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9 heures 9 heures 30. Le meilleur de Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Bienvenue au coeur du Second Empire. Nous sommes à l'été 1861, en ce mois d'août. Il est 7 heures du matin dans les couloirs du vaste palais Saint-Pierre de Lyon. C'est l'actuel musée des Beaux-Arts. Une foule de jeunes hommes qui arrivent de la place des Terreaux est en train de s'installer. Les gens en question ont la tête pleine de formules arithmétiques de locution latine. Ils sont là, en effet, pour passer l'épreuve du baccalauréat, le baccalauréat, sésame pour entrer à l'université.

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Or, cette journée d'examen, a priori assez classique, est assez banale, revêt une dimension historique. En effet, pour la première fois, une femme a eu l'audace après un parcours qui a été semé d'embûches. Il faut le dire, elle a eu l'audace de se glisser parmi les candidats. Elle a 37 ans, est bien 37 ans. Elle est brune, le regard sombre, un regard déterminé, diton avec des lèvres fines. Un peu. Sa physionomie a quelque chose d'un petit peu sévère et sans doute très tenace.

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Elle s'appelle donc Julie Victoire Daubié. Voici comment Gilles Laporte, dans un roman très documenté, reconstitue cette journée. Je le cite Julie Victoire ne franchit pas le portail aux deux colonnes. Repérée la veille, alertée par les gazettes de la présence d'une femme, une foule de curieux faisaient le pied de grue sur la place des Terreaux. Des hommes au sourire ironique, des femmes à l'oeil vif, d'autres candidats, tous garçons. Un huissier l'introduisit dans le palais Saint-Pierre par une porte dérobée.

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Elle le suivie jusqu'à la salle d'examen. Un instant plus tard, les garçons entraient par le corridor d'honneur.

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Daubié, Julie Victoire, monsieur de Laprade, s'était présentés. Il faisait l'appel des candidats. Julie Victoire se leva, présente. Tous les regards se tournèrent vers elle. La présence de Julie Victoire, en effet, a de quoi surprendre ceux qui sont là. On écarquille les yeux. C'est bien simple. Certains n'en reviennent pas. Cette présence bouscule les universitaires, chamboule tous les témoins, chamboule cette société encore très misogyne, très patriarcale. Je cite d'ailleurs en tout cas très patriarcal.

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Je ne sais pas s'il était si misogyne que ça. Après tout, Jean-Louis Debré et Valérie Bush-Cheney l'expliquent.

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Dans Ces femmes qui ont réveillé la France, je cite Avec le Second Empire, la pensée politique dominante repose encore sur l'idée qu'il suffit d'apprendre aux jeunes filles les bonnes manières la cuisine, la couture, comment élever les enfants. Le reste est du domaine du mari. Ne pas pouvoir présenter les épreuves du baccalauréat. Se voir de ce fait fermer les portes de l'enseignement supérieur, c'est considérer que les femmes savantes n'ont de place que dans les comédies de Molière. J'ai vu les victoires pour avoir le simple droit, en ce jour d'été, de prendre place devant un jury.

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Elle a dû se battre et d'une certaine façon, avant de démontrer la qualité de son apprentissage, de l'algèbre ou du français. C'est elle. On peut le dire, qui a donné une leçon à son époque.

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Franck Ferrand si un raté christiques Julie Victoire est née au cœur des vallons verdoyants verdoyants pardon des Vosges, le 26 mars 1824, à Bains les Bains. Pas très loin d'Épinal. Son père est caissier à la Manufacture de fer blanc de bains. Mais alors qu'elle n'a pas deux ans, c'est le drame. Son père meurt et laisse sa mère seule avec 8 enfants, fratrie qui va être élevée par la mère et par les grands parents, chez qui toute la famille s'est installée à Fontenoy.

