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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio. Cette histoire a commencé par une scène qui, sans doute, a été très arrangée avant de parvenir jusqu'à nous, nous sommes un soir du début de 10 798, rue du Bac à Paris. Une femme d'une trentaine d'années et la silhouette assez grande, la voilà qui entre dans le bel hôtel du ministère des Relations extérieures. C'est ainsi qu'à l'époque, on a rebaptisé les Affaires étrangères avec un certain cran.

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Elle sollicite une audience avec le ministre en personne, le ministre Charles Maurice de Talleyrand-Périgord. Inutile de vous dire que cette dame n'est pas attendue. Peu de chances qu'elle soit reçue. On la fait attendre. On l'a. On l'installe dans l'antichambre. Il faut dire que Talleyrand est un très haut personnage. Vous savez qu'il est issu d'une des plus grandes familles de France. Il est devenu évêque. On l'a vu célébré bien maladroitement. Au demeurant, la messe de la fête de la Fédération en 1790, en présence de Louis 16.

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Il a bien composé avec la révolution avant de se tenir sagement à l'étranger pendant toute la période si difficile de la terreur.

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Maintenant que le régime s'est détendu à présent, que les élites parisiennes se laissent aller au relâchement festif du Directoire et Talleyrand est revenu, il a retrouvé une place et une belle, l'homme boiteux, au visage large, à la voix si grave, avec ce regard qui, toujours, paraît en savoir long. Cet homme a délaissé son ministère épiscopal pour celui des Relations extérieures. Cela s'accorde tout de même mieux avec sa morale relative et son sens des intrigues. Que peut il avoir à faire, ce bonhomme d'une seule issue heureuse, venue là pour quémander son soutien?

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Face à je ne sais quel ennui. Il semble que monsieur de Talleyrand sache en vérité très bien qui est cette Catherine Grand.

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Et, disons le. Elle est d'une rare beauté. Il faut l'imaginer avec des cheveux épais et lumineux, des yeux clairs de porcelaine, un teint de lait. Bref, elle est irrésistible. Et le ministre, qui a 43 ans, se dit qu'il doit bien pouvoir trouver un petit peu de temps pour elle. Bien sûr, il va la recevoir et bien sûr, il va l'observer. Jules Bertaux, dans un article d'Histoire pour tous, rapporte la scène un peu à la manière d'un roman dans le feu de la conversation, ditil, madame Grants, à dénouer ses cheveux blonds qui se sont répandus sur ses épaules.

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Argument suprême qui ne pouvait laisser indifférent l'ancien évêque. Il ne lui restait plus qu'à la consoler, à lui promettre toutes les protections présentes et futures. Sacha Guitry est allé encore plus loin dans la romance aussi, la manière dont il décrit la scène dans sa pièce portée à l'écran Le diable boiteux Thal.

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Vous n'êtes pas anglaise, madame? Non? Et d'où êtes vous, s'il vous plaît? Je suis dinde. Comment l'entendez vous, madame?

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Je suis née aux années aux Indes, mais je suis Française.

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Vous êtes bien belle, madame. Il paraît. Non, il n'y paraît. Puis je vous poser une question sur un sujet qui m'intéresse fort? Vous aimez l'amour? Oui, répond la dame. C'est bien cela. Il faut aimer l'amour, car c'est aimer la vie. Mais je l'adore. Elle vous le rendra au centuple. Il faut la dévorer, la vie. Réponse justement j'ai faim. Vous êtes servi, Talleyrand?

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En tout cas, le Talleyrand de Guitry. Voulez vous être dans trois mois l'une des reines de Paris?

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C'est long. Trois mois. Alors, répond Talleyrand, il n'y a pas une minute à perdre.

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Franck Ferrand si tu christiques la réalité, sans doute, disons le, un peu plus complexe. Il semble que Catherine Grants, à cette époque, ait eu des activités d'espionnage en lien avec le Royaume-Uni. On est dans une période extrêmement tendue sur ce plan. Elle voudrait se rapprocher de Talleyrand pour des motifs politiques. Et lui qui a été renseigné parce que les renseignements sont bien faits, veut la manipuler. Reste qu'une liaison va naître entre eux. Qu'elle est bien réelle, cette raison, cette liaison?

