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Cet épisode a reçu le soutien d'une marque qui s'y connaît en soutien. J'ai nommé Yser Yser. Je sais que beaucoup d'entre vous connaissent. C'est la Rolls de la lingerie délicate, la reine du maillot de bain impeccable, la perfection du Homeworld tout doux. La marque qui vous fait des lignes aussi belle que fidèle à ce que vous êtes. Le tout imaginé par des femmes et pour toutes les femmes. Il fallait donc que je vous prévienne qu'il sort une nouvelle collection tout en coton bio, et notamment une nouvelle ligne dédiée à la maternité qui vous accompagnera de la grossesse à l'allaitement.

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Les journées Privilège ont démarré samedi avec quelques derniers trésors d'anciennes collections à prix doux. Et avec le code Bliss, vous aurez dix pour cent de réduction supplémentaire valable jusqu'au 24 janvier sur tout le site d'Izé. Pour rappel, ça s'écrit i grec s. Et alors? Merci ISET de soutenir Bristols. Et maintenant, place à l'épisode. Hamouda, Scob, Richeux. Dans ce bonjour, je suis Clémentine et je vous accueille sur le premier podcast qui vous parle de Maternité autrement.

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Vous entendrez ici les femmes qui vous raconteront leurs expériences de mères sans filtre et sans compromis grâce à leurs récits. Vous serez, je l'espère, rassuré, émerveillé, réconforter et déculpabiliser. Bienvenue dans le merveilleux monde d'une maternité décomplexée. Bienvenue chez Ulysse. Quand on épouse un homme, on ne pense pas forcément qu'on épouse aussi sa fonction. Mais dans certains cas, l'un est indissociable de l'autre et la vie de couple prend alors une autre dimension lorsqu'elle s'unit à son légionnaire.

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Mélissa ne se doute pas de ce que cela va impliquer dans sa vie de femme passionnée et fascinée. Elle se lance à corps perdu dans cette histoire où tout va très vite avant de comprendre réellement où elle a mis les pieds. Elle découvre alors les absences, la surveillance, la discipline, l'extrême solitude et doit faire une croix sur une jeunesse légère et insouciante quand se pose la question de faire un bébé. Mélissa n'est pas du tout prête, mais c'est sans compter sur un karma plutôt joueur qui lui lance de beaux défis de grossesse, aussi inattendue que savoureuse, qui ne lui laisse pas d'autre choix que de relever ses manches en accrochant un sourire à son cœur pour vivre sa maternité dans une résilience à toute épreuve.

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Mais parfois, la résilience a ses limites et un jour, on ouvre les yeux. Alors, comment encaisser ce moment où l'on réalise qu'on n'est plus la femme que l'on voulait être? Comment s'affranchir des règles pour gagner une liberté vitale? Mélissa est née mère au moment où la vie s'est nichée en elle. C'est ici, au fond de la maternité, qu'elle a puisé sa force. Et c'est aussi là que la femme qu'elle est aujourd'hui a commencé à se faire entendre, à s'affirmer face à un mari absent et à se libérer d'une armée qui n'était pas la sienne.

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Bonjour Melissa, bonjour Clémentine, ravie de t'avoir en face de moi, merci d'avoir fait le déplacement. Je sais que tu n'es pas du tout la porte à côté. Donc voilà, c'est vraiment adorable d'avoir accepté mon invitation.

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Je crois que Paris est toujours une bonne idée, donc je suis ravie d'être lettrisme. C'est l'occasion d'une petite escapade. Alors on va commencer par une petite présentation. Tu connais la tradition? Je vais te demander ton nom, prénom, ton âge, d'où tu viens, ce que tu fais dans la vie et de qui est composé ta famille, s'il te plait.

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Alors je m'appelle Mélissa Faluns.

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J'ai 33 ans, je vis dans le sud Aveyron, dans un tout petit village, et ma famille est composée d'Éléonore et d'Elisabeth, qui sont mes filles qui ont 6 5 ans et de mon compagnon Sébastien exactement, qui n'est pas le père des filles, qui n'est pas le papa des filles, de le préciser puisque le papa, tu étais avec lui.

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Pendant ce temps, j'ai divorcé du papa il y a un petit peu plus de deux ans. Alors si on reprend ton histoire depuis le début, j'aimerais donc qu'on se penche sur ton histoire avec le père de tes filles. Si tu le veux bien et que tu me raconte comment vous vous êtes rencontrés, qui il est et comment a démarré votre histoire.

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Alors? J'ai rencontré le papa des filles à Toulouse. Quand j'étais étudiante, je faisais des études d'histoire de l'art. Je faisais un master. J'avais tout juste 20 ans et je l'ai rencontré tout de suite. Je ne sais pas. Quelque chose m'a attiré chez lui et j'ai voulu avoir son numéro.

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Qu'est ce qui t'a séduite? Il y avait un charisme chez lui ou quelque chose de très fort qui Hawai.

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Je dirais même de plus fort que moi qui m'a poussé à aller vers lui puisque il est Sénégalais. Je n'étais pas du tout attirée par les black calissons.

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J'ai toujours fréquenté des hommes blond aux yeux, aux yeux verts. Et ça, c'était. Ça m'est tombé dessus comme ça. Et puis, ça a été un petit peu une évidence, en fait, même pour lui. On habitait ensemble tout de suite après.

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Ah oui, au bout de deux mois? Oui, oui. Comme quoi on peut vraiment avoir de type d'homme pressé. Ça tombe amoureuse. Ça comme ça, de quelqu'un qui n'aurait pas du tout miser à la base. Surtout qu'il était légionnaire.

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Je n'avais aucune idée de ce que pouvaient être les gens et une vie avec un légionnaire.

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Et il était Sénégalais et il avait dix ans de plus que moi.

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Ça faisait beaucoup de choses que je maîtrisais pas. Je mettais les pieds totalement dans l'inconnu.

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Il habitait à Toulouse, il habitait à la caserne Oudairies, qui est une petite ville à côté de Toulouse, et on se voyait wiki, connu d'ailleurs pour un centre de formation pour les légionnaires.

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D'accord, c'est quoi exactement? Parce que c'est un peu un mi temps. Pardon, mais le légionnaire? Non. Et c'est vrai. Quand tu dis là, je suis tombée amoureuse d'un légionnaire d'Afrique. On a la chanson de Gainsbourg en tête.

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Alors, qu'est ce que c'est exactement aujourd'hui, d'être légionnaire?

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Alors, vis à vis d'une femme, ce sont très souvent des hommes extrêmement séducteurs.

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D'accord, ils ont besoin d'une compagne.

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Ils vivent des choses tellement difficiles qu'ils ont besoin de femmes à leurs côtés qui supportent leur quotidien. Mais ce sont des hommes très séducteurs, donc très vite. Moi, j'ai ça. Oui, ils sont connus pour ça, tu veux dire? Oui, plein la vue.

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Mais parce que c'est quoi leur quotidien? Concrètement, c'est la Légion. C'est une filiale de l'armée. Les légionnaires, c'est un peu l'élite de l'armée française. Aujourd'hui, c'est des gens qui ont qui ont un rythme de vie extrêmement dur et exigeant. Il faut être très fort mentalement pour être à la Légion. C'est extrêmement compliqué.

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Et vous êtes, vous êtes entièrement soumis à la Légion. Vous devez demander l'autorisation pour avoir une voiture, un ordinateur, un téléphone. Bref, vous n'avez pas le droit d'habiter en ville et vous devez demander l'autorisation pour vous marier. Donc moi, c'est ce qui a été mon cas.

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Mon Dieu, on a dû faire l'autorisation au chef de corps qui a refusé. Donc, il a fallu pourquoi il a refusé. Parce que ça leur chante, parce que tu ne correspondait pas au fils, il.

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Beaucoup de racisme, donc il suffit que vous tombiez sur la personne qui est raciste. C'est c'est ça peut être des répercussions assez importantes sur le quotidien et donc du coup, on nous a refusé le mariage.

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Mais c'est hallucinant. Oui, et quand il te dit qu'il est légionnaire, ça te fait quoi? Rien du tout.

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Mais alors pas du tout me dire ce super. Je commence à réaliser au bout de trois mois, quand il me dit Je dois partir en Afghanistan et là je me dis où l'Afghanistan guerre?