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Le Château est très tôt, très tôt. Julie Victoire s'intéresse au sort des ouvrières qui travaillent à la manufacture voisine de bains. Il faut dire qu'elle a l'esprit très éveillé. Cette gamine, un épisode de son enfance qui peut être tient de la légende, témoigne en tout cas de la forte personnalité et du sens aigu de la justice que déjà, on a tendance à prêter à cette fillette qui shorewall une dizaine d'années à l'époque. Ce sont les fêtes de Noël à la Manufacture.

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Et, comme de coutume, le patron offre aux ouvrières quelques douceurs. Julie Victoire se dresse à ce moment là face au patron. Elle lui aurait lancé Puisque c'est Noël est la naissance du dieu des pauvres. Je voudrais dire au directeur que sucre et café, une fois l'an, n'empêchent pas ces ouvrières d'avoir faim. Tout le reste du temps, ça a peu surpris tout le monde, surtout venant d'une aussi jeune fille.

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Ça va être le début d'une longue série d'actes très militants, en vérité, car le tempérament de Julie Victoire est quelque chose d'extraordinaire et elle a forgé ses armes. Vous savez, elle a fréquenté l'école primaire avec enthousiasme. Il faut dire qu'elle est douée. Douée pour la lecture. Douée pour l'écriture. Sa famille est plutôt cultivée. Du reste, son frère, qui est devenu prêtre, lui donne des leçons particulières. Elle étudie avec acharnement le grec, le latin, la géographie, l'histoire.

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Et au bout de ce premier chemin, si je puis dire, de cette première portion de route, elle obtient le brevet de capacité pour exercer dans l'enseignement primaire supérieur. Enseigner, c'est le maximum qu'on puisse faire à l'époque n'est pas la peine d'essayer de compter et d'aller plus haut. Elle a une vingtaine d'années. J'ai vu les victoires lorsqu'elle travaille comme préceptrice dans sa région natale et on pense aussi peut être pour autant qu'on sache en Allemagne pendant un petit moment.

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Ça ne la satisfait pas tout à fait. Je vis en Allemagne, dans les régions allemandes, bien sûr, et au début des années 50, elle s'installe à Paris. Elle donne des cours, elle poursuit des études en autodidacte.

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Elle s'intéresse alors à toutes les grandes disciplines, au droit, à l'économie, à la zoologie, grâce à un cours dispensés au Muséum d'histoire naturelle. Mais pour Julie Victoire, tout cela n'est pas si vous voulez qu'un début, c'est la préparation à autre chose. Elle a une soif de connaissances à étanché. Elle ne voit vraiment pas pourquoi on s'arrêterait. Elle ne voit pas pourquoi on interrompt près son beau rêve.

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Ce. Selon. C'est. Je veux vivre dans ce rêve, la voix reconnaissable entre toutes. De Natalie Dessay, interpréter cet extrait du Roméo et Juliette de Charles Gounod. l'Orchestre national du Capitole de Toulouse était placé sous la direction, évidemment, de Michel Plasson. Franck Ferrand Si tu christiques, c'est en 1859 1859 que Julie Victoire entend pour la première fois parler d'un concours de l'Académie impériale des sciences et belles lettres et arts de Lyon. Il s'agit de réfléchir aux moyens d'élever le salaire des femmes, un sujet qui est exactement celui qui la passionne.

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Elle se lance. Elle va distiller ses idées sur le papier avec une force assez étonnante.

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Et cela débouche sur un mémoire intitulé La femme pauvre par une femme pauvre. Et c'est le premier prix de l'Académie. Dans ce texte, déjà, on trouve les préoccupations de la jeune préceptrice Alice Primi dans le Dictionnaire des féministes en France, du 18ème au 21ème siècle, écrit Julie Victoire. Daubié y dénonce les injustices subies par les femmes des classes moyennes et populaires dans les différents domaines de la vie économique et sociale. Critique. Le statut d'épouse plaide pour le droit au divorce.

