Churchill, la fin
Franck Ferrand raconte...- 1,248 views
- 3 Sep 2020
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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Un corps tout en rondeurs, un crâne presque chauve, des joues un peu pendantes et même carrément pendante, mais un regard pétillant d'intelligence, tel est Winston Churchill lorsqu'il se présente le 23 juin 1953, à un repas de gala. Il est en présence du premier ministre italien et il est face à 38 convives qui sont là, qui le scrute, qui l'observe.
23 juin 1953. Ça veut dire que Winston Churchill est de retour au Ten Downing Street depuis déjà deux ans et que c'est le moins qu'on puisse dire. Pour un homme de 78 ans, un programme particulièrement chargé. Alors le voilà, il se lève.
Il est le point de mire de tous. Il se lance dans un exposé épatant sur la présence romaine en Grande-Bretagne. Il a une telle culture que il peut le faire, ça. Au pied levé, malgré malgré sa fatigue, il ajoute tout ce qu'il faut d'esprit à son air. Très vieille Angleterre, n'est ce pas? Il est so british, le personnage aux références ancrées dans le passé, mais avec souvent un coup d'avance. Ce personnage là est mondialement célèbre.
Il est tout à fait au point. Malgré son âge, son exceptionnel talent d'orateur ne se dément pas. Le repas s'achève. Repas absolument délicieux, bien arrosé. Et voilà que certains s'aperçoivent que le premier ministre n'est pas dans son état normal. Il a l'air d'un seul coup, étonné, comme un peu comme il est comme coincé sur sa chaise, coincé dans son corps, sonné.
Son personnel accourt. Il faut bien sûr faire diversion, l'aide à rejoindre discrètement sa chambre. Andrew Roberts dans une biographie qui vient de sortir et qui est un véritable évènement, Roberte relate la scène. Je le cite personne ne sembla alarmé par les mots déformés et le pas chancelant du premier ministre. C'était là l'un des avantages de sa réputation de gros buveur, le docteur Morane diagnostiquant un accident vasculaire cérébral. Mais l'extraordinaire constitution physique de Churchill était telle qu'il fut à même de présider la séance du Conseil restreint du lendemain matin, car ses facultés mentales n'avaient pas été atteintes.
Ça paraît incroyable, mais c'est comme ça.
L'effort est remarquable. La réalité n'en est pas moins alarmante. Winston Churchill est marqué dans les heures qui suivent. Il s'avère qu'une partie de son corps ne lui répond plus. On le voit peiner lorsqu'il essaie de parler plus, quand il marche ses mots plus qu'il ne les articule. Son état, bien sûr, va être gardé le plus possible. Secrets passés par ses proches. Il y a seulement quelques personnalités très importantes qui sont tenus au courant. Mais faute d'un rétablissement rapide, on voit mal comment il pourrait éviter un départ précipité du pouvoir.
Sauf que Churchill en a vu d'autres. Est ce qu'il est possible que son corps ose l'abandonner au beau milieu de son grand retour?
Franck Ferrand, c'est un raté christique. Pour comprendre ce que cette avancée peut représenter pour lui, il faut revenir à la fin du mois de juillet 45, donc huit ans plus tôt. Si vous voulez, Winston Churchill est alors un héros. Bien sûr, il est l'homme qui a tenu le gouvernail de la Grande Bretagne et peut être, d'une certaine manière, celui du monde libre face à la puissance nazie. C'est un héros défait puisque son groupe politique, le Parti conservateur, vient de recevoir aux élections, coup très rude, plusieurs explications pour expliquer, pour essayer de comprendre cette défaite.
D'abord, l'éparpillement de Churchill, ces maladresses de campagne, l'essor des idées égalitaires qui sont portées par les travaillistes dans une Angleterre qui a été complètement éreinté par la guerre. Et puis, disons le aussi, il y a la fameuse usure du pouvoir. Les gens commencent à se lasser du vieux lion. Qu'importe, le résultat est là. Churchill vient d'être battu. En tout cas, son parti vient d'être battu aux élections générales et il faut l'accepter dignement. L'homme qui a gagné la guerre vient de perdre les élections, nous dit François Kersaudy.
Et l'ampleur de la défaite est telle qu'il ne veut pas rester un jour de plus au pouvoir. Le soir même, il va remettre sa démission au roi.
