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9 heures 9 heures 30. Le meilleur de Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Jusqu'au bout, Louis 14 aura porté beau le 6 juillet 17 110. Bien sûr que c'est un roi vieillissant. Il a 72 ans, mais il a toujours une allure folle. C'est vrai, bien sûr aussi qu'il a tendance à lever un peu le pied. Il lui arrive de quitter ses ministres plutôt qu'à l'accoutumée. Un événement familial. Ce jour là l'attend. Il doit se rendre avec une petite foule de princes et de princesses dans la chapelle de Versailles et là, devant un cardinal en grande tenue.

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Bien sûr, se trouve son troisième petit fils, le duc de Berry, qui a 24 ans.

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Le duc de Berry. Quel est son allure? Bon garçon, un peu grassouillet. Il a l'air sympathique puisqu'il est très intelligent. On n'en est pas certain. C'est le préféré de la princesse Palatine. Pour tout vous dire, ce qui fait que nous avons de lui une vision peut être un peu biaisée.

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Et puis, en face de lui, sa cousine Marie Louise Elisabeth d'Orléans, une grande adolescente de 15 ans, très agréable, au regard vert, plein d'esprit. Elle est la fille du neveu du roi. Elle est la fille de Philippe d'Orléans, mais aussi la fille d'une des filles légitimée de Louis 14.

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Ce beau mariage a bien sûr des résonances politiques. C'est l'union, résultat d'intrigues entre coterie rivales de la Cour. Cette union doit resserrer les liens entre les deux branches les plus éminentes de la Maison de France, ce qui n'est pas sans poser de grands problèmes. Cette cérémonie, la mariée va la vivre, évidemment, comme le grand jour de sa vie. Elle est maintenant le deuxième personnage féminin du royaume. La nouvelle duchesse de Berry a un statut extraordinaire puisque elle est unie à un prince qui n'est pas très exigeant et qui d'ailleurs, très vite, va s'éprendre d'elle.

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Elle va en profiter pour se libérer de tous les carcans qui, jusqu'alors, l'avaient contenue et trop contenue à son goût.

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Il faut le dire, Marie-Louise, si vive, si déliée, n'est pas du genre à réfréner ses envies trop longtemps.

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C'est ce qu'on appellerait, nous, une capricieuse et capricieuse qui va donner du fil à retordre à bien du monde. Vous allez voir aux côtés de son père Philippe d'Orléans, qui lui même est assez libre. Il faut bien le dire et avec qui elle s'entend très bien. Trop bien, disent certains. Elle va se bâtir une réputation douteuse alors que la cour vit à l'heure. Grandiose et triste, si je puis dire, très comme il faut. Pas toujours très drôle de la vie quasi monastique imposée par Madame de Maintenon et par le vieux roi Louis 14.

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Marie-Louise et son père participent à toutes les réjouissances possibles. C'est dire que eux n'ont pas l'air du tout d'être atteints par la sinistrose ambiante et en pleine guerre de Succession d'Espagne. Il faut bien dire que leur comportement a tendance à faire grincer des dents. Ils manquent de tenue. Voilà ce qu'on pourrait dire. Il manque de tenue.

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Je cite Saint-Simon, qui raconte un étonnant souper qui a été donné à Saint-Cloud, Madame la duchesse de Berry et monsieur le duc d'Orléans.

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Nous parlons donc bien de la de la fille du père, Madame la duchesse de Berry et monsieur le duc d'Orléans, mais elle est bien plus que lui.

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Si, en hiver, au point que tous qui étaient là ne sut que devenir, l'effet du vin haute et bas fut tel qu'on en fut en peine et des enivre à point. Tellement qu'il fallut ramener dans cet État jusqu'à Versailles. Tous les gens de l'équipage le virent et ne centurie pas. Toutefois, on parvint à le cacher au roi, à Monseigneur et à Madame de Maintenon, comme on dit. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre.