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Elle va loin, cette jolie victoire qui, évidemment, est encouragée par ce prix, par ce premier succès et se mettent à envisager l'impossible. Après tout, et après tout, si elle allait passer son bac, si elle allait entrer à l'université, bien sûr, ça a un côté comme ça qui a l'air insensé. Mais Julie Victoire en est convaincue. Aucun texte ne l'empêche de s'inscrire à l'examen. Cette idée ne la quitte plus. Elle va se muer en obsession.

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Elle écrit aux académies de Paris et pour autant qu'on sache d'Aix en Provence, on l'éconduit. Pour l'instant, à chaque fois, des universités comme la Sorbonne se montre aussi frileuse, pour ne pas dire même franchement opposée à son projet d'aller passer le bac et donc de s'ouvrir une voie d'accès vers leurs vers leurs seins.

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Mais les échecs n'entament jamais l'incroyable résolution de cette jeune femme dont la ténacité finira par payer. Elle obtient un certain nombre de soutiens.

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D'abord, celui d'un notable influent qui s'appelle François Harlay Dufour. Et puis, comme le suggère Alain Decaux, probablement celui de l'impératrice Eugénie en personne, qui se serait intéressé. Sa Majesté passe pour être à l'écoute de la cause des femmes, d'ailleurs, et ne manque jamais l'occasion d'aller dans ce sens. Et au mois de juillet 1861, coup de théâtre, voilà que Mademoiselle de Daubié reçoit une réponse de l'Académie de Lyon. Alors voilà ce qui est écrit sur la lettre.

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Mademoiselle, j'ai l'honneur de vous faire savoir que vous avez à choisir entre le 13 et le 16 août pour le premier jour de votre examen du baccalauréat ès lettres. Si vous désirez éviter une trop grande affluence de curieux, vous ferez bien de choisir le 13 au lieu du 16 et de le laisser ignorer autant que possible. Julie Victoire relit et relit sans cesse cette lettre. Saillé Les espoirs déçus sont du passé et les humiliations s'évanouissent. C'est une nouvelle manche qui s'ouvre pour elle.

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Il faut maintenant décrocher ce diplôme, car on peut dire qu'elle est attendue au tournant. Les critiques, les railleurs sont prêts à surgir pour piétiner ses velléités de femmes savantes. Julie Victoire a tout le poids de sa cause sur les épaules.

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Seulement, ça ne l'empêche pas d'être fidèle au rendez vous. Le jour J, elle est là, qui affronte le défi qu'elle s'est lancé, version latine et en épreuve de logique. Et puis, il faut attendre très fébrilement les résultats qui vont être des résultats historiques. N'est ce pas à cette époque? Le verdict se révèle grâce à un système de boules de couleurs attribué par chaque examinateur. Une boule blanche dire abstention. Une noire. Avis défavorable. Une rouge?

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Avis favorable. Hors jeu. Les victoires totalisent 3 boules blanches. Une boule noire. Et si? Boule rouge? J'ai bien du six boules rouges. C'est un succès. Elle sera bien la première bachelier de France. À l'époque, on ne dit pas encore bachelières. La presse lyonnaise se fait l'écho de l'événement, mais aussi de cette petite révolution qu'elle semble avoir mise en route. Voici ce qu'écrit dans le salut public Francisque Bouhier, qui est le doyen de la faculté.

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Mlle Daubié ouvre une voie nouvelle aux femmes qui, comme elle, ont reçu en partage la force de la volonté et les don de l'intelligence. Et pourtant, malgré ces éloges de circonstance, la route de l'Université n'est pas aussi ouverte qu'on pourrait le croire. Je cite encore Jean-Louis Debré et Valérie Bush-Cheney. Ce succès n'est pas du tout apprécié par le recteur de l'université, qui ne délivre à Julie Victoire qu'une simple attestation et non pas un diplôme officiel. Le ministre de L'instruction publique, Rusta Rouland, saisi du cas Daubié, est lui aussi hostile à l'idée de décerner à Julie Victoire le titre de bachelière.

