journée, alors? Non, pas du tout. Si je ne demandait rien, elle ne m'envoyait rien. Et le soir, quand tu rentrais, elle te faisait un débriefe de la journée ou le soir.

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Par contre, elle me faisait un débriefe près. Du coup, c'était une discussion, c'était plus facile. Moi, je connais beaucoup de monde. Elle me répondait, elle me répondait. Racontait tu la santé, comment tu la sentais à l'aise? Tu sentais qu'elle avait pris ses marques chez vous? Oui. J'avais le sentiment que j'avais le sentiment qu'elle aimait Raphaël, qu'elle l'aimait bien quand elle a été touchée par lui. Oui, elle arrivait le matin. C'était mon amour.

[00:18:59]

L'amour très, très répressive, sera démocratique.

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Elle était très limite.

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Limite too much more too much bébé? Ouais, un peu too much.

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Mais bon, après, je me disais c'est son c'est sa nature, c'est qu'elle l'aime tant. Tant mieux dans l'idée. OK, tant mieux.

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Et toi, tu étais sereine au boulot. T'arriver a réussi à reprendre le boulot. Du coup. Sereinement, sereinement. En plus, c'était les idées. C'était le rythme était là. C'était plus cool. J'étais contente de reprendre le boulot. J'étais contente de retrouver ma collègue. J'étais très contente d'attaquer aussi cette nouvelle vie de maman, de travailler.

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Je venais d'arriver à tout concilier. C'était une période difficile. C'est chouette, car dans la vie, on a une belle vie. Je me disais on a vraiment.

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On a un atout pour être super heureux et c'est chouette. Donc votre petit rythme s'installe et tout roule comme comme tu l'était imaginé en fait avec cette fille. Cette petite pépite que tu avais dénichée, Koyré, OK. Est ce qu'il y a des signes avant coureurs? Est ce que tu remarques des choses dans son comportement à elle qui change?

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Il y a des petites choses qui qui m'agace, tout ce qui m'agace. Par exemple, un jour, j'avais rendez vous justement chez le pédiatre pour faire un vaccin. Et donc, dans ce cas là, on met des petits patchs sur les cuisses des bébés pour désensibiliser la zone. Et du coup, je lui explique que j'ai besoin qu'elle pose le patch une demi heure avant le rendez vous chez le pédiatre que je lui explique. Et là, elle m'a tout de suite relish.

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T'arrête tout de suite, c'est mon métier. Je sais comment poser un patch. Bon, OK, très bien. Tant mieux parce que moi, perso, j'étais allé sur Internet pour regarder où il fallait le coller. Est ce que c'est sur les fesses, sur les cuisses? À cet âge là, la fesse, la cuisse d'un un gros bourrelet, quoi, donc? Je me dis OK, très bien. Bien arrivé chez le pédiatre et me dit le patch, j'ai posé n'importe comment.

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Je lui dis Excusez moi si la baby sitter qui en plus, cette infirmière qui me dit qu'elle savait bien la prochaine fois, vous lui direz que ce cas là est pas là. D'accord.

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Du coup, c'est vrai qu'elle aimait bien utiliser un petit peu sa carte infirmière. Un jour, elle Mapei envoie un texto en disant que Raphaël pleurait. Du coup, je lui demandais ce qu'il a de la fièvre. Je lui réponds Mais s'il y a de la fièvre. Et là, elle me répond Il est pire, étique. Moi, j'ai tapé sur Google appuieraient. Qu'est ce que ça veut dire? Je ne sais pas. Et ça veut dire sans fièvre.

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Alors plus juste me répondre non, il n'y a pas de fièvre. Elle est bien un petit malaise. Son petit jargon? Un peu, madame, je sais tout autre chose qui m'avait un peu contrarié pour le coup. Et ça, je lui avais dit qu'un jour pareil, je devais récupérer Raphaël pour aller directement. Je ne sais plus où elle arrive avec Raphaël en poussette. Elle n'avait pas attaché ça. Ça m'avait vraiment contrarié et je dit Mais il faut l'attacher.

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Et là, je me rends compte que j'ai l'impression qu'elle ne sait pas l'attacher. Je la vois galérer avec la ceinture de la poussette et ça faisait bien 3 semaines qu'elle gardait Raphaël ou Boula et du coup, ça m'avait un peu contrarié. Je lui avais dit j'avais dit Quand tu ne sais pas, je me dis que tu ne sais pas. On en reparle et je te réexplique. Pas de problème. Mais par contre, tu latâche quoi? La tache?

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Un bébé dans sa poussette.

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C'est la base, la base, ça petite, ce petit ressenti. Tu, tu en fais quoi? J'en fais rien. J'en fais rien en plus. Là, on doit être grosso modo en juillet, je pense. Et puis elle, elle m'avait prévenu qu'il y avait la dernière semaine de juillet. Elle ne pouvait pas travailler parce que elle allait faire du baby sitting. Elle s'est engagée il y a longtemps avec un problème. Je m'étais organisé du coup pour faire garder Raphaël avec ma mère et ma sœur.

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Cette là que cette petite coupure qui finalement, je pense, nous a fait un peu de bien. Et alors, au retour et au retour, elle me dit que c'était horrible.

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Lui, comment s'était passé la semaine puisqu'en plus, je crois qu'elle partait dans un lieu de vacances? Je ne sais plus, mais elle me dit que c'était horrible. Elle n'a fait que s'occuper des trois enfants dans une chambre et pouvait même pas sortir. Elle me décrit un truc horrible à crever parce qu'on s'en occupe aussi la nuit.

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Bon, moi, je passe à autre chose parce qu'en même temps, ça me regarde pas. Je trouve l'histoire un peu un peu glauque, un peu glauque.

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Et puis puis là, on est début août reprend.

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Donc on est début août. Et vous, vous partez en vacances. Peu de temps après? Oui, c'est ça. OK, reste une engrosser, je crois. C'est la dernière semaine. Il reste 10 jours.

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D'accord. Et alors? Ce fameux jour est là. En fait, sur cette semaine là, Raphaël se met à régurgiter.

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S'il n'avait été jamais arrêté, jamais arrivé. Et il a quatre mois à ce moment là. Donc c'est bizarre de se mettre à régurgiter à quatre mois et régurgite suffisamment souvent pour que moi, je me bats pour que je dise il faut que je prenne rendez vous chez le pédiatre pour en parler quand même. Parce que c'est pas facile, pas normal. Et puis cette semaine là, pareil. Un jour, elle m'envoie un texto où elle me dit Raphaël n'a fait que pleurer toute la matinée.

[00:24:27]

Je suis au bout de ma vie. Mon voisin, moi, je suis au bureau, donc du coup, je l'appelle, tiens, puisqu'en plus de m'envoyer par ça par texto, je l'appelle direct et je lui dis Mais qu'est ce qui se passe? Est ce que ça va? Est ce que je rentre? Est ce que tu veux que je rentre? Parce que ma mère me l'avait dit. En fait, je peux rentrer. Je me débrouille et elle me dit.

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Entre temps, il s'est calmé, il s'est endormi. Mais bon, ça doit être les dents. Il n'a fait que pleurer toute la matinée.

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Elle a une voix, commente au téléphone jacent, un peu agacé. D'accord, je lui dis que dans ces cas là, je préfère qu'elle m'appelle et qu'elle me dise de plutôt que m'envoyer un texto. Je suis au bout de ma vie. Ouais, c'est très fort comme l'expression joie de ma vie. Oui, c'est un peu.

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Ouais, ouais, c'est pas approprié. Et en plus, ça, tu busage. Lui, tu lui dit. Le soir, ça va être le 2 août, je dirais OK. Et puis arrive le 4 août et le 4 août.

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C'est fou comme je me souviens de chaque chaque moment de cette même cette matinée. Je me souviens du biberon de Raphaël à 6 heures du mat entre nous, qui régurgite. Ça me contrarie tout.

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Elle arrive comme tous les matins.

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Et puis ce matin, je sais pas. J'ai pas envie de partir et je traîne. Je traîne à la maison, je traîne avec Raphaël.

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Et puis, elle me dit une phrase bizarre quand elle voit je ne veux pas partir idiote. Je ne sais pas comment vous faites pour confier vos enfants à des gens que vous connaissez pas. Je mets fin dans ma tête, je me dis que j'ai vraiment pas un discours. Elle ne rend pas compte que ce n'est pas approprié de dire ça quoi? Je me suis pas bien quand je pars, mais encore une fois, je n'écoute pas trop.

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Je me dis c'est comme ça, il faut aller travailler. Et puis, je pars déjà avec mes collègues.

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Et je reviens et là. Et là, elle m'appelle. Elle m'avait jamais appelé, c'est ça, donc je décroche et là, je comprends tout de suite, il y a quelque chose qui ne va pas.

[00:26:44]

Elle a une voix très, elle a une voix très angoissée et elle parle vite et elle me dit Je sais pas, raflait. Il est trop bizarre, il trouve bizarre, il a les bras rigides, il ne tient pas sa tête, il a vu dans le vague. Je crois qu'il est en train de mourir à.

