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[00:00:13]

Bonsoir à toutes et à tous. Signe des temps. L'aéroport d'Orly ferme désormais son terminal 4. Et puis, surtout, le gouvernement abandonne purement et simplement le projet d'élargissement de l'aéroport de Roissy, comme s'ils ont envisagé plus un retour à la normale dans le secteur de l'aérien dans le secteur du tourisme, deux points forts de l'économie française. C'est dire si cette crise sanitaire laissera des traces indélébiles dans notre économie. Alors, question quels sont les secteurs les plus touchés, ceux qui ne se relèveront pas?

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Comment rebondir alors que les entreprises et le pays seront lestés d'une dette record? Quelles sont les entreprises qui permettront à l'économie française de repartir? C'est le sujet de cette émission C dans l'air, intitulé Ce soir entreprise quand les aides s'arrêteront. Pour répondre à vos questions, nous avons le plaisir d'accueillir Elie Cohen. Vous êtes économiste au CNRS. Et puis, je signale la sortie prochaine de votre livre La valse européenne chez Fayard. Fanny guilloché, vous êtes journaliste, spécialiste des questions économiques et sociales.

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On vous entend tous les matins sur France Info. Votre chronique hier, était intitulée Bientôt des chèques alimentaires pour les plus démunis en duplex. On retrouve Anne Sophie Assif. Vous êtes chef économiste au BIPE et je cite votre papier publié dans la revue Forbes. L'argent des banques centrales est il vraiment magique? Enfin, Sophie Fay, journaliste au service Economie de L'Obs, chroniqueuse sur France Inter. Vous publiez cette semaine dans L'Obs une interview Un d'Estaires du flot, prix Nobel d'économie.

[00:01:40]

Cette interview, qui est intitulée Les pauvres sont les grands perdants de la crise. Merci à tous les quatre de participer à cette émission en direct. Justement, Sophie Fay, on commence avec vous. Le terminal 4, qui devait permettre d'accueillir plus de touristes et d'accompagner le développement de l'aérien via ce terminal 4, n'est pas suspendu, comme le regrette le Medef. Il est abandonné. Barbara Pompili dit C'est un projet obsolète. Il faut que ce secteur de l'aérien, qui a été notre point fort, fasse le deuil de ces jours heureux ou de cette croissance heureuse qu'elle a connu.

[00:02:17]

Ce secteur a connu jusqu'à présent. On voit qu'il y a des changements de comportement qui vont durer longtemps chez Air France. Ils ont constaté que dès que les règles s'assouplissent pour qu'on puisse reprendre les voyages, les voyages qui concernent la famille, les amis, les raisons personnelles de voyager repartent très, très vite. Le tourisme personnel aussi. Mais on voit que les voyages d'affaires, eux, ne reprennent pas, qu'on reste en télétravail, qu'on a pris l'habitude des visioconférences.

[00:02:47]

On a un petit peu repartent, ce qui est indispensable, mais beaucoup moins qu'avant. Donc, effectivement, on s'attend à ce qu'il n'y ait pas de retour du trafic aérien à la normale avant 2024. Il y a même des scénarios chez Air France ou on se dit que ça pourrait ne pas reprendre avant 2029 de manière normale. Et puis, on voit qu'il va y avoir des changements de comportement puisque les questions climatiques, tout le monde en prend conscience et tout le monde les intègre dans son mode de vie, que ça va aussi concerner peut être davantage les crises.

[00:03:18]

Tôt ou tard, on aura une tarification carbone qui va faire monter les prix des voyages et donc on est en train effectivement de vivre un changement de société. Mais c'est difficile de dire aujourd'hui des choses aussi aussi définitives. C'est vraiment un pari politique de fermer ce terminal parce qu'on voit aussi en ce moment, on peut se tromper sur beaucoup de prévisions et on a vu par exemple, de l'automobile que les constructeurs ne pensaient pas que ça repartirait aussi vite. Et on voit que ça ne l'attendait et qu'il y a une pénurie de puces.

[00:03:47]

Et donc c'est un pari politique. Mais c'est difficile en ce moment de parier sur l'avenir.

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Elie Cohen avec ce choix d'abandonner le terminal 4. Le gouvernement semble acter que dans le ciel, il y aura bien. Il y aura bien un monde d'après, un monde d'avant. Tout à fait.

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On est entré dans l'économie du télétravail, dans ce que j'appellerais l'économie zoom. Et donc, pour tout ce qui est déplacement professionnel, il va y avoir une réappréciation de la nécessité de ce déplacement.

[00:04:13]

Je prends juste mon exemple. Je passais mon temps à aller faire des colloques aux Etats-Unis et ailleurs. Maintenant, je réfléchis à deux fois. Je me dis est ce que c'est vraiment indispensable? Au fond, j'ai découvert à l'occasion de cette pandémie que je pouvais avoir des tas d'échanges, échanger des papiers, travailler sur des papiers sans avoir à me déplacer. Bien entendu, on perd la chaleur des rencontres, on perd l'interaction, mais je crois qu'on va réviser très sérieusement la nature des déplacements.

[00:04:39]

Quand est ce que une convention professionnelle est vraiment nécessaire?

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Est ce qu'on a besoin de réunir tous les cadres de Sanofi? Je ne sais pas aux Bermudes pour discuter de la future stratégie pharmaceutique. Est ce vraiment indispensable? Est ce qu'on ne peut pas trouver d'autres moyens de collaboration et de travail? Ça, on le voit dans le monde de l'entreprise. On le voit dans le monde universitaire. On va véritablement reconsidérer cette économie de déplacement. Et d'ailleurs, c'est un formidable facteur de productivité. Parce que vous constatez à cette occasion là que vous économisez du temps de déplacement, que vous économisez de tas de réunions inutiles, que vous allez directement au fait que vous prenez l'habitude de mieux cadrer vos réunions, de faire suivre de mesures prises.

[00:05:26]

Je crois qu'il y a un bouleversement auquel on est en train d'assister dans le monde du travail qui n'est qui n'en est qu'à ses débuts. Ceci étant, il ne faut pas tirer des conclusions très rapides parce que du fait qu'on se déplace moins professionnellement, on en déduit que le transport aérien est dans une crise majeure. Mais comme on l'a dit, dans le transport aérien, il y a tous les déplacements pour les particuliers, les déplacements de type familial, les déplacements de respiration.

[00:05:53]

Je veux dire, je suis sûr que dès qu'on lèvera les contraintes actuelles, les touristes reviendront.

[00:05:58]

C'était l'autre question.

[00:05:59]

Il va y avoir un mouvement formidable. Les gens vont vouloir retourner à la mer, à la montagne et en général, on tire. Une autre conséquence de ça, c'est qu'on dit à Vinci le transport aérien va mal. Tout ce qui est aéroport va mal et au delà, c'est l'aéronautique qui va mal.

[00:06:13]

Mais là, on oublie simplement un fait qui est que les grandes zones de développement du transport aérien, c'est plus l'Europe, c'est beaucoup plus l'Asie.

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Et là, toutes les prévisions qu'on fait, c'est que ça continue et qu'on voit tous les jours de nouvelles compagnies, de nouvelles destinations qui s'ouvrent. Il y a ensuite l'immense continent africain qui rentre dans sa phase de développement. Donc, il faut faire attention. Il ne faut pas tirer des conclusions trop rapides sur le nouveau mode de travail. Le sort du transport aérien et la conclusion sur l'aéronautique.

[00:06:46]

Anne-Sophie Assif Elle est importante, cette question parce que l'aéronautique Airbus est un champion européen. Et l'aéronautique, c'est notre plus gros contributeur au commerce extérieur. Nous, on apporte beaucoup de choses. Du pétrole, on apporte des allophones, des choses comme ça. Mais ce qu'on a à offrir au monde, ce sont nos avions. Est ce que le monde est plus grand encore de nos avions? Et le luxe?

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l'Agroalimentaire, la pharmacie, la chimie. Dans l'autre, l'aéronautique, c'est le premier poste du plus gros poste excédentaire. Tout à fait. En effet, il y aura des conséquences à prendre et je pense qu'il faut aussi nuancer ce monde d'après. C'est vrai que quand on voit les prévisions, notamment dans le trafic aérien au niveau mondial, il y a plusieurs catégories, comme on l'a dit. Donc, on a vraiment déjà tous les déplacements des gens qui sont déplacés et qui reviennent dans leur pays d'origine.

[00:07:33]

Donc ça, c'est une grande partie même du trafic aérien. Et ça, il y aura peu de modifications. Et quand le trafic reprendra là, il y aura un fort rebond. Il y a tout ce qui est touristique et là encore, c'est vrai que lorsqu'il y aura la vaccination, il y aura sûrement un rebond et en tout cas, les gens qui auront envie de voyager. Après, il faut dire qu'au niveau des trajectoires, on pense à Bali ou à des destinations très, très lointaines.