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Il n'empêche, ce genre d'histoire commence à courir un peu trop les couloirs et les antichambres de Versailles. Les méchants esprits de la cour vont bientôt se faire un plaisir de les pimentées de rumeurs autrement malveillantes.

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Franck Ferrand, c'est un raté christique. Eh oui, car maintenant, sur le passage de Marie-Louise, on se met à chuchoter Oh, la princesse est mariée à un nigaud! Est ce qu'elle n'est pas un peu trop proche du cercle de son père? Est ce qu'elle n'est même pas un peu trop proche de son trouble père lui même? Vous comprenez le genre d'insinuations qui, d'ailleurs, vont devenir bientôt des allégations? Le duc d'Orléans et sa fille, affirme t on en se tordant le nez, seraient amants.

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Je cite Jean-Christian Petitfils.

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Le brave duc de Berry ne voulait pas trop croire, mais s'étonnait de toujours trouver son beau père entière. Un jour, Saint-Simon se résolut à avertir le duc d'Orléans des propos ignobles qui couraient. Il en fut étourdi, se réécrira sur l'horreur d'une imputation si noir et scélérats. Thèze de l'avoir porté jusqu'à monsieur le duc de Berry. Cependant, cependant, le duc d'Orléans ne combat pas véritablement ces mauvais bruits pour les excès en tout genre de sa fille. La plus grande tolérance?

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Il l'aime telle qu'elle est et je dirais même qu'il l'aime beaucoup trop telle qu'elle est avec son. Porter ne veut rien lui imposer de trop, trop douloureux. Il ne veut lui imposer aucun sacrifice. Et puis les circonstances, c'est vrai, encouragent encore et encore Marie-Louise dans ses penchants puisque après la mort de sa belle sœur, la duchesse de Bourgogne, au début de 1712, c'est la grande affaire de cette fin de règne. Elle va devenir la femme de rang le plus élevé à la cour.

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Elle est d'une certaine manière la première dame du royaume.

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Et deux ans plus tard, alors qu'elle est enceinte, le duc de Berry, avec qui les rapports se sont beaucoup détériorées, entend on. Entre temps, le duc de Berry va être victime d'un accident de chasse.

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Et contre toute attente, c'est la nouvelle incroyable de cette année 17 sept de ce printemps 1714. Le duc de Berry meurt. Immense drame à la cour. C'est le quatrième descendant masculin de Louis 14 à mourir en quatre ans. Vous imaginez ça? Elle est veuve maintenant. Notre Marie-Louise et elle est enceinte. Il y a ce ventre qui s'arrondit. La jeune veuve devient le point de mire de la cour. Elle a 18 ans. Tout le monde se dit que c'est un garçon qui va naître, ce qui permettrait de sauver un peu la mise dans la dynastie.

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Eh bien non. Ce sera une fille et une fille qui va mourir en quelques heures le 17 juin. Évènement terriblement éprouvant pour la veuve et mère pour Marie Louise. Et pourtant. Et pourtant, elle va vivre ce drame terrible. Elle va vivre cette tragédie comme une sorte de libération de plus. Et ce n'est pas fini puisqu'après la disparition du roi lui même en septembre 1715, bien sûr, son père est le maître du royaume. Le petit roi Louis 15 n'a que 5 ans.

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On a ouvert une régence et celui qui est le maître de cette régence, le régent en personne, c'est son cher, très cher. Trop cher père.

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Les doigts agiles d'Olivier Fortin sur son clavecin, interprétant les Maillotins de François Couperin, qu'on appelle aussi le type talkshow.

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Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Il faut se figurer la frénésie joyeuse qui gagne les élites françaises au moment de la régence de Philippe d'Orléans. On a l'impression d'un seul coup que la chape de plomb s'est levée et tout le monde, tout le monde s'amuse après 72 ans de ce trop long règne de Louis 14. Ce sont de nouveaux hommes, se sont de nouveaux visages qui s'impose à la tête du royaume avec des idées politiques audacieuses, à défaut d'être toujours très efficaces, qui sont sans mises en place.