[00:27:06]

Et là, le sol se dérobe sous moi, je sais même pas comment expliquer ce que je ressens à ce moment là, c'est une rupture intégrale de mon corps coincé. Je ne me rends pas compte, mais je dois hurlés parce que je suis dans mon bureau et tous les gens de mon bureau du Plateau sur lequel je suis tout le monde arrivent et en fait, dans ma tête. Dans ma tête. Mais en fait, je me dis il faut que je sois calme parce qu'il faut qu'elle soit calme.

[00:27:35]

Il faut, il faut qu'elle appelle les pompiers. Du coup, je me revois lui dire Ecoute, calme toi, j'ai besoin que tu sois calme. J'ai besoin que j'appelle les pompiers et j'ai besoin que tu leur raconte ce qui se passe. Il faut que tu te calme. J'appelle les pompiers. Donc, j'avais une fille. Si tu prends un téléphone fixe comme ça, je veux rester en ligne avec toi. Après moi, je ne sais plus exactement comment ça se passe, mais je me retrouve dans la voiture d'un de mes collègues qui m'emmène, qui me demande de le guider.

[00:28:04]

Mais je fais le chemin tous les jours depuis trois ans, mais je suis incapable de le guider. Retrouver mon adresse pour la mettre dans le GPS, ça me paraît compliqué.

[00:28:18]

Je suis au téléphone avec elle. J'essaie d'appeler Bastien.

[00:28:20]

Tu restes non stop au téléphone avec elle, tu l'entends appeler les pompiers. Je l'entends comme tu sais, les pompiers sont en route.

[00:28:29]

Oui, elle me dit que les pompiers sont en route. Entre temps, moi, j'ai raccroché pour appeler Bastien. J'essaie d'appeler Bastien une fois, deux fois, trois fois, dix fois, vingt fois.

[00:28:37]

J'ai des et je ne veux pas du laisser de messages complètement alarmants. C'est important, rappelle moi. J'en étais sushi soucis en rayon. Ça, c'est important, rappelle moi. Il me rappelle pas dans la panique. J'ai besoin d'appeler quelqu'un. J'appelle ma mère. Vacances en Bretagne. Je pense que le fait d'avoir ma mère au téléphone hurle au téléphone. Je me mets à pleurer. Je revois mon collègue qui me met la main sur la cuisse. Calme toi, ma mère, qui va maintenant avec du recul, je me dis C'est horrible ce qu'elle a dû vivre parce que j'étais en panique.

[00:29:08]

Je me souviens qu'elle me dit qu'elle me toise et ma mère est médecin. Donc quand elle a un côté, ça a un côté très apaisant pour moi de parler. En plus, elle me dit tout et si l'on était petit, a fait des convulsions. Ne t'inquiète pas, les pompiers arrivent. Ça va bien se passer, rappelle moi. Moi, quand je n'arrive toujours pas à joindre Bastien. Je rappelle la baby sitter qui me dit que les pompiers sont en train d'arriver.

[00:29:36]

Elle te dit comment est Raphaël? Elle me dit que Raphaël vient de vomir. Je lui dis il est toujours en vie. Moi, j'ai cette espèce de notion de me dire cette phrase. Je crois qu'il est en train de mourir. J'ai l'impression que je vais arriver trop tard et qu'il répond pas.

[00:29:52]

Je tâcherai de le défoncer. Moi, je me dis mais je vais finir par là. Il faut qu'il décroche. En fait, j'y décroche avant parce que dans ma tête, je me dis je ne peux pas. Je ne peux pas l'avoir au téléphone et lui dire ton bébé est mort. Il faut qu'il décroche avant qu'il comprenne que c'est important et il faut qu'il y a un chemin qui se fasse.

[00:30:14]

Là, on arrive enfin. Mon collègue, du coup, je ne sais pas comment, mais on arrive au genre dix minutes, un quart d'heure. Quand j'arrive, je vois qu'il y a le camion des pompiers qui est garé juste en bas, donc je cours, je cours, j'arrive et là, je vois qu'il y a trois pompiers dans l'appartement et je vois rappelle qui est étendu sur le canapé, est en couche et il me voit.

[00:30:39]

Mais il ne voit pas, en fait. Il a les yeux entrouvert. Il est blanc, il est blanc.

[00:30:43]

Il est blanc, livide, livide. Il lève tout bleu. Il a les yeux entrouvertes qui me voient, mais en fait, il ne réagit pas du tout, du tout. Et elle allait où?

[00:30:58]

Je n'ai pas souvenir d'elle à ce moment là. J'ai juste juste le pompier qui me dit Vous prenez son carnet de santé, un bodys et on empara par un équerres.

[00:31:07]

Et puis on part là, on part, on descend. Donc là, je prends rafale dans les bras. Ah, c'est toi qui le porte. Et là, c'est moi qui porte dans le camion. Je regarde dans les bras. Et elle est où elle? Elle ne veut pas venir au début. Et puis moi, je dis qu'en fait, j'ai besoin qu'elle vienne parce que je ne sais pas ce qui s'est passé. J'ai besoin qu'elle vienne parce que pour expliquer aux bien sûr, aux médecins et tout ce qu'entretemps a réussi à voir Bastien?

[00:31:31]

Toujours pas. On arrive à Équerres, on est pris en charge tout de suite, le temps de faire d'enregistrer les papiers carte Vitale. Tout ça, c'était la visiteurs qui avaient Rafale dans les bras. Et à ce moment là. Est ce que vous échangez? Est ce que tu lui redemande ce qui s'est passé? Je vis demain. Oui, je lui redemande. Je lui redemande. Je parle très peu. Je pense que je suis complètement focalisé.

[00:31:54]

J'ai l'impression que mon cerveau marche à mille à l'heure. En même temps, elle est complètement ralentie. Donc, je pense que je parle très peu. Je lui demande juste ce qui s'est passé et elle répète les mêmes mots à rien. Il pleurait.

[00:32:06]

J'ai voulu lui changer sa couche et là, je ne sais pas ce qui s'est passé. Il a eu les bras rigides. Il n'est plus sa tête. Il avait la nuque molle et les yeux dans le vague, les yeux dans le vague. Il a eu les yeux dans le vague.

[00:32:23]

D'accord. Et alors? Bastien vous rejoint? En bout de combien de temps? Bastien nous rejoint. Du coup, à partir du moment où je l'ai eu au téléphone, il est arrivé super rapidement. Il nous rejoint. Je le vois rentrer dans le box et à mon Dieu, le voir arriver. Je me mets à pleurer. Je n'avais pas pleuré, je crois depuis le début, mais je me mets à pleurer comme si vous saviez. Il est là.

[00:32:44]

On est une. Il est là, ça va aller quoi chez l'espèce de soulagement de me dire je suis plus seul à affronter ce qu'on vit.

[00:32:57]

Les nouvelles, les examens, les machins, je ne sais pas. Mais est ce que à ce moment là, est ce que tu penses que ça peut être de la faute des visiteurs? Non, papa? Est ce que tu penses qu'elle peut te cacher quelque chose qu'elle ne te dit pas tout? A ce moment là, à ce moment là, parce que. On l'a choisie parce qu'elle était infirmière. On est à l'hôpital, on nous demande tout ce qu'on nous demande l'infirmière, le médecin, les pompiers, tout le monde.

[00:33:25]

Qu'est ce qui s'est passé? Les gens me disent c'est important de savoir ce qui s'est passé parce que ça peut déterminer.

[00:33:33]

Ça peut déterminer ce qu'il a et les examens qu'on va lui faire. Et je me dit elle est infirmière s. Elle sait à quel point c'est important d'être honnête.

[00:33:41]

C'est dans la tête, c'est impossible qu'elle nous mente.

[00:33:46]

Et alors, Équerres, qui est quand même censé être l'endroit où elle a effectué son stage? César de l'infirmière.

[00:33:55]

Et quand Bastien arrive ici, on nous avait prévenus qu'on allait faire un scanner pour Raphaël. Et du coup, on nous avait dit on vient vous chercher au bout du couloir et du coup, je dis ça. Mais j'ai pas compris où était mon appareil. Je comprenais pas. Il fallait répéter 10 fois les choses. J'ai pas compris où était la salle de scanners et je me Zogby se tourne vers elle et lui dit Tu vas savoir, ça va me rappeler des souvenirs de croiser des des collègues.

[00:34:24]

Il y a toujours. Le petit mot gentil, en plus, est toujours très gentil avec les gens. Et elle répond pas. Elle répond dans le vague. Oui, et dans ma tête, je me dis. Il y a un truc, mais en fait, je m'attache pas à ça parce que à ce moment là, je m'en fous. Je pense qu'à Karavel, je veux qu'on trouve ce qu'il a et ça fait tilt dans mon cerveau. Je me dis il y a un truc qui réagit de manière chelou, mais je vois, je n'y fait pas.

[00:34:53]

Attention, je balaye le truc moi aussi. Dans ma tête, je me dis elle est en état de choc comme moi.