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Qu'est ce qui se passe? Ça ne m'a pas fait peur, à l'époque, de s'embarquer dans cette histoire d'amour. Pas du tout. Non, pas du tout. Parce que j'adore.

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J'adore l'inconnu. J'adore me lancer des défis. Donc là, je me suis dit c'est génial. Là était servi.

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Ça s'est fait et je me suis embarqué dans cette histoire tout de suite, tout de suite.

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Ensuite, on a voulu qu'on fasse un mariage religieux au bout de quatre mois, jusqu'au bout de quatre mois.

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Ah ouais? Est ce qu'il est musulman? Et donc ça, c'est un mariage complètement fait à l'arrache, en visio, avec un imam à distance.

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Enfin, c'était du grand n'importe quoi.

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Je comprenais rien, mais tu a accepté. J'ai accepté ça l'user plaisir, donc j'ai dit aussi au bout de quatre mois.

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C'est quand même fou de se dire que tu as été marié à cet homme que tu connaissais finalement. À peine connaissais pas, mais il était tellement sûr de lui.

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Il m'a dit Tu seras ma femme, c'est OK. Et il fallait le faire. Quand il le dit, c'est avec un regard tellement persuasif que c'est bon.

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D'accord avec toi, ça, Atalay. Ah oui, moi, ça m'allait très bien. Ouais, ouais, c'est ça.

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Donc te voilà marié au bout de quatre mois. Ce légionnaire, ça, tu disais que la Légion devait donner son autorisation, que là, elle ne l'avait pas donnée pour le mariage religieux, il n'y avait pas besoin de leur autorisation, n'a pas dit tout ça. Vous leur avez pas dit? Non, non, non. D'accord, d'ailleurs. De l'ordre du privé, ok. Et alors?

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Après ce mariage qui t'a aussi rapidement parlé de construire une famille? C'était une évidence pour lui.

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Il voulait des enfants. Par contre, ça, j'en voulais vraiment. Pas de suite. Toi, tu étais toute jeune, j'étais toute jeune. Ouais, que c'était. Tu vas attendre. D'accord, il était OK avec ça. Oui, mais il était attendre un petit peu.

[00:10:05]

Voilà, c'est ça, c'était ça.

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Du coup, à quel moment tu as pris conscience de la vie que tu allais mener avec cet homme?

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Quand on est parti à Calvi, là, il a eu une proposition de mutation à Calvi, en Corse. Ça, c'était à peu près un an après notre rencontre et donc j'ai accepté de partir avec lui une fois arrivé sur l'île de Beauté.

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Donc, j'ai dû arrêter mes études, mais pas forcément pour aller dans un endroit que je ne connaissais pas avec une culture que je ne connaissais pas.

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Parce que la Corse, c'est loin d'être la France. Surtout Calvi, c'est le fin fond de la Corse.

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Et là, je me suis dit aïe, il se passe quelque chose quand même. Il ne va pas souvent être là. Tu vas te retrouver toute seule à la maison sans rien faire. Comment tu vas gérer ça?

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Du coup, à quitter tes études, tes copines? Ta famille était ou à Toulouse? À Toulouse aussi? Oui, d'accord, c'était quand même un sacré déracinement. Et puis de quitter cette vie d'étudiante pour se retrouver dans une ville de garnison. Calvi, c'est l'élite de la Légion. Et donc, vos moindres faits et gestes sont payés par vos voisins légionnaires.

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Et donc, quand au début, je sortais boire un verre avec des amis que je faisais venir. C'était très mal vu, donc ils passaient rapports assez souvent.

[00:11:28]

À temps, ils passaient, rapport qui devait rendre des comptes.

[00:11:30]

C'est ça parce qu'à ce moment là, pour le coup, vous habitiez ensemble dans une maison. C'est ça.

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Mais on a eu l'autorisation de se marier en arrivant à Calvi. Comment ça a pu être possible? Donc, j'ai fait un courrier au ministère de l'Intérieur. Dans les textes, on vous dit que c'est le chef du ministère de l'Intérieur qui peut vous donner l'autorisation. Et comme je suis très têtu, j'ai fait ce courrier.

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Donc, c'est remonté au sein de la Légion. Je pense que ça a été très mal, très mal vu, juste pour se marier.

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Oui, mais c'est dingue.

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C'est un univers parallèle. Les gens autour de moi me disent Tu as vécu dans une secte, mais je pense que ça s'en rapproche. C'est bien, il y a des choses très positives. Mais je pense qu'il y en a aussi qui sont assez costaud, surtout pour les femmes.

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Comment était la vie de femme mariée, du coup, à Calvi? C'était une vie.

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Au début, c'est assez grisant parce que parce que vous avez la sensation d'être entretenue quand vous êtes toute jeune. Voilà, il part en mission. Il gagne bien sa vie.

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Vous êtes dans une vie à 100, à 100, pas de la plage de sable blanc. Oui, c'est paradisiaque. Et toi, tu faisais quoi du coup de tes journées parce que tu avais arrêté tes études? C'était quoi le projet que tu te mets à bosser?

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Je voulais être prof à la fac, donc a repris tes études. Donc voilà, j'ai repris mes études, mais c'était compliqué.

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Parce que quand ils partaient, quand vous restez un mois toute seule, vous trouvez le temps très, très long, même si vous avez une plage paradisiaque. Mais et alors, à quel moment il a commencé à partir plus longtemps, justement? Étrangement, c'est quand je suis tombée enceinte qu'il a eu sa première mission. Comme par hasard.

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Et alors, justement, la question de l'enfant est devenue un peu plus insistante de sa part.

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Plus le temps passé où il me faisait comprendre que lui, il vieillissait et qu'il voulait être père. Ça m'a angoissé terriblement parce que j'ai déchanté de cette vie de femme, de militaire et je ne me projeter plus du tout en tant que mère épouse d'un militaire. C'était c'était terrifiant pour moi. Et donc, ton avenir?

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Ah oui, c'était 20 jours par an. Je me suis dit je vais finir comme toutes les femmes ici au foyer. Enfin, c'était c'était. C'était atroce.

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Et tu lui faisait part, toi, de tes de tes doutes, justement. Pas trop. J'en parlais à mes années. Prise de conscience.

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Pas trop, pas trop. Parce que pour lui, j'étais sa femme. Et puis, tout allait bien. Quoi? Et donc, ton quotidien? A quelle vie tu parlais tout à l'heure de rapport qui était fait suite à tes sorties? Oui.

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Quand j'allais boire un verre sur le port, il était tout de suite prévenu de ce que je faisais. Donc, aller en boîte de nuit, c'était inenvisageable. Enfin, c'était donc concrètement.

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Par exemple, quand il était pas là, même quand il était là et que tu voulais sortir en boite avec des copines ou avec des potes, je me refusais. Tu refuser? Oui, je me le refusait parce que c'était c'était trop d'histoires.

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C'était. Et si tu étais avec lui, c'était plus simple, c'était plus simple.

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Oui, il était tellement fatigué qu'au final, on ne faisait pas grand chose.

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Et alors? J'imagine que les femmes de légionnaires, elles, doivent aussi très vite faire des enfants puisque finalement, il ne leur reste que ça à faire.

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C'est ce qu'on m'a dit quand je suis arrivé au bout de 6 mois.

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Ecoute, si tu lui fais des enfants, tu verras, ça occupe alors ça, Samah.

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Ça m'a marqué, mais je me suis dit C'est pas possible, quoi? Et effectivement, elles font des enfants pour s'occuper. Ben oui, c'est parce que au moins, ça leur donne leur quotidien.

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Ça leur donne un rôle, donc une identité sexuelle. Complètement des hommes avec des dévoila, des fortes personnalités, donc elles sont, elles n'existent pas derrière leur mari.

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En quoi ça fait écho en toi? Toi, t'es pas du tout prête à ce moment là, à faire faire un enfant.

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Ton mec de presse commence alors il me presse et il me met même un ultimatum en Barisan écoute, si tu ne veux pas d'enfant avec moi quand même, il va y avoir un souci. Donc oui, j'ai la pression, mais je me sens pas prête du tout. Et puis en plus, en entendant que qu'il faut le faire parce que ça va occuper mes journées, j'ai tout sauf envie d'être mère, évidemment. Et puis, Célina doit partir aux Emirats arabes unis 4 mois, OK, 4 mois.