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Pardon. Et qu'elle va bientôt s'ébruiter. Ce qui n'est pas dénué de scandale. Alors, d'où vient en vérité cette mystérieuse Catherine Nay Worley? Elle vient de très loin.

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Elle avait vu le jour en 1761, où 62 à 35 bar un comptoir danois du sud de l'Inde. Elle passe son enfance dans la chaleur du sous continent indien, où les Anglais ont alors supplanté les Français depuis quelques années seulement. Bien que les parents de Catherine soient d'origine bretonne et qu'ils vivent bientôt à Chandernagor, une ville toujours française avec le comptoir de Chandernagor le restera très longtemps. Ils ont beaucoup de relations avec les Britanniques. Et quand Catherine est encore adolescente, avec déjà le plus éblouissant des physiques, elle va se marier avec un Anglais qui en fait un Suisse devenu anglais.

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Bref, qui s'appelle Georges François Grand. Voilà d'où vient son nom. Elle gagne là un statut de femme établie. Elle est émancipée, n'est ce pas? Satisfaction intime? Il est vrai aussi qu'elle attire les hommes comme la lumière attire les papillons. Elle a l'air à son mari de préférer le frisson d'une liaison extraconjugale avec un bel aristocrate britannique. Petit problème, ça se sait dans la colonie. Le sang de M. Grant ne fait qu'un tour. Et puisque le galant de sa femme décline l'offre de duel qu'il lui a faite, eh bien, il l'attaque en justice et obtient une réparation sonnante et trébuchante.

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Après cela, les chemins de Catherine et de son mari, on peut l'imaginer, vont se séparer. Elle, de son côté, rentre en Europe. Elle va vivre d'abord en Grande-Bretagne, puis en France. Elle n'a que 20 ans quand elle arrive. Je cite Emmanuelle Devos Areski SQL, qui nous a livré de Talleyrand la plus belle des biographies.

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Elle va amener à Paris la vie d'une femme à la mode. Courtisée par des hommes parfois considérables. Si elle avait vécu sous le Second Empire, on aurait pu la qualifier de demi mondaine. Mais ne faisons pas d'anachronisme, les mœurs sont beaucoup plus libres à la fin du 18ème et la société des femmes, plus mélangée. A Paris, les succès de mode et de coteries comptent presque autant pour une jolie femme que les origines sociales. Il suffit de respecter les convenances.

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Catherine n'est pas une prostituée, même de luxe, ni une femme entretenue. Elle est libre et indépendante, ce qui ne l'empêche pas d'avoir des protecteurs. Existences marquées.

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Vous l'imaginez par beaucoup de luxe, pas mal de liaisons. Tout ça dure une bonne décennie. Catherine noue des relations avec des personnalités extrêmement puissantes, de la toute fin du règne de Louis 16 à la chute de la monarchie, à l'été 1792. Elle trouve tout de même plus prudent d'aller repasser.

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La manche est là et bien là. Elle va se lancer dans des activités dont il nous faut bien dire qu'elles ne sont pas parfaitement clair. Son retour à Paris cinq ans plus tard, ses amours avec Talleyrand vont la faire entrer encore dans une vie. Cette fois, toute nouvelle.

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Xavier de Maistre mais oui à la harpe, accompagnée par Les Arts florissants de William Christie, interpréter ce concerto pour harpe et orchestre numéro 5 de Krumbholz Krups Yohann Batisse Groupe Holz, compositeur de la fin du 18e siècle.

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Franck Ferrand Si tu christiques. Bien compris qu'au départ de la liaison entre Talleyrand et madame Grant se trouve impénétrable intérêt d'espionnage, je me garderai bien d'essayer d'y entrer. Ce qui est certain, c'est que très vite, le ministre s'était pris de cette très, très jolie femme. Leurs liens se renforcent chaque jour et peu à peu dans Paris, où rien n'est jamais secret. Très longtemps, on commence à s'habituer à associer les deux noms de Talleyrand d'un côté, de madame Grant de l'autre.

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Bref, elle occupe une véritable place dans la vie du brillant ministre André Castelot. Ça me fait plaisir de citer presque chaque jour comme ça André Castelot, nous dit Mme Grand Règne maintenant chez Talleyrand, en maîtresse souveraine.