[00:34:58]

Donc, c'est vrai, il y a ça aussi, c'est vrai à ce moment là. Pourtant, vous êtes finale, vous avez subi le même choc. Elle a vécu aussi un trauma. Dans ma tête, je me dis bien pauvre la pauvre, ce qu'elle vit, c'est ardo de devoir s'occuper d'un bébé qui fait un malaise. Comme dans ma tête, je me dis la.

[00:35:18]

Oui, en tout cas, tu englobe aussi, dans le même choc que quand vous êtes à l'étroit, tous les.

[00:35:26]

Oui, et on est resté longtemps parce qu'on a fait du coup le scanner. Entre temps, la publicitaire était partie et c'est après, après les résultats du scanner. On a senti, on a senti un changement dans l'attitude des personnels soignants. Là, il y a une petite qui est revenue nous voir en nous disant rappeler la baby sitter. C'est ce qui s'est passé. On n'avait toujours pas, nous, le résultat du scanner. On ne savait pas du tout ce que ça voulait dire.

[00:35:55]

Et il y a un interne qui vient, chirurgien qui vient et qui nous montre les images du scanner et qui nous dit Voilà, il y a un hématome. Donc, en fait, il y a du sang dans la tête, un saignement dans la tête de votre bébé. Le sang au contact des membranes du cerveau a provoqué une crise d'épilepsie. Donc, il a fait le malaise qu'il a bien fait. C'était une crise d'épilepsie qui était provoquée justement par l'hématome.

[00:36:23]

Maintenant, il faut savoir à quoi est due l'hématome. En sortant, j'ai ma mère au téléphone qui me dit peut être que c'est un petit anévrismes. Peut être que chez les habitants, les petits anévrismes, nos petits vaisseaux qui pètent, ça fait du sang. Et peut être que c'est ça. Quand, quand j'en parle aux médecins, il me dit non, non, non, non, non, c'est pas en gros, c'est pas Natuurpunt, c'est pas venu naturellement.

[00:36:49]

Il y a une cause, il y a une cause extérieure.

[00:36:53]

Et on nous parle pas encore du bébé secoué à tel moment dans ma tête, je me dis bon bah la baby sitter. Elle a dû le faire tomber à un moment donné et elle ose pas nous le dire. On nous dit rappelez la baby sitter et tout ça, c'est Besson qui s'en occupe.

[00:37:10]

J'ai rafale dans les bras et je ne veux pas, je veux juste me concentrer sur lui et lui donner l'énergie, l'énergie, le fluide, l'amour. Le voilà qui, je crois, rappelle ou lui envoie un texto. Mais elle, elle reste figée sur sa version.

[00:37:28]

Alors elle répond quand même, mais en servant toujours la même version. C'est ça que vous disent les médecins? Est ce qu'il y a une opération à faire sur Raphaële et qu'il faut attendre d'info pour vraiment? On n'a aucune info. On sait qu'il a ça. C'est tout ce qu'on s'est fait. Et quand on demande, mais du coup, ça va partir tout seul, il faut l'opérer, etc. On sait rien et on nous installe du coup en salle, dans une chambre en rias.

[00:37:53]

Et là, Raphaël vomit. Il y avait deux infirmières. Et là, quand il vomit, on sent un espèce de mouvement. Dans il y a plein de gens qui rentrent dans la salle. On lui reprend son périmètre crânien. Leur pensée est constante. On lui branche, on l'avait débranché le temps de la montée du box des urgences à la chambre de rire.

[00:38:14]

On leur branche du coup avec tous ses fils, etc. Et là, il y a cette tare. Mais c'est le patron du service qui vient. Il est entouré de gens. Six ou sept médecins. C'est hyper impressionnant et il nous dit qu'il a un hématome sous dural. Donc, on va voir comment se passe la nuit.

[00:38:39]

Il faudra peut être l'opérer. Raphaël À ce moment là, il est toujours dans les choux. Toujours dans les champs, il est dans les choux. Et puis là, il doit être 11 heures ou minuit.

[00:38:48]

On nous dit il n'y a qu'un seul des parents qui peut rester.

[00:38:52]

Il faut qu'il y en ait un des deux qui s'en aille. Et moi, je ne peux pas bouger. Sébastien qui, courageusement, gentiment, s'en va. Parce que, je le concède, vous êtes vraiment super dur pour lui de partir. Qu'est ce qui se passe à ce moment là, toi, quand tu te retrouves toute seul? Moi, je le regarde et je lui parle. En fait, tu lui parle et je passe toute la nuit à lui parler en lui disant qu'il faut que tu te batte.

[00:39:16]

Je ne sais pas ce que t'as, mais faut que tu te battes. Tu ne peux pas partir.

[00:39:21]

Je ne sais pas ce que t'as, on va le trouver et je ne vais pas lâcher. Et je pense que j'ai passé toute la nuit à lui parler. Et puis, en plus, en réa, on est réveillé. Enfin, il y a toujours quelqu'un qui passe pour prendre une constante température, etc.

[00:39:38]

Et puis le Rafale finit par s'endormir.

[00:39:42]

Et puis le matin arrive assez vite. En fait, je crois que je dors pas beaucoup. Lui non plus. Je ne me souviens plus trop.

[00:39:49]

Bastet revient assez assez tôt et là, on attend. En fait, on passe beaucoup de temps à attendre.

[00:39:55]

On nous dit d'attendre le médecin que le médecin va venir pour voir Raphaël qui va y avoir d'autres examens.

[00:40:03]

On nous explique qu'il va sans doute avoir des radios, un Irem en Ihrem assez vite. Voilà, donc on attend. Raphaël prend un biberon le matin. Il ne vaut mieux pas. La bonne nouvelle, c'est plutôt chouette. Il reprend un peu des forces. Hiré ouvre les yeux en entier, alors il est pas encore normal du tout. Mais il a les yeux ouverts. Il nous voir, il nous regarde. On sent qu'il nous voit et qui nous regarde à 24 heures, que moi, je n'avais pas vu ni voir ni il.

[00:40:36]

Azimuté quoi que ça, ça doit être comme ça. C'est un espace rassurant. Ouais, de soulagement quand même. Ta mère, que j'imagine tu continues à avoir au téléphone régulièrement, évoque des diagnostics. Ma mère me le redit, de rappeler la baby sitter. Elle me dit Il s'est passé quelque chose, Aurelie Banette. Il s'est passé quelque chose. J'ai ma meilleure amie au téléphone qui me dit Mais tu la prends, tu la colle au mur, tu demande ce qui s'est passé.

[00:41:06]

Et moi, je suis trop naïf. Peut être, mais pour moi, elle sera à côté de la plaque. C'est pas possible.

[00:41:17]

OK, on va lui redemander. On lui redemande. Mais pour moi, c'est vrai, on lui a trop demandé.

[00:41:25]

Et puis, c'est trop grave. Ce qui se passe donc pour moi, s'il s'était passé quelque chose à nous le dire fait ça me parait normal, humain.

[00:41:31]

Ça me parait être une attitude humaine. C'est ça humaine et de bon sens, de bon sens. Et puis, pour moi, c'est pas possible.

[00:41:42]

Après, je suis un peu surpris parce que le lendemain, on n'a pas de fin, pas de textos, de la baby sitter pour demander comment va Raphaël si comem me laisse.

[00:41:53]

Je suis surprise de ça et c'est surtout que après le surlendemain, on reçoit un texto de sa part nous demandant de lui faire son virement et le remboursement de son cher parce que Raphaël a vomi et du coup, elle a porté le T-shirt chez le pressing. Ça lui a coûté 8 euros. Non, je peux te croire.

[00:42:11]

Elle n'avait pas demandé de nouvelles de Raphaël. Donc, le lendemain, toute la journée se passe sans aucune nouvelle de la baby sitter. Et vous vous faites lier Reims et Reims le surlendemain, je crois. On est quand on met 3 jours pour faire chier Reims, on fait lierres Reims, on a pas le résultat tout de suite. Dans la foulée, on fait aussi les radios du squelette, donc il fait une radio de tout. On fédérait de tous ses membres Taqa.

[00:42:39]

On fait aussi un fond de l'œil et on fait un G. Donc un électro encéphalogramme.

[00:42:46]

OK, c'est un électroencéphalogramme. Tous les jours, on avait la visite du médecin et on attendait les résultats. Et donc, hier, Reims arrive et là, il nous écrit pour la première fois. Hématome sous dural et on est convoqué dans le bureau du chirurgien du neurochirurgien. Et pour la première fois, il nous parle de bébé secoué. Parce que qui dit hématome sous dural dit syndrome du bébé secoué. C'est ça ce que je découvre à ce moment là, c'est un hématome sous dural ne peut être provoqué uniquement par le sexe du bébé.