On est en 1945. C'est donc le roi George 6, le père de l'actuelle souveraine.
C'est donc le concurrent travailliste de Churchill, Clément Attlee, qui va le remplacer comme cadeau de consolation. On propose à Winston Churchill la plus haute distinction britannique, l'Ordre de la Jarretière. C'est bien le moins. D'ailleurs, il décline la proposition. Il commente. Pourquoi accepterait que Sa Majesté métabolismes dans l'Ordre de la Jarretière, tandis que le peuple vient de me faire entrer dans l'ordre du coup de pied par derrière?
Ah oui, il ne mâche pas ses mots. Bref, c'est une page qui se tourne. Churchill, après des années dans l'excitation du pouvoir en temps de guerre, n'était pas. duTout a quitté son bureau de Downing Street. Être chef de l'opposition dans un pays en paix. Vous avouerez que c'est nettement moins intéressant que d'être chef du gouvernement dans un pays en guerre. Bien entendu, c'est moins exaltant. Ce qui le menace, en vérité, c'est le vertige de la relégation qu'ont connus tous ceux qui sont partis trop vivement du pouvoir.
Et pourtant, il doit prendre son parti. Cette nouvelle situation, son entourage est là qu'il l'aide. Après tout, il a bien mérité quelques vacances. Le revoilà néanmoins sur le ring politique avec ses petites phrases finaude qui, souvent, font l'effet d'un opercule sur les sujets les plus vigoureux. En plus de son esprit caustique, extrêmement brillant vous savez, très drôle, cet esprit redoutable. On peut dire de Winston Churchill qu'il possède un atout immense.
Il n'est pas seulement un chef de parti, pas toujours très impliqué d'ailleurs dans tous les dossiers. Il est en vérité Meath. Il est une statue vivante. Ses discours font le tour du monde. Et puis quand, dans les années qui suivent, il mène à la tête d'une équipe la rédaction de ses Mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Vous imaginez que cela va devenir le best seller de la planète? Evidemment, il sera d'ailleurs prix Nobel de littérature. Bref, la retraite n'est pas pour tout de suite.
Un tel homme n'a qu'un souci pour son avenir et c'est le souci de sa santé. Car malgré une constitution très solide, le moins que l'on puisse dire est qu'il ne s'est jusqu'alors pas ménagé. En 1949, il est touché par un AVC. C'est au milieu d'une partie de cartes nocturnes. Ça n'a pas tellement de conséquences. Pas de quoi, en tout cas, le dissuader de prendre sa revanche. Mais c'est une alarme. Il ne va pas attendre tellement cette revanche, puisqu'en octobre 1951, ça veut dire qu'il a 76 ans maintenant.
Son parti, le Parti conservateur, reprend la main aux nouvelles élections. Et voilà que le vieux lion va pouvoir ré emménager au Ten Downing Street. Evidemment, c'est un retour triomphal. Tout le personnel du siège du premier ministre est là pour l'applaudir. Quand il rentre, il est prêt à montrer qu'il n'a rien perdu de tout ce qui a pu faire sa légende. Il n'a rien perdu de ce qui a pu faire sa légende. En tout cas, c'est ce qu'il voudrait démontrer à la terre entière.
La troisième fanfare a de nouveau deux compositeurs britanniques disparus en 1959. L'ensemble Onyx Brass était sous la direction de John Wilson.
Franck Ferrand sur Radio Classique. Ça y est. Winston-Churchill est de retour au pouvoir. Tout le monde le sait. Quand je dis tout le monde, le monde entier, la planète entière en est informée. Bien sûr, il va quand même devoir faire face à des difficultés qu'il avait connue à la fin de son mandat précédent. C'est la crise du logement en Grande-Bretagne. Après tous les bombardements, vous imaginez bien beaucoup de problèmes sociaux. Un rationnement qui est toujours en vigueur à l'époque.
Mais l'environnement mondial, lui, a beaucoup changé. La guerre froide, qu'il avait très tôt analysé, qu'il est le premier d'ailleurs à avoir clairement analysé cette guerre froide, s'est confirmée. Elle s'aggrave. Un conflit est toujours en cours en Corée. l'Empire colonial britannique est en train de s'étioler complètement. Quant à Winston Churchill lui même, il n'est plus tout à fait le même.