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A ce moment là, je dis que je tombe enceinte. OK, donc volontairement, je ne tombe pas enceinte volontairement puisque je suis sous pilule. Et puis j'ai décidé d'avoir un an sans pilule.

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OK, que t'as dû oublier ou non? Ma mère est tombée enceinte de moi sous pilule aussi, alors je sais pas.

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Tu fais partie de ce faible pourcentage de femmes tombent enceintes sous vrai.

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Ça arrive alors.

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J'étais très inquiète de tomber enceinte. Je faisais régulièrement des tests de grossesse. Et puis j'avais des symptômes pendants hormonaux qui étaient tellement forts que j'avais l'impression d'être tout le temps enceinte. J'avais mal aux seins régulièrement. J'avais, je pense que oui.

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Tous les deux mois, je vais acheter des tests de grossesse pour être sûr que je ne le soit pas. Sauf que celui ci était positif.

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Et alors, comment tu l'as vécu, ce test? Tu l'as fait seul.

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Je l'ai fait seule et donc c'était fou. Il me semble que c'était 2 semaines avant qu'il parte.

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En plus, je le prends bien. Très curieusement, je le prends bien et je me dis Bon ben c'est parti, quoi?

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D'accord à Bonzi. Et alors, comment tu lui a annoncé cette rencontre?

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Je lui ai annoncé très simplement. Et lui, il était fou de joie. Oui, il était. Il était fou de joie. Donc oui, c'était chouette. C'était un, c'était un beau moment, mais bon, il est parti. Il est parti ensuite.

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Deux semaines après, tu mets deux semaines après le test, c'est ça? OK, c'est bon. Et alors, comment ça se passe? Une grossesse qui démarre toute seule.

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Je prends conscience très vite que je vais devoir compter sur moi même. Parce que quelle vie a pas d'hôpital, pas de gynécologue, pas de gynécologue sur Calvino?

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Il y en a un peu plus loin. Ah bon? Il faut faire 30 km pour avoir un gynécologue?

[00:18:12]

A 24 ans, t'es enceinte de ton premier enfant? Et qu'est ce que tu? Qu'est ce que tu connais, toi, de la maternité? Est ce que, justement, des copines femmes, d'autres légionnaires qui ont été enceintes devant toi? Est ce que tu as pu vivre des grossesses comme ça avec elle?

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Connais absolument rien de la maternité. Mais alors rien.

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J'ai vu des femmes enceintes, mais j'ai jamais abordé le sujet français. C'était très lointain.

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Qu'est ce que ça représente pour toi de devenir mère à ce moment là?

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C'était. J'étais vraiment très contente de devenir mère parce que je trouve ça fabuleux. En fait, je me disais je supporte la vie, c'est incroyable quand même. Et du coup, je me suis quand même replié sur moi même. Je me suis dit Tu vas t'écouter. Et puis c'est parti, quoi?

[00:19:05]

Et donc a démarrer ta grossesse, c'est Idina est parti deux semaines après. Comment vous vous avez communiqué au fur et à mesure de l'avancée de la grossesse? Est ce que vous vous étiez connecté quotidiennement? Non, pas trop. Là, je me suis rendu compte que ma grossesse ne l'intéressait pas forcément et je pense que c'était culturel. Ça appartient aux femmes. C'était le domaine des femmes.

[00:19:30]

C'est quelque chose de trop intime chez une femme pour qu'un homme puisse s'y intéresser, car c'était quelque chose même qui l'effrayer. Quand j'ai essayé de montrer les échos, c'était quelque chose qui est presque le terrifiait.

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Surtout que j'ai dû faire une amniocentèse puisqu'elle soupçonnait une trisomie 21.

[00:19:49]

C'est quelque chose qu'il a avoué, qu'il a mal vécu là, très, très mal vécu. D'accord, donc, tu as vécu la première éco et même la deuxième sans lui. Oui, oui, comment ça s'est passé? C'est quand même des grands moments dans la vie d'une femme, d'une mère et même d'un couple. Comment vous avez fait?

[00:20:10]

Je les ai vécu, donc toute seule. Je les ai filmées, d'accord, mais je les ai vécu toute seule et j'étais. Je le vivait plutôt bien. J'étais contente de voir mon bébé. C'était c'était vraiment ma bulle, quoi. J'étais. J'étais dans ma bulle et je ressentais pas le besoin d'y faire entrer quelqu'un.

[00:20:29]

D'accord, mais oui. Et alors? Et la deuxième Ecos pour la deuxième est qu'au Gracefield, j'ai eu suspicion de trisomie trisomie 21, car on m'a soumis à une amniocentèse, à un acte assez assez costaud quand même que tu as fait? Oui, que j'ai fait OK tous les risques que ça impliquait.

[00:20:47]

Mais voilà, on m'avait laissé penser que je pouvais avoir un enfant trisomique, donc je voulais aller jusqu'au bout pour en être sûr et pas attendre le jour de la naissance. Bien sûr, ça tue, évidemment. J'imagine que tu en a parlé.

[00:21:01]

Ça a été inouï tout de suite. Oui, alors là, il y a eu un clash puisque lui, c'était Carpa. Si c'est un trisomique, Takla et moi, ça a été. Non, c'est mon enfant, bien évidemment.

[00:21:11]

Je regarde donc. Premier premier gros clash entre nous. Lui, il était radical, c'était radical et si je veux garder, ce ne serait pas son enfant. Ouais, ouais, d'accord. Donc, je pars à Toulouse pour voir une échographie de confirmation et tout allait bien. Puis les résultats de l'amniocentèse étaient positifs aussi. J'étais soulagé et lui aussi, du coup, et lui aussi, c'est ça.

[00:21:37]

Donc, tu avais quand même vécu beaucoup de choses toute seule. Oui, j'avais vécu quasiment cinq mois et quelques mois importants sans lui. Alors, comment on raccroche les wagons, justement, quand l'autre rentre? Comment ce réapprivoiser?

[00:21:56]

J'imagine que ça va être très difficile quand l'homme rentre de mission.

[00:22:00]

Les premiers jours sont quand même difficiles puisqu'on s'est habitué à vivre sans lui. Donc autant pour lui que pour nous. Donc ça, c'est difficile. Et là, ça l'a été. D'autant plus que j'étais enceinte et qu'il est parti en laissant une jeune femme quand il est revenu. J'étais, j'étais une maman en devenir, donc c'était c'était. Ça a été très compliqué. Et alors, quelle a été sa réaction? Il était très froid, donc ça a été des moments très difficiles parce qu'il a fallu gérer cette déception alors qu'il attendait un enfant depuis très longtemps.

[00:22:34]

Gérer son retour fin, c'était oui.

[00:22:37]

C'était c'était là, c'était compliqué. Là, je me suis sentie toute seule puisque je me suis dit je vais me reposer. En fait, je me suis dit non, ma cocotte Farcs, les épaules encore plus solides que prévu. Quoi?

[00:22:48]

Et alors, comment s'est passée la suite de la grossesse? Est ce que vous avez réussi à vous connecter autour de cette future parentalité? Pas du tout. On a été en désaccord total et c'est là que le clivage culturel s'est un peu imposé. Pourquoi? Parce qu'il commençait à me dire qu'il était obligatoire, que j'arrête. Parce que c'était le meilleur pour mon enfant. Il était très directif. Et toi, tu avais envie d'allaiter?

[00:23:15]

J'étais à des milliers de kilomètres de savoir ce que je voulais.

[00:23:19]

Je veux me laisser le temps. Et puis puis le ressenti sur le moment. Je ne savais pas d'accord. Je ne savais pas. Je me suis dit on verra bien. Mais non. Mais lui, il voulait te l'imposer ou ça allait n'imposait. Il voulait les. Et puis, il avait des idées très arrêtées. En fait, ça.

[00:23:37]

Ça a creusé le fossé qu'il avait commencé à s'installer, en fait.

[00:23:42]

Est ce que vous avez fait des cours de préparation? Je ne sais pas. J'imagine que lui en était très loin. Mais est ce que tu as essayé de l'amener vers ça pour le sensibiliser? L'embarqué un peu dans son futur rôle de papa?