[00:43:21]

Ce qui, nous explique, il nous dit qu'il faut. C'est un acte volontaire. C'est une violence qui est volontaire, ça ne peut pas être un accident, ça vous le dit à la suite du diagnostic, donc quand même. L'explication est là, donc l'explication est là. Là où on l'a, c'est ça. Au bout de trois jours, on sait que ce n'est pas une maladie. On sait que c'est un hématome sous dural, qu'il y a également une hémorragie rétinienne.

[00:43:59]

En revanche, le squelette, les radios du squelette sont reviennes, nickel ou pas. Il n'y a pas d'autres fractures, fractures, etc. Et donc, là, le chirurgien vous explique que votre bébé a été secoué par quelqu'un, forcément. Alors, il nous dit Je vous invite à réfléchir à ce qui s'est passé et nous dit Mon rôle, c'est de prévenir le procureur de la République.

[00:44:27]

J'ai un devoir, c'est mon rôle. Je soupçonne une maltraitance chez ce bébé. Donc, je dois faire un rapport au procureur de la République. Je comprends pas trop encore tout ce que ça implique. Il nous dit ça. Et puis, ce qui nous sauve, je pense, c'est que assez rapidement, il dit que au vu de l'hématome et de la réaction de Raphaël, etc. Il dit que a priori, le Coumans aurait eu lieu juste avant la crise d'épilepsie.

[00:45:02]

Visiblement, il y a eu le Coumans qui a provoqué l'hématome et l'hématome a provoqué une crise d'épilepsie dans un délai de deux heures. Donc, c'était forcément dans un temps très court. C'était forcément un temps très long. Et c'est ça qui? Qui, du coup, l'accusait directement elle tesa. Et alors, qu'est ce que comment tu tu encaisses à cette annonce là, dans le bureau du chirurgien? Donc là, Jean-Sébastien est à côté de toi. Oui, on est tous les deux.

[00:45:28]

Il dit quoi, Bastien? On est un peu hébétés tous les deux, donc on dit pas grand chose, on essaye de comprendre exactement ce que c'est que le syndrome du bébé secoué, est ce qu'il vous montre? Non. Il nous fait la démonstration, nous montre pas de gestes, mais par contre, il nous explique les suites de ce qui va se passer d'un point de vue légal. Parce qu'il nous dit en gros Raphaële, là, on va attendre qu'il se stabilise.

[00:45:53]

On prévoit pas d'opération pour le moment. Donc là, vous restez à l'hôpital. On ne savait pas trop ce qu'on attendait. Pourquoi on restait si on restait? Parce que l'état de santé de Raphaël était encore considéré comme à risque, où on ne savait pas trop et on n'arrivait pas à avoir de réponse.

[00:46:10]

Clairement, c'était c'était flou. C'était fou, sachant qu'il nous avait dit qu'il n'avait pas l'intention de l'opérer. Oui, mais il était qu'il avait plus de soins.

[00:46:20]

Il avait son. Il avait son médicament qu'on lui donnait tous les jours. Mais ça, c'était moi qui, à la limite, c'était l'infirmière qui me n'apportaient et c'était moi qui lui donnait. Mais pour toi, il était capable de rentrer à la maison. Alors moi, je ne voulais pas rentrer.

[00:46:34]

J'étais complètement angoissé de me retrouver tout seul avec lui à la maison. Donc, j'étais quand même très, très rassuré de rester. Mais il avait repris du poil de la bête. Il est redevenu le petit bébé que vous connaissiez? Très fatigué, très fatigué. Il pleurait beaucoup la nuit. Il dormait plus. Il s'est mis à ce moment là à ne plus dormir, c'est à dire qu'il dormait sur 45 minutes ou une heure. Mais il se réveillait dans des hurlements, des hurlements que jamais on n'avait entendu.

[00:47:03]

Là, il a développé des pleurs qu'on ne connaissait pas jusqu'à présent.

[00:47:10]

d'Angoisse? Je ne sais pas. Les nuits étaient les nuits étaient vraiment Hadot. Je me revois arpenter les couloirs avec lui dans les bras. Il était inconsolable, inconsolable, inconsolable. Mais dans la journée, c'était beaucoup la nuit. Dans la journée, il allait plutôt bien. Il était encore très fatigué, etc. Mais il reprenait sa petite tête, ses joues. Il réagissait à on le mettait sur le ventre. Il commençait un peu à vouloir bouger.

[00:47:42]

Il reprenait vraiment du poil de la bête. D'accord. Et alors, comme chirurgien, vous dit qu'il va prévenir le procureur de la République? Vous avez pour consigne de ne plus la contacter. Ou au contraire, de faire comme si de rien n'était et d'entretenir la relation. Ça, nous dit il, nous dit surtout. Moi, je vous conseille de ne pas la relancer. Si elle ne vous contacte pas et à la limite, de ne pas répondre, si jamais vous appelle et nous a contactés.

[00:48:12]

Le problème, c'est pas posé à ma petite sœur est allé récupérer nos clés parce qu'elle avait toujours le jeu de clés. Donc, elle l'a croisé. Et en fait, ce qui est étonnant, c'est que ce n'est pas la baby sitter qui est descendue déposer les clés à ma sœur. C'est son copain ca soi disant elle était partie, etc. Donc c'est son copain qui a déposé les clés à ma sœur. Donc là, elle avait pris nos clés.

[00:48:34]

On lui avait fait son virement, donc il n'y avait plus aucune raison. Finalement, on se recontacte ni d'un côté ni de l'autre. Et alors, comment ça se passe après?

[00:48:43]

Une fois, une fois que ce terme est lâché, on est reçu à l'hôpital par l'assistante sociale qui nous explique ce que c'est que le bébé secoué. Est ce qu'on ne nous avait pas expliqué jusqu'à présent? On nous avait parlé du terme, nous avait expliqué que ce n'était pas vain, que ce n'était pas un jeu et que c'était volontaire, etc. Mais on ne nous avait pas montré que l'assistante sociale, elle, elle nous voyait pour compléter. Elle devait faire un rapport également au procureur de la République.

[00:49:17]

Eh oui, déjà, on sent que va être jugé et on sent qu'il y a des conséquences à ce qu'on va dire, etc. C'est déjà stressant. En plus, on nous convoque, c'est de l'autre côté de équerres et là, il faut laisser Raphaël tout seul et c'est bête. Mais moi, ça fait une semaine. Je crois qu'on est à l'hôpital. Je ne l'ai pas quitté et quand on le laisse, on va avoir la fièvre.

[00:49:47]

L'infirmière, on le laisse tout seul dans sa chambre, dans son lit, nous dit Bah oui, on passera. Mais on sait qu'elles n'ont pas le temps et que c'est dur. Parce que vous le laisser tout seul dans son lit, dans sa chambre, dans un couloir tout vide.

[00:50:02]

Tout ça, c'est hyper dur, c'est hyper dur. On part tous les deux. J'ai l'impression de l'abandonner. Et donc, elle nous explique. L'assistante sociale nous explique le syndrome du bébé secoué et le bébé secoué. Et elle nous montre. Et là, elle prend son sac, qui est un tote bag rempli avec plein de trucs. Elle le prend entre ses mains et le secoue de toutes ses forces et de toutes ses forces.

[00:50:27]

Tellement caser son portefeuille. Elle nous dit C'est ça le syndrome du bébé secoué et. Je reste scotchée sur ma chaise en me disant. Mais là, elle est en train de m'expliquer que c'est ce que mon bébé a subi une semaine. Que quelqu'un a fait ça? Et encore une fois, ça me paraît inconcevable et je. Si le couple souffre. C'est une telle violence, la manière dont elle elle mime le geste.

[00:51:09]

Ça me donne envie de vomir. Je.

[00:51:14]

Et donc, elle nous pose après plein de questions. Je ne sais plus du tout quel type de questions nous posent. Je ne m'en souviens plus parce que là, je pense que je suis en off. On retrouve Raphaël qui arrive dans le couloir et au bout du couloir. Je l'entends qui lui évidemment été tout seul dans sa chambre.

[00:51:32]

À chaque fois, ça me crève le coeur. Je pense que c'était le lendemain ou le surlendemain qu'on était entendu.

[00:51:39]

Du coup, on a été convoqué par la brigade des mineurs et ça, ça se passe. Ou alors c'est fait. Oui, oui, au 36, oui. Ah oui, d'accord, on est convoqué tous les deux en même temps. À 8 heures, on arrive. Et puis on est séparé tout de suite. Et donc, moi, je suis entendu par une femme. Et Bastien est entendu par un homme. Et là, on a un entretien.

[00:52:08]

Je ne sais pas comment on dit. Un entretien de 8 heures à 8 heures, peut être. Sortir à 15 heures comme ça. Deux questions. Plein de questions et nous demandent de retracer la semaine avant l'accident. Qu'est ce qui s'est passé et nous poser des questions sur nous, sur la coupe, sur tout notre vie intime? C'est une des premières questions, d'ailleurs, qui nous posent notre vie intime. Comment ça se passe? Je me dis C'est quoi le matin?

[00:52:39]

Oui, et beaucoup.