Bien sûr qu'il est toujours capable d'entrain. Il vit dans un nuage de fumée de cigare. Il lui arrive d'ingurgiter sans faiblir une quantité impressionnante d'alcool. Et quand je dis ça, je ne parle pas seulement de longues soirées d'hiver. Ça peut lui arriver de brandir des grandes rasades très tôt dans la journée. Mais tout cela n'empêche pas les signes du vieillissement de se manifester. Un proche va joliment écrire. Il continuait de dominer le conseil des ministres, maintenant plus en bouda qu'en Asheville.
Oui, on imagine Autour de la table ou Ten Downing Street, cet homme toujours un peu tassé sur lui même avec sa Chamoux terrible et qui écoute parfois. On pourrait presque croire qu'il dort pendant que ses confrères sont en train d'exposer leurs dossiers.
Surtout, il est clair qu'il ne retient pas tout ce qu'il devrait. Il est sujet de plus en plus à des confusions. Winston Churchill. Il y a des pans entiers de la conversation qui lui échappent parfois.
Je cite encore Andrew Roberts. Les progrès de la surdité se firent de plus en plus sentir, finissant par le contraindre à porter un appareil auditif avec un amplificateur devant lui, sur la table du conseil restreint. Il branchait ses occupent ses écouteurs, les mettait sur sa tête. Allumez l'amplificateur, le tapoter une ou deux fois et se mettait à disserter pendant un quart d'heure, rapportera Lord Mountbatten. C'est dire que c'est un témoin visuel qui nous raconte les choses. Au fond, Churchill sait très bien où il en est.
Il assure bientôt à des proches qu'il passera le relais l'année suivante à son ministre des Affaires étrangères, le futur mari d'une de ses nièces. D'ailleurs, Antoni Eden.
Mais il estime avoir encore à remplir un grand de voir. Il s'agit de faire sortir le Royaume-Uni des rigueurs de l'après guerre et d'œuvrer d'une façon plus générale à cet équilibre international qu'il avait tenté, à la fin de la guerre, de remettre en place.
L'année passe donc, et on dirait que Winston Churchill a oublié sa promesse. Il oublie l'existence du mot retraite. Et pourtant, son système vasculaire cérébral donne de nouveau des signes d'alerte. Son médecin le pressent de se ranger à une vie de repos. Ce n'est plus possible. Vous ne pouvez plus assumer de telles responsabilités, lui dit il. Mais Winston Churchill ignore tout ce qu'on lui arrive. Et donc, nous en sommes à cette fameuse soirée de juin 1953, lorsque arrive cet accident vasculaire cérébral.
Winston Churchill est très affaibli. Il est maintenant en partie paralysé.
Et évidemment, pour essayer de cacher son état, on l'emmènent discrètement à la campagne. Disons le, l'état de l'état des lieux n'est pas brillant. Son état est jugé incompatible avec de hautes fonctions. Certains de ses proches redoutent même que ses heures soient comptées.
Et pourtant, il est toujours là à se battre. Voulant revenir deux l'abime, les progrès sont lents. La fatigue vient beaucoup plus vite, nous dit François Kersaudy. Et Churchill découvre avec étonnement que l'alcool peut avoir un effet néfaste. N'étant pas homme à reculer devant les mesures énergiques, il déclare à son médecin J'essaie de réduire ma consommation d'alcool. J'ai déjà renoncé au cognac. Je l'ai remplacé par du Cointreau. On ne sait jamais chez lui quand il est sérieux et quand il veut plaisanter.
D'ailleurs, il plaisante énormément. Pendant ce temps, on explique pudiquement aux journalistes que le premier ministre se tient un peu à distance à cause d'un coup de fatigue. Oui, un coup de fatigue. L'explication n'empêche pas quelques questionnements, évidemment.
Churchill va néanmoins se rétablir plus ou moins au milieu de l'été. Il peut reprendre une partie de ses activités. Son état reste précaire. Son état reste menacé dans un tel contexte. La longue prise de parole qu'il doit assurer au début de l'automne face à son parti est scrutée par tout le monde. On attend ça, bien entendu. Ses proches nourrissent des craintes. Et s'il avait une nouvelle crise pendant le discours? Et s'il s'humilier publiquement, vous imaginez s'il écorner l'image extraordinaire qu'il avait réussi à forger?