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Elle reçoit à ses côtés à l'hôtel Gallifrey, puis au château de Neuilly. Elle suit bien entendu la mode du jour où il est du meilleur genre de laisser galoper ses attraits.

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Et, ajoute André Castelot, Talleyrand aime sa ravissante maîtresse et, pour le lui prouver, s'obstine à se gaver de aphrodisiaques tel que Piment poivre, vin de Madère. Malgré les conseils de son médecin, il essaie d'être à la hauteur, cet homme, que voulez vous? Plusieurs des relations de Talleyrand ont tout de même du mal à accepter cette Catherine. Avec sa situation de divorcés en union libre entre parenthèses, elle vit quand même avec un évêque de très haute naissance, puisque Talleyrand est toujours évêque.

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Ça complique un peu les choses. On me dit pas mal de légèreté de toute cette affaire de l'instruction fort imparfaite de 7 de cette dame. Vous savez que je vous ai dit tout à l'heure le dialogue de Sacha Guitry lorsqu'on lorsqu'on lui a demandé d'où elle venait. Elle aurait eu la maladresse de dire Je suis dinde, ça a fait rire tout Paris.

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Cette histoire, une autre fois, un convive précise devant elle où se passe l'intrigue d'une pièce de théâtre. La scène est à Lyon, dit il.

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Et à ce moment là, elle s'exclame Vous voyez que j'avais raison. Vous vouliez que ce fut la Saône qui coula à Lyon? Oui, la Seine, la Saône. L'ignorance prétendue n'empêche pas tout de même l'imparfait du subjonctif. Vous vouliez que ce fut la Saône, voyez? Eh oui, à l'époque, on n'avait pas besoin de manuels édités d'après les préconisations de l'Académie française. Une réputation de ravissante idiote n'en colle pas moins à la peau de cette pauvre madame Grant.

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Elle est pour une bonne part usurpée. Mais que voulez vous, une fois que vous avez une étiquette, on ne prête qu'aux riches. Catherine prêche peut être par un côté pêche, pardon, peut être par un côté primesautier, une tendance à la suffisance. C'est vrai qu'elle n'a pas tout à fait la classe qui serait requise dans la position qu'elle occupe, mais il est avéré qu'elle s'est tout à fait donner le change lorsqu'elle est en présence d'invités cultivés. Du reste, son parcours tortueux montre que, tout de même, elle est assez habile.

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Un autre ne va pas ne mène pas trop mal. Les années passent sans ses talents, placés dans un sillage dans le sillage de Bonaparte. Il va reprendre la tête de la diplomatie sous le consulat. Et quand il est chargé de conclure un concordat avec le Saint-Siège, eh bien, il en profite pour essayer de travailler à son mariage avec Catherine.

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Parce que, bien sûr, elle voudrait se marier, quitte d'ailleurs à faire subir à Talleyrand l'ardente colère. Ça cadre aussi avec un certain raidissement des mœurs. Il faut bien le dire. L'époque n'est plus à l'extrême liberté. Mais cette affaire n'est pas simple. Parce que si vous vous placez du point de vue de l'Eglise, Talleyrand reste un prêtre. Reste un évêque, en tout cas. Le pape est embarrassé. Il est impossible d'effacer une double ordination Bissett et 700, tirée par une concession limitée qui l'autorise en gros à vivre extérieurement comme un laïc, sans changer pour autant son état.

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Talleyrand va se sentir libre d'interpréter à loisir cette libéralité papale. Il faut en outre résoudre un gros problème. C'est que Catherine est divorcée et monsieur Grand est toujours de ce monde. À l'époque où on a eu tendance à l'oublier, celui là, il est rentré, monsieur Grand. Il est maintenant en Europe. Il est lancé dans une tentative d'extorsion. On le gratifie donc d'un joli poste en Afrique, en échange, bien sûr, de sa discrétion. Il ne faudrait pas, peut être qu'il vienne trop tôt pour ennuyer l'évêque claudiquant.

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Ni d'ailleurs la divorcée ambitieuse qui essaie, eux, de trouver une situation le plus honorable possible. Les apparences suffisent. Après tout, on est. Après tout, on est sous le consulat en 1802, Catherine Grants devient madame de Talleyrand-Périgord. Eh bien voilà. A ce stade, le couple n'en est plus à un arrangement avec la vérité, nous dit Emmanuel de Marescaux. Je le cite à la mairie. Catherine ment sur sa date de naissance et se rajeunit de plusieurs années au curé.