[00:52:41]

Elle m'a posé beaucoup de questions sur Bastien et comment il est comme papa. Est ce que vous avez confiance en lui? Est ce que parfois, vous avez trouvé que des trucs, des trucs bizarres ou des trucs inappropriés ou non?

[00:52:56]

Et puis, assez rapidement, elle pose des questions sur la baby sitter aussi. Je lui montre les échanges et là, elle est la Chine sur les textos. Elle hallucine sur les textos parce qu'elle prend mon téléphone et en fait, elle lit tous les textos, textos, mes copines, les textos avec Bastien, lit les textos, baby sitter. Oui, tout est texto. Elle lit tout ce qu'elle trouve. Quoi? Elle me demande si j'ai beaucoup de photos de Raphaël dans mon téléphone.

[00:53:21]

J'en montre, j'en ai 200.

[00:53:26]

Oui, elle cherche à comprendre qui on est. Notre intimité, notre appart avec notre enfant, etc. Et puis, effectivement, elle hallucine sur les textos parce qu'elle remonte sur le texto de la publicité où elle dit bout de ma vie. Ouais, mais qu'est ce qui s'est passé là? Bah moi, du coup, parce qu'il n'y a pas de réponse à ce, sauf que je l'ai appelé et je l'ai appelé.

[00:53:48]

Et puis il m'a dit Krefeld s'était calmé, mais je n'y ai pas prêté plus attention, etc. Après? Rapidement, rapidement en tout cas au cours de cet interrogatoire. Je commençais à comprendre que pour elle, c'était la baby sitter. C'est dire au fur et à mesure, j'avais l'impression quand même plus ou moins de cocher des cases qui éliminaient notre potentiel culpabilité, culpabilité. Ça s'est quand même enlevé un poids. Ouais, je suis sorti de là. Ça me suis quand même soulagé.

[00:54:30]

Oui, on est quand même soulagé. On sort quasiment en même temps. Bastien pareil. Il se sentait lavé de tout soupçon ou pas. Ouais, ouais, ouais. Ouais. Bon, moi, j'enchaîne avec un rendez vous chez mon médecin pour me faire arrêter parce que c'était ma semaine de vacances. On venait de passer notre semaine de vacances. J'étais censé reprendre le travail le lundi. D'accord, n'oublions pas qu'on est en plein mois d'août, ces heures en plein mois d'août.

[00:54:55]

La semaine de vacances est terminée, donc on est censé reprendre le travail et on est toujours à l'hôpital où il est hors de question que je reprenne le travail. Qu'est ce que vous vous dites avec Bastien? Est ce que vous vous avez envie d'appeler cette baby sitter ce que vous avez envie de débarquer chez elle? Est ce que vous avez envie de vous expliquer en tête à tête avec elle? Est ce que là, vous comprenez vraiment que c'est elle qui a fait ça à votre bébé?

[00:55:17]

Moi, j'ai peur. En fait, je ne veux pas la voir. J'ai peur de la croiser, même si jamais je me balade dans le quartier, etc. J'ai peur et j'ai peur et je ne sais pas exactement pourquoi. Mais j'ai la colère. Mais je pense que je n'y ai encore un peu la vérité, ni encore j'ai quand même du mal à y croire. C'est à dire que je me revois me dire quand même cet officiel a rien fait.

[00:55:50]

Ah oui, tout ça va lui tomber dessus. Je me revois penser ça et Bastien, il en pense quoi à la souris? Il a grattoir, lui. Il est plus persuadé que CL. D'accord, il est pas. Il est pas en colère. Enfin, il est en colère. C'est quelqu'un de très calme, etc. Il est en colère, mais il sait que pour le bien de tout le monde, en fait de Raphaël et de nous, il faut surtout ne rien faire.

[00:56:14]

C'est ce que nous ont dit les flics. C'est ce que j'allais te demander des chirurgiens. Les flics vous disent la même chose, surtout la contacter.

[00:56:21]

Si jamais elle vous contacte, vous ne répondez pas d'accord. Et ils vous disent que eux, par contre, vont la contacter. Calvin Klein a été convoqué pour qu'elle soit entendu au même titre que nous. Et là, on est grosso modo né le 15 août et nous disent qu'ils vont faire ça. Mais bon, c'est le 15 août, donc il y a beaucoup de gens en vacances et compliqué de faire ça début septembre.

[00:56:43]

D'accord, ok.

[00:56:45]

Entre temps, on est en contact avec une juge, une amie, une amie d'amis qui est juge pour enfants et qui nous expliquent en fait. Et là, je comprends quand elle nous parle. Je comprends que potentiellement, si on sort de l'hôpital avant que la brigade des mineurs nous ait lavé entre guillemets, le soupçon. Pour le coup, je comprends que Raphaël peut être mis en pouponnière. Ouais, tant qu'ils ne sont pas sûrs que ce ne sont pas les parents, c'est ça, en fait, ça.

[00:57:18]

Et là, je me dis putain, déjà combien cauchemard. Mais la Sian, plus il le place en pouponnière où, potentiellement, on a un droit de garde d'une heure par jour. Oui, c'est pour ça qu'il prolongeaient. Je pense que c'est pour ça que votre séjour à l'hôpital. Je pense qu'ils ne l'ont jamais dit, mais je pense objectivement que ils prolongeaient. On comprend pas trop pourquoi on restait, etc. Et je pense qu'ils attendaient d'avoir le goût de la brigade des mineurs.

[00:57:50]

Et d'ailleurs, on a eu. Donc on a été entendus par la brigade le lendemain après les Super 8 h 30.

[00:57:58]

Le surlendemain, le procureur nous autorisait à récupérer Raphaël et on avait l'autorisation de sortie. D'accord, et on sort de là. Et donc, on a raté nos vacances.

[00:58:14]

On sort de 15 jours ou 17 jours d'hospitalisation. On est complètement.

[00:58:22]

Moi, je suis sorti, je crois, une fois de n'éclairent depuis, depuis qu'on est rentré aux urgences avec des pompiers, en fait. Et je me dis bah oui, c'est les vacances, c'est l'été. Et donc là, il doit être midi et on se dit on part à Carnac. Mes parents sont à Carnac. Mes sœurs sont à Carnac et je vais passer à la base une semaine de vacances à Carnac et du coup, on prend un train et on part en vacances pour vous reconnecter un peu à la vie, quoi.

[00:58:50]

Si ça nous reconnecte tous les trois, nous reconnecter à la vie ou changer d'air?

[00:58:57]

Oui, vous l'avez bien mérité. Et ta famille t'en parle? Ta mère, tes soeurs? C'est un sujet qui vient sur la table, au repas. J'en sais rien. Je sais que vous êtes en vacances ensemble. Ma mère ou ma petite soeur qui est psychomotricienne? Qui connait bien le développement des bébés. Tout me rassure et vachement en me disant mais il se développe super bien. Regarde, il est très éveillé. Regarde, il bouge bien sa tête, non?

[00:59:25]

Plein de petites choses qui me faisaient me dire Bon, mon bébé va bien quoi?

[00:59:30]

D'accord. Bon. Et alors? Les vacances se passent? Les vacances, c'est pas vrai.

[00:59:36]

On rentre, on va passer quelques jours de Bastien, on rentre après tous les trois. Bastien doit reprendre le travail. Et puis moi, j'ai ma meilleure amie qui que je n'ai pas vu du coup, depuis depuis un mois, qui est entré également, qui vient me voir et je l'attends sur le palier de ma porte parce qu'elle est en train de monter les escaliers. Il y a ma voisine qui sort de l'ascenseur à ce moment là. Ta voisine de palier, ma voisine de palier et.

[01:00:04]

On se connaît pas du tout. On fait voyager dans l'immeuble un en avant, on se croise. Bonjour, bonjour. Et là, elle me dit Vous êtes là, vous êtes rentré, vous allez bien. Votre bébé va bien, Jean-Raphaël dans les bras à ce moment là, je dis oui, oui, nous arrivé quelque chose de fou. Raphaël a eu un accident. Eh bien oui, mais faut que je vais le voir avec mon mari ce soir.

[01:00:25]

Faut qu'on vienne vous voir. Il a entendu des choses. Il a entendu Ravel pleurer un peu. Il a entendu des visiteurs lui crier dessus en lui disant Je n'en peux plus de toi, je n'en peux plus, je vais te tuer, je vais te tuer. Et elle dit il n'a plus rien entendu. Plomberie. Et là, moi, quand elle me dit ça, en fait, je vais te tuer, je vais te tuer d'une rafale dans les bras de ma meilleure amie qui arrive sur le palier.

[01:00:52]

J'ai juste le temps de lui donner Raphaële et je. Tout le monde fait comme si. Je ne sais pas comme si j'avais plus plus de force de rien, je tombe. J'ai l'impression de.

[01:01:08]

Parce qu'en fait, depuis un mois, je savais que c'était elle, parce que tout. Portée à me montrer que c'était elle. Mais dans ma tête, ce n'était pas elle, c'était pas possible. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible d'être aussi brutal. Je n'arrivais pas à le croire.