[00:23:57]

Pas du tout. Je n'ai pas essayé parce que je voyais qu'il n'était pas du tout attentif et je me suis dit Je vais peut être essayer de sauver cette grossesse de la manière dont je la ressent en prenant soin de moi.

[00:24:10]

Ouais, mais je n'ai pas du tout inclus le papa.

[00:24:15]

Il était vraiment un détail en dehors de tout ça, c'est ça. Et toi, comment tu as vécu cette fin de grossesse? Cette deuxième partie fait avec lui, avec lui, mais sans lui. T'as réussi à savourer, à profiter de de ses mois de future maman pourrait être enceinte.

[00:24:35]

Surtout, c'était j'étais pleine d'énergie.

[00:24:38]

Enfin, je me trouvais belle fin. J'ai trouvé ça fantastique et j'avais l'impression d'être hyperconnecté avec Eléonore, qui est la première fois, c'était j'ai trouvé ça fabuleux.

[00:24:50]

Je me sentais même presque toute puissante.

[00:24:54]

C'était assez incroyable. Comment est venue ce sentiment de toute puissance? Est ce que tu as fait des préparations particulières?

[00:25:02]

Est ce que tu as vu des gens? Non, non, pas du tout. J'ai été très attentive à moi même et j'ai essayé d'être d'être positive dans Oui dans ce quotidien un peu terne. Donc, je me suis dit que c'était fabuleux d'être mère et qu'il fallait que je m'accroche à ça.

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Et alors, le jour J? Est ce que ce qu'il avait prévu d'être là avec toi, dans la salle d'accouchement?

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Il avait prévu d'être dans la clinique et surtout pas dans la salle d'accouchement, car ça, c'était acté.

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Vous en avez parlé? Mais ça ne s'est pas passé comme prévu puisque j'allais tous les mois, donc faire des échos et j'ai eu un dernier contre deux semaines avant avant terme. Et il s'est avéré que je n'avais plus du tout de liquide amniotique. Donc, on a déclenché l'accouchement. D'accord, déclanchement qui n'a servi à rien puisque ça a terminé en césarienne.

[00:25:58]

OK, donc, lui, il était dans le couloir, mais c'est pas ça. C'est ça, d'accord. Et alors? Donc tt seul, quand tu as rencontré ton bébé pour la première fois. Comment? Quels souvenirs tu? Alors à ce moment là, Eléonore, c'était très curieux parce que j'étais tellement connectée à l? Enceinte que quand on me l'a présenté, je me suis dit bombées, salut toi! J'avais l'impression de la connaître. C'était elle.

[00:26:27]

J'ai enfin mis le visage sur ce petit bout avec qui il communiquait.

[00:26:32]

Ça, c'était. C'était très, très chouette. Comment ça s'est passé, du coup? La rencontre à trois, alors?

[00:26:39]

On m'a tout de suite remonté en chambre. Donc on s'est retrouvés tous les trois. C'était très émouvant parce que lui, il l'a veillé toute la nuit à regarder.

[00:26:49]

C'était extraordinaire d'être d'avoir ce petit être qui était le sien.

[00:26:53]

Ça a rassuré, j'imagine. Qu'est ce que tu as ressenti?

[00:26:56]

Ça m'a rassuré et ça m'a ramené à ce que j'avais remarqué chez lui, à notre première rencontre, c'est à dire que c'était quelqu'un qui avait, qui avait des choses à transmettre et que je n'avais aucun doute sur le fait qu'il serait un papa formidable. Vraiment, c'était. Je me suis dit que je ne m'étais pas trompé. Bon, bah, ça, c'est quand même énorme.

[00:27:17]

Oui, oui, comme comme constat. Et alors, comment s'est passée ton post-partum et le retour à la maison?

[00:27:25]

Ensuite, il y avait la question de l'allaitement qui allait s'amuser et je ne m'étais pas du tout penchée sur la question, vu que je n'étais pas entouré, que personne n'était formé en clinique sur l'allaitement.

[00:27:36]

Et j'ai découvert un jour qu'il y avait du lait qui sortait de mes seins en faisant ma toilette un matin à la maternité et toujours la maternité en sentant du liquide sur mes pieds.

[00:27:47]

Je regarde au plafond et je me regarde dans la glace. Et non, j'aperçois quand j'ai du lait qui sort de mes seins et je me suis dit Ah bon, ben voilà, ça y est, c'est là pour te dire je n'avais aucune idée de ce qu'était Dakar.

[00:28:01]

Donc tout ce qui est montée de lait, tout ça. Je ne voulais pas ignorante, complètement.

[00:28:05]

Donc la montée de lait arrive et je me mets à me masser les seins comme une hystérique. Alors forcément, inflammation, fin catastrophe? Thomasset Mais je sais pas.

[00:28:15]

Je m'étais dit qu'il fallait que je les masse parce que j'avais des cailloux dans les seins. Oui, c'était catastrophique.

[00:28:21]

J'avais essayé de mettre Eléonore aux seins. Oui, oui, mais j'avais entre temps. Oui, elle a pété un.

[00:28:29]

Ah oui, tout de suite, mais c'était, c'était douloureux. C'était un vrai corps. Mais tu as tenu le coup quand même. Oui, j'ai tenu le coup. Oui, je voulais la nourrir.

[00:28:40]

Ça, c'était. Je me suis dit j'ai trouvé ça tellement fun. Mais en fait, en voyant le lait sortir de mes et de mes seins, je me suis dit Mais mon corps est magique et donc je me suis dit tu vas l'allaiter longtemps.

[00:28:52]

Ouais, ouais, a eu le déclic à ce moment là. C'est ça, oui, sur le moment. Génial, mais bon, il y en a un qui devait être content.

[00:28:59]

Ah oui, les deux, c'était formidable de te voir embrasser comme ça. Voilà l'allaitement à fond. Oui, il est aux anges et le retour à la maison s'est passé. Comment? Plutôt bien.

[00:29:14]

Tout s'est fait très naturellement. Lui, il était quel genre de père? Très attentif. Oui, vraiment, il est tout petit, soit même avec moi, c'était c'était. C'était son enfant chéri.

[00:29:28]

Est ce qu'il y a un jour de congé paternité dans la Légion? Ou pas? Il a pris trois jours. OK, voilà, c'est plutôt bien.

[00:29:36]

Je suis chanceuse et en été heureuse, j'ai trouvé que c'était cool. Ah oui, je trouvais que c'était super. Trois jours, c'était c'était magique, quoi? OK.

[00:29:45]

Et ensuite, il était un peu dans les parages où il a dû repartir. Maintenant, après le. Le rythme a repris ou il a dû où il a dû s'absenter. Donc, oui, rebelote toute seule. Enfin, vraiment. Maintenant, tu t'es retrouvé maman? Solo, quoi? Rapidement, il est reparti. Au bout de combien de temps? Cinq, six mois, c'est ça? Oui, à peu près.

[00:30:06]

Et moi, je suis tombée enceinte. Mais qu'est ce qui se passe à chaque départ?

[00:30:10]

C'est quand même marrant, mais ça a été marrant, je ne sais pas, mais deux fois.

[00:30:15]

Non, mais c'est ça l'été. Et j'étais sous contraception. Donc là, je me suis dit là, ce n'est pas possible. Tu avais repris la pilule? Ah oui, j'ai repris la pilule parce que la question du deuxième enfant s'est posée rapidement.

[00:30:25]

J'en voulais. Par contre, j'ai découvert que j'étais enceinte d'Elisabeth et Honor avait un petit peu plus de trois mois. Donc, c'était fin, non? Je voulais profiter d'Éléonore. Enfin, je me régalée. Quoi? J'étais? J'étais contente. Donc un deuxième enfant aussi vite. C'était inconcevable. Qu'est ce qui se passe dans ta tête ce soir là?

[00:30:43]

C'est un ras de marée. Je me dis Mais qu'est ce que je vais faire?

[00:30:46]

Quoi? C'est pas possible. Je venais d'accoucher quoi?