[00:08:00]

La majorité des en tout cas en France, des vols à l'étranger se font plutôt en Europe ou, par exemple, en Afrique du Nord. Donc, ce n'est pas non plus toujours des très, très, très, très grandes distances. Et en effet, c'est la troisième partie, la partie business qui reste et risque d'être longuement affectée. Ou là, on risque d'avoir une reprise qui soit beaucoup plus ténue et des transformations dans le temps. On estime que si début 2023, on reviendra au niveau 2019.

[00:08:28]

Et là aussi, attention, parce qu'on parle du trafic global depuis dix ans, c'est bien des compagnies low cost qui a un développement très rapide. N'auront pas les compagnies dit traditionnelles. C'est aussi important. C'est vraiment de ces compagnies là que viendra le rebond et donc que l'on peut attendre un retour à la normale début 23 dans ce secteur. Et pour ces exportations, en effet, des avions. l'Impact saura en tout cas cette année. En effet, pour notre balance extérieure, c'est plutôt une mauvaise nouvelle.

[00:09:00]

Donc on n'aura pas de retour à la normale ou d'eurobonds avant 2023.

[00:09:04]

Malheureusement, Fanny, guilloché dans le tourisme. Vous croyez au retour de ces voyages low cost de ce week end à Venise? C'était ce matin sur France-Inter. Il y avait François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, qu'il croyait beaucoup au monde d'après et qui dit vous allez voir. L'économie va reprendre dans une consommation raisonnée et donner son propre exemple, disait moi avant, j'allais aux quatre coins du monde. Maintenant, je vais en Auvergne.

[00:09:26]

Alors je ne sais pas pour voir galops l'Auvergne. C'est très, très beau. Il a raison, mais il y a toute une partie de la population, bien sûr, qui à l'aune de cette crise. Mais c'était déjà un peu naissons avant de se poser la question de comment consommer mieux? En tout cas, de sortir de l'hyper consommation. Et c'est vrai que là, on l'a vu. Je crois que du côté des jeunes générations, c'est très prégnant.

[00:09:51]

Les jeunes auront envie de bouger, de sortir, mais ils vont peut être réfléchir à deux fois. En tout cas, les modes de consommation vont être extrêmement différenciés. Et c'est vrai qu'on parle de l'aérien, mais ça va être pareil aussi dans le ferroviaire. La SNCF, la regarder, on nous annonce, on peut voyager à l'occasion de ses vacances scolaires. Il y a un afflux de billets vendus. En revanche, quand vous regardez du côté des TGV, hormis les vacances scolaires, c'est très compliqué.

[00:10:17]

Et le pari de la SNCF, c'est de dire la locomotive. Ce qui est ce qui remplissait les TGV, c'était les voyages d'affaires. Et demain, même si on revient à un moment un peu plus à la normale. Eh bien non. Finalement, plutôt que de faire trois heures de train, eh bien, les gens vont faire une réunion zoom après la rentabilité du TGV.

[00:10:37]

Qu'est ce qui va entraîner la perte de cette situation? Bien sûr que c'est un véritable interrogation aujourd'hui pour les dirigeants de la SNCF et il va falloir inventer d'autres choses, inventer d'autres façons de voyager. Maintenant, sur la productivité du télétravail, bien sûr que ça fait gagner des coûts, par exemple, ne serait ce que les entreprises. Aujourd'hui, elle se pose toute la question de savoir ce qu'elles vont garder les locaux telles qu'elles ont. Certaines ont fait le pas PSK, mais elles ne sont pas encore.

[00:11:06]

Elles ne sont pas très nombreuses à avoir fait le pas du tout flex office, comme on dit, c'est à dire le bureau à la maison. Et alors? On prend des locaux, mais a minima. Mais elles s'interrogent tout. Elles font faire des études pour voir si les grandes tours de la défense, elles, ont besoin d'avoir autant d'espace. Là, il va y avoir forcément des recompositions qui vont se faire maintenant. Ce que vous dites aussi un certain nombre de chercheurs, c'est que vous êtes, quand vous êtes en télétravail, des gens.

[00:11:33]

Tous les postes ne le sont pas, mais quand vous êtes en télétravail, bien sûr que vous améliorez votre productivité. En plus, les gens ont plutôt tendance à plus travailler quand ils sont chez eux à contrairement à ce qu'on pourrait imaginer. Et il se travaille beaucoup plus. En revanche, on voit une perte en ligne très forte pour tout ce qui est réflexion en collectif, c'est à dire qui a quand même des métiers, même même s'ils sont télétravail.

[00:11:57]

Il y a des pertes de créativité, que ce soit les architectes, que ce soit les storming. Ça se fait mal, ça, ça va mal.

[00:12:04]

La difficulté est tout ce qui est recherche et développement R et D. C'est difficile de ne pas être challenger ou en tout cas, de discuter ensemble par écrans interposés. Pertes en ligne et d'ailleurs dans les années 2000. On l'a oublié, mais vous aviez des géants de l'informatique qui avaient commencé à mettre tout le monde en télétravail.

[00:12:22]

Ils sont vite revenus parce que pour une idée géniale, elle, de la machine à café. D'accord pour parler ces logiciels. Mais ça sera quand même.

[00:12:30]

Non, mais ça, c'est connu, le côté machine à café comme déclencheur d'innovation à travers les interactions inattendues. Ça, c'est très bien connu, mais personne ne pense qu'on va passer du tout présentiel ou le télétravail. Ce dont on est en train de parler, c'est d'une combinaison nouvelle qu'on va trouver entre ce qui doit absolument relever du présentiel, de l'interaction sociale, du travail collaboratif et ce qui peut se faire à distance de manière plus efficace. C'est cette combinaison qu'on va chercher et qu'on va trouver.

[00:12:59]

Alors, après une chute historique de 8,3 pour cent l'an dernier, l'économie française sera t elle assez solide pour rebondir de 6% cette année, comme l'espère Bruno Le Maire? L'arrivée de nouveaux variants risque en tous les cas de parasiter cette reprise, avec pour conséquence un déficit qui continue de se creuser et des secteurs économiques toujours au ralenti. Sujet de Walid Baeri, Soulles et Christophe Roquets.

[00:13:24]

C'était une certaine vision de l'avenir. Elle appartient désormais au passé Roissy Terminal 4. Il devait accueillir 40 millions de passagers par an d'ici 2037.

[00:13:35]

Aujourd'hui, le gouvernement le juge obsolète, inadapté à l'économie. Poste vide, celle où le trafic aérien a diminué de deux tiers et où, désormais, la priorité est de sauver des fleurons nationaux comme Airbus ou comme Air France. Bien sûr qu'Air France peut mourir comme beaucoup de compagnies aériennes sont mortes au cours des dernières années, il n'y a pas d'exception à cette règle. Beaucoup de compagnies aériennes ont disparu au cours des dernières années. Est ce que Air France est une entreprise stratégique pour la nation française?

[00:14:03]

Ma réponse est oui. La France doit avoir une compagnie aérienne.

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Un an après le début de la pandémie, les emblèmes tricolores souffrent. Michelin va supprimer 2300 postes. Même l'industrie du luxe n'est pas épargnée. Les ventes du groupe LVMH ont chuté de 17 en 2020. Une année noire pour des points forts de l'économie française comme la culture et comme le tourisme. Le groupe hôtelier Accor, lui aussi, va devoir licencier près de 1.900 de ses collaborateurs.

[00:14:34]

Notre économie était tellement bouleversée que nous avons enlevé des strates de décision. Il y avait des missions qui, malheureusement demain, ne sont plus nécessaires. Donc non. C'était malheureusement indispensable si on veut survivre, si on veut assurer la pérennité du groupe.

[00:14:46]

Et derrière les grilles fermées des bars et des restaurants. Beaucoup craignent de ne jamais s'en relever.

[00:14:52]

Moi, je compte que 30%, voire peut être même plus de la profession ne rouvrira pas les portes d'un des petits établissements parce qu'ils sont déjà depuis le mois de novembre.

[00:15:01]

Ils ont déjà rendu les clés, mais cette nouvelle réalité économique est difficile à lire dans les statistiques. Les chiffres du chômage, par exemple, sont tombés ce matin de 9,1 à 8%. On pourrait croire à une bonne nouvelle, mais l'Insee précise attention, ces chiffres sont en trompe l'oeil.

[00:15:18]

Un nombre important de personnes ont basculé vers l'inactivité, faute notamment de pouvoir réaliser des recherche active d'emploi dans les conditions habituelles.

[00:15:28]

Un nombre de chômeurs qui serait en réalité bien plus élevé. De quoi inciter la ministre du Travail à la prudence et au maintien pour l'instant. Quoi qu'il en coûte, on va prolonger.

[00:15:39]

Je vous le dis ce matin au mois de mars, les taux actuels d'activité partielle. Donc, effectivement, aucun reste à charge pour les secteurs qui sont les plus frappés par la crise. Mais moi, je le redis à toutes les entreprises signer des accords d'activité partielle de longue durée. Vous savez que ces accords peuvent durer jusqu'à deux ans et ils permettent de garantir à l'entreprise de la visibilité ainsi qu'à ses salariés.