[01:01:29]

Et là, on grosch entre Layat, c'est un monstre en faites un monstre.

[01:01:36]

Mais qu'est ce que je me dis? Mais qu'est ce qu'il a dû vivre, lui? Et l'an prochain? Un monstre?

[01:01:47]

C'est horrible. En fait, c'est moi. C'est inconcevable. Et là, on s'est mis toutes ses heures. Qu'est ce qui s'est passé? Toutes ces heures qu'il a passées avec lui. Qu'est ce que lui il a vécu? Vos voisins sont des gens de garage, des parents d'enfants. Ils sont un jeune couple, ils ont une trentaine d'années. Ils n'ont pas encore pas encore d'enfant. D'accord. Du coup, le soir, ils viennent, ils viennent nous voir et nous expliquent que c'est ce qu'ils ont entendu.

[01:02:23]

Il a tous les deux nous parlent en nous disant que quand même, elle avait une attitude très bizarre, qu'ils avaient remarqué depuis longtemps, qu'elle hurlait souvent, que le crier très fort, que comme on ne se connaissait pas, ils ne savaient pas trop à l'époque si c'était moi. Finalement, un visiteur isai pas trop savoir. Parce que oui, ils étaient beaucoup chez eux.

[01:02:46]

Où y travailler de chez eux alors qu'ils étaient chez eux toute la journée, mais pas toute la journée, mais très souvent. Donc, on entendait beaucoup. Elle, elle prenait des cours de saxo et un moment donné, elle faisait du saxo avec son prof. Et du coup, la baby sitter s'est mis à taper sur le mur. Donc là, ma voisine sort, frappe, va l'avoir. Est ce que j'avais le bébé? Qu'est ce qui se passe quoi?

[01:03:09]

Bien que la baby sitter lui a claqué la porte au nez en lui criant dessus. Ils nous décrivent en fait une personne qu'on connaît pas. J'hallucine.

[01:03:18]

En fait, du début à la fin de la conversation, je me dis ce n'est pas la personne que je voyais tous les matins et tous les soirs et à qui je confier mon bébé, à qui se confier mon bébé et lui nous raconte que il l'avait déjà entendu crier sur Rafael, mais que ce jour là, c'était la première fois qu'il avait entendu des mots aussi violents Je vais te tuer. Elle a quand même dit Je vais te tuer. Et puis, en plus, comme elle s'était mise à crier cinq minutes avant, il s'était collé l'oreille contre le mur.

[01:03:49]

Il dit Je suis sûre de ce que j'ai entendu et pour autant, il n'a pas eu envie d'intervenir. Il était hyper gêné. Il m'a dit en fait, à ce moment là. Du coup, il a appelé sa femme pour savoir ce qu'il devait faire et le temps qu'il se décide, ce qu'on appelle Est ce que je vais voir, etc. Les pompiers étaient déjà là et du coup, il m'a dit Ce qui n'est pas ressorti, jamais, c'est que quand les pompiers sont arrivés.

[01:04:15]

Il a parlé à l'un des pompiers. Il a ouvert la porte, en fait, il a parlé à l'un des pompiers de radis. J'ai entendu la baby sitter. Je l'ai entendu crier sur le bébé et je l'ai entendu lui dire Je vais te tuer.

[01:04:24]

Tu n'as jamais rien dedans. D'accord. Comment ça se fait? Ça, ça vous aurait fait économiser du temps et de l'énergie et de l'inquiétude. D'accord, je me dis encore une fois dans notre malheur mon Dieu qu'on a eu de la chance d'avoir son témoignage, bien sûr. Déjà, ça, ça a été violent, mais ça m'a quand même ouvert les yeux. Jusqu'à ce moment là, je ne voulais pas y croire. T'étais dans le déni, jusque dans le déni, je.

[01:05:03]

Et puis en plus, dans le cadre de l'enquête. Ouais, mais ça n'a pas de prix d'avoir ce genre de témoignage. Parce que, du coup, c'est vrai que je suis beaucoup plus dans les affaires de bébé secoué. Évidemment, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'affaires qui n'avance pas d'un point de vue juridique parce qu'il n'y a pas d'aveux, parce qu'il n'y a pas de témoignage, parce que on ne sait pas. Et du coup, il y a des mamans qui perdent leur bébé pendant 1 an en deux ans, le temps que l'enquête avance.

[01:05:32]

Tant que l'enquête avance et le temps qu'on puisse prouver que non, ce n'est pas la mère qui, potentiellement, a secoué son bébé.

[01:05:38]

Donc, à ce moment là, le voisin a dû aller témoigner. Du coup, la brigade des mineurs, c'est un lendemain.

[01:05:44]

On a appelé la brigade des mineurs pour qui interrogent nos voisins qui sont allés hyper rapidement. Et après, je pense qu'on était. On devait être en septembre et ils sont allés interroger la baby sitter. Et alors? Un débriefe. Et du coup, cet interrogatoire, la brigade des mineurs nous a nous a contactés. Après, elle a commencé par gagner et ils lui ont montré une vidéo. Du bébé secoué en lui demandant en lui disant Voilà, c'est ça le bébé secoué, est ce que c'est ce que vous avez?

[01:06:23]

Et elle se serait mise à pleurer.

[01:06:25]

Elle aurait avoué, mais elle a avoué. D'accord, elle a dit que c'était elle et qu'elle avait bien fait ça, qu'elle avait fait ça. Mais ni dans ses études d'infirmière, elle avait entendu parler de ce syndrome du bébé secoué et qu'elle n'avait pas du tout fait le lien entre ce geste et la réaction de Raphaël. Jamais ça ne lui était venu à l'idée que ce geste ait pu provoquer la crise de Raphaël et ce qu'on lui a rapporté, ce qu'avait entendu le voisin?

[01:06:56]

Oui, tout à fait.

[01:06:57]

Et elle dit qu'elle se souvient pas d'avoir vu ça après. Elle a une toute petite mémoire. Parce qu'en fait, elle se souvient de rien. On ne vient pas d'avoir dit ça.

[01:07:05]

Se souvient pas de cette dispute avec les voisins qu'elle les avait croisés. Alors là, on découvre qu'en fait, elle n'a pas fait de stage néonatal équerres, mais se souvient pas du tout qu'on entretient. Elle nous a parlé de ça et nous, elle explique qu'elle a parlé d'une de ses copines qui avait fait son stage de néonataux. Un équerres, c'est moi qui lui fait passer un entretien pour garder mon bébé. Ça me passionne de savoir que sa copine a fait un stage de néonatal.

[01:07:30]

Elle est quand même vraiment future infirmière. Par contre, si elle est diplômée, elle est diplômée. Les diplômés dakotas, c'est vrai. Parce que c'est vrai que c'est ce qu'on s'est même dit. On s'est même dit ça soudainement, même sur toute la ligne. Parce que j'apprends aussi qu'en fait la semaine de baby sitting qu'elle avait fait fin juillet. Ouais, mais en fait, ce n'était pas vrai. Elle était parti en vacances avec son copain. Pourquoi nous mentir là dessus?

[01:07:57]

Pourquoi en plus, après me raconter que c'était horrible et qu'elle avait passé une semaine enfermée dans une chambre avec les trois enfants?

[01:08:04]

Complètement mythomane? Pas compris. Et la brigade n'organise pas de confrontation entre elle et vous. J'avais hyper peur de ça. J'avais très peur de ça. Nous avons parlé et en fait, le fait qu'elle avoue oui, finalement vous a exempté d'une confrontation.

[01:08:25]

Ça se serait pas fait, je crois, avec la brigade. Ça se serait fait avec le juge d'instruction. Ah oui, déjà là, on nous prend un avocat dire que c'était le procureur qui accusait la baby sitter.

[01:08:39]

Mais nous, pour le moment, on était rien. Donc, on s'est porté partie civile. En fait, oui. Et là, il y a une enquête, mais ça peut prendre beaucoup de temps. Donc ça, c'était en août. C'est arrivé le 4 août 2016 et le procès a eu lieu en janvier 2019, alors qu'elle avait en plus avoué en septembre 2016.

[01:09:02]

Donc, on se dit que potentiellement, ça pourrait aller vite. Oui, et entre temps, elle, elle était libre d'exercer à la rentrée. Libre d'exercer? Non, elle était libre d'exercer en tant qu'infirmière, mais par contre, elle avait interdiction de travailler auprès d'enfants de moins de 8 ans, de 15 ans, interdiction d'exercer auprès d'enfants de moins de 15 ans. D'accord, mais elle avait toujours le droit d'être infirmière, le droit d'être fermière. Et pour le moment, rien noté sur son casier.

[01:09:34]

Oui, d'accord. Est ce que vous arrivez à reprendre à peu près une vie normale? Et comment se développe Raphaël? Alors moi, je suis arrêté en septembre octobre pour rester avec Raphaël. Je décide quand même de mettre à la crèche, donc je fais son adaptation à la crèche avec lui. Moi, j'étais complètement dévasté quand même. À l'époque, j'étais et du coup, l'imitent. Je le trouvais plus en sécurité à la crèche qu'avec moi. J'étais en choc post-traumatique, donc j'étais complètement à côté de l'école.