[00:30:50]

Oui, c'est ce qui s'appelle le retour de couches. C'est ça. C'est ça, ce que tu dis à mon état. Tu venais de retrouver ton cycle de règles ou comment cet été? Non, non, je n'avais même pas de règles, pas de règles. Je n'avais pas de règles, pas de règles. Ouais, donc, je n'avais pas d'indicateurs en plus pour m'aider, je ne savais pas du retard ou pas à quoi, mais comme tu avais ce système de faire des tests Biermans.

[00:31:16]

Heureusement, oui, heureusement. Oui, oui, hyper fertile. Oui, c'est fou, c'est oui.

[00:31:23]

Et alors? Donc, qu'est ce que tu t'es dit? Et comment tu lui a annoncé? Je lui envoyer une photo de suite du test. Je lui ai dit on a un soucis, donc il m'a appelé. Il m'a dit oui, dis donc, c'est compliqué, lui. Son inquiétude, c'était que j'avais eu une césarienne.

[00:31:38]

Est ce que je pouvais avoir un second enfant aussi rapidement, ce qui est une bonne inquiétude, une bonne inquiétude.

[00:31:46]

Je suis quand même allé voir le gynécologue pour lui demander si, effectivement, je pouvais avoir une deuxième césarienne aussi rapprochée.

[00:31:54]

Et quand je fais des tout petits bébés Shimazu, aucun souci à l'ESI tant que le foie est chaud.

[00:31:59]

OK, OK, d'accord.

[00:32:02]

Moi, je ne me voyais pas repartir avec un deuxième enfant, mais je me suis dit Bon, tu es marié, tu voudras certainement un deuxième enfant plus tard. Bon, ben, on va le garder. Et donc, me voilà reparti avec dans une seconde grossesse. Et comment tu la digérer, cette annonce, toi?

[00:32:24]

Alors?

[00:32:24]

Ça a été très compliqué parce que j'ai eu l'impression d'être enceinte 18 mois. C'est ce qui est très curieux, c'est qu'il est parti en mission quand je tombe enceinte d'Elisabeth et il repart aux Émirats, qui est tout pareil, tout pareil.

[00:32:40]

Et donc, en fait, je n'arrivais pas à distinguer les deux grossesses. C'était, c'était vraiment déstabilisant. Je comprends.

[00:32:48]

T'étais pareil, quasiment aux mêmes dates, dans les mêmes circonstances.

[00:32:53]

Fin, c'était déstabilisant. Oui, c'est troublant. Oui, c'est troublant. C'était troublant que ton corps soit retombée enceinte, pile dans les mêmes circonstances et que votre vie, finalement, ça se répète.

[00:33:10]

Le schéma se répète, moi complètement. OK, et donc ça été. J'étais très heureuse en une fois que j'ai accepté l'idée que je regardais. J'étais très contente, d'accord, mais ça a été extrêmement éprouvant physiquement parce que j'avais Éléonore que j'avais été qui n'était pas là. Je me vois encore faire les courses au supermarché, enceinte jusqu'au cou et au nord dans la poussette.

[00:33:35]

Et il est reparti. Pendant combien de temps? 4 mois pareil, tout pareil.

[00:33:39]

Ce qui est encore plus compliqué, c'est que il a fait un infarctus quand il était aux Emirats arabes unis. Alors oui, et toi, tu apprends ça?

[00:33:49]

Tu étais enceinte de 6 mois, 7 mois? Peut être? Moi, je suis folle d'inquiétude. Je ne sais pas quand est ce qu'on va le rapatrier?

[00:33:57]

Quand est ce que je vais le voir?

[00:33:58]

Enfin, et malgré tout ça? Comment s'est passée ta grossesse? T'as réussi à profiter un peu? Ouais, ouais, ouais. Ouais, t'étais déjà plus informé. J'étais déjà plus informé. Oui, je me suis découvert une capacité à l'adaptation et au positivisme. Je ne sais pas si on peut dire ça, mais à part oui, incroyable changement.

[00:34:24]

Je me suis dit où ça va? Arrives à gérer quand même.

[00:34:27]

Et Eléonore était quel genre de bébé ont été? Oui, on était très connecté. On était, on était bien toutes les deux. On s'entendait bien. Oui, on avait ce que vous étiez en tête à tête toute la journée, tout le temps. Et puis, je ne voulais pas la mettre en crèche ou je voulais. Je voulais faire son éducation. Je voulais être là pour elle. Donc, c'était génial, quoi. Donc, tu allais allaiter tout le temps de ta grossesse.

[00:34:50]

J'ai arrêté au bout de cinq mois parce que c'était trop fatiguant. D'accord. Bon, donc, pendant ce temps là, Seydina a fait son infarctus. Du coup, il a été rapatrié. Après ça, il a été rapatrié dans un hôpital militaire à Paris. Une fois qu'ils seront jugés, son état stable. Ensuite, il est rentré. Il est rentré en Corse.

[00:35:08]

Combien de temps avant l'accouchement? Peut être un mois et demi avant. Tu l'as récupéré dans quel état? Très marqué moralement. Surtout qu'il savait que l'issue de tout cela, c'est qu'il ne pourrait plus sauter en parachute et qu'on allait être muté de Calvi. C'était c'était très, très difficile pour lui.

[00:35:26]

Voilà où est ce qu'on n'a pas dit qu'il était parachutiste, tué par par dessus tout tout ça? D'accord, donc, ça a dû lui mettre un gros ou un gros. Ouais, ouais.

[00:35:37]

Et comment se sont passées les retrouvailles entre vous? C'était compliqué parce qu'il était fatigué. Il devait prendre des comprimés. Il avait honte même. Il a été marqué par ce qu'il venait de vivre. C'était assez compliqué. Comment il a reconnecté avec sa fille, qu'il a dû trouver transformée parce qu'un bébé entre quand on quitte. A a quatre mois et récupère à 10, c'est autre chose.

[00:36:06]

Reconnecter à elle. Quand Elizabeth est arrivée, puisqu'il a dû s'occuper d'Éléonore, je puisse m'occuper d'Elizabeth. D'accord.

[00:36:14]

OK, est ce que Eléonore était par rapport à son papa qui rentrait là 2 mois d'absence? Quelle a été sa réaction? Elle était toute petite. Et puis on était tellement proches que ça changeait pas trop son quotidien.

[00:36:32]

J'étais son pilier, oui.

[00:36:35]

Et alors? Comment s'est passé le jour-J? Tu avais décidé d'accoucher au même endroit. Toujours avec la même équipe, avec le même chirurgien. Et là, ça a été grosse. Angoisse, puisque pareil, donc, deux semaines avant terme, ont fait écho. Et au moment de l'Eco graphie, le gynécologue appelle la clinique en leur disant Vous préparez le Bloc, on arrive alors là, je me dis Mon Dieu, qu'est ce qui se passe? Il me dit Il n'y a plus du tout de liquide amniotique depuis un certain temps.

[00:37:06]

Donc aïe, aïe, aïe. Rebelote. Ah oui, rebelote. Et puis, je mets les pieds dans le plat. Je dis est ce qu'elle est encore vivante?

[00:37:12]

Enfin, il me dit pour l'instant, oui. Bon, ça a été pareil.

[00:37:17]

Là encore plus vite que Foula que pour la première. Au Bloc. Donc toujours seul. Toujours seul. Il est venu après. Il est venu après puisqu'il y avait Eléonore, en fait.

[00:37:32]

Oui, lui, il gardait Eléonore pendant que tu accouchait. C'est ça. Il était même pas à l'hôpital. Non, non, non. Vous n'étiez personne pour la faire garder? Pas du tout. Et puis, il était assez méchant, donc. Sa fille, c'était son trésor. Il l'aurait pas confié à tout le monde, d'accord. Donc, il est venu quoi? Il est venu le jour J avec elle, avec elle, car.

[00:37:53]

Et elle attend que tu t'es retrouvé avec cette deuxième petite chance. Vous saviez que c'était une fille? Oui, oui. J'étais très contente que ce soit une fille. Je me régale tellement avec Eléonore que je me suis dit Chouette quoi! Et je me suis trouvé comblée vraiment d'avoir deux filles. Mais j'ai trouvé ça fabuleux. Tu avais décidé de l'allaiter? Oui, comme la première. Elle s'arrête, a refait tout pareil. Mais tout ce que j'avais, la même chambre.