[00:16:03]

Aujourd'hui, plus de 500 000 salariés sont en chômage partiel, protégé contre les licenciements, alors que l'ampleur de la récession semble moins forte que prévu au printemps 2020. L'activité avait brutalement chuté de 30%. Elle est désormais stabilisée à 5% en dessous du niveau d'avant le Kovy de 19. Pour le patron de la Banque de France, c'est avant tout l'effet de l'injection massive d'argent public dans notre économie.

[00:16:27]

Voilà quelque chose en France que nous avons réussi. Il faut le dire parce que souvent, nous, Français, nous manquons de confiance en nous mêmes. Nous voyons peuch nos succès et ça a permis que la plupart des entreprises aujourd'hui tiennent bon. Et la trésorerie?

[00:16:42]

Mais après l'urgence, il y a le plan de relance et cet avertissement aux entreprises.

[00:16:47]

Toutes ne pourront pas bénéficier de la même manière districtde sur les entreprises qu'il faut aider, celles qui sont viable économiquement, mais fragilisées financièrement par la crise. Une entreprise qui n'a pas de perspectives économiques durables, Kovy ou pas Caufield. Elle est appelée à changer, se restructurer. Ça sert à rien de l'aider à l'identique l'équipe de Hollande, en attendant de savoir qui décide.

[00:17:11]

C'est vers Bruxelles que les regards se tournent. Sept mois après son adoption historique, le plan de relance européen se fait toujours attendre. 750 milliards d'euros, dont 40 pour la France. Mais le déblocage des fonds doit être adopté par chacun des 27 parlements des pays membres.

[00:17:26]

Alors, question télespectateurs, Anne-Sophie Assif, ferons nous mieux que nos voisins? Question de Gilbert dans l'Hérault en général, on aime bien se comparer à l'Allemagne. Le premier de la classe, c'est ce qui est toujours et ce qu'il fait.

[00:17:38]

Toujours un sans faute, le premier de la classe. Même pendant les palabres, en tout cas. Alors, en tout cas, en 2021, normalement, nous devrions avoir une croissance supérieure à l'Allemagne à 5,5, alors que l'Allemagne devrait être à 3,5. Pourquoi? Parce que malheureusement, l'année dernière, nous avons eu une récession plus importante que l'Allemagne à 8 3%, alors que l'Allemagne était autour de 5 cent. L'autre élément, c'est parce qu'en effet, nous avons une économie spécialisée dans les services marchands comme l'Espagne, l'Italie et de fait, avec le confinement.

[00:18:09]

Ces activités ont été les plus impactées, ce qui explique pourquoi l'Europe est particulièrement touchée et spécifiquement l'Italie, l'Espagne et la France. Mais la bonne nouvelle, c'est que cette année, c'est aussi les pays qui devraient avoir les rebonds les plus dynamiques, avec des reprise d'activité qu'on estime à +5 6% dès le deuxième trimestre de cette année. Alors, bien évidemment, tout va dépendre de la campagne de vaccination. Mais étant cette économie de services, il y a plus de résilience.

[00:18:35]

L'aspect qui est plus négatif sur le moyen long terme et notamment sur la compétitivité par rapport à l'Allemagne et à l'Italie, qui sont les trois puissances industrielles en Europe. C'est vrai que nous avons perdu l'année dernière du capital. Et donc, là, il peut y avoir des fermetures d'usines, des faillites dans le secteur industriel et c'est beaucoup plus difficile dans le secteur manufacturier d'avoir un rebond et de recréer de l'activité dans les services.

[00:19:00]

Elie Cohen l'Allemagne est une économie très industrielle, basée sur la mécanique de la chimie de ses bailleurs. Ce ne sont pas des spécialités qui sont très 21ième siècle et très peu monde d'après. C'est le moteur diesel, c'est Mercedes. Comment est ce que vous voyez l'Allemagne au sortir de cette épidémie, de cette crise?

[00:19:20]

Il y a deux choses. Un aujourd'hui, au moment où on parle, c'est l'industrie qui tient mieux. Quand vous regardez les données de la croissance, ça vient d'être dit. En 2019, 2020, 2021? Vous vous dites les pays qui tiennent le mieux, ce sont les pays qui ont une base industrielle forte. C'est pour ça que la décroissance en Allemagne a été beaucoup moins forte qu'elle n'a été en France. L'explication essentielle, c'est la base industrielle.

[00:19:45]

La base industrielle résiste bien, premièrement.

[00:19:48]

Deuxièmement, l'une des bonnes nouvelles de la crise actuelle, c'est qu'on voit que dès que les craintes sur le Kovy s'éloignent un peu, la consommation repart très vite et notamment la consommation de biens industriels. C'est ce qu'on a observé l'année dernière.

[00:20:04]

Les voitures et les voitures, par exemple. L'équipement de la maison, ça part très vite. Troisième bonne nouvelle, si j'ose dire, c'est qu'on voit. J'ai moi même été assez surpris. L'investissement repart très vite.

[00:20:16]

Dès que les perspectives se dégagent, et notamment dans le domaine industriel et notamment dans le domaine de la numérisation, alors après, on peut toujours dire oui, mais on va sortir le monde quand même d'un monde qui est un monde très carbonée.

[00:20:31]

Il va y avoir la transition numérique et donc ça, ça devrait affaiblir l'Allemagne.

[00:20:37]

Je lui dirai cette espèce de rêve secret français.

[00:20:40]

Moi, ce qui me surprend, c'est que la résilience allemande, elle, va bien au delà des anciennes industries traditionnelles, comme vous le disiez, de l'automobile et de la chimie qui est en tête actuellement dans la course au vaccin sur le Kovy.

[00:20:53]

En Europe, c'est l'Allemagne avec biophysiques bio, avec la bio Tech et Curva et Curva.

[00:20:59]

Ils ont quand même 2 2 Start-Up MRN 1, qui sont en tout en toute première position, qui a été capable d'accompagner le développement de ces entreprises?

[00:21:12]

Le capital risque en Allemagne et l'argent de l'Etat allemand?

[00:21:17]

Moi, je pensais pas que le capital risque en Allemagne était si vigoureux qui, dans le paysage des pharmas, souffrent le plus aujourd'hui. Sanofi et Sanofi, c'est l'ancien champion national.

[00:21:29]

Donc, quand on gratte un peu, on remarque que alors même qu'il y a eu une décrue sur les 10 dernières années de l'effort d'investissement dans la recherche en France qui nous a affaibli dans tout le secteur high tech, on n'observe pas du tout le même phénomène dans l'Allemagne.

[00:21:45]

Donc, même si je suis prêt à considérer l'hypothèse que la vieille base industrielle va souffrir. Je me demande si la nouvelle base industrielle n'est pas en train de se développer et n'est pas en train d'éclore.

[00:21:56]

Ça, c'est l'aspect industriel.

[00:21:59]

Mais ce dont nous souffrons, nous, ce qui fait que nous avons une croissance plus faible, comme cela a été dit, c'est l'importance des services dans notre PIB et notamment des activités touristiques, des activités hôtelières, commerciales, événementielles, etc. Et c'est là qu'il y a eu le véritable effondrement.

[00:22:16]

Et c'est ça qui explique la chute très marquée du PIB en 2000 20 en 2010, en 2020 par rapport à 2019. Et c'est ça tout le pari de 2021. Est ce que la perspective de la sortie du Covidien sera suffisamment nette pour que les anticipations des consommateurs basculent? Et là, on a des données pour savoir que les consommateurs réagissent très vite dès qu'ils sont rassurés sur leur avenir.

[00:22:43]

Alors, justement, Fanny Ghanouchi Il y a une théorie en ce moment, c'est la théorie des années folles, du retour des années folles. De quoi s'agit il exactement? Cette idée qu'au sortir de l'épidémie, on aura t on aura envie de sortir.

[00:22:53]

On a envie de consommer, alors on verra, mais en tout cas d'aller au restaurant, d'aller retrouver une vie amicale, avec convivial, des sorties culturelles et qu'il y aura comme ça un appel d'air, des voyages. On a envie de voir les gens qu'on n'a pas pu aller visiter depuis depuis un an et c'est l'idée que ça repartira. Et c'est vrai qu'il y a deux, il y a deux indicateurs qui peuvent laisser penser que ce scénario pourrait se produire.

[00:23:21]

À condition Nicole à rappeler que les gens soient rassurés, qu'on soit vaccinés, qu'on en ait fini avec tous ces mutants. C'est d'une part qu'on a beaucoup d'épargne. Alors certes, il y a toute une partie de la population qui souffre en ce moment, qui prend la crise de plein fouet et qui ne peut pas épargner. Mais vous avez aussi toute une partie de la population qui ne voit pas son revenu diminuer, qui met de l'argent de côté 276 euros par mois en moyenne en moyenne, selon certaines études.

[00:23:47]

En tout cas, on estime à. d'Euros d'épargne au total parce que les Français sont empêchés. Ils ont à peu près grâce à tous les systèmes d'amortisseurs sociaux, que soit le chômage partiel et tout un tas de systèmes, ils n'ont pas trop perdu en revenus. Et puis, de l'autre côté, comme ils peuvent pas aller au restaurant, sortir, dépenser en bas. Du coup, ils mettent de l'argent de côté. Donc tout cet argent pourrait être réinjecté très vite dans l'économie.