Winston Churchill ne se ménage pas. Il entend bien pousser les murs de la maladie qui se referme sur lui pour le soutenir à l'approche de l'épreuve. Son médecin l'aide avec la base eDreams, qui est un puissant excitant qu'on peut comparer à de la cocaïne. Si vous voulez pas forcément ce qu'il y a de plus recommandé pour un homme qui est sujet, vous avez de toute façon impossible de reculer à la date de sa prise de parole. Voilà le vieux lion qui monte en scène face aux membres de son parti.
Et oui, il va au bout de l'interminable allocution. Magnifique allocution, d'ailleurs.
On peut le dire, Churchill est de retour et c'est à ce moment là qu'on lui annonce qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Comme le raconte Philippe Alexandre et Béatrice Delaunoy, qui sont les biographes de son épouse Clémentine, c'est elle. C'est Clémentine, Clémentin, devrais je dire, qui ira le chercher, le prix Nobel? Winston pourrait tirer sa révérence dignement après un triomphe pareil, mais il ne se décide pas.
Et les mois passent. Et c'est ainsi que le 30 novembre 54, c'est à son poste à Downing Street qu'il va fêter ses 80 ans. Les parlementaires ont l'idée de lui faire présent d'un portrait commandé à l'artiste Graham Sutherland. Winston ne sera pas emballé par le résultat. Je ressemble à un clochard avinés qu'on aurait tiré du caniveau dans le strength, dit il. En parallèle, Anthony Eden s'escrime à lui faire comprendre qu'il n'est plus en état de tenir les rênes du Royaume-Uni, alors que Churchill finit par écouter.
Il va céder. Bon, d'accord, il s'en ira à la mi 55, puis fait un gros effort. Ce sera même début avril. Cette fois, malgré la douleur de voir terminée l'ère Churchill, malgré des gesticulations pour essayer de grappiller encore un petit délai, il va devoir se tenir à sa triste promesse.
Nemrods d'un extrait des Variations Enigma de Sir Edward Elgar, l'Orchestre Philharmonia était sous la baguette de Giuseppe Sinopoli. Franck Ferrand Si tu critiques, je suis de nouveau une fois de plus en bureau, ou Robert s'il a fait cette énorme biographie qui vient de sortir un peu partout dans le monde en même temps. La veille de son départ, dit il, la reine Elizabeth et le prince Philip vinrent dîner au Ten Downing Street, honneurs sans précédent pour un premier ministre avant de se coucher.
Churchill était assis sur son lit avec sa jarretière puisque finalement, il l'avait bien voulu. Entre temps, son ordre du mérite et sa culotte de soie quand soudain, il s'exclama avec véhémence Je ne crois pas quand Tony va y arriver. Je faisait pas confiance à son successeur. Le lendemain, c'est l'ultime conseil restreint où il évoque ses marottes, comme l'avenir du Commonwealth, le lien très important, la relation privilégiée avec Washington. Winston Churchill, à cette date, est plein de vieux préjugés.
Il est un petit peu dépassé.
Il faut bien le dire, même si sur beaucoup de questions, il est clair que le Royaume-Uni, éternel, vibrant, lui, il est en quelque sorte la mémoire même du royaume. Mais disons le sur divers points, il n'a pas du tout à rougir du bilan de son dernier mandat. Il doit se rendre chez la jeune reine pour démissionner formellement. La rencontre n'est pas dénuée d'émotion. La reine Elizabeth lui offre un titre ducal pour la forme parce que Winston Churchill n'a pas l'intention de quitter la Chambre des communes pour celle des Lords.
Je vous rassure, il restera simple député et de cette façon, il ressentira encore les émotions de cette arène politique qu'il aura toujours tenté, mais qu'il a tant animé aussi. Et maintenant, on peut dire qu'il se risquera moins à ces vestiges assez vertigineux, exténuant. On peut dire que le débat parlementaire, il le regardera plus qu'il n'y participera. Enfin, après quelques scènes émouvantes d'adieu, cette longue journée s'achève dorénavant pour Churchill. Il n'y aura plus de retour.
Ces faits et gestes nourriront moins les livres d'histoire que les recueils d'anecdotes.
Franck Ferrand, c'est raté. Christique. Les années passent plus tranquillement. Ça nécessite une adaptation, évidemment, pour cet homme si peu habitué au calme, il va consacrer du temps à ses loisirs. Le principal de ses loisirs, c'est la peinture. Vous le savez, il multiplie les voyages et les villégiatures. On le voit à la table des grands de ce monde. On le voit même sur le yacht du milliardaire Aristote Onassis. Autour de lui, on s'amuse de le voir tenter de partager avec Maria Callas son goût pour des airs populaires de comédies musicales, par exemple.