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Elle se déclare veuve, ce qui, évidemment, simplifie beaucoup les choses, mais qui est un terrible mensonge. Les deux nouveaux époux n'insiste pas non plus sur la fille que leurs amours irrégulières ont, semble t il, engendrer quelques années plus tôt. Même sans cela à Rome, le pape a de quoi être choqué par une union dont tout le monde fait des gorges chaudes. Quant à Bonaparte en personne qui n'a jamais aimé Catherine, il entend bien qu'elle se hisse à la hauteur du très beau mariage qui lui a permis de faire un jour.

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Bonaparte lance J'espère que la bonne conduite de la citoyenne Talleyrand fera oublier les légèreté de madame Grant. Et on dit qu'elle aurait Rickey, pardon, qu'elle aurait rétorqué Je ne saurais mieux faire que de suivre l'exemple de la citoyenne Bonaparte. C'est Joséphine. Elle parle, bien entendu et comme nous dit André Castelot, cela prouverait que l'ex madame Grant était moins d'Inde qu'on ne l'a dit.

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L'ouverture du Barbier de Séville, mais pas celui que vous connaissez, pas celui de Rossini, celui de Béziers. Et c'est l'orchestre du festival Le Bus, qui était dirigé par Vilhelm Cattle. L'enregistrement était fait au Festival de Poméranie qui, justement, d'habitude, est consacré aux œuvres de Rossini, Franck Ferrand, Si tu christiques.

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Évidemment, plus l'empire devient parce qu'on est passé du Consulat à l'Empire entretemps, et plus l'empire devient rigide et plus le couple Talleyrand doit se montrer digne de l'empereur. l'Ascension de Catherine suit celle de son mari. Elle devient en 1806 princesse de Bénévent, s'il vous plaît. Elle est très établie maintenant. Cette femme là, elle est très puissante. C'est parfois un peu dangereux. D'ailleurs, je cite Gilberto, elle devient d'un snobisme insensé. Quand une nièce de son mari épousera un Noailles, elle s'écrira avec dégoût.

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Ce n'est pas là une alliance honorable pour nous. Qu'est ce que la famille de Noailles auprès de la Maison de Périgord? On croit rêver. Elle prendra pour dame de compagnie une comtesse de l'ancien régime et elle l'obligera à la suivre à distance. Quand la suivante franchira cette distance, elle ne manquera pas de se retourner, lui dire Comtesse. Vous perdez le respect.

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On voit bien le genre de scène. Qu'est ce que vous voulez? C'est peut être aussi sa façon de répondre à tout le mépris qu'elle a toujours suscité. Elle est atteinte de ce qu'on pourrait appeler le complexe du parvenu.

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Et d'ailleurs, elle l'est d'une autre façon puisqu'elle va amasser un patrimoine considérable. Elle, elle remplit son bas de laine ou de soie, devrais je dire, par des moyens dont certains sont d'ailleurs contestables. Il lui arrive notamment de monnayer son rôle de mise en relation avec les puissants. Après tout, elle est à bonne école puisque c'est exactement ce que fait Laurent à longueur de temps. Les époux Talleyrand vont, disons le pendant tout ce temps, avoir de plus en plus de mal à vivre ensemble.

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Il est vrai que le ministre est de plus en plus agacé par les gaffes à répétition de son épouse. Notons qu'il ne lui est d'ailleurs pas du tout resté fidèle. Et Catherine va deux manières assez risquée suivre son exemple alors que Napoléon projette la conquête de l'Espagne. Il réussit en 1808 à capturer, si j'ose dire, l'essentiel de la famille royale espagnole. Et vous savez qu'il va envoyer les princes Ferdinand et Carlos en résidence qu'on pourrait qualifier de surveiller au château de Valençay, c'est à dire chez les Talleyrand.

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Catherine a de quoi vivre cela comme un grand honneur.