[00:24:13]

Et l'autre indicateur, c'est ce qui s'est passé cet été. On l'a vu, les économistes étaient étonnés. Je parle sous votre contrôle, mais dès qu'on a été confinés cet été, ça allait plutôt bien. On avait l'espoir qu'on avait terrassé ce virus. On n'avait pas encore tout à fait imaginer le nombre de mutants qui revenaient, mais les gens ont consommé et l'économie française s'en est pas trop mal sorti l'été dernier. Ça, c'est un espoir qui est là.

[00:24:41]

On espère que ce scénario se réalisera et la comparaison avec les années folles? Effectivement, quand vous regardez tous les sondages, quand on demande aux Français ce qu'ils feront après, la première chose, c'est aller au restaurant, c'est retrouver cette convivialité.

[00:24:58]

Il faut espérer que cet espoir aux beaux lendemains de la Première Guerre mondiale, comme dans les années 20, est amené une bulle avec le krach de 29.

[00:25:06]

Sophie fait pour revenir sur les aspects industriels, quand même. Je sais que Bruno Le Maire s'en était ému. On s'est rendu compte qu'en France, on avait une base industrielle tellement faible, maintenant qu'on n'avait même plus de puces électroniques pour faire fonctionner nos usines automobiles. Même ça, une simple puce électronique. On est, on est complètement dépendant des étrangers. Alors, on est dépendant, mais on a quand même en France deux champions. Et puis ça, on a esté microélectronique qui a une grosse base autour de Grenoble, et on a un fabricant high tech qui fabrique les matériaux pour faire ses puces.

[00:25:41]

Donc, on est quand même pas. Si Simos y a, c'est que la demande a complètement explosé et elle a explosé par balles par plusieurs bouts.

[00:25:49]

En fait, quand on fait du télétravail, on a, on s'équipe en casque qui motarde le bruit, on s'équipe en imprimante, on s'équipant disque dur en écran, on s'équipe en console de jeux vidéo puisque les loisirs se font aussi à la maison. Et donc, on a eu besoin de beaucoup de puces pour tous ces appareils. Et au même moment, les constructeurs automobiles qui pensaient que leur industrie ne repartirait pas aussi vite que ça s'est produit ont arrêté de commander.

[00:26:17]

Et donc, dans les carnets de commandes des constructeurs de puces qui sont en fait assez concentrés puisque il y a une entreprise taïwanaise qui fournit plus de la moitié du marché 70% des puces dans l'automobile, eh bien, les producteurs de téléphones d'ordinateurs sont passés devant les constructeurs automobiles quand l'industrie automobile a redémarré très vite en Chine et assez vite à l'automne avec les primes à la conversion, et que les constructeurs automobiles ont voulu faire leurs stocks, reconstituer leurs stocks, et bien ils ont dû prendre leur place dans la file d'attente et ils se sont retrouvés avec quelques mois de retard.

[00:26:52]

Ce qui est intéressant, c'est que cela a provoqué une prise de conscience assez forte en France et en Allemagne et que maintenant, on a décidé de rapatrier cette industrie électronique et d'en faire davantage chez nous. Et c'est d'autant plus intéressant que c'est devenu maintenant un enjeu géopolitique puisque c'est un des sujets sur lequel la Chine et les Etats-Unis s'affrontent. Donc, peut être l'une des bonnes nouvelles de cette période de copie et de disruption dans les chaînes de valeur sera. On va se doter d'une industrie puissante alors qu'on n'apportez largement ces composants.

[00:27:28]

On en faisait partie en France, mais on apportait une grande partie aussi.

[00:27:31]

Oui, on se rend compte qu'on est très vulnérable pour conserver une voiture, on a besoin des puces chinoises. Alors ce qu'on a découvert, si vous voulez, à l'occasion de cette crise, c'est qu'en fait, la plupart des productions de composants électroniques sont à la fois spécialisées, verticales, Lizé et en position de quasi monopole pour un acteur industriel.

[00:27:50]

C'est ça le vrai problème. Si vous voulez, vous avez un tel dans les composants. Vous avez une fabrique d'appareils de micro lithographie. Vous avez Nvidia pour les composants vidéo. Vous avez quoi? Comme pour les composants radio mobiles? Et en gros, vous avez un acteur mondial dominant sur une gamme de productions avec une localisation excessivement centrée sur Taïwan, la Chine, la Corée.

[00:28:16]

C'est à dire que bien souvent, une entreprise comme Traisnel, qui est la fameuse reine, la fabrique en Afrique.

[00:28:21]

Voilà une entreprise de ce type. Les fonderies de composants électroniques sont presque toutes concentrées dans un tout, dans un petit espace géographique. Et donc, la découverte qui a été faite à cette occasion, c'est la fragilité de la France, mais également de l'Allemagne, mais également des Etats-Unis pour ses approvisionnements. D'où l'idée qui a été qui a émergé en Europe, de même que pour les produits actifs pharmaceutiques. On va essayer de reconstituer une base européenne pour les composants.

[00:28:50]

Monsieur notre commissaire Thierry Breton Breton a été chargé d'une mission.

[00:28:54]

Il doit inventer Airbus des composants. Vous savez qu'on adore les Airbus? Même après avoir fait Airbus des batteries, on va faire les Airbus des composants. Donc, c'est nouveau. C'est la première fois qu'on susdits. Cette fragilité liée à une extrême dépendance n'est pas acceptable. Jusqu'à présent, on considérait que c'était une forme d'efficacité économique. Il faut savoir qu'une chaîne de valeur a explosé. Il faut savoir que si ces nouvelles usines, avec leurs chambres blanches, etc.

[00:29:21]

Ça coûte horriblement cher en investissement. Donc on se disait Bassi a une usine mondiale, pourquoi pas? Et maintenant, on dit pour des raisons de sécurité, d'approvisionnement et pour des raisons géopolitiques, il ne faut pas accepter les monopoles locaux et sectoriels.

[00:29:34]

Alors il faut réindustrialiser la France et donc le refrain qu'on entend régulièrement. En attendant, peut être faudrait il commencer par éviter que de nouvelles usines ne ferme. Je vous propose de regarder ce reportage dans le Nord, dans l'usine Cargill, qui prévoit de supprimer 180 emplois. C'est un sujet de Juliette Perrot et Pierre Dorne.

[00:29:56]

Depuis cent soixante cinq ans, elles font partie du quotidien des habitants de la ville d'Haubourdin. Les cheminées de l'usine Cargill, un point de repère autour duquel des centaines de salariés ont organisé leur vie, comme Aymeric Wainberg. Vingt ans de maison. Vingt ans de rencontres aussi. C'est un peu la deuxième famille, avec tous les bons et les mauvais côtés, on se serre les coudes. C'était une très bonne ambiance ouvrière où ça faisait une grosse ambiance familiale.

[00:30:29]

Mais aujourd'hui, les souvenirs ont un goût amer. La direction de Cargill a annoncé une réorganisation de l'usine. Émeric, comme d'autres, est invité à changer de poste et craint de voir se dégrader ses conditions de travail. Alors, malgré le contexte actuel, il a décidé de partir. Qu'est ce qu'on va faire?

[00:30:46]

Qu'est ce qu'on va retrouver? Parce qu'on va retrouver aussi bien, même si c'est très à la mode, de faire 20 ans de plus, faire toute sa carrière dans une usine. Moi, je suis de la génération qui y croit encore en sort et je ne suis pas le seul. Pourquoi ça a été un gros coup de massue? On s'attendait à quelque chose, mais pas aussi. Aussi conséquences pour les salariés d'Haubourdin.

[00:31:08]

Tout a basculé en novembre 2019, lorsque Cargill décide d'arrêter de transformer le maïs en amidon. Un plan social, un PS est mis en place. 180 emplois sont menacés.

[00:31:21]

Les outils de la lutte ont agacé les enceintes. Enfin, pour premier, la prise de parole pour les sirènes pour parler aux salariés. Les drapeaux sur un, deux drapeaux. Nos couleurs avec les épis de maïs.

[00:31:35]

À la matière première de Cargill, Dorian Valloire n'a rien oublié de ce jour où tout a basculé. Rien oublié non plus des mois de lutte qui ont suivi.

[00:31:45]

On avait été au siège social à Paris. On avait organisé un bus. On avait été labour. On a refait un peu leurs façades, des affiches. Un combat dont il aperçoit l'issue au début de la crise sanitaire. L'usine, qui fabrique entre autres des produits pharmaceutiques, tourne à plein régime. On a eu un remerciement.

[00:32:04]

On a eu une prime de 800 euros par salarié pour avoir contribué à l'effort national. On a tous cru qu'il allait revenir en arrière et que la souveraineté sanitaire que le président nous promettait. Et c'est entièrement faux.