[00:38:21]

Je ne sais pas dissocier les deux périodes. Je n'y arrive pas.

[00:38:25]

Je comprends. Eléonore est née en en juin et Elisabeth en juillet. C'est avec la même équipe. Enfin, je ne sais pas si tout se mélange à tout ce mélange incroyable.

[00:38:42]

Et alors?

[00:38:42]

Quand on a présenté cette deuxième petite fille, tu pareil, t'as vu double?

[00:38:49]

Non, parce qu'elles sont très différentes toutes les deux. Et je l'ai vue de suite.

[00:38:57]

Ce serait un enfant différent du premier. J'étais. J'avais hâte d'être sa maman, de repartir dans cette seconde maternité. Enfin, vraiment, c'était. Je me suis découvert une joie énorme d'être mère. Quoi que jamais je ne l'aurais soupçonné. J'ai eu envie d'être mère, mais être aussi heureuse de l'être.

[00:39:21]

Et puis, de façon aussi imprévue et aussi rapprochée, c'est ça. C'est fou comme on s'adapte finalement.

[00:39:28]

Finalement, les ressources que tu ressources de positivisme, comme tu dis qu'il a trouvé à chaque fois, c'est merveilleux.

[00:39:35]

Comment s'est passé le retour à la maison? Le post-partum avec deux enfants si rapprochés? Comment ça se passe? Plus Cermex légionnaire qui a repris ses trois jours de congé.

[00:39:47]

De toute façon, il était en rétablissement alors qu'il était plus souvent à la maison d'Akka. Donc, tu veux dire que c'était un poids en plus qu'autre chose plutôt que de l'aide? C'est ça.

[00:39:56]

J'avais, j'avais un homme à la maison qui était complètement dépité, qui se sentait un demi homme. D'accord, ce qui ne pouvait plus sauter en parachute.

[00:40:04]

D'accord. Comment as tu fait?

[00:40:07]

Comment est ce que tu as géré cette période comme au début, de manière positive et cette fois, en puisant dans ton histoire, dans mon identité culturelle, du côté de mon père?

[00:40:20]

Ce rapport très simple à la maternité qu'on peut trouver en Afrique, comment tu les avez vu, ces choses là dont tu parles? Peut être que mes tantes avec mes soeurs. Parce que ton père est de quelle nationalité? D'origine ivoirienne, ivoirienne? Donc, toutes tes tantes sont ivoiriennes? Oui, OK. Habitant là bas où il y a eu une grosse partie en France. Et alors, qu'est ce que tu as puisé justement dans cette culture familiale? l'Éducation d'un enfant?

[00:40:46]

La maternité, c'est quelque chose de profondément naturel. C'est très simple, en fait. Ils en font. Ils en font quelque chose de très simple. Je ne me suis jamais angoissé sur le fait d'avoir deux enfants rapprochés, sur le fait que j'ai été exclusivement Elisabeth, que je ne dormais pas la nuit. Si tu cododo, je ne me suis jamais culpabilisé. Je me suis dit bombés et sors de trouve entre il est hors de question que tu as mettant un berceau.

[00:41:16]

Elle a besoin de ton odeur, de ta chaleur. Donc, dormir avec toi. Et du coup, comment tu organiseraient donc Elisabeth Dormer avec toi? Eléonore était dans sa chambre. Bon, elle avait un peu plus d'un an. Elle dormait la nuit. Oui, heureusement. OK, bonne chose.

[00:41:32]

Très bonne chose. Donc, tu partager ton lit avec Elisabeth et ton mec? Il n'en est plus avec moi. D'accord, parce que cette maternité aussi, ça nous a permis de se rendre compte qu'on ne se connaissait pas beaucoup.

[00:41:49]

Au final, qu'il y avait des choses qui nous avait plu l'un chez l'autre, mais que.

[00:41:55]

On ne s'entendait pas forcément en tant que parent et donc lui était tellement dépité à cette période. Moi, j'étais tellement prise par la maternité qu'il faisait chambre à part. D'accord. Et le climat était tendu entre vous? Pas spécialement. C'est affreux de dire ça, mais je l'ignore. Et presque. J'étais. Il fallait que je m'occupe de mes enfants de toute façon.

[00:42:18]

Je pense que ce qui m'a aidée aussi dans la gestion de ce deuxième bébé, c'est de m'être appuyé sur ce que j'avais vu petite le porter au.

[00:42:29]

Moi, ma grand mère, elle me portait sur son dos quand elle faisait la cuisine.

[00:42:32]

Enfin, l'enfant n'était jamais une contrainte. On trouvait toujours une solution pour faire les choses du quotidien avec lui. Et puis, l'enfant n'était jamais mis de côté.

[00:42:44]

Très vite, j'ai partagé mon quotidien, mais vraiment avec mes filles.

[00:42:49]

Je faisais tout avec elle, a même tenté de déplacements, déplacements.

[00:42:56]

Jaumain, j'allaite et Elisabeth partout, car je sais que c'était. Je ne me rendais pas compte à ce moment là que c'était quand même. C'était assez osé parce que j'allais dans les restaurants.

[00:43:06]

Je demandais pas si je pouvais allaiter. J'étais enceinte, je sortais mon sang et je ne sais quoi. Tu assumait, mais j'assume complètement. C'est bien, oui, oui, à une époque où Taji de bananes n'existait pas encore.

[00:43:22]

C'est très fort et ça, non. C'était en plus. C'était j'avais une petite fille, j'avais une petite fille noire, je suis typée et j'allais dans les bars et dans les restaurants. J'arrivais à allaiter, quoi? Et on ne m'a jamais rien dit.

[00:43:37]

C'était c'était quelque chose de tellement naturel. Je pense qu'on se serait pas permis de venir me voir.

[00:43:43]

Je pense que tu devrais ABV ce livre. Des fois, je pense qu'on ne va pas la déranger.

[00:43:47]

Là, c'est ça. Et alors, qu'est ce que tu ressentais? Justement, est ce que tu étais fière de cette mère que tu étais devenue? Comment? Quel était ton regard sur toi même, justement, sur cette double maternité tellement imprévue?

[00:44:02]

Quand j'ai terminé le l'allaiter, que j'ai pu refaire nuit parce que je l'ai allaité 18 mois. Ah oui, je me suis dit mais comment tu as fait?

[00:44:11]

Parce que oui, elle était aussi longtemps avec un autre enfant aussi jeune, un mari peu présent, la famille absente, les amis absents.

[00:44:24]

Comment tu as fait?

[00:44:25]

Tu me congratulés?

[00:44:27]

Ah oui et non. Là, j'étais, je me suis dit franchement et je me suis dit qu'en général, les femmes étaient franchement des êtres humains extraordinaires. Parce que pour assumer, pour mettre des enfants au monde.

[00:44:41]

Et puis, dans les situations les plus extrêmes, oui, les gérer, les éduquer. Si je me suis dit Mon Dieu, les femmes ont été soldats.

[00:44:54]

Est ce que tu étais? Tu étais lié un peu d'amitié avec d'autres femmes à échanger autour de la maternité. J'ai eu une très belle amitié avec une Française d'ailleurs claire et c'était chouette.

[00:45:09]

Ouais, c'était assorti un peu de ton isolement à ma sortie, de mon isolement. Ça, ça m'a autorisé à craquer aussi. Oui, à dire ce qui n'allait pas, ce qui allait bien aussi, parce que je m'étais refusé à aller mal.

[00:45:25]

Pendant sept ans dans cette maternité, puisque j'étais toute seule et qu'il fallait, je ne pouvais compter que sur moi même. Et donc, il m'a fallu du temps et surtout cette amie pour me dire que la maternité, c'était. C'était très ambivalent au final, parce que c'était beaucoup de bonheur. Mais des douleurs, beaucoup de souffrance, de solitude, d'incertitude. Tout ce que je m'étais refusé pendant ces deux grossesses parce que je m'étais dit que ça allait être catastrophique, si, si je cracké était tenu bon quand même avec ses ressources.

[00:46:02]

Voilà à la fois familial. Et puis en toi. Voilà pas.

[00:46:05]

Je pense qu'on a tous en nous les ressources nécessaires pour affronter, pour affronter ou pour porter la maternité.