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Vous savez qu'on a laissé Versailles de côté, s'est installé à Paris. La mode est de s'amuser et de jouir, festoyer, ripaille et s'esclaffer. Qu'importe si les personnes attachées aux bonnes mœurs s'en offusque. La résidence habituelle des Orléans, le palais royal, est devenue, si vous me passez l'expression. Le rendez vous des fêtards.

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Et parmi ces fêtards, évidemment, la duchesse de Berry, qui est là très souvent. Elle est de bien des soirées tapageuses auxquelles seul un groupe restreint peut avoir accès. Les conversations très arrosées d'un champagne qui coule à flots sont très relâchées. Dans ces moments là, on ne peut pas vraiment parler d'orgie. Mais enfin, quand même, ce n'est pas le moins qu'on puisse dire, est qu'on mène une vie, une existence très relâchée. On surnomme la princesse joufflus, allusion à sa corpulence qui, entre parenthèses, devient préoccupante.

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Et c'est vrai que celle qui autrefois était cette jolie mariée est maintenant devenue une princesse obèse. Son régime alimentaire aurait de quoi donner la nausée à Gargantua. Elle veut en faire profiter son entourage. Je cite Jean-Christian Petitfils, qui nous donne l'exemple de, je cite L'Étourdi cente collation qu'elle fit servir à ses invités le mardi gras de 10 718 bisque de pigeon perdrix à la reine julienne aux pointes d'asperges, pigeon cauchois au parmesan car pesa la Chambord garnie de fruits, candau d'anguille, terrine aux lentilles, roulades de dindon, cochon de lait aux saucisses et à la moutarde, pièce de foie gras aux truffes vertes, pâté de bécasse aux truffes, jambon à la broche cuit au vin d'Espagne, tourte de pigeon de volière, canard froids sauce cramoisie, salle Picon aux écrevisses, bécasse braisée aux huîtres, perdrix ou les tence de carpes, anchois en allumettes, frites, ragoût de tortue à l'espagnole et salade de cul.

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L'écrevisse. Ce n'est qu'un échantillon de cette monstrueuse ripaille. L'énumération des plats occupe à elle seule huit pages du nouveau mercure.

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Je précise tout de même, pour être juste avec cette princesse toute obèse, qu'elle put être, qu'il s'agit d'un service à la française dont on pose tout cela sur un grand buffet. Et chacun mange ce qu'il veut. La duchesse de Berry sait bien qu'elle est devenue la femme la plus importante, sinon du royaume, en tout cas de Paris. Elle est bien plus importante, finalement, que sa propre mère. La duchesse d'Orléans, qui vit un peu plus sur la retenue qu'elle même, a tendance à prendre de très haut.

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Mais n'oubliez pas qu'elle est une bâtarde.

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Elle est la fille de Madame de Montespan.

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Elle a d'ailleurs de Madame de Montespan, hérité sans doute l'esprit constamment altier et sûr de lui opposer à toutes les servitudes. Son père, le Régent, continue de lui passer à peu près toutes ses lubies. Elle dispose d'une maison immense, de moyens financiers complètement délirants. Elle obtient une garde rapprochée de plusieurs dizaines d'hommes qui ce qui n'a pas de raison d'être. Bien entendu, elle veut être regardée comme une souveraine quand elle passe. Elle est en quelque sorte la reine.

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Et dans certains cercles, on se demande un petit peu quand même pour qui elle se prend. On affirme que du vivant du vieux roi, jamais Louis 14 ne lui aurait laissé passer toutes ses folies. Et les ennemis du Régent s'en donnent à cœur joie. Bien entendu, sa faiblesse avec sa fille n'est elle pas la preuve de leurs liens criminels?