[00:32:19]

Le PS se confirme alors que le mouvement rattrapé par le Kovy de 19 s'essouffle. Le moral des troupes aussi.

[00:32:27]

On a eu l'isolement social avec le chômage partiel et le dispense d'activité sont aussi les gens. Ils étaient chez eux, enfermés chez eux, à voir les informations en boucle et voir les boites qui ferment partout. Donc, qu'est ce que je vais devenir? Il était 12h chez eux à réfléchir et à s'inquiéter pour eux et leur famille. Donc on a perdu énormément de monde.

[00:32:46]

La lassitude d'un côté, la crainte de ce que réserve l'avenir de l'autre. A 40 kilomètres de là, un autre visage de Cargill, Swann, a reçu sa lettre de licenciement mi décembre. Un coup dur. À quelques jours seulement de ses 29 ans.

[00:33:03]

J'ai vraiment accroché dans cette usine. Je me suis toujours donné à 100 pour cent. J'en eu des belles ambitions, comme d'autres collègues. J'ai même pensé un diplôme pour être officiellement opérateur en industrie chimique. Et tout s'arrête au doute. Au delà, même Sourdun va. Pour avancer, il faut tout recommencer. Aujourd'hui, le jeune père de famille souhaite se reconvertir et se mettre à son compte en tant que plombier chauffagiste. Un pari que lui et son épouse savent risquée en pleine crise sanitaire.

[00:33:48]

On s'est dit un projet d'ouverture d'entreprise avec le contexte actuel. Forcément, ça nous a posé question. On s'est dit est ce que c'est le bon moment d'ouvrir une entreprise avec les difficultés économiques qui arrivent et qui sont déjà présentes? Mais de toute façon, à son emploi, il a plu, donc il n'a pas choisi de rebondir, donc il va se lancer. Et puis on verra.

[00:34:12]

Pour faire confiance, à l'image de soi, Dorian et Aymeric, le moral des salariés d'Haubourdin est en berne en ce début 2021. Restent imperturbables les hautes cheminées de l'usine qui se dresse fièrement. Mais pour encore combien de temps?

[00:34:28]

Alors, question télespectateurs, Anne-Sophie allusif. Est il exact que de nombreuses entreprises utilisent le prétexte de la crise pour licencier? Alors non, ce n'est pas vraiment le prétexte de la crise, c'est que la crise a eu pour conséquence un effondrement de la demande mondiale et donc on a dit pour les produits industriels et donc de fait, souvent en France, on a eu ce positionnement dans l'industrie qui n'est ni dans le bas de gamme ni dans le haut de gamme.

[00:34:56]

Et donc, de fait, ce mauvais positionnement sur la chaîne de valeur fait que quand on a vu cet effondrement de la demande mondiale, eh bien, il y a une précipitation de fermetures de sites dans des secteurs qui, peut être, n'étaient plus compétitifs et auraient peut être dû s'arrêter quelques années plus tard. Donc, c'est plutôt pour moi un révélateur. Ça précipite les fermetures. Mais la vraie question, c'est toujours cette question. 2 Le positionnement en gamme de la France sur la chaîne de valeur.

[00:35:23]

Comment faire rapidement et monter en gamme rapidement si on le voit depuis une dizaine d'années? Il y a énormément de plans d'aide pour justement faire cette montée en gamme. Mais lorsque vous avez des chocs exogènes aussi importants, en effet, c'est vraiment ces usines là qui ont ce problème de compétitivité et donc qui peuvent être amenés à fermer plus rapidement. La bonne nouvelle, c'est que c'est vrai que dans le plan de relance français, il y a plus de 30 milliards justement pour réindustrialiser, notamment pour accroître la compétitivité de la France.

[00:35:57]

C'est tabulations, en tout cas cette baisse des impôts de production. Et là, ce sera intéressant de voir comment c'est efficace. Est ce que ça nous permettra de rester compétitifs dans beaucoup d'industries et surtout d'avoir cette montée en gamme qu'on espère depuis tant d'années et qui ne permettront pas de relocaliser, mais de se réindustrialiser et de se positionner sur les industries d'avenir? Qui est vraiment l'objectif aujourd'hui?

[00:36:20]

Guinaw chez les industries d'avenir, à l'inverse de ce qu'il y a des secteurs, des industries qui sont condamnés et où, malheureusement, au sortir de l'épidémie, il va y avoir des licenciements en masse.

[00:36:28]

Il n'y a pas que l'industrie. Effectivement, il y a tout un tas de secteurs qui ont vu avec la crise, une accélération de changement de consommation, de changement, d'habitudes. Vous prenez l'habillement? Toutes les grandes marques d'habillement que l'on connaissait auparavant, que ce soit là, que ce soit, rendrait. Toutes ces marques souffraient déjà avant. Et là, avec la crise, ça s'est accéléré et la chute s'est accélérée. Du coup, il y a eu des plans de licenciements qui étaient plus ou moins imaginés à horizon un peu plus lointains.

[00:37:00]

Mais là, finalement, on ne va plus dans les grandes surfaces choisir des vêtements. Le consommateur, encore plus maintenant après les confinement, va choisir sur Internet. Pareil pour vous. Regardez la grande distribution. Que ce soit l'agro alimentaire, les Carrefour Auchan font des plans de licenciements. Pourtant, c'est des industries qui se sont bien quand même profité presque de la crise. l'Alimentation, on a pas moins mangé, bien au contraire. Mais il y a des changements aujourd'hui de vraie transformation structurelle qui passent par là et qui accélère les choses.

[00:37:39]

Maintenant, sur la question des plans sociaux, il a quand même la plupart des entreprises, ne licencie pas de gaieté de coeur, mais il y en a quand même. Il y a quand même quelques plans sociaux d'opportunités qui font que, justement, aujourd'hui, on ne va pas trop questionner. Et quand on revoit une structuration, se séparer d'un certain nombre de personnes, parfois souvent, c'est plutôt les séniors. Bon, un peu plus tôt qu'on ne l'avait imaginé.

[00:38:04]

Et c'est vrai que la question des plans sociaux va être centrale cette année, parce qu'en plus, on est dans une fenêtre de tir et il y en avoir beaucoup. Parce que l'année dernière. Licencier? Faire un plan social juste après le confinement, ce n'était pas très bien vu. Il y a des effets de réputation. Et puis, l'année prochaine, on va être dans la campagne présidentielle et dans la campagne présidentielle. On sait qu'en général, les candidats disent garder un peu vos plans sociaux le moment de la campagne, puis ils sortent après.

[00:38:29]

Justement, Sophie fait cette situation sociale. Elle pourrait être au cœur de la prochaine élection présidentielle. Ça va venir percuter en tout cas le débat. Et ce qui va venir percuter, je pense que les plans sociaux que les entreprises peuvent anticiper, elle essaye de les faire. Maintenant, elle essaye de passer avant, justement, que elle puisse être l'objet d'une polémique. Mais ce qui va, ce qu'on va voir à la rentrée, donc au moment où commencera la campagne électorale, c'est ce sont les faillites d'entreprises qu'on n'a pas eu jusqu'à maintenant.

[00:39:01]

Celles qui vont avoir du mal à repartir au moment de la sortie de crise et qui ne et qui ne pourront plus durer. Et là, ça sera. Ça sera très difficile parce que celles là, on n'a pas vraiment de moyens de les aider. Alors pour l'instant, les banques sont assez rassurantes. Elles disent que quand elle regarde la trésorerie qu'il y a sur le compte des entreprises, elles ont de quoi rembourser leurs prêts garantis par l'Etat en grande majorité, et que eux, ils sont là pour les aider, les accompagner si elles ont besoin de trésorerie au moment de la sortie de crise.

[00:39:31]

Mais on sait que c'est à ce moment là qu'on va voir un peu la vérité des prix et qu'il y aura qu'il y aura des risques pour les grands groupes. Ce qu'on peut penser, c'est qu'ils sont en train de faire les ajustements. Maintenant, on a vu des plans organisés chez Michelin, on a vu des plans dans l'aéronautique. On a peut être fait un peu plus que ce qui était nécessaire. Les entreprises se sont dit on va faire partir les salariés qui auraient dû partir à la retraite dans les quatre années qui viennent.

[00:39:55]

On va un peu accélérer leur départ maintenant pour pouvoir continuer à embaucher des jeunes et à maintenir une entreprise en forme pour la sortie de crise.

[00:40:03]

Elie Cohen C'est vrai que toutes les entreprises, parce qu'il y a eu un quoi qu'il en coûte, se sont endettés. On parle d'entreprises zombies. Quand les aides vont s'arrêter, ces entreprises zombies vont s'écrouler, mais ça va être une hécatombe. Et on parle dans les mois qui viennent.

[00:40:16]

Alors justement, il y a une contradiction à parler de licenciements opportunistes et en même temps, d'entreprises zombies. Donc je crois qu'il faut mettre un peu d'ordre dans ce que les entreprises font des plans sociaux de manière opportuniste. Juste un chiffre l'activité en 2000 20 a baissé d'à peu près 10%. De combien a augmenté le taux de chômage de 1 point? Il y a quelque chose qui ne va pas normalement, vous vous attendiez à ce que si l'activité s'effondre de 10 points, l'activité en terme d'emplois s'effondre également?