[00:46:15]

Vraiment, c'est la preuve. Oui. Et alors, avec ces Idina, comment ça s'est passé après? Parce que vous avez fait chambre à part. Pendant combien de temps? Jusqu'à notre séparation? Ah oui, il n'y a pas eu de reconnexion ou pas du tout?

[00:46:34]

Pas du tout. Et j'étais devenue une autre femme.

[00:46:37]

Je suis devenue une femme et une mère.

[00:46:39]

Je suis devenue une mère. Il y avait des choses que je n'acceptait plus. Et lui, il ne savait plus vraiment qui j'étais. Et du coup, quand Elise était née, j'avais la certitude que j'allais le quitter. Ah oui, c'était ça. C'est apparu, c'était très clairement. C'était une évidence. J'étais très heureuse qu'il soit le père de mes enfants, mais ce ne serait pas mon mari.

[00:47:04]

Ce serait mon mari parce que j'étais quelqu'un d'autre.

[00:47:08]

Et alors ça, comment tu as réussi à verbaliser ça?

[00:47:14]

Tu en a parlé rapidement. Je le lui ai dit. Oui, très, très, très clairement. Lui, il pensait que c'était une crise passagère. Sauf qu'en fait, non, ça été, ça a été. Ça a été notre réalité puisque j'ai demandé le divorce. J'ai demandé plusieurs fois.

[00:47:33]

C'était très difficile à vivre pour lui.

[00:47:35]

J'étais son épouse jusqu'à la fin de ses jours. C'était comment il a repris du poil de la bête et ce qu'il a repris du poil de la bête, lui en parallèle. Est ce qu'il s'est remis un peu sur pied? Il a recommencé à bosser.

[00:47:46]

Alors oui, il était muté, donc, sur le plateau du Larzac, où je l'ai suivi. Au bout de combien de temps? Elisabeth avait tout juste un an. Quand on est là, quand on a quitté la Corse. D'accord, vous êtes avec vos deux petites 1 et 2 ans. Ces cinq là, tu l'as quand même suivi. Je suis cette mutation.

[00:48:03]

Je l'ai suivie parce que je ne me sentais pas les épaules pour le quitter avec deux petites filles aussi jeunes. Donc toi avait commencé à travailler et non, je n'avais pas bien commencé et je me sentais épuisée physiquement.

[00:48:20]

Vraiment, c'était. Je pense que physiquement, ça m'a marqué.

[00:48:24]

Donc, comme tu dis, a été enceinte 18 mois, c'est ça, donc c'est ça. C'est vrai qu'il faut se remettre ou il faut s'en remettre. Et donc là, vous avez continué à vivre ensemble.

[00:48:37]

Combien de temps dans cette nouvelle maison? Un an et demi à peu près un an et demi, un an et demi pendant lesquels il est resté sur place, où il est reparti? Il est resté sur place, toujours avec des déplacements entre guillemets.

[00:48:50]

Cours d'un ou deux mois.

[00:48:53]

Moi, je trouve du travail, OK en tant que directrice adjointe dans un établissement hôtelier et elle était heureuse de ça de reprendre une vie professionnelle.

[00:49:04]

Pourtant, l'hôtellerie restauration, c'est costaud. Je me suis dit J'y vais quoi? Allons donc, fais quoi, tes filles? Tu izanami à la crèche?

[00:49:12]

Alors crèche du régiment? À la crèche du régiment en régiment?

[00:49:19]

Absolument tout. OK, donc, elles vont à la crèche. Et puis ensuite, Eléonore est allée à l'école. OK. Voilà, donc, c'était lui qui devait gérer le soir à la sortie, puisque moi, j'ai terminé très tard.

[00:49:32]

Intéressant. Et alors? Affreux. C'est un carnage, c'est un carnage.

[00:49:38]

J'étais une mauvaise mère. Je ne m'occuper pas de mes enfants. Ça était d'accord. Il a pas du tout accepté ce nouveau rythme. Pas du tout. Pas du tout. Même ses collègues venus me voir sur mon lieu de travail pour me dire qu'il fallait que je m'occupe de mes enfants, qu'elle était petite, qu'elle avait besoin de moi. Enfin, des idées très archaïques sur la place de la femme dans la société. Je n'avais pas le droit de travailler, alors d'être absente.

[00:50:11]

Voilà, c'était ça. Et toi, tu ressentais quoi? Moi, c'était la liberté totale de travail.

[00:50:17]

C'était mon revenu à voir. Oui, mais mes obligations, mon job, quoi. Des responsabilités? Oui, c'est ça. D'accord. Pourtant, il n'était pas question d'arrêter de travailler. Hors de question. Et il était le sujet du divorce s'imposait de plus en plus. De toute façon, c'était un sujet que tu avais déjà mis sur la table. C'est ça. Mais que lui réfutait. Il dit toujours dans l'optique que de toute façon, ça va me passer, mais que j'étais toujours la jeune fille qu'il avait rencontré, un peu capricieuse.

[00:50:56]

Au final, ça allait passer.

[00:50:57]

D'accord. Et alors? Comment ça s'est terminé? Finalement, comment a obtenu gain de cause?

[00:51:05]

Ce qui s'est passé? J'ai demandé plusieurs fois le divorce. A la fin, j'ai laissé tomber parce qu'il me suppliait de rester à la maison avec lui.

[00:51:11]

Pour nos enfants, qu'une famille, c'était fondamental, qu'il fallait que je reste au moins la mère des enfants en restant à la maison.

[00:51:22]

Et ce qui s'est passé, c'est que j'ai rencontré Sébastien et il a rencontré un homme complètement différent de ton mari, complètement un beau blond aux yeux verts qui débarque de nulle part.

[00:51:39]

On sort très vite ensemble et en fait, mon mari s'en rend compte à la fois avec Windows.

[00:51:45]

Et surtout, tu étais toujours surveillé ou pas? Non, mais bon, ça reste un légionnaire. Donc, j'étais quand même inquiète pour Sébastien parce que je me suis dit je ne sais pas comment il va réagir. C'était ça et ça été. Mais mon Dieu! Deuxième tempête dans ma vie, quoi? Comment il s'en est rendu compte?

[00:52:04]

Il a fouillé mon portable et donc je prends mon courage à deux mains et je lui dis Ecoute, je quitte tout pour lui, je te quitte.

[00:52:14]

C'est terminé et c'est une période compliquée parce que. Du jour au lendemain, j'ai habité à l'hôtel. Plus d'un mois, le temps que je me trouve un logement. Lui, il était à cran, il me mes pieds. Il essayait de savoir qui était Sébastien. C'était très, très compliqué.

[00:52:35]

Comment tu faisais avec? Les filles ont alterné.

[00:52:38]

Moi, je rentrais le matin pour les amener à l'école et ensuite les récupérer le soir quand je les voyais pas beaucoup. Mais bon, c'était un mal pour un bien. Tu sentait qu'il fallait aller là.

[00:52:52]

C'était il fallait. Il fallait vraiment terminer cette histoire. Donc, cette période transitoire a duré combien de temps, en fait?

[00:53:00]

Au bout de combien de temps il a accepté de te laisser partir? Quand le divorce a été prononcé, ça a été très compliqué pour lui et pour moi aussi. J'ai mangé, c'était ça.

[00:53:12]

Ça a été douloureux. Quand j'ai trouvé un appartement au bout d'un mois et demi, je suis ravi.

[00:53:18]

Super petit village qui bouge, très bien installé. Vraiment, le bonheur total. Il me fait un petit peu à l'envers à ce moment là. La décision du juge pour la garde des enfants n'est toujours pas tombée.

[00:53:33]

Un jour, il prend les filles à ma mère.

[00:53:37]

Alors qu'il prend, il les garde pendant un mois et demi jusqu'au jugement. Je n'ai le droit de les voir que 15 minutes par semaine. Ça a été vraiment été très, très chaotique. Oui, parce qu'il accusait d'avoir quitté le domicile. C'était la maman qui partent qui était partie quand ça va. Et dans ces cas là, effectivement, c'est c'est compliqué.