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Et ça y est, on en revient toujours aux mêmes racontars. Qu'importe, Marie-Louise continue d'alimenter le moulin à scandale. On lui prête des liaisons avec des amants très au dessous de son rang. Peut être le chevalier de Rions, modeste aristocrate qui est un petit peu plus âgé qu'elle. Saint-Simon décrit ce chevalier comme un garçon pâle qui, avec force bourgeons, ne ressemblait pas mal à un abcès. Hobbys? N'est ce pas? Il doit avoir assez de charme, pourtant, pour que Marie-Louise, lui, trouve une charge chez elle, au Palais du Luxembourg.

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Pas très longtemps après leur rencontre.

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C'est le début d'une véritable emprise parce que ce rayon est un homme habile qui, guidé par un de ses vieux oncles, le fameux Lauzun, l'ancienne Emile Louis 14, ce personnage absolument invraisemblable va entreprendre une entreprise de véritable séduction. Orion est aussi aidé par la sulfureuse Madame de Mucci. Il faut bien le dire, qui est un membre de la suite de Marie-Louise et dont, semble t il, il est aussi l'amant. Voyez un peu le genre de société autour de Marie-Louise, d'Orléans, Saint-Simon.

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Il se plaisait à donner de la jalousie à sa princesse, à paraître lui même encore plus jaloux, il la faisait pleurer souvent peu à peu. Il l'a mis sur le pied de n'osait rien faire sans sa permission.

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On pense exactement au type de relations qu'entretenait justement le vieux Lauze avec la grande Mademoiselle. Et bientôt, un mariage est dans l'air. La princesse y pense. Son père semble bien mal à l'aise avec cette idée. C'est une mésalliances terrible et cette fois, quand même quand même, le Régent va refuser. Pas question d'une telle d'une telle alliance pour une princesse qui est jeune encore, qui est la veuve du petit fils de Louis 14 et donc une alliance qui serait complètement dégradante.

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Orléans, fut ce qu'il put pour retarder le mariage dit Maurice-Ravel, combla de cadeaux. Le chevalier d'Orion accorda à sa fille, pour décorer la muette, le plus grand peintre du temps, l'incomparable Watteau, et pour orner sa bibliothèque, un exemplaire ravissant de Daphnis et Chloé.

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Je ne suis pas certain que, aux yeux de Marie-Louise, tout cela suffise.

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Photo.

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Vous avez reconnu la bande originale du célèbre film de Bertrand Tavernier, Que la fête commence. Bande originale signée Antoine Duhamel.

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Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Évidemment, les refus et les tergiversations du régime ne vont pas améliorer ses relations avec sa fille.

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Et quand Philippe d'Orléans se décide à sévir contre le Jolicoeur, Marie-Louise passe par des bouderies, les crises de nerfs, des chantages au suicide. S'y ajoutent quelques scrupules religieux. Car la princesse, malgré sa vie déréglée. Dans ces années là, va opérer un très inattendu retour à Dieu.

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Bien entendu, c'est une.

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C'est une conversion assez particulière. Je cite Jean-Christian Petitfils. Même dans les exercices de piété, elle avait du mal à renoncer aux manifestations ostentatoires à la Noël de 17 116. Elle se rendit ainsi à Saint-Sulpice en carrosse, escortée par sa compagnie de gardes, jouant du fifres et des timbales, et assista à la messe de minuit dans une éblouissante robe de brocart. À genoux sur un prie Dieu doré, sous la protection de quarante gardes disposées en double, il y a de quoi faire rire la foule.

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Ou de quoi énerver les gens aussi, disons le.

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Marie-Louise semble sincèrement apeurée à l'idée de demeurer dans le péché avec Orion. Et pour ne rien arranger, voilà qu'au cours de l'hiver 18 19, elle attend un enfant.

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Pas de quoi cependant la faire renoncer à sa vie de fête et de folie.