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Il refuse, pour ne pas ridiculiser le ministère, de signer le diplôme attestant sa réussite aux épreuves du baccalauréat. Sans ce précieux document, comment voulez vous que Julie Victoire puisse s'inscrire à l'université? Elle enrage, elle s'impatiente. Enfin, est ce qu'elle a fait tout ça pour rien?

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Et voilà que François Arlette Dufour, qui s'était occupé d'elle, rappelez vous, va en appeler directement à. Eugénie, c'est une. C'est une initiative très payante puisque le ministre, qui a dû recevoir de son côté un petit Vonage de tête. Le ministre se décide à signer le diplôme de Julie Victoire. Il a fallu sept mois quand même et la bachelière, si j'ose dire, entend utiliser la petite notoriété qu'elle a maintenant acquise par son statut de pionnière. Sa plume, qui est une plume acérée, vous l'aurez compris, peut devenir son arme pour s'attaquer aux carcans, aux préjugés, etc.

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À tout ce qui soumet et infantilise les femmes de son temps. Et elle court plus. Mais elle court, elle court.

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Sur le papier. Un extrait du final de la Symphonie en ut majeur de Biset. l'Orchestre symphonique de Chicago était placé sous la baguette nerveuse de Jean Martinon après avoir obtenu son bac.

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Julie Victoire va publier un premier ouvrage dans lequel elle s'élève contre cette invincible logique des faits dans La femme sur la route de la civilisation. Pour elle, la clé de l'égalité entre hommes et femmes porte un nom, c'est l'éducation. Et aussi, avec courage, elle va dénoncer le manque d'instruction des religieuses qui peuvent injustement enseigner sans diplôme. Son livre est assez bien accueilli par La Presse. Il faut bien le dire et elle veut pouvoir continuer son combat, ce qu'elle fera toute sa vie.

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Elle devient auteure, Julie Victoire, puis journaliste. Elle gagne sa place dans un certain nombre de nouveaux cercles. Elle est accueillie par Marie Agout. Ça ne surprendra personne qui l'accompagne de listes, entre autres. Elle entretient aussi une correspondance avec George Sand. Elle fréquente les journalistes, les écrivains et dialogue avec un certain nombre de féministes anglaises. Et en 1869, elle publie La femme pauvre au dix neuvième siècle, son fameux livre inspiré par les mémoires qu'elle avait déjà, qu'elle avait déjà publié à la fin pas publié, mais qu'elle avait présenté à Lyon et qui avait été en partie perdue.

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On peut lire ces articles dans des revues économiques ou féministes. On l'aperçoit donnant des conférences publiques à Paris. Ses combats dépassent bientôt les questions d'éducation. Elle embrasse l'ensemble de la condition féminine. Julie Victoire s'attaque à des sujets qui sont incroyablement modernes la situation des veuves ou des femmes célibataires, les droits des enfants issus de l'adultère, l'égalité salariale entre hommes et femmes. Oui, vous imaginez déjà sous le Second Empire. Elle n'hésite pas à s'adresser aux puissants, comme lorsqu'elle interpelle le Sénat sur des sujets tels que la prostitution ou la recherche en paternité.

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Franck Ferrand, c'est un raté christique et une autre grande lutte que poursuit Julie Victoire Daubié, c'est celle pour le droit de vote des femmes. Pourtant, il faut rappeler qu'à l'époque, même les féministes n'abordent pas cette question délicate de manière unanime. Julie Victoire, quant à elle, relie cette question à son combat global. En général, écrit elle sans ambages, l'infériorité, le mépris des femmes atteste la barbarie ou la décadence.

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Alors, dès les premiers jours de la République, vous avez vu que nous avançons. La 1869, 70 ans, y est quasiment dès septembre 70. Julie Victoire va passer à l'acte. Comme elle l'avait fait au moment du baccalauréat, comme elle l'avait fait pour aller passer son bac, elle demande son inscription sur les listes électorales.