[00:40:49]

Petit point. Ça n'a pas été du tout le cas. Pourquoi? Eh bien, ça a été justement le quoi qu'il en coûte. Ça a été tout cet argent qui a été mis à la fois pour l'indemnisation du chômage partiel. Les entreprises ont voulu garder également leurs salariés dans l'espoir que ça rebondissent et que ça reparte. Et donc, on est plutôt dans une situation décrite par Sophie Fay, c'est à dire les plans sociaux qu'on a différé.

[00:41:10]

Les entreprises qu'on a maintenu sous tente à oxygène en espérant que ça reparte si ça repart? Pas vraiment. C'est là que le problème va se poser.

[00:41:19]

Or, ce qui s'est passé quand même, c'est que les entreprises se sont beaucoup endettées. Alors Sophie Fay dit que les entreprises se sont beaucoup endettées, mais elles peuvent rembourser. Elles peuvent rembourser. Pourquoi? Parce qu'elles se sont endettées pour accroître leur trésorerie, en fait. Leur situation est, d'un certain point de vue, moins difficile que ce qu'on aurait pu imaginer.

[00:41:39]

Mais en même temps, plus la crise dure, plus l'activité stagne, plus les marchés s'étiole et plus la difficulté à maintenir l'ensemble.

[00:41:50]

Dans l'état actuel et difficile, la zone bifurcations est bien celle des entreprises qui survivent grâce au quoi qu'il en coûte, grâce aux charges différées, grâce aux crédits qui sont accordés et qui, le jour où on enlève les bandelettes de cette économie confinée, risquent de s'écrouler.

[00:42:07]

D'où la difficulté actuelle qui est comment faire le tri entre les entreprises vraiment saines, mais qui peuvent avoir des problèmes provisoires et qu'il faut donc aider à repartir.

[00:42:18]

Et les entreprises qui, ayant perdu leurs marchés, ayant perdu leurs compétences et ayant un capital vieillissant, ne pourront pas véritablement repartir. Et si on essaye d'affiner l'analyse et qu'on regarde dans l'immense secteur touristique de services, des métiers de bouche, etc. Alors là, il y a des poches de fragilité considérables et repartir de l'avant sera d'autant plus difficile que ces entreprises qui ont pu survivre grâce à des crédits, à des charges différées, etc.

[00:42:49]

Si elles ne peuvent pas rembourser, comment vous faites? L'idée habituellement, c'est de transformer des dettes en capital.

[00:42:55]

Mais vous voyez l'État devenir traiteur, traiteur ou d'un petit restaurateur, c'est très difficile.

[00:43:01]

Alors on dit on va créer des fonds et c'est les banques qui vont faire le tri entre les entreprises qui peuvent repartir et celles qui ne peuvent pas repartir. Mais la compétence des banques n'est pas universelle. Donc on dit on va faire des tas de fonds spécialisés.

[00:43:13]

Voyez la difficulté, on va en faire de toutes les entreprises. On a fait rêver? Absolument. On va m'aventurer.

[00:43:18]

On ne peut pas dire à la fois qu'il y a des licenciements opportunes, que ça n'a été qu'une question pour les licenciements opportunistes. Et on a compris. La réponse est non. En tous les cas, très peu. Alors, dans ce contexte économique morose, en tous les cas, une idée refait surface dans le débat politique, c'est l'instauration d'un revenu, d'un revenu universel. Et vous allez voir à droite comme à gauche, beaucoup défendent cette idée. Alors, avec une cible bien précise les jeunes de moins de 25 ans très en difficulté depuis le début de la crise.

[00:43:45]

Suicides parmi les Blandeau Mélanie Gunness et Aubry Pérot.

[00:43:53]

Chaque semaine, des étudiants de plus en plus nombreux dans ce local du Secours populaire, fragilisés par la crise. Ils ressortent de leurs tiroirs une idée tout droit sortie du passé. Ce sera un revenu dessence universel et je pense que ça, on en a vraiment un. J'ai beaucoup d'amis qui en auraient besoin et qui bénéficient beaucoup de travail des associations communales, syndicats. Mais c'est le rôle de l'État, normalement, de faire ce genre de choses. Ce n'est pas le rôle des associations.

[00:44:23]

Donc, effectivement, revenu universel pour les étudiants, ce serait une super idée, au moins jusqu'à cet été, pour pouvoir vraiment tenir et prendre le temps de se refaire. Chacun pourrait se refaire à son rythme.

[00:44:35]

Une aide financière pour tout le monde. Le concept n'est pas nouveau. Il a connu son heure de gloire en 2016, lors de la dernière campagne présidentielle. C'est Benoît Hamon, alors candidat du Parti socialiste, qui théorise le revenu universel, comme il l'appelle, et en fait son cheval de bataille.

[00:44:53]

Au cœur de sa proposition 750 euros dès la majorité qui complèterait le salaire et s'ajouterait aux minima sociaux. Une forme de nouvelles protections sociales.

[00:45:02]

L'objectif principal est de nous libérer ou de nous rendre beaucoup plus autonomes par rapport au travail, de façon à maîtriser des transitions qui viennent dans nos vies. Le passage d'un travail salarié à un travail non salarié. Le fait de vouloir créer une entreprise, de se consacrer à un projet associatif.

[00:45:20]

Six ans plus tard, avec la crise, le Parti socialiste remonte au front avec cette idée incarnée cette fois ci par le député des Landes Boris Vallaud.

[00:45:30]

On voit devant les banques alimentaires les rangs se grossir de cette jeunesse. Ce n'est pas leur place. Leur place n'est pas dans les rangs des banques alimentaires. Nous, on propose un minimum jeunesse pour une jeunesse qui, dans cette crise, se noie. C'est le revenu de base fusion RSA, prime d'activité ouvert à 18 ans, versée automatiquement de façon inconditionnelle, ce qui permet aussi de rattraper 30 ans de Françaises et Français qui ont droit à ça, mais qui ne connaissent pas leurs droits et s'enfoncent souvent dans la grande grande pauvreté.

[00:45:58]

Sauf qu'aujourd'hui, le PS n'est plus seul sur le sujet. Chacun s'en empare avec chacun un nom différent. Outre le revenu de base et son enveloppe de 564 euros du PS, les verts proposent le revenu citoyen de 665 euros par mois. Et même la droite se positionne. Les républicains évoquent le revenu vital de 715 euros par mois, mais rien à voir, selon eux, avec l'idée de départ de Benoît Hamon.

[00:46:24]

L'idée du revenu universel, c'est une idée très libérale. Si on reprend les fondamentaux historiques, elle a été reprise à la fois par la droite et par la gauche. Et derrière ce terme là, au fond, on peut placer différentes convictions politiques. Moi, je porte une réflexion qui est conditionnée à plusieurs mois d'engagement au service de l'intérêt général, au remplacement d'un ensemble d'aides sociales, au fait que ce revenu là ne soit jamais supérieur à celui du travail. Là où la gauche va plutôt le considérer comme un remplacement du revenu du travail.

[00:46:52]

Derrière ce mot qui est un peu un mot valise, au fond, il y a différentes positions idéologiques, mais il y a peut être une conviction commune la nécessité de frapper fort pour recréer un choc de confiance dans le pays.

[00:47:05]

La proposition de loi du Parti socialiste revenu de base est de minimum jeunesse sera débattue jeudi prochain à l'Assemblée nationale. Sophie fait en avant première avant que L'Obs ne sorte jeudi, vous avez interrogé Esther Duflo, prix Nobel de l'économie, qui a beaucoup étudié la problématique de la pauvreté. Que pense t elle de cette idée d'accorder un RSA pour les jeunes puisqu'aujourd'hui, le RSA, c'est après 25 ans, pas avant 25 ans. L'idée étant qu'il ne faut pas que la jeunesse démarre dans la vie.

[00:47:38]

On s'habitue à vivre de revenus, d'assistanat. En tous les cas, c'est ce que affirment ceux qui sont contre le RSA jeunes. Esther Duflo, elle, dit qu'il y a deux questions il y a la question du ciblage du RSA jeunes et elle a bien conscience que les ressources d'un Etat ne sont pas illimitées. Donc, elle dit qu'en France, on a un appareil statistique suffisant pour pouvoir cibler ce revenu pour les jeunes sur ceux qui en ont vraiment besoin.

[00:48:05]

Ce n'est pas la peine de donner, par exemple, aux enfants de Mme Bettencourt qui ont moins de 25 ans. Mais en revanche, tous les jeunes qui en ont besoin devraient en avoir. Ce que le gouvernement propose, lui, c'est de faire une garantie jeunes universelle, c'est à dire qu'il ne voient pas que ce soit automatique, mais que quand on touche cette allocation, on met en plus un accompagnement qui permette d'aider les jeunes à retrouver un stage ou un emploi ou à trouver une formation.