[01:10:09]

On était très fatigué parce qu'en fait, il ne dormait pas. Déjà, les nuits était très éprouvante émotionnellement. En plus, on avait du coup des Irem toutes les trois semaines des Jeux pour pourvoir, pour voir si Raphaël devait continuer son traitement épileptique. Donc, émotionnellement, c'était un. C'était c'était. C'était un Vakhtang très éprouvant.

[01:10:32]

C'était assez éprouvant. Et comment? Comment? Allez, Raphaël Raval? Lui, il allait bien. Après, il avait toujours son traitement antiépileptique. Et en fait, dès qu'on essaie de diminuer son traitement antiépileptique. Il faisait des crises d'épilepsie qui ne se manifestaient pas pour le coup, comme des crises. Ou qu'on imagine où les enfants ont vu le convulsions. Mais lui, il avait des mouvements en arrière des yeux. En vacances, ses yeux qui étaient révulsent en arrière et dès qu'on diminuait un peu les doses de son traitement.

[01:11:02]

Malheureusement, il avait, il avait ça, donc on est obligé de ré augmenter ses doses, etc. Après, la bonne nouvelle, c'est qu'en novembre, on a fait un IRM de contrôle et que l'hématome s'était résorbé tout seul. Là, on a eu l'assurance qu'il n'y aurait pas d'opération à super. Ça, c'était super nouvelle.

[01:11:19]

Et qu'est ce qu'on vous a dit par rapport aux séquelles, justement? Un bébé secoué pouvait avoir.

[01:11:24]

Alors là, les gens sont restés toujours très, très vague.

[01:11:26]

Ça veut dire que les séquelles, ça peut aller. C'est des séquelles. Motrices, c'est des séquelles au niveau de la vue, a des séquelles aussi au niveau du cerveau, donc on ne sait pas du tout à ce moment là. On ne sait pas du tout quelles vont être les séquelles de. Est ce qu'il va bouger normalement? Est ce qu'il va pouvoir marcher? Est ce qu'il va pouvoir parler? Est ce qu'il va voir? Mais en fait, assez rapidement, au bout de 6 mois, je dirais.

[01:11:55]

Du coup, il y a plus d'hématomes sous Giral au niveau de l'œil, ça s'est résorbé tout seul également. Voilà, les jeux sont suivis entre guillemets, juste sont suivis antiépileptiques. Mais pour le reste, je le vois qui commence à marcher. Il commence à Bobillier, mine de rien. Chaque étape de développement, chaque étape est une victoire. Quoi? Bon, mais ça, c'est fait. Quoi qu'il arrive, ça s'est fait debout. Ça s'est fait.

[01:12:22]

Il le fait dans les temps. Il le fait à chaque fois, dans le temps. Ouais, ouais.

[01:12:27]

Quel miracle!

[01:12:29]

Alors que les chiffres sont terribles. 3 enfants sur 4 qui subissent le SBS. 3 sur 4 qui qui trainent des séquelles gravissimes à vie. Ouais, donc, on est chanceux. Ceux qui survivent, ceux qui survivent, de ceux qui survivent. Ouais, ouais.

[01:12:51]

Et alors, vous, avec Bastien, vous arrivez à reprendre une vie à peu près normale. Au bout de combien de temps? Alors moi, je reprends pas une vie normale. C'est déjà que de septembre à décembre, je n'ai aucun souvenir. Je suis dans le flou total jusqu'à ce que je fasse un suivi thérapeutique. MDR qui m'a qui? Qui m'a sauvé, je pense. J'étais déjà en stress total si Raphaël tombait, mais même du haut de sa chaise vendu aux mêmes personnes.

[01:13:28]

En fait, je pouvais débarquer un équerres. J'avais peur tout le temps. On pouvait pas partir en week end parce que je ne voulais pas qu'on équerres en partie en vacances, parce qu'il était hors de question de partir de Paris. J'étais, j'étais complètement angoissé et un jour, une pédiatre m'a dit Écoutez, vous pouvez pas, vous n'allez pas pouvoir élever votre bébé sous une cloche à fromage.

[01:13:53]

Et cette image, elle m'a fait comme un petit électro choc où je me suis bombs. À défaut de te soigner pour toi, faut que tu fasses pour lui parce que tu vas en faire un enfant anxieux. Tu vas en faire un enfant qui ne fait rien, qui a peur de tout. Parce que CISM était quand il a commencé à apprendre à marcher. Bien évidemment, il se casse la figure. Mais moi, c'est je lui sauter dessus. Avant même qu'il tombe, c'était.

[01:14:16]

C'était plus fort que moi. Et du coup, j'ai fait une quinzaine de séances mdr qui m'ont permis de me reconstruire. Et c'est ce que m'avait dit la thérapeute thérapeute. Elle m'avait dit qu'en gros, mon cerveau s'était mis en stand by parce que à un moment donné, j'ai reçu une information qui n'était pas capable de digérer. Et du coup, au lieu de se mettre en surchauffe, eh bien il s'est arrêté. Et du coup, le travail de EMDR, c'est de lui apprendre à gérer cette information et la digérer et refaire ça, oui, pour expliquer le MDR, c'est vraiment une technique très spécifique.

[01:14:55]

Je crois que ça a été mis au point pour les soldats d'Afghanistan qui revenaient de la guerre et qui étaient hautement traumatisés et donc c'est une technique qui qui permet a par un mouvement de d'oscillations.

[01:15:09]

C'est ça de mes yeux, de traiter les chocs traumatiques. C'est vraiment spécialisé pour les chocs et elle voyait beaucoup, par exemple, de personnes qui victimes des attentats de novembre 2015.

[01:15:26]

Bien sûr, on a beaucoup entendu parler à ce moment là, effectivement. Et ça, ça m'a sauvé la vie. Déjà, en l'espace de cinq séances, j'allais déjà mieux. J'ai pu reprendre le travail. Au bout de combien de temps recommencer à travailler? J'ai commencé en mi temps thérapeutique. Et puis je pense qu'en janvier, j'étais à cent.

[01:15:44]

Ah oui, relativement, c'est moins bon. Comment s'est passée la suite de la vie là? Après, après? Assez rapidement, je me suis rendu compte que j'avais toujours voulu plusieurs enfants. C'était c'était naturel pour nous d'en avoir plusieurs. Je voulais me rapprocher parce que moi même, j'ai deux ans avec ma sœur aînée. Je trouve ça. Je trouvais ça chouette.

[01:16:10]

Et puis en fait, très rapidement, je me suis rendu compte aussi que c'était nécessaire pour peut être casser la fusion que j'avais avec Raphaël. C'était une psy et une psychiatre. Je le voyais aussi une psychiatre qui m'avait dit Fais un deuxième pour un deuxième, mais moi, bon élève.

[01:16:34]

OK, donc une petite fille en deuxième et une grossesse aussi cool que la première. Ou un peu moins. Parce que je dormais toujours pas avec Raphaël et qu'on avait Raphaelle à gérer. Oui, non, mais physiquement, physiquement, aucun souci. Elle ne s'est jamais retourné en sièges.

[01:16:55]

OK, mais c'est tout. La grossesse en elle même, aucun souci.

[01:16:59]

Et alors? Elle est née en sièges, par voix basse, par voix basse.

[01:17:02]

Et comme Raphaël, je suis arrivé chez ma gynéco pour un petit, une petite visite de contrôle et de la même manière, il m'a dit Balat, vous partez directement à la maternité. Ce n'est pas vrai, était à nouveau dit super dilaté. Je suis arrivée là. Elle me suivait quand même plus régulièrement sur la fin de la grossesse.

[01:17:21]

Bon, alors, cette petite fille a dû redistribuer les cartes dans votre trio.

[01:17:31]

Comment? Comment? Votre famille, justement, s'est réorganisée autour de lui?

[01:17:37]

Tout de suite, j'ai senti qu'elle venait rééquilibrer la famille. Elle est venue apporter un équilibre, redonner la place à chacun. Et puis voir leur relation à tous les deux et voir Raphaël laisser la place à quelqu'un. C'était ça rassurer. Ça m'a rassurée. Et puis, je pense que vraiment, ça a redonné un souffle à notre famille.

[01:17:59]

Et là, je pense que on est complet.

[01:18:03]

On est heureux et on est bien tous les quatre coins. Ça y est.

[01:18:07]

Donc, Alma est née en février 2018. Et finalement, le procès a eu lieu quasiment un an après ça.

[01:18:16]

Et alors, quel a été le résultat alors? Le procès a eu lieu donc en janvier 2016 2019. On était évidemment hyper stressé parce qu'en plus, c'était la première fois. On allait la revoir.

[01:18:26]

Ah oui, elle a été condamnée et elle a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis et à des amendes. Mais en fait, les amendes, elles, seront déterminées qu'une fois que le préjudice de Raphaël sera finalisé.