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Elle agit comme s'il suffisait d'oser pour chambouler les règles, comme si elle était inspirée avec un siècle d'avance par ce vers de René Char. A force de te regarder, ils s'habitueront. C'est exactement ça, sa philosophie. Ils vont s'habituer. Il faut faire entrer les choses dans les mœurs. Sans surprise, évidemment, on lui refuse sa carte d'électeur ou d'électrices. Elle finit par créer sa propre association pour l'émancipation progressive des femmes. Mais les textes qu'elle publie sont interdits au colportage par le gouvernement.

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Pas question pour l'ordre moral qui règne aussi bien à l'époque, de tolérer les revendications féministes d'une bachelière. Mais au moment où commencent à dire au milieu des difficultés, elle a quand même un réconfort.

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C'est qu'elle arrive à faire école autour d'elle. Oui, oui, elle a réussi à faire quelques émules. Elle trouve aussi le temps de poursuivre ses études, préparant seul sa licence ès lettres, car les femmes ne peuvent assister aux cours à l'époque. Mais elle sera la première licencié ès lettres au début des années 70, alors qu'elle approche des 50 ans. Maintenant, elle va passer de plus en plus de temps dans son bureau, dans la maison de son village vosgien.

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Il faut aussi dire que sa mère est âgée, qu'elle est fragile. La famille a aussi été meurtrie par la mort d'un frère et d'une soeur de Julie. Victoire elle même a les poumons très fragiles. On pense que l'air des Vosges sera préférable à celui de Paris qui, déjà à l'époque, est très vicié. Cela n'empêche pas Julie Victoire d'avoir un autre projet en tête. Un projet un peu fou, encore une fois, celui de présenter un doctorat sur la condition de la femme dans la société romaine, à la condition de la femme.

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Si je puis dire à toutes les sauces, c'est ça qui la motive. C'est ce qui m'intéresse et connaître, comprendre, faire connaître et faire comprendre ce qu'a pu être cette condition à d'autres époques. Voilà ce qu'il l'anim, d'une certaine manière. Sauf que cette fois, le temps va lui manquer. La pauvre, elle, va être rattrapée par son destin, si je puis dire. Le 26 août 1874, Julie Victoire Daubié est emportée par la tuberculose.

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On dit qu'elle portait à son doigt un anneau d'or gravé. Victoire 1861 victoire. C'était son prénom, mais c'était aussi son destin. Si je puis dire. 1861, date à laquelle elle avait forcé toutes les barrières et fait basculer le destin. Millions d'autres femmes. Franck Ferrand Si tu christiques, Alain Minc revient sur un autre destin d'une femme qui a bravé les interdits. C'était à peine trois décennies après l'exploit de Julie Victoire Daubié.

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C'était celui de Jeanne Chauvin. Je cite Alain Decaux. En 1887, Jeanne Chauvin, docteur en droit, ose solliciter de la Cour d'appel de Paris une inscription au Barreau. Aussitôt, c'est un tollé. On se récrie, on se passionne. Les chansonniers interviennent, les avocats donnent des interviews, affirment que la justice pâtira de la présence d'avocats dans le prétoire. Elles joueront auprès des juges de tous les artifices séducteurs. La justice est forte, mais la chair est faible.

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L'évènement est même commenté à Bruxelles, où le procureur général envisage le pire. Verra t on le conseil d'une partie dans le feu de l'improvisation? Interrompre soudain son plaidoyer pour dotèrent inopinément l'empire d'un nouveau citoyen?

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Vous imaginez un peu le degré de misogynie? Là, on peut parler de misogynie. Je cite encore Alain Decaux, Jeanne Chauvin. Elle rappelle simplement que ses études lui ont pris dix ans de sa jeunesse et lui ont coûté des sommes importantes encaissées par l'Etat. Elle veut simplement utiliser ses connaissances, se servir de ses diplômes en exerçant le métier de son choix.