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Seulement, elle situe mal les limites de l'amabilité et elle devient la maîtresse du duc de San Carlos, qui est un des membres les plus importants de la cour espagnole. C'est une situation qui devient carrément délicate puisque, bien sûr, la police de Napoléon étant bien faite, il est très vite informé de ce qui se passe. Et la sanction tombe.

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En mars 1809, raconte Emmanuel de Varicelle, le duc de San Carlos s'est exilé à Bourg en Bresse, puis à Lons le Saunier. Au même moment, l'empereur fait interdire sa cour à la princesse de Bénévent, ce qui ajoute encore à l'injure. Catherine fera tout pour revoir son amant, à tel point qu'en août 1811, elle sera elle même menacé d'être reléguée dans sa terre de pont de St. Talleyrand trouvera le moyen d'arranger les choses. Que voulez vous, on dirait de Talleyrand qu'il est né pour arranger les choses.

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Mais ça arrive quand même dans un contexte où les relations entre le ministre et l'empereur sont très dégradées. Il y a beaucoup de désaccords politiques. Vous savez, pendant un rude entretien qui les oppose en 1809, l'affaire du duc de San Carlo revient sur le tapis. Napoléon lance avec férocité Vous ne m'avez pas dit que le duc de San Carlos était l'amant de votre femme et Talleyrand ne se laisse pas décontenancer comme toujours. Si je n'avais pas pensé que ce rapport putte intéressé la gloire de Votre Majesté, ni la mienne.

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Franck Ferrand, si tu christiques Talleyrand, disons le, est un survivant politique tandis que s'étiole l'Empire. Il va travailler, vous le savez, en sous main au retour des Bourbons. Le calcul est le bon. Comme presque toujours avec lui, la Restauration en 1814 et 1815 va lui permettre de revenir brillamment aux affaires.

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Et Catherine, me direz vous, que devient elle, madame de Talleyrand? C'est plus compliqué pour elle. Lors du Congrès de Vienne, où Talleyrand, vous le savez, représente la France face aux autres puissances européennes qui sont en train de redessiner carrément la carte de l'Europe. Le ministre ne souhaite pas que sa femme l'accompagne. Il va même se rapprocher de plus en plus de sa brillante nièce par Alliance, Dorothée, de Courlande, qui est une maîtresse de maison extraordinaire et qui, pour lui, devient peu à peu une compagne nettement plus agréable que Catherine.

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Le temps de madame de Talleyrand, qui d'ailleurs a beaucoup vieilli, c'est évident à passer. Et lorsqu'il rentre en France, le ministre veut entériner sa séparation avec Catherine. Elle ne s'y résoudra qu'en 1816, c'est à dire. Après, après la fin du congrès de Vienne et elle a bataillé, elle a négocié. Que voulez vous, on ne se refait pas. Aux termes de l'accord, Cathrine pourra continuer de vivre à Paris, mais sans plus encombrer son mari.

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Les années passent ainsi jusqu'à ce que la princesse de Talleyrand rende l'âme à la fin de 1835, à 72 ans. C'était le meilleur cadeau qu'elle pouvait faire à Talleyrand, qui lui même était tout près de son lit de mort. Et quand il va rendre son dernier soupir. Deux ans et demi plus tard, il obtiendra Et ça, c'est que voulez vous? Le dernier succès d'une carrière de diplomate bien nourri. Il obtiendra de recevoir les derniers sacrements sacrements réservés aux évêques.

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Et voici, pour bien commencer la semaine, notre Christian Morin national. Bonjour Christian. Quel accueil en ce début de semaine? Bonjour mon cher Franck. Quand j'ai su que vous parliez de Talleyrand, je me suis dit laquelle a quand même vu bien des lacunes officielles. J'ai encore le mariage, vous l'avez vu, n'a pas été Samora, Madame de Staël, aussi épris de succès en avec. Il a toujours été avec lui facilité boîteux. Il n'était pas pour tout le monde, si j'ose dire.

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Vous voyez ce que je veux dire, mon cher. Chaque fois qu'on vous retrouve demain matin, assure avec plaisir. Après Guillaume Durand à toute l'équipe de la matinale, bonne émission, bon repos du Tour de France? Oui, puisque cette journée blanche, vous êtes en repos, mais vous vous faites du vélo d'appartement sur son fauteuil avant de préparer notre rendez vous de demain matin. Bonne journée!