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Franck Ferrand, c'est raté. Christique pour cette princesse nauséeuse. La grossesse va se terminer mal. La fillette, qui naît en mars, ne survit que quelques instants. Décidément, ce sont des relevailles, comme on disait à l'époque, qui sont très difficiles. Et à cette période. Marie-Louise a déjà sauté le pas en se mariant secrètement avec Rions, puisqu'après tout, le duc d'Orléans n'a pas voulu d'un mariage officiel et elle a fait un mariage officieux. Il a bien fallu à la cour qu'on l'accepte.

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Le régent insiste pour que cette union ne soit pas affichée. Néanmoins, c'est beaucoup demander à la duchesse de Berry, toujours tenter de s'affranchir de toutes les conventions. Et là, les rapports, cette fois entre cette fille et ce père qui, trop longtemps, a été beaucoup trop coulant. Les rapports tournent à l'aigre. Mais l'énergie manque à Marie-Louise pour arracher ce qu'elle veut à son père. La vérité? Ses qualités épuisées et que son corps ne suit plus.

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Et quand, en mai, elle s'installe au château de la Muette, on disait à l'époque que le château de la meute. Il est clair que la mort rôde déjà. Orléans 20, raconte Maurice Maurice-Ravel, accuse Arion d'être la cause de cette maladie. La scène fut très pénible. Chirac, médecin de la cour, qui faisait surtout de détergents et russe, un empirique qui se vend, qui se vantait d'avoir trouvé un élixir pour tout guérir, soigner la princesse par des remèdes contraires.

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Le 19 juillet, Chirac profite que son rival soit assoupi pour donner à Marie-Louise un redoutable purgatif. C'était la décision funeste. L'affaire entraîne une dispute entre les deux médecins. Les reproches les noms d'oiseaux volent. Peu importe. Ça ne va rien changer. Ça y est, la princesse est maintenant en agonie, sous les yeux atterrés de plusieurs de ses proches. Que voulez vous, il n'y a plus qu'à attendre. Et sa grand mère, la princesse Palatine, va raconter.

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Deux jours plus tard, je cite La Palatine. Elle n'est morte qu'à deux heures et demie. La mort a été bien douce, dit on. Elle a passé comme une lumière qui s'éteint. Elle s'est endormie hier. On l'a ouverte. Elle avait un ulcère à l'estomac et un autre à l'aine. La rate était entièrement pourrie. La tête était pleine d'eau, la cervelle réduite de moitié. J'ai trouvé mon fils. Elle parle du régent. J'ai trouvé mon fils dans une telle affliction que cela attendrie.

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Un rocher. Il ne veut pas pleurer. Il se raidit contre la douleur et à tout instant. Les larmes ne lui en montent pas moins aux yeux. À mille lieues de cette peine paternelle, on peut dire que dans l'opinion générale, c'est plutôt du mépris qui aura accueilli l'annonce de la mort de la duchesse de Berry. Quant à ses funérailles, elles vont se faire, insiste Saint-Simon. Avec les cérémonies accoutumer, mais sans oraison funèbre.

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Franck Ferrand Christiques.

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Encore un petit morceau du petit duc pour la bonne bouche. Monsieur le duc d'Orléans fut le seul touché de ce trépas, nous raconte Saint-Simon. Quelques perdants infligèrent, mais qui d'entre eux ont eu de quoi subsister? Ne parut même pas regretter sa perte. Madame la duchesse d'Orléans sentit sa délivrance. Mais avec toutes les mesures de la bienséance, madame ne s'en contraignirent que médiocrement, quelques que fut monsieur le duc d'Orléans. La consolation ne tarda guère. Le jus auquel il s'était livré et qu'il trouvait souvent pesant était rompu.

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Surtout, il se trouvait affranchi des affres de la déclaration du mariage d'Orient et de ses suites. Embarras d'autant plus grand qu'à l'ouverture du corps, la pauvre princesse fut trouvée grosse. On trouva aussi un dérangement dans son cerveau. Cela ne promettait que de grandes peines et fut soigneusement étouffée pour le temps.