[01:18:41]

Donc, en fait, les amendes, on le saura aux 15 ans de Raphaël, c'est à dire le cumul des frais médicaux de tout son suivi et son LMJ, tous les frais médicaux qu'on a dû qu'on a dû avoir pour lui. Le fait que moi, j'ai dû arrêter de travailler? Oui. Oui. Donc, l'addition, l'ardoise. L'ardoise est nulle.

[01:19:09]

Elle en a. Elle a été condamnée à une partie pour le moment. D'accord. Mais ça, c'est toujours entre guillemets en cours. On espère que notre procès, après une autre expertise travels, il a eu des expertises, du coût médical notamment. La médecin expliquait que au niveau souffrance, ça, c'est important de le dire. C'est qu'au niveau souffrance, sur une échelle de 0 à 7, la souffrance de Raphaël.

[01:19:40]

Je ne sais plus si quatre ou cinq joueurs étaient 5 sur 7 et ça, c'était quand elle avait 18 mois, donc c'était c'était lexpertise quand il y avait des humains. Mais 5 sur 7, c'était au moment de l'accident. Aujourd'hui, on a fait une expertise, donc en septembre 2020, elle estime que la souffrance de Raphaël, elle, est encore de 2 sur 7. Et moi, j'ai découvert ça du coup au moment de l'expertise.

[01:20:04]

Et j'avoue que. Mais je me suis pris une douche froide parce que pour moi, il ne souffrait plus.

[01:20:11]

Enfin, on continue à subir les séquelles des angoisses qui peut avoir du manque de sommeil, etc. Mais pour moi, il ne souffrait plus. Mais elle, elle détermine que, en gros, sur cette échelle de 0 à 7, il est encore à 2.

[01:20:29]

Ça veut dire qu'il a des souffrances dans son corps. C'est physique ou psychologique, mais c'est un ensemble. D'accord, c'est un ensemble. C'est fou quatre ans après. Quatre ans après et alors toi, de la revoir là dans le box des accusés.

[01:20:47]

Physiquement hyper violent, ce que je ressentais, j'avais l'impression d'être un plus.

[01:20:54]

On est très proche physiquement, ce genre de salle. J'avais l'impression qu'elle était sur moi, s'était elle s'est excusée et en fait un mander. Mon avocate s'est levée. Excusez moi, je suis un peu choqué parce qu'en fait, depuis Tatler, la baby sitter est là et elle pleure sur son sort en disant qu'elle aussi, ça a bouleversé sa vie. Mais pas deux secondes. Je l'ai vu se tourner vers mes clients et les victimes et demander comment Raphaël et s'excuser.

[01:21:20]

Est ce que vous regardent se sont croisés?

[01:21:22]

Non, jamais, jamais. Elle n'a jamais regardé. Moi non plus, je ne crois pas l'avoir trop regardée. Et alors?

[01:21:28]

Une fois que la condamnation a été prononcée, c'est dix huit mois de prison avec sursis. Comment vous être sortie, justement de ce procès? Moi, j'étais contente. J'étais soulagée. Je savais que, de toute manière, elle n'aurait pas de prison ferme, avaient préparé à ce qu'elle ait pas beaucoup de prison avec sursis. Le discours du procureur et le discours de la juge après étaient très bienveillants vis à vis de nous en nous disant qu'il fallait que maintenant, nous, on se reconstruit aussi et qu'on arrête d'avoir cette culpabilité.

[01:22:02]

Et du coup, ça m'a fait du bien et on en a parlé à Raphaël. On lui a expliqué. Fait, on lui a expliqué perdre. Du coup, j'étais hypersensible et du coup, lui aussi. Donc, on lui a expliqué que quand il était bébé, c'était des visiteurs qui avaient fait mal à tête, mais que maintenant, la police allait la punir et que elle ne pourrait plus jamais faire de mal à qui que ce soit. Et que voilà, on allait s'en sortir et qu'il avait été super fort, etc.

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Ce qui est fou, c'est qui? A l'époque, il parlait très peu. Enfin, il y avait deux ans, il n'y avait même pas trois ans.

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Il m'a posé trois questions. Il m'a dit Maman, mais est ce que c'est de notre faute? J'ai trouvé ce notre faute incroyable, en fait, qui s'associe encore à moi dans notre cas, j'essaie de SPIC que non, ce n'était pas de sa faute, mais si je pleurais, c'était de ma faute. Non, ce n'était pas de ta faute, quoi qu'il arrive, quoi qu'il arrive. Personne ne peut faire de mal, mais c'est la deuxième question, c'est est ce qu'elle a demandé pardon?

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C'est vrai qu'il est demandé, mais il n'avait pas très bien ce que ont dit pardon. Alors du coup, je n'ai pas eu le coeur de lui dire qu'il n'avait pas demandé pardon facile. Et après, c'est qu'on ne le reverra un jour.

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J'ai pas trop compris pourquoi il me pose cette question est ce qu'on arrivera un jour? Sinon, il n'y a pas de raison qu'on la revoit et le soir, il dormait pas un jeu. Il vient me voir et me dit Tu sais, on va mettre tout dans un camion. Toutes tes affaires. Toutes les affaires de papa. Toutes les affaires Dalmas et toutes les affaires de Raphaël. Et on va aller très, très loin. Alors comme ça, on verra jamais.

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Et je me suis dit waouh! Qu'est ce qu'il va se passer dans sa tête? C'est. Comme si ils avaient tout, tout compris, tout compris, tout absorbé, tout réfléchi et qu'il avait la solution à tout ça, un. Quel quel incroyable parcours! Quelle incroyable épreuve! Est ce que tu as eu envie de te tourner vers des associations, vers d'autres parents qui avaient vécu la même chose que toi? Effectivement, il y a une association qui s'appelle Stop bébé secoué, qui a été créée par une maman, justement, qui a vécu la même chose que nous.

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Un an après nous. Et son petit garçon va bien également et elle a décidé de créer cette association pour faire de la prévention. Faire de la prévention parce que effectivement, on se rend compte que le bébé secoué, c'est si on n'en parle pas.

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C'est compliqué à aborder comme comme sujet quand les femmes sont enceintes, etc. Ce n'est pas un sujet dont les gens ont envie de parler et en même temps, ça arrive encore. Il y a encore 204 bébé secoué chaque année. C'est énorme. C'est énorme, sachant que je pense que s'il y avait de la prévention, s'il y avait une explication, de dire le jour où vous en pouvez plus des pleurs, vous craquez, vous êtes au bout du rouleau.

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Vous poser bébé dans son lit. Il est en sécurité et vous allez prendre un grand verre d'eau.

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Vous allez vous calmer? Et si on disait plus souvent moi, je diffuse autour de moi ces éléments. Mais je suis pas encore capable de m'impliquer au quotidien parce que ça fait ressortir trop de choses encore difficiles. Et pourtant, tu as fait la démarche de me contacter. Donc tu vois la prévention quand même. Là, c'est un mouvement fort quand même d'avoir de m'avoir envoyé ce message et d'avoir voulu témoigner depuis.

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Effectivement, depuis quelques mois, je me dis notre histoire, on a trop de chance. On a tellement de chance que je me dois je, je dois faire quelque chose. En fait, je ne peux pas rester silencieuse et je n'ai pas forcément la force de m'impliquer dans une association, etc. Témoignez sur notre histoire. C'est quelque chose qui que je peux faire pour justement faire passer l'information pour faire de la prévention. Je sens que j'ai un rôle à jouer et je commence tout juste à le comprendre.

[01:26:26]

Merci infiniment, Aurélie pour tout ça. C'était passionnant, très émouvant et je te remercie encore d'avoir fait ce pas vers nous. Grâce à toi, tu vois, tu étais prête à faire de la prévention au quotidien, mais en tout cas, là, tu as délivré ce témoignage qui va être, qui va rayonner et qui va arriver dans les oreilles de milliers de personnes.

[01:26:52]

Donc, merci beaucoup à toi pour ton écoute. Et puis merci pour tout ce que tu fais, justement. Toute cette transmission d'informations. Toute cette prévention. Et j'espère que mon message sera entendu et qu'il pourra être certain. Tu peux en être sûr. Merci. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Je remercie encore infiniment Aurélie d'avoir incarné ce sujet de société si difficile à traiter. J'espère que ce récit vous aura éclairé et augmentera votre vigilance. Dites vous bien que cette histoire n'est pas là pour vous faire perdre confiance en l'être humain, mais elle est surtout là pour qu'elle ne se répète pas, car la communication est bien la clé pour lutter contre ce syndrome du bébé secoué.

[01:27:37]

On se retrouve lundi prochain pour un nouvel épisode. En attendant, je vous laisse avec une version très spéciale D'overdoses HitchBOT, ce morceau que j'aime, Tom, interprété par Mimi et sa tribu. Car comme vous le savez, au delà de l'arc en ciel, le ciel est bleu. Alors, prenez soin de vous et de vos enfants, je vous embrasse. Et puis, bien sûr, Langhe, les faiblesses.