[00:48:31]

Alors, est ce qu'il y a une grande différence entre les deux? En fait, ça dépend comment on met en place cette garantie jeune si on la met en place très vite. L'argent aux jeunes et qu'on met ensuite en place un accompagnement. Mais finalement, ça ne fait pas de grande différence. La difficulté de l'accompagnement, c'est que c'est qu'il faut avoir les ressources. Il faut les équipes, il faut les services et il faut les formations pour pouvoir la donner à tous ces jeunes.

[00:48:55]

Et c'est plutôt pas mal que le gouvernement essaye de mettre en place. En revanche, on parle bien d'une d'une allocation pour les jeunes dans cette sortie de crise. On parle pas du revenu universel. Le revenu universel, normalement. Celui que pensez? Benoît Hamon? Tout le monde le touche. Et là, c'est un sujet qu'il faut éclaircir. Parce qu'il y a effectivement deux inspirations idéologiques. Derrière, il y a celui de la Silicon Valley. C'est même plus que les libéraux et les libertariens qui disent Donnons un revenu universel à tout le monde est comme ça.

[00:49:26]

D'une certaine manière, on a plus besoin de s'occuper des pauvres, on leur donne de l'argent, ils se débrouillent pour leur logement, ils se débrouillent pour leur formation et on s'occupe d'eux. Et pendant ce temps là, on peut s'enrichir autant qu'on veut. Il y a plus de limites. Et puis, il y a une autre idée du revenu universel, c'est d'aller plus vers un revenu qui soit, chacun selon ses besoins, soit plus l'aspiration socialiste de partage.

[00:49:45]

Mais là, à ce moment là, avec, avec une redistribution, une composante de redistribution très forte. Et en tout cas, on n'est pas. Quand on parle du RSA jeunes, on est encore assez loin de cette idée de Benoît Familly.

[00:50:01]

Chez une majorité de Français on a vu le sondage sont pour les deux tiers sont pour le RSA jeunes et le monde d'ailleurs qui, dit on, ne fait pas assez pour les jeunes. Enfin, il y a ce sondage qui a été publié dans Le Monde, qui craint un conflit de générations. Avec cette crise du Coville 56% des Français, 60 des 18 34 ans disent redouter un conflit de générations.

[00:50:20]

C'est vrai que les jeunes d'aujourd'hui, on l'a souvent dit, sont les premiers, alors ils ne sont pas les premiers à subir la crise sanitaire, sont moins touchés par la maladie, mais ils sont les premiers à subir la crise économique et à avoir des difficultés d'insertion. Vous regardez, il y a eu tout un tas d'études, même pour les plus diplômés, parce que le diplôme, ça reste le passeport pour avoir le meilleur passeport pour avoir un emploi. Même eux ont du mal à rentrer sur le marché du travail.

[00:50:45]

Et la difficulté en plus, c'est que pour ces jeunes, des études ont été faites après la crise de 2008. Vous avez en effet cicatrice, c'est à dire que quand vous rentrez sur le marché du travail, à un moment où c'est la crise, vous avez plus de chances de connaître le chômage au long de votre parcours. Et puis, vous avez plus de chances d'être moins bien payé. Vous portez ces stigmates de la crise un peu tout au long de votre vie.

[00:51:05]

Donc, c'est vrai qu'il y a une sensibilité et ça a été rappelé dans votre dans votre reportage, on voit tous ces jeunes venir grossir les files des banques alimentaires. D'où cette volonté de mettre en place un dispositif. La garantie jeunes a fait ses preuves. Il y a eu pas mal d'études, notamment de la Cour des comptes, qui montre que ce n'était pas de l'argent perdu, qu'effectivement, vous accompagner les jeunes de cette façon là en échange avec un contrat.

[00:51:33]

Vous avez des taux d'insertion qui sont bons. La seule difficulté aujourd'hui, c'est que vu le nombre de jeunes et il faut avoir comme Sophie Laidi, Sophie Fait dit les ressources suffisantes. Et c'est là où, derrière les missions locales, les conseillers, Pôle emploi, les assistants sociaux. Parce que c'est vraiment aider les jeunes dans toutes leurs démarches, dans leurs démarches d'insertion. Mais leur démarche de formation, leur démarche aussi, les aide psychologique et en tout cas, cette question de qu'est ce qu'on offre à la jeunesse dans cette période?

[00:52:03]

Ou comment on l'accompagne? Elle va être prédominante dans le débat pour la présidentielle parce que votre reportage l'a très bien montré. Finalement, toutes les écuries réfléchissent à la façon d'intervenir avec des noms différents. Mais c'est vrai que derrière, il y a aussi la crainte pour les politiques d'une explosion de la jeunesse qui dit finalement on n'a pas d'avenir, vont nous laisser un pays sans, sans avenir, sans perspective. On va avoir une énorme dette à rembourser. Maintenant, ça suffit.

[00:52:36]

Le péril jeune, c'est toujours l'inquiétude des politiques.

[00:52:40]

Le cas de Sofiane Cifre. On se rend compte à l'occasion de cette épidémie. On compte bien avoir un travail. C'est précieux et. Établit la valeur travail. Ne rien faire, c'est absolument pas une liberté, c'est un, c'est une misère. Tout à fait. C'est vrai que c'est assez intéressant. C'est un peu cette crise, un test global du revenu universel, puisqu'on voit que des secteurs entiers ont été mis sous perfusion de l'État. Les gens ont eu et toucher des salaires et conduit malheureusement à arrêter leur activité.

[00:53:08]

Et on voit dans beaucoup de secteurs les professions libérales, les restaurateurs, les opérateurs dans les usines, les petits commerces. On se souvient au mois de novembre affronts de leur ouverture. Y a une véritable identification au travail et qu'il n'y a pas que la question universelle. C'est vrai que très souvent, quand on parle de revenu universel, on dit attention, c'est très cher. Comment va le financer? De toute façon, le seuil est trop bas pour pouvoir en vivre.

[00:53:33]

C'est vrai que les problématiques sont très financières. Après, c'est très efficace. Et là, c'est vrai que de cibler les jeunes qui sont vraiment tout à fait victimes en premier lieu de cette crise, c'est ça de l'efficacité. Mais c'est vrai que globalement, il y a vraiment la question de l'identification au travail et surtout de sa valeur très socialisante qui est vraiment centrale. Et quand aujourd'hui, les restaurateurs ouvrent dans certains endroits alors que bien évidemment, c'est interdit, etc.

[00:53:57]

Ce n'est pas une question. Bien sûr qu'il y a la question financière qui joue beaucoup, mais c'est aussi une question d'identification des gens qui ont passé leur vie entière à être dans leur commerce ou dans leur entreprise et qui n'attendent pas de vivre, de subventions ou d'un revenu. C'est vrai que c'est assez intéressant de voir qu'il y a vraiment cette problématique de la sociabilité, de l'utilité, de ce que l'on veut faire, un Bettache, mais aussi dans le premier confinement des tâches très dures des premier de cordée qu'on on les a appelés.

[00:54:23]

Les gens voulaient venir travailler pour être utile et ce n'était pas une question d'argent ou une question financière avait tout de suite on revient à vos questions.

[00:54:34]

Justement, Elie Cohen sur le revenu universel, c'est bien, mais qui paie? D'autant qu'il existe déjà une foultitude d'aides.

[00:54:40]

Ben justement, ça a été dit. En fait, il y a plusieurs types de revenu universel, comme cela a été dit tout à l'heure. Il y a une conception libérale du revenu universel qui consiste à dire où il y a déjà des tas d'aides qui sont versées aux gens pour leur santé, pour leur logement, pour le chômage, etc. Il y a aussi toute une série d'aides qui relèvent des minima sociaux pour les handicapés.

[00:55:01]

Au fond, faisons un paquet de tout ça et on supprime toutes les autres et on supprime tout le reste. Et puis, au fond, chacun et entrepreneur de sa propre vie, chacun doit gérer avec cette aide sa vie.

[00:55:12]

Et là, on peut même combiner ça avec une mesure dite d'impôt négatif, c'est à dire on donne la même somme à tout le monde. Et puis, bien entendu, Mme Bettencourt, comme elle a des revenus très importants. Balorre à zéro. À l'arrivée, tout sera pris en impôts et par contre, celui qui a zéro revenu aura plein pot.

[00:55:28]

Le revenu universel, ça, c'est la version de droite. Ça, c'est la version dont l'air est la version gauche, c'est à dire pas du tout de la protection sociale a une vocation éminente qui est qu'en fait, les gens spontanément, ne vont pas toujours se soigner, ne vont pas toujours penser à prendre une assurance retraite. Donc, il y a une espèce de fonction tutélaire de l'Etat qui fait que il faut que l'Etat s'occupe de la santé, de la retraite, de la dépendance des gens.

[00:55:52]

Il faut également qu'ils assurent des revenus minimum. Et puis, l'idée du revenu universel, ça a été dit tout à l'heure.