[00:54:03]

C'était c'était très compliqué. En fait, c'est quand la justice s'est imposée qu'il a qui s'y est plié en tout simplement et qu'il m'a laissé tranquille et qui, au final, tout se passe très, très bien aujourd'hui, même si c'est encore douloureux pour lui.

[00:54:20]

Normalement, on a deux, on a de très, très bons rapports.

[00:54:24]

Bah, écoute, tant mieux parce que y revenait de loin. Oui, c'est assez inespéré. Aujourd'hui, justement, les relations sont apaisées et donc c'est ce divorce a eu lieu. Il y a combien de temps? Il y a deux ans et demi, deux ans et demi. OK, donc, toi? En parallèle de ce divorce, toi, tu vivais une nouvelle histoire d'amour avec Sébastien, qui lui même était papa ou pas du tout.

[00:54:53]

Ça aussi, c'était c'était incroyable parce que on avait une liaison.

[00:54:59]

Mais loin de moi l'idée de fonder une famille avec Fluid, de m'installer avec lui, surtout pour un homme qui n'a jamais eu d'enfant et fait de lui même. Il m'a dit Je te prends avec des filles.

[00:55:13]

Donc je vais être beau papa.

[00:55:16]

C'est incroyable.

[00:55:17]

Il a voulu endosser ce rôle là tout de suite, spontanément. Suite. C'est génial. Donc, au bout de six mois, il est venu habiter à la maison d'arrêt et il a pris son rôle très à cœur.

[00:55:28]

Et c'est assez incroyable à voir.

[00:55:32]

Ça a dû se faire, mais c'était bizarre quand même de voir tout d'un coup un autre homme au quotidien avec Fiala les filles?

[00:55:41]

Non, j'étais, j'étais contente et j'étais. Ça m'a rassuré dans ma décision parce que je ne voulais pas qu'elle ait l'image d'une mère qui soit distante avec leur papa ou je voulais qu'elle ait une mère heureuse et épanouie en tant que femme. Et c'est ce qui s'est passé. Et là, elles sont. C'est vraiment ça.

[00:56:03]

Elles ont besoin de leur papa. Et d'ailleurs, elles ont toujours toujours fait ça.

[00:56:10]

Mais je pense très honnêtement qu'elles auraient eu des carences ou quelque chose qui l'aurait, qui leur aurait certainement fait défaut plus tard. Et alors?

[00:56:23]

Aujourd'hui, ça fait deux ans et demi que tu es dans cette nouvelle vie. Les filles ont donc 5 et 6 ans? Oui. Quel regard tu portes sur toute cette trajectoire qui t'a fait devenir mère? Sur tout ce chemin? Sur cette maternité? Voilà arrivé vraiment comme un boulet de canon dans ta vie. Et puis, cette histoire d'amour qui a qui a évolué différemment. Quel regard tu portes sur tout ça? C'est assez. Je n'ai pas vu tout ça venir, ça a été fulgurant, ça a été construite, c'est que c'était difficile.

[00:57:07]

Ça a été intense, mais ça m'a construit en tant que femme. Être mère m'a fait devenir femme. Vraiment, c'est.

[00:57:19]

C'est ce que je constate aujourd'hui. Ça a permis de d'affranchir aussi complète TTT, tellement jeune aussi à l'époque. Quand tu racontes ton histoire, on sent que sans cesse ce nouveau statut de mère, t'aurais probablement pas quitté cet homme. En tout cas, qui ne te convenait pas. De fait, ça t'a donné de la force pour tout ça? Ça ma, je dirais presque. Ça m'a révélé à moi même. C'était de la jeune fille complètement innocente, inexpérimenté que j'étais.

[00:57:58]

Je suis rentré dans le vif du sujet en devenant maman. Ouais. Et alors?

[00:58:04]

Pour toutes celles qui partage la vie d'un légionnaire, d'un militaire comme ça, qui part très souvent. Qu'est ce que tu aurais envie de leur dire à ces femmes? Est ce que tu en a quand même vu ou rencontré certaines qui étaient épanouies dans leur vie de famille, dans leur vie de femme? Aujourd'hui, je pense que de toutes celles que je connais, je n'en connais pas une qui soit totalement épanouie. Donc, le conseil que je peux donner aujourd'hui en ayant traversé cette vie là et en l'ayant quitté, c'est que ne vous sacrifiez pas.

[00:58:38]

Vous pouvez être femme de légionnaire et être indépendant, être être libre, mais ne vous sacrifiez pas.

[00:58:47]

Mais tu penses que c'est possible de ne pas se sacrifier. C'est difficile, mais c'est possible.

[00:58:52]

On nous laisse croire le contraire parce qu'il y a des shima. Oui, je le redis, archaïques qui sont très ancrés dans cette Jhon. Mais non, c'est pas ça. La réalité est tout autre.

[00:59:08]

Et alors? Tu parlais tout à l'heure d'appartenir presque à une secte. Qu'est ce que cette séparation d'avec cet homme et donc d'avec la Légion a changé aussi dans ta vie?

[00:59:19]

Est ce que tu as eu l'impression de se défaire de chaînes d'un fardeau, complètement, d'un fardeau, de ne plus avoir de compte à rendre, de ne plus avoir à réfléchir sur la conduite à tenir? D'être libre? Complètement.

[00:59:34]

C'est fou quand même. Et alors que ça devrait être, ça aurait du être une normalité. Oui, toi, c'est quelque chose dont on a privé quelque part et l'actu à récupérer et d'en trouver.

[00:59:48]

Tu dis, j'imagine que ça s'avère encore le meilleur classement avancé.

[00:59:55]

Je suis aujourd'hui très heureuse et je pense que je le suis d'autant plus parce que j'ai eu ce parcours là.

[01:00:02]

Je savoure, je croque la vie à pleines dents.

[01:00:05]

Et alors, comment ça se passe avec Sébastien? Est ce que vous vous projetez dans une nouvelle aventure d'enfant, justement? Alors Sébastien m'a demandé en mariage l'année dernière à Felicitations et on a le projet d'avoir un enfant sur lui.

[01:00:22]

C'est un beau père formidable, apparemment, mais il a aussi envie d'un rêve d'enfant.

[01:00:30]

Ça a été d'ailleurs très vite, très vite dit. C'est que au bout d'un mois de relation, il m'a dit Je veux un enfant avec toi.

[01:00:38]

Oui, oui, oui. Sitôt sitôt.

[01:00:41]

C'est la certitude. Oui, encore. Quelle inspiration! Et toi, tu en penses?

[01:00:51]

Alors, après les filles, je m'étais dit que plus jamais je n'aurais d'enfant que c'était. C'était terminé. Les couches, j'en voulais plus. En fait, non. C'était géant. J'ai un désir très fort de maternité à nouveau. Enfin, à nouveau nom du que final, je l'ai fait.

[01:01:08]

Oh là là, ça va être.

[01:01:10]

Ça va être voulu, désiré, désiré. Exactement. Et là, je pourrai choisir. J'aurai la liberté de choisir, d'être mère. Oui, c'est pas mal. Oui, la perspective, c'est ça.

[01:01:23]

Alors, je souhaite plein de bonheur dans tous ces nouveaux projets. C'est merveilleux. Et puis maintenant, les filles sont grandes. Ça va être des grandes sœurs extraordinaires. Oui, merci beaucoup, Mélissa, d'être venue me raconter tout ça. Merci à toi. C'était une manière de plonger vraiment dans un univers tellement loin et si proche. Pourtant, c'est fou ce que c'est. C'est des vies qui sont là, à porte, qui sont invisibles. On ignore totalement et complètement.

[01:01:57]

Donc vraiment, je te remercie de m'avoir raconté tout ça. Et belle vie à vous tous. Merci. Voilà, c'est la fin de cet épisode qui, je l'espère, vous aura plu et qui, grâce à Mélissa, vous aura fait plonger dans un univers parallèle et totalement insoupçonnable. Alors merci Mélissa d'avoir osé raconter. Merci de nous montrer une fois de plus que nous sommes toutes maîtresses de nos destins et que rien n'est immobile. On se retrouve lundi prochain pour un nouvel épisode.

[01:02:34]

Merci pour votre écoute attentive et engagée. Je vous embrasse. Prenez soin de vous. Et puis, bien sûr, langue lev. Cwarmê!