Un témoin cité par Roberte se raconte. Il y avait quelque chose d'incongru à voir Maria Callas faire semblant de trouver du plaisir à reprendre des idées.
I en choeur, oui, mais. Sauf qu'elle le fait avec Churchill. Qu'est ce que vous voulez? Ses années de retraite ne sont pas seulement douces. La fille aînée de Winstone et de Clémentine met fin à ses jours en 1963. Par ailleurs, l'ancien premier ministre, disons le, décline de façon très, très visible. Il est encore victime de plusieurs avancées auxquelles il survit, mais qui inquiète chaque fois un peu plus. On se dit qu'un jour, ça va être la crise de trop.
À la fin de 1964, il célèbre néanmoins ses quatre vingt dix ans, ce qui déclenche une certaine émotion au Royaume-Uni. Forte nostalgie attachée à ce nom, bien entendu. Et puis voilà que quelques semaines plus tard, après une première grave alerte, un terrible evc le frappe. Alors là, on est le 9 janvier 1965. l'Énergie que toute sa vie. Cet homme à manifester n'est plus là, cette fois, pour le soutenir. Il va sombrer. l'Esprit s'échappe.
Le corps s'accroche encore un petit peu. Il est veillé par son chat couleur marmelade, disait il, qui s'appelle Jok le chat. L'ancien premier ministre va finir par s'éteindre le 24 janvier 1965 pour toute la nation. C'est un choc en plein coeur, mais pour le monde entier, c'est un choc aussi. Quelques jours plus tard, le Royaume-Uni va offrir à cet homme là un adieu à sa mesure, sous les yeux de 350 millions de téléspectateurs déjà à l'époque.
Le cercueil du vieux lion progresse à travers Londres, frappé d'un froid exceptionnel, comme pour souligner la torpeur et le chagrin du moment. Winston Churchill va rejoindre la cathédrale Saint-Paul, où la reine en personne, ce qui est extrêmement rare et contraire au protocole, est venue assister à l'Office dans Paris Match. Raymond Cartier écrira alors, c'est à dire une femme du peuple qui priait dans Heide par Ghaith. C'est comme si toute l'Angleterre mourait. Le mot naïf et profond, nous dit Raymond Cartier avec Winston Spencer Churchill.
C'est toute une Angleterre qui s'éteint.
Et avec Christian Morin, c'est toute une radio qui s'éveille. Bonjour, cher Christian. Elle était déjà éveillée avec vous et ceux qui vous ont précédés. Bonjour mon cher Franck. Quel bonhomme quand même! Je le vis avec un grand B. Bonne homme. Mes personnages croustillants. Il ne faut pas penser quand même, mais je sais que vous partagez cet avis. C'était un peintre du dimanche. Il peignait très, très, très bien. Et les mots, j'en ai choisi trois ce matin.
Les mots de Churchill, c'est formidable. Par exemple, ça va très bien avec ce qui se passe en ce moment. Comité un groupe de personnes incapables de faire quoi que ce soit par elles mêmes, qui décide collectivement que rien ne peut être fait depuis deux ans.
De petites phrases pour terminer, je ne crois jamais à une statistique, à moins de l'avoir moi même falsifiées. C'était pas tant mieux pour les sondages de radio ou de télévision. Clairvoyance, tout ça? Oui, oui, il peut enfin terminer par une petite note d'humour assez drôle. Une pomme par jour éloigne le médecin.
Si on vise bien l'homme qui disait no sport, le sport est quand même mort à 90 ans. Oui, ce qui est extraordinaire, c'est à croire que l'alcool, à boire avec modération, mais pas pour son cas, conserve un peu parce que m'avez abusé quand vous Mayfield. Vous avez dit aux auditeurs la crise qui l'a remplacé par le Cointreau. C'est un peu plus. Un peu plus collant, le Cointreau. Belle région d'ailleurs du côté de Cognac. Un petit clin d'oeil au passage.
Journée d'une journée à Bordeaux, car nous vous retrouverons avec grand plaisir demain matin et tout à l'heure, bien sûr, pour le Tour de France.