[00:55:58]

Ça consiste à dire que comme on change de monde, comme on change d'ère au fond, dans le monde nouveau, il y a aura pour tout le monde. Il n'y a pas de place pour tout le monde, et notamment tout le monde ne pourra pas trouver à s'employer à ce moment là. Et il y a un revenu universel qui permet aux gens de travailler ou ne pas travailler, de s'adonner à des activités associatives, comme disait tout à l'heure Benoît Hamon.

[00:56:20]

Et là, c'est une autre conception. Alors, bien entendu, des calculs ont été faits. Si on donne 500, 700, etc. Et si on donne à tout le monde, même en intégrant l'impôt négatif, ça a un coût prohibitif. Il faut savoir quand même qu'on est déjà un Etat très largement redistributeur.

[00:56:35]

Ann-Sophie Al Alcides. Quels sont les quels secteurs ne se remettront pas de la crise? Est ce que vous avez une liste sous le coude de secteurs à éviter? Alors qu'il n'y a pas de y'a des secteurs qui ont été plus impactés après qu'ils se relèverai pas, peut être pas, ça va être les secteurs les plus touchés. Alors bien sûr, c'est tout ce qui est hôtellerie, culture, aéronautique. On en a parlé. Tout ce qui est aussi des services aux entreprises ont été très aidés au début du confinement par les mesures gouvernementales.

[00:57:05]

Mais c'est vrai que cette année, je le rappelle, c'est cette année qu'on attend la hausse du taux de chômage de 2 points. Et donc, c'est vrai que ces entreprises là risquent d'être impactées. Donc, on va dire que tout l'écosystème économique qui les entoure, là aussi, risque d'être impacté. Donc, ça risque d'être difficile pour ces secteurs cette année et l'année prochaine. On a tout le secteur de la fabrication électronique. On en a parlé précédemment parce que ce sont des secteurs qui sont très dépendants de l'étranger, notamment de l'Asie et même des autres pays européens.

[00:57:34]

Donc, c'est vrai que pour ces secteurs, on a des moins 33 35 avec des rebonds difficiles parce que y a vraiment eu un choc sur la demande mondiale. Mais c'est vrai qu'on attend un retour à la normale, pas avant 2024. Et puis, on va dire plus globalement, la construction a été très touchée. L'immobilier de bureaux au moins 20% l'année dernière et la construction, les chantiers. Parce que c'est vrai que comme on a eu des compliments en France assez dur, on a eu un arrêt des chantiers et donc on a une baisse plus importante que dans les autres pays européens.

[00:58:04]

Alors il y a beaucoup de questions. Sophie Fait pour vous, Bruno Le Maire est il un bon ministre de l'Economie?

[00:58:10]

Question pas facile en tout cas. En tout cas, c'est plus facile d'être ministre de l'Economie quand on peut dépenser quand on est dans le coin que quand on doit faire des économies. Quoi qu'il en coûte, il se débrouille pas mal.

[00:58:22]

Oui, et d'ailleurs, ça va être la sortie de crise. Parce qu'aujourd'hui, vous injecté, c'est au moment où les robinets vont se couper que il y aura certainement des griefs beaucoup plus importants contre Bruno Le Maire, sauf si c'est votre question.

[00:58:37]

En ces temps très difficiles, faut il davantage contraindre les banques?

[00:58:43]

Il avait été très impopulaire en 2008 et cette fois, alors. Oui, il faut surveiller ce qu'elles font sur les comptes et s'assurer qu'elles mettent bien en place, elles proposent bien à leurs clients les dispositifs qui permettent de limiter l'accumulation de ces frais. On a quand on a dépassé son découvert, quand on est en difficulté et que systématiquement, vos virements sont rejetés. Vos opérations sont rejetées et s'accumulent. S'accumuler une dette vis à vis de votre banque. Il faut qu'elle soit très attentive à ces grands méchants.

[00:59:15]

On a l'impression que les compagnies d'assurances pendant cette crise, puisque les banques, cette fois ci bien plus que les banques, puisque les banques ont été le bras armé de l'Etat pour distribuer les crédits.

[00:59:25]

Et puis que ce qu'on a vu aussi, c'est que finalement, il y a de grosses difficultés du côté des étudiants dont les comptes bancaires sont complètement dégarnis parce qu'ils n'ont plus ces petits boulots qu'ils avaient avant, mais que sinon, quand on regarde les ménages. Finalement, comme ils ont moins dépensé, il n'y a pas une explosion de surendettement. C'est même plutôt mieux du côté du surendettement. Par ailleurs, et très peu de gens ont demandé des crédits à la consommation, donc il y a une baisse aussi de ce côté là.

[00:59:49]

Non, ce qu'on attend des banques, c'est de voir vraiment quel va être leur comportement, en particulier de ces banques qui sont très présentes sur le territoire. Les banques mutualistes, c'est de voir quel peut être leur comportement et comment elles vont accompagner les petites entreprises qui vont être les plus en difficulté en sortie de crise.

[01:00:05]

Alors, question de Louis dans le Val de Marne la France ne s'appuie t elle pas trop sur les économies du luxe et de l'aéronautique au détriment d'autres secteurs?

[01:00:14]

Elie Cohen C'est toute l'histoire de la spécialisation industrielle française. C'est vrai qu'avec le temps, nos points forts se sont réduits à quelques secteurs. On l'a dit l'aéronautique, le luxe, les boissons pétillantes, les boissons, le champagne.

[01:00:31]

Et puis, de manière moins importante, la pharmacie, la chimie, l'agroalimentaire. Mais par exemple, l'automobile, qui était un très grand point fort il y a vingt ans, ne l'est plus. Et même l'agroalimentaire. On a perdu beaucoup de positions. Donc, la base industrielle s'est contractée. Mais la bonne nouvelle, malgré tout, je veux être optimiste, c'est qu'il y a eu, pour la première fois depuis très longtemps, une prise de conscience de la valeur de l'industrie, c'est à dire jusqu'à.

[01:00:58]

Il y avait un terme qui amusait beaucoup dans les débats entre économistes qui disaient en gros les prototypes ou les tchip. Ça revient au même. C'est de l'activité économique. En d'autres termes, les frites ou les composants électroniques. Tant que c'est l'activité économique, tant que ça génère du business, c'est bien. Il faut pas regarder. Et il n'y a pas à se battre, particulièrement pour produire des composants plutôt que des frites. Ça va changer. Maintenant, on a découvert la valeur de l'industrie à la fois pour la qualité des jobs, parce que c'est un débouché, pour la recherche, parce que c'est le facteur essentiel de la balance courante.

[01:01:31]

À travers le commerce, le commerce reste essentiellement un commerce de biens. D'où cette espèce de mouvement de réindustrialisation. Et ça a été dit tout à l'heure. Il y a un petit chapitre qui a été introduit pour financer les réindustrialisation et les relocalisations.

[01:01:48]

l'Euro pourrait il à terme s'effondrer? Question de Monat en meurtre et Moselle? Anne-Sophie Alcides. Pourtant, les Européens ont su faire preuve de solidarité. On a beaucoup dit que ça a été l'un des rares moments de grâce. Il y a eu pendant cette épidémie.

[01:02:03]

Complètement à un moment de grâce et même historique, puisque pour la première fois, la commission va pouvoir emprunter sur les marchés. Je ne pense pas, en effet que cela puisse parler d'un effondrement de l'euro. Au contraire, ça a été plutôt quelque chose de positif d'avoir eu cette construction et d'avoir eu ce plan européen. Et cet emprunt en commun sur tout ce qui est vraiment historique, c'est que les pays vont justement recevoir l'aide européenne en fonction de comment ils ont été affectés par la crise et pas en fonction de combien ils ont mis d'argent ou quel est le niveau de leur production et de leur richesse nationale.

[01:02:40]

Il y a vraiment l'idée de dire qu'on est dans la solidarité et qu'on redistribuer. On redistribue et qu'on aide le pays qui a été le plus affecté. l'Euro est solide et l'Europe se retrouve et sort renforcée de cette crise, à mon sens. En tout cas, sur les questions financières et les plans de relance sont vraiment essentiels.

[01:02:57]

Vous venez de sortir un livre là dessus. En 2008, on voulait exclure la Grèce. Là, on a été. On a fait bloc tous ensemble au virus. Ça fait. Ça fait 20 ans qu'on parle de l'Union transferts. Est ce qu'on va instaurer une union de transfert? Est ce que des pays qui sont en bonne santé vont pouvoir aider des pays en mauvaise santé jusqu'à présent? C'était interdit depuis l'Allemagne et les pays du Nord s'y si une union de transferts?

[01:03:16]

Elle se matérialise avec l'Italie. C'est 209 milliards d'euros qui vont être transférés. l'Italie pour aider l'Italie à sortir de sa crise.

[01:03:25]

Ben voilà, c'est sur cette note optimiste européenne que se termine cette émission. Merci beaucoup d'y avoir participé. C'est dans l'air rediffusé ce soir à 23h45, c'est dans l'air disponible gratuitement en podcast audio sur toutes les plateformes Deezer, Apple Podcast, Kass Box et Spotify. Vous restez sur France 5 à suivre. C'est à vous.